Journal Tout le monde (ou plutôt, trop de gens) semble se foutre des licences en 2022

Posté par  (site web personnel) . Licence CC By‑SA.
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sept.
2022

Lundi dernier (donc il y a 2 jours), dans le cadre d'une réunion avec notre département juridique, j'ai eu droit à une présentation de la part d'un juriste de mon employeur sur le sujet des badgewares, un concept que je ne connaissait pas (ou en tout cas, pas sous ce nom).

Le présentateur l'a défini comme la tendance dans les années 2000 d'avoir des licences qui demande à afficher "powered by X", l'exemple initial étant une plateforme de CRM qui a été forké, et qui n'a pas aimé avoir un concurent, et qui a donc crée une nouvelle licence qui demande à afficher "powered by X" afin de calmer les envies des autres boites.

Sans rentrer dans les détails, il y a eu du drama, des discussions et du beau monde, comme la FSF, l'OSI, la GPL v3, etc, etc.

Si je parle de ça, c'est parce que quelques heures après la présentation, une discussion publique sur le sujet a commencé au sujet de Linshare, un produit français qui a exactement le même genre de demande. Si on regarde le site de Linshare, on peut lire "LinShare is an Open Source secure file sharing application intended to cover your business security and file transfer needs"

Le thread que j'ai pointé montre que visiblement, personne n'est d'accord avec Linagora sur le fait que ça soit Open Source (avec majuscules).

Mon but n'est pas d'afficher Linagora, mais de noter que ça fait 2 ans que la licence est la, et personne ne semble avoir trouvé ça problématique.

Mais surtout, je note que ce n'est pas un cas isolé. Ayant discuté de ça sur irc (parce que je suis vieux), on est arrivé à mon exemple favori, Bookwyrm.

Bookwyrm est un logiciel permettant de partager ses lectures sur le fediverse. C'est écrit en python, le code est sur Github. Comme de nombreux projets récents, il utilise OpenCollective pour les dons.

Mais la licence est clairement non libre. Nous avons plusieurs clubs de lecture au boulot, et je me suis dit qu'avoir une instance bookwyrm serait un bon moyen de permettre d'échanger les idées de livres en interne et tant qu'à faire, en externe, de renforcer l'attractivité du fediverse et de pousser mes collègues à quitter des plateformes centraliso-proprio du mal comme goodreads. Problème, j'ai pas le droit de l'utiliser pour ça d'après la licence, parce que je bosse pas dans une coopérative.

Ne pas utiliser Bookwyrm ne me dérange pas, l'équipe de dev a des principes et c'est son droit de les utiliser, même si ça aboutit à saboter un autre but du projet, à savoir faire venir sur le fediverse. Par contre ce qui me dérange, c'est que visiblement, tout le monde s'en fout qu'on fasse passer ça pour du libre (comme ce fut le cas par le passé, cf ce bug).

J'ai vu un codeur français bien connu prendre le code de bookwyrm en pensant que c'était libre pour le mettre dans un autre projet autour du fediverse. C'est une erreur de bonne foi, ça arrive, mais ça prouve bien qu'on s'en fout, y compris les gens qui ont de la bouteille.

J'ai du aller corriger une liste sur github, car personne n'avait relu la licence. Et c'est pas un exemple comme workadventure ou il faut lire jusqu'au bout pour voir une modification. La c'est dans le titre et la licence est assez courte. Mais voila, tout le monde s'en fout.

De même, la page Opencollective dit que le sponsor fiscal, c'est "Open Source collective". Si on suit les liens, on voit que les critères mentionnent la licence, mais visiblement il semble que personne ne vérifie et tout le monde s'en fout.

J'ai donné 2 exemples, mais ça abonde. Par exemple, on m'a cité CoopCycle, qui a écrit une licence Coopyleft. Je précise qu'il y a bien 2 o, et que visiblement, je ne suis pas le seul à faire la faute vu que le site web dit: "One of our goal is to spread the use of the Copyleft license".

Une rapide recherche sur le dépôt montre que ça fait 3 ans que c'est marqué, et que visiblement, personne n'a fait gaffe lors de la correction, sans doute parce que tout le monde s'en fout.

Alors contrairement à Linshare ou Bookwyrm, Coopcycle dit "nous ne sommes pas opensource", et même si je trouve dommage d'avoir un nom qui porte à confusion, je comprends l'attrait d'un bon jeu de mot.

Néanmoins, on retrouve encore une fois Open Collective avec un sponsor fiscale pour logiciel libre avec une licence qui n'a rien de libre. Tout le monde s'en fout.

Et le code est sur Github, ce qui pose d'autre soucis vis à vis de la licence qui dit qu'on ne peut pas faire un usage commercial sauf sous conditions. Mais qu'est ce qu'un usage commercial ?

La licence le dit clairement, et comme Github se sert du code publié pour faire venir du monde pour son offre payante (ou pour copilot), c'est un usage commercial. Si j'ai un compte github pro (donc payant, donc commercial), est ce que Github a le droit de me laisser forker et soumettre des patchs ? Est ce que le code peut être scanné par un scanner commercial ?

Donc le simple fait de placer ça sur Github me semble problématique. Github est couvert, car les ToS disent "vous nous donnez le droit de faire ça". Mais il me semble que la raison pour laquelle github est couvert, c'est …. que tout le monde s'en fout.

Le but n'est pas d'afficher ces 3 projets (surtout que je comprends et je suis d'accord avec les buts des 2 derniers), mais de pointer qu'en 2022, j'ai le sentiment que beaucoup de gens semble être vachement léger sur ce qui est opensource ou libre, et c'est un souci à mon avis.

Il y a 30 ans, il y a eu UNIX System Laboratories, Inc. v. Berkeley Software Design, Inc. sur des histoires de licences.

Il y a grosso modo 20 ans, on s'est collectivement retrouvé avec l'affaire SCO à nos métaphoriques fesses.

Il y a 10 ans (enfin 12 mais je vais arrondir), on a eu Oracle v. Google sur les histoires d'API d'Android et de Java.

Peut être que je suis pessimiste, mais si on se retrouve avec un procès important tout les 10 ans, alors on devrait se pencher les risques qu'on prends en ayant une vigilance proche de 0, et sur la dilution du concept de libre ou d'opensource vu que les 10 ans semblent s'être écoulé…

  • # Un train qui arrive à l’heure

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

    Parce que c’est bien aussi de parler des trains qui arrivent à l’heure : je bosse dans une entreprise (de taille moyenne) qui s’intéresse aux licence et qui les respecte.

    Ça implique, en particulier, qu’il y a un robot qui va scanner toutes les dépendances des projets et va chercher les dépendances en fonction de la version (au cas ou la licence changerait, ce qui est en fait assez courant), et qui interdit l’utilisation de toute licence qui n’est pas dans la liste des licences compatibles avec le code (fermé, hélas) qu’on produit. S’il arrive que la licence soit mal déclarée dans les métadonnées (ça aussi, c’est fréquent) on peut fournir directement le lien vers la licence.

    D’autre part, on a toute liberté pour contribuer aux projets libres qu’on utilise, parce qu’on préfère infiniment utiliser une version supportée que maintenir un fork – comme le code qui a de la valeur pour l’entreprise n’est pas dans des bibliothèques externes, je n’ai pas connaissance de cas où ça ait posé problème. Par contre, tout le monde n’a pas encore le réflexe de se dire qu’un bug peut être corrigé upstream au lieu d’être contourné (de façon plus ou moins propre).

    Ça change d’un précédent boulot où le directeur et co-fondateur considérait que si c’était sur Internet, il pouvait l’utiliser comme il voulait…

    La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

      Posté par  . Évalué à 8.

      Ça change d’un précédent boulot où le directeur et co-fondateur considérait que si c’était sur Internet, il pouvait l’utiliser comme il voulait…

      Mais… si c'est sur Internet, c'est que c'est vrai !

    • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

      Ça change d’un précédent boulot où le directeur et co-fondateur considérait que si c’était sur Internet, il pouvait l’utiliser comme il voulait…

      J'ai fait des formations où je devais expliquer qu'on ne se servait pas comme ça des photos qu'on trouve sur internet (articles de loi à l'appui). Et j'ai eu cette réponse "mais si c'est sur internet c'est pour qu'on s'en serve". Les personnes n'ont pas voulu en démordre.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

        A force d'avoir tout à disposition, on s'habitue à ça, mais en fait c'est vrai… En pratique.
        Par exemple je sais que je n'ai pas le droit de faire une capture d'écran de Google Maps et rediffuser à quelques dizaines de personnes, mais je n'éprouve aucun remord ni aucune crainte à le faire car c'est un usage.

        Il y a la théorie, il y a la pratique, et à un moment il faut savoir lâcher et ne pas faire trop légaliste quand c'est l'affaire d'un cercle relativement restreint, tout est question de relativité, parler d'un interdit respecté par personne et pas condamné comme un truc à faire attention, ça n'apporte rien.

        Sinon, il aurait fallu que tu dises (et que tu ne le fasses pas!) jusqu'en 2012 à pas mal de femme que porter un pantalon est illégal en France.

        • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          Par exemple je sais que je n'ai pas le droit de faire une capture d'écran de Google Maps et rediffuser à quelques dizaines de personnes, mais je n'éprouve aucun remord ni aucune crainte à le faire car c'est un usage.

          C'est un usage débile surtout. Depuis, on a inventé OpenStreetMap quand même.

          • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

            Et même sans la moindre considération de liberté : les fonds de carte OpenStreetMap sont très corrects, ceux de Google Maps sont absolument inutilisables (et je soupçonne que ça soit volontaire) : manque de contraste, manque de beaucoup d’informations (à commencer par les noms de rue), présence de « points d’intérêt » parasite (principalement les commerces)…

            La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

          • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1. Dernière modification le 21 septembre 2022 à 17:50.

            Ne surtout pas chercher à comprendre des gens qui font des choses qui ne te plaisent pas, et imaginer que c'est débile.
            Déjà, faut connaître la concurrence, et perso même en connaissant je sais pourquoi je priorise Google Maps sur OpenStreetMap (exemple parmi d'autres : niveaux de zoom trop peu nombreux, trop chiant). Et oui, la liberté derrière est pour moi en second plan, je suis simple utilisateur n'ayant pas le besoin de données libres et donc mettant moins l'accent sur le côté libre dans mes calculs d'interêt.

        • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9.

          C'est bien pour ça que je suis contre les licences privatives: Elles sont en pratique impossible à respecter.
          - Déjà tu est censé lire l'intégralité des licences des appareil que tu utilise avant de les utiliser et pire des logiciels que tu utilise (et au passage t'en rappeler) or c'est physiquement impossible, il faudrait plusieurs vies.
          - Ensuite en pratique il y a plein de choses toutes simples qui ne sont normalement pas pas possible. Par exemple tu n'aurais pas le droit d'utiliser un tournevis comme "mini pied de biche" au risque de mettre ta vie en péril. Ce qui fait que même le plus légaliste des humain est en infraction, autrement dis les délinquants, ce sont tous les humains.
          - Il y a alors les légaliste qui perdent leurs temps à vérifier les droits/devoir en permanence et donc perdre de l'argent, du temps et donc de l'innovation (s'interdisant des choses possibles). Et les autres qui sont quelques part entre le petit délinquant et le grand. Chacun se justifiant en disant qu'il y a pire jusqu'à cela finisse devant un tribunal qui sera bien désemparé (mais grassement rémunéré) pour juger une affaire sans queue ni tête entre innocents.

          Sous licence Creative common. Lisez, copiez, modifiez faites en ce que vous voulez.

          • [^] # Baston copyleft / copyfree!

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 21 septembre 2022 à 21:43.

            Ce qui est génial c'est que je me retrouve complètement dans tes tirets, mais… N'ai pas la même conclusion:

            C'est bien pour ça que je suis contre les licences privatives
            -->
            C'est bien pour ça que je suis contre les licences non libres (non, les autres ne privent pas) mais aussi copyleft

            Tu as déjà lu la GPL?
            La GPL empêche des choses toutes simples comme mélanger 2 projets (même tous les 2 GPL, mais pas la même version)
            La FSF dit que la GPL est incompatible avec CDDL et Ubuntu dit l'inverse.
            La GPL n'est vraiment pas moins compliquée à respecter qu'un licence non libre (voire l'est plus sur certains points), ça dépend surtout du besoin.

            Du coup, faut adapter un peu ta conclusion ;-), ou alors trouver d'autres arguments pour que ça ne s'applique pas à la GPL.

            • [^] # Re: Baston copyleft / copyfree!

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

              Oui pour la GPL c'est vrai que c'est compliqué… Sauf qu'il y a une différence majeure : Très peu de procès ont été intenté et quand c'est le cas ce n'est jamais pour de petites violation. Et ce qui est réclamé c'est rarement des sous mais surtout la libération des modifs de code produit. Autrement dis on parle d'un impact sur quelque chose comme 0.1 % du CA de grosses entreprises.

              Il est clairement toléré des écarts. La GPL à été faite dans un but: que les entreprises n'abusent pas avec l'open-source. Il s'agit ni plus ni moins de jouer le jeu des licences. En ce sens c'est une licence comme une autre… A la différence près que dans tous les cas tu peux faire beaucoup plus que simplement utiliser le service fourni par le closed source. Le problème de licence ne se pose que sur une utilisation strictement impossible avec un soft proprio.

              A contrario la licence BSD est réellement anti-licence et permet tout.

              Sous licence Creative common. Lisez, copiez, modifiez faites en ce que vous voulez.

              • [^] # Re: Baston copyleft / copyfree!

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                Dans les faits oui, mais si tu as à faire à un client très galère, ça se fini en guerre de juriste, et là la GPL ne va pas être ton amie car justement trop d'interprétations.

                Le "oui mais ça n'arrivera pas", n'est pas un argument quand tu dois proposer une lib à un CTO. Il ne prendra pas le risque, et prendra la MIT à la place, même si ça doit lui coûter un peu plus cher (après si ça lui coûte un bras, il prendra le risque, mais on parle bien de ça: un risque, et un risque légal, donc très dangereux en cas d'audit and co).

      • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

        Posté par  . Évalué à -1.

        Ben si, on peut s’en servir comme ça. Moi par exemple, j’imprime des commentaires de linuxfr sur mon per’cul et je me torche avec. Ben je ne commet aucune infraction au droit d’auteur.

        Mort aux cons !

        • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

          Oui mais prendre des photos d'un ou d'une photographe pour les mettre sur son site c'est une infraction.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

            Posté par  . Évalué à 3.

            En fait, tout dépend de l’usage. Si c’est un site perso. consulté par trois péquenauds et un chat, ça passe. Ça peut rentrer dans les multiples exceptions de droit d’auteur : copie privée, citation, pédagogique, etc.

            De plus, en droit civil il faut démontrer un préjudice subi et estimer son montant. Donc grossièrement si tu n’en fais pas une exploitation commerciale directe ou indirecte et que tu en fais un usage raisonnable, peu de chance d’être inquiété.

            Le problème actuel se situe plutôt à l’inverse, c’est-à-dire l’usage abusif et une interprétation très… tordue, du droit d’auteur ; notamment sur les plateformes GAFAM pour censurer ou se faire du flouze sur du contenu : sous prétexte qu’un Youtubeur cite une œuvre d’un major, sa propre vidéo peut être monétisée au profit du major, ce qui pour le coup est parfaitement illégal et contraire au droit d’auteur.

            Mort aux cons !

            • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

              En fait, tout dépend de l’usage. Si c’est un site perso. consulté par trois péquenauds et un chat, ça passe. Ça peut rentrer dans les multiples exceptions de droit d’auteur : copie privée, citation, pédagogique, etc.

              Euh… Sérieux, faut arrêter, non ce n'est pas légal.
              copie privée : ton exemple n'est pas privé
              citation : ton exemple est une entièreté (une image est entière)
              pédagogie : jamais été mis comme exception
              etc : vas-y, essaye, pour voir
              On peut dire que c'est illégal mais de facto pas condamné, ça ne dit pas que c'est légal avec des "exceptions" inexistantes.

              sous prétexte qu’un Youtubeur cite une œuvre d’un major, sa propre vidéo peut être monétisée au profit du major, ce qui pour le coup est parfaitement illégal et contraire au droit d’auteur.

              Je suis curieux de connaître l'article de loi (ou autre référence sérieuse) sur lequel tu te bases pour dire, en pratique, qu'il est interdit d'interdire ça (car il faut cette interdiction d'interdiction, vu qu'à la mise en ligne tu acceptes explicitement la règle dans les méandres de CGU qui sont faites justement pour que ce que fait Google ne soit pas illégal).

              c’est-à-dire l’usage abusif et une interprétation très… tordue, du droit d’auteur 

              Je ne comprend pas ce que tu trouves de tordu à dire explicitement à Google lors de la mise en ligne que tu acceptes ce qu'ils font.


              J'ai l'impression qu'il y a un mélange entre des fantasmes et la réalité.

              • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

                citation : ton exemple est une entièreté (une image est entière)

                J'avais compris un bout de l'image :-D
                Et dans une page web, on peut faire un lien vers la ressource, ce qui ressemble à citer sa source. Maintenant si je remplace <a href="adresse-ressource">…</a> par <img src="adresse-ressource" alt="…" /> est-ce que ça change le fait que c'est toujours une référence à la source ?

                Je ne comprend pas ce que tu trouves de tordu à dire explicitement à Google lors de la mise en ligne que tu acceptes ce qu'ils font.

                Perso, ce que je trouve tordu c'est d'accepter des termes avec lesquels on n'est pas d'accord… Du coup je ne pige pas quand les gens viennent chialer après avoir subi les GAFAM qu'ils-et-elles ont accepté et embrassé et loué la praticité supposée en occultant volontairement ces inconvénients.

                “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

                • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                  Maintenant si je remplace … par est-ce que ça change le fait que c'est toujours une référence à la source ?

                  bon, déjà il faut que le photographe n'ai pas de restriction sur le referer, mais imaginons.
                  De souvenir j'avais vu passer (donc pas engagement à 100%) que ce n'est pas la partie technique (le navigateur qui reconstitue) mais la volonté de celui qui fait ça, et du coup ça s'affiche sur ton site et donc tu es en infraction.

                  Du coup je ne pige pas

                  Facile : ils veulent le beurre (la prestation) sans le payer (payer les autres suivant les conditions du contrat, entre autre) et il est plus facile de faire la victime "pas le choix" (ben si tu l'as… En mettant la vidéo ailleurs. Mais du coup en effet la prestation n'est pas la même, Google ne va pas aider à te faire monter vu que tu ne le payes pas comme il veut) qu'assumer son refus (qui n'est qu'un pseudo-refus du coup).

                  En un mot : victimisation.

                  • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

                    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                    Pour la volonté, de mon point de vue, si j'indique l'adresse de la ressource originale (ce n'était pas bien clair dans mon autre commentaire) c'est bien donner la référence : un peu comme citer un/une livre/publication dans un écrit et préciser le numéro ISBN et tout dans la bibliographie. À contrario, si je copie la ressource et indique l'adresse de ma copie, je pointe clairement une copie …qui a intérêt à être autorisée si je publie publiquement : dans la même analogie, ce serait joindre directement une copie à mon écrit. Maintenant, si mon écrit est disons un EPUB et que je suis dans le premier cas, mais que le logiciel de ma liseuse sait récupérer et afficher tout le texte référencé, alors c'est la technique me met dans la panade (vu qu'il sera difficile de démontrer ma volonté ou non.) On est un peu dans ce cas, je trouve, avec le web qui ne se contente pas que de liens hypertextes mais aussi de la restitution distante (que ce soit avec <img />, <iframe></iframe>, etc.) ; cas pour lequel je me fie à l'adresse pour savoir si on utilise la facilité technique ou s'il y a eu réellement/éventuellement une autre volonté (consciente ou pas).

                    “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

              • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

                Posté par  . Évalué à 6.

                pédagogie : jamais été mis comme exception

                C'est des fois décrit comme exception. Dans un cadre pédagogique c'est autorisé grâce au ministère qui fait ce qu'il faut pour : Exception pédagogique

                https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll

      • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 21 septembre 2022 à 19:10.

        Le truc c'est que c'est encouragé dès l'école primaire, entre les professeurs copiant des trucs allègrement et les exposés des enfants.

        Mais au final entre la loi et le juridique il y a un grand fossé. La loi peut dire que tu n'as pas le droit de patati patata s'il n'y a personne de lésé (et par là on entend essentiellement pécuniairement), la justice ne dit rien.

        En gros la copie c'est répréhensible surtout si tu fais de l'argent grace à celle-ci.

        • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

          C'est un poil plus pernicieux que ça. Tu as le droit de "voler" tant que l'on ne peut pas faire de sous avec toi. A partir du moment ou l'entreprise se dis, "je vais pouvoir gagner des sous avec ce procès", tu est foutu. Sauf que quand tu lance un truc, tu ne sais jamais trop si cela va marcher (voir tu n'y pense pas) quand ce n'est pas que tu n'ignore pas totalement que l'utilisation est litigieuse.

          Sous licence Creative common. Lisez, copiez, modifiez faites en ce que vous voulez.

    • [^] # Re: Un train qui arrive à l’heure

      Posté par  . Évalué à 3.

      Et ce petit robot c'est quoi ? ça vous pourriez le libérer, non ? ça serait utile à pas mal de monde sans doute.

  • # Suppression de Twake de Framalibre

    Posté par  . Évalué à 10.

    Pour information suite à mon signalement et pour les mêmes raisons le logiciel Twake a été supprimé de l'annuaire Framalibre : lien du thread.

  • # "Source available"

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    Donc le simple fait de placer ça sur Github me semble problématique. Github est couvert, car les ToS disent "vous nous donnez le droit de faire ça". Mais il me semble que la raison pour laquelle github est couvert, c'est …. que tout le monde s'en fout.

    Non, c'est juste que l'uploader accepte de donner des droits à GitHub, qui n'a rien à faire de la licence affichée car elle ne le concerne pas.
    Aucun problème de licence.

    Peut être que je suis pessimiste, mais si on se retrouve avec un procès important tout les 10 ans, alors on devrait se pencher les risques qu'on prends en ayant une vigilance proche de 0, et sur la dilution du concept de libre ou d'opensource vu que les 10 ans semblent s'être écoulé…

    Je pense que c'est pessimiste : les gens en réalité à 99% s'en foutent que ce soit libre, ils regardent le gratuit. Ne pas mélanger libre et gratuit, ici les gens regardent "gratuit" sans se soucier de la licence, "source available" en pratique mais ça sert surtout pour remonter des fix etc, pas forker. Le 1% restant, qui voudrait utiliser les libertés du libre pour forker, va voir la licence pourrie et passer à autre chose. Comme les distros libres d'ailleurs (ça sera dans "non free" au pire).

    Le thread que j'ai pointé montre que visiblement, personne n'est d'accord avec Linagora sur le fait que ça soit Open Source (avec majuscules).

    Ca ne l'est pas, clairement. rien de nouveau, certains jouent à adapter la définition à leur besoin de se faire bien voir, comme d'autres se disent "libristes mais pas open sourciste et que donc la licence choisie est une CC NC" (je vois moins ça maintenant, toutefois, pas que les gens aient disparus, je pense qu'ils ont juste vu que ça ne passait pas chez les libristes et laissent ça de côté en attendant des jours meilleurs potentiels).

    Néanmoins, on retrouve encore une fois Open Collective avec un sponsor fiscale pour logiciel libre avec une licence qui n'a rien de libre. Tout le monde s'en fout.

    Perso j'imagine que c'est surtout que tout le monde se fout de "Open Collective", inconnu au bataillon, le mien du moins. juste un truc pseudo libriste de plus.


    A mon avis, tu confonds libre et gratuit, en pensant que les gens (physique ou moral) cherchent du libre, alors que 99% d'entre eux cherchent du gratuit, et le fait que le code non libre soit visible apporte un petit plus mais en fait ça serait pas la que ça ne changerait pas grand chose. Le libre s’intéresse au 1% restant.

    Les 2 ("source available" pas libre, et libre) peuvent coexister et que le meilleur gagne!
    Et à nous de rappeler que ce n'est pas libre quand des gens essayent de faire croire que leurs idées sont compatibles avec le libre (je joue à ça assez souvent :) ), pour ne pas que des gens qui cherchent du libre (rares mai ils existent) tombent dans le panneau comme ils sont tombés dans le panneau des licences CC ND ou NC à une époque.

    Rappel : la FSF est dangereuse d'ailleurs vis à vis, car son gourou prône le non libre (sauf exception logicielle) et trouvait les CC NC trop bien (il n'est pas neutre, non, il les conseillait même à une époque du moins). Depuis, CC a clarifié les licences libres des licences non libres. Il n'y a pas que le logiciel dans la vie, la combat libriste, sans y adjoindre "logiciel", ce fait aussi contre des gens qui ont fait de grandes choses dans le logiciel libre mais n'ont pas compris que le libre va au delà du logiciel.

    • [^] # Re: "Source available"

      Posté par  . Évalué à 5.

      A mon avis, tu confonds libre et gratuit, en pensant que les gens (physique ou moral) cherchent du libre, alors que 99% d'entre eux cherchent du gratuit

      Je vois pas trop où dans son post il ferait cette confusion; il parle des mainteneurs qui usurpent l’appellation «libre» ou «open source», et des nombreux utilisateurs qui soit s'en foutent, soit font, eux, effectivement ce malentendu.

      • [^] # Re: "Source available"

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        J'ai vu même au FOSDEM des présentations de logiciel CC NC sans que personne à part moi ne demande le rapport avec les première lettres de l'évènement, l'usurpation a toujours existé.
        L'impression que j'ai du journal est qu'on mélange utilisateurs qui cherchent le gratuit de gens qui souhaitent profiter des 4 libertés, il faudrait voir si des gens (libristes sans guillemets, pour qui un "4 libertés sauf" n'est pas "4 libertés") se sont fait avoir par la communication "libriste" qui ne l'est pas. Perso je n'ai pas l'impression, et curieux d'exemples.

  • # Auras tu droit à une page Wikipedia?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    La loi de Misc:

    (…) on se retrouve avec un procès important tout les 10 ans (…)

    Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr

  • # Clauses anticapitalistes, antimilitaires, etc.

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    J'utilise la GNU AGPLv3 pour tous mes projets.

    Ça devrait les empêcher d'être utilisés dans pas mal de systèmes liberticides, mais ce n'est pas suffisant : par exemple des appareils privateurs (TV, routeur, voiture…) fabriqués et distribués par des groupes capitalistes incluent souvent des logiciels sous GPL.

    Et ça ne me plaît pas. Le problème est qu'on est trop coincés sur la définition de "libre", au point de protéger un peu trop la liberté d'être liberticide. Je pense que la (A)GPL pourrait être forkée pour corriger ça. Cependant les clauses risquent d'être assez vagues (comme ces BSD avec clause antimilitaire), contournables ou trop restrictives, incompatibles avec les autres licences libres, peut-être illégales, antistratégiques (menant à l'isolement plutôt qu'attirant des acteurs commerciaux vers le libre)…

    Quelqu'un a une piste, y a-t-il des travaux sur le sujet (sur les plans juridiques, stratégiques, techniques) ?

    • [^] # Re: Clauses anticapitalistes, antimilitaires, etc.

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

      C'est intéressant de constater à quel point on peut être intéressé par le logiciel libre et pourtant avoir des vues totalement différentes sur la question et les moyens.

      Par exemple, je diffuse presque tout mon code perso en libre (modulo des trucs par pure flemme, j'assume), et quand je le fais c'est sous licence MIT. Qui, de mon point de vue (et je comprends qu'on puisse en avoir un autre), a deux intérêts majeurs :

      1. Elle ne force pas les utilisateurs à partager mes opinions sur un point quelconque, copyleft compris ;
      2. Je la comprends.

      Alors oui, on peut utiliser mon code pour faire des truc pas cool avec, mais je considère que les bénéfices potentiels de l'ouverture la plus grave possible surpassent les inconvénients de licences plus restrictives. De plus, j'utilise beaucoup de code tiers y compris au boulot, je trouverais hypocrite de publier sur mon temps libre du code que je m'interdirais moi-même d'utiliser. Enfin, ça ne change rien pour moi, seulement pour les tiers.

      J'ai hésité avec les licences BSD (mais y'en a 2 variantes), la WTFPL (mais difficile à utiliser ne serait-ce qu'à cause du nom) et la licence Apache 2.0 (mais infiniment plus longue sans que je ne réussisse à comprendre pourquoi).

      Idem pour tout ce qui est non-code, c'est sous licence CC BY ("BY" pour éviter qu'on ne m'attribue des propos ou œuvres que je ne cautionnerais pas : qu'on reprenne ce que je fais, OK, mais qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas). Ce qui m'oblige à préciser la licence sous les billets et dépêches publiées ici, d'ailleurs.

      La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Le libre contre les anticapitalistes, antimilitaires, etc.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1.

      par exemple des appareils privateurs (TV, routeur, voiture…) fabriqués et distribués par des groupes capitalistes incluent souvent des logiciels sous GPL.

      Il est savoureux, et avec du popcorn, de regarder les "anti à fond dans le libre" se rendre compte seulement aujourd'hui que le libre protège les utilisateurs non pas seulement des "méchants qui font du privateur" mais aussi d'eux.

      Tu as manqué les derniers commentaires sur le sujet.

      Je me demande quand même ce qui n'a pas été compris dès le départ sur "tous le monde" induit par les 4 libertés du libre, dans la définition, comme si l'égo d'appartenir à un groupe à la mode était plus fort que d'ouvrir les yeux.

      Et ça ne me plaît pas.

      Et ça me plaît que ça ne te plaît pas, le libre a justement pour objectif de libérer ceux qui reçoivent (rappel : et personne d'autre, surtout pas le monde), et donc de me protéger de toi.

      Le problème est qu'on est trop coincés sur la définition de "libre"

      C'est l'histoire d'un anti peine de mort qui voudrait bien tuer un peu quand même, et qui du coup trouve être limité par la définition de droit à la vie pour tous, et zut alors! La définition fait chier, changeons la définition plutôt que de réfléchir à pourquoi la définition est la. La définition est justement la pour me, entre autre, protéger de toi qui voudrait limiter suivant si la personne te plaît ou pas.

      Pourquoi ne dis-tu pas simplement que tu n'aimes pas le libre et qu'il te faudrait faire du non libre (du privateur) pour respecter tes convictions? Peur de t'exclure d'un groupe à la mode?

      Je pense que la (A)GPL pourrait être forkée pour corriger ça.

      La, tu n'as vraiment pas de chance, parce que la (A)GPL est pour faire du libre, mais… elle-même n'est pas libre! Tu ne peux pas la forker, son auteur n'aimant pas le libre sauf exception logicielle, et ayant bien pris soin de profiter des lois sur le copyright qu'il dit fustiger (rigolons bien la dessus, il aime le copyright et en abuse autant que les autres) pour t'empêcher de forker. Faut attendre 70 ans après la mort de l'auteur pour pouvoir forker la GPL, bienvenue dans le monde du copyright.

      double peine : on peut utiliser ton code "contre ta volonté" et toi tu ne peux utiliser le texte qu tu voudrais. Comme si tu n'avais jamais fait attention au manque de liberté de la licence que tu as choisie.

      incompatibles avec les autres licences libres

      Rappelons que par design la GPL est incompatible avec beaucoup de licences libres, alors des licences non libres… Assumes ta volonté de t'exclure du mouvement du libre, surtout de celui du copyleft (pour le copyfree, c'est très souvent compatible, par design).

      Quelqu'un a une piste, y a-t-il des travaux sur le sujet (sur les plans juridiques, stratégiques, techniques) ?

      Oui.

      Par exemple travailler sur ta réflexion pour comprendre que le problème n'est pas le libre mais toi. Que l’anticapitalisme appauvrit, que l'antimilitarisme mène à la guerre ("Si tu veux la paix prépare la guerre"), etc, avant de vouloir tout changer. Car sinon ça fera la même chose, tu utiliseras de concepts qui font l'inverse de ce que tu penses qu'ils font.

      Peut-être pas l'idée que tu avais pour une piste, mais justement tu demandes parce que tu n'avais pas l'idée, donc autant essayer d'accepter une idée à laquelle tu n'as pas pensé si toutes les idées auxquelles tu as pensé mènent à une impasse.

      Pour résumer : le libre est fait pour empêcher les gens comme toi de limiter d'autres suivant si ils sont bien ou pas, le libre fait tout pour empêcher que ta morale subjective restreint. Le libre est conçu de telle façon que le livrable ne peut être utilisé pour transmettre des trucs hors sujet qui doivent être discutés ailleurs et sans prendre le code comme moyen de négociation. Et c'est pour ça qu'on l'aime.

      En attendant : merci de ton travail que tu fournis avec une licence libre alors que cette dernière est à l'encontre de tes convictions. Vive le libre!

      • [^] # Re: Le libre contre les anticapitalistes, antimilitaires, etc.

        Posté par  . Évalué à 5.

        La, tu n'as vraiment pas de chance, parce que la (A)GPL est pour faire du libre, mais… elle-même n'est pas libre! Tu ne peux pas la forker, son auteur n'aimant pas le libre sauf exception logicielle

        Question : Linagora affime que leur logiciel Twake, sous AGPL avec 2 clauses supplémentaires est libre.
        Ce tweet d'un responsable de l'OSI dit que non, ça ne l'est carrément pas : https://twitter.com/webmink/status/1567427359086624768

        Bon selon moi il est évident que Twake n'est pas libre mais quand tu dis qu'on ne peut pas forker l'AGPL est-ce que ça veut dire que même leur licence est invalide ? Simon Philipps dit que l'ajout des clauses créé une nouvelle licence, donc un fork. Donc illégal ?

        • [^] # Re: Le libre contre les anticapitalistes, antimilitaires, etc.

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

          Bon selon moi il est évident que Twake n'est pas libre

          Clairement, c'est du gros foutage de gueule, et rien de nouveau dans les gens qui voudraient profiter de la pub du libre mais pas le respecter. Le libre s’intéresse au code, pas à l'auteur, eux veulent être visibles, incompatible par définition.
          Un peu dans le même style des gens qui disent "c'est libre sauf pour Amazon", ça veut dire que ce n'est pas libre.

          Simon Philipps dit que l'ajout des clauses créé une nouvelle licence, donc un fork. Donc illégal ?

          Je vois de de leur licence :
          - C'est un ajout à côté, comme la LGPL. Sauf que la LGPL dit "oubliez la licence si", plus de libertés, c'est bon on ne veut pas virer cette liberté en plus donc on garde la licence pointée qui donne des droits et l'ajout qui donne des droits, et l'AGPL reprend bien toute la licence car elle limite plus et donc ne peut pas utiliser la même méthode. Pas de fork, pas illégal, mais du coup je peux mettre à la poubelle leur ajout vu que ce n'est pas une modification donc indépendant et utilise en libre (et vire leur marque).
          - C'est une modification (par ajout, mais le livrable est un tout), un fork, et la licence dit bien "changing it is not allowed", dont contrefaçon, tout détenteur du logiciel fait alors du recel de contrefaçon.

          Ne doutant pas qu'ils ne voudraient pas que leur clients aient aucun droit (la licence est contrefaite, donc tombe, donc aucun droit), perso j'opterai pour la première analyse et utiliserai l'outil en AGPL pur, en forkant leur repo et un copie "remove sidecar license addition, as it is independent from the AGPL text (which can not be modified)".

          J'en viendrait presque à dire que Twake n'est pas libre mais en un petit commit lors d'un fork il peut l'être.

        • [^] # Re: Le libre contre les anticapitalistes, antimilitaires, etc.

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

          Bon selon moi il est évident que Twake n'est pas libre mais
          quand tu dis qu'on ne peut pas forker l'AGPL est-ce que ça veut
          dire que même leur licence est invalide ?

          Je pense que le terme est pas "invalide", mais plutôt "difficilement défendable devant un juge", et ç'est rarement ce que tu veux avoir. Personne ne veut d’ambiguïté à ce niveau, sauf si c'est pour servir de repoussoir et de poudre aux yeux.

          Le but est clairement pour Linagora de faire son beurre en disant "on fait du libre" (donc surfer sur la vague auprès des collectivités) sans prendre le risque que quelqu'un leur passe devant, ou qu'un client se barre car ils ont fait n'importe quoi.

          Simon Philipps dit que l'ajout des clauses créé une nouvelle
          licence, donc un fork. Donc illégal ?

          C'est pas illégal de faire un fork. Par contre, c'est trompeur et sans doute problématique de garder le nom en changeant un point super important.

          Ensuite, Linagora s'en fout vu que la discussion reste sur Twitter et en anglais. Si demain, l'OSI fait un communiqué et que la presse FR s'en empare, ça va être une autre paire de manche.

          Heureusement, Alexandre Zapolski est un homme intègre qui n'a aucun ennemi aussi bien au plan commercial qu'au plan politique, donc rien ne va arriver, et personne ne va aller baver comme on peut le voir dans la suite du fil.

          Et ce n'est pas à nous journalistes sportifs d'aller parler de tout ça à des gens de l'OSI comme par exemple mon ancienne directrice, car cela ne nous regarde pas.

          • [^] # Re: Le libre contre les anticapitalistes, antimilitaires, etc.

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            C'est pas illégal de faire un fork.

            Si, ça l'est, sauf si on te l'autorise (tout ce qui n'est pas autorisé est interdit, base de la loi sur ce sujet).
            La FSF n'autorise pas de fork de l'AGPL ("changing it is not allowed.", c'est même pas que ce n'est pas autorisé, c'est explicitement interdit).

    • [^] # Re: Clauses anticapitalistes, antimilitaires, etc.

      Posté par  . Évalué à 10.

      au point de protéger un peu trop la liberté d'être liberticide

      Les licences libres protègent les utilisateurs, pas les auteurs des logiciels. Beaucoup trouvent le logiciel libre trop "libéral".

      Quelqu'un a une piste, y a-t-il des travaux sur le sujet (sur les plans juridiques, stratégiques, techniques) ?

      Ça m'intéresse aussi. J'ai l'impression que beaucoup de clauses "fantaisistes" dans les licences n'ont pas de réalité opérationnelle (ce n'est pas parce qu'on écrit "utiliser ce logiciel vous oblige à danser sur un pied pendant 30 minutes tous les soirs de pleine lune" qu'on doive le faire).

    • [^] # Re: Clauses anticapitalistes, antimilitaires, etc.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Ça devrait les empêcher d'être utilisés dans pas mal de
      systèmes liberticides, mais ce n'est pas suffisant : par
      exemple des appareils privateurs (TV, routeur, voiture…)
      fabriqués et distribués par des groupes capitalistes incluent
      souvent des logiciels sous GPL.

      Et du coup, ça serait mieux si c'était sous une licence proprio ?

      Parce que j'ai quand même l'impression que ça va financer les boites qui font du proprio, qui vont en faire plus. Il y a sans doute des calculs qui m'échappent.

      Quelqu'un a une piste, y a-t-il des travaux sur le sujet (sur
      les plans juridiques, stratégiques, techniques) ?

      Il y a la liste que j'ai pointé pour les licences. Il y a aussi la salle dédié au FOSDEM. Sinon, suffit d'embaucher des juristes spécialisés, mais c'est cher.

  • # Un souci pour qui ?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 22 septembre 2022 à 18:58.

    Le but n'est pas d'afficher ces 3 projets (surtout que je comprends et je suis d'accord avec les buts des 2 derniers), mais de pointer qu'en 2022, j'ai le sentiment que beaucoup de gens semble être vachement léger sur ce qui est opensource ou libre, et c'est un souci à mon avis.

    Je vais avancer une hypothèse naïve, libre à vous de la réfuter avec force, j'en sortirai grandi : j'ai l'impression que ce n'est un souci que pour les plus grands acteurs, donc que ce n'est pas un souci.

    Les deux premiers projets que tu cites sont des projets post-opensource (ou "ethical source"). C'est des gens qui sont au moins d'accord avec Zenitram pour reconnaître que leurs convictions ne sont plus compatibles avec les licences libres (mais pas que "l'anticapitalisme appauvrit, que l'antimilitarisme mène à la guerre" pour le coup). Vont-ils pour autant bouder Github et Opencollective, ou Twitter ou Facebook ? D'un côté ces plateformes ne sont probablement pas compatibles (au figuré comme au propre, dans le cas des ToS d'Opencollective) avec leurs idéaux ; d'un autre, c'est cent fois plus difficile d'exister sans elles. Tant qu'on ne les fiche pas à la porte, pourquoi s'en priver ?(*) Et les gros acteurs de leur côté, n'ont-ils pas plus vite fait de ficher à la porte les projets post-opensource, plutôt que de leur faire un procès ? À l'inverse, supposons qu'un petit projet utilisé dans de très grosses infrastructures, type Amazon, s'avère être non-libre (j'en doute fortement mais supposons) : les devs vont faire un procès au gros méchant ? Et leur licence anticapitaliste pourrait tenir la route devant un juge ?

    Je me rappelle qu'il y a longtemps, l'appli pour utiliser une Wiimote sous Windows comportait dans sa licence une clause interdisant son usage sur une base militaire américaine ou sur le territoire d'Israël. Comment une telle clause pourrait avoir une chance d'être opposable dans la vraie vie ? Ces questions-là, je les vois de plus en plus souvent posées, notamment dans le lien que j'ai mis au début de mon commentaire (ou encore ici de la même auteure). Si mon hypothèse initiale s'avère exacte, qu'aujourd'hui le code est une ressource pillée dans une impunité grandissante par des entités trop puissantes pour avoir à rendre des comptes, alors il faudra réfléchir vraiment à deux fois avant de faire de l'anticapitalisme sur Github, car l'histoire des grands procès du libre ne se répétera pas.

    (*) j'allais citer l'exemple d'une vidéo Creative Commons BY-NC-SA uploadée sur YouTube, mais il me semble que YT donne la possibilité de désactiver les pubs sur une vidéo qu'on a soi-même uploadé. Le cas échéant, je vois très mal comment un youtubeur anti-commercial pourrait faire prévaloir sa licence favorite auprès de Google.

    • [^] # Re: Un souci pour qui ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Je vais avancer une hypothèse naïve, libre à vous de la réfuter
      avec force, j'en sortirai grandi : j'ai l'impression que ce
      n'est un souci que pour les plus grands acteurs, donc que ce
      n'est pas un souci.

      Alors en fait, c'est pas très compliqué, parce qu'il n'y a pas "les grand acteurs d'un coté" et "le reste de l'autre".

      Quand il y a des procès médiatiques autour du libre, ça calme pas mal l'ardeur de certains clients à prendre du libre (cf des discussions que j'ai eu avec les commerciaux au bureau), car il faut pas croire que les commerciaux d'en face se gène pour le dire.

      Et pourtant, mon employeur vends justement la tranquillité d'esprit à ce niveau la (que ça soit sur les brevets ou autre souci juridique), donc on pourrais croire que ça serait à notre bénéfice que d'avoir justement plus d'incertitude, mais pas vraiment.

      Je pense que personne n'a envie qu'on lui dise "non, on peut pas prendre ton Debian la, remets un NT4 pour le DHCP, on veut pas de procès". Et pourtant, c'était un peu le risque à l'époque.

      Il est courament admis que Linux a décollé car les BSDs, à tort ou à raison, était vu comme juridiquement risqué à cause du procès AT&T.

      Et c'était avant d'avoir des grands acteurs du libre comme on a maintenant. Donc je suppose que si la situation se reproduit, les effets vont être les mêmes.

      Vont-ils pour autant bouder Github et Opencollective, ou
      Twitter ou Facebook ?

      Nice try, mais ni Twitter, ni Facebook n'ont des ToS contre les projets post-opensource, et leur ToS sont appliqués au petit bonheur la chance par rapport à leur risque à eux.

      Github s'en fout, tant que tu leur donne le droit de distribuer, etc. Si ça contredit la licence de ton propre code, bah, tu peux te faire un procès à toi même.

      Opencollective aussi n'est pas contre les projets autre que libre, mais c'est via des autres structures (car il y a d'autres hôtes fiscaux). Curieusement, les autres hôtes sont moins cher que l'OSC qui prends 10%. Donc peut être que le business model, c'est de prendre plus pour les logiciels, ce qui explique pourquoi ils regardent pas trop.

      Ou peut être que c'est juste un risque, et que les projets en questions vont se trouver sans financement face à un acteur malicieux. Ensuite, c'est leur pognon, je vais pas gérer leur risque.

      Comment une telle clause pourrait avoir une chance d'être
      opposable dans la vraie vie ?

      Un tel clause n'a pas besoin d'être opposable pour de vrai, mais elle va surtout servir de douche froide.

      Et dans le cas de Bookwyrm, il est amusant de voir qu'il n'y a pas exactement foule pour aider sur le projet, il y a exactement 1 personne qui bosse dessus depuis 2 ans.

      Si je compare par exemple avec Funkwhale, pour rester sur le Fediverse, le projet arrive à avoir une communauté plus grande. Certes, le projet est plus vieux, mais au bout de 3 ans, le projet était déjà bien parti pour que sa codeuse principale puisse en faire son taf à temps plein.

      Je vois pas trop ça arriver vu les finances de Bookwyrm. Ensuite, chacun sa stratégie.

      Ensuite, oui, c'est vrai que je pourrais parfaitement installer Bookwyrm au taf sans qu'on risque un procès.

      Par contre, ce qu'on peut risquer en tant que grande boite(tm), c'est un article dans "The Register" qui va faire jaser sur toute la planète, et rester pour toujours sur Wikipedia. Je pense qu'on a atteint un stade ou les gens qui se souviennent de gcc 2.96 sont parti à la retraite, ça serait dommage de relancer ça pour 20 ans.

      • [^] # Re: Un souci pour qui ?

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

        Alors en fait, c'est pas très compliqué, parce qu'il n'y a pas "les grand acteurs d'un coté" et "le reste de l'autre".

        Dans le cas de l'incertitude juridique autour du libre, sans doute. Mais il me semblait que dans celui de l'incertitude juridique autour du post-opensource, les choses seraient différentes. Aucun GAFAM ne va jamais publier quoi que ce soit sous une licence anticapitaliste. Comme tu le dis plus bas, ils laisseront les contenus étiquetés comme tels sur leurs plateformes parce que tout le monde s'en fout en dehors de leurs auteurs, lesquels ne peuvent qu'espérer avoir prévu de quoi se défendre le jour où on viendra les piller.

        Ceci dit, je ne me rappelle certainement pas de gcc 2.96 et je peux donc être à côté de la plaque ici, mais dans mon propre environnement professionnel, le problème du libre c'est pas son incertitude juridique, c'est son incertitude économique : "on va pas laisser les concurrents piquer notre taf". Et il me semble que c'est le même souci qu'ont les développeurs comme celui de Bookwyrm qui redoutent de se voir spoliés par les tout-puissants.

        • [^] # Re: Un souci pour qui ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

          Ceci dit, je ne me rappelle certainement pas de gcc 2.96 et je
          peux donc être à côté de la plaque ici,

          Red Hat a mis gcc 2.96 dans RHL à l'époque, et ça a cassé des choses (car c'était vraiment un gcc 3), et les devs du libre de l'époque ont ralés (et par exemple, mplayer avait un warning pendant super longtemps sur le sujet).

          mais dans mon propre environnement professionnel, le problème
          du libre c'est pas son incertitude juridique, c'est son
          incertitude économique : "on va pas laisser les concurrents
          piquer notre taf".

          Mais toi, c'est une incertitude quand tu écris du code, pas quand tu utilises.

          Mais oui, l'incertitude juridique est une histoire du passé, et il est bien que ça le reste, AMHA.

          Et il me semble que c'est le même souci qu'ont les développeurs
          comme celui de Bookwyrm qui redoutent de se voir spoliés par
          les tout-puissants.

          J'ai le sentiment qu'il y a beaucoup d'hubris à ce niveau. Se dire que son logiciel est tellement bien qu'un grand nom va l'opérationnaliser et se faire une tonne d'argent, c'est pas ce qu'on voit.

          Les gens citent par exemple Elasticsearch, mais il faut bien voir que la companie est profitable, et y a 3000 employés en 2022. C'est pas exactement une PME qui se bat contre des géants du net. C'est plus un futur géant qui veut grandir sous la pression de ses investisseurs. Pareil pour Mongodb, il y a 3500 personnes dans la boite.

          C'est pas la peur que des géants du net les foutent au chômage le souci. C'est la peur de ne pas grandir autant que promis aux investisseurs.

          C'est exactement ce que Stephen O'Grady explique dans un article récent.

  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à 0. Dernière modification le 04 octobre 2022 à 09:34.

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