Je vous avais récemment parlé du programme du CCC, 28C3 de son doux surnom en 2011. Ça avait l'air super. C'était avant d'y aller. À posteriori, c'était génial.
Étant donné que ce ne serait pas très très sympa de vous avoir mis l'eau à la bouche avec le programme pour vous laisser en plan par la suite en ne donnant plus de nouvelles sur le sujet, voilà un gentil début. Avec... Cory Doctorow. Euh oui, précision : les autres trucs sur lesquels j'ai envie d'écrire sont d'une façon ou d'une autre très liés alors que celui-ci est, on va dire, un peu en dehors. C'est relatif, comme beaucoup de considérations, mais peu importe au final, je dirais :) Enfin, c'est beaucoup plus court à écrire, pour le dire franchement.
Donc, le titre de l'intervention de Cory Doctorow était "The Coming War on General Purpose Computation". Et je vous avais prévenu dans ma précédente bafouille que c'est du genre tordu et ardu. Au final, pas tant que ça.
Doctorow a commencé en disant qu'il ne s'agit pas d'une présentation sur le droit d'auteur. Il a tout de même fait un parallèle avec l'histoire de la législation encadrant ces lois. Autrement dit, ça a causé du début, au temps des dinosaures où les disquettes étaient maîtresses du monde. On pouvait les acheter n'importe où pour pas cher puisqu'elles étaient « vendues dans les supermarchés tout comme les bonbons et les magazines ». Du coup, tout le monde pouvait en avoir, en prêter à des amis et ainsi diffuser les contenus s'y trouvant sans soucis particuliers.
L'idée générale de la présentation était de parler des dangers qui guettent nos chers ordis. C'est court comme idée, en fait, mais c'est parce que j'ai du mal à résumer en une seule phrase de moins de 10 lignes. Ainsi, ça parle de "general purpose computers" ou ordinateurs génériques, chose qui s'est en réalité révélée être une bonne partie des machines qui nous entourent ou sur lesquelles se posent nos doigts de fée tous les jours pour produire un commentaire sur LinuxFr.org.
Et c'est là que DRM v0.96 fait son apparition : autrement dit, c'est le début du bridage du partage des connaissances. Comment ? Par l'introduction de petits défauts matériels sur les supports (les disquettes donc) ou encore, par l'exigence de pouvoir justifier de la possession d'un manuel d'utilisation du logiciel pour être capable de l'utiliser. Étant donné que ces manuels étaient souvent de la taille du livre cité en titre, à savoir Guerre et paix (1 kilo et demi en version couverture souple), cette exigence s'est rapidement révélée assez exotique et économiquement peu rentable.
Tout simplement, l'utilité du logiciel pour ses acheteurs légitimes s'est trouvée réduite, mais -- qui plus est -- cela ne punissait aucunement les non acheteurs utilisateurs. De plus, ces mesures de bridage n'empêchaient pas du tout les bidouilleurs de patcher les logiciels et contourner les limitations imposées. Et quand on pense qu'à l'époque déterminer ce qui m*rdoyait dans l'exécution d'un programme et le contourner/réparer relevait des connaissances de base de tout informaticien, il devient vite facile de comprendre l'aisance avec laquelle ces mesures de bridage ont pu être rendues caduques.
Doctorow soulignait également l'importance des débuts d'internet avec Usenet et consorts, permettant aux gens de tout simplement discuter et échanger sur ces problématiques et leurs solutions.
Ce qui a donné DRM v1 lorsque, vers 1996, les gens dans les milieux autorisés, pour reprendre Coluche, ont réalisé qu'un gros truc était en train de se produire. C'est ainsi qu'est née l'économie de l'information, quoi que ça veuille bien dire. Selon ces gens, cette économie se définissait en tant que vente et achat d'informations. Et puisque la technologie de l'information rend les choses efficaces, ça allait dépoter. Donc, ça s'imaginait plein de scénarios où on pourrait vendre le droit de regarder un film pour 1 euro et louer le bouton pause pour quelques centimes par seconde, par exemple. Enfin :
[...] the fantasies of those days were a little like a boring science fiction adaptation of the Old Testament book of Numbers, a kind of tedious enumeration of every permutation of things people do with information and the ways we could charge them for it.
Les fantasmagories de ces jours passés sont un peu comme une adaptation SF ennuyeuse de l'Ancien Testament des Nombres, une sorte d'énumération rébarbative de chaque permutation de choses que les gens pourraient faire avec l'information et les façons dont on pourrait s'y prendre pour les faire payer pour ces activités.
Le seul hic dans cette histoire est que cela est uniquement possible dans le cas où l'on serait en mesure de contrôler l'usage que font les gens de leurs ordinateurs. Mais comment y parvenir ? Comment réussir à s'assurer que les gens n'exécutent que les programmes qui satisfont nos conditions ?
Voilà comment l'idée géniale d'empêcher les ordinateurs d'exécuter certains programmes est née : on peut chiffrer le fichier nécessaire pour le fonctionnement du programme et ainsi obliger l'utilisateur à exécuter un programme supplémentaire qui débloque le premier dans certaines conditions.
Mais là, on a deux problèmes : dans ce cas, on doit empêcher l'utilisateur d'enregistrer le fichier une fois déchiffré ET l'empêcher de comprendre où sont stockés les clés puisque, si l'utilisateur trouve les clés, un chiffrement futur ne fonctionnera pas. Et maintenant, on a 3 problèmes (ici, tout le monde dans la grande salle a rigolé) : il faut pouvoir empêcher l'utilisateur de donner le fichier en clair à autrui. Et on a 4 problèmes : stopper les utilisateurs qui savent comment débloquer des programmes de le dire à d'autres qui ne savent pas. Mais on a 5 problèmes en fait ! Il faut empêcher les utilisateurs qui connaissent les secrets d'un programme de les communiquer à d'autres... Bon, ça fait plein de soucis, en fait. Mais c'est le début de la fin. De quoi ? Du partage illégal, voyons. Parce que la solution à tous ces problèmes était l'adoption en 1996 du Copyright Treaty par l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) qui est un ensemble de lois rendant illégal le déblocage de programmes, rendant illégal le fait de dire à d'autres comment le faire, etc. C'est ainsi que la copie illégale fut enterrée à jamais et l'économie de l'information a pu s'épanouir comme une rose aux premières lueurs du soleil de printemps.
Oui, beh là, c'est évident que toute la salle riait haut et fort :) On sait que cette législation a créé davantage de problèmes qu'elle n'en a résolu. Dans la pratique, cette législation rend en fait illégal pour l'utilisateur de regarder ce qu'il se passe à l'intérieur de son pc, mais elle rend également illégal le fait de dire à d'autres ce qu'il se passe dans les entrailles de l'ordi si vous le savez et autres choses farfelues du genre. Ici, j'ai bien aimé la métaphore de la comptine : si vous avalez une araignée pour manger la mouche, il faut avaler un oiseau pour picorer l'araignée et il faut aussi avaler un chat pour attraper l'oiseau, etc. Cela dit, on ne peut pas pour autant dire que le législateur est idiot ou méchant ou méchamment idiot : une telle assertion nous mène droit dans l'impasse, d'autant plus qu'il n'est pas obligatoire pour quelqu'un d'être spécialiste pour produire une loi efficace. Selon Doctorow, ce qui n'est pas évalué dans les cas précis où il est question de l'information, c'est non seulement si le dispositif régulateur est adéquat avec le but recherché mais aussi si, lors de son implémentation et exécution, ce dispositif aura beaucoup de répercussions sur tout autour.
Pour expliquer ça avec les pneus d'une voiture : il est purement inefficace de dire qu'on va réguler l'utilisation des pneus dans les voitures comme moyen d'empêcher les braqueurs de banque de se barrer avec la thune volée. Il n'y a de toute manière aucune façon de produire des pneus de voiture qui seraient utiles aux gentils et empêcheraient les méchants de commettre leurs forfaits. Si, en revanche, on a une preuve solide que l'utilisation de kits mains libres au volant est vraiment dangereuse, on peut réussir à convaincre le législateur de les interdire. Cela illustre le fait que les technologies spécialisées (special purpose, telles qu'une voiture) sont complexes mais qu'on peut en retirer des fonctionnalités (le kit mains libres par exemple) sans que ça dénature le système. Le souci se trouve dans le cas des ordinateurs qui sont des technologies génériques (general purpose) où on peut confondre les fonctionnalités avec des caractéristiques inhérentes.
Ainsi, ne pas se rendre compte que la législation qui est efficace dans le cas des voitures ou n'importe quelles autres technologies spécialisées est défaillante dans le cas de l'internet ne rend pas quelqu'un méchant ou totalement ignare. Cela traduit juste le fait que la personne fait partie de la vaste majorité de gens pour qui Turing-complet ne veut rien dire. Une législation inadéquate dans ce cas se traduit par un fonctionnement bordélique et inefficace, voire par une loi mort-née. Le souci réside dans le syllogisme selon lequel quelque chose doit être fait, je fais quelque chose, donc quelque chose est fait et qui a pour conséquence de considérer que toute défaillance est au final due à une régulation insuffisante plutôt qu'à un défaut de conception. (Je suis sûre que plusieurs ont déjà au moins une loi en tête qui illustre ces propos...)
La tendance à transformer les ordinateurs en appareils logiciels un peu comme les appareils électroménagers. Doctorow utilise le mot appliance pour illustrer l'idée : on ne fabrique pas un ordinateur exécutant uniquement un programme spécifique à l'appareil, on fabrique un ordinateur qui peut exécuter tous les programmes, mais qui utilise une combinaison de rootkits, spyware et signature de code pour empêcher l'utilisateur de savoir ce qui s'exécute sur l'ordinateur et d'arrêter certains processus jugés indésirables. C'est ici que les DRM convergent vers du malware. La dernière trouvaille du genre -- U-EFI, le logiciel d'amorçage révolutionnaire (sic) -- a suscité quelques protestations du côté des associations de défense des droits humains. En effet, U-EFI restreint les ordinateurs en les obligeant à utiliser seulement des systèmes d'exploitation agréés, ce qui pourrait donner de nouvelles bonnes idées à un nombre incroyable de gouvernements répressifs du genre ne rendre agréés que des systèmes qui ont intégré des mouchards permettant la surveillance des citoyens utilisateurs... En bref : on est dans la plus pure informatique de confiance.
Du côté de l'internet, ce n'est pas plus rose : toute tentative de rendre le réseau inadapté pour aller à l'encontre du droit d'auteur converge au final vers des mesures de surveillance telles qu'on les connaît des pratiques de gouvernements répressifs. Ainsi, cette dernière grande invention qu'est SOPA (Stop Online Piracy Act) : cette proposition de loi vise à bannir des outils tels que DNSSec parce qu'il peut être utilisé à contrer des blocages de DNS ou encore Tor lequel peut être utilisé pour le contournement du blocage IP. En fait, les fervents partisans de SOPA que sont les gens de la Motion Picture Association of America ont diffusé un document citant des études comme quoi SOPA a des chances de bien fonctionner parce qu'elle utilise les mêmes mesures que celles en vigueur en Syrie, en Chine et en Ouzbekistan, mesures efficaces dans ces pays, donc elles le seraient aussi bien aux États-Unis !
Argument imparable, hein. Mais ce n'est pas parce qu'on pourrait se débrouiller pour que SOPA ne soit pas votée que cela sifflera la fin de la récré. La législation relative au droit d'auteur est allée au point où elle en est actuellement justement parce qu'elle n'est pas prise au sérieux. La législation relative à la technologie de l'information non plus. Et pourquoi devrait-elle l'être ? Parce que le monde dans lequel nous vivons est fait d'ordinateurs. On n'a plus de voitures, on a des ordis dans lesquels on entre ; on n'a plus d'avions, on a des boîtes Solaris volantes bourrées de contrôleurs SCADA ; une imprimante 3D n'est plus un appareil mais un auxiliaire qui fonctionne connecté à un ordinateur, etc.
Là où ça charcle c'est quand on réalise que les chagrins causés par la copie non autorisée sont triviaux en comparaison avec toutes les interventions que notre nouvelle réalité brodée d'ordinateurs risque de provoquer. À terme, la probabilité est réelle que toute application donnée reposant sur l'utilisation d'un programme se retrouve empaquetée dans une infrastructure matérielle de confiance ; le corollaire est que tout ordinateur sera contrôlé par une autorité centrale qui assurera qu'il n'exécute que des programmes permis.
And even this is a shadow of what is to come. After all, this was the year [...] of crowd-funded open-sourced hardware for gene sequencing. And while 3D printing will give rise to plenty of trivial complaints, there will be judges in the American South and Mullahs in Iran who will lose their minds over people in their jurisdiction printing out sex toys.
"Mais même ça, c'est juste l'ombre de ce qui nous attend. Après tout, 2011 est l'année qui a vu des choses telles que [...] la naissance d'une machine de séquençage génétique open source dont le financement résulte des efforts citoyens. Et tandis que l'imprimante 3D donnera lieu à un tas de plaintes triviales, il y aura des juges dans les États du sud des États-Unis et des mollahs en Iran qui vont tout simplement perdre la tête au sujet de personnes dans leurs juridictions qui vont imprimer des sex toys."
Eh bien, pas besoin de lire de la SF pour se rendre compte pourquoi le législateur peut être nerveux à l'idée de, par exemple, firmwares de voitures automatiques modifiables par l'utilisateur. On peut imaginer un tas de trucs qui (nous) fichent les jetons. Il est donc tout à fait raisonnable d'envisager que l'idée de limitation des ordinateurs génériques trouvera une audience réceptive. Mais comme on l'a vu avec les lois sur le droit d'auteur, bannir des instructions ou protocoles sera totalement inefficace, autant en tant que mesure de prophylaxie qu'en tant que remède. Toute tentative de contrôle des ordinateurs aboutira à la création de rootkits aussi sûrement que toute tentative de contrôler l'internet donnera naissance à davantage de surveillance et censure.
Je trouve que le contexte se prête bien à une réflexion personnelle. « La guerre moderne est un jeu d'échecs perfectionné, comportant une majorité de pièces rétrogrades », disait dans les années 1930 André Breton. On est dans le cadre d'une guerre et, comme le dit Doctorow, on s'est bien entraîné avec le boss de niveau que constituait les batailles contre les lois délirantes sur le droit d'auteur. L'annonce de cette présentation avait circulé sur la liste de diffusion du Parti Pirate International l'autre jour et RMS ne s'est pas retenu de commenter que les propos de Doctorow ne font que pointer et résumer une chose précise :
Although he didn't say the term "free software", in fact the conclusion he arges for speech is the central idea of the free software movement: users must have control over the software they use.
Même s'il n'a pas mentionné le terme « logiciel libre », la conclusion en faveur de laquelle il argumente est l'idée centrale du movement du logiciel libre : les utilisateurs doivent avoir le contrôle sur le logiciel qu'ils utilisent.
Et je pense que RMS a tort cette fois, ou plus précisément, il se laisse aller à une réduction malheureuse : il ne s'agit plus que du logiciel. Il n'est plus question que de l'ouverture du code que j'exécute sur ma machine, mais de la possibilité de l'exécuter. Si je n'ai pas cette possibilité parce qu'un rootkit installé par mon gouvernement pour contrôler ce que fait mon ordinateur ne me permet pas d'exécuter un logiciel libre, on s'en fiche un peu que le logiciel soit libre... Autrement dit, il s'agit de la guerre pour une infrastructure libre de toute chaîne ce qui va au-delà de la liberté du logiciel. Pour reprendre les mots de fin de Doctorow, « la liberté à l'avenir nous demandera d'avoir la capacité de superviser nos appareils et instaurer des politiques sensées pour les régir, pour examiner et terminer des processus qu'ils exécutent, pour qu'ils restent serviteurs honnêtes de notre volonté et non pas traîtres et espions travaillant pour des criminels, malfrats et des fanatiques du contrôle. [...] Nous avons combattu le mini-boss ce qui signifie que les grands défis sont à l'horizon, mais comme tout bon architecte de niveau, le destin nous a envoyé des cibles en carton pour nous entraîner et des organisations qui se battent -- EFF, Bits of Freedom, EDRi, CCC, Netzpolitik, La Quadrature du Net et toutes les autres heureusement trop nombreuses pour être citées ici. Nous pouvons gagner la bataille et assurer les munitions dont nous aurons besoin pour la guerre. »
P.S. Pour ceux et celles que cela intéresse, j'ai mis en liens quelques ressources relatives à l'initiative Open Hardware. Le journal éponyme recherche des contributeurs, donc si vous en avez envie, allez-y :)
Aller plus loin
- La vidéo de la présentation lors du CCC (210 clics)
- EU: CERN launches Open Hardware initiative (60 clics)
- Open Hardware Repository (49 clics)
- Liste de diffusion "Open Hardware - Legal" (pour ce qui relève de licences, etc.) (24 clics)
- Open Hardware Journal (54 clics)
- Dépêche annonçant la tenue du 28C3 (79 clics)
# U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par Adrien BUSTANY (site web personnel) . Évalué à 5.
Il me semble que ce n'est pas U-EFI en lui même, mais sa fonctionnalité optionnelle "Secure Boot". Apparemment, son activation sera requise pour la certification Windows 8 (ce qui pose en effet problème pour ceux qui achèteront un PC certifié Windows 8 en comptant y installer Linux).
Source: http://mjg59.dreamwidth.org/5552.html et les articles qui ont suivi
[^] # Re: U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par Malicia (site web personnel) . Évalué à 4.
Possible. Cela étant, en dehors de la partie où je dis explicitement que c'est mon avis, il s'agit d'un résumé de ce qu'il a raconté :)
Ensuite, je pense que ce type de raccourci est utilisé puisqu'il s'agit d'un talk (une présentation orale) dans laquelle il n'est pas possible de s'étendre sur tous les détails techniques. Mais cet avis n'engage que moi.
Enfin, merci pour la précision et le lien :)
[^] # Re: U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par Grunt . Évalué à 6.
Ça j'attends de voir, quand même. Parce que si y'a bien une tradition chez les windowsiens, c'est de virer le Windows constructeur qui pue pour le remplacer par un Windows XP SP2 cracké du pote qui s'y connaît (variante, un Windows Seven cracké).
Ça représente pas la majorité des utilisateurs de PC, mais ça représente certainement bien plus que la poignée de linuxiens.
Et quand ils vont pas pouvoir virer le Windows 8 constructeur qui pue, eux ils vont râler. Plus que nous, parce qu'ils seront plus nombreux et plus bruyants.
THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.
[^] # Re: U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par fabricius . Évalué à 3.
C'est quoi, ça, le Windows constructeur?
[^] # Re: U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par Grunt . Évalué à 10.
Question pertinente :)
C'est un Windows fourni par Microsoft, sur lequel le constructeur a installé les pilotes du matériel, ajouté des logiciels en version de démo (parfois compliqués à supprimer: Norton), parfois remplacé des éléments du système par des choses développées en interne.
Le tout est censé améliorer l'expérience utilisateur, par rapport à un Windows "propre" de chez Microsoft. De fait, il s'agit surtout pour le constructeur du PC:
D'imposer son image de marque, en rappelant à chaque instant à l'utilisateur la marque du modèle qu'il a acheté, un peu comme le fait Apple (sauf que Apple le fait sans énerver ses clients),
De gagner un peu d'argent en plaçant des produits à valeur négative, c'est à dire des démos de logiciels payants, destinés à récupérer des clients captifs.
Du coup, de nombreux utilisateurs de Windows un petit peu aguerris (c'est à dire: qui savent que ce fratras de logiciels qui se lancent au démarrage et demandent une adresse mail n'est pas une fatalité) prennent la liberté de contacter "quelqu'un qui s'y connait". Le "quelqu'un qui s'y connaît" en question va dans certains cas se contenter de supprimer les logiciels superflux, dans d'autres cas réinstaller une autre version de Windows (généralement crackée), sur laquelle il ne mettra que les pilotes, et des logiciels utiles demandés par l'utilisateur.
Tu ne fréquentes pas de vrais gens dans la vie? Je croyais être un ours, et pourtant j'ai déjà constaté ça des dizaines de fois chez des vrais gens (ceux pour qui "Linux" est un nom de lessive).
THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.
[^] # Re: U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par Kerro . Évalué à 10.
... et de ralentir considérablement la machine.
Je n'ai pas encore vu de poste de travail ou de serveur "constructeur" sous Windows qui fonctionne mieux avant qu'après réinstallation à la mimine.
Ce sont des crétins.
Ma phrase est incompréhensible. j'ai la flemme de réécrire.
[^] # Re: U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par claudex . Évalué à 10.
Des emmerdeurs sûrement mais pas des crétins. Ils arrivent à vendre un truc pourri et les gens achètent, je n'appelle pas ça être crétin. C'est plutôt MS qui se fait avoir dans l'histoire car ça détériore l'image de son produit auprès des gens qui utilise la version des constructeurs.
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
[^] # Re: U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par Narmer . Évalué à -1.
Je pense qu'ici le système d'exploitation est utilisé simplement comme un espace publicitaire. En fait, j'ai l'impression que les constructeurs se tapent de savoir que l'utilisateur va utiliser le système effectivement, car effectivement inutilisable en l'état. Pour lui installer, des icônes d'orange, norton, office version d'essai constitue une manne auprès d'annonceurs : ça lui fait simplement de l'argent ... à mon avis faut pas aller plus loin que ça ...
[^] # Re: U-EFI en lui même ne semble pas nocif...
Posté par claudex . Évalué à 4.
Le Windows préinstallé sur les machines qui sont vendues dans le commerce avec 42 autres logiciels en « évalutation » qui se lancent au démarrage et qui ralentissent le système.
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
# Livre des anciens nombre...
Posté par VictorAche . Évalué à 6.
l'Ancien Testament des Nombres --> Le livre des nombres dans l'ancien testament en fait. Sans majuscules, et avec un sens compréhensible (bon, faut une certaine culture de la bible que les cathos ont peut être moins que les protestants, mais bon).
"The trouble with quotes on the internet is that it’s difficult to discern whether or not they are genuine.” Abraham Lincoln
[^] # Re: Livre des anciens nombre...
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 3.
Le terme original étant “the Old Testament book of Numbers”, la traduction correcte devrait être « le livre des nombres de l'ancien testament », plus des majuscules à placer Dieu sait où. La langue anglaise peut être assez ambigüe lorsqu'il s'agit de détermine quel nom est complément de quel autre.
[^] # Re: Livre des anciens nombre...
Posté par VictorAche . Évalué à 3.
En effet, y'a qu'à voir les instructions de translate@gnu.org dès que RMS s'amuse à faire des longues suites de mots indémêlables ...
"The trouble with quotes on the internet is that it’s difficult to discern whether or not they are genuine.” Abraham Lincoln
# sous-titres / RMS / boss de fin de niveau
Posté par pralines . Évalué à 4.
c'est rigolo, j'ai regardé cette vidéo cet après-midi, en suivant un lien depuis le standblog.org de Nitot,
Doctorow préviens au début qu'il parle si vite qu'il rend malade les pools de traducteurs, j'ai eu un peu peur, mais en fait il a été raisonnable et a une élocution plus que correcte et (un peu avec l'aide des sous-titres) j'ai pu suivre sans problème
un vrai plaisir, j'admire les gens sachant aussi bien exprimer leurs idées
ça s'est gâté avec la séances des questions/réponses à la fin (j'ai décroché à la seconde question), sans sous-titres !
j'avais espéré voir un résumé de cette partie à la fin de cette dépêche, mais non, dommage...
concernant ta remarque sur RMS, je ne crois pas qu'il fasse une réduction malheureuse, les bios et firmwares sont bien du logiciel et il faut que ceux-ci soient aussi libre que l'os et les applications tournant au-dessus,
si on arrive à ce résultat, le boss de fin de partie sera obligé de graver dans le silicium ses rootkits/malwares de surveillance
Envoyé depuis mon Archlinux
[^] # Re: sous-titres / RMS / boss de fin de niveau
Posté par Malicia (site web personnel) . Évalué à 5.
Il le dit en parlant des traducteurs en temps réel. Et je peux t'assurer que quand tu l'écoutes en temps réel, ça peut vite devenir chaud à suivre si on n'est pas habitué à écouter de l'anglais sans sous-titres, si on n'est pas familier avec le sujet, si on n'a pas un vocabulaire très riche ou le tout à la fois ;)
Je ne savais pas qu'il y avait une vidéo avec des sous-titres. Et, excuse-moi de peu, mais j'ai pensé que davantage de gens seraient intéressé par tout ce qu'il a raconté lors de la présentation que des quelques questions rapides à la fin. Mais si tu veux t'atteler et ré-écouter le truc 30 000 fois pour bien reprendre les trucs, vas-y, pas de soucis :)
[^] # Re: sous-titres / RMS / boss de fin de niveau
Posté par pralines . Évalué à 2. Dernière modification le 04 janvier 2012 à 21:14.
hum, c'est sur que sans les sous-titres c'est une sacrée transcription que tu as fourni
pour le résumé de la fin, j'exprimais seulement un espoir, pas une demande, mais ta réponse est bien dans l'esprit de nombreux libristes (RTFM) ;-)
et pour info, pour les sous-titres : il faut cliquer sur CC dans la barre de boutons du player, il y a même une option pour avoir une traduction (mais pas essayé)
Envoyé depuis mon Archlinux
[^] # Re: sous-titres / RMS / boss de fin de niveau
Posté par Malicia (site web personnel) . Évalué à 6.
Boarf :) Ce n'était pas dans mon idée de te taper sur les doigts aussi sévèrement, hein. Juste que ça m'a un peu fait tilter que quelqu'un se plaigne de ne pas avoir eu un commentaire sur des questions de fin alors qu'on lui sert un pavé en français d'un talk dense avec un commentaire + des liens que je n'ai pas vus circuler sur beaucoup de sites français...
M'enfin, puisqu'il n'y a pas que moi pour s'intéresser à la question dans le monde francophone, il se peut que des gens discutent des questions à la fin.
[^] # Re: sous-titres / RMS / boss de fin de niveau
Posté par pralines . Évalué à 5.
:-) :-) :-) :-)
pas de pb, c'est vrai que j'ai commencé par évoquer (j'espère assez gentiment) ma déception suite au transcriptus interruptus :-)
il a fallu une petite tape pour que je me rende compte de mon incorrection,
je ne poste pas assez souvent, faut que ça rentre : d'abord remercier, ensuite suggérer des améliorations et seulement à la fin émettre une requête
Envoyé depuis mon Archlinux
# Droit à l'utilisation
Posté par gasche . Évalué à 6.
C'est sûrement vrai que RMS est coupable de tout ramener au logiciel libre, mais pour ce coup-ci (en tout cas le passionnant récit qui en est fait ici) il a raison: la liberté d'utiliser le logiciel (pour tous les usages) est la première liberté du logiciel libre et de la licence GPL.
Dans le texte de la GPL v3 par exemple:
> This License explicitly affirms your unlimited permission to run the unmodified Program.
Quand RMS appelle à ce que tout le logiciel que l'on utilise soit rendu libre, il pense en particulier au danger auquel pense Cory Doctorow : pour que les utilisateurs "aient le contrôle", il faut qu'ils puissent bien sûr étudier et modifier, mais avant tout exécuter (la version originale ou la version modifiée).
Concrètement ça veut dire que si un vendeur d'ordinateurs style HP/Dell/etc. te vend un ordinateur qui contient un programme GPL (dans les logiciels préinstallés) et qui emploie des techniques qui restreignent la liberté d'usage de ce programme, il est en violation de la GPL et peut être attaqué comme tel.
[^] # Re: Droit à l'utilisation
Posté par dyno partouzeur de drouate . Évalué à 2.
Malheureusement, ça ne semble pas si simple. Il suffit de voir ce qui s'est passé avec Tivo.
[^] # Re: Droit à l'utilisation
Posté par gasche . Évalué à 2.
Il y a toujours des gens qui essaient de contourner l'esprit de la licence GPL en jouant sur son texte. La Tivoization était un problème avec la version 2 de la licence GPL de la licence, qui a été "corrigé" dans la version 3 (un choix relativement polémique). Si d'autres acteurs trouvent d'autres méthode pour contourner l'esprit de la GPL en interdisant à des gens de faire tourner du code GPL qui leur a été fourni, la licence sera encore modifiée pour corriger ça.
De toute façon ce n'est pas le point : ce que je veux dire c'est que le droit à l'utilisation fait partie de la définition du "free software" qu'utilise RMS, et que son commentaire est tout à fait justifié dans ce contexte. Il ne s'agit pas spécifiquement de la licence GPL (même si d'autres licences sont moins bien faites sur ce point) qui de toute façon n'est pas forcément la licence utilisée dans les cas cités ici, mais du fait que les partisans du "free software" se battent effectivement pour le droit à l'utilisation du logiciel en général, pour tous les usages.
[^] # Re: Droit à l'utilisation
Posté par Antoine . Évalué à 3.
Ce n'est pas la question.
(point :-))
# Retranscription du discours de Cory Doctorow
Posté par ymorin . Évalué à 7.
Une retranscription du superbe discours de Cory Doctorow est disponible.
Il y a même une vidéo de son intervention.
Hop,
Moi.
[^] # Re: Retranscription du discours de Cory Doctorow
Posté par Malicia (site web personnel) . Évalué à 5.
On me dit jamais rien, à mwa :p (En fait, j'avais mes notes :) ) Merci pour le lien !
[^] # Re: Retranscription du discours de Cory Doctorow
Posté par ymorin . Évalué à 4. Dernière modification le 05 janvier 2012 à 00:32.
Deux truc me chagrinent quand je prend des notes lors de conférences :
Mais avoir ses notes, c'est vraiment génial !
Hop,
Moi (un peu jaloux, de ne pas avoir pu me déplacer au 28C3).
[^] # Re: Retranscription du discours de Cory Doctorow
Posté par Malicia (site web personnel) . Évalué à 6.
Je suis habituée à beaucoup gratter et puis, ça m'aide à m'approprier le contenu que de le synthétiser. Même si c'est sûr que quand ça balance trop de trucs nouveaux, c'est chaud. Et après, t'as des tonnes de pitits papiers qui traînent dans le sac... :)
# Une solution existe toujours...
Posté par FantastIX . Évalué à 0.
... extrême mais elle existe.
Elle consiste à refuser tout ce qui est technologique.
[^] # Re: Une solution existe toujours...
Posté par Maclag . Évalué à 2.
Oui mais pour ceux qui veulent sortir de la grotte? (ah, tu liras jamais ça, sinon c'est que t'es dehors...)
[^] # Re: Une solution existe toujours...
Posté par FantastIX . Évalué à 4.
C'est généralement le genre de commentaire que je reçois en retour.
Il ne faut pas être bien futé pour comprendre que la technologie n'est pas indispensable à notre survie. Je tentais simplement de remettre les choses dans l'ordre. Nos besoins primaires n'incluent pas la technologie.
Simplement mon commentaire signifiait que cela pourrait se passer -au besoin- . La situation que je décris est juste une éventualité, une parmi toutes les autres. Et puis ce n'est pas parce qu'on peut se passer de la technologie qu'on retourne à l'âge des cavernes. Soutenir ce raisonnement tient de l'hypocrisie.
[^] # Re: Une solution existe toujours...
Posté par Maclag . Évalué à 4.
Euh, tout dépend de ce que tu englobes dans "technologie".
Les circuits intégrés? Les tubes aussi? L'électricité? On retourne aux machines à vapeur? (on pollue encore plus quoi) On supprime aussi la vapeur?
Non, on ne va pas revenir dans les cavernes, juste au moyen-âge.
Par contre, sur la modération quant à l'utilisation de la technologie, c'est vrai qu'il y a beaucoup à dire (et à faire...)
# RMS dit exactement ça
Posté par benoar . Évalué à 5.
Tout d'abord, je suis d'accord avec les commentaires ci-dessus qui précisent que RMS pense à toutes formes de logiciels, y compris les firmwares, et qui disent aussi que la liberté d'exécuter son logiciel est la numéro zéro (il y a même une clause anti-tivoïsation dans la GPLv3).
RMS n'a jamais tout réduit au logiciel, bien au contraire ! Et c'est justement ce qui fait sa différence avec Torvalds : ce dernier s'est toujours concentré uniquement sur l'aspect logiciel. Il trouve la clause de tivoïsation débile, et c'est une des raisons de son rejet de la GPLv3. RMS, lui, a toujours considéré le Logiciel Libre dans tous ses aspects, y compris comment l'utilisateur peut concrètement l'utiliser.
Je ne dis pas que la position de Linus est mauvaise : je pense que c'est une stratégie politique qui peut être plus « efficace » que celle de RMS, dans le sens où elle est moins radicale et peut donc attirer plus de monde. RMS lui a toujours été intransigeant, quitte à paraître extrémiste — ce que je ne pense pas qu'il soit : il se fait beaucoup caricaturer, et les gens ne comprennent pas toujours les implications profondes de ses idées.
En tous cas, merci beaucoup pour ce résumé très intéressant.
[^] # Re: RMS dit exactement ça
Posté par benoar . Évalué à 3.
Bon, vous allez me reprocher de vouloir enfoncer le clou, mais :
http://www.osnews.com/story/25469/Richard_Stallman_Was_Right_All_Along
[^] # Re: RMS dit exactement ça
Posté par Malicia (site web personnel) . Évalué à 3.
Je suis d'accord avec ce qui est dit dans ce lien. Cela étant, la citation que j'ai mise dans la dépêche est commentée comme une réduction, c'est tout. Et je maintiens que la formulation qu'il utilise est un raccourci. Qu'il ait pu développer son idée ailleurs et l'étendre, cela ne fait aucun doute. Qu'il ait pu s'exprimer en faveur de hardware libre (pour faire un raccourci) ne fait aucun doute. Mais -- encore une fois -- ce que je cite précisément est commenté comme "réduction". Point :)
# Loi -1 ?
Posté par natsirt . Évalué à 9. Dernière modification le 06 janvier 2012 à 02:04.
Superbe dépêche, merci pour l'effort. J'ai hâte de regarder la vidéo...
benoar évoque la liberté 0 de la GPL (la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages). pralines anticipe (tant que ça, d'ailleurs ?) :
J'ose le clin d'oeil à la récente dépêche de Malicia, tel un nain hissé sur les épaules de géants : va-t-on faire mieux qu'Asimov en introduisant la liberté -1, celle d'avoir un "hardware sain", non "sécuritairement modifié" (qu'on espérera sans doute fourguer à Mme Michu sous couvert de protection de ses rejetons contre les pédonazis) ?
[^] # Re: Loi -1 ?
Posté par natsirt . Évalué à 1.
Arf, faudrait pas écrire à pas d'heure, les idées pas claires... Et il faudrait encore moins se relire avec les idées plus claires :-/ ! Bref, je voulais dire qu'une plate-forme "matériellement sécurisée" serait certainement présentée, justifiée et promue comme permettant de lutter contre les toutes sortes de monstres démoniaques, au premier rang desquels les pédonazis (mais aussi les pirates, les arnaqueurs...)
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