La mort du logiciel libre: chronique d'une défaite acceptée

Posté par  . Modéré par Fabien Penso.
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19
nov.
2000
GNU
Thierry Laronde nous fait part de son texte intitulé "La mort du logiciel libre: chronique d'une défaite accepté ou le coup d'état permanent".
C'est une version alpha mais il ne devrait pas être modifié dans le court terme, il passe donc directement en "bêta stable" :)
A lire absolument ! Cliquer sur l'icone ou sur les commentaires pour le voir... LA MORT DU LOGICIEL LIBRE : CHRONIQUE D'UNE DÉFAITE ACCEPTÉE
OU
LE COUP D'ÉTAT PERMANENT

Toujours, les européens patentés se sont couchés de bonne heure. En
particulier devant les lobbies. C'est d'ailleurs là leur seule ambition
: se faire enterrer, un jour --- mais le plus tard possible! --- couchés
devant les groupes de pression.
Les soi-disant européens, trahissant une fois de plus les intérêts dont ils
sont supposés avoir la charge, ont décidé de dénaturer la législation
européenne sur les logiciels, législation qui, jusqu'à présent, excluait
les logiciels du champ du brevetable, en les identifiant comme purs produits
de la pensée.
L'essor informatique dont le mouvement du logiciel libre
est le plus bel exemple, qui a permis à l'Europe de rattraper son retard
et qui était sur le point de la libérer de toute tutelle, sera mis à bas
en janvier prochain par les Gribouilles de Bruxelles, songeant sans
doute que la vie est dangereuse et expose à la mort, et qu'il est donc
préférable de se mettre à l'abri de ce genre d'aléas en se suicidant.
Hypothèse optimiste, somme toute, que celle supposant que les
irresponsables européens sont mûs uniquement par une bêtise criminelle.
Car l'étude des textes, ainsi que l'examen des procédés, montre sans
aucun doute que cette stupidité n'est pas honnête.

Il serait bien entendu erroné de croire que la mise à mort d'une
logique de liberté fût le fait d'un acharnement particulier mis par la
Commission de Bruxelles à égorger spécifiquement le logiciel libre. De facto,
cette mise à mort n'est qu'un effet secondaire de la déconstruction
européenne, la solution finale consistant, pour les représentants des
groupes de pression, à faire disparaître toute référence à une quelconque
exception culturelle, le biais trouvé consistant simplement à vider de tout
contenu la notion de Propriété Intellectuelle.

Les intervenants de la culture, dans son acception la plus large,
seraient bien inspirés de s'inquiéter des mauvais coups portés contre le
logiciel libre, car ils ne sont que le prélude de ceux qui viendront
bientôt frapper leur domaine de prédilection.

« Bientôt frapper le logiciel libre ? Mais est-ce si sûr ? La
Commission n'a-t-elle pas eu la bonté de lancer une consultation ?» Il
faudrait être d'une naïveté confinant au crétinisme pour croire que la
consultation lancée in extremis par les bureaucrates de Bruxelles fût
autre chose qu'un rideau de fumée : la décision est déjà prise ; il
suffit d'étudier les textes pour s'en rendre compte.

Mais pourquoi cette trahison imbécile ? Par application du principe
de Maupertuis politique : tout européen patenté abandonné à son propre
mouvement (c'est-à-dire aux impulsions financières anti-européennes),
élira toujours la route minimisant l'effort, le courage et l'honneur,
bref : choisira toujours le chemin le plus court pour aller à la soupe.

Ad augusta per angusta : à des résultats magnifiques par des voies
étroites, telle était la devise des conjurés d'Hernani. Ad angusta
per augusta : à des résultats dérisoires par les voies augustes de la
pensée européenne, tel est le quotidien des européens de profession.
Mais il est vrai que lorsqu'on évoque Auguste à leur sujet, il s'agit
moins de l'empereur romain, que du triste clown...
Ce qu'ils font relève de la haute trahison, mais cela serait implaidable
en cours de justice : leurs avocats auraient beau jeu de prétendre que la
trahison est intelligence avec l'ennemi, et de nous mettre au défi de trouver
une once d'intelligence dans ce qu'ils écrivent ou décident...
Ce qu'ils font, en imposant des lois sans en référer aux souverains
--- les Peuples ---, porte un nom : le Coup d'État permanent. Nous
sommes forcés de le constater, mais nul ne nous oblige à l'admettre.

Ce qui suit va donc vous montrer rapidement l'état actuel de la
situation (la décision de la commission de Bruxelles de mettre en place
les brevets logiciels), et les actions qu'il est possible de mener dans
le futur. Car si nous sommes sur le point de perdre une bataille, c'est
eux qui perdront la guerre : il nous suffit pour ce faire de la leur
déclarer... Mais sans nous tromper de cible : Bruxelles n'a aucune
légitimité ; Bruxelles n'est rien, rien d'autre que le cheval de Troie
des intérêts étrangers, qu'une institution devant laquelle les
Européens, les vrais, sont priés d'aller plaider leur cause ! Bruxelles
n'est rien d'autre que des employés supposés être sous le contrôle de nos
élus « locaux » (français, allemands, italiens, anglais etc...). Ce sont
donc nos très chers élus qui vont devoir s'expliquer, lors des prochaines
élections.

Nous leur souhaitons d'avance bien du plaisir...

I) LES BREVETS LOGICIELS SERONT EN PLACE EN EUROPE L'ANNÉE PROCHAINE

I.1) L'état actuel de la législation

Les lignes qui suivent n'ont pas la prétention d'être un cours de droit :
juste d'être démonstratives.

Quelques décennies de réflexion avaient abouti à la formalisation
pertinente de quelques évidences humaines et économiques.

La première évidence est que les idées, en général, sont le propre de
l'homme, ne sont jamais sui generis mais toujours la continuation d'une pensée
antérieure (notion de progrès), et qu'il serait inadmissible et
proprement ruineux de permettre à un individu d'accaparer un
raisonnement, dont, par nature, il ne peut en aucun cas être
propriétaire [1].
Une pensée s'incarne : elle « n'appartient » pas.
La deuxième évidence est que la mise au point de procédés
techniques, résultant en un objet concret, complexe, peut demander des
investissements matériels importants, et que ne pas permettre à une
entité (individu ou entreprise) de protéger un tant soit peu ses
investissements conduirait à décourager le progrès dans ce domaine.

Car il faut bien voir qu'une législation doit avoir un but : la
législation est la formalisation d'une politique. La politique
poursuivie par la législation actuelle vise à encourager le progrès :

- en laissant à la disposition de tous la connaissance ;
- mais en accordant un bénéfice temporaire à une entité ayant consenti
des efforts conséquents, tangibles et réellement innovants, et ce
simplement afin d'assurer un retour sur investissement minimum à celui
qui innove.

L'objectif étant défini, comment la législation actuelle est-elle
articulée pour l'atteindre ? En établissant deux régimes distincts,
les objets de la pensée relevant de la Propriété Intellectuelle, les
objets matériels de la Propriété Industrielle.
Les objets issus de la réflexion et ne mettant pas en oeuvre des «
lois de la nature » ne nécessitent pratiquement aucun investissement. De
plus, ils sont la résultante d'apports personnels, et d'une masse
écrasante de « biens communs » : réserver l'exclusivité de
l'exploitation de ceux-là, reviendrait à permettre l'appropriation de ceux-ci.
Le progrès impose donc de laisser les principes à disposition de
tous. Mais l'auteur n'est en rien lésé ! Pour deux raisons :
premièrement parce que nul ne peut s'approprier la
pensée d'autrui : les articles publiés par Einstein, les oeuvres de
Proust ou de Beethoven, les cours de Hegel reflètent une pensée, mais ne
la livrent pas : ils n'en théorisent qu'un sous-ensemble.
Le penseur est quand même celui possédant le plus de chances de
comprendre parfaitement ce qu'il produit, et donc d'en tirer le meilleur
parti. Deuxièmement, le résultat effectif, tangible : livre, article,
etc... est protégé par le droit d'exploitation (en anglais
copyright), et nul ne peut reproduire sans effort le résultat final. De
même pour le code : l'investissement, si investissement il y a, est dans
le temps passé à coder ; un concurrent voulant implémenter les mêmes
algorithmes devra les recoder, et dépister le code cafardeux, sans avoir
le secours des lumières de l'inventeur de l'algorithme...

Le logiciel --- et le néologisme français est pertinent : il s'agit de
logique appliquée --- relève de la Propriété Intellectuelle, car
il ne fait que traduire en un autre langage des principes
mathématiques généraux.

Pour les dispositifs techniques, matériels, la protection est celle
du brevet, qui empêche, cette fois, de reproduire le dispositif à
l'identique (de copier un code « matériel » que l'on peut avoir
facilement sous les yeux). Et la législation impose bien la présence de
ces éléments matériels, techniques pour conduire aux brevets.

I.2) Les arguties de la commission visant à justifier le brevetage
logiciel

Les principes énoncés aux paragraphes précédents devraient sembler à
la fois pertinents et, en ce qui concerne la Propriété
Intellectuelle, suffisants. Comment se fait-il que la Commission veuille
les changer ? Pour des motifs absolument conjoncturels, parce que comme
tous les imbéciles, ces messieurs se croient malins. Et on pourra juger
de la noblesse de leurs intentions à l'observation de la bassesse des
procédés. Suivez le guide.

La page annonçant la consultation se trouve à l'adresse suivante :
http://europa.eu.int/comm/internal_market/en/intprop/indprop/softpaten.htm

Bien entendu, ce n'est pas sur cette page que vous trouverez des
explications convaincantes sur quoi que ce soit --- même pas la date de
fin de la consultation : le 15 décembre de cette année, soit moins de 2
mois après le très discret appel à commentaires...
Par contre dans ce texte vous pouvez déjà retenir une chose :

Harmonisation of national patent laws on the issue is therefore
necessary. This should provide greater transparency for European
companies, especially for SMEs. It should also improve the
competitive position of the European software industry in relation to its
major trading partners. The need to improve the competitive
situation is all the more urgent because of the increasing distribution
and use of computer programs on a world-wide scale via the Internet.

L'harmonisation est _nécessaire_. Le _besoin_ d'améliorer la
situation concurrentielle est le plus urgent. Comprennez-vous bien
le sens de ces phrases : il existe une législation actuelle, que
certains pays se chargent de ne pas appliquer ; cette législation
est bonne ; et il est _nécessaire_ de la changer...

La décision est déjà prise, la consultation n'est que poudre aux
yeux. Puisque la décision est visiblement prise, où trouver la source la
plus pure des intentions criminelles de la Commission ? Réfléchissez un
peu, c'est facile : il suffit de trouver un texte, téléchargeable («
Nous n'avons rien caché !»), mais pas trop visible, parce que copieux et
n'existant qu'en une seule version : la version anglaise (est-ce
conforme au traité, d'ailleurs ? L'anglais serait-il la seule langue
officielle ?). Ce texte s'appelle "study.pdf", et c'est effectivement
une merde...

D'abord à tout seigneur, tout honneur : les auteurs. Un «
consultant indépendant », un membre de la « School of European Studies »
et un membre de l'« Intellectual Property Institute ». Vous vous
inquiétez déjà ? Vous avez raison...

Quel est le véritable objectif de l'étude ? Nous le trouvons dès la
première page : « How could such an approach be explained as being in
line with basic patent law principles ». Le but n'est donc pas de déterminer
une politique , mais seulement d'essayer d'expliquer que les modifications
que l'on va apporter à la loi sont dans la droite ligne de celle-ci,
c'est-à-dire de faire passer une négation complète des principes actuels
pour de simples aménagements explicatifs !

Quant à la législation actuelle, sur laquelle ils prétendent bâtir
les « amendements », qu'en pensent-ils ? Toujours page 1 nous trouvons :

The exclusion achieved by the combination of Art 52.2.(c) and Art.53
of EPC of "computer programs" "as such" is, and was not meant to be
other than, of _negligible practical significance_. However the
presence in the EPC of these words gives support to the widespread
belief particularly in SMEs and independent software developers that
computer program related inventions are not patentable.[..]

La législation va-t-elle être changée ? Non, puisque l'exclusion des
logiciels du domaine du brevet est "of negligible practical
significance", contrairement à ce que ces cons de développeurs que nous
sommes peuvent croire !

Je continue ?

Quelle est la véritable motivation de la démolition de la
législation européenne ? Quelle est cette modernité qui nous manque et
sans laquelle nous sommes définitivement des arriérés ? Mais : le
"e-business", la "net-economy". La véritable motivation n'est pas une
quelconque protection du logiciel --- qui est déjà amplement assurée par
la Propriété Intellectuelle --- mais le dépit de ne pas voir surgir les
bulles spéculatives qui ébaubissent le demeuré boursicoteur (page 2) :

Possession of IPRs (intellectual property rights) helps any small
company or individual independent software developer to raise
finance to develop and market such inventions, and/or to license
competitors and/or to sell or license his or her innovation to a
major player. Possession of relevant IPRs empowers the SME or
individual.[..]

Ah ! qu'en termes lénifiants ces choses-là sont mises ! Les brevets
logiciels vont permettre aux « petits » de lever des fonds... ou alors
de céder démocratiquement leurs brevets aux gros. D'autant que les
petits auront toute latitude pour se payer les meilleurs avocats, et
prouver que leur brevet n'est pas venu empiéter, par le plus
malencontreux des hasards, sur un brevet d'un flou très précis déposé
par une grosse compagnie...

L'intégralité de l'étude est un tissu d'inepties. Toutes reprises
par les européens patentés. Et comme le prouve le passage précédent, le
logiciel libre va tomber, mais par inadvertance : car l'objectif est de
mettre à bas toute la Propriété Intellectuelle, c'est-à-dire finalement
l'exception culturelle, parce quelques maffias très argentées ont
l'oreille complaisante d'un quarteron de trous du cul !

Et donc les brevets vont passer... Ne reste plus qu'à trouver le
prétexte pour justifier le chamboulement. Le prétexte, il est très
simple : le brevet ne s'applique qu'aux dispositifs techniques,
matériels ; il suffira donc de prétendre qu'un logiciel, qui ne peut
être breveté en tant que tel, pilote du matériel, donc interagit avec
lui. Vous connaissez des programmes qui tournent sans matériel vous ?

Voulez-vous quelques exemples ? Mettons de sociétés qui soutiennent
très publiquement Linux, comme IBM qui a certainement déposé les brevets
les plus fallacieux qui soient, les plus dangereux, entre autres
celui-ci, qui lui permet de s'approprier, après Amazon, le fil à couper
le beurre informatique (p54):

Case T110/90 (IBM) concerned a method of transforming text including
transforming of printer control items. the Board found that the
transformation of printer control characters from one format to
another allowing documents to be converted from one text processing
format to another involved conversion of printer control items which
are technical features of the text processing system. The
application was _not_ a method of performing mental acts _nor_ a
program for a computer and was accordingly remitted for further
prosecution.

II) CE QUE NOUS POUVONS FAIRE

1) diffuser l'information le plus largement possible, et pas seulement
dans le milieu informatique : ce qui nous arrive leur arrivera ; ce qui
est en jeu c'est la Propriété Intellectuelle, c'est-à-dire à terme
l'exception culturelle ;

2) boycotter les entreprises ne jouant pas le jeu ;

3) nous sommes prestataires de service, prescripteurs pour l'équipement
informatique, et l'europe a impérativement besoin de ses informaticiens
(pour se limiter aux brevets logiciels) : partout, toujours, refuser de
servir, maintenir, installer du non-libre, surtout produit par des
sociétés qui ont tout fait pour détruire la législation actuelle (IBM
est clairement dans la ligne de mire) ;

4) Se rassembler : un rassemblement, débordant le strict cadre
informatique, est prévu précisément à la date sonnant la fin de la
récréation (15 décembre 2000) . Il s'agit de la Zelig Conf, du 15 au 17
décembre 2000. Il serait souhaitable de choisir le samedi ou le dimanche
pour se réunir spécifiquement pour la lutte contre la destruction de la
PI ; de manière européenne, cela serait encore mieux (la France préside
l'Union jusqu'à fin décembre) ; pas seulement pour protester, mais aussi
pour se voir, échanger des idées, s'organiser pour la suite.
Cela ne ferait pas partie de la Zelig, mais l'organisation de la
Zelig est une opportunité à saisir.
http://www.samizdat.net/zelig/

5) et s'occuper des principaux responsables du désastre : les
politiques, dont les élections approchent (municipales, législatives,
présidentielles). Pour cela il faut quelques slogans : ne bougez pas,
mon sac à venin est plein, voyez la suite...

III) ARGUMENTAIRE

Il suffit parfois de quelques mots bien agencés pour taper fort. De
quelques associations pertinentes.
La réunion des États membres devant entériner la mise à mal du
progrès scientifique, via les brevets logiciels, se tiendra à Munich.
Munich, cela ne vous rappelle-t-il rien ? Munich, Daladier, les
Munichois ? Hum ? Quel beau slogan flatteur que de se faire traiter de
Munichois quand ils reviendront après la signature... Daladier avait été
accueilli à sa descente d'avion. Mais par des bravos lui.

Sinon, pour l'agencement des mots, je vous propose ça...
******

"L'Europe!", "L'Europe!", "L'Europe!". A chaque coup qui effondre un
pan de ce que nous sommes, les patriciens encouragent au kyrie
victorieux : "l'Europe!". Ainsi, à bord du navire amiral échoué,
rythmée du bruit sinistre des mâts qu'on abat pour quelque planche de
fortune, se déroule la liturgie d'une contrition salutaire. Car,
malgré la lourde responsabilité que porte le Peuple dans ce naufrage,
les barreurs miséricordieux ont accepté sa rédemption : "l'Europe!".

L'Europe! Curieux quand même qu'il ait fallu abandonner ce
qu'elle est pour mieux atteindre ce que certains voudraient qu'elle
fût, une Europe redéfinie, délestée de son histoire, signe débarrassé
du poids d'un sens qui interdisait les logiques somnambules ; symbole
délicatement placé sur quelque carte du Tendre. Peut-être était-il
dans la nature d'un non-lieu d'engendrer une dynamique insensée ?

Mais "l'avenir n'attend pas" - "L'Europe!". Au milieu des
reliefs du désastre, la procession de la bonté dirigeante, que
soulèvent par endroit de fondamentales querelles de préséance,
embarque sur le Jean-Monnet, frêle esquif chamarré, sorte de
demi-tonneau dérisoire mais qui paraît vaste à force d'être creux, et
que retient une plate-forme bricolée, monstrueuse, populeuse,
submergée de flots, sifflant d'indignation et fusant de railleries :

« Prosterne-toi populace ! Voici la noblesse à ruban. Chaque
« revers à sa médaille, c'en est un enchantement... Mais foin de vos
« affiquets ! Vos satisfactions décoratives ne pourront retenir vos
« braies, lors des prochaines déculottées !

« Cependant voyez comme le temps court : le cartel impassible a
« poursuivi sa rotation ! Nouvelles équipes, aguerries d'autant de
« ruines. Soyons donc rassurés ! car dans les grands périls, c'est
« l'expérience qui rentre de l'exil. Holà ! du bateau ! Comment
« pourriez-vous manquer un tel naufrage, après tous ceux, fameux ! qu'on
« doit à votre ouvrage ? Honte à vous ! vieillards au penser
« vagissant. Vos abstractions sont neuves à force d'embaumement. Elles
« tombent en poussière au milieu des roses !»

Silence ! Epargnez-nous votre médiocre prose ! Ceux qui en ont
le droit vont s'exprimer !

Et les thaumaturges d'entonner le nouveau chant du départ :
"l'Europe !". Mais las ! Le fardeau est trop lourd pour la périssoire
capitane. Ces reliés si gênants l'empêchent de marcher. Aussi,
impatientée du bredouillis d'excuses sermonnaires qu'émet encore le
commandant, la justice notable laisse-t-elle tomber le glaive,
tranchant le lien : schlacke!. Une ovation mêlée accueille la
volte-face effarée de celui qui dirige [ Mouvements divers :
Admiratifs : Quel homme! Un nouvel Alexandre! ; Agressifs : Oui
Shylock! C'est nous que tu peux prendre!].

Alors, fendant les assises de l'oligarchie, unie dans un soudain et
digne silence - que viennent seulement troubler les effets pédieux
d'une démarche chaloupée - s'avance, l'air grave, le préposé aux
afflictions courageuses. Ayant perché sur la poupe du canot la
conscience de sa charge, le voilà qui délivre au peuple barbotant les
stances de la virilité :

« Cessez donc, messieurs, vos plaintes dilatoires !
« Qui nous ont, trop souvent, coûté notre victoire !
« Feintes que vos soupirs ! Comédie que cela !
« Démission veule, refus d'un au-delà !

[ Au milieu d'une mer agitée, le radeau éclate en tempête ]

« Croyez qu'il est grand temps de forcer vos natures !
« O qu'ils ont peu de foi ! A quelques encablures !
« N'écoutez plus l'instinct, ce reste d'âme vile
« Négligeant nos raisons, devant les faits servile !
« Aux appels d'un passé à jamais disparu,
« Résistez ! L'avenir est ce qui a paru !
« Dépassez votre peur ! Armez votre courage !
« Soupirer, pleurnicher, c'est de l'onde être otages !

[ Huées. Rapide inspiration courroucée, puis, en s'en retournant :]

« Admirez l'exemple, plutôt que de brailler !
« Honneur aux courageux qui tâchent d'avancer !

La messe étant dite, on passe, à bord du Jean-Monnet, à
l'ordre du jour. La bourgeoisie décrète solennellement mettre le cap
sur la modernité, sans plus se laisser importuner par des
détails. Adieu, Vieux Continent ! Nous voici, Nouveau Monde ! À nous
deux, Nouvelle Économie !

Et l'embarcation, indifférente aux coups de rames désordonnés et
rageurs - "l'Europe!"-, absorbée par un soleil qui décline,
s'abandonne au courant, tentant de planter là une France médusée.


Annecy, le 15/11/2000
----NOTES
[1]par ex. : un procédé de chiffrage est basé sur la théorie
des groupes de Galois, explicitée par Camille Jordan ; sans ceux-ci, ce
procédé n'existerait pas : comment pourrait-on admettre qu'un quelconque
brevet vienne kidnapper la théorie en interdisant à quiconque d'explorer
les mêmes voies ?

Aller plus loin

  • # ET la commission ?

    Posté par  . Évalué à 0.

    le mossieur il a oublié de citer le vecteur principal de la décision: la comission !!!
    Quand il est dit: on va créer une commission, ça veut qu'il va y avoir une commission, un pot de vin quoi !! Il n'y a meme pas besoin de jouer sur les mots (ou maux).
    PS: l'Europe me dégoute deja...beuark
  • # Aux armes !!!

    Posté par  . Évalué à 0.

    Okie là si j'ai bien pané la superbe prose, on va
    se retrouver avec des software patent de force en Décembre mais n'est-ce pas déjà le cas aux US ?
    Ils ont pas Nunux aux US ? Comment survivent-ils ? cachés ? Ils téléchargent en cachette des softs de chez nous ? parceque le drag n drop est un software patent....? où les cookies ? où les DVDs?

    Merci d'éclaircir ma lanterne.... Concrêtement pour l'utilisateur de Nunux et/ou le développeur Linux ca va changer quoi ?

    PS: Je me fais un peu l'avocat du diable dans le but de comprendre un peu mieux la situation, ca fait tellement longtemps qu'on se dit que les software patent c'est naze.... J'étais jamais vraiment allé plus loin avant la lecture de ce article, qui, en passant me semble d'une grande qualité (sans que je sois capable d'en tirer la quintessence :) )
    • [^] # Re: Aux armes !!!

      Posté par  . Évalué à 1.

      Aux US, ils ont effectivement beaucoup moins de Linux qu'en europe. (Mais bon, faut dire qu'ils ont le culte de BillGates, là bas)
      Pour ce qui est des informations que tu cherches, lis http://petition.eurolinux.org(...) (j'ai plus le lien en francais en tete), c'est expliqué
    • [^] # Re: Aux armes !!!

      Posté par  . Évalué à 0.

      Si j'ai bien compris le texte de l'April, ca veut surtout dire qu'il vaut prendre maintenant ses précautions.

      Entre autres, se débarrasser les actions et emplois chez les SSII du "libre"...

      Ca veut aussi dire que les boîtes américaines vont sortir gagnantes, donc on peut songer à prendre des actions IBM, MS, EDS et autres.
      • [^] # Re: Aux armes !!!

        Posté par  . Évalué à 1.

        Je profite de ta derniere remarque pour rappeler qu'il ne faudrait pas confondre IBM et Microsoft.
        Microsoft est une riche entreprise qui commet des softwares fermés, vole le code des autres (exemple connu: doublespace), ne se préoccupe pas de la qualité des softs, tente d'avoir la main mise sur toutes les technologies (exemple connu: IE4), prétend avoir tout inventé (sa propagande marche bien, meme parmi les informaticiens) et essaie vraiment de tout controler (apres tout, il l'a déja, le fric, que veut-il d'autre ? Dans ses interviews BillGates semble intimement persuadé que l'humanité lui est redevable !).

        IBM est une riche entreprise tres ancienne (historique sur http://www.ibm.com/ibm/history/(...)), qui a *réellement* fait progresser la technologie, et loin de se limiter au software. De nombreuses innovations (au vrai sens du terme hein, pas au sens "freedom to inovate" :) sortent de chez IBM. Plus récemments, IBM ont été les premiers a officiellement supporter Linux, meme si tout ne peut etre parfait, ont porté des softs en binaires, et n'ont pas hésité a ouvrir le code de certaines de leurs applications.
        S'ils ont, comme tous, de nombreux brevets, c'est simplement pour défendre leurs idées, compte tenu du fait que les autres, eux, n'hésiteront pas à le faire. Apres tout, Ritchie avait bien breuveté le suid-bit.

        Mon enthousiasme me rend peut-etre un peu trop manichéen, mais ca m'ennerve de toujours entendre critiquer IBM et de les comparer a Microsoft.
        • [^] # Re: Aux armes !!!

          Posté par  . Évalué à 1.

          > S'ils ont, comme tous, de nombreux brevets, c'est simplement pour défendre leurs idées, compte tenu du fait que les autres, eux, n'hésiteront pas à le faire.

          poser un brevet logiciel est il un moyen honnete de defendre une idee ?

          >Apres tout, Ritchie avait bien breuveté le suid-bit.

          j'aimerai avoir les references du brevet pour me prononcer. mais, Ritchie risque de descendre dans mon estime. (Ouais, je sais, il s'en fout).

          > Mon enthousiasme me rend peut-etre un peu trop manichéen, mais ca m'ennerve de toujours entendre critiquer IBM et de les comparer a Microsoft.

          tout a fait d'accord la dessus.
        • [^] # Re: Aux armes !!!

          Posté par  . Évalué à 1.

          Bof...
          Avant que William Henry Gates III ne deviennent le nouvel Empereur du Mal, et que Microsoft ne devienne l'Abominable Monopole Spoliateur; c'est IBM qui avait cette image. Le surnom "Big Blue" vient d'ailleurs en partie de "Big Brother".

          Evidemment, depuis que IBM a perdu plein de tune, a faillis crever et n'est plus N°1, c'est devenu une gentille entreprise très sympa.
          • [^] # Re: Aux armes !!!

            Posté par  . Évalué à 1.

            Ouais mais c'etait une image basée uniquement sur le nombre de bécannes et le fric amassé en conséquence. Le monopole d'IBM était justifié, entre autre car ils avaient été les premiers sur le crénau. D'ailleurs, si l'IBM-PC s'est bien répandu par rapport a l'Apple Macintosh, c'est précisément parce que ces derniers ont une arch fermée tandis que n'importe qui peut fabriquer des compatibles IBM.
            Par contraste, le monopole de microsoft vient du fait qu'ils utilisent tous les moyens possibles, memes illégaux pour imposer leur softwares buggés et backdorées (c'est eux les vrais BigBrother).

            Bon, c'est vrai que Microsoft n'est pas tout noir, car l'indifférence générale des gens est pour beaucoup dans leur attitude délirante. (Et entre autre, les raisons invoquées par ceux qui critiquaient IBM qui devraient être multipliées par dix pour Microsoft.)
    • [^] # Re: Aux armes !!!

      Posté par  . Évalué à 1.

      >Concrêtement pour l'utilisateur de Nunux et/ou le développeur Linux ca va changer quoi ?

      T'es plus libre, mec.

      Ne t'en fais pas. pour l'instant ce n'est pas grave. Ton libre, tu peux la garder. On t'a dis que c'etait libre, ok. On ne reviendra pas dessus.

      Pour l'avenir, par contre, ne cherche pas de driver X ou Y, car le hardware est controle par les US. Ne cherche pas non plus de soft revolutionnaire ou alors cherche les en Asie et en Afrique.

      Avec un systeme de brevet, c'est tellement facile de juguler un logiciel osant montrer ses sources.
  • # Je comprend pas !

    Posté par  . Évalué à 0.

    En quoi cette commission va t-elle influer sur l'essor de Linux . Je vois que ça gene des boites comme MDK ou SuSE mais il explique pas.

    Si vraiment cela genera des logiciels europeens pourquoi vont ils bousiller un boulot de plusieurs années de boites qui ont montré que l'Europe resterai une puissance Mondiale au niveau de l'informatique.

    Linux, par le biais des distrib. SuSE et MDK, ont montré qu'on avait pas besoin des logiciels americains, et voilà que l'Europe va casser cette initiative. Si c'est vrai ça me dégoute, ça m'etonne pas que l'Euro se casse la g.

    Tout ce que j'espere c'est que les souverainiste fassent une percée ds les prochaines elections, et cela dans tous les pays européens !
    • [^] # Re: Je comprend pas !

      Posté par  . Évalué à 1.

      Hmmm. Tu sais, je suis profondément pro-europeen et pourtant je suis absolument contre les brevets logiciels. Le probleme, c'est que la commission est composée de gens qui ne sont pas des experts. Et par là, ils sont manipulables par les lobbyistes américains. Lorsqu'ils voient une économie américaine fleurissante qui brevette les logiciels face à une Europe à 10% de chomeurs et bien en retard technologiquement qui ne les brevette pas, ils tirent des conclusions hatives.

      Quand tu dis qu'on a pas besoin de logiciels américains, je suppose que tu entends "de logiciels américains propriétaires fermés, breuvetés (et backdoorés)", auquel cas, je suis entierement d'accord. Malheureusement, tout le monde n'en est pas convaincu: Il ne faut pas oublier que Microsoft a un monopole global et beaucoup de gens qui ignorent l'histoire font aussi un parallel un peu hatif entre le nombre de consommateurs et la qualité des softs. Que Microsoft incarne la qualité et la facilité est une fausse idée profondément ancrée dans l'esprit de beaucoup. Y compris de la commission.

      Le probleme pour Linux, en gros, est que si les brevets logiciels passent, une riche entreprise pourra attaquer un logiciel libre sans aucune raison, uniquement pour le couler, par exemple, en ayant breuveté l'addition - (enfin, un truc moins "evident" mais tout aussi utilisé). Pour les boites comme mdk, c'est une mort assurée. (Quand on voit que les avocats américains ont réussi a faire dire aux juges que lire des DVD était quelque chose d'illégal, on ne peut plus s'étonner de rien)
      • [^] # Re: Je comprend pas !

        Posté par  . Évalué à 0.

        Concernant ta vision idyllique de la situation économique et sociale américaine, j'ai comme un doute...
        • [^] # Re: Je comprend pas !

          Posté par  . Évalué à 1.

          ah bah je me trompe peut etre, mais il me semblait vraiment que les USA avaient pas un taux énorme de chomage et une croissance en hausse depuis 8 ans..
          • [^] # Re: Je comprend pas !

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

            Oui mais c'est vrai aussi qu'ils ont sans doute pas la même idée de chomage. Quand on voit un nombre important de personnes cumuler deux emplois pour arriver à survivre ...

            Puis les aides sociales en cas de perte d'emplois sont là-bas beaucoup moins importantes. Ca pousse à se bouger un peu le cul si on veut s'en sortir (je dis pas que c'est pas le cas en france mais bon faut pas se voiler la face, quand on touche le chomage on est parfois moins pressé de se le bouger, le cul :)
            Merci de ne pas partir en troll inutile sur cette dernière phrase.
      • [^] # Re: Je comprend pas !

        Posté par  . Évalué à 0.

        As-tu une idée du pourcentage d'américains vivant en dessous du seuil de pauvreté ?
        Moi non plus ;-) En revanche, j'ai ouïe dire que c'est assez élevé.
        On ne regarde souvent les EU qu'à travers la réussite de leurs entreprises, en oubliant les gens qui y vivent.
        • [^] # Re: Je comprend pas !

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          Clairement, un RMIste francais gagne plus que certains travailleurs americains (donc pas au chomage). Tout un programme...
        • [^] # Re: Je comprend pas !

          Posté par  . Évalué à 1.

          certes, mais je vois pas le rapport avec ce que je disais plus haut. La croissance des US fait palir d'envie pas mal de gouvernements européens, et les US sont en pleine "nouvelle économie", alors forcément, on pourrait facilement avoir l'illusion que les mesures logicielles des US sont de bonnes choses.
          • [^] # Re: Je comprend pas !

            Posté par  . Évalué à 1.

            Ça c'est le problème de notre époque. Avant, on mesurait la richesse d'un pays à son PIB, maintenant à sa "croissance". Le PIB prenait en compte les salaires, la croissance non. Le résultat, c'est que comme dès que les salaires montent, les dividendes baissent, une augmentation du salaire, donc du niveau de vie, entraine une baisse de la croissance. C'est bien l'économie.

            L'argent était un outil pour l'homme. Depuis l'épisode mythique du Veau d'Or, c'est l'homme qui est devenu un outil au service de l'argent. C'est très visible à notre époque, mais ça l'a été aussi avant.

            Au XIX°, début XX, par exemple. C'était déjà une époque de nouvelle économie. La révolution industrielle, les nouveau système de transport offrait déjà une "mondialisation". C'était une époque ou des gens faisait des fortunes colossales et les dilapidaient rapidement, comme des gérants de start-up, dans le cinéma notamment. C'était une époque qui a vu le règne sans partage de l'actionnaire, et qui a fait naitre des images d'épinal comme les "200 familles" de gros industriels et financiers controllant le monde et les nation à la place des gouvernements. De nos jour, on appelle ça "World Company" au lieu de "200 familles", mais c'est la même idée.

            Et puis, il y avait un burnout très important chez les ouvriers de la carbon-economy. Différence, ils n'avaient pas de stock-option, mais au final, ça n'est pas bien différent: ils se crevaient à la tâche car ils étaient payé au rendement. Une stock-option, c'est un salaire en action, donc un salaire qui dépend de la valeur de l'entreprise, donc un paiement au rendement.

            Que s'est-il passé ? Pourquoi avons-nous quitter cette "nouvelle économie" de l'époque ?
            Et bien, parce qu'il y a eu deux guerres mondiales, et les dictatures. Alors, quand on en est sorti, on a eu l'esprit plus tourné vers l'idéologie et la politique que vers le pognon.
            Alors, il y a eu les acquis sociaux. Les congés payé, la sécurité sociale pour tous et le revenu minimal. Pendant quelque temps, l'économie est briévement et partiellement redevenue un outil au service de l'homme.

            Mais ça n'a pas duré, bien vite, heureusement, on a recommencer à vivre dans un monde mondial. Ce fut l'ère de la délocalisation et du dégraissage, l'essor de l'envahissement publicitaire, et le ridicule des politiques qui passaient pour des marionnettes au service des patrons et des gros actionnaires. Cette image de valets a d'ailleurs été le fond de commerce des partis fascites comme le FN qui ont recommencés à éclore un peu partout.

            Et puis, paf, Internet, les start-oop avec des noms Idioots!.com et le battage sur la niouhéconomaille, c'est le progrès, c'est l'avenir, c'est le commerce, c'est le pognon, c'est bien. Tellement artificiel et exaspérant que les faillites à répétitions furent très bien acueillies, appréciées et attendues.

            En attendant, on en est revenu, a peu de chose près, à Zola ou Balzac: un monde où le Saint Pognon est la seule valeur, la seule philosophie et la seule religion, un monde où le cynisme et l'avidité sont des qualités indispensables, un monde d'inconscience et d'aveuglement sur les conséquences de ces actes, un monde où on se contrefout du futur car on va trop vite dans le présent pour prendre le temps de faire une pause pour voir où on va.

            Un monde de merde.
            • [^] # Re: Je comprend pas !

              Posté par  . Évalué à 1.

              Puisqu'on est dans la comparaison historique,

              Vers la fin des années 30, en allemagne, il y avait un parti politique dominant. Ils répandaient des idées auquelles beaucoup de gens avaient été opposées. A force de barratin, de FUD, ou de mensonge, il grossissait, au détriment des minorités. Personne n'était forcé d'adhérer à ce parti. Mais parfois, certaines choses requieraient la carte du parti pour entrer. Ces avantages était importants, surtout vu la facilité d'adhérer au parti. Ne pas avoir la carte du parti devenait anormal.
              Le parti définissait ce qui était bon ou mauvais. Le parti essayait aussi d'avoir la main mise sur les postes importants, pour pouvoir tout controler. Et la population acceptait ça.

              Quinze ans plus tard, la population se demandait comment elle avait pu accepter ça, ou pourquoi elle avait été sourde aux cris alarmant de l'oppostion d'alors, ou a ceux d'en dehors du pays. Car à l'époque, heureusement le monopole du parti n'était pas global à l'échelle de la planète.

              Enfin, c'était juste un rappel historique.

              --
              Avoir une partoche microsoft, c'est penser à très court terme.
            • [^] # Re: Je comprend pas !

              Posté par  . Évalué à 1.



              > Ça c'est le problème de notre époque. Avant, on mesurait la richesse d'un pays à son PIB, maintenant à sa "croissance".



              Et on mesure la croissance de quoi à ton avis ? Ca ne serait pas du PIB par hasard ?



              > L'argent était un outil pour l'homme.



              Drôle de phrase. L'argent est toujours un outil... Sans argent on revient au système du troc d'ailleurs.



              > Et bien, parce qu'il y a eu deux guerres mondiales, et les dictatures. Alors, quand on en est sorti, on a eu l'esprit plus tourné vers l'idéologie et la politique que vers le pognon. Alors, il y a eu les acquis sociaux. Les congés payé, la sécurité sociale pour tous et le revenu minimal.



              On a surtout eu une belle croissance économique, l'époque des 30 glorieuses. Un pays à reconstruire, ça occupe. C'est ça qui a permis ce qu'on appelle les acquis sociaux. Ceci dit le niveau vie était bien inférieur à celui de maintenant.



              > Pendant quelque temps, l'économie est briévement et partiellement redevenue un outil au service de l'homme.



              Belle phrase mais parfaitement vide de sens... Ca doit être bien ce que tu as fumé avant d'écrire ce message :-)



              > En attendant, on en est revenu, a peu de chose près, à Zola ou Balzac: un monde où le Saint Pognon est la seule valeur, la seule philosophie et la seule religion,



              Heeuu, si tu connais une époque où les gens n'auraient pas été intéressés par l'argent (depuis qu'on utilise de l'argent bien sûr), j'aimerais bien savoir laquelle.



              > un monde où on se contrefout du futur car on va trop vite dans le présent pour prendre le temps de faire une pause pour voir où on va.



              Pas totalement faux, mais il y a quand même des gens pour y penser. La preuve, on en parle ici... Après il faut que la politique suive, il y a toujours du retard.



              > Un monde de merde.



              On est bien avancé avec ça. Fais plutôt de la politique, propose des solutions !


              • [^] # Au cas ou il y a encore des lecteurs sur ce fil

                Posté par  . Évalué à 1.



                « on mesure la croissance de quoi à ton avis ? Ca ne serait pas du PIB par hasard ? »

                Ben on en a pas l'impression. Ou alors on a changé la définition du PIB pour en exclure les salaires.



                « Drôle de phrase. L'argent est toujours un outil... Sans argent on revient au système du troc d'ailleurs. »

                Un outil pour certain peut-être. Au service d'une petite minorité. En tout cas, pas un outil au service de l'humanité. Et, j'insiste, quand une entreprise "dégraisse" et "délocalise" car elle n'a fait « que » 18% de bénéfice, alors que les fonds de pension en veulent 20%, c'est belle et bien l'humanité (sous la forme de ces malheureux pigeons humains de nouveaux chomeurs et de nouveaux esclaves) qui est asservie par un outil.



                « On a surtout eu une belle croissance économique, l'époque des 30 glorieuses. Un pays à reconstruire, ça occupe. C'est ça qui a permis ce qu'on appelle les acquis sociaux. Ceci dit le niveau vie était bien inférieur à celui de maintenant. »



                Ça, c'est vrai qu'il y a eu une forte croissance dans les trentes glorieuses, mais c'était aussi une époque très politisée. On a actuellement une bonne croissance, mais très peu de politique, mis à part les manifestations genre Seattle où s'amalgame les partisans de l'écologie et les opposants à l'organisation commerciale du monde.



                « Belle phrase mais parfaitement vide de sens... Ca doit être bien ce que tu as fumé avant d'écrire ce message :-) »

                Je boit pas, je fume pas, je drague pas... je cause. (Allusion à un titre de film un peu vieux).





                « Heeuu, si tu connais une époque où les gens n'auraient pas été intéressés parl'argent (depuis qu'on utilise de l'argent bien sûr), j'aimerais bien savoir laquelle. »

                Je n'ai pas dit qu'il y a eu une époque où ça n'intéressait personne, mais juste qu'il y a eu des époque où ce n'était pas la seule et unique valeur.



                « On est bien avancé avec ça. Fais plutôt de la politique, propose des solutions ! »

                Les politiques actuelles ont plutôt tendance à proposer des problèmes. Exemple tout con: sans la politique ultra-productiviste de ces trentes dernières année, aurait-on eu la vache folle ?

                Les solutions, on les connait: prudence, respect, solidarité. Mais plus personne ne cherche à les appliquer, car la prudence coûte cher, la rentabilité forcenée est irrespectueuse et l'économie, ultra-individualiste, ne peut pas être solidaire (n'en déplaise au sous-secrétariat d'état à l'économie solidaire, mais ce strapontin a un nom idiot).
        • [^] # Re: Je comprend pas !

          Posté par  . Évalué à 0.

          40 millions d'americains n'ont aucune protection sociale...
      • [^] # Re: Je comprend pas !

        Posté par  . Évalué à 0.

        Forcément qu'il n'y a pas de chômage au EU, le chomedu n'y existe qu'en tant qu'assurance privée ET limitée dans le temps, pas comme ici. Comparé le chômage améric. et européens, c'est comme comparé des vers et des verres :-)
  • # ce ne sera qu'un de plus, mais...

    Posté par  . Évalué à 0.

    il faudrait peut-être quand même en envoyer une copie à nos chers députés...

    Il est GPL ce texte ? :-)
  • # Et le parlement ?

    Posté par  . Évalué à 0.

    Finalement, qui va décider : trois couillons en costard ou le parlement européen ? La présidence peut-elle apposer son véto ? En gros, qui aura le dernier mot ?
    • [^] # Re: Et le parlement ?

      Posté par  . Évalué à 1.

      Si la Loi passe, y a t-il un organisme susceptible de reviser cette Loi ?

      En fait, il me semble que c'est juste une directive europeene. C'est a dire que les differents Parlements Europeens (Francais, Anglais, Allemand, etc.) devront mettre en oeuvre la directive.
      Le debat risque de ressurgir de maniere plus aigue a cette occasion. Mais il sera dilue, le vrai debat se situe - a mon avis - au niveau europeen,
      pas national.
    • [^] # Re: Et le parlement ?

      Posté par  . Évalué à 0.

      > En gros, qui aura le dernier mot ?
      Ceux qui ont le pouvoir, c'est à dire l'argent, c'est à dire pas nous.
      • [^] # Re: Et le parlement ?

        Posté par  . Évalué à 0.

        Disons qu'il va falloir voter communiste pour être bien clair au premier tour puis la gauche au 2°
  • # Sainte colère

    Posté par  . Évalué à 1.

    Malgré les arguments que nous avons développés, malgré les avertissements que nous avons soulevés, malgré les pétitions que nous avons signées,
    malgré les démonstrations par l'absurde, l'Europe, sous couvert de trois tristes sires et d'une inépuisable inertie se prépare à remettre en cause une de ses règles fondamentales:

    Une pensée s'incarne [par quelqu'un].
    Une pensée n'appartient [à personne].

    Dorénavant, à partir du 15 décembre, les pensées seront régies par la Bourse des Brevets. Elles seront mises à prix.

    Mes pensées ont un prix, les votres aussi, et celles qui seront déposées coûteront plus cher que les autres. Ainsi soit il.

    La Net-Economie compte, financièrement, que ce système lui sera rentable. C'est l'objectif inavoué de cette Loi. Les pensées de la Net-Economie sont-elles plus chères que les votres ?

    Préparez-vous.
    Vendez-vous.
    Fixez votre prix...

    -*- slogans

    (c)ogito ergo sum.
    habeas (c)orpus.
  • # Faut stopper les délires !

    Posté par  . Évalué à 1.

    La news me semble hors sujet. Théoriquement (j'espère) linux et les logiciels GPL sont programmés dès la première ligne sans appels à du code propriétaire. Es-ce que je me trompe ?

    J'ajoute que s'ils veulent mettre des brevets en place qu'ils les mettent. On s'en fout parceque ca ne changera pas grand chose pour nous.

    Une petite reflexion maintenant. Il est normal pour une société de vouloir protéger l'utilisation des codes développés par le dépot d'un brevet qui empêchera l'utilisation NON APPROUVEE d'un code source. La clé est l'expression non approuvée. Même si un dépot est présent, rien n'empêche la dite société de permettre l'utilisation de son code. Le dépot n'empêchera QUE l'utilisation NON APPROUVEE du code source, par un passage devant les tribunaux ou une résolution du conflit par l'amiable.

    Faudrait qu'on stoppe de raconter n'importe quoi, n'importe quand et n'importe comment sur ce forum.

    Linux est génial car il est LIBRE. Il s'implante de plus en plus dans nos chers micros. Si vous voulez mon avis, c'est pas fini, parce que c'est un système qui permet (entre autre) de sécuriser les accès à internet mieux que ses concurrents potentiels (sauf peut être NT2000, n'en déplaise aux anti-microsoft primaire ou Mac os x s'il n'est pas vaporware). Et ça, avec la mise en place des connections illimitées, c'est l'avenir. Tant que linux restera aussi intéressant qu'il l'est actuellement (technologiquement, pécunièrement, philosophiquement) il ne fait aucun doute que les entreprises continueront à la soutenir par la mise à disposition du code de leurs drivers. Ceux qui ne le ferais pas s'exposeront au boycott de fait de leurs produits par notre communauté. S'ils choisissent ce chemin, qu'ils le prennent donc. Je reste persuadé que si les acteurs se rarifient sur notre marché porteur il ne se passera pas longtemps avant que l'un d'entre eux tente de s'imposer.

    Je rajouterais une dernière chose pour conclure. Que les distros se fassent du souci, ca ne me gène pas du tout. Qu'elles fassent du stable et elle survivront, quelles continuent sur la voie qu'elles me semblent prendre et elles en crêveront !

    • [^] # Re: Faut stopper les délires !

      Posté par  . Évalué à 1.

      « La news me semble hors sujet. Théoriquement (j'espère) linux et les logiciels GPL sont programmés dès la première ligne sans appels à du code propriétaire. Es-ce que je me trompe ?
      J'ajoute que s'ils veulent mettre des brevets en place qu'ils les mettent. On s'en fout parceque ca ne changera pas grand chose pour nous. »

      Ça dépend. Mettons que tu veuille faire un visualisateur d'image. Arrive la question du format .GIF. Là t'es bien emmerdé. Aucune solution n'est vraiment satisafaisante, surtout quand il reste encore autant de GIF qui trainent un peu partout.
      Avec les brevets logiciels, on aura un peu le même genre d'emmerde. On brevète un algorithme, et plus personne ne peut s'en servir. Dans les domaines de la compression et du cryptage, où les algos sont réellement primordiaux, ça peut faire beaucoup de tord. GnuPG, par exemple, peut devenir illégal si MS, Sun, IBM ou Ootookoo.com s'amuse à breveter l'algo. "Comment ça, antériorité ? Mais non, mon bon monsieur, vous n'avez pas déposé le même brevet avant eux, le leur est donc valide."

      Evidemment, la solution la plus simple, si cette loi passe, c'est de l'ignorer. Mauvaise loi, changer loi, comme on dirait sur la tribune.

      Et si on a des emmerdes légale, on peut toujours essayer de parler du devoir de désobéissance légale du citoyen face aux lois injustes. Et prier pour que ça marche.
      • [^] # Re: Faut stopper les délires !

        Posté par  . Évalué à 1.

        De toute façon, on ne peut apparamment rien y changer. Attendons de voir. Je pense que les entreprises laisseront les développeurs du libre continuer à utiliser leurs logiciels.

        Une question, peut-on breveter des algorithmes, je crois que non. On m'avait expliqué autrefois à l'université que seul les dépots de brevet sur les inventions sont possibles, pas sur les découvertes ?
        • [^] # Re: Faut stopper les délires !

          Posté par  . Évalué à 1.

          Big problème, il ne faut pas lire logiciel mais algorithme dans le post précédent. Je me relirais mieux la prochaine fois !
        • [^] # Re: Faut stopper les délires !

          Posté par  . Évalué à 1.

          « On m'avait expliqué autrefois »
          Justement, voila le problème: il s'agit d'un changement.

          A moins que je n'ai rien compris, un brevet logiciel est un brevet sur l'algorithme du logiciel. Donc, maintenant, on pourra.
          • [^] # Re: Faut stopper les délires !

            Posté par  . Évalué à 1.

            Les découvertes me semblent non brevetables puisqu'elles pré-existent. Les inventions le sont puisqu'elles n'existent que lorsqu'on les a inventées. Un algoryhme est une découverte, non une invention. Un Avocat pour infirmer ou afirmer, please.
            • [^] # Re: Faut stopper les délires !

              Posté par  . Évalué à 0.

              Tu as raison maintenant et ici en Europe.
              Mais a partir du 15 decembre, tu auras tort.
              Les algos ne seront plus des decouvertes (l'auteur est protege par copyright) mais bien des inventions (l'inventeur jouit d'un brevet).

              c'est CA qui change.
              Si ca te semble incongru, je peux juste te dire que tu n'es pas le seul.
              • [^] # Re: Faut stopper les délires !

                Posté par  . Évalué à 1.

                C'est pas aussi simple que ça. Si une découverte reste non brevetable, alors la circulaire n'y changera rien. elle indique juste que les logiciels peuvent l'être. C'est pour ça que je demandais l'avis d'un avocat !
    • [^] # Re: Faut stopper les délires !

      Posté par  . Évalué à 1.

      « Même si un dépot est présent, rien n'empêche la dite société de permettre l'utilisation de son code. Le dépot n'empêchera QUE l'utilisation NON APPROUVEE du code source, par un passage devant les tribunaux ou une résolution du conflit par l'amiable. »

      Et là, c'est la société en question qui définie ce qu'est une utilisation approuvée. A priori, ce sera du style: "utilisation approuvée si vous payez une license". Et les license seront au tarif entreprise (quelques milliers ou dizaines de milliers de francs); pas au tarif bidouilleur-amateur.
      A terme, sa permettrait de remettre tout le monde a sa place: les entreprises font des logiciels, qui se vendent; et les programmeurs indépendants (j'entends par là ceux qui codent en leur nom pendant leurs temps libre) feront des sharewares, si vous voyez ce que je veux dire...
      Pourquoi ? Parce que tout projets un tant soit peu ambitieux sera rendu impossible par des brevets savamment placés. Faire des économiseurs d'écran libres, c'est bien gentil, mais quand on voulait faire une base de donnée ou un logiciel de retouche d'image et que l'on en a pas le droit...

      Pas le droit car les algos efficaces auront étés brevetés. Et les algos inefficaces permettront de faire des machin libres, mais minable par rapport aux produits fermés et commerciaux.
    • [^] # Re: Faut stopper les délires !

      Posté par  . Évalué à 1.

      « Linux est génial car il est LIBRE. Il s'implante de plus en plus dans nos chers micros. Si vous voulez mon avis, c'est pas fini, parce que c'est un système qui permet (entre autre) de sécuriser les accès à internet mieux que ses concurrents potentiels »
      La sécurité en informatique, c'est simple. Pour une entreprise, si une boite leur vend un machin en disant que c'est sûr, ils vont le croire. En cas de problèmes, ils font jouer la garantie ou intentent un procès. Donc en fait ils s'en foutent un peu, que ce soit vraiment sûr ou non techniquement parlant.
      Pour un particulier, c'est encore plus simple. A moins que ce ne soit un paranoïaque qui pense être espionner jour et nuit par le FBI alors que sa vie n'a rien d'intéressant, il n'en a rien à faire. Pourquoi serait-il attaqué ? Qui peut vouloir pirater l'exposé sur les romains de son fils, la photo de son chien Toby et la lettre à sa vielle maman ?
      "De toute façon, la meilleure sécurité, c'est la repression, n'est-ce pas ? Tout ces vilains pirates, c'est des surdoués alors ça sert à rien de vouloir se protéger, au contraire ça les excite. Il vaut mieux les mettre en prison. Ça, c'est la garantie de sécurité ! Vous les petits mitnicks, vous faites pas de bêtises sinon vous allez en prison, compris ? Après tout, la dissuasion, y'a que ça de vrai."

      « (sauf peut être NT2000, n'en déplaise aux anti-microsoft primaire ou Mac os x s'il n'est pas vaporware). Et ça, avec la mise en place des connections illimitées, c'est l'avenir. Tant que linux restera aussi intéressant qu'il l'est actuellement (technologiquement, pécunièrement, philosophiquement) il ne fait aucun doute que les entreprises continueront à la soutenir par la mise à disposition du code de leurs drivers. »
      "Continueront" ? Faudrait déjà qu'elles commencent ! Il y en a quelques une, mais c'est pas la majorité, vraiment pas ! Et c'est un phénomène très récent qui est loin d'être devenu une coutume immuable pour celles qui ont sauté le pas.

      « Ceux qui ne le ferais pas s'exposeront au boycott de fait de leurs produits par notre communauté. »
      Mon Dieu ! Je suis terrifié ! 5000 vieux barbus de par le monde ne vont pas acheter mon dernier Office, celui avec une agrafeuse comme assistant ! Quelle horreur, je me ferme le marché des "linux-gurus", il ne me reste plus que celui des "clueless-end-users" qui ne compte que quelques centaines de millions de personnes ! Ah, quelle horreur, vraiment. Je tremble.
      • [^] # Re: Faut stopper les délires !

        Posté par  . Évalué à 1.

        On s'en fout de leur office, qu'ils continuent à l'utiliser. Je te parles drivers, et la il y plusieurs millions de machines sous linux. C'est pas négligeable.

        T'as raison, l'utilisateur primaire ne cherchera pas plus loin que M$ mais ceux qui utilisent linux ne sont pas des u. primaires. Il faut quand même avoir quelques notions en informatique pour installer, utiliser et administrer même un poste de travail sous linux.

        Internet génère des problèmes de sécurité pour tout un chacun (virus de type ver ou macro, t'as raison, les troyens la plupart d'entre nous s'en balancent). Les macros sous linux on s'en balance ! Reste les vers. Je m'en balance sous linux (j'espère que j'ai raison sur ce coup là!)

        Merci tout de même pour la qualité générale de tes posts (sans vouloir te passer de la pommade)

        • [^] # Re: Faut stopper les délires !

          Posté par  . Évalué à 1.

          Oui, mais qui est vraiment ciblé ? Le grand-public est par définition vaste et moutonnier, donc bien plus intéressant qu'un petit secteur comme les sysadmins unix. Plusiseurs millions de machines sous Linux, c'est possible, mais ça ne veut pas dire grand-chose: toute machine moderne fonctionnant sous Linux peut tourner avec Windows. Quand au vielles machines, de toute façon, ce n'est plus un créneau vendeur. Ça n'évoluera plus que pour une minorité hyper-spécialisée. Pas rentable.

          Ceux qui utilisent Linux se décomposent, grosso-modo en deux catégories, que l'on pourrait résumer ainsi:
          1°) Les vieux de la vielle, avec une grande barbe, et qui de toute façon n'acheteront jamais de logiciel; ils préfèrent faire les leurs à la main. Pas intéressant comme marché.
          2°) Les étudiants en informatique, qui ont Linux chez eux pour faire de la progra, mais qui ont aussi Windows et compagnie pour pouvoir jouer à Quake, à Everquest, à Deus Ex ou à Baldur's Gate. Ceux-là, peuvent être intéressant, mais ils ont déjà l'habitude du dual-boot, donc il est inutile d'insister envers Linux puisqu'ils ont aussi Windows comme tout le monde. Et puis, dès qu'ils auront warezer Visual Studio, ils pourront virer Linux de leur disque dur, alors.

          Le raisonnement est le suivant: comme les utilisateurs de [Linux||*BSD] sont une minorité, ils n'ont pas de pouvoir commercial fort: ie, un boycott ne se sentira pratiquement pas. Donc, rien à foutre de leur opinion.

          "Free software, c'est un freeware, non ? Gratuit, hein ? Avec en plus le code source ! Quel horreur ! Ces vautours de concurrents vont tous nous piquer ! Hors de question de faire du free !"
          C'est a peu de chose près la pensée classique des entreprises (savoir si on peut breveter cette pensée pour les obliger à en avoir une nouvelle est une autre histoire). Certaines sont mieux informées, mais je ne crois pas encore que ça soit la majorité. Que cette bête langue anglaise soit incapable d'avoir un terme pour la liberté sans qu'il y ait aussi un sens monétaire ne fait qu'entretenir la confusion.

          Bon, c'est un peu brouillon tout ça, alors je vais tenter de résumer:
          1°) Le logiciel libre, c'est un concept trop avant-gardiste
          2°) La communauté du libre n'est pas très influente
          3°) Les entreprises et les lobbys commerciaux sont persuadés que les brevets logiciels vont leur permettre de s'en faire plein les fouilles

          Est-ce que les brevets logiciels sont "normaux" ? Je ne le pense pas.
          Est-ce qu'ils sont dangereux pour les indépendant ? Très vraisemblblement.
          A qui tout cela va bénéficier ? A mon avis, aux sociétés qui vivent confortablement sur un tas d'or et qui ont intérêt a ce que les choses ne bougent pas. Quand on est tout en haut, et qu'on bouge, c'est pour redescendre, il est donc logique, pour elle, de chercher à rendre tout statique. Et ça signifie prendre des mesures pour refrener et contrôler les innovations. Cependant, comme innovation semble synonyme de progrès, elles n'oublient pas de sortir abondance de baratin sur le fait qu'elles aident et promeuvent l'innovation. Le brartin, ça ne coûte rien.

          La logique même du brevet est étrange, à ce sujet. C'est censé être une carotte à l'innovation ("si vous inventez un truc, vous êtes le seul à en bénéficier, alors profitez-en et inventez!"). Ce mécanisme fut instantément viciée en baton à la réalisation ("Je vais faire des brevet sur tout les trucs que je peut concevoir mais pas produire, comme ça mes concurrents ne me prendront pas de vitesse, au cas où un de ces machins sur lesquels je ne parierait pas un kopek se révélait être un succès commercial").



          Et puis, pour finir, si on nous ménage une exception spéciale, comme j'en ai entendu la rumeur, cela signifiera que l'on pourra faire du libre tant qu'il n'est pas commercial. C'est pas mal non plus comme méthode pour enfermer le logiciel libre dans une espèce de catégorie amateur. Ça permet de réserver le professionel aux sociétés faisant du fermé.
          • [^] # Re: Faut stopper les délires !

            Posté par  . Évalué à 1.

            Bien argumenté. Chapeau bas !
          • [^] # Re: Faut stopper les délires !

            Posté par  . Évalué à 0.

            <<
            Bon, c'est un peu brouillon tout ça, alors je vais tenter de résumer:
            1°) Le logiciel libre, c'est un concept trop avant-gardiste
            2°) La communauté du libre n'est pas très influente
            3°) Les entreprises et les lobbys commerciaux sont persuadés que les brevets logiciels vont leur permettre de s'en faire plein les fouilles
            >>
            Tout a fait d'accord. Mais je rajouterai encore un point que je trouve important:
            4. le Libre a pour *objectif* de reproduire *tout* ce qui existe et de placer le resultat sous *sa* licence.

            Ca signifie qu'on n'est pas satisfait si on n'a pas de la bureautique qui lit et ecrit les DOCS, si les winmodems ne marchent pas, si linux ne tourne pas sur itanium, si gimp ne tourne pas sur macos, si on ne peut pas faire des themes fvwm95 ou Aqua, si les navigateurs ne gerent pas les frames ou les gifs ou le javascript, si apache ne gere pas les extensions Frontpage ou ASP, si les seuls drivers nvidia sont closed, etc.

            Savoir s'il faut ou pas utiliser telle ou telle technologie, chacun est libre d'en discuter. Ce n'est pas cela qui remet en cause l'objectif.

            Les brevets logiciel, par contre...

            -- fred
    • [^] # Re: Faut stopper les délires !

      Posté par  . Évalué à 1.

      Comme aurait pu dire Coluche,
      Le NT2000, il lave aussi bien que l'ancien NT sans le noeud.

      ...
      'fin bon, tout ca pour dire que c'est pas parce que "tout le monde" dit que windows marche mieux que Linux que c'est vrai, n'en déplaise aux pro-microsoft primaires.
      • [^] # Re: Faut stopper les délires !

        Posté par  . Évalué à 1.

        J'utilise NT2000 dans mon cadre professionnel. Il est tout à fait à la hauteur. Si je suis sur linuxfr, c'est que j'utilise aussi linux qui est tout aussi à la hauteur. Windows 2000 est bien, désolé si tu penses non.
        Il n'a qu'un seul élément contre lui, c'est qu'il est conçu par M$ qui le vend trop cher. Il plante de temps en temps : exact, linux aussi dans certaines conditions c'est pour ca (entre autre) que le noyau évolu.
    • [^] # Re: Faut stopper les délires !

      Posté par  . Évalué à 0.

      "La news me semble hors sujet. Théoriquement (j'espère) linux et les logiciels GPL sont programmés dès la première ligne sans appels à du code propriétaire. Es-ce que je me trompe ? "
      Bien sur qu'il n'y a pas de code proprietaire repompe volontairement. Le probleme du brevet logiciel est qu'il est sur des idees et sur des choses aussi triviales que l'achat en un clic ou meme des choses comme faire de l'enseignement via internet.
      Plus d'infos interressantes en voyant le communique de presse de l'aful sur le depot de son brevet sur les 35h et surtout sur le site eurolinux qui explique bien toute la problematique (et ca se lit vite).
      http://aful.org/presse/pr-35h.html(...)
      http://petition.eurolinux.org/(...)
  • # Ouf

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    On a de la chance que slashdot (ou son predecesseur, un eventuel et improbable "pere de tous") n'ait pas depose de brevet concernant "un site internet ou peut dialoguer en postant des news".
    On serait pas dans la merde...
    • [^] # Re: Ouf

      Posté par  . Évalué à 0.

      Le brevet existe:
      http://www.kuro5hin.org/?op=displaystory&sid=2000/11/13/15428/2(...)
      En plus c'est pratique, tu peux museler un site qui te plait pas en invoquant la violation de brevet! Ça n'a vraiement que des avantages tout ça, madame :-)
      • [^] # MAIS...

        Posté par  . Évalué à 0.

        ... C'EST MONSTRUEUX !!!
        • [^] # Re: MAIS...

          Posté par  . Évalué à 0.

          Ouais, mais bon... Y'a tellement d'anteriorités qu'il va falloir louer un 38 tonnes pour aller au bureau des brevets...
      • [^] # Re: Ouf

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Bon, euh, une kro bien fraiche au 1er qui me trouve un truc pas brevete dans ce bas monde!
  • # Brevet

    Posté par  . Évalué à 0.

    Je vous previens Messieur les groupes de pressions, j'ai breveté le "one click fucking"!!


    Fantomas!!
    • [^] # Re: Brevet

      Posté par  . Évalué à 1.

      Ah bah moi aussi, je dépose mon brevet:

      "Un procédé qui permet de profiter de Linux ou tout autre OS libre en favorisant quand meme Microsoft grace a l'usage d'une technique permettant de booter sur plusieurs OS d'une meme machine, ceci s'appliquant quel que soit la nature de l'installation de Windows (légal ou piraté), permettant ainsi de ne pas nuire aux constructeurs faisant du Windows-only et d'encourager les ventes de softwares windows"


      • [^] # Re: Brevet

        Posté par  . Évalué à 1.

        Et ben moi, alors, je brevète l'utilisation d'un groupe de personne employée à influer sur les prises de décisions faites dans des organes administratifs afin de faire valoir ses intérêts propre avant ceux du reste du monde, par des méthodes allant du baratinage au pot-de-vin en passant par les services de prostituées.
        • [^] # Re: Brevet

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          nan, j'ai deja breveté les prostituées moi
          • [^] # Re: Brevet

            Posté par  . Évalué à 1.

            Je propose de breveter le système suivant:

            "Installation d'un système d'exploitation qui s'assure qu'il est le seul en proposant par défaut de formater tout le disque dur en une seule partition et en effacant systematiquement le MBR sans demander l'assentiment de l'utilisateur"

            J'ai tout bon? Ou on divise:
            "Installation d'un système d'exploitation qui s'assure qu'il est le seul en proposant par défaut de formater tout le disque dur en une seule partition"
            et
            "Installation d'un système d'exploitation qui s'assure qu'il est le seul en effacant systematiquement le MBR sans demander l'assentiment de l'utilisateur"

            Je crois que là j'ai bon!
            • [^] # Re: Brevet

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

              Etrange, depuis que tu as breveté cet OS, cette saleté veut plus s'installer sur mon dur !!!

              Et je déconne pas :
              Erreur d'Entrée-Sortie pipo-pipo ...

              Comment je fais pour mon décodeur canal maintenant ??

              L'association LinuxFr ne saurait être tenue responsable des propos légalement repréhensibles ou faisant allusion à l'évêque de Rome, au chef de l'Église catholique romaine ou au chef temporel de l'État du Vatican et se trouvant dans ce commentaire

  • # Defaite acceptee? NON!

    Posté par  . Évalué à 1.

    Defaite annoncee?
    Oui, car je place tres peu d'espoir dans la petite jugeote des fonctionnaires de la CEE, a mon avis il y en a plein qui doivent etre au niveau de Chirac (l'inventeur du fameux mulot) pour ce qui est de l'informatique.

    Defaite acceptee?
    Non, j'ai quand meme signe la petition envoye le email, etc..
    Meme si je considere que ca ne servira probablement a rien, je n'"accepte" pas la defaite.
    • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

      Posté par  . Évalué à 1.

      Devoir de désobéissance légale ?
      • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

        Posté par  . Évalué à 1.

        Devoir d'insurrection...
        • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

          Posté par  . Évalué à 0.

          Et on va vous faire passer pour une bande de libertaires anarchistes. C'est pas pour rien que les grosses compagnies cherchent à contrôler les médias...
    • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

      Posté par  . Évalué à 1.

      Tu sais, la CEE n'est pas supposée etre compétente en informatique. Si elle devait etre compétente dans tous les domaines qu'elle traite, il faudrait des surhommes. Et c'est là tout l'art du lobbying.
      • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

        Posté par  . Évalué à 0.

        Je ne pense pas que ce soit aussi simple que ça. Sinon ils écouteraient plus les professionnels que les « experts » auto-declarés.
      • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

        Posté par  . Évalué à 0.

        Et comment tu reconnais un professionnel ?
    • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

      Posté par  . Évalué à 0.

      Ne sous-estime pas M. Chirac. Je connais quelqu'un qui l'a cotoyé. Parait que c'est un sacré rigolard, même si on le dirait pas. Alors le coup du mulot, je me demande s'il ne l'a pas fait exprès.
      • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

        Posté par  . Évalué à 1.

        Bin s'il l'a fait expres, il a un sacre sens de l'auto-derision!

        Passer pour un ignare devant une bonne partie des Francais (tout ceux qui savent ce qu'est une souris, ce qui fait quand meme pas mal), ca c'est fort!

        Tu penses que le coup de faire peter une bombe atomique pour l'anniversaire d'Hiroshima, c'etait aussi pour rire ? :-)

        Quel blagueur ce Chirac!
        • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

          Posté par  . Évalué à 1.

          Et tout à l'heure à la radio, il était très fort le Chi: « j'invite donc les états-unis d'Amérique à rejoindre les nations industrialisées ». Très fort ! C'est peut-être un mauvais président, mais c'est un excellent bouffon !
        • [^] # Re: Defaite acceptee? NON!

          Posté par  . Évalué à 0.



          Jamais dit qu'il s'y connaissait, juste que je le vois bien avoir voulu faire une vanne à ses potes et s'etre fait piégé par les caméras. Se serait pas la première fois que ça arrive à un politique.


  • # oui et non

    Posté par  . Évalué à 0.

    Ca resume bien la haine que ca cree dans la communaute.
    Cela dit ce texte sera rejete par tous les politiques car trop brut et violent et continuera a faire du tord aux linuxiens qui ne passeront que pour des salles jeunes allumes.
    Bref ca manque de tact.
    • [^] # Re: oui et non

      Posté par  . Évalué à 0.

      Le problème, c'est que l'histoire nous a prouvé que le tact, ça ne sert à rien. Un mec qui fait la grêve de la faim n'obtiendra rien, par contre une bande d'ex-mineurs de Lorraine qui casse tout, ça obtient tout de suite gain de cause. Cet état de fait me désole, mais c'est la triste réalité de notre monde. Et puis ce texte ne s'adresse pas aux politicards, qui, et là je suis d'accord avec l'auteur, ont pris leur décision depuis bien longtemps :-(((
      • [^] # Re: oui et non

        Posté par  . Évalué à 0.

        mouais mais dans notre cas, je ne pense pas que quiconque des politiques ou du grand public nous soutiendrait si on allait casser les sieges des grands deposeurs de brevets logiciels.
        • [^] # Re: oui et non

          Posté par  . Évalué à 0.



          C'est bien pour ça qu'on avait perdu d'avance... CQFD.
  • # mieux s'informer

    Posté par  . Évalué à 0.

    Pour mieux comprendre le probleme et trouver de vrais arguments je vous conseille plus que vivement de lire "les libres enfants du savoir numeriques" aux editions de l'eclat. Ce livre est aussi dispo sur le web a
    http://www.freescape.eu.org/eclat/(...)
    On peut notamment y voir que la propriete intellectuelle a ete creee pour defendre l'interet general et non les auteurs contrairement a ce qu'on croit.
    Le probleme de la derive des brevets y est aussi bien explique.
    Un livre que tout convaincu du libre devrait avoir lu au moins une fois.
  • # Et maintenant, on fait quoi d'ici le 15 décembre ?

    Posté par  . Évalué à 0.

    Tout d'abord, désolé d'être encore en anonyme, promis je m'inscris pour le prochain message.

    La force, mais aussi parfois la faiblesse, du monde du Libre c'est son extrême diversité. Il y a des linuxiens de tout bord, et beaucoup qui se fichent (à juste titre ?) de la politique.

    La diversité c'est bien, moi ça m'a appris à être beaucoup moins sectaire. Mais c'est vrai qu'un tract anarchiste (ou communiste ou ultra-libéral ou écolo) combattant à la fois les brevets logiciels et pleins d'autres choses peut facilement être récupéré par les médias traditionnelles.

    De la même façon, la Zeligconf (machin chose européen des contre-culture digital) est peut-être un bon moyen pour faire passer certaines évidence sur les brevets logiciels. Mais peut-être aussi, c'est un risque de se diviser en se politisant, et de se donner une image de perdant (pourquoi contre-culture, il s'agit de culture tout court et pas plus minoritaire que d'autres sur le net).

    De toute façon, ça arrivera, alors autant lancer toute nos forces dans la bataille, dans toute leur diversité.

    Ce que je propose, c'est un texte très pédagogique sur les brevets logiciels et la liberté de programmer, envoyé aux hommes politiques les plus médiatiques de chaque pays européen, et les incitant à se prononcer sur la question. Ceux qui répondent négativement seront boycottés, idem pour ceux qui ne répondent pas.

    Ce texte pourrait se nommer, "Pour pouvoir voter en toute conscience, merci de nous communiquer votre point de vue sur la question de l'importation du droit nord-américain concernant l'extension des brevets aux domaines des logiciels?". Mais on peut faire plus simple :o)

    Conclusion : Adhérer à l'AFUL, adhérer à l'APRIL, faites du lobbying. Pourquoi pas faire signer la pétition euro-linux autour de nous (famille et amis) y'a pas de honte à avoir une idée politique intelligente, pour une fois :)

    Je signe : Séverin

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