Pour la libre diffusion du savoir scientifique

Posté par  (site web personnel) . Modéré par Franck Yvonnet.
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25
fév.
2002
Rien à voir
Le monde des scientifiques est actuellement sous le joug des revues dans lesquelles ils publient leurs articles. En effet, celles qui passent par un comité de lecture, gage de qualité en faisant le lieu où se communique le savoir, sont devenues des entreprises bien juteuses. Plusieurs voies sont explorées pour pressurer les laboratoires jusqu'au dernier centime :
- paiment exigé (jusqu'à 1500 euros !) pour la publication de l'article ;
- abonnements hors de prix et ne parvenant que tardivement hors des États-Unis ;
- abonnements tout aussi exorbitants pour l'accès en ligne aux articles.
De nombreux laboratoires, n'ayant pas les crédits, ne peuvent plus suivre et sont condamnés à la mort scientifique. Tout ceci au service d'un immense paradoxe : les scientifiques sont les seuls auteurs non rémunérés pour leurs publications !
Pour mettre fin à cette situation, un groupe de chercheurs réunis à Budapest ont décidé, après un ultimatum posé l'an dernier et resté sans effet, de passer à l'action. Au menu : la création de nouvelles revues en ligne à comité de lecture, financées par des fondations et les laboratoires, et l'archivage du texte original (avant publication) de tous les articles, dont les scientifiques restent propriétaires. Pour ce faire, des logiciels libres dédiés ont été développés.

Aller plus loin

  • # C'est une bonne chose.

    Posté par  . Évalué à 10.

    Il existe aussi ( c'est peut-etre la meme chose? ) une bibliotheque publique ( http://www.publiclibraryofscience.org ) des sciences. Son but est de parvenir a ce que les revues payantes placent dans le domaine public assez rapidement( 6 mois) leurs articles. Et cela pour permettre aux chercheurs des laboratoires des pays moins favorises que le notre, d'avoir malgre tout un acces a l'etat de l'art de la science. Pour en revenir a cette nouvelle, cela me parait une bonne chose. Faisons attention tout de meme a ne pas tomber dans l'exces inverse. Il faut garder les journaux a comite de lecture, eux seuls sont des gages de qualite, voire d'excellence de la recherche. Il n'y a qu'a feuilleter un journal a comite et un sans pour voir la difference de qualite. Dans un journal sans comite de lecture, on lit a peu pres n'importe quoi ( "j'ai vu les ovnis sur mon telescope de 115", "Pourquoi les Ummites se cachent derriere la Lune", .. ou des conneries de ce style). Par contre, que le savoir soit accessible a tous, OUI. Une derniere chose, je ne tiens pas du tout a etre paye pour mes articles. Je ne vois pas pkoi je devrais etre paye pour mes ecrits. En effet, cela impliquerait que moi-meme je paye les auteurs des articles que je lis. Et cela ralentirait bcp l'avancee de mes recherches.
    • [^] # Re: C'est une bonne chose.

      Posté par  . Évalué à 9.

      Non on pourrait imaginer que l'auteur soit remunere pour la publication de son article par l'editeur de la revue scientifique et c'est le contraire qui se produit ! Il faut payer pour que l'article puisse etre publie, a croire que l'article est vraiment mauvais car pour une revue publier de bons articles est a priori un gage de developpement. D'autre part les reviewers (ceux qui lisent les articles) ne sont pas non plus payes ! <ironie> Il faut dire qu'ils sont privilegies ils sont en avance de six mois sur ce qui va sortir. </ironie> Pourtant comme tu le dis toi meme, ce sont eux qui sont garants de la qualite des articles qui seront publies ! Ajouter a cela, les abonnements hors de prix pour les bibliotheques (souvent plus de 10kf par an). Meme dans les pays "riches", elles sont obligees de faire des choix parfois douloureux. Le Pdg d'Elsevier declarait (devant les actionnaires) recemment que le secteur des revues scientifiques etait le plus lucratif ! Il faut dire que vu le fonctionnement l'argent ne fait que rentrer. On pourrait imaginer un systeme base sur des comites de lectures qui delivreraient simplement un label de qualite a l'article (genre label rouge). En effet c'est seulement la garantie de qualite qui est importante, et pas l'edition papier ou la diffusion offerte par l'edition papier.
      • [^] # Re: C'est une bonne chose.

        Posté par  . Évalué à 8.

        Ce n'est pas possible de remunerer les auteurs a l'article. Je m'explique. Je collabore avec des americains, qui n'ont pas un financement assure comme moi ( je suis paye par le MENRT). Ces Americains sont payes par la NSF, qui demande des "comptes" tous les 6 mois. Et ce systeme de remuneration "au travail" fait qu'ils ont parfois des comportements limites ( genre ils bosent avec toutes les equipes qui travaillent sur "mon" sujet, pour avoir un nombre considerable de publi, et faire plaisir a la NSF. Si les editeurs se mettent a remunerer les auteurs, on arrivera a un systemen absurde: Plus tu publies, plus tu as de sous, et plus tu as de sous, plus tu peux plublier. Ce qui est le contraire du but recherche. En effet, tu peux soumettre un article a n'importe quel journal, meme si tu n'y es pas abonne. Quand a la delivrance d'un label, c\'est meconnaitre ce que fait un "referee". Non seulement, il "verifie" que ce que tu dis est correct, mais en plus, il te donne des conseils, et te propose des idees pour ameliorer ton article. En tout cas, dans moon domaine ( l'astrophysique), c'est comme cela que ca se passe.
        • [^] # Re: C'est une bonne chose.

          Posté par  . Évalué à 6.

          Tu sais que tu as interet en France aussi, a avoir un max de publis (c'est la dessus que tu est/seras recrute) pour avoir un poste ? Le fait que cela implique de devoir collaborer avec toutes les equipes qui bossent sur le sujet est plutot une bonne chose non ? Je ne comprend pas ta boucle, notamment le passage "plus tu as de sous plus tu peux publier" , je pense que sousmettre un article doit rester/redevenir gratuit. C'est une necessite pour conserver une recherche de qualite. Quand au fait que le referee ajoute une valeur a ton travail, c'est parfaitement vrai ! Mais il faut bien reconnaitre que dans le systeme actuel le travail du referee n'est pas reelement reconnu (un remerciement en fin d'article). Rien n'empeche dans un label de garder le meme contact qu'avec un processus de refereeing classique.
          • [^] # Re: C'est une bonne chose.

            Posté par  . Évalué à 4.

            Bien sur qu'en France, le nb de tes publis compte pour etre recrute. Mais heureusement, ce n'est pas le seul. Dans mon domaine, je connais des chercheurs recrutes avec tout plein de publis "moyennes" et d'autrre recrutes avec peu (voire tres peu ) de publi, mais excellentes. Pour la boucle, j'ai saute une etape!!! Plus tu as de sous, plus tu peux avoir des missions/colloques/materiels/etc., donc plus tu peux faire de science, donc plus tu as de publications, donc plus tu as de sous. C'est justement la beaute du systeme. N'importe qui peut etre referee, et si il choisi de rester anonyme ( chez nous, c'est 1 fois sur 2 a peu pres), il apporte de la valeur a l'article, sans en tirer profit, sachant que l'ascenseur lui reviendra quad lui ecrira. Si on fait rentrer des sous dans ce systeme, on le pourrit instantanement.
      • [^] # C'est rigolo... (enfin non)

        Posté par  . Évalué à 1.

        ...mais ça me fait penser à certaines éditeurs de soft proprio qui ne font que repackager des technos qui ne sont au fond que les fondamentaux de la recherche informatique qui elle est libre. "Privatisons les bénéfices, nationalisons les déficits", vieille méthode bien connue. Comme quoi, les bienfaits et la necessité de la GPL apparaissent de plus en plus. Un gourou, ce n'est pas aussi un visionnaire ?
    • [^] # Et cela ralentirait bcp l'avancee des recherches.

      Posté par  . Évalué à 6.

      Et oui, combien de temps faudra-t-il pour que tout le monde comprenne que l'information doit être libre pour avoir une valeur scientifique (le lecteur peut aussi y ajouter une valeur par son sens critique, valeur qui peut-être plus grande que la valeur d'origine, "je travaille pour la science"), à contrario du "produit" qui doit être "controlable" (péage) pour avoir une valeur commerciale (le lecteur n'est que consommateur, unilatéralité voulue à l'image du mouvement financier recherché). C'est une thématique que l'on retrouve partout, de la notion de bien public universel aux theses de RMS, et que certains aveugles (style pBpG et autres microserfs) refusent de considerer, position de plus en plus ridicule à défendre devant l'iniquité des faits actuels.
  • # initiative déjà existante

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

    il y a http://xxx.lanl.gov/ qui est une base de données scientifiques sur les publications internationnales, et tout le monde peut y contribuer librement (n'etant pas contributeur mais simple consultant, je n'en suis pas certain).
  • # moderer

    Posté par  . Évalué à 9.

    Je voudrais cependant modérer cette news : certaines revues laissent le loisir aux auteurs, de laisser sur leur page perso par ex. les versions numériques de leurs articles ; je le sais parce que mon directeur de thèse proposait (et propose encore) tous ses articles en téléchargement. La seule condition exigée par le reviewer est que les auteurs n'en tirent pas de profit vénal. Je citerai notamment les revues : (Opt. Soc. Am) Optics Society American Journal of Modern Optics Phys. Plasmas (J. Math. Phys.) Journal of Mathematical Physics (Prob. Th. Rel. Fields) Probabilistic Theory of Relariv Fields (Phys. Rev. E) Physics Review E (Opt. Commun) Optics Commununications vous pouvez verifier ça : http://www.cmap.polytechnique.fr/~garnier/publi_fr.html Cela modère il me semble l'image qu'ont les revues de grands privatiseurs de la connaissance.
    • [^] # Euh pas convaincu

      Posté par  . Évalué à 4.

      "pas de profit vénal" appliqué dans ce contexte, rien que la formule me dégoute. Donc un auteur ne devrait pas tirer profit de son travail, par contre les revues oeuvrent par philanthropie ? Je ne dis pas que les auteurs de publis doivent être payés, mais que certains se fassent du blé sur le dos des contributeurs en les faisant passer pour des putes au cas où ils essairaient de tirer profit de leur propre travail, ça c'est trop fort ! Relis donc l'autre post qui cite un éditeur se vantant des marges fabuleuses de ce metier.
      • [^] # Re: heu pas convaincu...

        Posté par  . Évalué à -1.

        vénal, ale, aux adj. (...) ECON Valeur vénale d'un objet, valeur de cet objet estimée en argent.

        Y'a rien de dégoutant la-dedans, le reviewer demande juste à ce que l'auteur ne lui fasse pas de concurrence deloyale. Ca fait partie des accords entre editeurs et auteurs.
        Je ne dis pas que c'est juste que les editeurs se fasse des marges enormes, c'est un autre probleme, et chacun peut avoir son opinion.
        Ce que je dis, c'est qu'il est faux de pretendre que tous les reviewers font leur possible pour privatiser la connaissance.

        mais que certains se fassent du blé sur le dos des contributeurs en les faisant passer pour des putes au cas où ils essairaient de tirer profit de leur propre travail, ça c'est trop fort !

        On en est pas la quand meme. c'est juste un probleme d'accord, mais il est vrai que les auteurs n'ont en general que le choix d'accepter les conditions ou de ne pas publier.

        De toute façon, ce n'est pas l'auteur qu'il faudrait retribuer la plupart du temps, mais l'organisme qui lui paye son salaire...
        • [^] # Sémantique et glissement de sens (et tricherie...)

          Posté par  . Évalué à -3.

          Je voulais simplement dire que tu n'utiliserais pas le terme "vénal" dans d'autres circonstances pourtant plus circonstanciées.

          Au passage, tu es vraiment un enfoiré ! Voici l'entrée complète que tu as si délicatement coupée à tes vues :

          vénal, ale, aux adj. 1. Péjor. Qui se vend. -- L'amour vénal : la prostitution. || (Personnes) Qui aime l'argent; qui se laisse acheter. 2. ECON Valeur vénale d'un objet, valeur de cet objet estimée en argent.

          Alors pourquoi as-tu censuré le point 1 ? Ah là encore je suis dégouté. [tusors][etlecoupdepiedaucul]
          • [^] # Citer ses sources.

            Posté par  . Évalué à -2.

            ça me fait chier du fait que c'est chez Vivendi mais bon, soyons plus honnetes que ça :

            http://www.francophonie.hachette-livre.fr/(...)
          • [^] # Réponse

            Posté par  . Évalué à -3.

            L'adjectif "vénal", cher ami grossier, se comprend à travers DEUX acceptions DISTINCTES.
            La première, qui a un sens péjoratif, et la deuxième, dans laquelle l'adjectif sus-mentionné est un terme économique, et qui était EVIDEMMENT celle que j'employais dans ma réponse. J'avais en l'occurence transcrit la définition avec un saut de texte "(...)". Je vois pas en quoi l'étalage de toutes les definitions d'un terme que l'on utilise permet de faire avancer le debat. Mais puisque tu te poses en donneur de leçons, à moi de t'en donner une :

            grossièreté : "la grossièreté est souvent le fait d'individus qui vivent mal leur sexualité d'adulte. Du coup, ils se rappellent la joie éprouvée quand ils étaient bébés à évoquer tout ce tourne autour des excréments ; ils essaient de retrouver ce plaisir en se montrant grossier" Dr. Maissonneuve, psychanaliste.

            Et puisque tu cites Balzac, tu noteras aussi celle-ci de Montesquieu : "la nature avait sagement pourvu à ce que la bêtise des hommes soit passagère, le livre [le forum de discussion] l'immortalise".
  • # si je puis rajouter...

    Posté par  . Évalué à 2.

    Lyon 2 met en acces libre un serveru web pour deposer les these en ligne, dev en collaboration avec une université canadienne. dev avec la version libre de Omnimark. Les theses doivent utilises un modele particulier -qu'ils fournissent pour word -windows et mac- et staroffice. Il est possible ne faisant de petite manip de faire respecter a une these ce model. Ensuite la these est uploader sur le servuer qui l'a parse en xml et restitue un format html. Les images sont aussi accepter


    http://theses.univ-lyon2.fr/index.html(...) le site de cybertheses de Lyon2
  • # Autre site et petite precision

    Posté par  . Évalué à 3.

    Il existe un site de publication en ligne dont l'acces est gratuit (la publicatioon est cependant payante 500$) dans le domaine de la biologie (http://www.biomedcentral.com(...) ).

    Par ailleurs, la plupart des journaux scientifiques precisent qu'en cas de difficultes financieres des auteurs, ils peuvent prendre les charges a leur compte. En revanche, l'acces est toujours payant, et a ma connaissance, il n'y pas de rabais possible :(

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