Le 26 juin dernier, et après deux ans d'absence, les lauréats français du « meilleur du pire » en matière de respect de la vie privée ont été distingués.
Les Big Brother Awards France (BBA Fr) ont nommé cette année dans six catégories une trentaine de personnalités, entreprises ou institutions qui « se sont illustrés par leur mépris de la vie privée et des libertés ». Palmarès et nombreux liens dans la suite de la dépêche.
Sommaire
Les nommés et le palmarès
- Orwell Localités : le Conseil général de Seine-Saint-Denis pour « le recueil décomplexé de données personnelles des "usagers" qui se présentent au service social ».
- Les autres nommés étaient Béatrice Tanguy, maire de Boqueho pour « l’installation illégale de caméras de vidéosurveillance », Jean Marc Ayrault, Maire de la ville de Nantes de 1989 à 2012 pour « le fichage des SDF de Nantes », l’hôpital de Suresnes pour « la porte ouverte à toutes les données des patients » et les petites communes de Saint-Sébastien de Morsent / Meung-sur-Loire / Clermont et Agnetz pour « avoir mis en place un service de "supervision citoyenne" ».
- Orwell Novlang : Orange Préférences pour « avoir voulu mettre en place des outils de DPI (Deep Packet Inspection) de surveillance des activités internet privées de ses abonnés, sous couvert de leur proposer de meilleures publicités ou services ».
- Les autres nommés étaient EADS Innovation Works pour « encourager des étudiants à la création d’outils de flicage_ », la « vidéoverbalisation », les services municipaux de Tranquillité Publique et les « gérontechnologies » pour mettre « une caméra derrière chaque aïeul ».
- Orwell Entreprise : le GIE cartes bancaires pour « avoir sciemment laissé un système non sécurisé NFC sur nos cartes bancaires » et mention spéciale à Conforama, Ikea, Castorama et Elior pour « le flicage, plus ou moins inventif, de leurs salariés ».
- Les autres nommés étaient Celtipharm pour « avoir exercé une opération de lobbying dans le but de récolter et déchiffrer les ordonnances médicales », Facebook pour « la mise en place d’un moteur de recherche permettant des requêtes bien trop fines », la RATP pour « sa tentative de mettre en place un service de reconnaissance faciale » et les Google Glass pour « permettre de filmer/photographier/enregistrer tout partout tout le temps ».
- Exécuteurs des basses oeuvres : ex-aequo Jean-François Cordet, ex-directeur général de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) pour « un tri sélectif qui ne laisse pas d’empreintes » et la Direction centrale de la police aux frontières pour « l’expulsion des jeunes étrangers sur la base de tests osseux humiliants, discriminatoires et invalidés par le corps médical », plus une mention spéciale à Paul Landauer, urbaniste et architecte « un artisan zélé de l’urbanisme et de l’architecture sécuritaires »
- Les autres nommés étaient la CNAF pour le « data-mining aux allocations familiales », l'INSEE pour « avoir publié des données permettant de déterminer, pour certains foyers français, un certain nombre d’informations fiscales », Paris Habitat OPH pour « l’utilisation d’un logiciel violant en plusieurs points la vie privée de leur locataires et de demandeurs de logement », Christophe Cornevin, journaliste au Figaro « plume au service des idéologies sécuritaires », Amaury Mestre de Laroque, journaliste à Marianne.fr pour « avoir, à plusieurs reprises, mis en danger la Neutralité du Net en écrivant tout et n’importe quoi sur l’Internet, refuge d’amateurs de nécroporn et autres utilisateurs de TOR trafiquants de cachets et de numéros de carte bleue » et la Délégation des Interception Judiciaires (DIJ) pour « sa gigantesque plateforme nationale d’interception des communications téléphoniques et numériques concédée à Thalès ».
- Orwell État & Élus : Marielle Gallo, députée UE pour « son acharnement à faire passer les entreprises avant nos données personnelles ».
- Les autres nommés étaient le ministère des affaires étrangères pour « la privatisation du système d’attribution des visas », le fichier du Ministère de la Justice, Gestion des Activités et des Mesures Éducatives 2010 (GAME 2010) pour le « fichage systématique des mineurs concernés par des mesures judiciaires », le Ministère de la Justice et son Fichier Redex pour le « fichage opaque des récidivistes », Sébastien Huyghe, commissaire de la CNIL responsable du dossier "identité" et le Ministère de l’Intérieur pour « les fichiers des immigrés non-admis au séjour ».
- Orwell Ensemble de son Œuvre : Philippe Vannier, PDG de Bull, et son associé Stéphane Saliès pour avoir « disséminé des technologies de surveillance de masse dans des pays qui peuvent ainsi réprimer leurs populations ».
- Prix positif Voltaire : Isabelle de Léon, agent au Pôle Emploi pour « refus de participer à une formation au contrôle des papiers d’identité des demandeurs d’emplois ».
- Les autres nommés étaient les organisateurs de cryptoparty pour « transmettre leur savoir et permettre ainsi, à chacun, d’utiliser des outils de chiffrement et d’anonymisation pour se protéger », le club DJS (« droit, justice et sécurité ») pour « l’annulation de plusieurs articles d’un décret instaurant un passeport biométrique illégal » et Simon Tattevin pour « dénonciation des pratiques policières et refus de fichage d’ADN ».
Revue de presse
Voir quelques articles annonçant l'événement (L'informaticien, Numerama, PC INpact, Reflets.info, ZDnet, etc.) ou consacrés au palmarès (Politis, France Culture, ZDnet, etc.).
Quelques liens récents en rapport avec la vie privée et les libertés :
- toute l'affaire PRISM, Snowden, etc. évidemment ;
- le vrai/faux PRISM à la française (sujet lancé par le quotidien Le Monde et fortement relativisé par Jean-Marc Manach) ;
- la RFC 6973 de prise en compte de la vie privée dans les protocoles réseaux ;
- la conférence de Werner Koch traduite en français Vie Privée en 2013 : Pourquoi. Quand. Comment. ;
- un grand nombre des présentations de Passage en Seine 2013, dont celle de l'équipe des BBA Fr ;
- Pierre Gattaz, qui a pris la tête du syndicat patronal français MEDEF en juillet et qui était le « principal auteur » du Petit livre bleu du GIXEL qui avait été distingué aux BBA Fr. ;
- Et encore dans la presse :
- Le fichier Base-élèves bientôt devant le Tribunal administratif de Paris (voir aussi le site du Collectif national de résistance à Base élèves) ;
- Le Groupe Euro Disney condamné pour l'espionnage d'employés ;
- La CNIL sanctionne une entreprise pour vidéosurveillance abusive ;
- Le chef de la sécurité (Montreuil) sera convoqué devant le juge ;
- l'IP-tracking en Europe et en France ;
- «un mode d'emploi» pour expulser les gens du voyage ;
- Surveillance des salariés et manquements à la sécurité : 10 000 euros d'amende pour PS Consulting ;
- etc.
Contexte
Ces prix dans divers pays sont évoqués depuis plusieurs années sur LinuxFr.org (2000, 2001 et 2001, 2002, 2003, 2005, 2007, 2009, 2010, 2012 en Belgique, etc. sous le tag bba. Et puis, ça change des Prix FSF du logiciel libre (Awards for the Advancement of Free Software) (2001 et 2001, 2005, 2008, John Gilmore et Internet Archive en 2009, 2013, etc. sous le tag fsfawards), ou même des plus comiques prix IgNobel (2001, 2002, 2004, 2005, 2006, 2008, 2010, 2011), etc. sous le tag ignobel ou Darwin Awards.
Message de service
J'en profite pour remercier l'équipe des Tabliers Volants et les bénévoles présents qui ont cuisiné sur l'événement pour 150 couverts. J'ai passé un chouette après-midi avec eux et je n'avais jamais autant épluché, pelé, râpé, trié, émincé et autres jusque là.
Aller plus loin
- Big Brother Awards France (889 clics)
- Big Brother Awards France 2013 (705 clics)
- Des photos de la soirée de remise des BBA France (99 clics)
- Les vidéos de la soirée de remise des BBA France (76 clics)
- Liste d'information des BBA FR (28 clics)
# Position anti-auto-hébergement de l'article ?
Posté par Stéphane P. . Évalué à 10.
Bonjour,
Je me permet juste de réagir à un paragraphe d'un des articles.
http://bigbrotherawards.eu.org/L-hopital-de-Suresnes
Je trouve surprenant que l'article prenne position contre l'auto-hébergement et en faveur du contrôle des données du secteur public par des sous-traitants privés. Je ne suis pas du tout "anti-privé" mais je pense qu'il y a beaucoup de DSI du secteur public qui font à l'inverse de cet exemple un travail plus sérieux, je trouve donc la remarque un peu stigmatisante… Je pense que l'on peut trouver des mauvais exemples de sécurité aussi bien dans le public que dans le privé. Je comprend bien que sur cette affaire particulière, il y a eu négligence inexcusable mais je pense que la généralisation "auto-hébergement = conditions de sécurité déplorables" est un peu rapide…
(full disclaimer : je suis actuellement dans l'enseignement supérieur public)
[^] # Re: Position anti-auto-hébergement de l'article ?
Posté par devnewton 🍺 (site web personnel) . Évalué à 8.
En plus je ne vois pas le rapport avec bigbrother: c'est une histoire d'incompétence, pas une volonté de fichage…
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Position anti-auto-hébergement de l'article ?
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 7.
Tu peux lire « devraient aller se faire héberger par des gens compétents en sécurité » ou bien « devraient se donner les moyens de s'auto-héberger correctement ».
Quand au rapport avec les BBA, c'est une fuite de données personnelles médicales, ce qui est tout à fait dans la thématique.
# Partialité
Posté par BertoX . Évalué à 9. Dernière modification le 16 août 2013 à 11:21.
Il est dommage de se rendre compte que les auteurs de ce BBA soient aussi idéologues que ce qu'ils dénoncent :
dans la partie "Exécuteurs des basses œuvres" on cite un journaliste en soulignant sa partialité, et son manque de précision.
Quid de l'ensemble des journalistes en France ? A mon sens la profession entière aurait pu être nominée !
Pourquoi, étrangement, a été choisi un journaliste sur le thème de la sécurité ? Au moins une centaine d'exemples sur la partialité, la connivence, voir l'acoquinage malsain d'une foultitude journalistes avec le pouvoir, la modification / masquage d'informations (voir le foutage de gueule de leur lecteurs, etc …) aurait pu être mis en avant.
Et surtout leur carriérisme, au mépris du travail d'investigation neutre et objectif relatif à leur métier, démontrant leur malhonnêteté intellectuelle au service de la pensée unique voulue par le gouvernement - et la censure associée.
Le choix du sujet est typique d'un journaliste de ce genre … L'idéologisme et le militantisme nauséabond ressortent de cette prose, et me font clairement douter de l'honnêteté intellectuelle ce ces rédacteurs …
Aussi dommage qu'écœurant, mais tellement dans l'air du temps …
[^] # Re: Partialité
Posté par BertoX . Évalué à 1.
MAJ : aussi en lisant le reste des catégories, ce sentiment d'idéologie politique devient tellement omniprésent et infect qu'il en ôte, à mon sens, toute objectivité. Ça devient une bête tribune de la pensée unique, avalisée par des sites comme linuxfr, pourtant - toujours à mon sens, plutôt garant d'articles neutres, objectifs, laissant libre cours à ses lecteurs de se faire leur propre opinion. Je sais bien que linuxfr n'a aucun lien avec cet article, et ne fait que relayer l'information, mais je n'ai pas été habitué a lire de la propagande d'état ,même plus ou moins masquée, dans les tribunes de ce site :(
[^] # Re: Partialité
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 3.
Ce commentaire m'a permis de voir que j'avais zappé cette catégorie dans la dépêche. Elle a été ajoutée. Au passage, elle évoque non pas un mais deux journalistes.
Concernant le commentaire en lui-même, ça dénonce grave comme on dit par ici, mais où est la centaine annoncée d'exemples de journalistes partiaux sur la vie privée et les libertés ? Et où est l'argumentation sur l'« idéologisme et le militantisme nauséabond » si « écœurant » ?
[^] # Re: Partialité
Posté par BertoX . Évalué à 4.
chais pas un peu de bon sens, et de recherche personnelle peut-être ?
Au hasard "l'affaire Merah" :
-"Des yeux bleus sur un visage blanc" (Julien Beaumont, TF1) Un enfant, témoin du drame, aurait été capable de décrire brièvement le tueur. Vérification des sources, affirmations sans preuves, manipulation d'opinions …
(je passe la suite, y a une palanquée d'exemples …)
Le traitement de "l'affaire" des femen :
- (ensemble de la classe mérdiatique) : partisanisme, partialité, mensonges par omission.
Libération, un des rares média à présenter les autres "faits d'armes" de ces demoiselles (en vrac incendie de fourgons de police, partouze dans un musée avec une femme enceinte de 8 mois, zoophilie - s'enfoncer dans le vagin une carcasse de poulet pour simuler un accouchement …)
Le mariage gay :
Photos truquées, démenti par AFP, mais prouvé par 4 laboratoires étrangers … : partialité mensonge, manipulation d'opinion
Quels sont les médias ayant fait amende honorable ? Combien ont publié cette information ?
L'ophtalmologiste d'AIX :
- France info,France bleu: affirmations sans preuves, source douteuse …
RTL : pareil que ci-dessus, plus : falsification de témoin. Le témoin de RTL est : la victime elle même, qui à contacté la radio. Fait bien sûr caché à l'antenne.
Chloe leprince (gratte papier à rue89) : cite abusivement l'identité de l'ophtalmo (déontologie) - pour l'effacer ensuite), sources non vérifiées, vous connaissez la suite …
C'est vrai, on est pas encore a la 100aine… Je vais pas faire les recherches à ta place. libre à toi de te contenter de ce que tu lis sans chercher la pertinence et la véracité des "faits".
j'éviterais le sujet immigration, trop polémique, mais j'ai découvert grâce à la presse en général qu'un adulte de 36 ans était un jeune ou un adoelscent, qu'il était normal de modifier la réalité pour masquer certains faits, ou d'excuser systématiquement certaines catégories de personnes, de changer des prénoms) : mensonges par omission, partialité, adaptation/modification de l'information, vérification des sources et des preuves …
La femme du RER ?
Pourtant les éventuels candidats étaient nombreux …
Besse Desmoulières ?
Anne sophie Lapix ?
Chloe leprince ?
Mohamed Sifaoui ?
Carole Kessler ?
…
Pour les informations citées, je te laisse trouver les liens ? J'ai juste utilisé google.
Tout ça pour conclure simplement que l'exemple précis que j'ai cité était vraiment partial et idéologiquement partisan.
Et oui, suffit de chercher un peu pour s'en rendre compte.
[^] # Re: Partialité
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 8.
Il s'agit (peut-être) d'exemples concernant la neutralité de journalistes ou leur partialité, mais sans rapport avec la vie privé ou les libertés (le sujet des BBA)… Si un journaliste dit que 2+2=5 c'est faux, mais ça ne concerne pas les BBA. S'il écrit qu'un type a construit une centrale nucléaire dans sa cuisine ou synthétisé un singe-garou dans sa baignoire, c'est faux, mais ça ne concerne pas les BBA. Bref il faut que ça parle de surveillance des personnes, des technologies associées, de fichiers de données personnelles (administratifs, marketing, médicaux ou autres), etc. comme explicité dans la dépêche.
Non. Tu as juste écrit un commentaire cinglant non argumenté, c'est toi qui affirme des choses et c'est donc à toi de les démontrer/argumenter/prouver. Si cette dépêche a suffi à te faire créer un compte ici-même, j'imagine que tu as de quoi argumenter. Moi j'ai écrit la dépêche, qui contient de nombreux liens, qui eux-mêmes contiennent des sources documentaires.
[^] # Re: Partialité
Posté par khivapia . Évalué à 2.
Le trucage de vidéos officielles par l'administration est quand même un bel exemple du travail de Big Brother et une sacrée atteinte aux libertés. C'est le principal boulot (non pas avec des vidéos, mais l'esprit est le même) du héros de 1984.
[^] # Re: Partialité
Posté par 2PetitsVerres . Évalué à 2.
Et une vidéo qui dit qu'une autre vidéo est truquée sans apporter aucune preuve autre que «regardez c'est évident», c'est quoi ?
Tous les nombres premiers sont impairs, sauf un. Tous les nombres premiers sont impairs, sauf deux.
[^] # Re: Partialité
Posté par arnaudus . Évalué à 10.
Perso, je suis également gêné avec le ton du bidule. On n'est pas du tout dans le cadre d'un observatoire neutre des dérives d'un système, on est plutôt dans le cadre d'un militantisme naïf et assez extrême, qui consiste finalement à rejeter toute forme d'informatisation des données personnelles pour des raisons idéologiques.
On a par exemple citer le cas de ces hôpitaux qui préféraient auto-héberger des données sensibles plutôt que de les confier aux prestataires privés recommandés par les autorités. Je ne doute pas que s'ils l'avaient fait, ils auraient été épinglés pour confier les données sensibles des patients à des tiers.
Je suis aussi assez surpris par ce prix "positif" en faveur d'une agente de Pôle Emploi qui refuse de participer à une formation dédiée en partie à la détection des fausses pièces d'identité. Bien sûr, on peut discuter des détails, mais dans le principe, je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à justifier de son identité quand on demande des aides sociales.
On critique beaucoup les majors de "l'industrie de la culture" pour leur incapacité à intégrer les changements de technologie et pour essayer de préserver un monde pré-internet par l'accumulation de lois plus inapplicables les unes que les autres. Pourtant, il semble impossible pour certains "libristes" de s'autocritiquer sur ce même critère. Le recueil de données personnelles et leur recoupement est inévitable dans le monde moderne; soit pour des raisons de productivité administrative—qui accepterait de payer les fonctionnaires à chercher les informations dans des fiches papier?—ou plus simplement parce que la plupart des gens fournissent ces informations "gratuitement" à tout un tas de tiers plus ou moins bien intentionnés. C'est un fait : l'informatique et Internet ont rendu les base de données personnelles inévitables. Pourquoi militer naïvement contre l'établissement et l'exploitation de telles bases, alors qu'il est évident que ça demande des efforts législatifs et des procédures de contrôle pratiquement impossibles en pratique? On peut faire toutes les lois qu'on veut pour interdire à la pluie de tomber, au chanvre de pousser, ou aux motards de passer entre les files de voitures, on peut trépigner, pleurer, ou attribuer des prix honteux sur un site anarchiste, je ne vois pas ce qu'on peut espérer d'autre que de perdre son temps et son énergie.
La loi ne peut qu'encadrer les pratiques rendues possibles par les avancées technologiques. Je me sens assez nauséeux quand je vois qu'on peut mélanger des atteintes réelles à la vie privée et la mise en place de procédures administratives (comme le recoupement des fichiers entre les différents services de l'État ou les dispositifs de lutte contre la fraude aux prestations sociales) : finalement, ce n'est pas la protection de la vie privée qui est l'objectif, la vie privée est l'excuse présentable utilisée pour véhiculer une idéologie conservatrice arnarchiste, concrétisée par la publication d'une liste nominative d'"ennemis" supposés de la vie privée. Je pense qu'on est en droit de trouver ça malsain.
[^] # Re: Partialité
Posté par Zylabon . Évalué à 10.
Il n'est pas malsain de prendre des précautions. "L'idéologie conservatrice" en question c'est celle qui sauve des vies quand l'État se retourne trop violemment contre le peuple. Cette culture de la protection de la vie privée vient en grande partie de l'époque où à Vichy (ancienne capitale de la France) on envoyait les gendarmes pour arrêter diverses populations, fichée en tant que tel. Et les gens se sont dit « L'État ne devrait pas avoir les moyens techniques de faire une chose pareil ».
La question c'est : Si l'état de droit s'effondre, est-ce que nous voulons que l'État (ou tout autre institution) dispose d'un fichiers extrêmement détaillé sur la population ? Est-ce que quelques simplification administrative le légitimise ?
Please do not feed the trolls
[^] # Re: Partialité
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 4.
C'est vrai que c'est gênant de condamner l'administration à priori pour le croisement d'information. Son efficacité passera par des partages d'informations entre service. Cela évitera une tonne de paperasse, sachant que les 3/4 des informations demandées dans un formulaire, par une administration existe chez une autre.
Il ferait mieux de demander des lois à l'image de la création de la cnil (déclaration de la bd et vérification de sa légalité) : obligation de créer 2 commissions pour chaque base de donnés d'état, indépendantes de ceux qui la gère : une dédié à la correction d'erreur ( ce qui peut être très gênant pour les fichiers policiers), et une dédié à la vérification de la légitimité d'accès pour éviter la revente d'information, et le vrai viole de vie privé, avec un vrai pouvoir de sanction.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: Partialité
Posté par Professeur Méphisto . Évalué à 4.
Heu non, je ne le souhaite pas.
[^] # Re: Partialité
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 1.
Il faut lire mon commentaire précédent en entier. Tes 2 remarques sont limitées par les 2 propositions que je fais.
Ton 1) n'a pas de sens. Soit l'administration B n'a pas besoin des infos de la A, et donc, il n'y a pas accès, soit elle en a besoin, et peut les avoir soit par formulaire, soit par accès à la BD. Cela ne change donc pas grand chose, à part le cout et l'efficacité de l'administration B.
Ton 2) existe déjà, car il n'y a aucune sanction véritable ou vérification, même par échantillonnage, de l'accès au BD. D'ailleurs, si le système de transfert est bien fait, il est même possible de faire en sorte que les utilisateurs n'est pas accès aux informations (par exemple des seuils calculé automatiquement sur des infos fiscales, la CAF ne verrait que "vrai" ou "faux").
"La première sécurité est la liberté"
# Cela manque d'un prix du jury !
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2.
Il manque un prix qui coiffe les autres, comme la plames d'or, le grand prix ou le prix du jury. Cela qerait plus facile à lire.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Commentaire supprimé
Posté par Anonyme . Évalué à -2.
Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.
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