Un site web explique tout ça très bien et il est nommé fort justement "The Great Australian Internet Blackout". La campagne de blackout a été lancée cette semaine (du 25 au 29 janvier)
Le problème est la mise en place de ce qu'on peut qualifier de "The Great Australian Firewall" (nommé comme son homologue chinois): le gouvernement pousse un projet de loi qui impose aux fournisseurs d'accès d'interdire l'accès à certains sites.
La démarche du blackout reprend les méthodes courantes de plaidoyer politique (advocacy) que nous connaissons un peu en France: bandeaux en noir, appels dans les blogs et les réseaux sociaux, etc.
Cette démarche a le soutien et bénéficie de la participation de l'Electronic Frontiers Australia. Quelques faits: état du projet de filtrage australien:
Ce projet est très mûr:
* ils ont déjà effectué des tests officiels de performances.
* ses principales mesures sont publiques.
* la loi arrive au Sénat dans peu de temps, le projet qui était prévu pour 2009 a été déplacé pour le début 2010.
Qu'est-ce-qui ne va pas avec ce projet ?
Si vous parcourez la FAQ (le lien juste au dessus), vous verrez que l'objectif est de protéger les enfants des dangers d'internet. C'est un argument couramment employé pour positiver le problème. Là où ça coince, c'est sur le fonctionnement de la chaîne d'interdiction: le projet de loi va imposer aux FAI de ne pas donner accès aux sites web extérieurs (overseas) qui seront sur la liste "Refused Classification". Cette liste est élaborée par... le gouvernement australien ! En effet, ce sont le "CSA" local (Australian Communications and Media Authority) ainsi que l'équivalent de la Commission de classification des œuvres cinématographiques (Office of Film and Literature Classification) qui sont tous les deux gérés par le gouvernement qui seront chargés de décider quel site sera "RC".
Pour l'instant, ce qui est interdit de fait sont les sites qui contiennent des éléments suivants:
* pédophilie, bestialité, violence sexuelle,
* instructions sur comment commettre des crimes, incitation à la violence
* incitation à l'usage de drogues
* contenu qui fait l'apologie du terrorisme (beaucoup moins orienté protection de l'enfance déjà).
Le projet de loi va plus loin puisqu'il est prévu que toute plainte auprès de l'ACMA implique par défaut un placement préventif en liste RC. Le gouvernement se réserve le droit de modifier la procédure de gestion des plaintes dans un souci de "transparence", ce qui ne les empêche pas de réaliser des tests pour filtrer autre chose que le contenu de la liste "RC": in addition to the ACMA blacklist, filtering a wider range and volume of material (voir la page sur les tests !).
Enfin, il ne faut pas oublier, que pour cette fois, c'est sur les FAI que retombe la pression: tout FAI qui n'interdira pas l'accès aux sites indiqués sur la liste dans les 12 mois sera condamné. On peut se demander toutefois si ces derniers (FAI) ne répercuterons pas cette loi sur les utilisateurs ?
Et le blackout alors ?
Sur la forme, le blackout reprend les méthodes connues:
* thèmes et bandeaux en noir.
* articles dans les blogs comme sur ce blog d'un développeur Debian.
* messages et changement de thèmes sur les sites de microblogging.
* la campagne bénéficie du soutien de l'EFA (l'EFF pour l'Australie, un peu leur Quadrature du Net à eux).
* une pétition en ligne et à envoyer par courrier au sénat.
* et un appel à contacter par courrier au autre méthode son représentant local (avec des modèles de courrier).
Sur le fond, les principaux arguments de cette campagne sont les suivants:
* le coeur de cible (protection de l'enfant) ne sera pas atteint: ce filtre ne sera pas une solution efficace pour empêcher les enfants de tomber sur des sites classés R(Refused) ou X. Il ne permettra pas d'arrêter les échanges de données illégales par d'autres voies (P2P, chat, etc.).
* les coûts vont nécessairement se répercuter sur les utilisateurs. Les tests ont déjà coûté des centaines de milliers de dollars australiens.
* le filtrage entraîne un grand précédent: celui de rejoindre le club des pays qui filtrent Internet (Iran, Chine, Birmanie, Arabie Saoudite). Pour l'instant, la liste s'arrête aux contenus "RC" mais il n'est pas exclu que le gouvernement ajoute d'autres contenus (il l'indique lui même) !
D'autres arguments sont disponibles:
* Vu le niveau de restriction de la loi (filtrage de l'Internet mondial quand même), il est évident que les enfants australiens sont soumis tous les jours et en continu à des contenus "RC" ;-)
* 2/3 des foyers australiens n'ont pas d'enfants à la maison. Doivent-ils subir le filtre quand même ?
* Vu le faible niveau de filtrage que les parents ont mis en place de leur propre chef, on peut se demander si les citoyens australiens désirent vraiment un filtre ?
* etc.
# Techniques de contournement
Posté par elloco (site web personnel) . Évalué à 2.
Les techniques existent certainement, je ne les connais certainement pas toutes mais il faudrait s'assurer qu'elles soient faciles à utiliser et il faudrait en faire un peu plus la promotion.
Et pourquoi ne pas mettre en place une sorte de "kit sécurité" qui comprendrait toute une série de logiciels proprements configurés. Ca pourrait comprendre tout le nécessaire de cryptage, de chat sécurisé, etc.
[^] # Re: Techniques de contournement
Posté par jm trivial (site web personnel) . Évalué à 4.
http://www.marketing-chine.com/buzz/cest-facile-de-contourne(...)
[^] # Re: Techniques de contournement
Posté par pamputt . Évalué à 1.
# Hum...
Posté par Spyhawk . Évalué à 3.
-->[]
# Et peut-être bientôt en Belgique...
Posté par Sébastien Wilmet . Évalué à 3.
Il y a une page de wiki chez la quadrature :
[http://www.laquadrature.net/wiki/HadopiBelgium]
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