J'ai découvert ce podcast cette année et c'est un vrai bijou; impertinence dans la mentalité mais pertinence dans le discours. Que c'est bon de ne pas avoir le filtre de la "censure" des grands médias et que les sujets abordés sont EXCELLENTS !
Cet épisode avec Eric Sadin est exceptionnel, ce type parait complétement barré mais plus je l’écoutais et plus je me retrouvais dans son discours
Mon esprit critique est en alerte quand quelqu'un m'explique que tout le système ment mais que lui il sait, que tout le monde est inféodé au système mais que lui il est libre (bien que rémunéré par le système pour ses conférences, et bien qu'il publie des tribunes dans les médias du système), que tous les autres « écrivent des torchons », etc. L'intervieweur est tout sauf neutre/critique, vu que ce sont des amis qui se connaissent et se tutoient depuis des années, selon eux. Ce n'est pas inintéressant, malgré quelques effets de manches, mais quel égo, quelle arrogance et quelle rhétorique. Vanter les ZAD sans y avoir mis les pieds est assez étonnant aussi. Bref il faut vraiment séparer les idées du personnage (qu'on les partage ou non) de la personnalité et de son jeu d'acteur. J'imagine que ça explique qu'il n'a apparemment pas que des fans (par exemple Est-il le BHL de la révolution numérique, par Xavier de La Porte).
Posté par Anonyme .
Évalué à 5.
Dernière modification le 19 novembre 2018 à 16:00.
Je n'ai vu que 4 de leurs interviews, donc je ne pourrai pas généraliser.
De ce à quoi j'ai pu assister, sous couvert d'un pseudo-nouveau ton disrupteur censé ne pas ménager ses invités, l'interviewer ne sert pas à grand chose si ce n'est à éviter d'avoir des blancs trop importants entre deux logorrhées de son interlocuteur.
Dès qu'il s'agit d'être pointu dans les questions, on sent qu'il n'y a plus personne. C'était flagrant avec Étienne Klein.
D'un autre coté la différence de ton que j'ai pu observer en fonction de leur relation à l'invité m'a donné l'impression d'un positionnement plus prédateur (à la wannabe Élise Lucet, mais sans avoir de billes pour argumenter) qu'éveilleur de conscience:
Jean-Pierre Petit => je vais me le faire (quitte à tirer sur une ambulance…)
Étienne Klein => j'ai pas le niveau (et ça se sent tellement que le malaise est palpable, heureusement que l'invité est bon dans l'exercice)
Jérémie Zimmermann => c'est mon copain, je vous ai dit que c'est mon copain ? on fait des blagues ensemble… (mais comme le point de vue du gars est intéressant, on apprend des choses)
Daniel Schneidermann => on se connaît, je vais essayer mais en fait j'ai rien à dire d'intéressant, d'ailleurs Daniel me le fait remarquer, du coup j'en profite pour être disrupteur: "ohoh voici le ton professoral du professeur Schneidermann")
Le seul apport positif que j'ai pu en extraire c'est l'absence de montage.
Pour le reste c'est l'invité qui a fait l'intérêt ou pas de l'interview.
En revoyant leur liste d'interviewés, je me souviens avoir aussi vu celles d'Isabelle Attard et d'Aurélien Barreau, mais ça ne change rien au constat ci dessus.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tous ces invités arrivent en pensant se faire dévorer par un ogre (ce dont l'interviewer joue allègrement sans jamais concrétiser).
Si vous avez d'autres interviews un peu plus ogresques ET aboutissant à un réel éclairage original du sujet abordé, je suis preneur.
Je suis super dubitatif sur la forme. Qui a le temps de se taper des vidéos de deux heures sans savoir si ça va être intéressant, sans pouvoir revenir en arrière, vérifier un truc? On peut lire l'équivalent en trois fois moins de temps, peut-être, et en lecture rapide, ça peut être dix ou vingt fois moins de temps!
Et c'est indexable sans intervention humaine (aka moteurs de recherche), donc on peut trouver le contenu sans préalablement connaître l'existence de la chaîne, du site web, etc.
Je tombe souvent sur du contenu qui a l'air intéressant, mais sous forme de vidéo alors je passe mon chemin, c'est bien dommage. Je trouve ça peu pratique : chronophage, nécessite du son, etc.
N'oublions pas non plus un des intérêts de la vidéo par rapport au texte : tu peux consulter sans être concentré à 100% dessus, quand tu manges, quand tu fais des tâches ménagères fixes (repasser, faire à manger, etc.). La lecture demande quand même de se focaliser dessus.
Posté par Kerro .
Évalué à 3.
Dernière modification le 18 novembre 2018 à 18:23.
Si tu peux suivre une vidéo sans être concentré dessus, c'est que son contenu est dilué et comporte des répétitions pour que lorsque tu rates un morceau, il soit répété plus loin.
En gros tu passes beaucoup plus de temps que nécessaire, mais cela reste un arbitrage personnel. Tu peux utiliser ce temps pour quelque chose que je trouve plus constructif : rêvasser, réfléchir, parler à d'autres gens, regarder une vidéo divertissante, profiter de ce que tu manges (et te rendre compte que c'est très moyen sinon tu ne regarderais pas une vidéo en même temps, donc réfléchir à ta vie), etc.
Pour ma part je regarde la plupart des vidéos en accéléré entre x1,5 et x2. Lorsque le contenu est intéressant cela nécessite plus de concentration que le texte car il y a plein de choses parasites : le cerveau fait attention à l'expression du visage, aux effets vidéos, etc.
Plus de concentration et plus lent --> pas le bon système pour moi
Lorsque c'est possible je fais une extraction des sous-titres, et je lis le texte résultant. Malpratique mais vraiment plus rapide.
Je crois pas que décoder les expressions du visage demande des efforts au cerveau, il fait ça de manière totalement routinière et très efficace. C’est probablement plus une aide qu’autre chose dans certain cas : tu détectes plus facilement si l’orateur veut insister sur un point, a fait un trait d’humour etc. qu’avec simplement du texte ou à l’inverse ce genre de chose est plus dur à décoder et nécessite de l’interprétation.
profiter de ce que tu manges (et te rendre compte que c'est très moyen sinon tu ne regarderais pas une vidéo en même temps […])
N'importe quoi. Moi aussi je préfère lire les interviews, pour faire des copier-coller, des recherches, etc. Mais je ne mets pas la même concentration dans tout ce que je consulte (quelque soit le médium) donc écouter et manger en même temps peut tout à fait me convenir. Et non, ça ne m'empêchera pas d'apprécier mon repas ! T'as jamais eu une discussion intéressante au restaurant ? Ça serait comme dire que tu ne peux pas apprécier un joli paysage tout en menant une discussion intéressante.
Ton commentaire me paraît un peu contradictoire dans le sens où tu sembles accorder de l'importance à "prendre le temps de vivre" ( "rêvasser", "réfléchir à la vie", …) et sur ça je te rejoins. Et en même temps tu voudrais optimiser chaque instant ( "plus de temps que nécessaire" , "Plus de concentration et plus lent --> pas le bon système pour moi" ). Pourquoi ne pourrais-tu pas prendre le temps d'écouter une bonne émission à vitesse normale ? C'est pour moi l'équivalent de l'un de tes exemples "constructifs" : regarder une vidéo divertissante. À la différence qu'on peut se passer de passer de l'image.
Posté par arnaudus .
Évalué à 3.
Dernière modification le 19 novembre 2018 à 11:50.
Sans porter de jugement de valeur, faire la cuisine en regardant la télé, manger en regardant la télé… Bon, OK, tout le monde l'a probablement déja fait, mais ça n'est quand même pas une bonne idée à généraliser, si?
Il y a des domaines où un flux audio est exploitable. En voiture, quand on marche ou qu'on fait du sport, dans les transports en commun… Mais là, on parle de vidéo, pas de flux audio. Du coup, il y a certainement des informations visuelles qui passent, et tu prends le risque de louper des trucs. En plus, on parle là de sujets complexes, sur lesquels il faut en permanence faire preuve d'esprit critique, c'est quand même pas facile en faisant du sport ou en coupant des oignons. Bref, pas convaincu…
Sans porter de jugement de valeur, faire la cuisine en regardant la télé, manger en regardant la télé… Bon, OK, tout le monde l'a probablement déja fait, mais ça n'est quand même pas une bonne idée à généraliser, si?
Ça dépend de chacun, je ne vois pas le problème à le faire. C'est sûr que si tu as une famille ce n'est pas la même chose que si tu es célibataire.
Il y a des domaines où un flux audio est exploitable. En voiture, quand on marche ou qu'on fait du sport, dans les transports en commun… Mais là, on parle de vidéo, pas de flux audio. Du coup, il y a certainement des informations visuelles qui passent, et tu prends le risque de louper des trucs.
Une interview a rarement besoin du signal vidéo. Ou cela devrait être explicitement déclaré en début d'émission. C'est comme la radio qui est filmé (et souvent accessible sur la TV), pourtant tu peux suivre le discours en voiture sans l'image sans soucis. Je ne vois pas de problèmes spécifiques là dessus.
En plus, on parle là de sujets complexes, sur lesquels il faut en permanence faire preuve d'esprit critique, c'est quand même pas facile en faisant du sport ou en coupant des oignons. Bref, pas convaincu…
On dirait que vous jouez votre vie en regardant des vidéos, c'est incroyable. Si tu vois que le sujet est intéressant mais que tu n'arrives pas à suivre, bah tu arrêtes et tu procèdes autrement.
Le débit d'une interview est en général suffisamment faible pour qu'une attention maximale ne soit pas requise pour suivre le truc. D'autant qu'ici vu le gugus et la chaine en question, ton esprit critique doit être activé d'entrée de jeu.
Par ailleurs, il m'arrive de regarder des conférences ou ce genre de vidéos pendant que je fais du vélo d'appartement (donc du sport). C'est impossible de lire un texte convenablement ainsi, alors que la vidéo ça passe très bien.
Si tu es dubitatif sur le format tu peux toujours t'acheter son bouquin.
Que j'ai acheté après avoir regardé l'interview en entier.
Contrairement, à ce qui a été dit plus haut, j'ai beaucoup apprécié sa personnalité franche et sans retenu. Il explicite les concepts et je trouve est plus que pertinent sur le sujet. C'est vraiment dommage de faire du Ad Hominem sur un tel sujet . Ce sont les idées qui priment.
Posté par abakkk .
Évalué à 1.
Dernière modification le 19 novembre 2018 à 22:40.
Est-ce qu'une dite intelligence artificielle sous licence libre, avec une capacité croissante de guider les choix, respecte la liberté de ses utilisateurs ?
Est-ce la bonne question ? Guider optimalement un dictateur à contrôler sa population ? Un général à massacrer plus efficacement l'adversaire ? Un banquier à siphonner parfaitement les pauvres ? Un logiciel pour que un monster truck consomme voracement ces 100 litres aux 100m (chiffres fictifs) ? Etc. Etc. Les questions d'éthique ne concernent pas que l'utilisateur du logiciel. Il faudrait respecter l'utilisateur mais aussi les autres, l'écosystème, etc.
A contrario une IA de véhicule automatique pourrait brider ma liberté pour mon bien (et celui des autres de fait) : m'empêcher d'aborder un virage à une vitesse dangereuse ou de conduire bourré ou d'écraser des manants.
Le problème éthique: ce que l'utilisateur fait avec son logiciel. Comment l'utilisateur contrôle le citoyen si l'utilisateur est un État et comment l'utilisateur contrôle le consommateur si l'utilisateur est une entreprise, les deux étant d'ailleurs de plus en plus mêlés au fur et à mesure que L’État légifère. Ce problème ne m'intéresse pas ici et ce n'est pas l'objet, du moins pas directement, du logiciel libre.
Mais il y a une autre question dont les licences libres ne pourront pas faire l'économie. Suis-je libre, en tant qu'utilisateur au sens strict du terme, dans l'utilisation d'un logiciel que je sais me dire le vrai et le faux mais dont je suis absolument incapable de déconstruire le cheminement logique? Je suis libre d'étudier un code libre, je suis libre d'étudier un jeu de données libre, mais quel contrôle vais-je avoir quand le système deviendra autonome et dépassera mes capacités cognitives? Un problème similaire va se poser aux mathématiciens, confrontés à des propriétés qu'ils ne pourront pas eux-même démontrer.
J'ai mis ce lien parce que l'interview/monologue aborde les deux problèmes. D'une part est-ce que les industriels vont se servir du miroir connecté pour pousser la consommation de médicaments, d'autre part quelle est ma réaction quand mon miroir me dit que j'ai besoin de tel médicament.
Posté par arnaudus .
Évalué à 6.
Dernière modification le 20 novembre 2018 à 15:23.
Suis-je libre, en tant qu'utilisateur au sens strict du terme, dans l'utilisation d'un logiciel que je sais me dire le vrai et le faux mais dont je suis absolument incapable de déconstruire le cheminement logique?
Est-ce une vraie question? La licence concerne le code du logiciel, et c'est tout. De nombreux logiciels sont bien trop complexes pour que je comprenne leur code source, dans l'hypothèse douteuse où ça m'intéresserait. À commencer par Linux lui-même, les drivers des différents composants de mon ordinateur, les protocoles réseau, wifi, bref, à peu près tout ce dont j'ai besoin au quotidien repose sur des logiciels libres qui sont trop complexes pour que je puisse comprendre leur fonctionnement sans un énorme investissement technique et intellectuel. Rien à voir avec la licence.
quel contrôle vais-je avoir quand le système deviendra autonome et dépassera mes capacités cognitives?
C'est pas demain la veille, et en plus, ça ne va rien changer. Je ne comprends pas de quel genre de problème éthique on parle. Tout le monde utilise tous les jours des logiciels dont on comprend parfois vaguement la logique, mais pour lesquels on ne pourrait pas reproduire les résultats. C'est même le cas d'une simple calculatrice scientifique! Tu peux refaire laborieusement les divisions et les additions à la main, mais quand elle te sort 'log(42) = 3.73767', bon courage pour vérifier. Tu peux aller voir le code, tu auras certainement une vague approximation polynomiale à te mettre sous la dent. En gros, tu vas te comporter exactement comme si ton ordinateur était plus intelligent que toi, tu lui fais confiance et tu utilises sa réponse comme si elle était vraie. Je ne vois pas ce que ça change avec un système d'IA. Ton système te dira "ajoute un commutateur dans la salle B3241 parce que c'est probablement le goulot d'étranglement de ton réseau d'après les 7 milliards de logs que je viens d'analyser", et tu iras ajouter un commutateur, et ton réseau ira mieux.
Un problème similaire va se poser aux mathématiciens, confrontés à des propriétés qu'ils ne pourront pas eux-même démontrer.
Là encore, la preuve mathématique par l'utilisation d'algorithmes n'est pas nouvelle, et ne pose aucun problème tant qu'on ne fait pas intervenir un fumeux concept d'IA dans la question. Il y a des théorèmes qui ne peuvent être prouvés qu'en étudiant indépendemment des millions de cas particuliers, et bien ces cas sont étudiés par ordinateur, en utilisant des algorithmes prouvés, et les mathématiciens font confiance aux résultats parce qu'ils sont en mesure de prouver chaque élément de la châine, sans pour autant pouvoir réaliser la démonstration eux-mêmes.
d'autre part quelle est ma réaction quand mon miroir me dit que j'ai besoin de tel médicament.
Quelle est ta réacion quand ta télévision te dit : "mal à la gorge? Prenez les pastilles Machin!"? Je ne comprends pas ces non-problèmes; nous sommes abreuvés d'informations venant de toutes sortes de sources; des gens, des médias, des ordinateurs, des livres, des publicités… Bah voila, on va peut-être ajouter des informations supplémentaires venant d'une IA, sans même parfois le savoir. Dans la plupart des cas, ça ne change même absolument rien : quand la présentatrice de la météo te dit "demain il va pleuvoir et il fera 7°C", tu te doutes bien que ça vient d'un algorithme complexe, et c'est même pour ça que l'information est plus fiable que si ça venait du pifomètre de la greluche en question, et alors? Et même quand ton médecin te donne son diagnostic, tu peux le remettre en question, décider de ne pas prendre les granules homéopathiques qu'il ta refilées, ou aller voir un autre médecin pour confirmer. Par quel processus miraculeux est-ce que les gens perdraient absolument toute capacité à décider par eux-mêmes s'ils étaient entourés de ces fameuses IA? Ces informations, on va les traiter exactement comme les autres informations : on leur accordera l'importance qu'on veut bien leur apporter, et puis c'est tout.
# Excellent podcast
Posté par Xavier Maillard . Évalué à 2.
J'ai découvert ce podcast cette année et c'est un vrai bijou; impertinence dans la mentalité mais pertinence dans le discours. Que c'est bon de ne pas avoir le filtre de la "censure" des grands médias et que les sujets abordés sont EXCELLENTS !
Cet épisode avec Eric Sadin est exceptionnel, ce type parait complétement barré mais plus je l’écoutais et plus je me retrouvais dans son discours
[^] # Re: Excellent podcast
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 18 novembre 2018 à 14:19.
Mon esprit critique est en alerte quand quelqu'un m'explique que tout le système ment mais que lui il sait, que tout le monde est inféodé au système mais que lui il est libre (bien que rémunéré par le système pour ses conférences, et bien qu'il publie des tribunes dans les médias du système), que tous les autres « écrivent des torchons », etc. L'intervieweur est tout sauf neutre/critique, vu que ce sont des amis qui se connaissent et se tutoient depuis des années, selon eux. Ce n'est pas inintéressant, malgré quelques effets de manches, mais quel égo, quelle arrogance et quelle rhétorique. Vanter les ZAD sans y avoir mis les pieds est assez étonnant aussi. Bref il faut vraiment séparer les idées du personnage (qu'on les partage ou non) de la personnalité et de son jeu d'acteur. J'imagine que ça explique qu'il n'a apparemment pas que des fans (par exemple Est-il le BHL de la révolution numérique, par Xavier de La Porte).
[^] # Re: Excellent podcast
Posté par Anonyme . Évalué à 5. Dernière modification le 19 novembre 2018 à 16:00.
Je n'ai vu que 4 de leurs interviews, donc je ne pourrai pas généraliser.
De ce à quoi j'ai pu assister, sous couvert d'un pseudo-nouveau ton disrupteur censé ne pas ménager ses invités, l'interviewer ne sert pas à grand chose si ce n'est à éviter d'avoir des blancs trop importants entre deux logorrhées de son interlocuteur.
Dès qu'il s'agit d'être pointu dans les questions, on sent qu'il n'y a plus personne. C'était flagrant avec Étienne Klein.
D'un autre coté la différence de ton que j'ai pu observer en fonction de leur relation à l'invité m'a donné l'impression d'un positionnement plus prédateur (à la wannabe Élise Lucet, mais sans avoir de billes pour argumenter) qu'éveilleur de conscience:
Jean-Pierre Petit => je vais me le faire (quitte à tirer sur une ambulance…)
Étienne Klein => j'ai pas le niveau (et ça se sent tellement que le malaise est palpable, heureusement que l'invité est bon dans l'exercice)
Jérémie Zimmermann => c'est mon copain, je vous ai dit que c'est mon copain ? on fait des blagues ensemble… (mais comme le point de vue du gars est intéressant, on apprend des choses)
Daniel Schneidermann => on se connaît, je vais essayer mais en fait j'ai rien à dire d'intéressant, d'ailleurs Daniel me le fait remarquer, du coup j'en profite pour être disrupteur: "ohoh voici le ton professoral du professeur Schneidermann")
Le seul apport positif que j'ai pu en extraire c'est l'absence de montage.
Pour le reste c'est l'invité qui a fait l'intérêt ou pas de l'interview.
[^] # Re: Excellent podcast
Posté par Anonyme . Évalué à 2.
En revoyant leur liste d'interviewés, je me souviens avoir aussi vu celles d'Isabelle Attard et d'Aurélien Barreau, mais ça ne change rien au constat ci dessus.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi tous ces invités arrivent en pensant se faire dévorer par un ogre (ce dont l'interviewer joue allègrement sans jamais concrétiser).
Si vous avez d'autres interviews un peu plus ogresques ET aboutissant à un réel éclairage original du sujet abordé, je suis preneur.
# Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par arnaudus . Évalué à 10.
Je suis super dubitatif sur la forme. Qui a le temps de se taper des vidéos de deux heures sans savoir si ça va être intéressant, sans pouvoir revenir en arrière, vérifier un truc? On peut lire l'équivalent en trois fois moins de temps, peut-être, et en lecture rapide, ça peut être dix ou vingt fois moins de temps!
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par Kerro . Évalué à 5.
Et c'est indexable sans intervention humaine (aka moteurs de recherche), donc on peut trouver le contenu sans préalablement connaître l'existence de la chaîne, du site web, etc.
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par Dr BG . Évalué à 8.
Je tombe souvent sur du contenu qui a l'air intéressant, mais sous forme de vidéo alors je passe mon chemin, c'est bien dommage. Je trouve ça peu pratique : chronophage, nécessite du son, etc.
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 5.
N'oublions pas non plus un des intérêts de la vidéo par rapport au texte : tu peux consulter sans être concentré à 100% dessus, quand tu manges, quand tu fais des tâches ménagères fixes (repasser, faire à manger, etc.). La lecture demande quand même de se focaliser dessus.
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par Kerro . Évalué à 3. Dernière modification le 18 novembre 2018 à 18:23.
Si tu peux suivre une vidéo sans être concentré dessus, c'est que son contenu est dilué et comporte des répétitions pour que lorsque tu rates un morceau, il soit répété plus loin.
En gros tu passes beaucoup plus de temps que nécessaire, mais cela reste un arbitrage personnel. Tu peux utiliser ce temps pour quelque chose que
je
trouve plus constructif : rêvasser, réfléchir, parler à d'autres gens, regarder une vidéo divertissante, profiter de ce que tu manges (et te rendre compte que c'est très moyen sinon tu ne regarderais pas une vidéo en même temps, donc réfléchir à ta vie), etc.Pour ma part je regarde la plupart des vidéos en accéléré entre x1,5 et x2. Lorsque le contenu est intéressant cela nécessite plus de concentration que le texte car il y a plein de choses parasites : le cerveau fait attention à l'expression du visage, aux effets vidéos, etc.
Plus de concentration et plus lent --> pas le bon système pour moi
Lorsque c'est possible je fais une extraction des sous-titres, et je lis le texte résultant. Malpratique mais vraiment plus rapide.
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par Thomas Douillard . Évalué à 3.
Je crois pas que décoder les expressions du visage demande des efforts au cerveau, il fait ça de manière totalement routinière et très efficace. C’est probablement plus une aide qu’autre chose dans certain cas : tu détectes plus facilement si l’orateur veut insister sur un point, a fait un trait d’humour etc. qu’avec simplement du texte ou à l’inverse ce genre de chose est plus dur à décoder et nécessite de l’interprétation.
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par Faya . Évalué à 4.
N'importe quoi. Moi aussi je préfère lire les interviews, pour faire des copier-coller, des recherches, etc. Mais je ne mets pas la même concentration dans tout ce que je consulte (quelque soit le médium) donc écouter et manger en même temps peut tout à fait me convenir. Et non, ça ne m'empêchera pas d'apprécier mon repas ! T'as jamais eu une discussion intéressante au restaurant ? Ça serait comme dire que tu ne peux pas apprécier un joli paysage tout en menant une discussion intéressante.
Ton commentaire me paraît un peu contradictoire dans le sens où tu sembles accorder de l'importance à "prendre le temps de vivre" ( "rêvasser", "réfléchir à la vie", …) et sur ça je te rejoins. Et en même temps tu voudrais optimiser chaque instant ( "plus de temps que nécessaire" , "Plus de concentration et plus lent --> pas le bon système pour moi" ). Pourquoi ne pourrais-tu pas prendre le temps d'écouter une bonne émission à vitesse normale ? C'est pour moi l'équivalent de l'un de tes exemples "constructifs" : regarder une vidéo divertissante. À la différence qu'on peut se passer de passer de l'image.
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par arnaudus . Évalué à 3. Dernière modification le 19 novembre 2018 à 11:50.
Sans porter de jugement de valeur, faire la cuisine en regardant la télé, manger en regardant la télé… Bon, OK, tout le monde l'a probablement déja fait, mais ça n'est quand même pas une bonne idée à généraliser, si?
Il y a des domaines où un flux audio est exploitable. En voiture, quand on marche ou qu'on fait du sport, dans les transports en commun… Mais là, on parle de vidéo, pas de flux audio. Du coup, il y a certainement des informations visuelles qui passent, et tu prends le risque de louper des trucs. En plus, on parle là de sujets complexes, sur lesquels il faut en permanence faire preuve d'esprit critique, c'est quand même pas facile en faisant du sport ou en coupant des oignons. Bref, pas convaincu…
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 4.
Ça dépend de chacun, je ne vois pas le problème à le faire. C'est sûr que si tu as une famille ce n'est pas la même chose que si tu es célibataire.
Une interview a rarement besoin du signal vidéo. Ou cela devrait être explicitement déclaré en début d'émission. C'est comme la radio qui est filmé (et souvent accessible sur la TV), pourtant tu peux suivre le discours en voiture sans l'image sans soucis. Je ne vois pas de problèmes spécifiques là dessus.
On dirait que vous jouez votre vie en regardant des vidéos, c'est incroyable. Si tu vois que le sujet est intéressant mais que tu n'arrives pas à suivre, bah tu arrêtes et tu procèdes autrement.
Le débit d'une interview est en général suffisamment faible pour qu'une attention maximale ne soit pas requise pour suivre le truc. D'autant qu'ici vu le gugus et la chaine en question, ton esprit critique doit être activé d'entrée de jeu.
Par ailleurs, il m'arrive de regarder des conférences ou ce genre de vidéos pendant que je fais du vélo d'appartement (donc du sport). C'est impossible de lire un texte convenablement ainsi, alors que la vidéo ça passe très bien.
[^] # Re: Les paroles s'envolent, les écrits restent
Posté par Narmer . Évalué à 1.
Si tu es dubitatif sur le format tu peux toujours t'acheter son bouquin.
Que j'ai acheté après avoir regardé l'interview en entier.
Contrairement, à ce qui a été dit plus haut, j'ai beaucoup apprécié sa personnalité franche et sans retenu. Il explicite les concepts et je trouve est plus que pertinent sur le sujet. C'est vraiment dommage de faire du Ad Hominem sur un tel sujet . Ce sont les idées qui priment.
# Puisque personne ne veut mettre les pieds dans le plat:
Posté par abakkk . Évalué à 1. Dernière modification le 19 novembre 2018 à 22:40.
Est-ce qu'une dite intelligence artificielle sous licence libre, avec une capacité croissante de guider les choix, respecte la liberté de ses utilisateurs ?
[^] # Re: Puisque personne ne veut mettre les pieds dans le plat:
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 20 novembre 2018 à 07:59.
Est-ce la bonne question ? Guider optimalement un dictateur à contrôler sa population ? Un général à massacrer plus efficacement l'adversaire ? Un banquier à siphonner parfaitement les pauvres ? Un logiciel pour que un monster truck consomme voracement ces 100 litres aux 100m (chiffres fictifs) ? Etc. Etc. Les questions d'éthique ne concernent pas que l'utilisateur du logiciel. Il faudrait respecter l'utilisateur mais aussi les autres, l'écosystème, etc.
A contrario une IA de véhicule automatique pourrait brider ma liberté pour mon bien (et celui des autres de fait) : m'empêcher d'aborder un virage à une vitesse dangereuse ou de conduire bourré ou d'écraser des manants.
[^] # Re: Puisque personne ne veut mettre les pieds dans le plat:
Posté par abakkk . Évalué à 1.
Il y a en effet deux problèmes.
Le problème éthique: ce que l'utilisateur fait avec son logiciel. Comment l'utilisateur contrôle le citoyen si l'utilisateur est un État et comment l'utilisateur contrôle le consommateur si l'utilisateur est une entreprise, les deux étant d'ailleurs de plus en plus mêlés au fur et à mesure que L’État légifère. Ce problème ne m'intéresse pas ici et ce n'est pas l'objet, du moins pas directement, du logiciel libre.
Mais il y a une autre question dont les licences libres ne pourront pas faire l'économie. Suis-je libre, en tant qu'utilisateur au sens strict du terme, dans l'utilisation d'un logiciel que je sais me dire le vrai et le faux mais dont je suis absolument incapable de déconstruire le cheminement logique? Je suis libre d'étudier un code libre, je suis libre d'étudier un jeu de données libre, mais quel contrôle vais-je avoir quand le système deviendra autonome et dépassera mes capacités cognitives? Un problème similaire va se poser aux mathématiciens, confrontés à des propriétés qu'ils ne pourront pas eux-même démontrer.
J'ai mis ce lien parce que l'interview/monologue aborde les deux problèmes. D'une part est-ce que les industriels vont se servir du miroir connecté pour pousser la consommation de médicaments, d'autre part quelle est ma réaction quand mon miroir me dit que j'ai besoin de tel médicament.
[^] # Re: Puisque personne ne veut mettre les pieds dans le plat:
Posté par arnaudus . Évalué à 6. Dernière modification le 20 novembre 2018 à 15:23.
Est-ce une vraie question? La licence concerne le code du logiciel, et c'est tout. De nombreux logiciels sont bien trop complexes pour que je comprenne leur code source, dans l'hypothèse douteuse où ça m'intéresserait. À commencer par Linux lui-même, les drivers des différents composants de mon ordinateur, les protocoles réseau, wifi, bref, à peu près tout ce dont j'ai besoin au quotidien repose sur des logiciels libres qui sont trop complexes pour que je puisse comprendre leur fonctionnement sans un énorme investissement technique et intellectuel. Rien à voir avec la licence.
C'est pas demain la veille, et en plus, ça ne va rien changer. Je ne comprends pas de quel genre de problème éthique on parle. Tout le monde utilise tous les jours des logiciels dont on comprend parfois vaguement la logique, mais pour lesquels on ne pourrait pas reproduire les résultats. C'est même le cas d'une simple calculatrice scientifique! Tu peux refaire laborieusement les divisions et les additions à la main, mais quand elle te sort 'log(42) = 3.73767', bon courage pour vérifier. Tu peux aller voir le code, tu auras certainement une vague approximation polynomiale à te mettre sous la dent. En gros, tu vas te comporter exactement comme si ton ordinateur était plus intelligent que toi, tu lui fais confiance et tu utilises sa réponse comme si elle était vraie. Je ne vois pas ce que ça change avec un système d'IA. Ton système te dira "ajoute un commutateur dans la salle B3241 parce que c'est probablement le goulot d'étranglement de ton réseau d'après les 7 milliards de logs que je viens d'analyser", et tu iras ajouter un commutateur, et ton réseau ira mieux.
Là encore, la preuve mathématique par l'utilisation d'algorithmes n'est pas nouvelle, et ne pose aucun problème tant qu'on ne fait pas intervenir un fumeux concept d'IA dans la question. Il y a des théorèmes qui ne peuvent être prouvés qu'en étudiant indépendemment des millions de cas particuliers, et bien ces cas sont étudiés par ordinateur, en utilisant des algorithmes prouvés, et les mathématiciens font confiance aux résultats parce qu'ils sont en mesure de prouver chaque élément de la châine, sans pour autant pouvoir réaliser la démonstration eux-mêmes.
Quelle est ta réacion quand ta télévision te dit : "mal à la gorge? Prenez les pastilles Machin!"? Je ne comprends pas ces non-problèmes; nous sommes abreuvés d'informations venant de toutes sortes de sources; des gens, des médias, des ordinateurs, des livres, des publicités… Bah voila, on va peut-être ajouter des informations supplémentaires venant d'une IA, sans même parfois le savoir. Dans la plupart des cas, ça ne change même absolument rien : quand la présentatrice de la météo te dit "demain il va pleuvoir et il fera 7°C", tu te doutes bien que ça vient d'un algorithme complexe, et c'est même pour ça que l'information est plus fiable que si ça venait du pifomètre de la greluche en question, et alors? Et même quand ton médecin te donne son diagnostic, tu peux le remettre en question, décider de ne pas prendre les granules homéopathiques qu'il ta refilées, ou aller voir un autre médecin pour confirmer. Par quel processus miraculeux est-ce que les gens perdraient absolument toute capacité à décider par eux-mêmes s'ils étaient entourés de ces fameuses IA? Ces informations, on va les traiter exactement comme les autres informations : on leur accordera l'importance qu'on veut bien leur apporter, et puis c'est tout.
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