Michaël a écrit 2935 commentaires

  • # Rashell

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Gufo: un langage de shell moderne!. Évalué à 9.

    Puisque tu programmes en OCaml je te signale l'existence de Rashell, une bibliothèque qui permet de facilement interagir avec des programmes externes à la manière de ce que le shell propose. Tu peux l l'essayer avec opam: opam install rashell.

    https://github.com/michipili/rashell

    En gros je reconnais 3-4 modes d'interaction typiques avec les programmes externes, comme par exemple l'utilitaire qui nous intéresse pour son effet de bord ou sa sortie:

    (** Execute the given command and return its exit status, the content
        of stdout and of stderr. *)
    val exec_utility : t -> string Lwt.t

    La recherche qui produit ses résultats en mode ligne à ligne:

    (** Execute the given command and return a stream reading the output
        of the command and its exit status with error output. *)
    val exec_query : t -> string Lwt_stream.t

    Le test qui nous intéresse par son code de retour

    (** Execute the given command and test its exit status. An exit status
        of [0] indicates success of the test, [1] indicates failure of the
        test and other values indicate a general error. *)
    val exec_test : t -> bool Lwt.t

    et le filtre, qui permet de passer un flot de lignes à travers in filtre UNIX:

    (** Execute the given command and return a function mapping streams,
        and its exit status with error output. *)
    val exec_filter : t -> string Lwt_stream.t -> string Lwt_stream.t

    Avec ces nouvelles primitives, il est facile d'écrire des interfaces bien typées pour plein de commandes Unix, voir le dossier [src](https://github.com/michipili/rashell/tree/master/src) dans le code du projet. Par exemple Rashell_Posix fournit une interface à quelques utilitaires définis par POSIX (find, test, cp, rm, mv, ln, sed, awk, df and du) des fonctions pour utiliser des dossiers ou des fichiers temporaires, ainsi que des interfaces à quelques fonctions de git ou de docker. Par exemple voici le code de Rashell_Git.topleveldir qui retourne le dossier racine d'un dépôt git:

    let topleveldir ?workdir () =
      exec_utility ~chomp:true
        (command ?workdir ("", [| ac_path_git; "rev-parse"; "--show-toplevel" |]))

    et celui de la commande Rashell_Git.branch_current qui donne le nom de la branche visitée, ou signale une exception lorsque la copie de travail est en “detached HEAD state”:

    let branch_current ?workdir ?env () =
      let argv = [| ac_path_git; "rev-parse"; "--abbrev-ref";  "HEAD" |] in
      exec_utility ~chomp:true (command ?workdir ?env (ac_path_git, argv))
      >>= function
      | "HEAD" -> Printf.ksprintf Lwt.fail_with "Rashell_Git.branch_current: %S: The repository is in detached HEAD state."
                    (match workdir with Some(path) -> path | None -> ".")
      | branch -> Lwt.return branch

    La commande clone de git a de nombreuses options, même en ne tenant compte que d'une fraction d'entre elles on obtient quelque chose de plus touffu:

    let clone ?workdir ?env ?template ?bare ?mirror ?origin ?branch ?(config = []) ?depth ?single_branch ?recursive ?reference ?dissociate ?destdir repository =
      let open Printf in
      let configuration =
        Array.concat(List.map (fun (k,v) -> [| "--config"; sprintf "%s=%s" k v; |]) config)
      in
      let argv =
        Array.concat [
          [| ac_path_git; "clone"; |];
          (option "--template" template);
          (flag "--bare" bare);
          (flag "--mirror" mirror);
          (option "--origin" origin);
          (option "--branch" branch);
          configuration;
          (option "--depth" (Maybe.map string_of_int depth));
          (flag "--single-branch" single_branch);
          (flag "--recursive" recursive);
          (option "--reference" reference);
          (flag "--dissociate" dissociate);
          [| repository |];
          (match destdir with
           | Some(x) -> [| x |]
           | None -> [| |]);
        ]
      in
      exec_utility
        (command ?workdir (ac_path_git,  argv))
      >>= fun _ -> Lwt.return_unit

    Le module Rashell_Docker et les projets https://github.com/michipili/anvil ainsi que https://github.com/michipili/dockertk fournissent d'autres exemples d'utilisation de Rashell.

    Pour en revenir à Gufo c'est un projet certainement intéressant comme véhicule d'apprentissage mais il me semble adopter une approche étrange. Si j'ai à coordonner l'exécution de programmes, il me semble voir deux approches naturelles:

    • Utiliser le shell Bourne Cette solution a deux avantages: Prenièrement la présence d'un shell compatible Bourne est garantie sur presque tous les systèmes Unix, soit ni configuration, ni prérequis; deuxièmement le parallélisme et la concurrence y sont facilement utilisables (pour les tâches simples). Les inconvénients sont aussi bien connus que nombreux: langage rustre, difficile d'accès, pas très adapté à la gestion des erreurs ni au traitement de données… etc.

    • Utiliser un langage de haut niveau Cette solution résout en principe tous les problèmes du shell, mais il y a un problème de déploiement à résoudre, éventuellement le besoin d'écrire une interface agréable pour utiliser les programmes extérieurs , et le besoin d'apprendre la gestion du parallélisme dans le langage en question – pas forcément difficile mais a priori bien plus complexe que le modèle du shell.

    Dans cette grille de lecture, j'ai un peu du mal à voir la place que peut occuper Gufo: si j'ai besoin de configurer la machine sur laquelle je dois effectuer une tâche complexe, autant y installer mon langage préféré et tirer pleinement parti d'un langage puissant et complet.

  • [^] # Re: Emacs sucks

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Pourquoi Emacs? (Première partie). Évalué à 2.

    Dans ce cas, s'il y a un méta à mettre, il faut utiliser la touche escape (J'ai pas trouvé comment faire autrement, alt + alt-gr fait pas ce qu'on espère).

    Pour cela il me semble qu'il faut se pencher sur la configuration de xmodmap pour comprendre ce qui se passe. Mes souvenirs sont très lointains mais il me semble que la touche Alt-Gr a un comportement différent de toutes les autres touches (à confirmer avec xev) et qu'elle est plus proche d'une touche d'accent que d'une touche de modification comme SHIFT ou CONTROL.

    En ce qui me concerne je préfère utiliser un clavier américain et entrer les caractères exotiques soit en utilisant la TeX-input-method ou bien en saisissant leur nom Unicode via C-x 8 RET.

  • [^] # Re: Du vocabulaire anglicisant

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Votre rapport à l’anglais ?. Évalué à 2.

    J'ai pris conscience que l'on pense avec les mots. Et que le gloubiboulga de vocabulaire que j'utilisais quotidiennement avait transformé ma pensée en un gloubiboulga.

    Peut-être, mais pas seulement. Je passe sur le fait qu'il existe des contenus de qualité en anglais (p.ex. 1984). En pratiquant des langues étrangères (l'allemand et l'anglais) j'ai constaté un phénomène intéressant: alors qu'en français j'étais amené à amener des jugements toujours mesurés, retenus, ou pondérés, prisonnier d'une sorte d'esprit de finesse ou de finasserie en somme. j'étais dans un premier temps bien loin d'être capable d'exprimer ces nuances dans ces langues étrangères ce qui m'a forcé à revenir vers des catégories plus simples… et à me rendre compte que j'avais en quelque sorte perdu le pouvoir de dire simplement que j'aimais une chose ou non, que j'en souhaitais ou non une autre, et ainsi de suite.

  • # Ouverture sur le monde

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Votre rapport à l’anglais ?. Évalué à 6.

    Je ne sais pas parler anglais et je déteste ça, je dois « animer des calls » et je me retrouve à bafouiller, chercher mes mots et à finir par répondre « euh yes » à des phrases provenant d’accents texans ou chinois que je ne comprends pas.

    Apparemment c'est une source de frustration ou de tracas pour toi et outre l'aspect “thérapie de groupe” que peuvent avoir les commentaires il me semble ici que tu aurais intérêt à changer ta situation. Il y a plein d'actions possibles, comme par exemple

    • Changer d'employeur
    • Demander à ton employeur de ne plus participer aux calls
    • Demander à ton employeur de t'aider à apprendre l'anglais – vu la place que ça semble prendre dans ta vie pro, c'est une demande certainement légitime et qui va dans l'intérêt de l'entreprise.
    • T'intéresser à des contenus en anglais.
    • Te lier avec des gens avec qui la langue de communication naturelle serait l'anglais.

    Ce qui est à privilégier dépend de ce dont tu as envie, pour moi, si j'ai longtemps utilisé l'anglais au boulot (recherche maths: écrit, exposés, etc.) j'ai commencé à apprécier l'anglais à partir du moment où j'ai eu des amis avec qui la langue d'échange était l'anglais: à partir de ce moment il y avait une dimension de plaisir dans la pratique de la langue. Si tu habites dans une ville de taille moyenne ou plus grande ou une ville universitaire, il y a certainement des des lieux d'échanges internationaux, cela pourrait être un endroit à visiter, et puis il y a évidemment les voyages.

    J'ai appris l'allemand pour beaucoup en regardant Verbotene Liebe un soap-opéra caricatural à en donner la nausée. Mais pour la langue c'est idéal: 25 minutes par jour en semaine, peu de personnages donc on s'habitue à leur façon de parler, situations banales, attendues et récurrentes, donc on comprend même sans complètement saisir les dialogues… et puis j'au regardé le cœur a ses raisons un pastiche de grande qualité qui donne une bonne grille de lecture du soap-opéra et rend le genre drôlissime.

  • [^] # Re: Il n'y a pas de questions bêtes!

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Quelques question concernant l'installation de nouvelles polices. Évalué à 3.

    C'est un monde un peu touffu, je pense que le plus simple est de prendre les choses dans l'ordre historique: dans un ordinateur il y a une partie facilement remplaçable, le logiciel et une partie difficilement remplaçable le matériel. Jusque les années 60 les logiciels étaient écrits pour tourner sur des ordinateurs spécifiques puis on a isolé un ensemble de fonctions qu'on pouvait réutiliser d'un programme à l'autre: les fonctions pour écrire ou lire des fichiers, intéragir avec l'utilisateur, notamment. Ce sont les prémisses de ce qu'on appelle aujourd;hui un système d'exploitation. UNIX est un système d'exploitation qui est apparu à cette époque, et de nombreuses parties en ont été copiées, il y a eu trois projets libres principaux (jusqu'au début des années 90) que l'on connaît encore aujourd'hui.

    • GNU, dont le but a été de créer tous les programmes de base qui permettent de travailler sur UNIX, sous forme de logiciels libres.

    • BSD, qui a en gros le même but que GNU mais une généalogie et une idée différente de ce que veut dire “libre” dans logiciel libre.

    • Linux, qui est un noyau, c'est à dire la partie du sytème d'exploitation qui connaît les détails du matériel qu'elle fait fonctionner.

    Donc pour récapituler, UNIX était le nom d'un système d'exploitation dans les années 60 et aujourd'hui c'est une grande famille avec plein de cousins. Ubuntu est un de ces cousins, c'est un système d'exploitation dont une partie est le noyau Linux, une autre partie des logiciels du projet GNU, et enfin des logiciels de plein d'autres sources – comme il y a des parties d'origines différentes, on parle de distribution et Debian, RedHat, OpenSuse, Gentoo, etc. sont autant de distributions qui se basent aussi sur Linux et le projet GNU, on parle de distribution GNU/Linux, ou par raccourci (qui ajoute à la confusion des débutants) juste de “Linux”, comme on parle parfois de la table pour désigner le repas.

    Mais c'est vrai que par rapport à Windows, où il me semblait que je "comprenais tout" (sans rien comprendre en fait), là j'ai plus peur de faire de mauvaises manipulations. Par contre, c'est beaucoup plus excitant car on à moins le sentiment de consommer des plats tout préparés.

    Ce qui empêche de faire des progrès dans Windows, c'est que les notions ne sont pas très clairement séparées et plutôt cachées alors que avec un système du style de Linux on est très vite confronté à la complexité du système: fichiers, processus, programmes, etc., ce qui donne la chance de se faire une idée claire de ce que sont toutes ces choses. Savoir si c'est une bonne ou mauvaise chose dépend grandement de tes motivations: que tu sois animée par la curiosité, le désir d'apprendre à travailler de façon plus productive, l'envie d'apprendre à programmer, intéressée par les aspects moraux des logiciels libres, etc. ou bien un mélange de tout cela, sont autant de raisons pour préférer Linux ou plus généralement un système de type UNIX.

    L'idéal serait que tu apprennes rapidement à faire des sauvegardes: si tu casses tout sur ta machine tu pourras facilement la restaurer, sans perdre tes données personnelles, ce qui te permettra d'expérimenter plus librement. Une approche plus sophistiquée consiste à utiliser une machine virtuelle. Un logiciel comme VirtualBox te permet de “simuler un ordinateur dans ton ordinateur” (box est un argot/slang pour ordinateur) ce qui te fournit un autre terrain d'expérimentation. Si tu as besoin de ton ordinateur pour travailler, c'est certainement cette solution que tu devrais privilégier. Essayer de réparer le logiciel d'un ordinateur qu'on a cassé est justement une bonne occasion d'affiner ses compétences en diagnostic!

  • # Il n'y a pas de questions bêtes!

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Quelques question concernant l'installation de nouvelles polices. Évalué à 5.

    Je suis désolée pour mes questions bêtes, mais du coup même en essayant de suivre les tutoriels je suis bloquée…

    Salut Delphine, il n'y a pas de questions bêtes! Pour beaucoup de communautés en ligne “grand-public” comme LinuxFR un des termes du contrat implicite de vie commune est qu'on est en général ravi d'aider les débutants à surmonter leurs blocages et à affiner leurs compétences. Tes messages sont bien écrits, polis et enjoués et témoignent de ta rechercher personnelle et de ta volonté de structurer les difficultés que tu rencontres: ne change rien, tout est très bien! (D'autres visiteurs qui semblent plus à la recherche d'une bonne âme pour faire leurs devoirs ou leur travail à leur place peuvent être accueillis fraîchement mais cela ne concerne pas ta démarche!)

    Si tu es intéressée par la configuration de ton système, comme le suggère ta question, tu pourrais t'aider d'un document qui explique les bases du travail sous Unix, qui te permettrait d'avoir une vision claire sur le système de fichiers et les programmes… un texte que je pourrais te recommander s'il s'appliquait à Linux serait le chapitre 4 du manuel de FreeBSD un autre système libre de type Unix. Debian semble fournir un équivalent pour GNU/Linux: https://www.debian.org/doc/manuals/debian-reference/ch01.fr.html mais la traduction en français n'est pas complète… peut-être que quelqu'un aurait une autre référence à proposer?

    Surtout, n'hésite pas à poser tes questions ici ou ailleurs, à expérimenter sur ton système – ou sur une machine virtuelle si tu veux être sûre de ne pas tout casser, et bon courage!

  • [^] # Re: Pour ta liste

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Comparatifs des fournisseurs de services “cloud”. Évalué à 2.

    Super, merci pour ces références!

  • [^] # Re: Pour ta liste

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Comparatifs des fournisseurs de services “cloud”. Évalué à 2.

    Merci pour ces ajouts.

    Tu devrais préciser quel type de cloud t'intéresse : stockage, IaaS, PaaS…

    Je pensais avoir précisé cela en disant

    Ce qui m'intéresse ce sont essentiellement les conditions d'accès à la capacité de calcul, les conditions d'accès au stockage en ligne (type AWS S3)

    Pour clarifier je pense donc au à IaaS et stockage.

    En ce qui concerne les “in-house” est-ce que tu connais des suites logicielles libres ou des textes de référence pour défricher un peu le terrain?

  • [^] # Re: CloudScreener ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Comparatifs des fournisseurs de services “cloud”. Évalué à 2.

    Merci pour cette suggestion. Cependant ils semblent ne comparer que AWS, Gooogle Cloud et Azure, est-ce exact?

  • [^] # Re: …

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Parceque l'on peut aussi rigoler de la pomme. Évalué à 7.

    Y'en a aussi.

  • [^] # Re: Tu la vois la réalité ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Retour d'expérience d'une petite administration sous linux depuis 8 ans qui fait marche arrière. Évalué à 10.

    Oui, concentrons-nous sur la faute du prestataire, et pas sur le reste.

    Ben la réalité c'est qu'une grosse structure genre TÜV qui fait un changement de version de Microsoft Office par exemple prépare le projet pendant un an, pour s'assurer de la compatibilité, préparer les scénarios de migration, former les employés à la nouvelle suite, éventuellement adapter les logiciels spéciaux basés sur office, etc. Autrement dit, c'est un problème compliqué qui demande un investissement en temps très conséquent. Or ici:

    Le déploiement n'avait pas été fait correctement, c'est à dire qu'il n'y avait pas eu information, ni formation auprès des usagers qui évidement ont un peu rallé après la perte de leur cher XP et de leur tour individuelle

    … et pour couronner le tout, il n'y avait pas d'admin système,

    Comment-veux tu que ça ait une chance de marcher?

  • [^] # Re: Problème de méthode ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Retour d'expérience d'une petite administration sous linux depuis 8 ans qui fait marche arrière. Évalué à 7.

    Peut-être que la méthode n'était pas la bonne pour vous ? En effet, une migration n'est jamais une sinécure, et si vous cumulez d'autres problèmes (pas d'admin, pas de communication, méthode brutale), ça ne vas pas arranger les choses.

    Il me semble que le problème décrit dans le texte est relativement clair: le prestataire sensé assister l'administration dans la transition était complètement bidon. Cela ouvre sur deux problèmes. Le premier est la capacité de l'État, ici une collectivité locale, à défendre ses intérêts dans un marché public: si le sous-traitant laisse en plan son partenaire comme c'est indiqué ici, il y a certainement de bonnes raisons de terminer le contrat prématurément et peut-être même de demander une indemnisation, ce qui ne semble pas avoir été fait. Le deuxième est que la dominance du modèle Microsoft entretient un cercle vicieux: puisqu'il y a peu de demande pour un service différent, il n'y a pas de marché, donc ni mise en concurrence des prestataires ni consolidation des compétences; pour sortir de cela il faut une politique ambitieuse et de long terme non pas au niveau local mais national ou européen (puisque la situation est semblable à l'échelle européenne).

  • [^] # Re: Chez Lenovo

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Recommendation portable. Évalué à 2.

    Super, merci pour ta réponse très détaillée!

  • [^] # Re: Article pas terrible

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal [liens] Mais juste un. Évalué à 4.

    Oui et je parle bien de l'article, pas de ton journal! :) Comme je l'ai écrit il y a beaucoup des points que je mentionne dont il n'était pas difficile de parler dans un média grand public, d'autant plus que l'auteur original serait programmeur. Je ne suis pas d'accord avec l'idée qu'écrire sur un sujet technique dans un media tout public autorise à se contenter d'un texte de mauvaise qualité – qui est à la limite de l'auto-promotion puisque vu son contenu on est en droit de se demander ce qui a effectivement été écrit par le journaliste et ce qui sort d'un dossier qu'on lui aurait mis entre les mains.

  • # Article pas terrible

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal [liens] Mais juste un. Évalué à 10. Dernière modification le 26 novembre 2017 à 19:45.

    L'article n'est pas terrrible parcequ'il passe à côté de plein de points assez évidents dont il serait pourtant assez facile de parler dans un journal tout public. Il est difficile d'y voir autre chose qu'un coup de pub un peu perso du ”directeur du laboratoire.”

    Voilà tous les points qui viennent en tête de façon (presque) immédiate en lisant l'article:

    1. Dire que la programmation WYSIWYG réduirait les bugs dans les programmes est un peu pipo. Il y a des milliers si ce n'est des millions de personnes qui programment en WYSIWYG tous les jours et qui ne sont pourtant pas à l'abri des bugs, même les plus simples: il s'agit des utilisateurs de tableurs. Les tableurs les plus connus ne disposent pas d'un mode “plan” qui permettrait de lire (coucou le texte!) l'ensemble des définitions d'une feuille de calcul pour vérifier sa cohérence.

    2. L'article ne parle pas du tout d'autres approches pour réduire les bugs, comme le typage statique, les méthodologies montantes pour l'analyse du code (certaines basées sur l'IA), les fuzzers, les mélangeurs de mémoire, etc.

    3. L'article ignore totalement que tous les langages ne suggèrent pas des modes de développement identiques, par exemple en Common Lisp on développe de façon interactive, c'est quasiment du WYSIWYG avec un point focal.

    Visual Studio, c’est plus de 55 millions de lignes de codes, et 98% d’entre elles ne sont pas pertinentes, estime Granger. Le problème est que c’est un assemblage de plein de travaux différents et pour le comprendre, le parcourir, pour un informaticien, il faut être capable de jouer les fonctions qu’on rencontre dans sa tête. C’est comme jouer aux échecs avec un bandeau sur les yeux : l’essentiel de l’énergie est dépensé à avoir une représentation des pièces et de leurs mouvements… tant et si bien qu’il ne reste plus d’énergie mentale pour penser au jeu lui-même.

    1. Le paragraphe que je cite est complètement faux, la première fois que j'ai utilisé un débogueur visuel c'était en 1999 ou 2000… aux dernières nouvelles, ça existe toujours et tous les programmeurs connaissent ce genre d'outils – même s'ils ne sont pas forcément disponible pour tous les langages.

    L'idée de programmer en utilisant un logiciel WYSIWYG est par ailleurs loin d'être nouvelle:

    1. Le programme “concept“ sensé illustrer le propos de Victor Bret, le directeur du laboratoire, semble être une réimplémentation dans un navigateur du logiciel de géométrie interactive CABRI qui existait dès la fin des années 90. Il y a plein de variations sur ce type de programme, il y en avait un clone dans KDE, etc.

    2. Un outil de programmation interactive plus grand public que le CABRI est l'Automator d'Apple. En gros les diverses applications compatibles avec ce système exportent des traitements. Par exemple l'opération “Choisir des fichiers” de l'explorateur de fichiers, l'opération “Filtre Sépia” de l'application de visualisation d'image et l'opération “envoyer un mail” de l'application de messagerie. Le logiciel Automator permet de combiner ensemble ces opérations pour obtenir des chaînes de traitement, et on peut attacher ces traitements à certaines évènements du système, par exemple pour que le traitement se déclenche pour les fichiers déposés dans un dossier qui devient “magique”. Cela existe depuis 2004 et même si les traitements sophistiqués ne sont pas possibles (il n'y a qu'une seule branche de traitement) cela fournit une offre convaincante pour concevoir des traitements par lot simplets.

    3. À la fin des années 90 un copain de fac m'avait parlé d'un logiciel qu'ils utilisaient pour concevoir les circuits électroniques, qui était exactement un environnement de développement WYSIWYG – certes non généraliste. Certains participants de LinuxFR connaissent certainement par cœur ce type de logiciel!

    4. Plus proche de nous, les développeurs utilisant React ont à leur disposition quelques outils qui leur permettent de faire du développement interactif.

    Pour être clair je pense que l'idée de faire du développement interactif avec un outil visuel permettant d'ajuster des blocs entre eux est en soi pertinente, mais si on veut être pris au sérieux en tant que chercheur sue le sujet, il me semble plus judicieux de proposer un environnement qui permettrait de développer une application relativement ambitieuse en guise de prototype plutôt que de refaire un truc qui date des années 90. Cela permettrait de montrer comment on résout de cette façon là des problèmes auxquels sont confrontés les programmeurs. (Bref de s'intéresser un peu au nœud du problème!)

    Du coup on se demande ce que fait réellement dans la vie Victor Bret. Est-ce un agent de la CIA qui a une couverture de chercheur en systèmes automatiques? Est-ce que cela vaut le coup de lire les articles de James Somers dans The Atlantic? (Qui à la différence du blog qui en rapporte le propos ont une prétention journalistique!) Est-ce que ça vaut le coup de traduire ces articles en français?

  • [^] # Re: Emacs sucks

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Pourquoi Emacs? (Première partie). Évalué à 3. Dernière modification le 24 novembre 2017 à 16:19.

    Ce n'est pas moi le maladrin mais en revanche tu peux insérer la sortie d'une commande dans un buffer en faisant C-u M-! (Soit Ctrl-U suivi de Alt-! en notation bavarde). Tu peux aussi filtrer une région par une commande avec C-u M-| (le dernier caractère est un pipe).

  • # La perspective du lecteur

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Chercher du travail en 2017. Évalué à 6. Dernière modification le 23 novembre 2017 à 11:29.

    Pour bien préparer son CV et plus généralement son dossier de candidature il faut se mettre sous la perspective du lecteur, et cela induit de grandes différences dans la façon dont on prépare sa candidature.

    Les recommendations générales sont guidées par l'idée que toutes les informations les plus importantes doivent être bien mises en valeur sur la première page pour permettre au lecteur d'évaluer rapidement si un dossier de candidature vaut le coup qu'on l'étudie plus en détail: il s'agit de rester sur le bureau après le premier dégraissage où le reste part à la poubelle.

    Pas de typo fantaisiste ou de “concept” – à part pour les métiers où la communication visuelle joue un rôle important. Donc éviter tous les constructions sophistiquées du type une fonte différente pour les CDDs et les CDIs par exemple, etc. Le lecteur n'a pas une heure disponible pour s'ébaudir des subtilités sémantiques de la mise en page. J'utilise un titrage clair pour les rubriques, une structure avec une grosse marge (3-4cm) pour les dates (expérience pro, études, etc.) ou les autres appels (technologies, langages, langues, etc.).

    Sur la première page j'ai:

    1. Le nom (et pas de photo), le poste actuel ou le dernier poste
    2. Mon état-civil, coordonnées, mon GitHub (parcequ'il y a des choses dessus! :) )
    3. Mes plus-hauts titres universitaires
    4. Mes expériences professionnelles récentes avec à chaque fois 3-4 lignes d'explications pour donner une idée de ce que j'ai fait – seulement pour les activités directement liées au poste (p.ex. je ne dis rien sur ma recherche en post-doc par exemple, seulement que j'ai fait un post-doc à tel endroit)

    Sur la deuxième page: j'ai 4 rubriques. La première “Portfolio” où je détaille, brièvement mais assez pour montrer l'adéquation de mon profil au poste à pourvoir et ouvrir sur une discussion en entretien, les projets récents ou les responsabilités que j'ai. Donc par exemple mon expérience pro la plus récente en 1ère page est un truc du genre

    depuis 2015 – Ingénieur DevOps / Cloud Operation à Pâtéencroûtéo – Lyon.
    Pâtéencroûtéo est experte dans la préparation des pâtés en croûtes digitaux et les évènements festifs autour du pâté en croûte digital. J'y suis responsable de la conception et implémentation de la chaîne d'intégration et déploiement continu pour nos produits logiciels ainsi que de la conception, optimisation et maintenance de l'infrastructure cloud.

    Dans la rubrique Portfolio je détaille quelques points dont je pense qu'ils peuvent intéresser le recruteur et ouvrir sur une discussion à l'entretien. Du genre:

    Méthode du serveur constant: J'ai implémenté la méthode du serveur constant qui a augmenté la fiabilité et la résilience de notre infrastructure en en rendant chaque élément facilement remplaçable ou redimensionnable.

    DynamoDB Schema – DynamoDB est une base de données noSQL hébergée par AWS dont la performance est conditionnée par la capacité de l'utilisateur à utiliser une clef menant à une bonne répartition physique des données. J'ai analysé cette répartition, proposé une meilleure clef, développé et implémenté un scénario de migration sans perte de disponibilité du service.

    etc.

    C'est à mon avis la partie la plus difficile parcequ'il faut être technique, précis, mais clair et très bref. Ce serait à mon avis maladroit d'aller à ce niveau de détails sur la première page qui s'adresse à tous les membres de l'équipe de recrutement et doit donc rester plus générale; mais ce serait aussi maladroit de ne pas parler des choses qu'on a faites récemment et dont on tire fierté: c'est une information importante pour les recruteurs, cela affine ses compétences et offre des possibilités de discussion pour l'entretien.

    Ensuite j'ai une rubrique “Compétences” où je mentionne essentiellement les technologies, logiciels, langages que je connais bien, les langues que je parle, etc.

    Puis une liste abrégée de publis, le message essentiel est que je peux écrire en anglais et que je suis formé à la communication scientifique donc plus généralement technique; puis d'exposés (universitaires, MeetUp, ou même pourquoi pas internes), le message est aussi que j'ai de l'expérience dans la communication scientifique et dans le fait de se taper 15h de train dans la journée pour rencontrer des inconnus.

    Le tout doit tenir impérativement sur deux pages, pour certains postes (académique, très hautes responsabilité dans une entreprise nationale, etc.) on peut avoir des CVs beaucoup plus longs, mais je pense que pour un poste dans l'ingénierie logicielle un CV plus long serait perçu défavorablement – sans en faire nécessairement un pêché mortel.

    Pour les intérêts etc. je pense qu'ils sont intéressants s'ils apportent des informations supplémentaires. Par exemple quelqu'un qui chante dans une chorale associative et occupe une responsabilité (comme trésorier) peut mentionner ce point: l'information importante pour le recruteur n'est pas forcément qu'on aime chanté mais qu'on est familier avec les responsabilités dans l'association la gestion humaine qui va avec, la résolution des conflits etc… Les qualités humaines sont importantes dans un recrutement et si l'entretien est aussi là pour faire connaissance sur ce point là, les centres d'intérêt peuvent envoyer des signaux positifs et offrir des sujets de conversation dans l'entretien. Les loisirs peuvent aussi être un marquer social et il y a des postes pour lesquels cela va être regardé (moins que l'école probablement, mais n'empêche) mais je suppose que pour les métiers de la programmation cette dimension n'a aucune importance!

    La photo est probablement indispensable dans les métiers avec une forte composante de représentation, comme l'accueil, le conseil mais pour les métiers de la programmation elle me semble superflue – je ne l'ai jamais mise.

    J'ai déjà eu des contacts par Stack Overflow (sérieux) et Linked In (parfois sérieux parfois moins) avec des recruteurs ou placeurs. Je reçois beaucoup de demande de contact (2-3 par semaine) depuis que j'ai plus de 1500 contacts sur le réseau (juste en cliquant sur les connexions proposées par le réseau).

    Deux remarques finales. Les grandes entreprises ont souvent des procédures assez rigides, lentes, et très standardisées, c'est-à-dire que tous les gens qui n'ont pas un profil type vont facilement passer à côté des critères. (Et elles cherchent toutes des gens qui “think out of the box” en s'interdisant à elles mêmes de les trouver.) Les petites entreprises ont quant à elles des grosses difficultés à pourvoir les postes à cause de leur manque de visibilité. Pour les candidatures spontanées la grosse difficulté est de savoir quel rôle on souhaiterait avoir dans l'entreprise, c'est-à dire ce n'est pas forcément facile d'écrire la lettre de candidature: un contact préliminaire, même informel est un gros plus.

    Enfin les évènements comme les conférences mais surtout les occasions plus “confidentielles” comme les Meet Ups les Start-Up Safaris etc. sont autant d'occasion de faire connaissance avec un futur employeur potentiel – c'est même une des principales raisons pour une entreprise d'envoyer des gens faire des exposés là ou accueillir ce type d'évènement. Sur FB il y a probablement des groupes privés auxquels il n'est pas difficile d'accéder où ce genre d'évènements sont partagés. Je pense que si tu participes à un ou deux de ces évènements tu pourras facilement demander à quelqu'un de t'inscrire à un de ces groupes.

    Voilà mon expérience récente, il ne me reste plus qu'à te souhaiter bonne chance!

    PS: Et comme l'évoque Renault il ne faut pas hésiter à ne pas tout mettre mais à hiérarchiser et choisir ce qui semble important pour le dossier en question!

  • [^] # Re: Lourdeurs...

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 10.

    Il y a aussi les sécurisations internes du réseau entre services qui font que les employés bossant dans des bureaux l'un en face de l'autre dans le même couloir s'échanges les fichier clients (contrat projet, devis etc.) via leur Dropbox personnel, Google ou autre au lieu d'utiliser le réseau de la boîte. Mais comme le responsable réseau bosse à l'étage du dessous il ne connaît pas la situation – ou prétend ne pas la connaître.

    Autre truc mégafun: le remplissage des fiches d'horaire (en gros une pointeuse via excel). Dans une grosse multinationale (20 000 employés) représentée dans presque tous les pays industrialisés, on remplissait tous les mois son fichier Excel, qu'on imprimait puis portait au secrétariat dont les employés recopiaient minutieusement les petites celulles dans leur propre base de données avant d'éditer les fiches de paye de tous les employés du site (probablement entre 500 et 1 millier d'employés.)

  • [^] # Re: Aigreur, quand tu nous tiens

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 4.

    Bah non, juste "on a un horaire on s'y tient". Cette mode, paraît-il bien française, d'attendre les retards de correspondance nous a effectivement une monstrueuse amplification de nos problèmes de ponctualité.

    Attendre est parfaitement justifié pour les long courriers (inter cité, TGV) qui sont du reste prioritaire devant le trafic régional et peuvent donc plus facilement compenser leur retard (s'il ne dépasse quelques minutes). La justification vient de la relative basse fréquence des correspondances.

    Pour le trafic régional ou il y a 2-3 trains par heure voire plus pour un trajet, cela n'a aucun sens d'attendre un autre train qui serait en retard.

  • [^] # Re: Aigreur, quand tu nous tiens

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 2.

    Il ne faut pas oublier que le salaire des profs est relativement bas effectivement à cause de ces longues vacances, puisque si leur salaire est effectivement versé pendant toute l'année, le salaire annuel est calculé sur le volume horaire annuel.

  • [^] # Re: Aigreur, quand tu nous tiens

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 4.

    C'est vrai que le cas des agregs scientifiques est bien-sûr un cas assez particulier. Ceci dit parmi les agrégés je pense que récupérer une prépa en premier poste est une exception, en règle générale les agrégés commencent au lycée ou au collège – quand ils n'embraient pas sur une thèse.

  • [^] # Re: Aigreur, quand tu nous tiens

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal ils l'ont voulu, ils l'ont obtenu, et ils l'ont dans le baba.... Évalué à 8.

    Tu en as oublié plein:

    • Impossible de négocier son salaire et ses conditions de travail (et oui, ça veut aussi dire ça être fonctionnaire!)
    • Recrutement centralisé pas du tout flexible: si un proviseur a un projet qui te motive en tant que prof, on ne peut pas poser une candidature de façon directe
    • Quand on est jeune prof on est presque certain d'aller pêter en région parisienne: salaire pas super, galère de logement, enfer de la bagnole pour les remplaçants.

    Quand on voit à côté qu'avec une agreg scientifique et des connaissances en programmation on peut pratiquement trouver du travail en quelques semaines (voire une semaine si on est pas trop regardant sur son premier job) dans une ville un peu dynamique économiquement avec un travail intéressant, un meilleur salaire, des meilleures conditions de travail et une meilleure reconnaissance sociale… c'est sûr que les carrières d'enseignant aujourd'hui ne vendent pas beaucoup de rêve. Les enseignants sont des gens bien formés, ils ont tout à fait la capacité de monter leur propre activité (en lien ou non avec l'enseignement).

  • [^] # Re: Écriture

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Quad9, résolveur DNS public, et sécurisé par TLS. Évalué à 5.

    Il y a les personnes aveugles à proprement parler mais aussi toutes les personnes dont la vision est très détériorée, au point que cela en devient un handicap qu'on ne peut alléger en utilisant de simples lunettes. Pour ces personnes il y a plusieurs façon d'accéder à un texte imprimé, plus ou moins approprié selon la forme exacte que prend leur handicap. Les systèmes les plus basiques sont un simple agrandisseur. Il y a aussi des systèmes plus sophistiqués qui se basent sur la reconnaissance de caractère et font un agrandissement – avec l'avantage sur le système précédent que la ligne lue est isolée du reste du texte – ou bien une traduction en synthèse vocale ou vers un afficheur braille sur un dispositif approprié. Je connais seulement un peu l'agrandisseur que j'ai déjà vu mais pas les autres systèmes dont j'ai seulement lu des description ici et là. (Il y a par exemple un contributeur relativement connu de freebsd-questions@ qui utilise ce genre de dispositifs.)

    Les personnes qui sont à proprement parler aveugles n'ont bien-sur pas pu tester les écrans auxquels l'article fait référence mais d'autres personnes dont la vision est handicapée ont pu le faire.

  • [^] # Re: Écriture

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Quad9, résolveur DNS public, et sécurisé par TLS. Évalué à 10.

    Deux ajouts à la liste:

  • [^] # Re: Écriture

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Quad9, résolveur DNS public, et sécurisé par TLS. Évalué à 10.

    J'ai plein d'arguments contre l'écriture inclusive. Je m'en veux aussi un peu de poursuivre le hors sujet, mais je vais quand-même faire une liste rapide.

    D'abord entendons-nous sur l'objets: les tenants de l'écriture inclusive proposent de mentionner les deux accords possibles d'un mot en utilisant un notation du style “Les étudiant.e.s de l'université Paris Sud demandent plus d'heures de tutorat.” le but affiché de cet usage est d'attirer l'attention du lecteur sur la possibilité offerte aux femmes d'embrasser et de s'approprier les rôles sociaux auxquels on fait ainsi référence. Dans l'exemple donné, on attire l'attention du lecteur sur le fait qu'une femme est tout aussi légitime qu'un homme pour étudier à Paris Sud, ce qui selon les tenants de l'écriture inclusive pourrait passer inaperçu dans la forme “Les étudiants de l'université Paris Sud demandent plus d'heures de tutorat.”

    Voici ma liste des reproches:

    • Le plus grave à mon avis est que les tenants de l'écriture inclusive s'immiscent dans ma liberté d'interprétation d'un texte en affirmant une nouvelle norme “étudiants” désignerait nécessairement un groupe d'hommes et le groupe mixte serait nécessairement “étudiant.e.s”. C'est un très grave contre-sens sur le fonctionnement de la communication puisque la réflexion sur le sens que voulait donner l'auteur d'un message aux mots qu'il a employé est partie intégrante de la communication. Même en mathématiques où l'on cherche à utiliser un langage particulièrement univoque, cette réflexion ne saurait être négligée. Ce point est particulièrement important à l'heure où la société commence à ouvrir les yeux sur l'intersexualité et la transsexualité.

    • Le système se base sur une confusion entre genre grammatical et genre sexué, confusion que la langue ne fait pas et qui même nous rappelle en de nombreux endroits que ces notions sont différentes – notamment par les genres des noms de métiers. Même si cela ne porte pas à proprement parler sur les questions de genre, dans les débats connexes on rappelle souvent la règle d'accord qu'un abbé du XVIIIème énonçait en disant que “le masculin l'emporte sur le féminin” en négligeant de mentionner que les grammairiens d'aujourd'hui préfèrent parler de genre non distingué pour le masculin (c'est l'accord qu'on prend pour les pluriels mixtes, les formes impersonnelles, ou les jeunes: un bébé, un enfant, un marcassin, …) et de genre distingué pour le féminin.

    • Il n'est pas clair que l'emploi de cette forme ait l'effet escompté, dans les pays parlant l'anglais comme les USA, le Royaume Uni ou l'Australie, la condition sociale des femmes semble comparable (ou pire) qu'en France ou en Allemagne.

    • En rendant l'écriture plus lourde cette forme rend plus difficile l'expression de pensées subversives et audacieuses.

    Je pense pouvoir continuer un peu cette liste, mais cessons ici. Le seul mérite que je verrais à l'écriture inclusive serait d'ouvrir vers un débat sur la place des femmes dans la société et les combats actuels du féminisme. Mais est-ce ce qu'on voit? On a déjà parlé beaucoup d'écriture inclusive sur LinuxFR et le débat s'est toujours enfermé sur les questions de forme sans jamais s'ouvrir sur celui, plus crucial à mon avis, des combats féministes qui restent à mener.