Salut à tous !
Voilà… Je me suis rendu compte en lisant wikipédia que la première version de la WTFPL n'était pas totalement libre. Certes, plus libre que la totalitaire GPL ou la bec-pincée licence BSD, mais sujette à un problème commun dans le monde des licences : si la licence donne des libertés quand au travail qu'elle couvre, elle reste néanmoins elle-même une œuvre souvent propriétaire. La version 2 de la WTFPL corrige un petit peu ce problème, en permettant de modifier à la fois le travail et la licence, à condition de changer le nom de la licence (À ce propos d'ailleurs, on dirait que le texte ne s'applique qu'à la licence et pas au travail fournit. Mais c'est que je dois mal comprendre…).
Bref, j'ai réfléchis à une licence qui soit vraiment libre. Une licence placée sous une licence libre, elle même placée sous une licence libre. C'est pourquoi je viens vers vous avec la LRL.
LRL signifiait au départ « Libre Recursive License ». Puis je me suis dit :
« Cette licence n'est pas copyleft, et l'usage du mot “libre” en anglais reflète plus l'idéologie de la FSF que de l'OSI, tandis que ma licence s'éloigne de cette idéologie, puisqu'elle permet la “privatisation” de l'œuvre… ». Voici donc une licence totalement récursive, tant par son nom que par son contenu.
Puisque la licence est librement modifiable, le contenu peut bien sûr varier. La version la plus simple de cette licence est la suivante :
============================ LRL Recursive License ============================
Permission is granted to copy, modify and/or distribute this work and/or
license, under the following conditions :
1) You follow the license.
===============================================================================
Vous remarquerez qu'il est très difficile de ne pas respecter la licence. Le texte de la licence peut se compliquer un peu, pour un résultat identique :
============================ LRL Recursive License ============================
Permission is granted to copy, modify and/or distribute this work and/or
license, under the following conditions :
1) You follow the point two.
2) You follow the point one.
===============================================================================
Ceci dit, dans les licences logiciel, une clause de non responsabilité est souvent ajoutée. Mon idée est de l'inclure dans les conditions, de la manière suivante :
============================ LRL Recursive License ============================
Permission is granted to copy, modify and/or distribute this work and/or
license, under the following conditions :
1) You follow the licence.
2) You admit that as all software sucks and this one is no exception, you
can not take the author of the software responsible of you using it.
===============================================================================
Bien sûr, on aurait pu ne garder que le point deux, mais la licence ne serait alors plus récursive (et le nom n'aurait plus de sens). Le point deux peut être formulé de manière plus orthodoxe. Je me demande même à quel point ma formulation est valable, vu que toutes les autres licences ont une clause de non responsabilité plutôt longue…
Enfin, pour les esprits tordus, on peut compliquer un peu plus, comme dans l'exemple suivant :
============================ LRL Recursive License ============================
Permission is granted to copy, modify and/or distribute this work and/or
license, under the following conditions :
1) You respect the third point.
2) You admit that as all software sucks and this one is no exception, you
cannot take the author of the software responsible of you using it.
3) You respect the first and fourth points.
4) And by the way, respecting the second and fifth point is fine too.
5) You follow this license.
===============================================================================
Je me tiens maintenant à votre disposition pour que vous puissiez m'offrir votre précieuse IANALyse du texte, et d'éventuelles correction de mon pauvre anglais (et de mon moins pauvre mais néanmoins maltraité français au passage).
Bien que cette licence soit une blague, si vous ne m'en dissuadez pas, mes prochains projets se trouveront placés sous cette licence.
En fait, LRL se traduit bien en français : Licence Récursive LRL. Une idée de ce que ça donne dans d'autres langages ?
Cette licence n'ayant pas encore subit le baptême du feu de la critique, le présent texte est placé sous double licence WTFPL/LRL, afin de garantir un minimum de droit sur le texte même si la LRL n'est pas une licence valide.
# Complication
Posté par BFG . Évalué à 1.
Je ne sais pas si la WTFPLv2 n'est pas libre. En tout cas votre LRL est inutilement compliquée. Pourquoi pas tout simplement :
?
[^] # Re: Complication
Posté par daeldir . Évalué à 10.
Ben, parce que c'est pas drôle !
Oui, c'est une excuse qui n'est pas du tout acceptable, et je n'encouragerais personne à utiliser cette licence par rapport à une autre, d'autant plus que la WTFPL est reconnue et me convient bien.
Mon objectif était d'avoir une licence « plus libre que la WTFPL », pour transférer les trolls GPL/BSD vers un niveau supérieur, et de mettre un peu d'humour dedans. Dire qu'on distribue un travail sans condition, je trouve ça moins amusant que de dire qu'on distribue un travail à condition que la condition de distribution soit respectée.
Ensuite, comme le montre la dernière version de la licence, le côté compliqué est assumé et voulu. Si ma cible avait été la GPL ou une licence propriétaire quelconque, j'aurai ajouté bien plus de clauses à la licence, pour obtenir leur longueur. L'important de la LRL est qu'elle soit récursive (elle s'applique à elle même), récursive (à la manière d'un dictionnaire mal foutu, elle fait référence à elle même), et automatique (Pour pouvoir respecter la licence, il suffit de la respecter. C'est pas bien compliqué.).
# en lisant ceci
Posté par fearan . Évalué à 10.
je me suis dis qu'il y en avait qui avait du temps à perdre (à commencer par moi pour lire cette tétrapilectomie)
Enfin!!! C'est vendredi ;)
Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent
[^] # Re: en lisant ceci
Posté par daeldir . Évalué à 10.
Oui. J'ai écrit ma licence, et ai patiemment attendu un vendredi pour la poster, certain que je ne pouvais pas prétendre être autre chose qu'un troll sur ce coup là. Le titre annonce d'ailleurs clairement la couleur.
Mon karma va baisser /o\
# Ce commentaire a un contenu intéressant.
Posté par Shuba . Évalué à 10.
Tout est dans le titre.
[^] # Re: Ce commentaire a un contenu intéressant.
Posté par kowalsky . Évalué à 10.
Ne fait plus jamais ça !
J'ai mis trois heures à sortir de la boucle de ton commentaire (quand mon pc n'avait plus de batterie) !
[^] # Re: Ce commentaire a un contenu intéressant.
Posté par Pierre Tramal (site web personnel) . Évalué à 10.
C'est curieux, il y a 45 minutes seulement qui séparent vos deux commentaires.
[^] # Re: Ce commentaire a un contenu intéressant.
Posté par BFG . Évalué à 10.
Il a posté dans le passé pour prévenir à temps les administrateurs pour qu'ils censurent le message récursif.
[^] # Re: Ce commentaire a un contenu intéressant.
Posté par Pierre Tramal (site web personnel) . Évalué à 3.
Les administrateurs mettront au moins la durée de la batterie de leur portable (prions pour qu'ils soient sur portable non relié au secteur) pour sortir de la boucle et censurer le message.
[^] # Re: Ce commentaire a un contenu intéressant.
Posté par ナイコ (site web personnel) . Évalué à 7.
Nom de Zeus, vous êtes en train de courber mon espace-procrastinatemps !!!
[^] # Re: Ce commentaire a un contenu intéressant.
Posté par VictorAche . Évalué à 7.
Et là, on dit merci aux régressions du kernel.
"The trouble with quotes on the internet is that it’s difficult to discern whether or not they are genuine.” Abraham Lincoln
# la bec-pincée licence BSD
Posté par Tonton Th (Mastodon) . Évalué à 6.
Tu peux expliquer en détail, là ?
[^] # Re: la bec-pincée licence BSD
Posté par daeldir . Évalué à 8.
Ben comparé à la WTFPL, la licence BSD est vachement contraignante, quand même… On est obligé de conserver la licence lors d'une redistribution, modification ou autre… Puis qu'est ce qu'elle est sérieuse…
…
Ou alors, la question portait sur l'expression « bec-pincée » ? À vrai dire, pour moi, c'est une expression équivalente mais plus polie à « cul-serré » (quand on serre les fesses, ça s'inscrit souvent de cette manière sur le visage), mais je sais pas d'où je la tiens… Une rapide recherche sur le web m'indique qu'elle n'est pas suffisamment répandue pour l'y retrouver. Toutes mes excuses d'avoir ainsi tordu la langue française pour une expression qui me semblait limpide, mais qui ne l'était pas tant que ça.
# Quand le marquis de Sade rencontra Asimov, naquit la LRL dot xxx
Posté par saltimbanque (site web personnel) . Évalué à 10.
# Libre
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 4.
À mon avis, c'est libre. La seule condition est une tautologie, et peut donc être ôtée de l'analyse. Il ne reste plus que zéro conditions. Une licence à zéro conditions est libre.
[^] # Re: Libre
Posté par ナイコ (site web personnel) . Évalué à -4.
Pas nécessairement : pour être libre [1], une licence doit garantir aux utilisateurs la pérennité de cette liberté et leur égalité devant elle, en introduisant des... Restrictions.
Où comment la liberté subit un choc frontal avec l'égalité. Cela ferait un bon sujet de philo... [2]
[^] # Re: Libre
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 5.
Porte nawak. Les licences permissives comme les BSD, la licence Apache ou la LPRAB sont libres au sens de la FSF.
[^] # Re: Libre
Posté par ナイコ (site web personnel) . Évalué à 1.
...Pas comme ça que je vais avoir mon bac...
# De la récursivité
Posté par Sygne (site web personnel) . Évalué à 8.
Enfin une licence libre!
Mais la formulation de la licence peut remettre sa liberté en question:
Pour la LRL, suivre la license, est-ce suivre sa lettre ou son esprit? Si la licence doit se respecter elle-même, est-ce dire qu'elle reste identique à elle-même ou qu'elle se donne le droit de se changer?
Je propose donc la formulation suivante:
Mais est-ce que je respecte ta license en la modifiant?
[^] # Re: De la récursivité
Posté par saltimbanque (site web personnel) . Évalué à 3.
1 Placez la licence LRL sous WTFPL
2 Placez la lience WTFPL sous licence LRL.
3 Secouez ou Ctrl + R.
[^] # Re: De la récursivité
Posté par Gniarf . Évalué à 2.
un coup de chmod et zou
[^] # Re: De la récursivité
Posté par daeldir . Évalué à 2.
Tu respectes la licence en la modifiant, puisqu'elle te donne le droit de la modifier. La question se poserait plus si on avait une modification du genre :
Si la licence est respecté (puisqu'on a le droit de la modifier), l'esprit ne l'est plus tellement (on se retrouve avec le même débat quand à la liberté de cette licence que pour la BSD, qui permet à un travail libre de devenir propriétaire). L'esprit de la licence n'est plus non plus respecté si on enlève la récursion, comme dans le premier commentaire :
J'aime beaucoup ta formulation, cependant, qui lève l’ambiguïté.
Mais en relisant ta licence, je me rend compte que tu mets en avant l'un des cotés récursif de la licence (la licence est placé sous elle-même) – ce qui n'était pas clair avec ma formulation –, mais qu'un autre coté se retrouve, lui, gommé : pour respecter la licence, il faut respecter la licence.
Du coup, je ferais bien un mix des deux formulations, de la manière suivante :
Mais tu n'as pas précisé la licence de ton commentaire, je ne sais donc pas si je peux me permettre de réutiliser ton travail ⸮
P.S.: je me rend compte que j'ai oublié de donner la permission d'utiliser le travail (juste le copier, modifier et distribuer) dans les textes précédents. Même s'il suffit de changer la licence pour s'en donner le droit, la licence telle que présentée n'était du coup pas tout à fait libre (!).
[^] # Re: De la récursivité
Posté par Sygne (site web personnel) . Évalué à 1.
Tout à fait, mon avis étant que la récursivité du fait que pour respecter la licence il faut respecter la licence me semble superfétatoire, comme dit dans le premier commentaire, cela n'ajoute aucun contenu de sens.
Je trouve par ailleurs comme toi que la WTFPL manque d'élégance faute de s'appliquer à elle-même.
C'est donc la seule récursivité de la licence envers elle-même qu'il me semble important de souligner.
Et puis j'aime les choses épurées. La question me semble d'ailleurs fondamentalement esthétique. Si double récursivité il doit y avoir, il faut qu'elle soit doublement porteuse de sens, et qu'elle démultiplie l'élégance de ta licence. Je trouve que la double récursivité que tu propose alourdit ta licence plus qu'elle ne l'élève. En matière d'esthétique, les grands principes sont indépassables, en l'occurence ici le KISS.
Regarde par exemple Card Field de Robert Morris: la beauté de l'œuvre est immédiatement lisible: l'œuvre n'est composée que de sa propre référence à elle-même. Il se trouve que cette auto-référence est démultipliée par le fait qu'au sein de l'œuvre, les cartes se réfèrent les unes aux autres. La beauté est-elle démultipliée pour autant? Je ne crois pas. Je pense au contraire que la multiplication des auto-références ne fonctionne que parce qu'elle ne gène en rien à la lisibilité première de l'œuvre. Du reste, personne ne lit les cartes. Nous nous contentons d'admirer l'auto-suffisance de l'auto-référence pour trouver que cela est beau.
[^] # Re: De la récursivité
Posté par daeldir . Évalué à 1.
Après, comme dit dans le journal, cette licence est un appel à dérivés, menant à du n'importe quoi. Puisque ta formulation fonctionne, même sans reprendre tout mes éléments, elle est valable, et mérite le nom de LRL. Certes, l'inconvénient est qu'on ne sait plus, en lisant LRL, de quelle licence on parle. On sait juste que c'est une licence qui se réfère à elle même, et qui veut être libre [mais sans avoir le texte de la licence, on ne peut même plus en être sûr, la licence ayant pu être rendue propriétaire (ce qui nous montre l'importance de toujours fournir une copie de la licence, et de ne pas se contenter de se référer au nom)].
Quand à rester simple, c'est un but très noble. J'ai comme inconvénient d'aimer multiplier les mises en abîmes (puis j'ai vraiment du mal à rester simple, bien que j'aie compris la philosophie d'Unix, il me reste encore à savoir l'appliquer). Mais il me paraît difficile de faire mieux, dans cet objectif, que la version de BFG (euh, je la modifie pour rajouter le droit d'usage):
# Le gros avantage de cette licence
Posté par DLFP est mort . Évalué à 10.
…c'est quelle permet de bloquer un avocat dans une boucle infinie. Un avocat en moins c'est toujours ça de gagné !
DLFP >> PCInpact > Numerama >> LinuxFr.org
[^] # Re: Le gros avantage de cette licence
Posté par Sébastien Wilmet . Évalué à 10.
Il est important de faire de la récursivité terminale alors, sinon sa mémoire débordera trop rapidement, et l'avocat finira par segfaulter (et un avocat qui segfault, ça peut faire des dégâts !).
# Licence DWTFYWWI
Posté par Nasga . Évalué à 3.
Voici une licence que je trouve sympa (même si non récursive) :
[^] # Re: Licence DWTFYWWI
Posté par Gniarf . Évalué à 10.
We're no strangers to licensing
You know the rules and so do I
A full commitment is what I'm thinking of
You wouldn't get this from any other guy
I just wanna tell you how I'm feeling
Gotta make you understand
[^] # Re: Licence DWTFYWWI
Posté par superna (site web personnel) . Évalué à 2.
Je dirais que le soucis est le même, la licence ne dis rien sur la license elle-même !!
ça aurait dut être :
Le and/or this licence deviens primordial !
# OH SHI-
Posté par gnuzer (site web personnel) . Évalué à 10.
Yo dawg !
I herd you like floss, so we've put your floss license under a floss licence so you can enjoy freedom while you enjoy freedom. :)
...
We must go deeper...
# En s'éloignant (un peu) du troll
Posté par daeldir . Évalué à 3.
Et sinon, en omettant le caractère blagueur et inutile de la licence, je me posais la question sur la clause de non responsabilité. Elle est souvent très longue dans les licences logicielles. La proposition que j'ai faite tient-elle la route, ou est-ce que l'auteur d'un logiciel qui utilise cette clause plutôt que le célèbre « This software is provided “as is”[…] » risque d'avoir des problème en cas de pépin ?
Pour rappel :
>You admit that as all software sucks and this one is no exception, you can not take the author of the software responsible of you using it.
(les travaux que je vais placer sous cette licence ont peut de chance d'être utilisés pour des applications critiques, mais sait on jamais ;-) )
[^] # Re: En s'éloignant (un peu) du troll
Posté par Shuba . Évalué à 3.
Je suppose que les "warranty diclaimers" proviennent de la tendance à faire un procès pour n'importe quoi aux USA, et essaient donc de se prémunir contre toute éventualité. Par exemple, c'est probablement écrit en lettres capitales pour qu'on ne puisse pas dire qu'on n'y a pas vu.
Conclusion : si tu tombes sur un mec au USA qui s'est mis en tête de te faire un procès pour gagner du fric, t'es pas forcément à l'abri.
# Pas libre
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 1.
Ta version avec clause de non-responsabilité n'est pas libre parce qu'elle dicte à l'utilisateur une opinion particulière : en l'occurrence, que tous les logiciels craignent.
[^] # Re: Pas libre
Posté par daeldir . Évalué à 1.
D'accord. Ça répond en partie à ma question juste au dessus, donc. Il me faut une formulation qui reste simple (oui, j'ai dit plus haut que j'aimais bien compliquer, mais mes complications restent simple ⸮). Avec un truc comme ça, ça irais ?
La version « pas libre » m'était venu comme ça (j'ai un peu lu la mailing list de suckless.org, ça laisse des traces ;-) ). Je ne suis pas plus que ça accroché au coté un peu familier de la formulation, ma licence basant son humour plus sur le fonctionnement que sur la formulation (je laisse ce mérite à la WTFPL).
Voilà la licence que je retiendrais, en tenant compte de vos remarques :
La troisième clause étant optionnelle (pas forcément utile pour une musique ou un dessin…).
[^] # Re: Pas libre
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 2.
Peu importe à vrai dire, on peut faire dans le familier sans imposer une opinion à l'utilisateur. Par exemple, dire « comme tous les logiciels craignent, vous êtes seul responsable… » au lieu de « vous reconnaissez que tous les logiciels craignent, donc vous êtres seul responsable… ».
Ceci étant, je trouve ta formulation bizarre :
La première condition n'en est pas une, c'est une information, par ailleurs déjà donnée dans le titre de la licence, donc inutile.
[^] # Re: Pas libre
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 1.
La quatrième condition est inutile également, elle est déjà exprimée dans la phrase qui précède. D'ailleurs le travail licencié et la licence sont sous LRL, or tu ne mentionnes comme condition que le fait que la licence est sous LRL.
Bref, moi je dirais plutôt :
[^] # Re: Pas libre
Posté par daeldir . Évalué à 1.
D'accord, mon mélange était maladroit. Par contre, la quatrième condition n'est pas inutile. Elle l'était avec cette phrase :
Mais elle ne l'est plus avec cette phrase :
La licence n'étant plus libre de modification, il faut le préciser pour qu'elle le redevienne.
J'aime beaucoup la manière dont Sygne l'avait formulé, et c'est pour ça que je l'ai repris. Je vais maintenant essayer de remettre mon cerveau sur
[on]
, et tenter de reprendre le meilleurs des différentes propositions de manière cohérente :La première clause pouvant être virée (je la rajoute parce que c'est plus facile de s'imaginer le texte sans ça qu'avec).
[^] # Re: Pas libre
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 2.
Ah, en effet, je n'avais pas vu ce changement subtil. Curieusement, je préférais l'ancienne formulation.
Pour la clause de responsabilité, je viens de me rendre compte qu'elle devrait être reformulée. Le fait d'être seul responsable n'est pas une condition, c'est un fait (vrai ou faux, peu importe, c'est une affirmation, un prédicate). Il me semblerait plus logique d'écrire :
En revanche, je ne suis pas sûr de l'exactitude de cette formulation en anglais. En particulier, l'utilisation du verbe to agree** — j'utiliserais *reconnaître en français —, et l'utilisation du mot responsible en tant que substantif.
[^] # Re: Pas libre
Posté par daeldir . Évalué à 1.
En fait, j'ai modifié un peu la phrase d'introduction (cerveau remis en marche, même lent, ça aide). On n'a plus « […]under the following conditions[…] » mais « […]as long as[…] ». Le fait que ce soit un prédicat et non une condition n'est donc plus un problème.
La clause devient, en français :
Au lieu de ce que tu proposes :
Dans le second cas, il peut reconnaître être responsable et ne pas l'être. Dans le premier cas, s'il cesse d'être responsable, il est en rupture de contrat (sauf si c'est considéré comme une clause abusive). En y réfléchissant, ma formulation est contraignante mais « plus sûre ». La deuxième laisse la liberté d'être irresponsable tout en reconnaissant qu'on devrait l'être.
Quoi qu'il en soit, c'est de la sodomie de drosophile. Mais ça l'était avant même que les gens commencent à répondre ;-)
Finalement, je préfère ta version. Plus libre.
# Dissuasion
Posté par Michaël (site web personnel) . Évalué à 5.
Les services juridiques de l'INRIA, du CEA et du CNRS rappellent que les clauses de non garantie sont invalides en droit français[*]. Concrètement cela signifie que la clause est nulle et que le droit général s'applique, ici probablement le code de la consommation. Ça et quelques autres points sont expliqués dans la FAQ conscacrée aux licences de la famille CeCILL:
http://www.cecill.info/faq.fr.html#gpl
[*] Sauf entre professionnels.
[^] # Re: Dissuasion
Posté par daeldir . Évalué à 3.
Je suis vraiment content d'avoir posté ce journal. J'ai ainsi eu droit à de l'humour DLPFien, un poème, des améliorations de ma licence, et, dans ce commentaire, une problématique très intéressante que je n'avais jamais croisé lors des débats/trolls sur les licences précédents.
Je pense que la clause « Vous êtes seul responsable de votre usage du logiciel » est tout aussi inutile en cas d'accident, n'est ce pas ?
D'un autre coté, comment se protéger quand on sait que notre logiciel n'est pas parfait, n'a pas vocation a l'être, et ne devrait pas être utilisé pour des applications critiques ? On peut interdire explicitement cet usage dans la licence, mais de ce fait elle devient non libre. On peut dire qu'on se dégage de toute responsabilité, mais ce n'est pas valable au moins en droit français (ça ne coûte rien de la laisser pour les pays où elle est valable, mais quand même, c'est bof bof…).
La lecture de l'article L.131-3 est encore plus décourageante. D'après cet article, la licence entière est nulle (obligation d'établir des limitations à la cession des droits). C'est pour ça qu'il existe des licences comme la CeCILL, la Licence Art Libre et la CC0, mais toutes ont des textes compliqués (vraiment compliqués, la dernière proposition de mon poste initial, c'est de la gnognotte à coté).
Wikipédia le dit bien ici :
Mais je me pose une question (tout en m'éloignant du sujet du journal) : si on distribue une œuvre originale de manière anonyme, en précisant explicitement notre volonté de mettre cette œuvre dans le domaine public, peut on vraiment l'empêcher ? Le premier à proclamer la paternité de l'œuvre peut « voler » l'œuvre ? L'œuvre accède quand même au domaine public, 70 ans après sa publication ? Elle n'y accède jamais, la mort de l'auteur ne pouvant être constatée ?
« Est-ce que je ne chercherais pas à baiser le système…? »
[^] # Re: Dissuasion
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 3.
Disons que si quelqu'un fait usage de droits qu'on peut attendre sur une œuvre dans le domaine public, et que tu portes plainte, je pense que tu seras rapidement débouté pour mauvaise foi.
Exact, c'est le problème dit des œuvres orphelines.
Mon avis, ce serait plutôt que c'est le système qui cherche à te baiser…
[^] # Re: Dissuasion
Posté par Michaël (site web personnel) . Évalué à 2.
Ce ne devrait pas être une découverte que le droit, ce n'est pas facile surtout quand, comme moi et beaucoup d'autres, on n'y connaît rien.
Ceci dit, je crois que l'emploi du terme professionnel est plus ou moins large, et on m'a parfois expliqué que la vente forcée des systèmes MS sur les PCs était tolérée car le reste concerne les professionnels: ainsi avoir un système libre, par exemple, serait un signe de profesionnalisme.
Mais les laboratoires de recherche français prèfèrent ne pas laisser planer de doute sur la question. N'ayant rien trouvé de mieux, je publie tous mes logiciels sous licence CeCILL. Peut-être qu'établir des licences type (comme il existe des contrats d'embauche type) pourrait entrer dans la compétence de notre beau secrétariat à l'économie numérique: on aurait alors des textes de référence bien reconnus par les tribunaux français.
[^] # Re: Dissuasion
Posté par barmic . Évalué à 3.
C'est marrant parce que je crois me souvenir que c'est ce que reprochait la FSF au CECILL.
Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)
[^] # Re: Dissuasion
Posté par Michaël (site web personnel) . Évalué à 2.
Tu as raison, il semble que ce soit la clause de garantie qui fait tiquer la FSF sur ces licenses et les décide à ne pas les considérer comme des licences libre de première catégorie. Peut-être qu'ils ont une vision trop américaine de la question?
[^] # Re: Dissuasion
Posté par lasher . Évalué à 3.
Qu'est-ce que tu appelles "de première catégorie?" Parce que pour le coup, la CECILL est définitivement libre, et reconnue par la FSF.
[^] # Re: Dissuasion
Posté par Michaël (site web personnel) . Évalué à 2.
Je ne me rappelle pas de l'expression exacte, mais il me semble que la FSF tient à jour une liste de licences qu'elle reconnaît comme libres, et avait à une époque (disons il y a 4-5 ans) une liste de licences «presque libres» (qui attendent par exemple d'être examinées par leur experts juridiques) qu'elle ne reconnaît pas comme libres. Selon mes dernières (très vielles) informations la CeCILL n'était pas considérée comme une licence libre par la FSF.
Je suis très heureux que cela ait changé!
[^] # Re: Dissuasion
Posté par Frédéric Perrin (site web personnel) . Évalué à 3.
Droit depuis la bouche du cheval, comme ils disent de l'autre côté de la Manche :
À part cet avertissement, et un commentaire sur le vocabulaire utilisé, la FSF ne conseille pas d'éviter cette licence pour un nouveau programme, ni de pousser l'auteur d'un programme existant à changer les termes.
# Et sans rien ?
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 3.
Question : quid d'un logiciel fournit sans aucune licence ? Que se passe-t-il ? Pourquoi devons-nous le placer sous licence absolument ?
Parce que en fait je me demandais justement si la licence libre ultime serait qu'il n'y a pas de licence.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Et sans rien ?
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 10.
L'auteur ne t'autorisant à rien explicitement, tout t'est interdit. Lire le code, le copier, l'exécuter, le modifier, tu n'as le droit de rien faire.
Le droit d'auteur est un domaine très particulier du droit romano-germanique où tout ce qui n'est pas explicitement autorisé est interdit.
# français
Posté par bed415 . Évalué à 4.
s/quand au travail/quant au travail/
# Autre licence : LLA
Posté par BFG . Évalué à 3.
Je vous propose une licence similaire, la LLA : Licence Libre Arbitre.
[^] # Re: Autre licence : LLA
Posté par BFG . Évalué à 1.
À force d'hésiter sur la tournure de la licence et de la modifier, ça devait arriver : le résultat n'est même pas français. Je vous incite à remplacer "si" par "que" dans la licence, mais uniquement si vous pensez que ce serait mieux de le faire.
[^] # Re: Autre licence : LLA
Posté par BFG . Évalué à 8.
[^] # Re: Autre licence : LLA
Posté par daeldir . Évalué à 2.
Celle là elle est vraiment bien ! Surtout en ces temps d'HADŒPI et de DRM…
Bon, sauf qu'avant de respecter les termes de la licence, il faut désobéir au droit d'auteur, puisqu'on n'a de base rien le droit de faire, à moins d'avoir déjà fait quelque chose avec…
[^] # Re: Autre licence : LLA
Posté par BFG . Évalué à 1.
Peut-être en rajoutant "si vous avez lu cette licence" (d'ailleurs j'ai oublié d'appliquer les autorisations à la licence), pour montrer à la personne qu'elle a déjà peut-être violé quelque chose rien qu'en ouvrant le fichier de licence. C'est un peu dans le genre des signatures d'email qui disent "ne lisez pas ce texte s'il ne vous est pas adressé", alors que la signature est placée à la fin...
[^] # Re: Autre licence : LLA
Posté par barmic . Évalué à 8.
Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)
[^] # Re: Autre licence : LLA
Posté par Sébastien B. . Évalué à 10.
Dommage, c'est plus libre.
[^] # Re: Autre licence : LLA
Posté par Michaël (site web personnel) . Évalué à 7.
Licence IV
Si vous rencontrez un problème lors de l'utilisation de ce logiciel, parlons en calmement autour d'un verre.
[^] # Re: Autre licence : LLA
Posté par small_duck (site web personnel) . Évalué à 3.
Ne pas oublier la variation pour le cinéma de la licence du CNRS:
CeCILL-B 2000.
# CeCILL
Posté par vida18 . Évalué à 2.
En France, on a la licence CeCILL et ses dérivés mais elles restent assez méconnus. La licence CeCILL est quasi identique à la GPL sauf qu'elle doit respecté le droit français, idem avec la CeCILL-C (C pour composants) qui elle se veut une copie de la LGPL et la CeCILL-B, une copie de la BSD.
[^] # Re: CeCILL
Posté par Michaël (site web personnel) . Évalué à 3.
On en a déjà discuté dans ce fil:
https://linuxfr.org/users/daeldir/journaux/la-wtfpl-nest-pas-libre#comment-1244569
[^] # Re: CeCILL
Posté par aedrin . Évalué à 3.
En France, on n'a pas de pétrole, mais on a des licences !
# Licence Anarchie
Posté par psychoslave__ (site web personnel) . Évalué à 6.
Vous remarquerez comment la tournure de la phrase crée un paradoxe d’auto-référence semblable au paradoxe du menteur. Ainsi si vous respectez la licence vous obéissez à l'injonction qu'elle formule de n'obéir à rien ni personne, mais si vous ne la respectez pas alors vous obéirez à quelqu'un ou quelque chose d'autre.
De plus il y a paradoxe par la référence à soi. Faire ce que l'on veut, n'est-ce pas obéir à soi-même ? Et n'est-on pas constamment tenté d'obéir au dictat du soi (qu'on peut lui même soupçonné d'être déterminé par d'autres choses, voir d'avoir été sciemment modelé, manipulé, pour agir ainsi) ?
Bien entendu on peut employer un vocabulaire plus fleuri, par exemple :
Bon je ne suis pas sûr que cela soit valable légalement, mais comme les lois sont liberticides et que l'objet et de faire une licence la plus permissive possible, il faut bien passer outre.
[^] # Re: Licence Anarchie si tu veux mais pas sur la table
Posté par dovik (site web personnel) . Évalué à 4.
Faudrait voir à pas passer pour un malpoli non plus.
Je propose donc une variante :
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