Journal 8 ans de projets libres : bilan et idées

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nov.
2018

Sommaire

Je reprends cette année mon rituel qui consiste à partager ce que j'ai appris en participant à un projet libre. J'ai sauté l'année dernière faute d'inspiration. Pour cette fois-ci, je voudrais discuter de comment j'ai encore passé deux ans à développer du logiciel libre dans un cadre professionnelle (autrement dit, payé pour ça). Dans un deuxième temps je vais sortir du cadre du bilan pour partager mes doutes et mes craintes sur la situation actuelle du logiciel libre. Et oui il y aura un peu de pessimisme dans ce bilan pour changer. Je terminerai sur les petits projets que j'ai démarrés pour le fun et sur des idées que j'aimerais développer.

Bilans précédents : 1, 2, 3, 4, 5, 6

Ce que j'ai fait cette année

J'ai principalement travaillé sur le projet d'entreprise CGWire. Son activité consiste à fournir des logiciels pour faciliter la production de films d'animation. Pour commencer nous développons un outil de gestion de production. L'idée est de distribuer des solutions communes et libres à cette industrie. De cette manière ils pourront se concentrer au démarrage sur l'artistique plutôt que sur de la technique.

En effet aujourd'hui, seules des solutions propriétaires complexes et coûteuses existent. Résultat chaque studio a tendance à les utiliser ou développer en interne quelque chose de similaire. D'où l'idée de leur proposer un outil simple et efficace sous licence libre sur lequel ils peuvent se baser avant de se lancer dans des grands développements ou investissements.

Au delà du code publié, ce projet a été l'occasion de monter une communauté. J'ai pu réunir ainsi dans un groupe de discussion Slack une centaine de personnes spécialisées dans les pipelines de fabrications de films d'animation. Le point de départ qui m'a permis de monter ce groupe de discussion est clairement le logiciel libre. En effet beaucoup sont venus pour parler technique et code. C'est un outil qui se prête bien à la rencontre des gens et à l'échange de connaissances.

Au niveau de mon setup de développement, j'ai remis à jour ma liste de plugins vim, mais en dehors de ça je n'ai pas changé grand chose. J'utilise toujours terminator comme terminal et zsh comme shell. Pour le clavier, je me suis habitué à la disposition bépo. J'ai retrouvé une vitesse de frappe normale (55 mots par minutes). Par contre, j'ai du mal à taper en azerty désormais. Ce qui m'inquiète parfois.
Dans le mème style, je suis aussi passé à une souris verticale. La prise en main se fait assez vite et on sent moins de tension dans le bras rapidement.

Du point de vue technos, j'ai beaucoup fait de Python (Flask en framework) pour développer l'API du logiciel de CGWire. J'ai aussi fait pas mal de Javascript (Vue en framework). J'ai développé seul avec des mises en production fréquentes. J'ai un peu utilisé Ansible pour les déploiements. J'ai aussi eu l'occasion de jouer avec la CI de Gitlab qui m'a bien plu.

A propos du code, côté serveur j'ai fait les choses à peu près bien pour le temps imparti et mes conditions de code (le montage de la société en parallèle prend pas mal d'énergie). L'approche TDD était salvatrice pour le développement d'une API. Je ne me vois plus en développer une sérieusement sans cette pratique.
Pour le frontend, j'ai écrit peu de tests et je le regrette déjà. J'ai toujours du mal à mettre un bon environnement de tests pour le frontend, j'ai donc procrastiné dessus et aujourd'hui j'ai du retard.

En veille technologique, j'ai rejoué avec Go que je vois de plus en plus comme le Python du compilé. J'ai découvert Rust dont le compilateur m'a bien plu. Il pousse notamment à bien penser l'utilisation de ses variables. J'ai pu goûter à Ruby on Rails. C'est propre mais ça ne m'a pas emballé (rien de rationnel derrière cette impression). Aujourd'hui je regarde Elixir et son framework Phoenix. Il est encore trop tôt pour avoir un avis mais je suis attiré par l'aspect fonctionnel et compilé.

Voilà pour mes activités. Maintenant enchaînons sur un constat que j'ai fait avec cette nouvelle expérience entrepreneuriale et qui pourra vous être utile !

Négociation
Photo par Hexagram

La tension du marché comme pouvoir de négociation sur l'ouverture des sources

Cela va donc bientôt faire 7 ans que je fais du logicel libre à temps plein. Lorsque je travaillais pour Cozy Cloud, cela était possible grâce à des financements d'organismes dédiés (Pôle Emploi, BPI et fonds d'investissement) et de nos clients. Avec CGWire, l'ensemble des développements ont été financés par des studios utilisateurs. C'est une évolution intéressante car elle rend ma démarche plus viable à long terme.

Dans le secteur de l'animation, il est difficile de trouver des développeurs. Les problématiques attirent moins (tous les développements se font à petite échelle) et les studios n'ont pas les moyens de s'aligner sur les salaires des entreprises web. Grâce à cette situation, j'ai pu négocier avec eux de financer la solution que je développais à condition de la publier sous licence AGPL. De cette manière, ils profitent de mon expertise technique (un diplôme universitaire et 13 ans d'expérience) et peuvent garder la main sur la solution si besoin. En échange je peux faire avancer le projet. Comme plusieurs studios s'y mettent, cela favorise aussi la collaboration. De cette manière, j'ai réussi à faire en sorte que cinq studios contribuent sous forme de sponsoring et retours utilisateurs.

Tout ça pour dire que cela m'a amené à une idée. Comme, aujourd'hui il est difficile de recruter un bon développeur, les salaires montent en conséquence. Or beaucoup de développeurs ne font pas du salaire leur priorité. Plutôt que de demander un salaire élevé, ne serait-il pas intéressant de négocier que le logiciel développé soit publié sous licence libre sur une plateforme comme Github ou Gitlab ? Ou même carrément d'exiger l'ouverture du code sans autre concession sur le salaire ? Est-ce que cela pourrait contribuer à faire avancer la quantité de code libre disponible ? à faire bouger les lignes ? je suis curieux d'avoir votre avis.

L'autre effet intéressant est ce que cela inspire. D'autres employés de studios ont publié du code. Déjà trois studios ont proposé des projets libres : Kabaret un framework d'application Qt métier, JeanpaulStart un lanceur d'applications / batches, ou ThonSide une console Python pour Qt.

En résumé, les développeurs sont en position de force sur les employeurs. N'est-ce pas là un levier à exploiter pour produire plus de sources libres ? N'est-ce pas le temps d'initier d'autres industries au code ouvert ?

Désillusion
Photo par Rubén P.

Les désillusions

J'ai fait quelques constats qui m'ennuient alors je les partage ici. Je n'aime pas parler d'un problème sans proposer une piste de solution mais pour cette année je fais exception.

1. La structure pour supporter un projet libre

Il semble difficile de faire un logiciel libre dominant sans entreprise derrière. On a quelques exceptions comme Krita, Mastodon ou Firefox. Mais globalement j'ai l'impression que les logiciels libres qui deviennent important ont une entreprise derrière pour les pousser. Est-il possible dans le contexte actuel de monter un projet utilisé massivement sans une structure à but lucratif ?

2. Les critiques de l'auto-hébergement et de la décentralisation en général

J'ai vu de nombreux tweets passés disant que s'auto-héberger c'était mal et que c'était criminel de le conseiller. Je comprends que cette pratique a ses limites et qu'il faut en parler, mais j'ai l'impression que ça tourne à l'auto-flagellation. J'ai vu un phénomène similaire sur la chaîne de bloc ou plus récemment sur le projet SOLID. Pourtant ces technos ont le potentiel de nous sortir du tout cloud.

Même si l'un pose des soucis de sécurité, que l'autre pose des problèmes écologiques ou spéculatifs, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée de les fustiger et de s'arrêter là à cause de ces défauts. En effet on ne croule pas sous les alternatives. Si aux début du web on s'en était arrêté à ses limites, on n'aurait rien aujourd'hui.

3. l'avènement du cloud

Il faut bien l'admettre, le cloud (autrement dit les fermes de serveurs détenues par quelques groupes privés que tout le monde loue pour déployer ses applications et stocker ses données) devient le standard pour faire un nouvel outil. A l'usage c'est bien pratique et je suis le premier à en abuser. Mais ça pose plusieurs soucis :

  • Toutes les données personnelles ou industrielles sont captées par quelques groupes privés (par des groupes non élus et sur lequel nous n'avons pas d'emprise)
  • La quasi totalité des applications (web ou mobile) sont en code fermé malgré le fait qu'elles utilisent beaucoup de bibliothèques libres
  • Ce phénomène s'étend au mobile où la plupart des applications sont propriétaires (et produites en quantité astronomiques).

4. La difficulté à protéger sa vie privée

Sur le plan perso, les deux dernières années ont été un peu difficiles. J'ai donc complètement laissé tombé l'idée de protéger ma vie privée depuis. Vous allez me dire que je suis idiot et que c'est mal. Ce n'est pas faux et je ne suis pas venu chercher une rédemption. Mais ce qui m'embête, c'est qu'un convaincu comme moi a du mal à se protéger. Alors comment sensibiliser et motiver des gens pour qui ces questions comptent peu voir pas du tout ? En forçant le trait, quand on a déjà du mal à boucler la fin de mois ou qu'on souffre d'une maladie lourde a-t-on encore l'énergie de défendre ses données ?

Bon voilà j'espère n'avoir pas été trop pessimiste mais j'avais besoin de mettre ça sur la table. Pour tempérer, on voit plein de belles initiatives naître régulièrement comme les projets Eelo ou SOLID. D'autres outils comme Mastodon ou Nextcloud rencontre de plus en plus de succès. Tout n'est pas noir.

Logo contributions

Projets et contribution

Je contribue peu aux projets des autres mais j'ai quand même pu travailler sur deux d'entre eux : OpenFoodFacts à travers un client Python et Diaspora à travers son API. Je me suis rendu compte que réaliser le code, le proposer, le faire accepter et le voir utilisé, prend vraiment beaucoup de temps. Cela nécessite de la patience. Au début j'étais enthousiaste mais au bout d'un moment j'en ai eu marre. Heureusement pour les deux, j'ai pu passer le relais.

OpenFoodFacts

J'ai travaillé sur un client Python pour l'API openfoodfacts. Il semblerait qu'il soit utilisé par des équipes scientifiques aujourd'hui. Pour déléguer la responsabilité du repo, étant mainteneur, j'ai utilisé la technique d'Hintjens consistant à rapidement accepter les contributions. Cela m'a permis de motiver un nouvel arrivant et de nommer ce contributeur actif comme mainteneur.

Diaspora

Pour Diaspora, je n'ai pas réussi à convaincre les mainteneurs de prendre mon code. Mais maintenir la Pull Request en vie, en ajoutant du code de temps en temps, a motivé un nouveau contributeur pour prendre le relais. C'est assez bizarre de prendre ses Pull Requests sur ma branche mais j'espère que ça aboutira. Cela a pris tout de même plus d'un an.

Player 3D

Dans le cadre de CGWire j'ai du faire un visualiseur de modèle 3D. J'ai pu l'extraire pour en faire un projet à part. C'était assez fun mais en dehors de la découverte de Three.js je n'ai rien appris de particulier.

Code en Espéranto

Je n'ai toujours pas eu la motivation de m'y mettre. Je n'aborderais donc plus le sujet à moins d'avoir un bout de code significatif à montrer.

Communauté serveur personnel

Sur mon temps libre j'ai commencé à travailler sur des projets expérimentaux autour du serveur personnel. Ce qui a aboutit à trois premiers repos :

  • Awesome Personal Server : une liste de logiciels et hardware utiles au serveur personnel.
  • Personal Server Checker : un outil en ligne de commande qui audite les grandes lignes de la sécurité de votre serveur.
  • Default Stack : une configuration Docker Compose de base pour développer ses applications webs perso ou pour en déployer des existantes.

Les autres projets sur lesquels j'aimerais prototyper des choses dans ce cadre sont :

  • Une base de données personnelle : une API (en Elixir) pour stocker des données personnelles avec une optique quantified-self. L'idée serait de stocker les données de tracking dans InfluxDB pour les observer ensuite via Grafana.
  • Un application web d'agenda personnel basique et facile à utiliser (Vue + ?).
  • Un joli site web informatif ou les gens pourraient publier leur configuration matérielle et logicielle.

Mon but est aussi de monter une communauté autour de cette thématique afin de faciliter et développer cette pratique. En effet le serveur perso permet de nous augmenter en tant qu'être humain tout en respectant notre libre arbitre et notre vie privée. Il y a forcément d'autres gens que moi que ça intéresse. Le compte Personal Server Community est donc ouvert à toute personne qui veut publier un projet lié à ce thème. Il suffit de me demander pour l'ajouter.

Je pense progresser doucement. Je me laisse donc du temps, beaucoup de temps pour avancer dessus. Ca sera mon passe temps préféré et je vous tiendrai au courant de mes progrès. Si certains sont intéressés pour participer, ils sont les bienvenus. Pour le moment le point de discussion central sur ce sujet est l'organisation Gitlab. Vous y êtes les bienvenus !

La suite

Cette année j'ai appris qu'on pouvait vivre d'un logiciel libre, que ce n'est pas toujours évident de croire dans la cause et que les contributions prennent beaucoup plus de temps qu'on imagine. J'ai aussi toujours la sensation de progresser en informatique à travers le logiciel libre même si les résultats m'apparaissent moins clairement qu'au début.

Pour la suite je vais concentrer mes efforts sur CGWire. En parallèle je continuerai à mon rythme mes explorations sur le serveur perso. A travers ces deux activités, j'espère découvrir et apprendre suffisamment de choses pour les partager avec vous l'année prochaine !

  • # BÉPO et AZERTY

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

    Pour le clavier, je me suis habitué à la disposition bépo. J'ai retrouvé une vitesse de frappe normale (55 mots par minutes). Par contre, j'ai du mal à taper en azerty désormais. Ce qui m'inquiète parfois.

    Depuis que je tape en bépo, j'ai aussi du mal avec azerty. Je m'en étais inquiété à l'époque et les témoignages que j'avais eu en ce sens étaient d'accord pour dire que :

    1. C'est normal.
    2. Si tu tapes assez souvent en azerty (ce qui n'est pas mon cas), tu reviens assez vite à la vitesse que tu avais avant.

    La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: BÉPO et AZERTY

      Posté par  . Évalué à 6.

      Idem, je suis en BÉPO depuis plusieurs années, et j'ai la même vitesse qu'en azerty les jours de grande forme, mais avec bien plus de confort. Les blocages sont normaux et fréquents au début, mais ensuite c'est comme maîtriser une nouvelle langue : on n'oublie pas l'autre pour autant. Un jour on devient bilingue AZERTY / BÉPO sans même s'en rendre compte

      • [^] # Re: BÉPO et AZERTY

        Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 13 novembre 2018 à 12:04.

        Moi je résiste pas à installer rapidement le driver bépo quand je suis sur une autre machine plus de quelques minutes ! Donc Azerty, je suis obligé de regarder le clavier (alors que je le connaissait très bien, avant).

    • [^] # Re: BÉPO et AZERTY

      Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 13 novembre 2018 à 15:10.

      Dans mon cas, je ne tape en bépo que sur mon TypeMatrix, donc je n'ai jamais de confusion.

    • [^] # Re: BÉPO et AZERTY

      Posté par  . Évalué à 3.

      Du coup, vous conseillez plutôt de changer totalement d'azerty vers bépo, garder un peu les deux ?
      J'ai un typematrix que je souhaiterais utiliser au boulot et rester en azerty à la maison.
      Je me vois mal arrêter l'azerty car j'en suis entouré et j'ai peu de trop perdre.
      Merci.

  • # Quelques objections et question

    Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 13 novembre 2018 à 11:33.

    Les quelques objections

    Je partage le constat pour les points 2 et 3 de tes désillusions. Mais, tout de même, j'ai des réserves sur le reste.

    1. La structure pour supporter un projet libre

    Il semble difficile de faire un logiciel libre dominant sans entreprise derrière. On a quelques exceptions comme Krita, Mastodon ou Firefox. Mais globalement j'ai l'impression que les logiciels libres qui deviennent important ont une entreprise derrière pour les pousser. Est-il possible dans le contexte actuel de monter un projet utilisé massivement sans une structure à but lucratif ?

    Tu oublies le noyau Linux et certains BSD qui sont formellement soutenus par leur fondation respective. Même si une grande partie des contributions proviennent des développeurs employés par les multinationales, Linux reste un exemple réussi d'un projet logiciel d'envergure supervisé par une structure à but non lucrative.

    4. La difficulté à protéger sa vie privée

    Sur le plan perso, les deux dernières années ont été un peu difficiles. J'ai donc complètement laissé tombé l'idée de protéger ma vie privée depuis. Vous allez me dire que je suis idiot et que c'est mal. Ce n'est pas faux et je ne suis pas venu chercher une rédemption. Mais ce qui m'embête, c'est qu'un convaincu comme moi a du mal à se protéger. Alors comment sensibiliser et motiver des gens pour qui ces questions comptent peu voir pas du tout ? En forçant le trait, quand on a déjà du mal à boucler la fin de mois ou qu'on souffre d'une maladie lourde a-t-on encore l'énergie de défendre ses données ?

    Bon voilà j'espère n'avoir pas été trop pessimiste mais j'avais besoin de mettre ça sur la table. Pour tempérer, on voit plein de belles initiatives naître régulièrement comme les projets Eelo ou SOLID. D'autres outils comme Mastodon ou Nextcloud rencontre de plus en plus de succès. Tout n'est pas noir.

    Si tu veux avoir un document de référence (enfin, selon un certain point de vue), pourquoi pas montrer à tes proches le dernier dossier du Canard Enchaîné qui traite du problème de la vie privée ? Pour avoir parcouru les premières pages, je trouve qu'il y a un bon effort de pédagogie avec sélection d'anecdotes croustillantes et dessins amusants (survoler l'article sur le partage des données médicales en particulier serait bien dommage ;-) ). Il y a quelques astuces pratiques en prime qui sont mentionnés pour limiter les dégâts.

    Une question concernant ton projet de serveur personnel

    Pourquoi ne pas contribuer aux projets d'auto-hébergement déjà existants comme Yunohost ? Est-ce que ton projet résout un manque qui n'est pas pris en compte par les autres ?

    • [^] # Re: Quelques objections et question

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Bien vu pour le noyau Linux. C'est un autre modèle qui marche bien.

      Mon projet ne s'oppose pas à Yunohost. L'idée est de réunir une communauté de gens ayant un serveur perso avec Yunohost dessus ou non. Je développe d'autres tools liées à ces thématiques mais qui ne font pas de déploiement faciles (contrairement à Yunohost). Je te laisse regarder.

      • [^] # Re: Quelques objections et question

        Posté par  . Évalué à 0.

        Ah merci! :)

        Je n'avais pas en effet vu ce README au moment de l'édition de mon commentaire. Ce qui me rassure concernant le fond de ta démarche.

        À terme, mon avis serait de faire migrer les contributions de la communauté sur un Wiki pour pouvoir faire participer les utilisateurs non-techniques. Comme ça, tu aurais plus de chance de pouvoir rassembler un large public et de pouvoir inverser les tendances à la centralisation.

  • # Négocier le libre

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

    Ben oui, évidemment, contribuer à du logiciel libre ça fait partie des points de discussion avec mon employeur, et ça passe avant le salaire (qui est déjà suffisant à mon goût).

    Et ça marche. L'entreprise qui m'emploie sponsorise le capitole du libre, j'ai pu commencer à publier les sources de certains outils (des dissecteurs wireshark, par exemple) avec l'accord du client pour lequel ils ont été réalisés. La prochaine étape c'est de négocier du temps dédié aux logiciels libre. S'il y a des choses à faire pour un projet en cours dans l'entreprise, ça sera compté dans ce cadre, sinon, j'irai contribuer à des projets de mon choix. Et on a encore d'autres idées en cours de discussion.

    Par contre, je suppose que j'ai la chance d'avoir un employeur assez réceptif aux avantages du logiciel libre, et quatre ou cinq collègues impliqués pour faire avancer les choses. Je suppose que ce n'est pas le cas partout.

    • [^] # Re: Négocier le libre

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Oui on est pas obligé de rentrer dans un rapport de force. Des fois il suffit juste de demander.

      Dans le même style, mon frère me racontait une anecdote :

      • Un collègue : Hey pourquoi tu as une meilleur machine que moi ?
      • Lui : Tu as répondu quoi quand on t'a demandé ce que tu voulais ?
      • Le collègue : un i5 et un 24 pouces
      • Lui : Ba moi j'ai répondu un i7 et un 30 pouces (les configurations sont fictives)
  • # A propos des désillusions

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Salut Gelnior :)

    Tout l'article est intéressant, mais je m’intéresse particulièrement aux désillusions.

    1. La structure pour supporter un projet libre

    Il semble difficile de faire un logiciel libre dominant sans entreprise derrière. On a quelques exceptions comme Krita, Mastodon ou Firefox. Mais globalement j'ai l'impression que les logiciels libres qui deviennent important ont une entreprise derrière pour les pousser. Est-il possible dans le contexte actuel de monter un projet utilisé massivement sans une structure à but lucratif ?

    Je pense que tout dépend de ton public, mais clairement si ton objectif c'est d'être « utilisé massivement », il va te falloir du pognon.
    Non seulement en amont, pour t'assurer que le(s) dev(s) ne lâchent pas l'affaire parce qu'ils doivent remplir leur frigo (c'est quand même notre lot à tous).
    Mais aussi pendant la prod, pour payer des designers (je ne reviendrais pas sur le troll « faut-il avoir des designers ? et comment les rétribuer ? »).
    Et évidemment en aval : maintenance, communication, support, etc.

    Ca coûte vite un pognon de dingue, comme dirait l'autre.

    Si je prends le cas de PeerTube (que je connais bien, puisque c'est nous qui l'éditons), beaucoup de gens pensent qu'il suffit de payer le dev et que ça suffit. Si on se limite à ça, évidemment, on peut dire que le dev a fait, à 95% seul, une alternative à YouTube, et que ça a coûté, en gros 50K€.
    Mais c'est oublier tout le travail autour d'une bonne dizaine de personnes au moins :
    - communication (communiqués de presse, interviews, conférences, stands, etc), payé sur du temps salarié et bénévole Framasoft (coucou Pouhiou et le comité communication de Frama !)
    - documentation du projet, participation aux issues, propositions de PR, participation aux débats sur les choix de dév, etc (bénévole, coucou RigelK !)
    - support sur PeerTube interne à Frama (= tous les gens qui ne savent/peuvent utiliser GitHub, et il y en a !) : géré par Framasoft, sur du temps salarié (coucou SpF !)
    - création d'une campagne de crowdfunding - et oui, pour avoir des sous, il faut souvent en dépenser :-/ - avec tout ce que ça entraine derriere (coucou pyg, pouhiou, le ComComm de Frama, et j'y ajoute Jehan et Aryeom pour la vidéo de présentation de PeerTube)
    - création d'une instance Framatube, et mise en place de VM + instances PeerTube pour les "copains" (type datagueule/thinkerview & co, parce qu'il fallait bien avoir des "poids lourds" pour commencer). Plus la maintenance de ces VM. (coucou Framasky)
    - création d'un site web présentant le projet, multilingue, avec tout ce qui tourne autour (MAJ, maintenance, etc). (coucou les tech Frama : tcit, JosephK, Framasky)
    - toute la gestion administrative liée au fait d'embaucher une personne dans une structure (coucou AnMarie)
    - coordination/intégration du projet dans le méta projet Framasoft (c'est mon taf)

    Et j'en passe.

    Est-ce que ça peut se faire sans structure commerciale/lucrative ?
    Oui. La preuve, on le fait. Et on a rien à vendre.
    Bon, on vit des dons (ça tombe bien, on est en campagne, vous pouvez nous aider : https://soutenir.framasoft.org ), mais le jour où y a plus assez de dons, on arrête et on passe à autre chose, point.

    Est-ce que ça peut se faire sans pognon ?
    Non.
    Je ne dis pas qu'il n'y a pas 0,01% d'exceptions (on va me parler de Debian, de Gimp, que sais-je), mais globalement, la réponse est non. Si ton projet touche massivement (par millions) des utilisateurs, alors il va te falloir du pognon.

    Donc, reste au logiciel libre "sans pognon" la possibilité d'animer des dizaines de milliers de projets, et moi je trouve ça super.

    Ca fait des projets souvent "artisanaux" (le mot est noble pour moi), pas des projets "industriels" (le mot n'est pas noble pour moi, même si je reconnais l'intérêt de l'industrie).

    99% des projets Framasoft sont là pour le fun, pour l'éducation, pour le plaisir d'être et de faire ensemble. Et, me concernant, ça me convient parfaitement.

    1. Les critiques de l'auto-hébergement et de la décentralisation en général

    J'ai vu de nombreux tweets passés disant que s'auto-héberger c'était mal et que c'était criminel de le conseiller. Je comprends que cette pratique a ses limites et qu'il faut en parler, mais j'ai l'impression que ça tourne à l'auto-flagellation. J'ai vu un phénomène similaire sur la chaîne de bloc ou plus récemment sur le projet SOLID. Pourtant ces technos ont le potentiel de nous sortir du tout cloud.

    Même si l'un pose des soucis de sécurité, que l'autre pose des problèmes écologiques ou spéculatifs, je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée de les fustiger et de s'arrêter là à cause de ces défauts. En effet on ne croule pas sous les alternatives. Si aux début du web on s'en était arrêté à ses limites, on n'aurait rien aujourd'hui.

    J'ai pas vu les tweets en question, mais pour moi, là encore, ça dépend de ton public.
    Le souci, je pense, c'est que ces technos (blockchain ou SOLID) ont été présentées comme étant « LA » solution à tous les problèmes d'internet. Ce qui est juste faux.

    La réaction - que je peux comprendre - serait donc de dire « Ca ne va pas sauver la planète, parce que »
    La blockchain pose certains problèmes (techniques, écologiques, de design de gouvernance, etc).
    SOLID en pose d'autres (on en est encore aux prémisses des promesses, et le rôle de la startup de TBL n'est pas encore clair, quand bien même le code est aujourd'hui libre)

    Bref, je crois qu'on a le droit de ne pas être dans le solutionnisme technologique et de vouloir freiner les ardeurs de celles et ceux qui sont persuadés que la blockchain va sauver le monde.

    Nous, on a fait CHATONS.org parce qu'il manquait un intermédiaire entre le "tout centralisé" à la Google et "tout décentralisé" à la freedombox/brique_internet (il se passe quoi si mon chat grille ma box à la maison en pissant dessus ?). On s'est dit qu'entre "j'achète mes tomates chez Carrefour", et le "je fais pousser dans mon jardin en permaculture", il y avait de la place pour des intermédiaires type AMAP "je commande chez un agriculteur local en qui j'ai confiance, et je lui file un coup de main sur la vente tous les 2 mois".

    Aujourd'hui, je vois ActivityPub comme une autre forme d'intermédiaire de la décentralisation. C'est un protocole simple, qui ne t'oblige pas à tout jeter, et permet de faire une transition "douce" vers des technos plus radicales comme la blockchain ou SOLID ou DAT ou …

    Bref, sur ce point, OK avec toi qu'il ne faut rien rejeter en bloc, mais je comprends ceux qui pestent contre les "solutions miracles" qu'on te vends sans indiquer les possibles effets secondaires. Si la blockchain est l'amiante ou le roundUp de la décentralisation, autant écouter ceux qui alertent (et ça ne veut pas dire qu'il ne faut JAMAIS utiliser de l'amiante ou du RoundUp, juste… prendre le temps).

    1. l'avènement du cloud

    Il faut bien l'admettre, le cloud (autrement dit les fermes de serveurs détenues par quelques groupes privés que tout le monde loue pour déployer ses applications et stocker ses données) devient le standard pour faire un nouvel outil. A l'usage c'est bien pratique et je suis le premier à en abuser. Mais ça pose plusieurs soucis :

    Là, pour moi, c'est un problème d'une part éducatif (peu de gens savent réellement ce qu'est le cloud).

    Et c'est aussi un problème politique. Pas au sens étatique, mais individuel.

    Avoir un cloud "propre", voire "en propre", c'est possible : toutes les technos sont là.
    Mais entre payer 1 et fermer les yeux, ou payer 10 (ou 100) et être aligné avec son éthique, bizarrement, le choix est vite fait.
    Pour moi, c'est vraiment pas un problème technique, c'est un problème de vision du monde.
    « Tout le monde ne va pas se faire ses vêtements à la main avec du coton qui pousse dans son jardin ». Non. Mais ça n'est pas une raison pour dire « Du coup, je m'en tamponne, j'achète un truc fait en chine dans des conditions sociales, écologiques, démocratiques dégueulassent, et je me fait livrer par Amazon ».

    Là encore, comme au point 2, il y a des solutions intermédiaires qu'on refuse de payer par confort.

    1. La difficulté à protéger sa vie privée

    Sur le plan perso, les deux dernières années ont été un peu difficiles. J'ai donc complètement laissé tombé l'idée de protéger ma vie privée depuis. Vous allez me dire que je suis idiot et que c'est mal. Ce n'est pas faux et je ne suis pas venu chercher une rédemption. Mais ce qui m'embête, c'est qu'un convaincu comme moi a du mal à se protéger. Alors comment sensibiliser et motiver des gens pour qui ces questions comptent peu voir pas du tout ? En forçant le trait, quand on a déjà du mal à boucler la fin de mois ou qu'on souffre d'une maladie lourde a-t-on encore l'énergie de défendre ses données ?

    Je pense qu'il faut changer d'optique.
    On parle souvent "d'hygiène numérique" et je pense que le paralèlle n'est pas idiot.
    L'hygiène : ça s'apprend, ça se pratique, mais ça demande des efforts constants (qui peuvent devenir des réflexes), mais ça ne sera JAMAIS une action avec un point d'arrivée définitif (« je me suis tellement bien lavé ce matin que je peux me passer de prendre une douche pendant 6 mois »).

    Qu'est-ce qui nous motive à nous brosser les dents ?
    Au départ, nos parents nous "forcent" (ou éduquent, c'est selon). Alors qu'on s'en fout : on a des dents de lait :P
    Mais une fois que t'as ressenti la douleur d'une carie, tu comprends l'intérêt d'une hygiène dentaire.

    L'hygiène numérique c'est un peu ça : pour l'instant, on met beaucoup d'énergie à dire aux gens "faites attention à ceci ou cela. Vous pouvez vous protéger comme ci ou comme ça". C'est épuisant et c'est sans fin.
    Et beaucoup de gens (comme toi) perdent de vue l'intérêt par rapport à l'effort demandé.
    Pour moi, c'est normal : we're human after all.

    Par contre, ce qui est important à mon sens, c'est que le jour où tu te réveille avec des caries hyper-douloureuses :
    1. tu aies eu accès à l'information (même si tu n'as pas suivi les recommandations). Ca suppose des campagnes d'informations qui vont au-delà de nos capacités actuelles (qui sont pourtant déjà un bel effort).
    2. il y ait des spécialistes prêt⋅es à t'aider (des médecins du numérique, quoi), parce que si tu n'es pas une moule sur LinuxFR, peu probable que tu sache te débarrasser d'un ransomware, ou gérer une campagne de harcèlement sur Twitter
    3. il y ait des outils disponibles et efficaces pour t'aider (« Firefox, le dentifrice de votre navigation » ? « TOR, le savon qui vous évitera de chopper et partager vos microbes » ? « PeerTube, garde ton temps de cerveau disponible pour faire tes propres choix » ? :P )

    Bref, je ne m'en fais pas pour toi. Le jour (même dans 5 ou 10 ans) où quelqu'un ressortira une conversation privée et intime publiquement sur internet, tu aura de nouveau envie d'utiliser du savon, du dentifrice et autre.

    Entre temps, personne ne peux rien t'imposer, et tu n'as pas à te sentir coupable.

    • [^] # Re: A propos des désillusions

      Posté par  . Évalué à 2.

      Mais comme je pertinente ton post !

      J'avoue que coté réseaux sociaux j'ai encore du mal à ne pas préférer (dans l'absolu pas dans la pratique) scuttlebutt à diaspora. Mais effectivement on voit bien qu'il y a besoin de gestionnaires des infrastructures et le modèle de l'AMAP est vraiment intéressant.

      • [^] # Re: A propos des désillusions

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 13 novembre 2018 à 16:03.

        Oui la réponse est super intéressante.

        Donc en gros Pour un projet qui veut toucher beaucoup de monde il y a plusieurs paliers :

        • Communautaire seulement : bien adapté aux petites libs, moins aux logiciels complet.
        • Communautaire + donation : ex : Krita, Peertube. A un moment ça demande du travail à temps plein
        • Entreprise : ex Gitlab, Nextcloud, Feu Ansible. La boite doit son succès au logiciel et donc le porte activement.
        • Fondation + backer privés : ex : Mozilla, Kernel Linux ou Blender. Une fondation coordonne les efforts communautaires ainsi que des employés à temps plein. Les grosses corps mettent des sous ou fournissent des employés car elles y voient leur intérêt.

        Pour les questions de vie privée. Je suis moyen fan du terme hygiène car traiter de sales tout ceux qui ne se conforment pas me parait pas top. A contrario j'aime bien la métaphore du dentifrice pour Firefox, tor pour le savon. En tout cas j'aime bien ton idée de dire qu'il faut tout mettre en place pour pouvoir se prémunir le jour où la prise de conscience émerge et qu'on est prêt à passer à l'action. Mais bon pas de miracle, ça demande de la discipline !

        • [^] # Re: A propos des désillusions

          Posté par  . Évalué à 5.

          Je suis moyen fan du terme hygiène car traiter de sales tout ceux qui ne se conforment pas me parait pas top.

          Les analogies sont toujours limités. Mais en l'occurrence, résumer l'hygiène à la propreté est une interprétation discutable. D'après le tlf: l'hygiène est l'"Ensemble des mesures, des procédés et des techniques mis en œuvre pour préserver et pour améliorer la santé"

          • [^] # Re: A propos des désillusions

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 17 novembre 2018 à 01:39.

            yep, pour moi hygiène numérique fait plutôt allusion à la bonne tenue en société : Internet est un lieu public par nature :

            • chez toi, tu te balades à poil si tu veux, tu manges avec les mains, tu gardes ton t-shirt 5 jours de suite pour dormir (tu aimes bien ton odeur et il est doux au toucher :D)
            • en société, tu te laves le matin, tu rajoutes du parfum au besoin, tu t'habilles (vaut mieux, fait froid dehors actuellement…)

            Cela fait partie des conventions que la plupart des gens appliquent, cela correspond à une formation, un respect de conventions visant à respecter tes interlocuteurs

            donc bon, sur Internet, bin c'est pareil, sauf que tu t'exposes un peu plus que sur la place publique IRL où il n'y aurait que 2-3 passants et ça ne se verrait pas… Mais sur Internet c'est potentiellement 2 milliards de personnes avec certaines ayant d'autres habitudes, cela demande un apprentissage (ça semble évident… ou visiblement pas, dommage, raté). C'est une richesse àmha, cela peut sembler un abîme pour d'autres :/

            Pour un entretien RH, tu te mets sur ton 31, bin pour accéder à Internet ça devrait être pareil, vu qu'il y a un peu plus d'inconnues (ceux à qui tu t'adresses derrière ton clavier, qui va sans doute rester visible bien longtemps, sans que tu ne maîtrises qui le voit, sans que tu ne t'adaptes à tes interlocuteurs qui seront souvent des inconnus et le resteront, sauf si tu les côtoies suffisamment longtemps.

            Perso, j'ai passé de très bons moments IVL, plus qu'IRL, avec des gens que je n'ai jamais réussi à rencontrer IRL et que je n'aurais jamais pu connaître autrement. C'est un équilibre à trouver : IVL est inclus dans IRL :-)

  • # bépo, serveur auto-hébergé

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Merci pour cet article !

    Pour BÉPO, pas d’inquiétude :-) Il y a effectivement une baisse de rythme en AZERTY pendant une période, période pendant laquelle BÉPO demande encore un peu de concentration, au détriment de l’AZERTY. Puis (à condition de continuer à pratiquer les 2 dispositions), le niveau en AZERTY revient ! Après, on se débrouille bien avec les 2 (ou +) dispositions…

    Sur un autre sujet, il faut absolument que je regarde tes projets concernant l’auto-hébergement. Merci de partager ! Si ça t’intéresse, j’ai publié 2 trucs à ce sujet :

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