Journal Les finances publiques pilotées par SAP : qu'en penser ?

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sept.
2011

Re-bonsoir tout le monde, et surtout toi cher journal.

Pour la petite histoire, hier j'ai lu un roman facile à lire et qui n'aura pas le prix Goncourt (quoi qu'avec des sous on arrive à tout), mais dont l'histoire est plutôt prenante, je parle des Morues de Titiou Lecoq. Dans ce bouquin, l'auteur fait sans cesse référence à une certaine RGPP, dont elle dit le plus grand mal : pour savoir où couper dans les services publiques, on demande conseil à des cabinets de consultants privés aux dents longues comme des requins et à l'idéologie ultra-libérale économiquement parlant, qui poussent à la privatisation en n'évitant pas les conflits d'intérêt, si je la suis bien.

Le rapport avec le libre et surtout le logiciel ? Tout de suite : en farfouillant sur Wikipédia, je tombe sur le logiciel utilisé pour piloter la restructuration de l'État, et je tombe sur… SAP, renommé Chorus par l'État. Dont je n'ai pas toujours entendu dire le plus grand bien. Outre que çapueçaypaslibre, ça serait lourd et plutôt désorganisateur que le contraire. Du coup je n'ai pas l'impression que l'État français passe à la gestion numérique de ses ressources par la meilleure porte qui soit. Et je sollicite l'avis des plus experts que moi sur la question : pourquoi SAP ? Quid comme alternative ? SAP a-t-il piégé l'État ? Désolé si le sujet a déjà été traité ici.

  • # Compliqué

    Posté par  . Évalué à 10.

    Disclaimer : je bosse à la sécu du projet Chorus.

    Chorus c'est compliqué. C'est du SAP et ça pue c'est pas libre, bien sur.

    Mais Chorus c'est aussi quelques centaines de serveurs Redhat (les applications server SAP). C'est aussi l'application complémentaire Chorus-Formulaires, intégralement en Tomcat/Postgresql. C'est aussi 80 (!!!) applications propriétaires remplacées auprès de milliers d'utilisateurs. C'est aussi de la dématérialisation d'actes administratifs dans tous les sens et des milliers d'arbres pas coupés. C'est aussi la promotion du PDF dans l'administration pour les pièces justificatives en lieu et place de toutes les saletés précédentes. C'est aussi la première grosse appli de l'état en authentification forte (X509 rulez).

    Pourquoi SAP ? Ben ils ont gagné l'appel d'offres... Il faut dire que les ERP libres n'avaient pas pris la peine de répondre. L'appli de dépenses de l'état précédente était basée sur Peoplesoft. Ca change.

    Niveau orga ministérielle, Chorus est porteur d'un gros changement (bouzin) réglementaire : la LOLF. Oui, Chorus a désorganisé les services qui n'avaient pas anticipé la LOLF. Mais ce n'est pas un problème informatique. Plutôt de la conduite du changement un peu bancale.

    Enfin, SAP, çapuecestpaslibre, mais c'est l'un des rares ERP à avoir des références pour des instances de plus de 30000 users. Si l'état avait fait un autre choix, on lui aurait certainement reproché.

    Bon, Chorus, c'est aussi des centaines de consultants en SSI qui viennent se nourrir au râtelier de l'état. Moins glop. C'est aussi des retards de déploiement qui ont mis des fournisseurs de l'état dans la m... C'est aussi des frais de déplacement payés en retard parce que les agents ont découvert l'appli sur le tard. C'est pas mal de dysfonctionnements techniques la première année (heureusement traités depuis).

    C'est aussi une équipe motivée comme des oufs, une énergie dingue et un vrai souci de l'intérêt du citoyen. J'espère qu'au final il en sortira de vraies améliorations.

    • [^] # Re: Compliqué

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 22 septembre 2011 à 23:03.

      LOLF, ça ne s'invente pas :) on va dire que bientôt c'est vendredi.
      bon bon bon, ça va être quoi les BU et SBU de la réorg à venir pour rentrer dans SAP ? Quelles sont les « lignes de produit » retenues o_O ? (généralement c'est plutôt pour suivre la rentabilité et donc les bénéfices, même si un des objets est de réduire les dépenses... genre identifier les centres de coûts, ou comment se tirer une balle dans le pied vu que l'informatique rentre là-dedans...).

      • [^] # Re: Compliqué

        Posté par  . Évalué à 4.

        Loi Organique sur les Lois de Finances, wikipedia est ton ami ;-)

        • [^] # Re: Compliqué

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 22 septembre 2011 à 23:19.

          lol :) donc LOLF (oui, j'avais regardé, j'ai failli faire un Business_loto) et en anglais ça donne Related Organic Law for The Finance (oui, ROTFL et ce ne serait pas fait exprès ? :D)

    • [^] # Re: Compliqué

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Pourquoi SAP ? Ben ils ont gagné l'appel d'offres...

      Je me demande pourquoi l'appel d'offres n'exigeait pas un produit au moins opensource.

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Compliqué

        Posté par  . Évalué à 1.

        C'est pas illégal, ça ?

        • [^] # Re: Compliqué

          Posté par  . Évalué à 4.

          Non, tu peux demander à ce que les sources soient redistribuables et même sous quelle licence.

          Et le vendeur peut augmenter ses prix pour compenser sa perte de monopole…

  • # Qui fait quoi

    Posté par  . Évalué à 6.

    SAP c'est la solution retenue mais qui sont les intégrateurs ?

    Un ERP c'est super vaste, quels sont les modules utilisés ?

    D'autre part, ça devient tellement complexe de participer à une compétition pour une attribution de marché public que ça limite grandement le nombre de personnes capables de répondre.

    • [^] # Re: Qui fait quoi

      Posté par  . Évalué à 7.

      Je partage le deuxième point.

      Intégrateurs initiaux : Accenture, Steria, Sopra, Bull, Logica.
      Assistants au déploiement : Cap Gemini, Sopra, Bearing Point, Kurt Salmon, j'en oublie.
      Maintenance et support actuels : Steria, Cap Gemini.

      (Les seuls à pas avoir bouffé, c'est IBM il me semble... trop chers)

      Modules : ECC (toute la clique dont FI et CO), SRM, BI, XI, CUA/Solman, WM. Plus un module de compta publique pas trop connu (j'ai oublié le nom).

      A côté de ça, il y a une grosse couche de développements hors SAP, en particulier pour l'intégration au reste du SI état (ex : archivage), dont une belle part de libre.

      Les marchés publics sont systématiquement rendus publics sur la place de marchés interministérielle, le quidam peut les télécharger. Bon, ça réclame un peu de boulot pour se tenir au courant ! https://www.marches-publics.gouv.fr/

      • [^] # Re: Qui fait quoi

        Posté par  . Évalué à 2.

        Les marchés publics sont systématiquement rendus publics sur la place de marchés interministérielle, le quidam peut les télécharger. Bon, ça réclame un peu de boulot pour se tenir au courant ! https://www.marches-publics.gouv.fr/

        Mais bien sûr :) À moins de vivre dans le milieu, ça serait pas plutôt un boulot de journaliste que de faire ça ? Un peu ingrat par rapport aux potins et accouplements intempestifs de nos politiques mais utile au moins comme "surveillance citoyenne".

      • [^] # Re: Qui fait quoi

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        BI + XI ? ils n'ont pas réussi à choisir et ont donc fait les deux ? ou seul XI est utilisé pour les consultations de rapports ? (décisionnel et opérationnel, j'imagine... autant faire simple).

        WM, il y a donc MM aussi ? histoire de gérer les immobilisations de stocks. Toujours le même serveur telnet qu'il y a 5 ans ? ouvrant l'accès avec un protocole limite en sécurité à une "petite" brique du SI :)

        (ex : archivage), dont une belle part de libre.

        du maarch ? cf. http://linuxfr.org/tags/archivage/public

    • [^] # Re: Qui fait quoi

      Posté par  . Évalué à 3.

      Je copie-colle ce qui est affiché sur la page Wikipédia Chorus_(logiciel) dont le lien n'est pas passé, pour préciser les fonctions de chacun dans les intégrateurs de départ :

      Le projet est piloté opérationnellement par l’Agence pour l'Informatique Financière de l'État (AIFE).
      La réalisation de l'application Chorus fait l'objet d'un marché public divisé en quatre lots, attribués après appels à candidatures. Le montant total de ce marché est estimé à 180 millions d'euros. Source LeMonde.fr
      -- Steria & Accenture pour l'intégration des fonctions du cœur de Chorus et la tierce maintenance applicative;
      -- Logica pour l'infocentre;
      -- Sopra et sa filiale Axway pour le système d'échange de données avec certaines applications ministérielles et interministérielles. Source Sopra.com
      -- Bull pour la fourniture de l'architecture technique

      • [^] # Re: Qui fait quoi

        Posté par  . Évalué à 3.

        Ce marché (construction Chorus) a pris fin. Il a été suivi par un appel d'offres pour la maintenance et le support aux utilisateurs (le centre de service, quoi).

        Le groupement de sociétés Steria/Cap Gemini a remporté le nouveau marché (face à 2 autres groupements : Sopra/Accenture/Bull et Logica/Atos, de tête). Montant : 120M euros pour une durée de 6 ans. Ca se passe à Toulouse.

        Pour le reste, faut que je retrouve l'appel d'offres... On y trouve notamment la liste de technos pour ceux que ça intéresse. Dites moi si vous le voulez.

        • [^] # Re: Qui fait quoi

          Posté par  . Évalué à 2.

          Bien sûr. Je suis certain que ça intéressera certains qui passeront ici d'avoir la liste des technos qu'utilise l'État dans ses infras informatiques. C'est un peu comme quand on apprend par un commentaire que Facebook est entièrement sous Linux et utilise Bittorrent pour pousser ses updates journalières : 1 mn pour des dizaines de milliers de serveurs et quelques MB. Ça donne une idée de leur propre efficacité et de ce qui marche ou pas comme techno.

          • [^] # Re: Qui fait quoi

            Posté par  . Évalué à 2.

            A mon avis on peut pas comparer ce que fait une entreprise privée à la pointe de la technique et un Etat.. C'est un peu 2 galaxies différentes avec des contraintes et des priorités qui n'ont rien à voir, sans parler de l'historique à gérer et de la culture du travail radicalement opposée.

            • [^] # Re: Qui fait quoi

              Posté par  . Évalué à 1.

              C'est pourtant l'idée de gérer l'État comme une boîte privée, qui doit donc aussi être relativement rentable, qui semble gouverner cette fameuse [RGPP] où des consultants viennent nous expliquer comment gérer les musées. Le site officiel truqué de sigles incompréhensibles pour qui n'est pas averti un minimum. Là les histoires de fact-checking dans le journalisme auraient un sens.

  • # S'il n'yavait que la démat...

    Posté par  . Évalué à 3.

    Gravitant dans ce "secteur", je peux t'assurer que SAP n'est pas présent auprès de l'État que via sa GED Chorus...SAP est également le socle de la gestion des ressources humaines de l'armée, du ministère de la Justice, ... Dans une autre version que Chorus pour la GED, il a également tenté de mettre le pied au Secrétariat général du Gouvernement (c'était il y a plusieurs mois, ça se passait mal... je ne sais pas ce que ça a donné...)

    Alors pourquoi SAP ?? Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais sûrement pour les mêmes raisons que la plupart des grandes boîtes (le marché "PME" visé par SAP commence à 20 M€ de chiffres d'affaire) qui l'ont choisi : éditeur reconnu, nombreuses bases installées...

    Techniquement, on en dira ce qu'on voudra[1]. Une fois de plus, c'est certainement la "solidité" et le "sérieux éprouvé" de la solution retenue - permettant de dire "si ça a foiré c'est pas ma faute Chef, j'ai pourtant choisi le "meilleur" du secteur" - ainsi que "l'habilité"[2] des équipes d'avant-vente qui a du emporter le morceau.

    Et oui, c'est extraordinairement cher en comparaison des autres solutions (si tant est qu'on puisse comparer : peu d'ERP peuvent se vanter d'une couverture aussi vaste), à la fois en terme de coûts de déploiement et de maintenance même si, comme d'habitude, c'est assez négociable en fonction du client.

    SAP reste en définitive quasi-inconnu du grand public - et des libristes : pas un que j'ai rencontré au dernier Solutions Linux qui connaissait), c'est pourtant un géant dans le monde des entreprises, tout à fait comparable à Microsoft côté grand public. (Dans le secteur des ERP, Oracle souvent cité en comparaison, fait "juste" deux fois moins de CA).

    [1] oui çapueçaypaslibre, mais de par bien des aspects çapuec'estantédiluvien aussi. N'empêche que c'est robuste, et que ça fait le boulot
    [2] on est pas chez les télétubbies : la qualité de la réponse technique, comme souvent, compte peu au final. Politique, quand tu nous tiens !

    • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

      Posté par  . Évalué à 5.

      l'État n'a pas les moyens de payer des informaticiens / dev à plein temps pour développer une solution libre et pérenne qui ne les lie pas à un éditeur propriétaire et étranger ?

      Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

      • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

        Posté par  . Évalué à 8.

        Développer son propre SAP:
        - ça coûte plus cher à développer que le vrai SAP
        - ça prend 5 à 10 ans, et encore, en supposant que les mecs soient compétents (T'as vu les salaires des informaticiens dans la fonction publique ?)

        En fin de compte t'as le choix entre avoir un dans dix ans un truc moins bien et plus cher, ou prendre un vrai SAP dont tu peux quand même bien négocier la licence.

        Moi ça ne me choque pas.

        • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

          Posté par  . Évalué à 9.

          ça prend 5 à 10 ans

          je sais que doubler le nombre d'informaticiens ne va pas forcément diviser le temps de développement par deux, mais quand même, avec 1/2 milliard d'euros et un coût de fonctionnement annuel de 100 millions d'euros, il y avait sans doute moyen de faire quelque chose de libre avec les deniers publics.

          Moi ça me choque, et ça me choque tout autant de voir que pour les Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) des Produits de construction (donc des données potentiellement importantes, dont on peut a besoin rapidement) sont distribuées par un organisme public, et qu'il est obligatoire d'avoir silverlight pour y avoir accès :

          http://www.inies.fr/ (moonlight ne semble pas bien fonctionner avec leur site, c'est lent, ça rame, c'est une horreur)

          Juste pour distribuer des fichiers pdf, c'est malheureux d'utiliser ces technologies moisies.

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          • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

            Ca me choque aussi.

            Et investir l'argent de l'Etat dans OpenERP (par exemple, ou un autre) pour en faire un produit adapté à ce besoin, ça aurait évité de payer une cotisation annuelle que je trouve indécente.

            Je tire mon chapeau au marketing SAP, chez les dirigeants, celui qui n'a pas SAP passe pour un ringard.
            Alors que SAP ou un autre ERP, le tout, c'est d'avoir une informatique performante, pas comme quand une partie était sous Gcos, une autre sous MVS, et que tout ça communiquait une fois par semaine via des batches.

            ウィズコロナ

          • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

            Posté par  . Évalué à 4.

            Oui mais la solution, ils ne la veulent pas dans 5ans ni même dans 2 ans, ils la veulent tout de suite.

            De plus, pendant que tu développes ta solution, il faut continuer à payer l'existant.

            Ensuite, tu auras quand même des frais de migration.

            Et enfin, quand tu auras fini de ré-inventer la roue dans ton coin, tu te rendras compte qu'il est impossible de maintenir un truc de cette envergure sans avoir pas mal de développeurs et beaucoup de support.
            Donc le coût opérationnel revient finalement au même prix que la solution SAP, vu que eux ont plus que toi comme client (ils en ont plus qu'un...), et peuvent donc répartir les charges fixes (maintenance, partie du support) sur différents clients.

            Quelques années plus tard, par souci d'économie, on repasse à SAP, et entre deux la Cour des Comptes t'es tombé dessus à bras raccourcis, parce que dans le même ordre d'idée, on devrait demander à l'état de construire un avion présidentiel, des voitures de fonction, etc.

            Bref, ce n'est pas la vocation de l'Etat que de développer du logiciel!
            Encourager des solutions libres, oui. Donner des marchés de préférence à des acteurs nationaux, oui. Le reste, c'est plus de l'achat orienté, c'est de la mise sous perfusion!

            En l'occurrence, l'article dit que les acteurs libres n'ont rien proposé, donc c'est facile de critiquer le choix d'une solution proprio, mais on fait avec ce qu'on a hein!

            • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

              Posté par  . Évalué à 3.

              Oui mais la solution, ils ne la veulent pas dans 5ans ni même dans 2 ans, ils la veulent tout de suite.

              n'auraient-ils que des bouliers pour faire les comptes actuellement ? Sans doute pas, aussi ils peuvent sans doute conserver la solution actuelle pour quelques années le temps de trouver une vraie alternative libre.

              En l'occurrence, l'article dit que les acteurs libres n'ont rien proposé,

              quand on va acheter un ordinateur, les acteurs du libre ne proposent rien non plus en supermarché, il n'y a que du windows, du office et compagnie de proposé. Mais quand on a une volonté d'être maître de ses données et de son infrastructure logicielle, on va chercher les solutions, on n'attend pas qu'elles arrivent toutes seules.

              Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

              • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

                aussi ils peuvent sans doute conserver la solution actuelle pour quelques années

                Qu'en sais-tu réellement ? Est-ce vraiment le cas ? Ce n'est absolument pas certain. (non pas que ça ne puisse être le cas, mais c'est tellement facile de sortir des phrases du genre)

                on va chercher les solutions, on n'attend pas qu'elles arrivent toutes seules

                C'est aussi le but d'un appel d'offre. Ca exprime un besoin. C'est public. Ensuite les acteurs y répondent ou non. D'ailleurs dans pas mal de cas c'est même obligatoire de passer par un appel d'offre, donc à part le pipeauter pour y ajouter des clauses spécifiques à un fournisseur dans le but de le choisir et donc finalement de passer outre, il n'y a pas de réel moyen de "chercher les solutions".

              • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

                Posté par  . Évalué à 5.

                quand on va acheter un ordinateur, les acteurs du libre ne proposent rien non plus en supermarché, il n'y a que du windows, du office et compagnie de proposé. Mais quand on a une volonté d'être maître de ses données et de son infrastructure logicielle, on va chercher les solutions, on n'attend pas qu'elles arrivent toutes seules.

                Les entreprises comme Linagora vivent en répondant à ce genre d'appel d'offres (linagora, fait je crois surtout de la gestion de parc et de l'intégration donc ce n'est pas leur domaine).

                Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)

              • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

                Posté par  . Évalué à 1.

                A priori, les ERP vieillissants vont avoir du mal à gérer les nouvelles normes de communications bancaires (voir les journaux sur EBICS et XML/SEPA), ou celles des marches publics .

                C'est comme pour Y2K ou le passage à l'euro, conserver le vieillissant n'était peut être pas une option.

          • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

            Posté par  . Évalué à 4.

            Le fait d'utiliser Silverlight et le fait d'utiliser SAP, n'ont à mon avi pas grand chose avoir :

            • d'une part l'un nuit à l'accessibilité l'autre non
            • d'autre part silverlight a des alternatives (flash, SVG/HTML5/CSS3/JS, etc), l'autre je n'en connais pas (s'il en existe ça m'intéresse)

            Tu peut mettre quelques milliards d'euros sur la table et quelques dizaines de milliers de développeurs chevronets (épaulés par d'excelents chefs d'équipes/managers) ça ne rendras le logiciel final mature en moins de 5 ans. Parce que la maturité ça s'acquière en étant utilisé et maintenu pendant longtemps.

            À vouloir une indépendance, faire du libre et développer en interne, il aurait probablement mieux fallu (je pense) viser à plus long terme et commencer par créer un logiciel pour les collectivité locales et l'adapter pour des structures de plus en plus grandes, ce qui aurait pris, j'imagine de 10 à 15 ans. Le problèmes c'est que les coupes budgétaires ils veulent les faire maintenant.

            Tous les contenus que j'écris ici sont sous licence CC0 (j'abandonne autant que possible mes droits d'auteur sur mes écrits)

            • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

              Posté par  . Évalué à 1.

              d'autre part silverlight a des alternatives (flash, SVG/HTML5/CSS3/JS, etc), l'autre je n'en connais pas (s'il en existe ça m'intéresse)
              Ca depends de la techno utilisé par exemple si c'est des WebdynproABAP tu n'as pas accès au code HTML généré.
              Tu devra donc faire tes composants et encapsulé dedans une iframe solution pas très chouette
              Les solutions habituelles sont Flex/Sliverlight même si flex est beaucoup plus utilisé car nombres de composants SAP l'utilisent.
              Pour ce qui est des formulaires PDF il y a des possibilités d'en faire des inteactifs avec Adobe Forms, mais il y a un coût de License par utilisateurs.

            • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

              Posté par  . Évalué à 1.

              Oui, mais avec un raisonnement pareil il n'aurait déjà pas fallu utiliser Microsoft ni passer son temps à sous-traiter son informatique pour soit-disant faire des économies. L'État Français aurait par exemple financé sa propre suite bureautique et on fonctionnerait tous sous Linux, et aurait accompagné toutes ses évolutions bureaucratiques de logiciels taillés pour elles par ses administrations.

              En plus de faire des réductions de personnel dans l'administration on serait un pays leader sur les hautes techno de l'administration, ce qui par ricochet nous positionnerait bien ailleurs aussi. Mais bon, il faut croire que nos dirigeants n'ont rien vu venir, ou s'en foutent.

    • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

      Posté par  . Évalué à 4.

      SAP est un peu le microsoft des solutions métier. En France et en Europe tu as très très peu d'oracle. Ce n'est quasiment que du SAP peint du sol au plafond.

      Donc il y a pas tellement le choix, le produit est relativement onéreux mais comparé au coût d'implémentation ça devient assez "négligeable".

      Leur support est le meilleur support que j'ai expérimenté et les solutions sont maintenues très longtemps.

    • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      SAP reste en définitive quasi-inconnu du grand public - et des libristes : pas un que j'ai rencontré au dernier Solutions Linux qui
      connaissait), c'est pourtant un géant dans le monde des entreprises

      Quand on est libriste, comment on fait pour se former ou avoir une culture généraliste autour de SAP ?

      • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

        Posté par  . Évalué à 1.

        Ne pas se méprendre sur ma remarque (que ce soit à l'attention du grand public en général ou des libristes) : je ne critique ni ne fustige le manque d'intérêt/la méconnaissance de SAP.

        Je remarque seulement qu'il est "inconnu au bataillon". Vous me direz c'est normal, le particulier n'est pas le cœur de cible de SAP.

        Mais quand on voit ses parts de marché (surtout en Europe !), et le nombre de personnes impactées dans leurs vies professionnelles par SAP, je suis étonné que son "nom" ne sonne pas juste comme familier à plus de personnes.

        (Et surtout ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dit : il est difficile/onéreux de se former à SAP, puisque le prix d'or auquel est vendu chaque consultant SAP expérimenté est directement proportionnel à sa rareté... et cette rareté se base également sur une difficulté d'accès à l'information).

        • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

          Posté par  . Évalué à 2.

          Je suis également assez étonné car dans Voici (01 info et consors), la plupart des gros projets IT SAP sont présentés, et bien souvent il s'agit des projets IT les plus coûteux des sociétés.

          Par ailleurs quelques faillites mémorables ont été due à une mauvaise implémentation de SAP.

          • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

            Posté par  . Évalué à 1.

            Par ailleurs quelques faillites mémorables ont été due à une mauvaise implémentation de SAP.

            Très bon :) Qui est sur la sellette à ce moment outre le personnel de la boîte en faillite ?

            • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

              Posté par  . Évalué à 2.

              Souvent c'est un pugilat sans nom entre intégrateurs, fournisseurs, responsables de l'avant vente, de l'étude.
              Même quand ça se passe "juste" mal c'est comme ça d'ailleurs. Le top management défile, les fusibles (chef de projet et deux trois gars) sautent normal c'était de leur faute avec les nouveaux tout ira bien. Les bon consultants et indep sentant l'embrouille partent loin et vite et ne reste que les mauvais ou les casses cou.
              En dehors de chez le client tu peux avoir l'account manager de l'integrateur, si c'est vraiment un tres tres gros client et si avant de mourir il met la pression chez ses fournisseurs (j'aurais tendance a dire un peu tous les responsables qui sont visés). Après quand le client meure à cause de SAP, c'est souvent car il ne peux plus gérer ses stock, payer ses fournisseurs, ses salaries... et ça se passe en 2 - 3 mois donc il n'a pas trop le temps de s'occuper des tiers.

              En gros quand ça commence à dérapé ça peut très vite s'emballer, ce qui est vrai pour un peu tous les projets informatiques.

              Personnellement je n'ai jamais vécu ces faillites, j'en ai juste entendu parler comme un peu tout le monde dans les journaux.

              Puis à l'école SAP c'était un peu le père fouettard, "si t'es pas sage SAP sera implémenté dans ton entreprise et tu coulera", ça m'a d'ailleurs fait bizarre quand j'ai commencé de voir autant de clients chez qui cela fonctionne bien, n'en ayant entendu dire que du mal.

              • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

                Posté par  . Évalué à 1.

                Rassurant de voir que les consultants en prennent aussi un peu pour leur grade. De même que les employés «normaux» quand ils travaillent de travers. Je m'attendais à ce que des histoires pareilles puissent finir au tribunal, mais c'est sans doute très difficile de démontrer clairement que les torts ne sont pas partagés dans ces cas-là.

                • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

                  Posté par  . Évalué à 1.

                  Les consultants sont un peu les "troufions" de service, ils partent, ils viennent. Bah quand cela arrive au niveau de mettre en faillite une boite , c'est plus qu'un problème de consultants ou de fournisseurs, souvent ça vient de un peu tout le monde, client qui veut pas accepter qu'un progiciel ne s'adaptera pas à 100% de ses besoins, prestataire qui idéalise ce qu'il veut faire et qui ne sais pas le réaliser, fournisseur qui à vendu monts et merveilles mais qui au final n'est pas adapté.

                  En 7 ans d’expériences j'ai vu des petites et des très grosses conneries, je n'ai jamais vu personne aller au tribunal pour incompétence. Puis au pire le salarié dit bah oui je suis nul.

      • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

        Posté par  . Évalué à 1.

        Gratuit :
        help.sap.com (attention il y a un volume d'information important)
        sdn.sap.com
        service.sap.com (mais il faut etre client/partenaire SAP ( tu as les guide d'installation, les patchs, le support etc)

        Payant:
        SAP formation (Dans les prix du marché et bien foutues)

        Pour le reste google.

      • [^] # Re: S'il n'yavait que la démat...

        Posté par  . Évalué à 1.

        "Quand on est libriste, comment on fait pour se former ou avoir une culture généraliste autour de SAP ?"
        On pose des questions sur la tribune c'est un peu comme l'amicale des anciens combattants de l'ERP. Sinon tu pouvais aller au salon des nouveautés SAP (le 13/09 à le défense) c'était gratos.

  • # Canard Enchaîné

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Tiens, le Canard Enchaîné de cette semaine parle de Chorus, et de la manière dont il est arrivé, et est utilisé. Ça a l'air fun, à tel point qu'on a semble-t-il fait des opérations illégales, parce que c'était le boxon, ou encore que des gens tiennent une double comptabilité, avec Chorus en même temps qu'avec les anciens logiciels, parce qu'il se plante trop. Ça a l'air fun.

    • [^] # Commentaire supprimé

      Posté par  . Évalué à 10.

      Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

    • [^] # Re: Canard Enchaîné

      Posté par  . Évalué à 6.

      ah mais c'est pour ça alors que les chiffres du gouvernement sont faux. C'est à cause de SAP!

  • # SAP=logiciel privateur

    Posté par  . Évalué à 10.

    J'ai travaillé un peu avec SAP dans une boite d’aéronautique et je peux dire que personne ne l'aime.

    Il coute cher, fait croire que l'on peut le modifier et rajouter des modules perso. En effet, chaque boite n'utilise pas les même fonctions, le même nom pour tel case, ce qui fait que chaque boîte a envie de changer l'interface. Le problème, c'est que ces modules sont codé en ABAP language utilisé uniquement par SAP. Du coup cela oblige à garder en interne des compétences ou alors de passer par des sociétés de services qui coûtent très cher. En plus, à chaque mise à jour, la compatibilité n'est pas assurée !

    Pour les utilisateurs, l'interface est vieille, mal foutu -à moins de l'améliorer, mais là ça coute trop cher-, avec des noms de fonctions à la con qui commence toutes par 3 lettres genre ZXY (je ne m'en souviens pas exactement).

    Bref, le travail de développeur, la maintenance, l'amélioration, l'utilisation sont horribles. Par contre, une fois que l'on a dépensé des millions pour le déployer on est complètement prisonnier. De ce que j'en ai vu, tout le monde essaye de travailler avec autre chose. Genre dès qu'en réunion on a le choix entre SAP et une solution interne, c'est toujours la solution interne qui est prise.

    • [^] # Re: SAP=logiciel privateur

      Posté par  . Évalué à 0.

      En effet, chaque boite n'utilise pas les même fonctions, le même nom pour tel case, ce qui fait que chaque boîte a envie de changer l'interface
      Ca à toujours été le problème des progiciels vs spécifiques.
      Et que diable pourquoi vouloir changer les interfaces et les labels à tout prix.

      J'ai travaillé beaucoup avec SAP. L'interface est moderne le langage de développement gère touts les concepts "actuels" objets programmation par aspects. Il y a des interfaces Flex/Flash Silverlight AJAX, portail web.

      Par contre effectivement l'inteface est un peu mal foutu.
      Les nom de fonction spécifiques commencent effectivement par Z X Y pour les différencier des autres c'est pas plus con que de préfixer toutes les fonctions par g_.

      Bref, le travail de développeur, la maintenance, l'amélioration, l'utilisation sont horribles. Par contre, une fois que l'on a dépensé des millions pour le déployer on est complètement prisonnier.
      Quand tu as construit ton DC avec des solutions IBM tu passe chez HP le lendemain parceque ils ont des solutions plus kikoolol ?
      Idem pour une infra Oracle ou autre.. Effectivement les trajectoire IT demandent un peu de vision et de stabilité

      • [^] # Re: SAP=logiciel privateur

        Posté par  . Évalué à 2.

        Bon, moi je n'ai pas développé dessus, mais le langage est peut-être très bien, mais il est trop restreins. Tu es obligé de garder un type avec ces compétences-là.

        Le nom des fonctions n'est qu'un exemple qui me semble le plus pertinent et le plus chiant pour un utilisateur. Pourquoi ne pas pouvoir les nommer logistiqueInventaireMag1 ? Sinon, je peux citer l'horloge pour valider, l'obligation d'exporter les données dès qu'un simple utilisateur veut effectuer des tries un peu poussés qui n'existent pas dans l'interface.

        Quand tu as construit ton DC avec des solutions IBM tu passes chez HP le lendemain parceque ils ont des solutions plus kikoolol ?
        Idem pour une infra Oracle ou autre.. Effectivement les trajectoires IT demandent un peu de vision et de stabilité

        Je me trompe peut-être, mais l'erp n'est au final qu'une grosse base de données et je ne comprends pas comment après avoir fait l'erreur de choisir les produits microsoft, les boites et encore plus l'administration est pue faire ce choix.

        • [^] # Re: SAP=logiciel privateur

          Posté par  . Évalué à 4.

          ait pue faire ce choix
          Pas pour les odeurs en tout cas…

        • [^] # Re: SAP=logiciel privateur

          Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 24 septembre 2011 à 01:44.

          Bon, moi je n'ai pas développé dessus, mais le langage est peut-être très bien, mais il est trop restreins. Tu es obligé de garder un type avec ces compétences-là.
          Mouai, il y a des clients qui ont de vieilles implémentations SAP, dont les besoins ne changent quasiment pas qui n'ont pas de développeurs ABAP et qui font appels au compte goute a des développeurs.

          Puis l'aspect développement c'est vraiment vraiment pas le plus cher sur SAP, d'ailleurs maintenant même les entreprises de taille moyenne mettent en offreshore le dev. Certains des leader ne font que de l'offshore sauf si le client demande l'inverse ce qui est souvent le cas du publique ce qui augmente le cout de la partie dev/admin/configuration par 3 ou 4.

          Pourquoi ne pas pouvoir les nommer logistiqueInventaireMag1

          1. parce que SAP est allemand et qu'a l'époque tout était codé en allemand, c'est moins vrai depuis qu'une partie est faite en inde
          2. parce que historiquement les noms n'étaient pas très long. Puis c'est juste un coup à prendre a bout de quelques jours le "deuxième effet kisskool" passe.

          Je me trompe peut-être, mais l'erp n'est au final qu'une grosse base de données et je ne comprends pas comment après avoir fait

          C'est effectivement une grosse base de donnée mais avec un gros applicatif par dessus.

          l'erreur de choisir les produits microsoft, les boites et encore plus l'administration est pue faire ce choix.

          Parce que la seule alternative viable est Oracle déjà absolument pas au niveau, ils sont très en retard sur l'intégration de leurs produits car il s'agit uniquement d’acquisitions alors que la plupart des softs SAP sont développés par SAP.
          De plus SAP est europeen contrairement à Oracle.
          Et côté libre il n'y a malheureusement aucune solution viable.

  • # Pour ceux qui se demandent pourquoi SAP ?

    Posté par  . Évalué à 1.

    Malheureusement et c'est comme ça la situation avec SAP est similaire a un monde IT dans lequel on aurais plus de gros concurrent valable à Microsoft (donc sans les Linux BSD Macos etc).
    Tous les clients que j'ai vu ou qui se posaient des questions était chez oracle, siebel (avant que oracle ne mette la main dessus), people soft, etc ... et sont finalement passé chez SAP pour des raisons de :
    - JV
    - Rachat
    - Mutualisation de coûts
    - Réduction de coûts (un seul interlocuteur permet d'avoir des sacrés ristournes)
    - Alignement stratégique sur la maison mère
    - Déploiement d'une solution dans les filiales
    etc...

    Bref assez souvent quand le DSI à fait le choix d'éviter SAP, c'est triste à dire mais byebye le DSI.

    En plus le prix des solutions SAP on de fâcheuses tendances à s'écraser dès que l'on appuie dessus ce qui ne favorise pas la concurrence.

    Pour une fois que l'on a un champion europeen on peut s'en réjouir.

    Ce qu'il manque c'est que RH rachete OpenERP.

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