Projet pour une presse libre
Très cher Nal,
Un drame comme celui d'hier serait encore plus tragique s'il n'était point récupéré, aussi quelques opportunistes savent se saisir des atrocités pour nous enfiler un peu plus ; comme pour donner du sens à un évènement qui en était jusque là vide. Par exemple notre brave ministre culture-comm' s'est empressée de promettre de « changer les textes » qui régissent les aides à la presse. Alors que des figures emblématiques du canard comme Charb contraintes de quémender régulièrement dans d'autres médias pour boucler les budgets, c'est au lendemain de leur massacre que notre gouvernement se pose la question « d'assurer la pérennité » (ce sont les mots de mme Pellerin) d'un Charlie Hebdo aux rangs décimés.
L'opportuniste sait aussi canaliser les énergies du peuple contre lui-même. Pour cela, sa manière de procéder est fort simple : identifier les victimes à notre brave patrie, identifier les assassins à un groupe, faire porter le chapeau à se groupe, et le jeter à la vindicte populaire. Avec un large relai médiatique, c'est encore plus facile, l'opportuniste entraînant dans son sillage benêts et perroquets au milieu desquels il se dissimulera. En désignant le groupe, l'opportuniste, le benêt et le perroquet (sans que l'on ne soit jamais sûr duquel il s'agit) l'exclu a priori de la population des braves gens, et lui tient à peu près ce langage : « toi, groupe, tu dois condamner cet attentat, ou tu es avec les terroristes ». Il en est ainsi de monsieur Philippe Val, qui dans son délire (la douleur, sans doute) « du fond du coeur » appelle les « musulmans de France » qui « ont peur de ce qu'il se passe dans [leur] communauté » d'être « avec nous ». Cette pernicieuse injonction est particulièrement rusée (ou stupide, ou facile à répéter) car si le groupe se positionne dans ce dilemme, l'opportuniste atteint son but. En répondant à cette injonction par une condamnation, il légitime l'injonction et donc sa propre assimilation aux auteurs de l'attentat. Un refus de condamnation sera quant à lui immanquablement interprété comme une adhésion à l'acte et donc, en l'espèce, un aveu. Puissant, hein ?
Bref, si je prennais le clavier, Nal, c'était parce que je connais ton intérêt pour les méthodes de financement qui seraient susceptibles de te permettre de sortir de l'impasse économique dans laquelle tu es. On l'avait vu avec les débats mélodieux sur la contribution créative ou le mécénat global, les échanges décomplexés sur le financement participatif ou les crypto-monnaies, ta soif insatiable pour les récits des valeureux entrepreneurs portant sur leurs modèles économiques. Aussi je voulais te parler d'un projet pour une presse libre, article du Monde Diplomatique de décembre dernier sur lequel je suis tombé tout à l'heure. Bizarrement, lorsqu'on se pose la question du financement de la presse, les médias télévisés et radios sont prompt à nous chanter les louanges de Mediapart. Ils ne questionnent pas tellement la propriété lucrative de la presse par quelques grands groupes, et le versement de nos impôts pour assurer la rente de ceux qui détiennent le pouvoir médiatique, malgré l'indéniable incompatibilité du travail d'information avec la loi de l'offre et la demande.
Hé bien accroche-toi à ton slibard parce que ça envoie du bois ! On ferait bien de s'en inspirer si on veut produire de l'informatique libre (j'entends par là pas seulement développer, mais aussi concevoir, traduire, enseigner… contribuer à des projets de logiciel ou de matériel libre, quoi !) affranchi de la publicité et des aides sociales. Accessoirement, et par une heureuse anticipation, cet article apporte une clé pour comprendre les propos de Fleur Pellerin rapportés plus haut. Alors Nal, toi qui possède ton outil de travail (ton ordinateur, probablement), une bonne capacité à te mobiliser (comme contre la Hadopi, Acta ou Tafta), un nécessaire sens critique et une indispensable aspiration à décider de ton travail, que penses-tu de ce projet de cotisation information ? Oserais-tu la transposer en une cotisation informatique libre ?
# rassemblement
Posté par BAud (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 09 janvier 2015 à 00:19.
Qu'il y ait eu plus de 100 000 personnes à se rassembler en France, sur République à Paris ou ailleurs dans d'autres villes c'est sympa, leurs témoignages sont plus poignants.
En outre, cela pique le terme Rassemblement à l'ami de certains, le nabot qui tente de revenir… petit pied de nez, sans talonnettes.
Il y a désormais Offre Libre promue par l'AFUL : https://aful.org/communiques/aful-annonce-offre-libre-marque-liberte
C'est intéressant comme concept : se donner les moyens de ne pas attribuer une marque à une société, si elle ne respecte pas quelques principes de l'esprit du libre (pas simplement la licence), tout en l'octroyant assez facilement à tous les projets libres et réellement libres lorsque gérés par une entreprise ou des individus responsables et reconnus. Cela vient apporter une boucle de rétroaction à la diffusion du libre en incitant les sociétés à se promouvoir du libre (c'est les services innovation qui vont être contents !).
# Pas le même boulot ?
Posté par _kaos_ . Évalué à 1. Dernière modification le 24 août 2019 à 15:19.
Salut,
Je suis désolé, mais la comparaison "Free beer" vs "free speech" distinction n'est valable qu'en exemple. La réciproque n'est pas équivalente.
Qui plus est, le modèle économique en soi n'est pas identique. Des entreprises comme red-had, suse s'en contre fichent que le quidam utilise "gratuitement" leur distribution. Je met des guillemets car ce n'est pas gratuit. C'est comme les cookies d'internet, mais en mieux : le gus qui a un bug fait le test, le rapport de bug, voir au mieux corrige ! y'apuka retester (le gus a développé gratuit).
Entre le fait que vendre pour eux ne s'arrête pas à un seul nombre (de 0 à 9, disons, si on s'affranchit des centimes), mais en compte plusieurs pour faire un nombre et un chèque (tu paye tes quotidiens en chèque ? ;) ) pour une vente (du B2B, quoi) et que dans le cas de la presse, c'est juste l'inverse (du B2C, en gros), on peut se poser la question du : t'as fais des cours d'économie, et tu propose un truc radical auquel personne n'a pensé ?
Pour ce qui est du terme de « cotisation », j'espère en verser assez en fait, financièrement si pas d'autre choix et temporellement sinon. Y'a déja des choses qui se font dans ce sens, comme la cotisation sur les supports physiques, la dîme pour le recyclage de l'ancien matériel à l'achat. Donc tu veux en mettre une de plus ? C'est pas que je suis contre, mais j'ai un petit soucis sur l'accumulation des choses inutiles qui coutent plus cher à mettre en place qu'au rendement ;)
Matricule 23415
[^] # Re: Pas le même boulot ?
Posté par _kaos_ . Évalué à 2.
Salut,
J'oubliais juste la conclusion : Merci du rappel. J'en change demain, ça fait un mois… ;)
Matricule 23415
# Nationalisé ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 7.
L'article du monde diplo parle de nationalisé une parti de la production des journaux. Dans le but de les rendre plus pérenne et de mieux payer ceux qui font les journaux. J'ai un gros doute sur le fait que l'état puisse faire cela correctement, mais bon.
Mais ensuite, il ajoute :
"En matière d’impression, d’administration et de logistique, la mutualisation engendrerait d’importantes économies d’échelle. "
C'est pourtant cette mutualisation forcée à Paris qui tue la presse, à cause de ces couts exorbitants. De plus, comment augmenter les salaires, garder des postes qui "s'automatisaient" et baisser les couts ?
"A qui profiterait la mutualisation et à quelles conditions ? A toute la presse d’information d’intérêt général, sans distinction d’opinion, de prestige ou de taille, pourvu que ses éditeurs adoptent le statut d’entreprise à but non lucratif (le bénéfice n’est pas distribué aux actionnaires), ne possèdent pas plus d’un titre dans chaque type de périodicité (quotidien, hebdomadaire, etc.) et proscrivent toute publicité de leurs colonnes ainsi que de leurs écrans."
Mouais… Il suffit que le statut juridique donne droit à des aides automatiques, et le résultat sera le même, sans l'usine à gaz administrative.
et le financement :
"Le mode de financement qui ne doit rien au marché ni à l’Etat existe déjà : la cotisation sociale."
La différence est quand même ténu d'avec les impôts… Il est plus simple de faire une sorte de TVA sur le secteur comme avec le CNC, et la taxe de 2€ sur les billets de cinéma.
"Mais comment éviter la bureaucratisation, comment engendrer une dynamique commune à des métiers héritiers de traditions fortes mais éclatées ? Arbitrer les conflits et réguler l’allocation des moyens du Service aux publications requiert des instances reconnues par tous comme légitimes."
Vu le succès de l'état la dedans, le plus simple est de ne pas avoir de structure. Il faut simplement une règle simple pour l'aide financière, et financer le développement de logiciel libre utile à tous, par exemple.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par bolikahult . Évalué à -1.
De quelle mutualisation parles-tu ? Ne penses-tu pas qu'il est encore possible d'améliorer la diffusion et diminuer ses coûts lorsque les rotatives, réseaux, serveurs web, marchent aux diapasons ?
Je ne crois pas, car un statut dit "sans but lucratif" change la manière dont est dirigée un journal. Il ne dépend plus d'une volonté de rentabilité
L'idée d'une cotisation permet, contrairement aux impôts, de cloisonner le budget en question pour ne pas qu'il soit sacrifié à d'autre causes (exemples grands projets inutiles et destructeurs).
Tu as une meilleure proposition ?
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2.
Les messageries parisiennes.
Non, car le machin n'a aucune pression pour s'améliorer, les couts s'envolent.
Si, au moins pour les salaires. Ne pas faire de bénéfices, ne veut pas dire ne pas faire d'argent.
C'est vrai, comme pour le CNC. Mais si tu penses à Notre Dame des Landes, cela n'a rien à voir surtout car il s'agit de PPP.
Crédit d'impôt sur les salaires à 80% par exemple, avec plafonnement. Paiement des frais d'imprimerie/distribution pour des fournisseurs agréés, etc…
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par bolikahult . Évalué à -1.
Décidément j'ai du mal à te comprendre.
Que sont les "messageries parisiennes" ?
Comment ça, "les coûts s'envolent" ?
Je le sais bien, mais payer des salaires à des employés, c'est quand même différent de payer des dividendes à des actionnaires.
Sinon oui, je pensais bien à Notre-Dames-des-Landes, et il me semble que ce PPP (Partenariat Public Privé) est grandement financé par l'état, donc nos impôts !
Encore une fois pour le crédit d'impôt que tu évoques, peux-tu préciser pour quels salaires ?!
Ceux des professionnels de la presse ?
Quant aux paiement des frais de fournisseurs "agréés", pourquoi subventionner un fournisseur privé ? Une structure publique comporte beaucoup plus d'avantages ! Notamment : service public, meilleures conditions de travail, pas d'actionnaires à payer, transparence au besoin. Si tu te pose la question de l'indépendance d'une telle structure vis-à-vis d'un gouvernement quelconque (censure/budget), je réponds qu'une cotisation dédiée permet justement d'éviter l'ingérence de l'état.
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Zenitram (site web personnel) . Évalué à -1.
En gros, tu ne connais rien à la problématique, à ce qui existe, mais tu as la solution.
Ca revient au même à partir du moment où les salariés en profitent pour ne pas beaucoup travailler et récupérer la thune.
"Méchants actionnaires" le retour… En oubliant que les salariés peuvent être actionnaires si ils sont prêt à prendre le risque financier qui va avec, mais bizarrement quand on leur propose d'être actionnaire il y a moins de monde.
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par bolikahult . Évalué à 0.
Je ne sais pas si je n'y connais rien, mais peut-être peux-tu m'aider au lieu de me bouter de la conversation.
J'ai pas la solution, j'avais juste été séduit par celle du monde diplomatique en la lisant.
Ensuite c'est sympa de dire que les salariés peuvent être actionnaires, mais on voit bien que c'est rarement le cas, et pas que pour des raisons d'"être entreprenant ou non", mais surement aussi financières, ou de conditions sociales, et aussi parce que tous n'ont pas forcément envie de surplomber les autres, même pour être gratifiés du terme "d'entreprenant" et parce que de l'emploi est créé.
Et arrête de m'infantiliser en disant que je dis que les actionnaires sont méchants, que je ne connais rien à la problématique, c'est chiant, merci.
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par BAud (site web personnel) . Évalué à 4.
C'est l'impression que tu en donnes sur ce sujet, àmha. cf. NMPP qui te donnera d'autres pointeurs.
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 3.
Renseignes toi ce qu'est un PPP. A part me foutre de ta gueule, je ne peux pas faire grand chose de plus.
Oui, comme pour ces salaud de médecin et de pharmacien et ses kinés, et autres infirmières.
Je note que tu as bien oublié qualité du service et cout. C'est le plus important, mais tu as raisons que cela ne compte pas pour un truc public.
La gestion paritaire est loin d'être d'une superbe efficacité… Il suffit de voir l'état de la sécu, (exemple, le RSI)
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par bolikahult . Évalué à -1.
Bon, au temps pour moi pour les PPP (même si à mon avis les entreprises qui acceptent ça ne le font pas pour juste aider les pouvoirs publics).
Pour le service public, je dénombrais que les avantages qui ne semblent pas figurer dans le privé… Mais la qualité de service et le cout sont à mon avis des qualités que les services publics ont aussi (bon ça dépend desquels surement, mais pourquoi penser le contraire ?).
Euh… je crois que tu interprète un peu.
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Larry Cow . Évalué à 4.
MMmh, l'expérience? Le fait de ne pas pouvoir prendre des mesures efficaces contre un élément qui nuit à la qualité de service?
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 3.
C'est souvent plus mauvais. Il n'y guère que les renseignements ( le fiasco des 118) qui montre le contraire. Par contre, un monopole privé sera toujours pire qu'un service publique (cf les lignes de trains anglaises).
Il y a aussi le problème des administrations qui enflent. On prend la sécu, en exemple, mais regardez le RSA, personne n'est pas capable de faire le calcul de ce qu'une personne peut recevoir, tellement, c'est complexe !
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Maclag . Évalué à 5.
Pourquoi penser le contraire? Attends voir:
-Du point de vue des gérants, quelles sont les incitations à fournir un bon service et adopter une démarche qualité?
--Aucune. Un service public est en situation de monopole. En dehors d'une décision politique, rien ne changera.
-Au niveau individuel, quelles sont les incitations à bien travailler pour les fonctionnaires?
--Quasiment aucune. La structure est figée et on est promu à l'ancienneté plutôt qu'aux performances.
Évidemment, il y a toujours de braves fonctionnaires qui y croient encore et essaient de bien faire. Gageons que les autres leurs feront comprendre assez rapidement qu'il ne vaut mieux pas s'aliéner trop de leurs collègues, ça pourrait nuire à leur carrière!
Ex: j'ai fait un stage d'archivage dans ma jeunesse dans le secteur public, pour remplacer une personne en vacances. On est venu me reprocher de travailler trop vite: Figure-toi que cette personne a demandé du renfort parce que "elle est débordée". Et ben un connard de stagiaire à failli rattraper le retard en 2 semaines (sans forcer, aucune heure sup'). Si ça se sait, aucune chance que le renfort soit recruté.
Autre exemple: à côté de toutes les conneries qu'il a faite, un certain N.S., président de la République, a proposé une fois qu'on ait une vraie évaluation de la performance dans la fonction publique: levée de bouclier immédiate. Tu imagines la pression avec laquelle ils auraient dû travailler? Les pauvres…
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par thamieu . Évalué à 9.
Tu remplaces fonctionnaire par pigiste pour le 20 minutes ou présentateur du JT de 20h sur France 2, ça marche tout pareil. Il y a effectivement des grilles qui assurent une augmentation minimale des fonctionnaires à l'ancienneté. Sur le fond, ça me semble exprimer l'idée que plus tu as passé de temps à travailler, mieux tu sais travailler. En revanche ceci ne relève absolument pas de la promotion : pour changer de grade, ils passent devant une commission d'évaluation qu'ils doivent convaincre.
Tu ériges cet exemple en règle générale et décide peinard que les fonctionnaires sont des branleurs, mais comme toute règle a des exceptions dans le lot y en a quand même un qui bossent. C'est important de se reposer sur son expérience personnelle mais là tu ne démontres rien : évidemment que tu trouves des glandeurs finis dans la fonction publique qui se plaignent constamment d'être surchargés de boulot ! Figure-toi que c'est pas spécifique à la fonction publique, et qu'on peut tous y aller de sa petite anecdote authentique…
Ex : le dernier médecin généraliste libéral que j'ai vu (dans le cadre d'un recrutement) m'a demande « votre tension, c'est combien ? ». J'ai répondu « 12 / 8 », il a dit « ça me va ». J'ai jamais fait de visite médicale aussi rapide.
Évidemment, il y a toujours de braves médecins qui y croient encore et essaient de bien faire.
Ex : dans mon appartement toujours, la plomberie était à chier, aussi (arrivée et évacuation d'eau inversées sur la chaudière, ce qui a provoqué une innondation le jour de mon aménagement, pente des tuyaux d'évacuation à l'envers ce qui empêche l'écoulement des eaux…)
Évidemment, il y a toujours de braves plombiers qui y croient encore et essaient de bien faire.
Ex : dans mon ancien boulot (en ssii), mon employeur a préféré me licencier pour un prétexte bidon que m'aider à exercer des compétences chez des clients ou me former entre deux missions. Un licenciement n'étant pas sans conséquence, il décide tout simplement de me faire porter à moi seul les conséquences de son incapacité à jouer son rôle de commercial.
Évidemment, il y a toujours de braves commerciaux qui y croient encore et essaient de bien faire.
Ha ben tiens, il est intéressant ce dernier exemple, parce que la rémunération réelle des commerciaux est en grande partie variable, et ces gens sont réputés payés à « la performance », c'est à dire produire ce que l'on attend d'eux. Cette production fait (aussi souvent que possible, idéalement en continu) l'objet d'une évaluation. Hé ben la « performance », t'as des gens pour en définir les critères, d'autres gens pour la mesurer. Mais tu n'as absolument aucune garantie que cette « performance » s'apparente de près ou de loin au « bon travail ». Tout simplement parce que ces deux choses ne sont pas des vérités naturelles et universelles, mais l'objet de décisions.
C'est quoi, concrètement, une « vraie évaluation de la performance » ? Comment tu choisis que cette performance doit être mesurée par tel critère plutôt que tel autre ?
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Larry Cow . Évalué à 3.
C'est vrai, mais c'est aggravé par l'absence d'encouragement au boulot bien fait. Tu es mauvais? Pas grave, ça ne coûte pas très cher un fonctionnaire (moins que de le sortir, en tous cas), et puis il y a les collègues pour faire le boulot. Tu es bon? Tu ne gagnes pas plus cher, et en prime tu fais le boulot du collègue mauvais.
Arbitrairement et faute de mieux, les lois de la concurrence?
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par thamieu . Évalué à 3.
Je suis d'accord qu'il est absolument crucial de permettre et encourager le boulot bien fait. Et je sais pour l'avoir vécu combien il est frustrant dans un collectif de travail de savoir que dans une même équipe, la personne la plus payée est aussi celle qui en fout le moins. Et non, cette personne n'était pas fonctionnaire.
La question était « comment [choisit-on] que cette performance doit être mesurée par tel critère plutôt que tel autre ? », et je crois que tu y réponds parfaitement.
Le mieux dépend des objectifs qu'on cherche à atteindre, et c'est bien là qu'est l'enjeu !
Les lois de la concurrence, c'est vague. À quel niveau tu situes cette concurrence ? Entre deux entreprises équivalentes ? Entre deux individus travaillant dans une même équipe ? Entre des candidats sur un marché de l'emploi ? J'attends éventuellement une image plutôt qu'une réponse du style « le meilleur rapport qualité/prix », qui ne dit toujours pas ce qu'est une « vraie évaluation de la performance ».
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Larry Cow . Évalué à 2.
Des emplois "protégés", il en existe plein, pour des tas de raisons (fils/maîtresse du patron, délégué syndical, mafioso, … l'imagination est la seule limite). Je ne prétends pas que c'est l'exclusivité du public, juste que c'est effectivement favorisé par le statut de fonctionnaire (et, de manière générale, par l'état d'esprit qui fait que les quelques possibilités qui existent de dégager un nuisible sont rarement exploitées).
Non. Ton concurrent te pique des clients? C'est que tu fais moins bien que lui. Tu lui en piques? C'est l'inverse. C'est très sommaire et ça ne rend pas compte de la complexité de certains situations, mais c'est rapidissime à calculer et toujours disponible. Sauf en situation de monopole.
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par paralax . Évalué à 3.
Je crois que tu n'as jamais entendu parler de discrimination syndicale…
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Zenitram (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 13 janvier 2015 à 10:30.
Je crois que tu n'as jamais entendu parler de profiteurs du statut syndical…
Ha, j'oubliais, les syndicats sont tous des gentils qui pensent au bien des autres, jamais dans l'autre sens. Oui, oui… Et l'appart et le bureau du patron de la CGT (et sa prime) c'est pour le bien-être des salariés, oui oui…
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par thamieu . Évalué à 1.
Pour lutter contre les privilèges des « fils/maîtresse du patron, délégué syndical, mafioso », il faudrait supprimer les statuts de la fonction publique ? Au contraire ! Parce que le patron il a sa vision du bon travail (qui sera parfois le plus rapide et le mois cher), tandis que le travailleur aura la sienne (qui nécessitera parfois plus de temps pour être accomplie). Mais ce rapport de force est très inégal, et un statut pour le travailleur est un outil formidable pour rééquilibrer cela !
Soit. Le marché est un régulateur tout à fait intéressant pour les produits, je ne le conteste pas ! Par contre il y a un marché dont, à mon avis, il faut se débarrasser impérativement, c'est celui de l'emploi. Sortir de l'emploi, c'est un excellent moyen ou de dégager les nuisibles ou de dégager soi-même lorsqu'on est entouré de nuisibles ! Sans effectuer de chantage au salaire ni sur les uns, ni sur les autres, et sans considérer qu'une personne qui n'a pas trouvé sa place sur un lieu de travail doit être condamnée à la chercher chez Pole Emploi.
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Maclag . Évalué à 1.
Ailleurs, on a ce qu'on appelle une évaluation des performances, pour justement se rendre compte si tu sais mieux travailler d'années en années. À la fonction publique, il faut croire qu'on a décidé que ce serait néfaste (cf levée de boucliers quand Sarko a proposé une rétribution au mérite).
Un autre avantage du privé c'est que si tu bosses bien dans une boite qui ne reconnaît pas ton mérite, et bien tu peux aller te vendre ailleurs. À la fonction publique, tout ce que tu peux faire, c'est… rien?
Je demande à voir.
Mauvais médecin, changer de médecin. Mauvais service public… pas de concurrence, pas d'incitation à s'améliorer.
Mauvais plombier, changer de plombier, et attaquer le précédent tant qu'on est là.
Quand un dossier est foiré dans un service public, tu peux gueuler: tout le monde s'en fout. Tu peux écrire: tout le monde s'en fout. Et tu ne peux pas changer de service.
Je suis désolé pour toi. J'espère que tu t'en sors mieux ailleurs.
Dans la fonction publique, si ton chef t'enfonces en disant que t'es nul, tout ce que tu peux faire, c'est… rien. Alors à quoi bon bosser?
Objectifs fixés en début d'année. Comparaison avec les pairs. Quantification de la performance là où c'est possible. Comment tu crois que ça se passe en entreprise?
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Larry Cow . Évalué à 3.
Ce n'est pas tout à fait exact. Ce qui a suscité la levée de boucliers, c'était le passage de l'évaluation (littérale) à la notation (chiffrée). Ceci dit, le problème reste entier en ce sens que dans bien des structures, on va évaluer/noter en fonction du plan de carrière de la personne davantage qu'en fonction de ses performances. Disons qu'à moins de faire du sabotage pur et simple, il y a peu de chances de se retrouver avec une évaluation vraiment pénalisante pour un agent d'ambition modeste.
Là encore, c'est un peu plus nuancé. Il y a toujours moyen de bouger, même dans les fonctions publiques. Et dans le cas de la territoriale, c'est assez proche du fonctionnement privé : tu postules, tu passes des entretiens, etc.
Le seul truc, pour le peu que j'ai pu le voir, c'est que l'amplitude des salaires est trop faible pour qu'un changement de structure soit déterminant (surtout si ce faisant tu t'éloignes de chez toi, ce qui est souvent un des effets de bord de la mobilité). Le seul cas où c'est net, à ma connaissance, c'est pour les agents qui ont obtenu un avancement de grade (par examen professionnel, généralement), mais dont le grade d'arrivée est trop élevé pour la structure qui l'emploie. S'il bouge, il pourra postuler directement à son nouveau grade.
Depuis le gel du point d'indice, les effets de la promotion "automatique" (i.e. sans concours ni examen pro ni validation des acquis de l'expérience) sont devenus extrèmement ténus. Ça compense l'inflation quand il y en a, disons.
C'est en train de changer, mais c'est effectivement encore souvent un souci majeur.
C'est tout à fait exact et c'est un gros problème. Ceci étant, en toute honnêteté, c'est davantage lié à la situation de monopole qu'au service public (ce dernier favorisant de fait des monopoles, mais tous les monopoles ne sont pas liés au public).
Totalement, et si tu arrives à faire abstraction des récriminations de ton chef, tu ne vivras pas plus mal. Même si tu étais effectivement nul.
Pas toujours mieux, il faut être honnête aussi. Mais effectivement, beaucoup de bonnes idées du privé tardent à arriver dans le public. La faute notamment à un état d'esprit (assez) général qui veut que "si c'était pour faire [insérer une bonne idée du privé], on bosserait dans le privé, hein". Sans compter que les salaires du public justifient trop souvent les spécificités (sur fond de "avec ce qu'on gagne, on ne va quand même pas [insérer ici une bonne pratique] comme dans le privé)".
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par khivapia . Évalué à 5.
Depuis le gel du point d'indice, les effets de la promotion "automatique" (i.e. sans concours ni examen pro ni validation des acquis de l'expérience) sont devenus extrèmement ténus.
Ben bien sûr : tous les fonctionnaires ont arrêté de prendre les échelons automatiques correspondants à leur ancienneté, comme les status de leurs différents corps le prévoient, et donc aucun n'a vu sur son salaire l'augmentation de rémunération en nombre de points d'indice afférente.
Il ne faut pas oublier qu'il y a deux aspects dans l'augmentation de la rémunération des fonctionnaires : le point d'indice, et le glissement vieillesse technicité !
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Larry Cow . Évalué à 2.
Je ne dis pas ça du tout : juste que l'augmentation est devenue relativement marginale, surtout pour les jeunes fonctionnaires (sans parler de la gamelle salariale que constitue généralement l'obtention du statut par rapport aux contrats qui le précédent souvent).
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 1.
Vu qu'elle est supérieur à l'inflation, ce n'est pas marginal du tout. C'est une des grosses raisons qui fait que le budget de l'Etat augmente de 3% par an, sans rien faire de plus. Le problème est que ces 3% sont aussi supérieur à la croissance, et que l'augmentation des rentrés fiscales ne peuvent les couvrir.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par paralax . Évalué à 0.
Ah bon? Tu sais aussi qu'il y a des fonctionnaires (des gens sûrement bêtes et fénéants) qui ont perdu du salaire depuis leur embauche? Par exemple des gens qui ont fait plus de 8 ans d'études et qui font de la recherche, dans lequel on ne compte pas les heures et qui débute à 1800 euros net par mois? Bon, enfin, on pourrait aussi ne pas les payer, c'est la passion qui compte après tout…
Fatigant…
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2.
De quoi tu parles ?
Je parle du cas général. Les fonctionnaires se plaignent du poins d'indices gelés mais oublie les autres augmentations automatiques qui n'existent pas dans le privé.
Évidemment, qu'il y a des cas de personnes sous payé, surtout dans la recherche. Tant que l'optimisation fiscale permet de faire taxer des profits français, en Irlande ou au Luxembourg, cela ne changera pas.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Larry Cow . Évalué à 4.
Non, mais à la différence du privé, dans le public tu n'as pas non plus d'augmentations "non-automatiques". Changer de structure ne touche globalement pas à ta rémunération, si tu veux vraiment évoluer il faut passer des concours (avec, selon les branches, une concurrence assez rude).
Les augmentations "automatiques", j'ai connu. Je pense que la plupart des fonctionnaires préféreraient des salaires similaires à ceux du privé et sans augmentations automatiques. Et c'est particulièrement vrai dans nos branches (IT).
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2.
Dans le privé, non plus. Il faut changer de boites pour ça.
Les bas salaires sont plus élevé dans le publique que dans le privé.
L'exception qui confirme la règle, les mieux diplômés touchent souvent moins dans le public.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Larry Cow . Évalué à 1.
C'est ce que j'écris. Dans le privé, si tu n'es pas content de ton salaire, tu changes de boîte. Dans le public, si tu n'es pas content de ton salaire, tu passes des concours ET tu changes de boîte (en gros).
Euh, il y a des smicards aussi dans le public. Mais c'est vrai que ça décolle un peu plus vite.
Et c'est un peu un problème (d'encadrement, notamment).
[^] # Re: NationalisER ?
Posté par Zenitram (site web personnel) . Évalué à 7.
Il y en a encore qui croient que les monopoles permettent une diminition des coûts?
La diffusion de la presse en France est l'exact démonstration de l'inverse, avec des prix délirants du à son monopole (qui s'effrite avec Internet, dommage…), et qui tue à petit feu la presse.
La première chose à faire pour sauver la presse, c'est de dégager ce monopole.
PS : les serveurs webs n'ont pas attendu la presse pour diminuer les coûts, merci de ne pas chercher à les augmenter avec une offre "dédiée à la presse" qui serait surtout un verrou.
[^] # Re: Nationalisé ?
Posté par thamieu . Évalué à 4.
Je partage ton doute mais de ce que j'ai compris, la proposition du monde diplomatique n'est pas - nécessairement - une nationalisation de la production. On peut imaginer différentes échelles et des réseaux d'imprimerie et de distribution réparties sur le territoire en cohésion avec le public visé par le journal.
L'un des éléments les plus intéressants à mes yeux. Pierre Rimbert ne parle pas d'attribuer « des aides », il parle de ne plus laisser les propriétaires et les publicitaires décider de ce qui doit être produit. En remplaçant le financement publicitaire par une cotisation, les différents corps de métiers ne produiront pas moins ! Il ne s'agit pas de remplacer une activité productive par une activité improductive, il s'agit de reprendre aux annonceurs et détenteurs de capitaux le pouvoir de décider ce qui vaut ou non !
Remplacer la pub par un impôt ou une cotisation, ça change pas grand chose sur le plan comptable. Ce que dit Friot (mentionné dans l'article), c'est que l'impôt est prélevé une fois que la valeur ajoutée a été répartie entre les salaires et les profits. Il a besoin que la valeur soit produite par l'état et le marché pour faire l'objet d'une *re*distribution, typiquement sous forme « d'aide ». La cotisation, quant à elle, est prise immédiatement sur la valeur ajoutée : elle reconnaît une production en-dehors de l'état et du marché. Tu te demandais comment à la fois faire baisser les coûts et augmenter les salaires ? Pierre Imbert propose de prendre exemple sur la production de soins : on arrête de rémunérer les détenteurs de capital, tout simplement parce que nous n'en avons pas besoin. Ça mérite d'être étudié, non ?
Comment tu verrais ça, un peu plus précisément ? Il faut quand même une structure minimale pour que cette règle soit appliquée. Et si cette structure est composée d'un seul élément (que ce soit l'état ou un employeur quelconque) qui à la fois détient les cordons de la bourse, oriente et contrôle ce qui doit être produit, on se retrouve avec les contraintes dont doit se débarrasser la presse. Peut-être peut-on envisager 2 ou 3 entités très simples avec chacune un rôle bien délimité ? Du genre une caisse pour la cotisation destinée au salaire d'un côté, d'un autre côté une instance de délibération publique pour orienter l'investissement vers les projets considérés les plus utiles ?
[^] # Re: Nationalisé ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 2.
par exemple. Le but d'une règle simple est que son application est évidente, que l'on ne doit pas passer devant une commission pour l’exercer, et que l’administration ne change pas d'avis chaque mois à demander des justificatifs.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: Nationalisé ?
Posté par ckiller . Évalué à 4.
Paye ta presse libre et indépendante si c'est nationalisé.
Vivement l'ORTF Hebdo
Et puis, s'il n'y a pas de sélection de la presse par le marché, mais du financement par les impôts, ça ne laisse aucune place à de nouveaux acteurs. et ça grave dans les marbres les journaux actuels dont les qualités sont quand même ultra discutables.
Laissons les lecteurs choisir pas l'état.
[^] # Re: Nationalisé ?
Posté par paralax . Évalué à 1.
Oui, on est tous complètement libres, oui les Bouygues et Dassault sont des bienfaiteurs de l'humanité qui ne cherchent qu'à nous éclairer de leurs lumières, oui les gens lorsqu'on leur répète toute la journée que les fonctionnaires sont des paresseux inutiles se mettent à réfléchir que c'est bien d'être soigné sans qu'on leur demande leur carte bleue en premier, oui les gens savent que si la Sécu va mal c'est que les cotisation se tarissent parce que la part du profit prélevé sur le salaire n'a fait qu'augmenter depuis les années 80. Le monde est merveilleux et le débat parfaitement équilibré. Mais il y a des imbéciles pleurnichards et paranos (notamment ceux qui ont l'idiotie de contredire Z.) qui font des sites comme ceux-là:http://www.acrimed.org/
Une précision pour terminer, un détail, vraiment: le Monde Diplo ne propose pas de nationaliser la presse mais de mutualiser les moyens de production.
[^] # Re: Nationalisé ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 0.
Si chaque groupe industriel a son journal, la pluralité est respecté. D'ailleurs, radio France et France télé pourrait aussi faire de la presse.
Si tout est sous contrôle de l'état, la pluralité n'existe plus réellement.
L'idéal serait des journaux financés uniquement par les lecteurs. Cela n'existe pas vraiment (Pour le Figaro, et le Monde, si on retire l'aide d'état et les achats énormes d'Air France, il ne leur reste plus grand chose).
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: Nationalisé ?
Posté par thamieu . Évalué à 2.
Mais cela peut exister, et c'est exactement ce en quoi consiste le projet !
Un contenu financé uniquement par les lecteurs (pas par des aides publiques, pas par des publicitaires) :
Une mutualisation des services, non contrôlés par l'état :
[^] # Re: Nationalisé ?
Posté par Maclag . Évalué à 5.
Si c'est pour moi (et ça pourrait l'être, disons que je n'y vais pas de main morte), clarification:
Je ne pense pas que les fonctionnaires soient inutiles, et je ne pensent pas qu'ils comptent plus de paresseux innés qu'ailleurs.
Par contre je maintiens que le fonctionnement de la fonction publique encourage largement la paresse et décourage fortement tout excès de zèle, qu'il n'a absolument aucun incitatif à l'efficacité et la performance, et qu'il est sclérosé.
Tu parles plus haut de la recherche et des chercheurs payés au lance-pierre. Ce n'est pas nouveau, et ça ne risque pas de changer.
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