• # Autre regard

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+4/-3).

    • [^] # Re: Autre regard

      Posté par  . Évalué à 1 (+4/-4).

      Mouais : à mots couverts, c’est un plaidoyer pour le radioactif.

      « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

      • [^] # Re: Autre regard

        Posté par  . Évalué à 3 (+6/-4).

        Oui et c'est bien dommage, en 2025 le nucléaire ne devrait plus être un gros mot. Ne toujours pas oser le prononcer fait que les gens ne retiennent que ça de l'article. Alors que le vrai propos est ailleurs et très intéressant : c'est que le solaire et l'éolien sont par nature insuffisants pour un approvisionnement en temps réel.

        • [^] # Re: Autre regard

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8 (+8/-2).

          Surtout que le vrai gros problème de l’approvisionnement temps réel, c’est le pilotage du réseau. Comme l’électricité ne se stocke pas (pas directement, j’y reviens), on doit avoir en permanence production = consommation, sinon le réseau s’effondre et c’est le black-out.

          Dans les énergies bas carbone : le nucléaire et l’hydraulique sont pilotables ; l’éolien et le solaire ne le sont pas. La géothermie est pilotable aussi, mais d’une part elle est très difficile à installer avec un bon rendement sauf spécificités géologiques assez rares ; d’autre part elle peut facilement rejeter des quantités énormes de gaz à effets de serre (cf cette excellente vidéo).

          Le solaire ne produit rien la moitié du temps (la nuit), modulo quelques adaptations à base de stockage local de chaleur comme décrit ici. Et quand il fait très couvert, en journée ça produit assez peu quand même.

          L’éolien produit… quand il y a du vent, c’est-à-dire de façon totalement décorrélée de la consommation. Par exemple en janvier 2025, d’après les données de RTE, on a pu avoir plus de 18 GW de production éolienne… comme moins de 1 GW (sur plus de 23 GW de capacité installée, chiffre de janvier 2024). Problème : au moment où il n’y avait pas de vent sur la France, c’était aussi le moment le plus froid de janvier. Et encore, la France est bien lotie pour l’éolien, parce qu’on a trois bassins de vents avec des régimes différents (Nord/Manche, Atlantique, Méditerranée) qui ont une vraie chance de ne pas être synchronisés ; et la possibilité de mettre de l’éolien en mer (qui a un bien meilleur facteur de charge que le terrestre, le vent y étant plus fréquent et régulier).

          Les énergies fossiles ont cet énorme avantage d’être toutes pilotables. On peut imaginer des centrales thermiques à biomasse, mais elles posent d’autres types de problèmes.

          En réalité, la seule façon simple et efficace qu’on ait de stocker de l’électricité en masse (capacité de stockage et production de plusieurs GW pendant des heures) aujourd’hui, c’est les STEP (hydroélectricité). On voit le stockage dans les données RTE sous le terme « Pompage » ; on voit la production dans les détails de « Hydraulique » sous le terme « STEP turbinage ». Le principal défaut, c’est qu’il faut des barrages de montagne pour y arriver… et qu’en France métropolitaine on a épuisé à peu près tous les sites où c’est à la fois rentable et pas une catastrophe écologique.

          Il y a plein d’autres technologies de stockage à l’étude, mais pour l’instant aucune n’existe à ce niveau de capacité et de puissance. Il faut continuer les études, mais aussi avoir une solution en attendant. On commence toutefois à avoir beaucoup de batteries en circulations (no joke, la plupart sont dans des bagnoles) dont on pourrait se servir, mais il y a tout un circuit politique et économique à mettre en place autour.

          Donc, si on veut un réseau électrique bas carbone sans nucléaire, stable et intègre (c’est-à-dire qu’on ne dépend pas des voisins pour assurer la stabilité), on fait quoi ? Il reste les solutions suivantes :

          1. Le pays a la chance d’avoir d’énormes ressources de géothermie efficace (Islande) ou d’hydroélectricité (Québec, Norvège, Suède) : il « suffit » de mettre plein de barrages, éventuellement complétés avec de l’éolien et du solaire.
          2. Le pays n’a pas cette chance (pas assez montagneux, trop peuplé…) : on peut aller dans la sobriété. Mais ça pose d’énormes problèmes d’acceptation sociale (ce qui peut se travailler avec une politique volontariste, hahaha), d’égalité et d’équité. Ça implique des priorisations des usages, des coupures ciblées et si possibles prévisibles, et une indemnisation. De plus, l’idée est plutôt d’augmenter la production générale d’électricité pour décarboner un maximum d’usages.
          3. Le pays n’a ni ressources bas-carbone pilotable et n’a pas réussi à organiser une sobriété : c’est un régime de pénurie, c’est une électricité hors de prix aux moments de sous-production, avec une coupure chez les pauvres et/ou le remplacement d’une partie du réseau par des générateurs personnels à énergies fossiles (c’est le cas partout où le réseau est instable).

          Du coup, dans l’idée d’une transition écologique vers une consommation d’énergie décarbonée, le nucléaire est quand même un atout non négligeable grâce à sa production bas-carbone massive et pilotable, malgré ses inconvénients (en particulier le cout d’installation énorme, et le stockage des déchets).

          La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

          • [^] # Re: Autre regard

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5 (+7/-5). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 14:37.

            si on veut un réseau électrique bas carbone sans nucléaire, stable et intègre (c’est-à-dire qu’on ne dépend pas des voisins pour assurer la stabilité)

            Ou alors il faut apprendre à vivre avec une électricité non disponible 24h/24 ? J'aime bien le confort de pouvoir 4h du matin, faire cuire un gâteau et me faire un petit jeu vidéo, mais est-ce indispensable ?

            Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

            • [^] # Re: Autre regard

              Posté par  . Évalué à 8 (+6/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 15:04.

              Et pourquoi la coupure aurait lieu au moment le plus opportun pour toi ?

            • [^] # Re: Autre regard

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7 (+5/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 16:08.

              C’est un problème de pénurie ou de sobriété. J’imagine que tu veux parler de sobriété, mais le manque d’électricité au point de provoquer des coupures chez les particuliers renvoie surtout à une situation de pénurie.

              Le problème, c’est que la plupart des gens veulent / ont besoin de consommer en même temps. « Faire cuire un gâteau à 4 h du matin » n’est pas un problème, il n’y a pas de tension sur le réseau à cette heure là. Pareil en début d’après-midi, surtout en été. Par contre, le matin à partir de 8 h ou le soir autour de 19 h, là tout le monde veut pouvoir consommer (pour se préparer à manger, s’éclairer, se chauffer, tout simplement le frigo…), cf https://www.rte-france.com/eco2mix/la-consommation-delectricite-en-france

              D’autre part si l’électricité n’est pas dispo, on tombe dans un régime de pénurie : les riches particuliers s’achètent des générateurs, et ça fait monter l’intensité carbone. Enfin : l’électroménager (celui qui tourne en permanence) n’aime pas les coupures, des coupures d’électricité régulières imposent de le changer plus souvent ou d’en avoir du plus résistant et plus cher.

              La sobriété passera sans doute plutôt par des coupures ciblées chez les industriels (c’est plus facile : une seule coupure = une grosse économie). D’ailleurs c’est un plan déjà en place en cas d’hiver très froid, typiquement. C’est aussi en place en cas de surproduction, typiquement les dimanches après-midi en été. Et en l’état c’est pas gratuit : les industriels sont payés en échange de leur non-consommation ou non-production. Ça serait très complexe à mettre en place chez les particuliers.

              La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

              • [^] # Re: Autre regard

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).

                Sur le marché spot (24h a l'avance), le kwh le plus cher est la coupure a 3000€/kwh.

                "La première sécurité est la liberté"

              • [^] # Re: Autre regard

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+3/-4).

                Faut il de l'électroménager 24h/24? On va peut etre vers un monde où avoir un frigo, du chauffage et internet h24 n'est pas soutenable 😕.

                Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

            • [^] # Re: Autre regard

              Posté par  . Évalué à 1 (+0/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 16:22.

              C’est tout à fait le rôle que pourraient jouer les batteries usagées des automobiles : à coup de 50 kWh, y a de quoi cuire quelques gâteaux (un four consomme 235 kWh par an).

              « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

              • [^] # Re: Autre regard

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-0).

                C’est une question d’ordre de grandeur : la production moyenne d’électricité en France en 2023 c’est 1 355 GWh. Il faudrait donc plus de 27 millions de ces batteries pour couvrir la production française pendant 24 heures.

                Évidemment c’est pas le but, mais ça donne un ordre de grandeur : ces batteries auront un impact à partir du moment où il en aura au moins des centaines de milliers, et plus probablement des millions raccordées au réseau. On estime aujourd’hui à un gros million le nombre de véhicules électriques en circulation en France.

                C’est pas « cuire un gâteau » qui consomme, en réalité. La consommation résidentielle ne compte que pour un gros tiers de la consommation totale ; et là-dedans on estime que la moitié c’est la thermique (chauffage + clim) et l’eau chaude (sanitaire et lavage) (même source). Donc : oui les batteries usagées (ou en usage, avec la recharge/décharge dynamique des véhicules inutilisés) ça sera utile, mais là encore pas tout de suite. D’ailleurs, idéalement on baisse la part du résidentiel, à la fois par les économies (isolation, pompe à chaleur) et par l’électrification de l’industrie.

                La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

          • [^] # Re: Autre regard

            Posté par  . Évalué à 2 (+2/-1).

            C’est dingue d’omettre la possibilité de la conversion des excédents de production : c’est la base du scénario Négawatt !

            Quand il fait très beau et qu’il y a du vent (rappelons-nous de ce bref épisode de coût de l’électricité négatif du à ces circonstances), produire du gaz qu’on brûlera quand il fera gris et pas de vent.

            « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

            • [^] # Re: Autre regard

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+2/-1). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 16:21.

              Je n’omet pas : c’est inclus dans les technologies qui ne sont pas encore industrialisée à grande échelle à ma connaissance. Si mes connaissances sont obsolètes, je suis intéressé par une source.

              PS :

              rappelons-nous de ce bref épisode de coût de l’électricité négatif du à ces circonstances

              Ça arrive tout le temps en France en été. Cf https://www.rte-france.com/eco2mix/les-donnees-de-marche

              La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

              • [^] # Re: Autre regard

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-0).

                Mais oui, je suis d’accord avec toi sur un point : il faut qu’on fasse quelque chose de cette surproduction fréquente d’électricité.

                Le problème, c’est qu’en l’état actuel des choses on ne sait rien en faire : on turbine au max pour remplir nos STEP, on exporte au max, et malgré ça on a encore de la surproduction chronique en été. D’où l’importance de continuer à investir dans des solutions de stockage (dont fait partie la production de gaz), comme je le disais dans mon message d’origine. Le problème, c’est que aujourd’hui beaucoup de ces solutions ne sont pas industrielles à l’échelle du GW.

                La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

              • [^] # Re: Autre regard

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

                Je n’omet pas : c’est inclus dans les technologies qui ne sont pas encore industrialisée à grande échelle à ma connaissance. Si mes connaissances sont obsolètes, je suis intéressé par une source.

                De mémoire en dehors des STEPS il n'y a rien à l'échelle d'un pays entier, comme tu le soulignes.

                Les parcs de batteries s'expérimentent de plus en plus en Europe, le cas le plus avancé est la Californie qui s'en sert de manière non négligeable, on peut le voir sur electricity map d'ailleurs. Cela semble aider mais encore bien insuffisant.

                Une partie de la solution est de toute façon de recourir ponctuelle au fossile (ou biogaz / biomasse quand c'est possible) pour des pics mais qui doivent être le plus brefs possibles pour des raisons climatiques. L'objectif n'est pas d'avoir 0g d'émissions de CO2 par kWh d'électricité et un peu de fossile pour faire l'appoint semble bien nécessaire.

                Un peu comme en France où le charbon sert vraiment peu mais qui dépanne quand il y a vraiment besoin. Mais cela n'est possible que si on arrive à avoir un stockage plus important et une adaptation aussi de la consommation pour gérer les périodes météos défavorables à la production renouvelable.

            • [^] # Re: Autre regard

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-0).

              D’autre part, si « du gaz » en question c’est de l’hydrogène : il faut absolument qu’on produise un max d’hydrogène bas carbone, mais d’abord et avant tout pour tous les usages industriels qui ne peuvent pas s’électrifier (besoin de dihydrogène en tant que molécule de processus industriel). L’hydrogène en tant que stockage d’énergie n’arrive que bas dans les priorité d’utilisation du gaz. Cf https://lereveilleur.com/hydrogene-un-enjeu-industriel/ pour plein d’usages et de sources à ce sujet.

              La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

        • [^] # Re: Autre regard

          Posté par  . Évalué à 2 (+3/-2).

          Écrire que la production d’électricité nucléaire est radioactive n’est pas un gros mot : c’est la réalité.

          Tout comme vous insistez sur le caractère intermittent de certaines sources renouvelables, il est important de ne las se voiler la face sur cet aspect des choses.

          La très grande différence est qu’il des moyens pour pallier l’intermittence des renouvelables (encore une fois, lire Négawatt), autant il n’est pas possible d’échapper à la radioactivité d’une filière nucléaire. Et comme je l’écris toujours, même si je ne souhaite pas la suite du développement de cette filière je suis conscient qu’elle nous impose cette foutue radioactivité en héritage et qu’il faut maintenir la maintenir dans son volet démantèlement des futures centrales arrivées en fin de production et gestion des déchets

          « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

          • [^] # Re: Autre regard

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+1/-1). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 17:11.

            Ben, surtout, « la production d’électricité nucléaire est radioactive » n’est pas un argument en soi (si tant est que cette phrase est du sens, je suppose qu’il faut comprendre « produit des déchets radioactifs » ou plus généralement « utilise des matières radioactives »).

            Parce que à peu près tout est naturellement radioactif, toi et moi compris. Le vrai argument, c’est la dose, les risques associés et leur gestion. C’est comme tous les systèmes industriels en fait : quels sont les dangers ? Quels sont les risques associés (probabilité qu’un risque provoque un dommage) ? Quelle est la balance bénéfice/risque qui en découle ?

            La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

            • [^] # Re: Autre regard

              Posté par  . Évalué à -1 (+2/-4).

              Mais bien sûr, avoir sur le dos des tonnes de mox dont depuis la fin de « filière » — jamais née et basée sur un mensonge — de surgénération, pour des centaines de millions d’années quand on connait les exemples de sites classés dangereux oubliés après seulement 80 ans (usine de fabrication de gaz de guerre par exemple) n’est pas une gageure !

              Il faut arrêter d’euphémiser le radioactif : oui, il existe des tas de filières dangereuses, et oui, l’une des plus dangereuses est le radioactif.

              « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

          • [^] # Re: Autre regard

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+3/-1).

            La très grande différence est qu’il des moyens pour pallier l’intermittence des renouvelables (encore une fois, lire Négawatt),

            Ben justement, je ne suis pas très convaincu par Négawatt sur ce point. Le plan Négawatt compte beaucoup sur le déployement massif, rapide et pas cher de technologies qui n'existent encore pratiquement que sur parpier.

            Négawatt pratique un peu le solutionisme technologique à la carte sur ce coup-là.

            De plus Négawatt compte sur de un effacement de la consommation des ménages assez conséquent.

            Comme il vaut mieux un tu l'as que deux tu-l-auras-peut-être-plus-tard-je-ne-sais-pas, je crois qu'il vaut mieux se dire que, en ce qui concerne les décisions à prendre aujourd'hui, on ne coupe pas au nucléaire si on veut du bas carbone.

            Je préfère léguer aux générations futures des déchets radioactifs sous terre que du CO2 dans l'atmosphère.
            En tout état de cause, c'est trop tard pour chercher à ne rien leur léger de problématique.

            Cela dit, je précise que si demain un politicien se présente en disant que son programme est le plan Négawatt, je vote tout de suite pour lui. Négawatt est considérablement mieux que tout ce que le monde politique a produit jusqu'à présent. Sur le nucléaire même, je trouve que Négawatt est infiniment plus réfléchi et raisonnable que Greenpeace.

            Juste, je ne partage pas leur optimisme sur la gestion de l'intermittence des renouvelables.

            • [^] # Re: Autre regard

              Posté par  . Évalué à 5 (+4/-1).

              On peut dire la même chose du "deux tu-l-auras-peut-être-plus-tard" à propos du nucléaire. Il n'y a actuellement aucune chance pour qu'il ait une part significative dans les délais requis au niveau mondial. Au mieux ce sera un petit plus pour une toute petite minorité de pays et à un coût probablement exorbitant.
              Le plus important dans la stratégie Negawatt c'est le principe de jouer sur la demande plus sobre et efficace, pas les nouvelles technologies de production.

              • [^] # Re: Autre regard

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).

                Le plus important dans la stratégie Negawatt c'est le principe de jouer sur la demande plus sobre et efficace,

                Exact. C'est pour ça que si quelqu'un se présente à des élections avec le plan Négawatt comme programme, je voterais pour eux sans la moindre hésitation.

                pas les nouvelles technologies de production.

                C'est mon point de désaccord avec Négawatt. Ils comptent beaucoup sur des nouvelles technologies de production stockage.

                La partie "sortie du nucléaire" de Négawatt demande de passer un paquet de technologie du stade "papier' au stage "mature à très grande échelle". Ce n'est pas clair du tout que ce programme puisse être mis en œuvre plus rapidement que la construction d'un grand nombre de centrales nucléaires.

  • # La source

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+2/-1). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 09:28.

    L'article la mentionne sans la linker, donc voici la source : le rapport "European Electricity Review 2025" du think-tank Ember. On y apprend notamment que la demande en électricité a augmenté d'1,2% entre 2023 et 2024, "après deux ans de forte baisse", et que les émissions de CO2 du secteur énergétique ont baissé de 9% pour atteindre 585 millions de tonnes (pour autant que je sache, à l'échelle du monde entier, les émissions continueraient d'augmenter).

    • [^] # Re: La source

      Posté par  . Évalué à -9 (+2/-12).

      J'ai toujours du mal à me réjouir de la baisse des émissions de CO2, surtout lorsque la principale raison est la fermeture des usines européennes, plutôt qu'un véritable changement dans la consommation des entreprises et des habitants. L'augmentation du prix de l'énergie joue aussi un rôle : forcément, si c'est plus cher et qu'il n'y a pas de travail, on ne va pas se mettre à se chauffer davantage.

      Les pays sans tissu industriel n'ont pas le niveau de vie par habitant le plus élevé. Je ne tiens pas compte des pays riches en ressources naturelles, car nous n'en avons pas \o/ et leur économie fonctionne différemment. personne n'a envie d'aller vivre en sommalie

      Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.

      • [^] # Re: La source

        Posté par  . Évalué à 8 (+8/-1).

        Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.

        Pas vraiment : voir l'historique de nos émissions depuis l'ère pré-industrielle.

        Revenir aux émissions de 1990 serait déjà pas mal. 1950 ou 1900 serait encore mieux. Mais si on se pose la période pré-industrielle comme objectif, on bénéficiera de quelques avantages par rapport à ceux qui vivaient à cette époque :

        • On n'est pas obligés d'avoir un roi, un empereur, ou de vivre sous la Terreur
        • On a inventé et développé l'hygiène, qui permet raisonnablement d'espérer vivre jusqu'à 70 ans
        • On a fait des progrès significatifs en agronomie, en particulier en comprenant l'importance des NPK
        • On se chauffe (ah, on me fait signe qu'on se chauffait déjà à l'époque). Mais on utilise des foyers fermés, plus performants et moins polluants
        • On a domestiqué l'électricité, qui permet des trucs sympas comme internet, même si c'est à un débit à peine supérieur à celui d'un télégraphe
        • etc.

        Et les sabots en bois, c'est les chaussures de sécurité de l'époque, c'est pas pour tout le monde, tout le temps :)

        • [^] # Re: La source

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+1/-1).

          On se chauffe (ah, on me fait signe qu'on se chauffait déjà à l'époque).

          On se chauffe beaucoup plus aujourd’hui. Les thermomètres anciens (encore au début du XXè Siècle) indiquent « température des appartements » à 15°C. Or, 1°C de plus, c’est 7 % de consommation en plus. Et ça c’est pour les appartements bourgeois, qui ont les moyens de se payer un thermomètre et un bon chauffage. Sans aller jusque là, c’est très facile aujourd’hui d’être très confort dans un appartement à 19°C, 15°C dans la chambre.

          La noblesse c’est pas mieux, les appartements d’apparat sont impossibles à chauffer. On rapporte que certains hivers, le vin gelait à la table du roi Louis XIV.

          La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

          • [^] # Re: La source

            Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2 (+1/-2). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 12:29.

            Moi je n'ai pas le choix, je n'ai pas de chauffage dans ma maison!

            L'ironie étant qu'en décembre et janvier il fait souvent plus chaud dehors que dedans en milieu de journée donc je met une veste pour travailler à la maison que je retire quand je vais faire une course. Si les écrans eink étaient moins cher et disponible en laptop à un prix décent, je travaillerais dehors certains jours.

        • [^] # Re: La source

          Posté par  . Évalué à -5 (+1/-7).

          J'aimerais beaucoup que tu m'expliques comment les émissions de CO2 de 55 millions de personnes en 1990 pourraient être réduites de manière réaliste pour 68 millions de personnes en 2024.

          C'est impossible, non ? Ah, si ! C'est possible, on arrête le traitement de l'eau, on supprime le chauffage dans les appartements et maisons, on crée des zones à faibles émissions (ZFE) partout, réservées aux véhicules électriques. Toutes les industries devraient fermer, les entrepôts frigorifiques devraient s’arrêter.

          Dans les années 80, il n'y a pas si longtemps, beaucoup de maisons n'avaient pas de chauffage. Le seul chauffage dans les petites villes était dans la cuisine. C'est l'essor de l'énergie nucléaire qui a permis sa démocratisation à des prix imbattables.

          Personnellement, je n'ai rien contre l'idée de revenir à l'âge de fer ou de bronze, mais les communications écolo optimistes comme celles-ci — genre "super, le charbon diminue" ou "regardez, je baisse d'1 degré et je sauve la planète" — ne fonctionneront pas. Il faut bien expliquer vers quoi nous tendons si l'on veut vraiment arrêter les émissions de CO2 soit complétement soit a un niveau raisonnable.

          Apparemment, il y a bien un désir de changement, mais pas une réelle volonté de voir la réalité en face.

          • [^] # Re: La source

            Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4 (+3/-2).

            Bon à défaut de baisser les émissions de co2, on avait réussi à arrêter de les augmenter pendant les périodes de plus fort confinement COVID.

            Et le confinement dur ne concernait qu'une toute petite poignée de pays développés, les gens n'avaient pas arrêté de se chauffer, les usines tournaient encore, les commerces alimentaires, les entrepôts frigorifiques aussi, l'agriculture et les livraisons fonctionnaient toujours.

            Et pour tout le reste du monde c'était comme s'il n'y avait rien, à part que les gens mettaient parfois des masques.

            • [^] # Re: La source

              Posté par  . Évalué à -1 (+0/-2). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 15:28.

              mais ca coute chère de payer des gens à ne rien faire, fermeture tout commerce ou ralenti fortement, le pib avait bien bien chuter

              il faudrait au lieu de 68 millions etre environ 20 millions pour que cela marche bien

              • [^] # Re: La source

                Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4 (+3/-2).

                Les gens n'étaient pas payés à ne rien faire. Ceux qui avaient un travail de bureau travaillaient à la maison, les autres continuaient à se rendre au travail.

                • [^] # Re: La source

                  Posté par  . Évalué à -2 (+0/-3).

                  toi tu ne dois pas connaitre ni les indépendants ni les entreprise qui ont du fermer, le tissu économique ne se résume pas a des salarié qui tele-travaille

                  il ont arreter leur activité en echange d'aide qui remplacer leur CA, c'est pas beau ca ?

                  • [^] # Re: La source

                    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5 (+3/-1).

                    Et dans d'autres domaines on a surproduit pendant cette période.

                    Je ne dis pas qu'il faut confiner les gens de nouveau, je dis qu'il ya moyen de vivre autrement sans forcément tout couper, et mieux répartir. Et que ça ne demande pas forcément des efforts individuels surhumains.

                    Le plus gros challenge ne serait pas dans les efforts individuels mais de convaincre à l'échelle planétaire que la croissance ne doit pas être un but, que la finance telle qu'on la conçoit actuellement doit être repensée et tout comme la manière dot on finance la vie des retraités.

                    Mais de toute façon le modèle actuel ne marche pas. Le problème c'est que peu de monde l'accepte car on ne prend en compte que les bénéfices mais pas les conséquences néfastes.

          • [^] # Re: La source

            Posté par  . Évalué à 7 (+7/-3). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 15:46.

            J'aimerais beaucoup que tu m'expliques comment les émissions de CO2 de 55 millions de personnes en 1990 pourraient être réduites de manière réaliste pour 68 millions de personnes en 2024.

            Pas dur, tu supprime la voiture individuelle.

            Paf t'est déjà mieux qu'en 1990.

            Tu fais 75% des repas sans viandes, et dans les 25% tu garde le bœuf que pour les jours exceptionnels.

            Ensuite si tu te chauffes avec une PAC plutôt qu'un grille pain ou une chaudière a gaz, tu gagne encore.

            Bref arrête de faire le troll faisant croire que la sobriété c'est un retour à l'ère pré industrielle, c'est faux, et tu le sais.

            Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

          • [^] # Re: La source

            Posté par  . Évalué à 1 (+2/-2).

            J'aimerais beaucoup que tu m'expliques comment les émissions de CO2 de 55 millions de personnes en 1990 pourraient être réduites de manière réaliste pour 68 millions de personnes en 2024.

            Dans le contexte actuel, définir "réaliste" est une gageur. Je pourrai te répondre si tu éclaircis ta demande. Parce que pour l'instant, je vois 3 options :

            • On engage une politique résolument écologiste, on se prend une vague sociale monstrueuse, on perd toute cohésion sociale, le pays devient ingouvernable, on n'arrive pas à changer quoi que ce soit.
            • On applique la "transition climatique", tous les pays du monde s'unissent pour lutter contre le changement climatique, on exploite dans les 25 prochaines années 2 ou 3 fois plus de ressources minières qu'au cours des 4 millénaires passés sans consommer davantage d'énergie, on développe des technologies fabuleuses qui permettent de faire voler des avions sans énergie, d'absorber le CO2 excédentaire de l'atmosphère en moins de 50 ans, et quelques autres fantasmes techno-religieux.
            • On ne fait à peu près rien, on se prend 3,5°C de changement climatique en 2100, on doit gérer des nuées d'exilés climatiques, la productivité agricole diminue de 20%, l'économie n'est plus assurable à cause des évènements climatiques extrêmes, et on se prend quasiment une pandémie par an.

            Ton "réalisme" se positionne où, là dedans ?

            • [^] # Re: La source

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0).

              Ton "réalisme" se positionne où, là dedans ?

              Le réalisme c'est ahma de constater tristement que c'est le scénario 3 qui est le plus probable. Et avec une énorme marge !

              • [^] # Re: La source

                Posté par  . Évalué à 1 (+0/-0).

                Oui, malheureusement. Dans ce scénario, en 2100, il faudra sans doute choisir entre manger et importer des produits technologiques, on ne pourra plus faire d'investissement lourd sur 30 ans, les produits dérivés du pétrole coûteront un bras, et on investira moins dans l'éducation et les études parce ce que beaucoup de jeunes ne survivront peut-être pas à la prochaine pandémie.

                Dans ce scénario, il n'est donc pas irréaliste d'imaginer que, 100 ans plus tard, en 2200, les pays les plus développés auront de nombreux points communs avec les sociétés pré-industrielles.

                • [^] # Re: La source

                  Posté par  . Évalué à 6 (+3/-0).

                  C'est clair qu'avec des trolls qui prétendent que la sobriété c'est un retour à l'âge de bronze ou l’ère pré industriel c'est le 3eme scénario le plus probable; mais une autre voie est possible, et a mon humble avis, nettement préférable, qui est une perte de confort (et encore ça se discute), car aucun des 3 scénarios que tu propose ne se fait sans heurt.

                  Moi je milite plutôt pour un 4eme point qui consiste a ce que les gens prennent conscience qu'on est dans l'urgence climatique, et qu'il faut prendre des mesures importante aujourd'hui, car sinon on perds tout demain (soit on se fait envahir par les réfugiés climatique dont on aura rendu leur pays inhabitable, soit on perd notre humanité en les empêchant d'entrer par tout les moyens possible, y compris létaux.) .

                  Par contre si on part défaitiste, ou sur le solutionisme technologique, ça va pas marcher. Il faut faire un plan avec des technologie et moyen d'aujourd'hui, et si on fais des progrès relâcher, si possible, un peu l'effort.

                  Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

                  • [^] # Re: La source

                    Posté par  . Évalué à 1 (+0/-0).

                    Je suis complètement d'accord. Je considère qu'il s'agit de l'option 1, mais dans laquelle ferait un gros travail sur l'acceptation sociale.

                    Il s'agit certainement de l'option la plus raisonnable, mais je ne sais pas dans quelle mesure il est réaliste d'espérer convaincre tant de gens si vite.

                    • [^] # Re: La source

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+2/-2). Dernière modification le 26 janvier 2025 à 16:22.

                      Je considère qu'il s'agit de l'option 1, mais dans laquelle ferait un gros travail sur l'acceptation sociale.

                      C'est complètement impossible. Rien qu'en France une petite réformette sans grande conséquence et tu as déjà la révolte des gilets jaunes.
                      Et cela sans parler des pays ou les gens n'en ont strictement rien à foutre et veulent juste consommer au maximum sans penser une seconde à l'avenir. Tu as déjà voyagé en Thaïlande ? En Chine ?
                      La consommation de combustible fossile ne stoppera que lorsqu'il n'y aura plus une goutte de pétrole, plus une molécule de gaz et plus un gramme de charbon dans le sol. C'est inévitable.
                      Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est du défaitisme. C'est juste du réalisme.

                      • [^] # Re: La source

                        Posté par  . Évalué à 3 (+1/-1).

                        C'est complètement impossible. Rien qu'en France une petite réformette sans grande conséquence et tu as déjà la révolte des gilets jaunes.

                        Faut remettre les choses dans leur contexte; on a eu un enchainement de mesures à destination des plus riche : réforme de l'ISF, exonération aides guidées vers certaines entreprise, d'autre pénalisant les plus pauvre (réduction des APL).

                        Je comprends que ça explose; tu peux pas d'un coté dire faut faire des efforts, y'a plus de sous, et d'un autre coté donner de l'argent à ceux qui n'en ont pas besoin.

                        Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

                      • [^] # Re: La source

                        Posté par  . Évalué à -1 (+0/-2).

                        C'est inévitable.

                        Ça ressemble beaucoup à du TINA, et le recours au TINA indique qu’on a juste pas envie de voir se mettre en place des alternatives au système en place.

                        Pour revenir aux réformettes, il fait bien comprendre que pour des millions de personnes, une décision prise par un dominant hors-sol a des conséquences concrètes sur leur vie, leur corps : moins manger, moins se chauffer, stresser plus. C’est évidemment compliqué de s’en rendre compte quand on fait partie d’autres catégories de personnes moins exposées auxdites décisions.

                        « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

                        • [^] # Re: La source

                          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-1).

                          une décision prise par un dominant hors-sol

                          Ce "dominant" a été élu au suffrage universel direct et il appliquait juste son programme électoral (hausse de la taxe carbone) jugé conforme à la constitution.
                          Dans une démocratie normale et apaisée il n'y avait donc rien de plus banal.

                          Mais bon c'est plus facile de mettre ces protestations et ces émeutes sur le dos d'un "méchant" plutôt que de reconnaître que des millions de gens ne sont pas prêts à faire les efforts indispensables induits par le changement climatique.

                          • [^] # Re: La source

                            Posté par  . Évalué à 0 (+1/-2).

                            Appliquer un programme ne justifie pas de faire n’importe quoi : comme déjà écris plus haut dans ces commentaires, en terme d’impact carbone, il serait bien plus efficace de limiter voire d’interdire les jets et les yachts que de « taper » sur ceux qui n’ont pas le choix que d’utiliser leur automobile parce que leur cher président élu grâce aux voix de millions de castors a lamentablement échoué avec ses « cars Macron » qui ont justifié de ne pas investir dans certains lignes ferroviaires, avec comme résultat d’avoir ni train ni car !

                            « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

      • [^] # Re: La source

        Posté par  . Évalué à 4 (+6/-3).

        Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.

        C’est évidemment faux : le scénario Négawatt par exemple propose d’atteindre la neutralité carbone en 2050 avec un mix énergétique à 96 % renouvelable sans revenir à l’âge de pierre.

        Il existe par ailleurs le courant « low-tech » qui promeut des solutions permettant d’offrir un très bon confort à bas coût environnemental.

        Un exemple tout bête : j’ai découvert grâce à un excellent reportage de la chaine youtube Voyage Voyages les couettes en laine de mouton. J’avoue avoir été fort surpris de la (très) faible épaisseur de l’objet quand je l’ai reçu et donc avoir été (très) dubitatif quant à son efficacité. Que nenni ! C’est incroyablement chaud. Quand on pense qu’aujourd’hui la laine de mouton est considéré comme un déchet !

        On pourrait arguer que finalement, c’est un retour « à l’âge de pierre ». D’une certaine manière oui : il s’agit de retrouver, de réinvestir des pratiques rendues impopulaires, démodées, désuètes juste pour nous vendre des nouveautés consommables, très souvent moins efficaces, énergivores en environnementalement néfastes.

        Dans le même ordre d’idée, je pense qu’on sous-estime grandement de potentiel énergétique hydraulique rural : par chez moi, on ne peut pas faire 10 km sans tomber sur un (ancien) moulin à eau rarement en état de marche. Ce sont de gisement d’électricité bas carbone qui dorment.

        Bref, il est tout a fait possible de conjuguer modernité et retour aux sources !

        « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

      • [^] # Re: La source

        Posté par  . Évalué à 10 (+11/-1).

        Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.

        Whaou quel ramassis de cliché, et je crois que tu as oublié avec des maisons pleine de courant d'air !

        Le plus simple pour réduire significativement nos émissions de CO2 sont

        • arrêter la voiture individuelle, lui préférer une mobilité plus douce comme le vélo, les transport en commun…
        • manger moins de viande
        • moins renouveler son matériel son matériel électronique comme le téléphone, mois acheter sur un coup de tête un truc qu'on va oublier sur un étagère… Bref moins consommer, plus réparer.

        Rien que ces trois points ont un impact très fort sur les émissions individuelle. Et encore sur la viande on devrait raffiner, car toutes n'ont pas le même impact.

        Les 3 points nommés vont directement à l'encore du sacro saint PIB, ce qui fait que pas mal de gens préfère voire le monde brûler après eux que de réduire la croissance de leur porte feuille d'action, et sont prêt à dépenser sans (trop) compter pour nier, discréditer, sous-évaluer la crise climatique. Les autres leviers d'actions qu'ils bougent, sont de type nimby (not in my backyard), ou plus précisément déplacer les efforts vers ailleurs que chez eux. Et comme ces gens ont la puissance médiatique, on a pas le cul sorti des ronces.

        Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

        • [^] # Re: La source

          Posté par  . Évalué à 4 (+4/-1). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 20:46.

          J’ajouterai que ceux qui doivent faire les efforts sont d’abord les plus fortunés, pour rappel :

          • Les 1% les plus riches (77 millions de personnes) sont responsables des 16 % des émissions mondiales liées à la consommation en 2019. Les 10 % les plus riches sont responsables de la moitié des émissions mondiales.
          • Chaque année, les émissions des 1% les plus riches annulent les économies de carbone réalisées grâce à l’utilisation de près d’un million d’éoliennes, soit plus que l’ensemble des éoliennes dans le monde.
          • Entre 1990 et 2019, les 1 % les plus riches ont émis deux fois plus de carbone que la moitié la plus pauvre de l’humanité.

          Et qu’on ne me dise pas que se passer d’un yacht, d’un jet ou de quelques villas inhabitées puisse être un traumatisme quelconque, c’est insulter ceux qui ne souffre de ne pas manger à leur faim et / ou de ne pas pouvoir se loger.

          « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

  • # D’autres sources sur l’état de la production électrique en UE

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5 (+4/-1). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 11:26.

    La production d'électricité française a atteint son plus haut niveau depuis 5 ans

    Avec des extraits très intéressants :

    La production d’origine fossile a connu, en 2024, son niveau le plus faible depuis le début des années 1950 (19,9 TWh). Pour la première fois, elle représente un niveau cumulé inférieur à la production solaire (23,3 TWh).
    […]
    La production bas-carbone (nucléaire et renouvelable) a atteint pour la première fois le seuil de 95 % de l’électricité produite en France.
    […]
    L’intensité carbone de la production d’électricité française a été de 21,3 gCO₂eq/kWh, près d’un tiers de moins qu’en 2023. Il s’agit de l’une des plus basses au monde.

    On note en plus que la France est le principal exportateur d’électricité (bas carbone donc) en Europe. L’Allemagne, elle, est importatrice massive d’électricité (cf lien suivant) et a ses infrastructures de transfert internes déjà saturées (idem).

    Ces excellentes nouvelles ne doivent pas nous faire oublier qu’on ne parle que de l’électricité ; la consommation d’énergie brute en France est encore fossile à 60 %. Électrifions !

    Plein de graphiques sur la production électrique Européenne dont sont tirés ceux de https://www.lemonde.fr/blog/huet/2025/01/14/climat-le-prix-de-linconstance/ (déjà mentionné plus haut).

    Un autre point peu connu : Les pays nordiques (Norvège, Suède – gros producteurs d’électricité bas carbone pilotable, principalement hydraulique et nucléaire) commencent à en avoir vraiment marre de subventionner le « modèle énergétique Allemand » et refusent d’avantage d’investissements en ce sens.

    La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: D’autres sources sur l’état de la production électrique en UE

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9 (+6/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 11:44.

      Un autre point peu connu : Les pays nordiques (Norvège, Suède – gros producteurs d’électricité bas carbone pilotable, principalement hydraulique et nucléaire) commencent à en avoir vraiment marre de subventionner le « modèle énergétique Allemand » et refusent d’avantage d’investissements en ce sens.

      Pour être plus exact, ils ne sont pas contents que l'Allemagne applique un tarif de l'énergie électrique unique sur tout le territoire, comme en France par ailleurs, alors que l'Allemagne a des difficultés pour transférer l'énergie au sein de son territoire. Ce sont ces zones qu'on peut voir sur une carte comme Electricity map, quand certains pays ont plusieurs zones, cela reflète cette situation.

      Cela signifie que l'Allemagne va régulièrement payer cher des importations depuis les pays scandinaves ce qui fait monter les prix chez eux.

      Ils voudraient que l'Allemagne se divise en plusieurs zones pour refléter les capacités réelles d'imports / exports du pays et faire en sorte que les zones ayant une grosse demande et pas assez de productions payent chers cette situation. Mais l'Allemagne ne souhaite pas faire cela car ça pourrait faire augmenter le prix de l'électricité.

      La solution est d'améliorer le réseau électrique allemand, c'est d'ailleurs l'objet de la construction de SuedLink qui est en cours, pour acheminer l'électricité du nord de l'Allemagne (avec beaucoup d'éolien) vers le Sud (qui consomme beaucoup d'électricité). La situation pourrait donc se résorber dans quelques années si le projet va au bout et a été correctement dimensionné…

      Je ne dirais pas qu'ils sont contre le modèle allemand dans l'absolu, juste qu'il y a des limites actuellement dans le réseau allemand qui doivent être corrigés.

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