Oui et c'est bien dommage, en 2025 le nucléaire ne devrait plus être un gros mot. Ne toujours pas oser le prononcer fait que les gens ne retiennent que ça de l'article. Alors que le vrai propos est ailleurs et très intéressant : c'est que le solaire et l'éolien sont par nature insuffisants pour un approvisionnement en temps réel.
Surtout que le vrai gros problème de l’approvisionnement temps réel, c’est le pilotage du réseau. Comme l’électricité ne se stocke pas (pas directement, j’y reviens), on doit avoir en permanence production = consommation, sinon le réseau s’effondre et c’est le black-out.
Dans les énergies bas carbone : le nucléaire et l’hydraulique sont pilotables ; l’éolien et le solaire ne le sont pas. La géothermie est pilotable aussi, mais d’une part elle est très difficile à installer avec un bon rendement sauf spécificités géologiques assez rares ; d’autre part elle peut facilement rejeter des quantités énormes de gaz à effets de serre (cf cette excellente vidéo).
L’éolien produit… quand il y a du vent, c’est-à-dire de façon totalement décorrélée de la consommation. Par exemple en janvier 2025, d’après les données de RTE, on a pu avoir plus de 18 GW de production éolienne… comme moins de 1 GW (sur plus de 23 GW de capacité installée, chiffre de janvier 2024). Problème : au moment où il n’y avait pas de vent sur la France, c’était aussi le moment le plus froid de janvier. Et encore, la France est bien lotie pour l’éolien, parce qu’on a trois bassins de vents avec des régimes différents (Nord/Manche, Atlantique, Méditerranée) qui ont une vraie chance de ne pas être synchronisés ; et la possibilité de mettre de l’éolien en mer (qui a un bien meilleur facteur de charge que le terrestre, le vent y étant plus fréquent et régulier).
Les énergies fossiles ont cet énorme avantage d’être toutes pilotables. On peut imaginer des centrales thermiques à biomasse, mais elles posent d’autres types de problèmes.
En réalité, la seule façon simple et efficace qu’on ait de stocker de l’électricité en masse (capacité de stockage et production de plusieurs GW pendant des heures) aujourd’hui, c’est les STEP (hydroélectricité). On voit le stockage dans les données RTE sous le terme « Pompage » ; on voit la production dans les détails de « Hydraulique » sous le terme « STEP turbinage ». Le principal défaut, c’est qu’il faut des barrages de montagne pour y arriver… et qu’en France métropolitaine on a épuisé à peu près tous les sites où c’est à la fois rentable et pas une catastrophe écologique.
Il y a plein d’autres technologies de stockage à l’étude, mais pour l’instant aucune n’existe à ce niveau de capacité et de puissance. Il faut continuer les études, mais aussi avoir une solution en attendant. On commence toutefois à avoir beaucoup de batteries en circulations (no joke, la plupart sont dans des bagnoles) dont on pourrait se servir, mais il y a tout un circuit politique et économique à mettre en place autour.
Donc, si on veut un réseau électrique bas carbone sans nucléaire, stable et intègre (c’est-à-dire qu’on ne dépend pas des voisins pour assurer la stabilité), on fait quoi ? Il reste les solutions suivantes :
Le pays a la chance d’avoir d’énormes ressources de géothermie efficace (Islande) ou d’hydroélectricité (Québec, Norvège, Suède) : il « suffit » de mettre plein de barrages, éventuellement complétés avec de l’éolien et du solaire.
Le pays n’a pas cette chance (pas assez montagneux, trop peuplé…) : on peut aller dans la sobriété. Mais ça pose d’énormes problèmes d’acceptation sociale (ce qui peut se travailler avec une politique volontariste, hahaha), d’égalité et d’équité. Ça implique des priorisations des usages, des coupures ciblées et si possibles prévisibles, et une indemnisation. De plus, l’idée est plutôt d’augmenter la production générale d’électricité pour décarboner un maximum d’usages.
Le pays n’a ni ressources bas-carbone pilotable et n’a pas réussi à organiser une sobriété : c’est un régime de pénurie, c’est une électricité hors de prix aux moments de sous-production, avec une coupure chez les pauvres et/ou le remplacement d’une partie du réseau par des générateurs personnels à énergies fossiles (c’est le cas partout où le réseau est instable).
Du coup, dans l’idée d’une transition écologique vers une consommation d’énergie décarbonée, le nucléaire est quand même un atout non négligeable grâce à sa production bas-carbone massive et pilotable, malgré ses inconvénients (en particulier le cout d’installation énorme, et le stockage des déchets).
si on veut un réseau électrique bas carbone sans nucléaire, stable et intègre (c’est-à-dire qu’on ne dépend pas des voisins pour assurer la stabilité)
Ou alors il faut apprendre à vivre avec une électricité non disponible 24h/24 ? J'aime bien le confort de pouvoir 4h du matin, faire cuire un gâteau et me faire un petit jeu vidéo, mais est-ce indispensable ?
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
L'article la mentionne sans la linker, donc voici la source : le rapport "European Electricity Review 2025" du think-tank Ember. On y apprend notamment que la demande en électricité a augmenté d'1,2% entre 2023 et 2024, "après deux ans de forte baisse", et que les émissions de CO2 du secteur énergétique ont baissé de 9% pour atteindre 585 millions de tonnes (pour autant que je sache, à l'échelle du monde entier, les émissions continueraient d'augmenter).
J'ai toujours du mal à me réjouir de la baisse des émissions de CO2, surtout lorsque la principale raison est la fermeture des usines européennes, plutôt qu'un véritable changement dans la consommation des entreprises et des habitants. L'augmentation du prix de l'énergie joue aussi un rôle : forcément, si c'est plus cher et qu'il n'y a pas de travail, on ne va pas se mettre à se chauffer davantage.
Les pays sans tissu industriel n'ont pas le niveau de vie par habitant le plus élevé. Je ne tiens pas compte des pays riches en ressources naturelles, car nous n'en avons pas \o/ et leur économie fonctionne différemment. personne n'a envie d'aller vivre en sommalie
Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.
Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.
Revenir aux émissions de 1990 serait déjà pas mal. 1950 ou 1900 serait encore mieux. Mais si on se pose la période pré-industrielle comme objectif, on bénéficiera de quelques avantages par rapport à ceux qui vivaient à cette époque :
On n'est pas obligés d'avoir un roi, un empereur, ou de vivre sous la Terreur
On a inventé et développé l'hygiène, qui permet raisonnablement d'espérer vivre jusqu'à 70 ans
On a fait des progrès significatifs en agronomie, en particulier en comprenant l'importance des NPK
On se chauffe (ah, on me fait signe qu'on se chauffait déjà à l'époque). Mais on utilise des foyers fermés, plus performants et moins polluants
On a domestiqué l'électricité, qui permet des trucs sympas comme internet, même si c'est à un débit à peine supérieur à celui d'un télégraphe
etc.
Et les sabots en bois, c'est les chaussures de sécurité de l'époque, c'est pas pour tout le monde, tout le temps :)
On se chauffe (ah, on me fait signe qu'on se chauffait déjà à l'époque).
On se chauffe beaucoup plus aujourd’hui. Les thermomètres anciens (encore au début du XXè Siècle) indiquent « température des appartements » à 15°C. Or, 1°C de plus, c’est 7 % de consommation en plus. Et ça c’est pour les appartements bourgeois, qui ont les moyens de se payer un thermomètre et un bon chauffage. Sans aller jusque là, c’est très facile aujourd’hui d’être très confort dans un appartement à 19°C, 15°C dans la chambre.
La noblesse c’est pas mieux, les appartements d’apparat sont impossibles à chauffer. On rapporte que certains hivers, le vin gelait à la table du roi Louis XIV.
Posté par Psychofox (Mastodon) .
Évalué à 4 (+1/-0).
Dernière modification le 23 janvier 2025 à 12:29.
Moi je n'ai pas le choix, je n'ai pas de chauffage dans ma maison!
L'ironie étant qu'en décembre et janvier il fait souvent plus chaud dehors que dedans en milieu de journée donc je met une veste pour travailler à la maison que je retire quand je vais faire une course. Si les écrans eink étaient moins cher et disponible en laptop à un prix décent, je travaillerais dehors certains jours.
J'aimerais beaucoup que tu m'expliques comment les émissions de CO2 de 55 millions de personnes en 1990 pourraient être réduites de manière réaliste pour 68 millions de personnes en 2024.
C'est impossible, non ? Ah, si ! C'est possible, on arrête le traitement de l'eau, on supprime le chauffage dans les appartements et maisons, on crée des zones à faibles émissions (ZFE) partout, réservées aux véhicules électriques. Toutes les industries devraient fermer, les entrepôts frigorifiques devraient s’arrêter.
Dans les années 80, il n'y a pas si longtemps, beaucoup de maisons n'avaient pas de chauffage. Le seul chauffage dans les petites villes était dans la cuisine. C'est l'essor de l'énergie nucléaire qui a permis sa démocratisation à des prix imbattables.
Personnellement, je n'ai rien contre l'idée de revenir à l'âge de fer ou de bronze, mais les communications écolo optimistes comme celles-ci — genre "super, le charbon diminue" ou "regardez, je baisse d'1 degré et je sauve la planète" — ne fonctionneront pas. Il faut bien expliquer vers quoi nous tendons si l'on veut vraiment arrêter les émissions de CO2 soit complétement soit a un niveau raisonnable.
Apparemment, il y a bien un désir de changement, mais pas une réelle volonté de voir la réalité en face.
Bon à défaut de baisser les émissions de co2, on avait réussi à arrêter de les augmenter pendant les périodes de plus fort confinement COVID.
Et le confinement dur ne concernait qu'une toute petite poignée de pays développés, les gens n'avaient pas arrêté de se chauffer, les usines tournaient encore, les commerces alimentaires, les entrepôts frigorifiques aussi, l'agriculture et les livraisons fonctionnaient toujours.
Et pour tout le reste du monde c'était comme s'il n'y avait rien, à part que les gens mettaient parfois des masques.
Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.
C’est évidemment faux : le scénario Négawatt par exemple propose d’atteindre la neutralité carbone en 2050 avec un mix énergétique à 96 % renouvelable sans revenir à l’âge de pierre.
Il existe par ailleurs le courant « low-tech » qui promeut des solutions permettant d’offrir un très bon confort à bas coût environnemental.
Un exemple tout bête : j’ai découvert grâce à un excellent reportage de la chaine youtube Voyage Voyages les couettes en laine de mouton. J’avoue avoir été fort surpris de la (très) faible épaisseur de l’objet quand je l’ai reçu et donc avoir été (très) dubitatif quant à son efficacité. Que nenni ! C’est incroyablement chaud. Quand on pense qu’aujourd’hui la laine de mouton est considéré comme un déchet !
On pourrait arguer que finalement, c’est un retour « à l’âge de pierre ». D’une certaine manière oui : il s’agit de retrouver, de réinvestir des pratiques rendues impopulaires, démodées, désuètes juste pour nous vendre des nouveautés consommables, très souvent moins efficaces, énergivores en environnementalement néfastes.
Dans le même ordre d’idée, je pense qu’on sous-estime grandement de potentiel énergétique hydraulique rural : par chez moi, on ne peut pas faire 10 km sans tomber sur un (ancien) moulin à eau rarement en état de marche. Ce sont de gisement d’électricité bas carbone qui dorment.
Bref, il est tout a fait possible de conjuguer modernité et retour aux sources !
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.
Whaou quel ramassis de cliché, et je crois que tu as oublié avec des maisons pleine de courant d'air !
Le plus simple pour réduire significativement nos émissions de CO2 sont
arrêter la voiture individuelle, lui préférer une mobilité plus douce comme le vélo, les transport en commun…
manger moins de viande
moins renouveler son matériel son matériel électronique comme le téléphone, mois acheter sur un coup de tête un truc qu'on va oublier sur un étagère… Bref moins consommer, plus réparer.
Rien que ces trois points ont un impact très fort sur les émissions individuelle. Et encore sur la viande on devrait raffiner, car toutes n'ont pas le même impact.
Les 3 points nommés vont directement à l'encore du sacro saint PIB, ce qui fait que pas mal de gens préfère voire le monde brûler après eux que de réduire la croissance de leur porte feuille d'action, et sont prêt à dépenser sans (trop) compter pour nier, discréditer, sous-évaluer la crise climatique. Les autres leviers d'actions qu'ils bougent, sont de type nimby (not in my backyard), ou plus précisément déplacer les efforts vers ailleurs que chez eux. Et comme ces gens ont la puissance médiatique, on a pas le cul sorti des ronces.
Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent
La production d’origine fossile a connu, en 2024, son niveau le plus faible depuis le début des années 1950 (19,9 TWh). Pour la première fois, elle représente un niveau cumulé inférieur à la production solaire (23,3 TWh).
[…]
La production bas-carbone (nucléaire et renouvelable) a atteint pour la première fois le seuil de 95 % de l’électricité produite en France.
[…]
L’intensité carbone de la production d’électricité française a été de 21,3 gCO₂eq/kWh, près d’un tiers de moins qu’en 2023. Il s’agit de l’une des plus basses au monde.
On note en plus que la France est le principal exportateur d’électricité (bas carbone donc) en Europe. L’Allemagne, elle, est importatrice massive d’électricité (cf lien suivant) et a ses infrastructures de transfert internes déjà saturées (idem).
Ces excellentes nouvelles ne doivent pas nous faire oublier qu’on ne parle que de l’électricité ; la consommation d’énergie brute en France est encore fossile à 60 %. Électrifions !
Un autre point peu connu : Les pays nordiques (Norvège, Suède – gros producteurs d’électricité bas carbone pilotable, principalement hydraulique et nucléaire) commencent à en avoir vraiment marre de subventionner le « modèle énergétique Allemand » et refusent d’avantage d’investissements en ce sens.
Posté par Renault (site web personnel) .
Évalué à 6 (+3/-0).
Dernière modification le 23 janvier 2025 à 11:44.
Un autre point peu connu : Les pays nordiques (Norvège, Suède – gros producteurs d’électricité bas carbone pilotable, principalement hydraulique et nucléaire) commencent à en avoir vraiment marre de subventionner le « modèle énergétique Allemand » et refusent d’avantage d’investissements en ce sens.
Pour être plus exact, ils ne sont pas contents que l'Allemagne applique un tarif de l'énergie électrique unique sur tout le territoire, comme en France par ailleurs, alors que l'Allemagne a des difficultés pour transférer l'énergie au sein de son territoire. Ce sont ces zones qu'on peut voir sur une carte comme Electricity map, quand certains pays ont plusieurs zones, cela reflète cette situation.
Cela signifie que l'Allemagne va régulièrement payer cher des importations depuis les pays scandinaves ce qui fait monter les prix chez eux.
Ils voudraient que l'Allemagne se divise en plusieurs zones pour refléter les capacités réelles d'imports / exports du pays et faire en sorte que les zones ayant une grosse demande et pas assez de productions payent chers cette situation. Mais l'Allemagne ne souhaite pas faire cela car ça pourrait faire augmenter le prix de l'électricité.
La solution est d'améliorer le réseau électrique allemand, c'est d'ailleurs l'objet de la construction de SuedLink qui est en cours, pour acheminer l'électricité du nord de l'Allemagne (avec beaucoup d'éolien) vers le Sud (qui consomme beaucoup d'électricité). La situation pourrait donc se résorber dans quelques années si le projet va au bout et a été correctement dimensionné…
Je ne dirais pas qu'ils sont contre le modèle allemand dans l'absolu, juste qu'il y a des limites actuellement dans le réseau allemand qui doivent être corrigés.
# Autre regard
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 1 (+2/-3).
https://www.lemonde.fr/blog/huet/2025/01/14/climat-le-prix-de-linconstance/
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
[^] # Re: Autre regard
Posté par PhRæD . Évalué à 0 (+2/-3).
Mouais : à mots couverts, c’est un plaidoyer pour le radioactif.
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
[^] # Re: Autre regard
Posté par refreketu . Évalué à 4 (+4/-1).
Oui et c'est bien dommage, en 2025 le nucléaire ne devrait plus être un gros mot. Ne toujours pas oser le prononcer fait que les gens ne retiennent que ça de l'article. Alors que le vrai propos est ailleurs et très intéressant : c'est que le solaire et l'éolien sont par nature insuffisants pour un approvisionnement en temps réel.
[^] # Re: Autre regard
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+1/-1).
Surtout que le vrai gros problème de l’approvisionnement temps réel, c’est le pilotage du réseau. Comme l’électricité ne se stocke pas (pas directement, j’y reviens), on doit avoir en permanence production = consommation, sinon le réseau s’effondre et c’est le black-out.
Dans les énergies bas carbone : le nucléaire et l’hydraulique sont pilotables ; l’éolien et le solaire ne le sont pas. La géothermie est pilotable aussi, mais d’une part elle est très difficile à installer avec un bon rendement sauf spécificités géologiques assez rares ; d’autre part elle peut facilement rejeter des quantités énormes de gaz à effets de serre (cf cette excellente vidéo).
Le solaire ne produit rien la moitié du temps (la nuit), modulo quelques adaptations à base de stockage local de chaleur comme décrit ici. Et quand il fait très couvert, en journée ça produit assez peu quand même.
L’éolien produit… quand il y a du vent, c’est-à-dire de façon totalement décorrélée de la consommation. Par exemple en janvier 2025, d’après les données de RTE, on a pu avoir plus de 18 GW de production éolienne… comme moins de 1 GW (sur plus de 23 GW de capacité installée, chiffre de janvier 2024). Problème : au moment où il n’y avait pas de vent sur la France, c’était aussi le moment le plus froid de janvier. Et encore, la France est bien lotie pour l’éolien, parce qu’on a trois bassins de vents avec des régimes différents (Nord/Manche, Atlantique, Méditerranée) qui ont une vraie chance de ne pas être synchronisés ; et la possibilité de mettre de l’éolien en mer (qui a un bien meilleur facteur de charge que le terrestre, le vent y étant plus fréquent et régulier).
Les énergies fossiles ont cet énorme avantage d’être toutes pilotables. On peut imaginer des centrales thermiques à biomasse, mais elles posent d’autres types de problèmes.
En réalité, la seule façon simple et efficace qu’on ait de stocker de l’électricité en masse (capacité de stockage et production de plusieurs GW pendant des heures) aujourd’hui, c’est les STEP (hydroélectricité). On voit le stockage dans les données RTE sous le terme « Pompage » ; on voit la production dans les détails de « Hydraulique » sous le terme « STEP turbinage ». Le principal défaut, c’est qu’il faut des barrages de montagne pour y arriver… et qu’en France métropolitaine on a épuisé à peu près tous les sites où c’est à la fois rentable et pas une catastrophe écologique.
Il y a plein d’autres technologies de stockage à l’étude, mais pour l’instant aucune n’existe à ce niveau de capacité et de puissance. Il faut continuer les études, mais aussi avoir une solution en attendant. On commence toutefois à avoir beaucoup de batteries en circulations (no joke, la plupart sont dans des bagnoles) dont on pourrait se servir, mais il y a tout un circuit politique et économique à mettre en place autour.
Donc, si on veut un réseau électrique bas carbone sans nucléaire, stable et intègre (c’est-à-dire qu’on ne dépend pas des voisins pour assurer la stabilité), on fait quoi ? Il reste les solutions suivantes :
Du coup, dans l’idée d’une transition écologique vers une consommation d’énergie décarbonée, le nucléaire est quand même un atout non négligeable grâce à sa production bas-carbone massive et pilotable, malgré ses inconvénients (en particulier le cout d’installation énorme, et le stockage des déchets).
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: Autre regard
Posté par devnewton 🍺 (site web personnel) . Évalué à 6 (+4/-1). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 14:37.
Ou alors il faut apprendre à vivre avec une électricité non disponible 24h/24 ? J'aime bien le confort de pouvoir 4h du matin, faire cuire un gâteau et me faire un petit jeu vidéo, mais est-ce indispensable ?
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Autre regard
Posté par Christophe . Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 15:04.
Et pourquoi la coupure aurait lieu au moment le plus opportun pour toi ?
# La source
Posté par Laurent Pointecouteau (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 09:28.
L'article la mentionne sans la linker, donc voici la source : le rapport "European Electricity Review 2025" du think-tank Ember. On y apprend notamment que la demande en électricité a augmenté d'1,2% entre 2023 et 2024, "après deux ans de forte baisse", et que les émissions de CO2 du secteur énergétique ont baissé de 9% pour atteindre 585 millions de tonnes (pour autant que je sache, à l'échelle du monde entier, les émissions continueraient d'augmenter).
[^] # Re: La source
Posté par ChocolatineFlying . Évalué à -7 (+2/-10).
J'ai toujours du mal à me réjouir de la baisse des émissions de CO2, surtout lorsque la principale raison est la fermeture des usines européennes, plutôt qu'un véritable changement dans la consommation des entreprises et des habitants. L'augmentation du prix de l'énergie joue aussi un rôle : forcément, si c'est plus cher et qu'il n'y a pas de travail, on ne va pas se mettre à se chauffer davantage.
Les pays sans tissu industriel n'ont pas le niveau de vie par habitant le plus élevé. Je ne tiens pas compte des pays riches en ressources naturelles, car nous n'en avons pas \o/ et leur économie fonctionne différemment. personne n'a envie d'aller vivre en sommalie
Si nous voulons réduire significativement nos émissions de CO2, il faudra un jour ou l'autre admettre qu'il nous faudra vivre comme avant la Révolution industrielle, c'est-à-dire comme des habitants sous Napoléon Ier : maladies, problèmes de nourriture, eau non potable, pas de chauffage, et de jolis sabots en bois.
[^] # Re: La source
Posté par sobriquet . Évalué à 6 (+5/-0).
Pas vraiment : voir l'historique de nos émissions depuis l'ère pré-industrielle.
Revenir aux émissions de 1990 serait déjà pas mal. 1950 ou 1900 serait encore mieux. Mais si on se pose la période pré-industrielle comme objectif, on bénéficiera de quelques avantages par rapport à ceux qui vivaient à cette époque :
Et les sabots en bois, c'est les chaussures de sécurité de l'époque, c'est pas pour tout le monde, tout le temps :)
[^] # Re: La source
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-0).
On se chauffe beaucoup plus aujourd’hui. Les thermomètres anciens (encore au début du XXè Siècle) indiquent « température des appartements » à 15°C. Or, 1°C de plus, c’est 7 % de consommation en plus. Et ça c’est pour les appartements bourgeois, qui ont les moyens de se payer un thermomètre et un bon chauffage. Sans aller jusque là, c’est très facile aujourd’hui d’être très confort dans un appartement à 19°C, 15°C dans la chambre.
La noblesse c’est pas mieux, les appartements d’apparat sont impossibles à chauffer. On rapporte que certains hivers, le vin gelait à la table du roi Louis XIV.
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: La source
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 12:29.
Moi je n'ai pas le choix, je n'ai pas de chauffage dans ma maison!
L'ironie étant qu'en décembre et janvier il fait souvent plus chaud dehors que dedans en milieu de journée donc je met une veste pour travailler à la maison que je retire quand je vais faire une course. Si les écrans eink étaient moins cher et disponible en laptop à un prix décent, je travaillerais dehors certains jours.
[^] # Re: La source
Posté par ChocolatineFlying . Évalué à 0 (+0/-1).
J'aimerais beaucoup que tu m'expliques comment les émissions de CO2 de 55 millions de personnes en 1990 pourraient être réduites de manière réaliste pour 68 millions de personnes en 2024.
C'est impossible, non ? Ah, si ! C'est possible, on arrête le traitement de l'eau, on supprime le chauffage dans les appartements et maisons, on crée des zones à faibles émissions (ZFE) partout, réservées aux véhicules électriques. Toutes les industries devraient fermer, les entrepôts frigorifiques devraient s’arrêter.
Dans les années 80, il n'y a pas si longtemps, beaucoup de maisons n'avaient pas de chauffage. Le seul chauffage dans les petites villes était dans la cuisine. C'est l'essor de l'énergie nucléaire qui a permis sa démocratisation à des prix imbattables.
Personnellement, je n'ai rien contre l'idée de revenir à l'âge de fer ou de bronze, mais les communications écolo optimistes comme celles-ci — genre "super, le charbon diminue" ou "regardez, je baisse d'1 degré et je sauve la planète" — ne fonctionneront pas. Il faut bien expliquer vers quoi nous tendons si l'on veut vraiment arrêter les émissions de CO2 soit complétement soit a un niveau raisonnable.
Apparemment, il y a bien un désir de changement, mais pas une réelle volonté de voir la réalité en face.
[^] # Re: La source
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0).
Bon à défaut de baisser les émissions de co2, on avait réussi à arrêter de les augmenter pendant les périodes de plus fort confinement COVID.
Et le confinement dur ne concernait qu'une toute petite poignée de pays développés, les gens n'avaient pas arrêté de se chauffer, les usines tournaient encore, les commerces alimentaires, les entrepôts frigorifiques aussi, l'agriculture et les livraisons fonctionnaient toujours.
Et pour tout le reste du monde c'était comme s'il n'y avait rien, à part que les gens mettaient parfois des masques.
[^] # Re: La source
Posté par ChocolatineFlying . Évalué à 1 (+0/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 15:28.
mais ca coute chère de payer des gens à ne rien faire, fermeture tout commerce ou ralenti fortement, le pib avait bien bien chuter
il faudrait au lieu de 68 millions etre environ 20 millions pour que cela marche bien
[^] # Re: La source
Posté par PhRæD . Évalué à 4 (+5/-2).
C’est évidemment faux : le scénario Négawatt par exemple propose d’atteindre la neutralité carbone en 2050 avec un mix énergétique à 96 % renouvelable sans revenir à l’âge de pierre.
Il existe par ailleurs le courant « low-tech » qui promeut des solutions permettant d’offrir un très bon confort à bas coût environnemental.
Un exemple tout bête : j’ai découvert grâce à un excellent reportage de la chaine youtube Voyage Voyages les couettes en laine de mouton. J’avoue avoir été fort surpris de la (très) faible épaisseur de l’objet quand je l’ai reçu et donc avoir été (très) dubitatif quant à son efficacité. Que nenni ! C’est incroyablement chaud. Quand on pense qu’aujourd’hui la laine de mouton est considéré comme un déchet !
On pourrait arguer que finalement, c’est un retour « à l’âge de pierre ». D’une certaine manière oui : il s’agit de retrouver, de réinvestir des pratiques rendues impopulaires, démodées, désuètes juste pour nous vendre des nouveautés consommables, très souvent moins efficaces, énergivores en environnementalement néfastes.
Dans le même ordre d’idée, je pense qu’on sous-estime grandement de potentiel énergétique hydraulique rural : par chez moi, on ne peut pas faire 10 km sans tomber sur un (ancien) moulin à eau rarement en état de marche. Ce sont de gisement d’électricité bas carbone qui dorment.
Bref, il est tout a fait possible de conjuguer modernité et retour aux sources !
« Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »
[^] # Re: La source
Posté par fearan . Évalué à 6 (+3/-0).
Whaou quel ramassis de cliché, et je crois que tu as oublié avec des maisons pleine de courant d'air !
Le plus simple pour réduire significativement nos émissions de CO2 sont
Rien que ces trois points ont un impact très fort sur les émissions individuelle. Et encore sur la viande on devrait raffiner, car toutes n'ont pas le même impact.
Les 3 points nommés vont directement à l'encore du sacro saint PIB, ce qui fait que pas mal de gens préfère voire le monde brûler après eux que de réduire la croissance de leur porte feuille d'action, et sont prêt à dépenser sans (trop) compter pour nier, discréditer, sous-évaluer la crise climatique. Les autres leviers d'actions qu'ils bougent, sont de type nimby (not in my backyard), ou plus précisément déplacer les efforts vers ailleurs que chez eux. Et comme ces gens ont la puissance médiatique, on a pas le cul sorti des ronces.
Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent
# D’autres sources sur l’état de la production électrique en UE
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+2/-1). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 11:26.
La production d'électricité française a atteint son plus haut niveau depuis 5 ans
Avec des extraits très intéressants :
On note en plus que la France est le principal exportateur d’électricité (bas carbone donc) en Europe. L’Allemagne, elle, est importatrice massive d’électricité (cf lien suivant) et a ses infrastructures de transfert internes déjà saturées (idem).
Ces excellentes nouvelles ne doivent pas nous faire oublier qu’on ne parle que de l’électricité ; la consommation d’énergie brute en France est encore fossile à 60 %. Électrifions !
Plein de graphiques sur la production électrique Européenne dont sont tirés ceux de https://www.lemonde.fr/blog/huet/2025/01/14/climat-le-prix-de-linconstance/ (déjà mentionné plus haut).
Un autre point peu connu : Les pays nordiques (Norvège, Suède – gros producteurs d’électricité bas carbone pilotable, principalement hydraulique et nucléaire) commencent à en avoir vraiment marre de subventionner le « modèle énergétique Allemand » et refusent d’avantage d’investissements en ce sens.
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: D’autres sources sur l’état de la production électrique en UE
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 6 (+3/-0). Dernière modification le 23 janvier 2025 à 11:44.
Pour être plus exact, ils ne sont pas contents que l'Allemagne applique un tarif de l'énergie électrique unique sur tout le territoire, comme en France par ailleurs, alors que l'Allemagne a des difficultés pour transférer l'énergie au sein de son territoire. Ce sont ces zones qu'on peut voir sur une carte comme Electricity map, quand certains pays ont plusieurs zones, cela reflète cette situation.
Cela signifie que l'Allemagne va régulièrement payer cher des importations depuis les pays scandinaves ce qui fait monter les prix chez eux.
Ils voudraient que l'Allemagne se divise en plusieurs zones pour refléter les capacités réelles d'imports / exports du pays et faire en sorte que les zones ayant une grosse demande et pas assez de productions payent chers cette situation. Mais l'Allemagne ne souhaite pas faire cela car ça pourrait faire augmenter le prix de l'électricité.
La solution est d'améliorer le réseau électrique allemand, c'est d'ailleurs l'objet de la construction de SuedLink qui est en cours, pour acheminer l'électricité du nord de l'Allemagne (avec beaucoup d'éolien) vers le Sud (qui consomme beaucoup d'électricité). La situation pourrait donc se résorber dans quelques années si le projet va au bout et a été correctement dimensionné…
Je ne dirais pas qu'ils sont contre le modèle allemand dans l'absolu, juste qu'il y a des limites actuellement dans le réseau allemand qui doivent être corrigés.
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