Journal En APRIL ne te découvre pas d'un fil

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12
5
nov.
2015

Peut-être avez vous des enfants ? Ou une vieille maman ? Bref, quelqu'un qui vous pose toujours les mêmes questions et ne semble pas écouter les réponses. C'est énervant n'est-ce pas ? C'est un peu comme cela que je ressens le sempiternel questionnaire de l'APRIL aux candidats, qui revient à chaque élection depuis les présidentielles de 2007.

Au début j'aimais bien. D'abord c'était une manière de faire entrer le libre dans la discussion publique, avec dans ses valises toutes les questions sur la propriété intellectuelle. Ensuite s'était une manière rafraîchissante d’interpeller un monde politique qui a généralement tendance à écouter davantage les lobbies que l'expression de la volonté populaire.

Et puis j'ai commencé à me lasser. Sous l'effet de la répétition bien sûr, mais pas seulement. Et pas principalement.

D'abord parce que ça ne sert pas à grand chose.

  • D'un point de vue électoral je ne connais personne, même pas ici (il y a déjà eu des discussions à ce sujet) qui conditionne son vote ou son abstention à la position d'un candidat ou d'un parti sur les points qui nous intéressent. Cela part certainement de l'idée que ce n'est pas la politique qui change la vie, mais nous y reviendrons.
  • D'un point de vue promotion des logiciels libres je crains que cette initiative ne dépasse guère le microcosme DLFP/Diaspora*. Évidemment elle n'a aucun impact dans les média grand public, et c'est presque tant mieux car son coté "donneur de leçon" n'est plus vraiment dans l'air du temps.

Ensuite parce qu'on peut aisément imaginer le degré de compatibilité d'une doctrine politico-économique avec les thèse de sa Sainteté Richard Matthew 1er. Du coup les questionnaires… on n'a pas grand risque à en supputer les réponses en fonction de la couleur du drapeau.
Ce n'est pas que je prétende qu'il faille impérativement être marxiste pour soutenir les logiciels libre, mais qu'il est contradictoire de défendre la propriété privée des moyens de production… à l'exception de la seule propriété du code informatique. Ou inversement. Et je ne parle même pas de la concurrence libre et non faussée. À titre individuel ce n’est pas bien grave, du reste nous sommes tous bourrés de contradictions, mais au sein d'un gouvernement ou d'un assemblée législative ces contradictions vont vite rendre toute posture intenable.

Enfin, et ce point découle logiquement des précédents, parce que l'on continue de donner plus de crédit aux discours qu'aux actes. Si vous voulez comment le Parti Communiste utilise les logiciels libres, c'est facile : allez visiter la place Colonel Fabien. On n'y utilise que Firefox, Thunderbird et OpenOffice (source). Le site du parti est réalisé sous Drupal et a fait l'objet d'un développement spécifique reversé à la collectivité et a donné lieu à la distribution Drupal Truzz (source). Vous pouvez aussi regarder comment ont votés les élus communistes lors des lois LOPSI (I net II), LEN etc… et noter qu'en Rhône-Alpes, à l'initiative du Front de Gauche et de EELV, le région a adhéré à l'APRIL. Est-ce que l'APRIL l'ignore ? Ainsi que ce qui précède ?

Bon, pour les autres partis je ne sais pas, ça m'intéresse moyennement. Moi non plus je ne modifierai pas mon vote en fonction des questionnaires de l'APRIL. Mais si vous voulez en savoir plus vous savez comment faire.

Une dernière chose : l'initiative de l'APRIL pour les régionales s'appelle "Le pacte du Logiciel Libre". C'est quoi un pacte où l'une des parties demande à l'autre de s'engager sans rien proposer en retour ?

  • # Contradiction ou propagande ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    il est contradictoire de défendre la propriété privée des moyens de production… à l'exception de la seule propriété du code informatique.

    Ah bon ? Il suffit pourtant de faire la différence entre un objet matériel et une idée.

    • [^] # Re: Contradiction ou propagande ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Si tu regardes la composition du capital de la majorité des grands groupes mondiaux tu verras beaucoup plus d'idées (i.e. brevets) que de matériel. Le rêve de l'entreprise sans usine a vraiment pris forme dans les années 80-90 avec le développement de la sous-traitance vidant le travail de tout sens créatif en même temps que de la majeure partie de ses revenus. C'est évidement le cas dans les "nouvelles technologies" (Apple en est l'exemple parfait) mais aussi dans les secteurs plus traditionnels comme l’agroalimentaire, l'automobile…

      Je me souviens à cette époque d'une interview de Serge Tchuruk, lors de la fusion Alcatel et de Lucent, expliquant que la vocation de son groupe était de gérer exclusivement la R&D (portefeuille de brevets), le commercial et évidemment la finance, et de sous-traiter la totalité de la production.

      • [^] # Re: Contradiction ou propagande ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 8.

        Si tu regardes la composition du capital de la majorité des grands groupes mondiaux

        Attention tout de même. Ok pour les plus gros (les GAFA en tête). Mais dans le top t'as aussi du bon gros industriel à la papa. T'as du pétrolier avec des champs de pétrole et des usines, t'as des sidérurgistes avec des usines, t'as des constructeurs automobiles avec des usines etc.

        Que ce soit une tendance, sûrement, mais je serais pas si formel sur l'état actuel.

        En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

        • [^] # Re: Contradiction ou propagande ?

          Posté par  . Évalué à 2.

          Paradoxalement, les GAFA utilisent massivement du logiciel libre dans leur outil de production…

          • [^] # Re: Contradiction ou propagande ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

            Paradoxalement, les GAFA utilisent massivement du logiciel libre dans leur outil de production…

            et contribuent aussi en retour, ne l'oublions pas.

            « Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes. »

  • # Ce n'est pas un questionnaire !

    Posté par  . Évalué à 4.

    le sempiternel questionnaire de l'APRIL aux candidats

    Ce n'est pas un questionnaire ! C'est une déclaration à signer !

    La preuve : le Pacte du Logiciel Libre.

  • # Le Pacte propose bien quelque chose en retour !

    Posté par  . Évalué à 3.

    Une dernière chose : l'initiative de l'APRIL pour les régionales s'appelle "Le pacte du Logiciel Libre". C'est quoi un pacte où l'une des parties demande à l'autre de s'engager sans rien proposer en retour ?

    Le Pacte du Logiciel Libre est un contrat entre un candidat et les électeurs ! Le candidat s'engage à donner la priorité au logiciel libre et en retour les électeurs donnent leur confiance et/ou leur vote.

    • [^] # Re: Le Pacte propose bien quelque chose en retour !

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      Le candidat s'engage à donner la priorité au logiciel libre et en retour les électeurs donnent leur confiance et/ou leur vote

      Parfois je me demande à quoi ça sert d'argumenter dans un journal. J'ai justement précisé que je n'y crois pas une minute. Alors on peut être en désaccord sur ce point, et en discuter, mais tu ne peux pas faire comme si l'argument n'avait pas été évoqué.

      Et puis si il faut raisonner au premier degré : le candidat, sa signature on voit où elle est, elle est publique. Ta signature à toi, elle est où ? Tu accepterais, sur le site de l'APRIL ou ailleurs, d'exprimer que tel argument t'a convaincu et que tu t'engage à voter pour tel candidat ? Et si oui quelle serait ton action si tu t'aperçois que le pacte est rompu par le candidat (promesses non tenues) ? Tu vas en justice ?

      On voit bien qu'on est ici purement dans de la com, pour pas dire de la pub. Et c'est ce qui me désole. La politique (au sens noble) et le libre sont deux causes que je défend, et ça ne me fait pas plaisir quand ça se résume à des slogans du genre "ma lessive lave plus blanc". Surtout quand ça vient d'une communauté que j'affectionne.

      • [^] # Re: Le Pacte propose bien quelque chose en retour !

        Posté par  . Évalué à 6.

        On voit bien qu'on est ici purement dans de la com, pour pas dire de la pub.

        Comme souvent, surtout en période de campagne électorale.
        C'est tout de même un bon moyen de voir qui est pour et qui est contre. Et si tous les partis sont pour, et bien ça sera plus simple de changer les lois puisque tous les partis sont d'accord. :-)
        Comme, par exemple: dans un marché public, il est désormais plus difficile, voire interdit, de demander un logiciel non-libre spécifique (au hasard, Microsoft Office ou Microsoft Windows).



        Personnellement, ce qui me désole, c'est que malgré la décision de nos élus (comme tu le dis dans le journal):

        en Rhône-Alpes, […] la région a adhéré à l'APRIL […]

        Et je dirais même plus: le conseil régional de Rhône-Alpes a voté une délibération mettant en avant l'interopérabilité, les Logiciels Libres et leur diffusion (voir la "délibération Chausson").

        Du coup, on pourrait penser que "c'est gagné": les électeurs ont voté pour des représentants en faveur du libre. Ces représentants ont appliqué ce pour quoi ils ont été élus (fait de plus en plus rare).
        Donc, l'interopérabilité et le Libre vont être utilisés dans cette région, tout comme dans les lycées et autres services régionaux.

        Mais que nenni ! Il apparaît que presque deux ans après cette décision, pas grand chose n'a changé. Et pire: un marché public a été concédé à une multinationale (qui ne paient pas d'impôts, ou si peu grâce à l'optimisation fiscale) pour la gestion des Lycées… Sans obligations concernant l'interopérabilité ou le Libre. :'-(

        Voila ce qui me désole: même quand nos représentants prennent des décisions, les services techniques et le personnel ne change rien (ou presque) à ses habitudes de travail ! Bref, signer et faire signer le Pacte du Logiciel Libre à nos élus me semble important pour les sensibiliser à ces questions. Ce n'est pas suffisant, pour l'instant.

  • # Des votes ?

    Posté par  . Évalué à 5.

    "C'est quoi un pacte où l'une des parties demande à l'autre de s'engager sans rien proposer en retour ?"

    En retour, il y a des voix, c'est quand même ce que recherche les candidats. En plus, ça ne demande pas forcément de dépenses supplémentaires d'utiliser des logiciels libres.

    Autant une entreprise peut avoir des réticences à faire des développements libre en pensant à tord ou à raison que les applications propriétaires qu'elle possède lui apporte un avantage sur ses concurrents, autant dans le cas d'une administration, c'est forcément un avantage puisqu'il y a mutualisation des coûts. Il y a forcément intérêt sur le long terme pour les administrations à s'échanger leur applications plutôt qu'à les faire développer indépendamment.

    Heureusement, il y a déjà des applications communes, mais les distribuer librement faciliterai leur appropriation et leur adaptation aux besoins spécifiques.

    • [^] # Re: Des votes ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      En retour, il y a des voix,

      Ben non, c'est ce qu'il explique dans le journal.
      Et sérieux, si vous conditionnez votre vote au pacte de l'APRIL, vous devriez vous poser des questions sur vos priorités dans la vraie vie.

      (note : je ne dis pas que c'est nul de faire ce que fait l'APRIL, ça fait quand même parler du libre, mais bon, faut pas non plus espérer que ça va faire changer beaucoup de votes).

      • [^] # Re: Des votes ?

        Posté par  . Évalué à -1.

        Entre les 50% qui s'abstiennent et les nombreux indécis, tout est bon pour grappiller quelques voix.

        Je n'ai vraiment pas envie de voter pour le PS ou pour les Républicains, même pour voté contre le FN. D'un autre coté, je souhaite voter et voter autre chose que blanc (au second tour). Ce n'est pas une question de priorité, mais de dégoût, alors pourquoi pas trouver une raison dans ce questionnaire.

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à 7.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

  • # Logiciel libre et politique

    Posté par  . Évalué à -3.

    En fait, le logiciel libre c'est progressiste, le "pour tous", il suffit de lire la GPL pour s'en convaincre. Donc par définition, il ne conviendra qu'aux progressistes (La gauche).

    • [^] # Re: Logiciel libre et politique

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      En fait, le logiciel libre c'est libéral, le "chacun fait ce qu'il veut", il suffit de lire la GPL pour s'en convaincre. Donc par définition, il ne conviendra qu'aux libéraux (La droite).

      Bon trêve de plaisanteries : le logiciel libre ça transcende quand même un peu les clivages politiques.

      • [^] # Re: Logiciel libre et politique

        Posté par  . Évalué à -2.

        chacun ne fait pas ce qu'il veut justement, il y'a obligation de garder le logiciel libre.

        • [^] # Re: Logiciel libre et politique

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          Uniquement en cas de clause de copyleft. Les licence de type BSD & cie permettent tout à fait de fermer un logiciel libre.

          Aucune des 4 libertés de base n’impose que les versions dérivées du logiciel initial soient libres à leur tour.

          • [^] # Re: Logiciel libre et politique

            Posté par  . Évalué à 0.

            Les licence de type BSD & cie permettent tout à fait de fermer un logiciel libre.

            C'est faux : un logiciel libre sous BSD restera libre sous BSD.

            • [^] # Re: Logiciel libre et politique

              Posté par  . Évalué à 3.

              Plutôt que de moinsser, un contre-argument ?

              A partir duv moment ou un logiciel a été diffusé sous licence libre, tu ne peux pas le fermer : la version libre restera libre, même si quelquun décide d'en faire une version dérivée non-libre.

        • [^] # Re: Logiciel libre et politique

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à -1.

          il y'a obligation de garder le logiciel libre.

          Tu ne parles plus de libre, mais de copyleft (une branche parmi d'autres du libre).
          Faudrait se décider : on parle de libre ou de copyleft? Est-ce que l'auteur du commentaire ne mélangerait pas les deux par rejet du libre (le libre, oui, à condition que ce soit copyleft donc ben en fait le libre ça pue un peu)?

    • [^] # Re: Logiciel libre et politique

      Posté par  . Évalué à -1.

      Notre gouvernement est de gauche pourtant.

      • [^] # Où ça, la gauche ?

        Posté par  . Évalué à 4.

        Ha ha !
        Tu n’étais pas sérieux ? Si ???

        Le PS a supprimé l’indexation des salaires sur l’inflation (oui, je remonte aux années 1980), massivement privatisé des entreprises publiques, mis en place en France la plupart des réformes économiques libérales faites par Thatcher et Reagan au Royaume Uni et aux États Unis, été l’un des principaux artisans de l’Europe libérale (avec ultra-concurrence pour les pauvres et les petites entreprises, et paradis fiscaux intégrés pour les riches et les grosses entreprises)…

        Et pour revenir au quinquennat actuel, avec un premier ministre qui « aime les entreprises », il a fait des cadeaux fiscaux aux entreprises contre une vague promesse, augmenté le travail le dimanche, commencé à casser le Code du travail…

        Et j’en oublie sûrement beaucoup.

        Bon, comme mesure « de gauche », ils ont toutefois créé le RMI, un peut de vaseline sociale pour limiter les risques de soulèvement populaire dans une société de plus en plus inégalitaire et injuste.

        Je passe sur la surveillance massive de la population : il a existé des totalitarismes de gauche comme de droite.

        « Le fascisme c’est la gangrène, à Santiago comme à Paris. » — Renaud, Hexagone

  • # Logiciel Libre est une chance pour le libéralisme

    Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 06 novembre 2015 à 11:41.

    Ensuite parce qu'on peut aisément imaginer le degré de compatibilité d'une doctrine politico-économique avec les thèse de sa Sainteté Richard Matthew 1er. Du coup les questionnaires… on n'a pas grand risque à en supputer les réponses en fonction de la couleur du drapeau.

    Ça peut surprendre au premier abord, mais en y réfléchissant bien, le Logiciel Libre est une chance pour le libéralisme :

    • facilité d'accès : tout le monde peut l'utiliser sans contrainte, ça maximise la transformation en clients ;
    • garantie de la sécurité : capacité à vérifier la présence de code espion… ;
    • favorise l'innovation : une réalisation est aisément la base d'une autre, les freins sont minimaux ;
    • concurrence optimale : le logiciel libre empêche l'enfermement de l'utilisateur, cela représente un atout concurrentiel optimal, l'entreprise qui n'enferme pas ses utilisateurs possède un atout sur ses concurrent car elle est plus séduisante ;
    • protection contre les défaillances : le fait de pouvoir changer de fournisseur si celui-ci est défaillant est un critère important de choix du fournisseur ;
    • etc.

    Osons aller plus loin, le Logiciel Libre est l'avenir du libéralisme…

  • # Son utilité dépend de nous tous !

    Posté par  . Évalué à 5.

    D'abord parce que ça ne sert pas à grand chose.

    Moi, je vois plein d'utilités à cette initiative de l'April :

    • développer l'action citoyenne : contacter un candidat, c'est simple et pourtant pas toujours évident les premières fois ; avec l'initiative Candidats.fr, l'April accompagne les citoyens (ou pas) à établir un lien avec d'autres citoyens qui s'engage ; rien que pour ça, c'est beau ;
    • sensibiliser aux enjeux du Logiciel Libre : un candidat, un élu peuvent-ils tout savoir ? Non. Le fait de pouvoir les interpeler et les informer des enjeux du Logiciel Libre, c'est une chance supplémentaire de leur donner les moyens de faire des choses biens ;
    • connaître la position des candidats et suivre les actes des élus ;
    • etc.

    D'un point de vue promotion des logiciels libres je crains que cette initiative ne dépasse guère le microcosme DLFP/Diaspora*. Évidemment elle n'a aucun impact dans les média grand public

    Ça, ça dépend de la participation de chacun et de toi en premier. Performons le nombre de signatures et le retentissement médiatique n'en sera que plus grand. Donc, tu sais ce qu'il te reste à faire, inscris toi sur la plateforme et contacte un maximum de candidats. Rendez-vous au prochain Contacthon :D

    • [^] # Re: Son utilité dépend de nous tous !

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Non, je l'ai fait déjà plusieurs fois et ne je ne le ferai pas, mais j'invite tous les libristes à investir massivement les réunions publiques organisées par les différentes listes et à interpeller les candidats "en live". Ça aussi ça aurait un retentissement médiatique certain : les libristes remplissent les salles de réunions et posent des questions autrement que par formulaire interposé !

      Si tu habites pas trop loin de la Haute-Savoie je t'attend le 20 novembre à 20H, salle des Papeteries, à Cran-Gevrier. Et on boira un bon verre d'Apremont ensemble !

  • # Vox populi ?

    Posté par  . Évalué à 3.

    Au début j'aimais bien. D'abord c'était une manière de faire entrer le libre dans la discussion publique, avec dans ses valises toutes les questions sur la propriété intellectuelle. Ensuite s'était une manière rafraîchissante d’interpeller un monde politique qui a généralement tendance à écouter davantage les lobbies que l'expression de la volonté populaire.

    L'APRIL, ce n'est pas la volonté populaire, c'est une organisation comme tant d'autres, toutes ultra-minoritaires, qui font du lobbying auprès des partis.

    Du coup, ce n'est pas si rafraîchissant, car cela pérennise la tendance des partis (notamment à la "gauche de la gauche") à constituer leurs programmes en faisant un catalogue des mesures préconisées par les organisations "proches", "amies" ou suffisamment persuasives…

    C'est à rapprocher de l'évolution du journalisme qui, de la même manière, reprend souvent les thématiques fournies par des cabinets de communication divers (d'où l'importance du communiqué de presse dans la boîte à outils des dites organisations).

    • [^] # Re: Vox populi ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5. Dernière modification le 09 novembre 2015 à 11:00.

      L'APRIL, ce n'est pas la volonté populaire

      Oui, le seul moment où s'exprime la « volonté populaire » c'est lors d'un scrutin électoral, et encore pour ceux qui y participent. Le reste du temps, on a au mieux un aperçu de la volonté d'une petite partie du peuple.

      (…) c'est une organisation comme tant d'autres, toutes ultra-minoritaires

      Oui, c'est le lot de toutes les organisations. Il n'existe pas d'association du peuple français à 67 millions de membres (enfin moins si on se limite aux majeurs).

      (…) qui font du lobbying auprès des partis.

      Oui et non. On en revient toujours à cette distinction lobbying/advocacy : diffuser ses idées oui mais de manière transparente, avec positions connues et documents publiés. On peut aussi distinguer le fait d'œuvrer ou non au bénéfice exclusif de ses membres, comme pourrait le faire une association d'entreprises par exemple ; a contrario l'April indique œuvrer dans l'intérêt général (ou du moins dans la vision que l'organisation a de l'intérêt général).

      Bref :

      • amener les sujets de candidats.fr dans le débat public me semble une bonne chose, avoir des candidats qui se positionnent pour/contre ou simplement prennent en compte ces sujets aussi.
      • est-ce que ça veut dire que les candidats vont respecter leurs engagements ? Non, pas nécessairement (voir par exemple la charte Anticor et les poursuites que la structure a essayé d'engager contre eux). Et ceux qui sont sûrs de ne pas être élus ont plus de facilité à promettre ce qu'ils n'auront pas à tenir.
      • est-ce que ça veut dire que les sujets Candidats.fr sont plus ou moins importants que d'autres sujets/thèmes ? Non plus (mais d'autres structures s'occupent d'autres sujets).
      • est-ce que les futurs élus devraient reprendre les mesures préconisées par telle ou telle structure sans les comprendre et sans les évaluer ? Non, bien sûr. Ils sont élus pour évaluer et prendre des décisions, soupeser les conséquences, veiller aux équilibres, pas pour faire passe-plat.
      • est-ce que Candidats.fr fait avancer la démocratie ? Oui il me semble. De même que République-numérique sur le principe (qui est ensuite foulé par le CSPLA et les ayant-beaucoup-de-droits, et de vrais lobbyistes pour le coup, qui font sauter l'article 8 sur les communs ensuite).

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