C'est-ce que j'ai pensé aussi :-) Bizarrement ça ne semble pas être une voie vers laquelle s'engagent les recruteurs (pourtant le nocode c'est l'avenir).
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
Posté par barmic 🦦 .
Évalué à 10.
Dernière modification le 15 janvier 2022 à 10:20.
C'est marrant de reprocher quelque par que l'anglais s'impose de manière insidieuse et de faire la publicité de versions traduites en anglais de strip français après :)
Il y a pénurie dans les secteurs de la restauration ou du bâtiment ? À ma connaissance ils sont mal payés justement parce que très facilement interchangeables.
Pour santé & enseignement, les effectifs et les salaires sont dictés par le gouvernement… du coup on ne peut pas vraiment parler de loi de l'offre et de la demande. C'est faussé dès le départ.
Il y a pénurie dans la restauration, justement à cause des salaires (et des conditions de travail) au point que la question se pose de les revaloriser pour rendre le secteur plus attractif. Pour le bâtiment on n'en est pas encore là.
Ce qui est faussé dès le départ c'est de penser que la loi de l'offre et la demande fonctionne réellement.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
Posté par Faya .
Évalué à 2.
Dernière modification le 14 janvier 2022 à 18:54.
Ce qui est faussé dès le départ c'est de penser que la loi de l'offre et la demande fonctionne réellement.
Il y a bien ce genre de croyances dans des trucs économiques qui ne marchent pas (au hasard le ruissellement de Reagan & Macron…) mais là je ne comprends pas.
Déjà dans le secteur informatique ça fonctionne. On en a eu la preuve sur les dev COBOL payés à prix d'or parce qu'ils sont rares. Si il y a pénurie dans les restaurants à cause des bas salaires, moi restaurateur ayant besoin de main d'oeuvre, je chercherai à en faire venir en augmentant mes propositions de base. Ça me semble assez basique, pourquoi ça ne marcherait pas ? Est-ce que vraiment ça ne marche pas ? Qu'est-ce que le secteur du développement a (pour que ça marche) que n'a pas celui de la restauration (pour que ça n'y marche pas) ?
Dans un domaine où il y a de l'argent, oui ça marchera. L'anecdote du COBOL c'était pas pour les banques ?
Mais quand il n'y a pas bcp d'argent, les salaires ne monteront jamais haut puisque de toutes façons on peut pas payer. Donc c'est plutôt la quantité qui va baisser : moins de restaurants ou des restaurants plus petits ou des salariés qui seront encore plus exploités… et sûrement un mélange de tout ça.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
Est-ce que vraiment ça ne marche pas ? Qu'est-ce que le
secteur du développement a (pour que ça marche) que n'a pas
celui de la restauration (pour que ça n'y marche pas) ?
Alors je suis pas spécialiste, mais je dirais avant tout une décorrélation entre le travail fait et l'argent gagné de part la structure respective des 2 secteurs.
Quand tu es restaurateur, tu sais combien tu gagnes, et combien 1 personne va te coûter. À vue de nez, les restaurants vont avoir une poignée d'employés, et ce sont des entreprises avec des marges assez petites, avec un patron qui est en général assez impliqué dans l'entreprise vu qu'il y travaille.
Tout le secteur est comme ton restaurant, donc c'est uniforme.
Dans le développement, une part non négligeable du secteur bosse dans une entreprise beaucoup plus grande qu'un restaurant moyen, et c'est donc plus compliqué de savoir exactement combien rapporte une personne. Et contrairement à un restaurant, les clients n'ont pas la moindre idée du coût du produit (eg, le logiciel), et ne dépense pas leur argent, donc les marges peuvent être plus grande.
À partir du moment ou un commercial qui vends le logiciel peut avoir du 10% à 50% de marge de négociation avec le client, l'apport individuelle des devs à la rentrée d'argent est quand même difficile à quantifier exactement.
Donc comme c'est dur à estimer pour toi, c'est sans doute dur à estimer pour tout le reste de l'organisation. L'entreprise sait combien elle peut payer (elle a les comptes), elle sait combien paye le reste du marché (et en général, l'employé non). Mais en plus de ça, personne n'est fonciérement en train de dépenser son argent, et les entreprises sont pas forcément rentables au même niveau.
Donc tu as d'un coté des petites boites avec un marché grosso modo figé, parce que la rentabilité d'un resto, c'est quand même un truc qui n'a pas trop changé depuis longtemps.
En face, le secteur de la tech ou c'est n'importe quoi et des entreprises avec l'imprimante à billet vont embaucher du monde rien que pour le culte de la croissance et qui vont aussi impacter tout le secteur. Un marché ou tu payes un prix pour un logiciel mais pas basé sur combien ça coûte de le faire, mais combien ça t'économise, d’après les estimations du fabricant.
Quand tu es restaurateur, tu sais combien tu gagnes, et combien 1 personne va te coûter. À vue de nez, les restaurants vont avoir une poignée d'employés, et ce sont des entreprises avec des marges assez petites, avec un patron qui est en général assez impliqué dans l'entreprise vu qu'il y travaille.
Alors, en fait, pas exactement. Et je vais en profiter pour ramener ma fraise d'ancienne cuisinière :)
Avec la pandémie, c'est assez sûr que c'est le bordel pour la restauration, mais avant ça, on avait le plein emploi en tant qu'employé. Et des salaires pitoyables et des conditions de travail moches. Mais aucun rapport avec le gain du patron, et tout avec la culture du métier.
En général, quand on bosse en restauration, on commence le travail vers 14-16 ans, en passant du temps en entreprise, où les chefs apprennent à la dur de la même façon qu'ils ont appris. C'est à dire : tu ferme ta gueule, tu donne tout, tu te contente de ce qu'on te donne. Quand on veut, on peut. On formate vraiment les gens dans une culture d'entreprise extrêmement violente et malsaine, ceux qui restent sont ceux qui l'assument. Quand je bossais, l'un de mes chefs m'a raconté que bon, ça ne se faisait plus trop de lancer les couteaux sur les gens… sauf quand ils le cherchaient vraiment. Bosser 60h par semaine, pour 35h payées, c'était la norme. On apprends que ça marche comme ça, et on n'apprends pas à le remettre en cause.
La culture syndicale ? Néant. Le seul syndicat que j'ai trouvé dans la restauration était celui… des patrons.
Qui, eux, sont bien structurés. Évidement ça dépend lesquels, mais rapidement quand on bosse dans le milieu, on découvre qu'ils se connaissent tous plus ou moins. Quand à l'illusion des petits restos, c'est souvent une stratégie d'investisseurs, qui possèdent plusieurs structures à moins de 10 salariés (en dessous du nécessaire pour avoir des délégués syndicaux).
Le rapport de force est donc le suivant : un patron dont la formation est celle de gestionnaire, avec niveau bac+5, expliquant à des gens n'ayant pas passé le bac que les fins de mois sont difficiles et non, on ne peut pas payer les heures sup, et le smig c'est déjà bien. Sauf que si tu additionne le nombre de couverts journaliers par le prix moyen du repas, la somme dépasse très, très largement tous les frais (sauf les quelques patrons pas doués, y'en a aussi, bien sûr).
Je suis allée à la restauration en reconversion, avec déjà un bon background politique, connaissant mes droits. Durant les quelques années où j'ai pu bosser dans le milieu, je n'ai jamais manqué de taf, il me fallait en moyenne une semaine pour trouver une nouvelle place. J'ai négocié mes salaires âprement, luttant contre mes propres conditionnements. J'étais probablement l'une des mieux payées à mon niveau de compétence, avec des conditions qui me convenaient ; j'aurais pu faire mieux mais je n'avais pas assez de confiance en moi pour ça. À chaque fois que j'ai quitté un poste, le resto me rappelait le mois suivant pour me demander si je pouvais venir faire un extra. "Uniquement payé le double ? Ok ok, mais vient s'il te plait". Bon généralement si je changeais de taf c'était pour aller vers mieux ;)
La restauration, c'est un secteur extrêmement lucratif. Si les employés sont mal payés et dans de mauvaises conditions, c'est parce qu'ils ne sont ni formés, ni organisés et qu'ils se font vulgairement balader avec des lieux communs. Il y a un rapport du plus fort qui est évident. Je n'ai même pas besoin d'ajouter à ça tout les rapports avec les milieux interlopes (qui sont bien réels dans certaines boîtes).
Par contre, la mobilité est très grande. Un cuistot même médiocre sait qu'il retrouvera du job dès qu'il cherchera. Juste, pas forcément dans la boite qu'il veut, ni aux conditions qu'il veut. Mais il aura du job. Donc c'est aussi "normal" d'abandonner son poste en milieu de service, de partir en claquant la porte et de ne pas revenir. Chose qui ne se fait pas dans beaucoup de métier ! Et si on me rappelait pour les extras, c'est entre autre parce que j'ai toujours mis un point d'honneur à faire mon service jusqu'au bout et à rendre mon poste plus propre qu'à mon arrivée. Ça surprenait tout le monde.
Les cuistots qui ont un peu plus d'éducation mettent des sous de côtés, puis finissent par faire leur propre resto, où ils pourront exploiter à leur tour des grouillots en prétendant que les fins de mois sont difficiles.
Je tempère cependant légèrement : il est possible de faire un raté monumentale en cuisine et de finir surendetté. Les "pauvres" patrons qui font ce genre de soleil sont soit des gens qui ont trop regardé Top Chef et qui croient qu'il suffit de faire des bons plats pour avoir un revenu, soit les employés qui partent trop tôt faire leur boite sans avoir compris qu'il faut payer des salaires et des frais.
Bref. Le rapport de force dans les divers métiers ne dépend pas que de l'offre et la demande, mais aussi de la formation de chaque partie à défendre son bout de gras. Ou de la bonne volonté des deux parties à trouver un contrat mutuellement profitable (ça arrive aussi même si c'est plus rare).
Bref. Le rapport de force dans les divers métiers ne dépend
pas que de l'offre et la demande, mais aussi de la formation
de chaque partie à défendre son bout de gras. Ou de la bonne
volonté des deux parties à trouver un contrat mutuellement
profitable (ça arrive aussi même si c'est plus rare).
Mais j'ai le sentiment que les salariés dans la tech sont pas trop organisés non plus, voir un peu hostile.
Et le gouffre entre les 2 secteurs est quand même assez énorme (genre, j'ai regardé, je pense que je gagne plus qu'un restaurateur moyen, sans prendre en compte mes primes et mes stock options, et sans prendre en compte ses éventuelles dettes).
Mais peut être qu'il faut regarder un secteur avec un rapport de force plus égalitaire pour comparer. Il n'y a pas vraiment de secteur industrielle qui me vient à l'esprit. Par contre, si je regarde au niveau d'un type de profession, commercial me parait être un bon exemple. Vu que le travail d'un commercial, c'est de négocier des transactions financières et vu qu'il a une vision direct sur ce qui rentre, je pense qu'ils sont bien mieux placés pour négocier leur salaire, et ça se voit sur les rémunérations.
À contrario, les RHs et les comptables, c'est pas le même niveau, donc l'info uniquement ne suffit pas.
Les salaires tech sont plus élevés en absolu mais pour chaque heure de boulot, le développeur moyen va générer plus de revenu pour la boite que le cuisinier moyen. Dans un cas on a du code qui peut être reproduit et exécuté à l'infini alors que dans l'autre on a un produit physique qui ne peut être consommé que par un relativement petit nombre de personnes. Si on regarde le rapport chiffre d'affaire/salaire je ne serais pas étonné que ça soit similaire (qqun pour faire une comparaison sur base de chiffres réels ça serait cool).
Pour les commerciaux je pense que c'est un peut similaire. Pour chaque heure de travaille ils n'intéragissent qu'avec un relativement petit nombre de clients ou clients potentiels. D'ailleurs tu notera que bien souvent leur compensation est très liée à la taille des contrats qu'ils décrochent.
Je suis consterné de voir la réticence qu'on les employés de la tech à s'organiser. On est beaucoup à très bien gagner notre vie mais il y a quand même plein de trucs qui clochent.
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
Posté par Krunch (site web personnel) .
Évalué à 4.
Dernière modification le 15 janvier 2022 à 21:10.
Si on regarde le rapport chiffre d'affaire/salaire je ne serais pas étonné que ça soit similaire (qqun pour faire une comparaison sur base de chiffres réels ça serait cool).
Bon allez, d'après Wikipedia :
Alphabet : 182.53*109 revenue / 135,301 employés = 1,349,066 de CA par employé
Microsoft : 161*109 / 182,268 = 883,314
Amazon : 386.064*109 / 1,468,000 = 262,986
IBM : 73.62*109 / 375,300 = 196,163
D'après levels.fyi :
Alphabet/Google L4 SWE : 276,733 ~ 21% du rapport CA/employés
Microsoft SDE II 62 : 205,038 ~ 23%
Amazon SDE II L5 : 239,072 ~ 91%
IBM Staff Engineer : 122,111 ~ 62%
C'est à la louche évidemment. Tous les développeurs ou « métiers de la tech » sont pas payés exactement la même chose même au sein de la même boite. J'ai pris L4 SWE aux USA et ce que levels.fyi annonce comme équivalent parce que ça me semble être la majorité des devs chez Alphabet.
Pour Amazon la différence est vraisemblablement dûe au fait que leur proportion d'employés ayant un travail « matériel » (et moins bien payé) est bien plus élevé. Pour IBM je suspecte un effet similaire mais je sais pas trop ce qu'IBM fait en fait.
Quelqu'un qui comprend comment la restauration (ou d'autres domaines) fonctionne peut faire la même analyse ?
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
Pour Amazon la différence est vraisemblablement dûe au fait
que leur proportion d'employés ayant un travail « matériel »
(et moins bien payé) est bien plus élevé.
Faudrait voir les chiffres d'EC2 plus que d'amazon, en effet.
Mais ils sont pas dispo pour les simples mortels que nous sommes.
Pour IBM je suspecte un effet similaire mais je sais pas
trop ce qu'IBM fait en fait.
Avec ou sans Kyldrin ?
Kyldrin, c'est, de ce que j'ai compris, la partie infogérance.
IBM sans Kyldrin, c'est de l'édition logiciel, donc vente de licence/souscription, support, consulting.
N'oublions pas que ce sont des fabricants de matériel au départ, et ils continuent à en faire aussi (les gens ne le savent pas, mais il y a encore du mainframe au moins dans le milieu bancaire.) Mais bon, c'est pas des trucs en série comme peut l'être une gamme compatible PC et sur l'existant ils interviennent beaucoup en consulting et infogérance.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
Posté par Zatalyz (site web personnel) .
Évalué à 10.
Dernière modification le 16 janvier 2022 à 14:12.
Quelqu'un qui comprend comment la restauration (ou d'autres domaines) fonctionne peut faire la même analyse ?
Je peux te donner les moyennes constatées sur le terrain et dans ma branche, sachant que c'est donc très empirique. Faudrait trouver les vrais chiffres des statistiques à un endroit, sauf que je sais que ce qui est déclaré n'est pas forcément ce qui est servi ; le "black" est très courant, à tout les niveaux, en restauration.
En général j'ai bossé dans des structures à moins de 10 employées (4 en cuisine, 4 en salles et un manager), avec des services en moyenne autour de 150 couverts par service. Ça allait facilement à 200 couverts les bons jours, ça descendait à 100 les moins bons ; en brasserie tous les midis de semaine sont pleins, les soirs et le dimanche un peu plus calme, tandis qu'en gastronomique je voyais plutôt l'effet inverse avec les groupes le dimanche, en plus (l'enfer à gérer, ça… essayez de distribuer 50 plats chauds au même instant !). Sur la brasserie, la moyenne d'un repas est à 15-20€, en laissant les boissons de côté (je n'y voyais pas passer, je ne sais pas à quel point les gens boivent). Ça fait 2 250€ par service, sans charger la mule. Il n'y avait pas de jour de fermeture dans les restos où j'ai bossé, on tournait juste au niveau du personnel pour avoir un jour ou deux (rarement d'affilé…), donc ça fait 30 jours par mois, à deux services : 135 000€/mois de revenu. Après, attention, les frais de la restauration sont réels : il faut acheter de la matière première, payer l'énergie pour les frigos, les fours, etc, et évidement le loyer, les cotisations. Au CAP on apprend à calculer précisément les coûts, et puis très vite on se rend compte que la règle des 4/4 s'applique assez souvent : 1/4 pour le produit, 1/4 pour le salaire, 1/4 pour les frais et 1/4 pour l'état ! Ce n'est pas très scientifique mais c'est une base correcte pour ne pas se planter trop quand on gère son propre restaurant.
Et c'est là où l'informatique s'en sort probablement mieux au niveau des coûts. Déjà, oui, quoi qu'il arrive, c'est réplicable à plus grande échelle et même Macdo a du mal à concurrencer Google ; ensuite, même en exploitant à mort toute la chaîne, il me semble que renouveler tous les jours la nourriture coûte proportionnellement plus de sous que la facture électrique et l'amortissement du matériel informatique. Les frais de base, proportionnellement, sont sans doute plus élevé en restauration.
Il faut voir aussi que les situations varient pas mal suivant les types de structure :
- fast-food, cuisine de rue : qu'il s'agisse d'industrie (type chaine de restauration rapide) ou de gens tous seuls (le kebab du coin), ça reste les plus rentables car les coûts sont très simples à bien maitriser, les procédures très simples à mettre en place, et il est possible de fournir un très grand nombre de gens en un temps limité. Le facteur "temps" est la base en restauration : l'objectif est de servir le maximum de monde entre midi et 13h30 puis entre 19h et 22h.
- Brasserie : panier moyen plus élevé, et puis on ajoute le café, les boissons, sur lequel on fait des marges énormes, mais par contre suivant les plats, les marges sont plus ou moins bonnes (entre les ingrédients utilisées, le temps pour les envoyer, et pour qu'ils soient mangés)
- Gastronomique : l'objectif est de faire payer un max à chaque client et de lui faire croire qu'on lui en donne pour son argent, ce qui veut dire beaucoup plus de frais quand même, et entre autre plus de personnel. C'est les entreprises les plus risquées, une mauvaise gestion met vite dans la panade. Après, j'ai bossé dans un soit-disant "gastro" avec des menus à minimum 40€, où on faisait aussi nos 200 couverts le dimanche, et où en cuisine, on ouvrait régulièrement des boites qu'on arrangeait légèrement. L'une de mes premières et pire expérience à tout point de vue, mais ça n'a pas suffit à me dégoûter :D. De mon expérience et des histoires des collègues, c'est aussi là où le personnel est le plus exploité, à faire des heures non payées. Et quand je parle d'heures, c'est en général 5 à 10h sur place chaque jour qu'on ne verra jamais apparaître sur une fiche de paie. "Mais ce n'est pas du travail, c'est pour le plaisir qu'on va s'occuper du jardin, faire les marchés, faire des cygnes en sucre filé, etc. Et si tu ne viens pas, c'est vraiment que tu n'es pas investi. Ho et puis il est minuit mais on a deux clients qui viennent d'arriver, on ne va pas les laisser. Comment ça il y a encore une heure de ménage à faire, après le dernier couvert ? Tu peux venir demain à 5h plutôt que 6h ? Il faut qu'on prenne un peu d'avance pour le mariage de ce week-end". Un copain ayant bossé chez un restaurateur très renommé me parlait avec nostalgie de son expérience, où il dormait 4h par nuit et 1h l'après-midi, tout le reste de son temps étant consacré à son patron. C'est sûr, il avait appris des tours de main…
Dans un bon gastro, il faut compter aussi les frais de cave, qui représentent un gros (très gros) investissement en nombreux vins et alcools très anciens «de la meilleure qualité possible» comme on dit.
Sur l'expérience avec les grands chefs, il y a plein d'anecdoctes du même tonneau avec un dévouement sans borne au chef tant admiré. Mais je pense que les meilleurs s'y retrouvent, qand le chef les recommandent aux meilleurs postes dans les meilleurs restaus et les aident par leur caution morale (voire financière) et leur réseau de contacts pour ouvrir leur propre affaire.
C'est pas loin des 21-23% de Alphabet-Microsoft dans mon analyse, ce qui va dans le sens de mon hypothèse. Après, vu la rigueur de l'analyse c'est peut-être une coïncidence.
les frais de la restauration sont réels
Mon hypothèse est que ça n'a pas d'importance. S'il y a moins de frais relatifs dans l'informatique, la différence ne va pas aux travailleurs (ou au moins pas directement).
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
Dans les années 90 il y avait trop de cuisiniers, le métier n'était d'ailleurs pas encouragé. On n'était pas déclaré et payé en dessous du SMIC. Au début des années 2000 les enfants du baby-boom ont pris leur retraite. Plus de personnel! embauche à tous les étages! Nos dirigeants qui aiment bien prévoir, n'avaient pas encouragé le métier qui manquait vraiment de gens qualifiés. Ô joie, les salaires ont atteint le SMIC ! sans rigoler ça faisait l'effet d'une pluie d'or. Faut dire qu'à force de travailler quand les autres s'amusent, on dépense pas beaucoup. Un SMIC me faisait vivre 3 mois (ou presque vivre), le compte épargne grimpe vite.
Il y a un tas de restaurant "classiques" avec un personnel réduit à 2 ou 3 personnes : une ou deux personnes en cuisine, une personne en salle (plus le patron). On fait la plonge en même temps qu'on cuisine, c'est acrobatique mais pas le choix puisque qu'on manque d'assiettes et de couverts. La cuisine est souvent vieille, sous-équipée, mal conçue et toute petite. Or une petite cuisine c'est plein de recoins, dur à nettoyer après le service, mais on a tout à portée de main et on peut servir très vite. On mange bien dans ce type de restaurant, la clientèle est fidèle. Autant vous dire que les profits sont élevés (les habitués picolent).
Posté par orfenor .
Évalué à 10.
Dernière modification le 15 janvier 2022 à 11:11.
T'es trop gentille dans ta critique.
J'ai vu aussi des patrons centraliser les pourboires, les diviser en trois : restaurant (c'est à dire patron), salle et cuisine, les distribuer une fois par mois (malin, personne ne fait le compte), oublier de payer les salaires, déduire des salaires tous les avantages en nature possible (repas avec les restes, bouteilles d'eau inexistantes, cafés, voire la sieste sur le divan, …), embaucher des apprentis sans jamais les former (et se plaindre de leur faible niveau), promettre, promettre, promettre, exiger tant et plus, sauter de joie parce qu'en nous faisant rester jusqu'à 2h du matin on a fait une recette record (3 fois nos salaires mensuels, même pas un verre offert), se plaindre qu'on ait fait aiguiser les couteaux, ne pas remercier le chef pour un fourneau habilement négocié 6 fois moins cher, exiger que la cuisine soit nettoyée de fond en comble aussi vite que la salle et avec moins de personnel et de matos, placer l'armoire à pharmacie dans le bar et n'avoir jamais le temps d'apporter un pansement, la douche sans porte ni rideau devant laquelle tout le monde passe, …
Quoi d'étonnant à ce que les cuistots, épuisés, tyrannisés, qui ne croisent les collègues que dans les bus de nuit parisiens, soient incapables de s'organiser?
Typiquement, je n'ai jamais vu la couleurs des pourboires en bossant en cuisine. Un jour une des serveuses a laissé tomber ce qu'elle avait gagné en pourboire au service précédent et j'ai vu un peu rouge. Ne laissez jamais de pourboires en restauration, ça ne sert qu'aux plus enfoirés de la boite.
Les douches, idem, c'est obligatoire en principe mais je n'en ai jamais vu qui étaient fonctionnelles, déjà rien que d'avoir un coin pour se changer, qui permette un tout petit peu d'intimité ce n'était pas simple… Mais étrangement sur ça, mes collègues n'ont jamais été pénibles avec moi. Les remarques très graveleuses oui, mais tout le monde trouvait un truc à faire ailleurs au moment où j'avais besoin de me changer :)
Et le salaire au SMIC sur lequel on rogne repas et hébergement… sauf que les repas sont les restes qu'on ne peut décemment plus refiler au client sous peine de voir le service d'hygiène débarquer, et que l'hébergement consiste en un placard pas chauffé ni insonorisé (avec parfois une fenêtre, quand même !), au prix d'un F2 à Paris…
Et les jours de repos : tu sais en début de semaine que tu auras tel jour pour souffler, et chaque semaine ça varie, de telle sorte qu'il est toujours impossible de prévoir quoi que ce soit ; jamais deux jours d'affilés ; le samedi et le dimanche sont toujours pris par le chef donc jamais tu ne peux aller socialiser avec tes anciens potes…
Et ces foutus clients qu'il faut absolument accepter alors que le service est finiiiiiiiiiii, et qui forcent à ce qu'on reste 2h de plus sur place, pas payé. Jamais payé.
Il y a aussi toutes les blagues sur la vétusté des installations. Dans l'une des cuisines, je passais pendant le service le racloir au plafond pour enlever un peu de condensation avant que ça retombe trop dans les plats. J'ai appris plein de trucs en plomberie, c'est dingue comme tout se bouche sans cesse. Pas mal d'endroit, je n'ai jamais compris comment les services d'hygiènes pouvaient les laisser ouvert, c'était tellement incompatible avec le HACCP… carreaux cassés, peinture écaillée, des recoins impossibles à nettoyer, des trucs de sécurités qui n'étaient plus fonctionnels…
C'est un milieu de fou. À tout point de vue. Il y a des trucs que j'ai adoré malgré ça, c'est pour ça qu'on parle de "métier passion" j'imagine : impossible de le faire si on n'est pas siphonné complètement. Le flux d'adrénaline du service, la satisfaction quand tout est fini de voir sa cuisine propre et tout en place pour le lendemain, et savoir que tout est carré, la manière dont on optimise peu à peu chaque geste pour devenir plus efficace, et même le handicap social de tous les cuistots, qui fait que même si on s'est hurlé dessus en plein coup de feu, on peut aller boire ensemble à la fin du service, toute l'énergie déchargée.
Le pire, j'ai évité de l'écrire parce que ça ressemble trop à des fantasmes d'enfant martyr. Tous les 5 ans, je reprend le métier pour toutes les raisons que tu cites (le coup de feu, maîtrisé ou désordonné, j'adore) et parce que j'aime ce milieu de brassage (du taulard à l'immigrée clandestine, du thésard à l'âne de la classe) et sa solidarité.
Il y a des tas de trucs qu'on ne peut pas raconter, ça n'est pas crédible (et pourtant bien réel) !
Ça me rassure, je ne suis pas la seule masochiste à qui ça manque… J'ai arrêté à cause de soucis de santé, et j'ai tenté dans tous les sens de trouver comment concilier mes problèmes et l'envie de bosser en restauration. C'est là où j'ai pu le mieux voir le rapport de force dans ce milieu, en fait. Il y a toujours quelqu'un qui cherche pour un remplacement, un extra, et qui me saute dessus pour demander si, par hasard, je ne pourrais pas venir. J'exposais mes contraintes et demandes, et on trouvait toujours un terrain d'entente. C'était assez fou parce que je me suis rendue compte que finalement, malgré des conditions de travail foireuses dans plein de boites, on pouvait aussi arriver à quelque chose de très bien, en prenant le temps de discuter, en particulier sur les aménagements horaires. Mais bon, on ne peux pas contourner indéfiniment le principe de réalité : quand physiquement ça ne peux plus, ben… ça ne peux plus. Par contre si un jour un remède s'avère efficace, il y a un gros risque que je retourne là-dedans. Je me suis formée à plein de métiers au fil des ans, mais c'est là que je me suis sentie le plus vivante.
Il y a d'autres façons beaucoup moins physique de bosser dans ce métier :
- donner des cours en groupe
- faire des démos ou des cours en public dans les foires expo
- travailler dans les sites touristiques à bungalows
- bosser sur des yachts de milliardaires, «madame est servie» à heures fixes, plus les fêtes au port, un peu stressantes
En discutant avec des vieux collègues, on se rend compte d'envies partagées (est-ce l'âge et la fatique ou l'âge et l'expérience ?) : faire une cuisine très simple pour une petite salle, très peu de mise en place, avec des herbes ramassées dans les bois, du poisson grillé ramassé à l'arrivée du bateau, du paleron rassis 5 semaines (ça coûte pas cher), des légumes à peines sautés, etc. Du boulot à 8 heures par jour.
On en a eu la preuve sur les dev COBOL payés à prix d'or parce qu'ils sont rares.
1) Perso je n'en connais aucun. Je ne suis pas certain du tout d'en connaître un par ami interposé. Donc la preuve n'est pas évidente pour tous …
2) Perso je pense connaître un certain nombre de langages, parmi lesquels certains sont plus brainfuck que d'autres. Je n'ai pas du tout peur d'apprendre COBOL et amha je ne suis pas du tout seul sur ce site dans cette situation.
Donc je pense que, sous réserve que les dev COBOL soient vraiment payés cher, c'est amha pas tant à leur connaissance du langage qu'à d'autres qualités (j'ignore mais on pourrait citer leur résistance au stress, leur abnégation face à un hiérarchie idiote et/ou injuste, leur capacité à se rendre disponible, etc.)
Je dis "preuve" en référence à une série d'articles il y quelques temps qui parlaient de la rareté de ces profils alors que des logiciels essentiels (banques, assurances, administrateurs de biens) ont été écrit dans ce langage il y a des décennies et les codeurs de l'époque sont partis à la retraite.
1) Perso je n'en connais aucun. Je ne suis pas certain du tout d'en connaître un par ami interposé. Donc la preuve n'est pas évidente pour tous …
C'est même l'inverse. Je connais personnellement des devs Cobol, et ils ne sont pas du tout payés plus que des devs non-Cobol (parfois même moins), en France en tout cas.
Posté par Nibel .
Évalué à 5.
Dernière modification le 15 janvier 2022 à 12:41.
Ce qui est faussé dès le départ c'est de penser que la loi de l'offre et la demande fonctionne réellement.
Les habitués d'ici savent combien je suis hostile aux concepts libéraux. Mais l'offre et la demande fonctionne oui.
En restauration il y a pénurie de mains d’œuvre ? Et bah c'est que l'offre (les salaires) n'est pas attractive (en plus de plein d'autres facteurs dont les conditions de travail mais un salaire élevé permet d'accepter plus facilement les autres inconvénients). Je pense que l'immense majorité des employés de la restauration seront d'accord là-dessus. Montez l'offre, je suis certain que la demande (candidatures) montera.
C'est ce qu'ont fait les restaurateurs anglais en augmentant en moyenne de 25% les salaires. Mieux encore, le rapport de force s'est inversé tant la demande est forte : ce n'est plus les restaurateurs qui choisissent les candidats, ce sont les candidats qui choisissent leur restaurateur. L'enfer du patronat, le paradis du salariat.
Et ça fonctionne bien dans les métiers de la tech également. Le cas de mon employeur est flagrant. On a des primes de cooptation de 2K cette année, on a une enveloppe d'augmentation moyenne beaucoup plus élevée que les trois dernières années alors qu'on n'a pas des résultats meilleurs, et pour mon cas personnel, étant pourtant un très mauvais négociateur et pas spécialement un bon développeur bien que j'ai des compétences transverses, j'ai fait +50% d'augmentation cette année en menaçant juste d'aller voir ailleurs. Et non je ne suis clairement pas indispensable, mais ils ne trouvent juste personne et je reste quand même moins cher que la moyenne des développeurs en France métropolitaine. Mais ayant appris à vivre avec 700e par mois quand j'étais autoentrepreneur et n'ayant pas fondamentalement changé mon mode de vie (bien que c'est quand même un plaisir, même un luxe, de ne plus compter chaque centime), je suis surtout demandeur d'excellentes conditions de travail et de collègues intéressants. Ma santé, mentale comme physique, d'abord.
Et on peu le voir aussi sur le marché de l'électronique… Le prix des composants explose, la demande est forte mais l'offre ne suit pas.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
L'offre et la demande fonctionnent oui mais dans un marché idéal (le "camp du prisonnier" sorte de bulle détachée du réel) extérieur, ce qui pose la question de la définition de ce qu'on appelle des marchés, de leurs influences réciproques, et ensuite de la définiion de la monnaie et de ses modalités de distribution et de création (puisque la monnaie rend les échanges efficaces et sert à distribuer le pouvoir d'investissement futur dans des facteurs de production). Ensuite. la loi du marché fonctionne à un moment donné comme la rencontre de la courbe de l'offre et la demande. mais ensuite il y a la question de l'investissement dans le temps qui va en retour avoir un effet sur le niveau de l'offre par secteur (et aussi sur le niveau de demande puisque ce sont les salaires payés par les uns qui vont générer les demandes sur des marchandises produits pas les autres). Cela pose donc la question des anticipations rationnelles (les agents économiques connaissent les lois du marché ?).Cette approche suppose une certaine fétichisation de la marchandise sans prendre en compte l'historicité des rapports sociaux, ce qui est quand même un problème méthodique de taille (et en plus pas très écolo et très "marketing" market = marché).
Parler en terme de marché en général suppose de ne pas aborder la question en terme de structures sociales, comme si les maths pouvaient évacuer les émotions et les affects, mais ce qui est très très visible c'est qu'on ne peut pour ainsi dire pas en faire l'économie. Analyser en terme d'offre et de demande (approche néo libérale) c'est adopter en somme l'approche de Ayn Rand et tout appréhender par des lois mathématiques comme si nous étions des robots, mais cela suppose que les agents économiques fassent des choix rationnels pour que le modèle théorique marche dans la réalité. Donc cela peut expliquer certaines choses de façon microéconomiques parfois, mais cela ne peut expliquer les salaires dans le secteur public par exemple, et pourtant ces salaires vont influer sur le reste de l'économie.
ça n'explique pas non plus pourquoi le travail gratuit des mères (ni celui des libristes qui travaillent gratuitement) n'est pas payé, ni pourquoi les femmes sont payées 20% en moyenne de moins que les mecs, ni pourquoi le secteur des logiciels libres fait moins bien que le secteur informatique privée en terme de représentation féminine. Ça ce sont bien des rapports sociaux historiquement inégalitaires qui se perpétuent et qui l'expliquent.
le "camp du prisonnier" sorte de bulle détachée du réel
Est-ce qu'il n'y a pas ici une confusion avec le dilemme du prisonnier, parce que je ne vois pas à quoi le "camp du prisonnier" ferait référence ? Car le dilemme du prisonnier n'a pas grand chose à voir avec une bulle détachée du réel.
Sinon, pour ce qui est la loi de l'offre et de la demande, ça me fait toujours marrer d'entendre pleurnicher ceux qui ont l'habitude d'en profiter habituellement quand ça ne va pas dans leur sens. Tous ceux qui filent des salaires de merde avec de conditions épouvantables et si t'es pas content, j'en ai 10 qui attendent de prendre ta place… les pauvres bichons, il faudrait que l'état les aide à embaucher des esclaves.
# Bah
Posté par ted (site web personnel) . Évalué à 10.
Il suffira de les remplacer par des no-codeurs
Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr
[^] # Re: Bah
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 14 janvier 2022 à 13:41.
C'est-ce que j'ai pensé aussi :-) Bizarrement ça ne semble pas être une voie vers laquelle s'engagent les recruteurs (pourtant le nocode c'est l'avenir).
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Bah
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 10.
[^] # Re: Bah
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Bah
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 10. Dernière modification le 15 janvier 2022 à 10:20.
C'est marrant de reprocher quelque par que l'anglais s'impose de manière insidieuse et de faire la publicité de versions traduites en anglais de strip français après :)
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
[^] # Re: Bah
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.
Pas faux :-) J'ai joué le jeu insidieux de la réponse dans la même langue (tout en sachant que j'avais déjà posté la VF à une certaine époque)
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Bah
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 6.
Et ensuite, des no-no-codeurs (un cadeau d'Ulysse)
[^] # Re: Bah
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 9.
L'expérience a montré qu'un nono codeur c'est bien aussi.
[^] # Re: Bah
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.
Mais c'est très rare.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Bah
Posté par YBoy360 (site web personnel) . Évalué à 1.
Merci, j'ai la chanson en tête, j'ai envi de les revoirs maintenant.. Durant l'époque des 8-bit, on se prenait moins la tête.
# Salaire up
Posté par Nibel . Évalué à 4.
Ce qui va permettre de négocier les salaires à la hausse. La loi de l'offre et de la demande :).
Très bonne nouvelle pour nous, amis développeurs.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.
Qui ne marche pas pour tout le monde. Au hasard : restauration, santé, enseignement, bâtiment.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Faya . Évalué à 3.
Il y a pénurie dans les secteurs de la restauration ou du bâtiment ? À ma connaissance ils sont mal payés justement parce que très facilement interchangeables.
Pour santé & enseignement, les effectifs et les salaires sont dictés par le gouvernement… du coup on ne peut pas vraiment parler de loi de l'offre et de la demande. C'est faussé dès le départ.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.
Il y a pénurie dans la restauration, justement à cause des salaires (et des conditions de travail) au point que la question se pose de les revaloriser pour rendre le secteur plus attractif. Pour le bâtiment on n'en est pas encore là.
Ce qui est faussé dès le départ c'est de penser que la loi de l'offre et la demande fonctionne réellement.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Faya . Évalué à 2. Dernière modification le 14 janvier 2022 à 18:54.
Il y a bien ce genre de croyances dans des trucs économiques qui ne marchent pas (au hasard le ruissellement de Reagan & Macron…) mais là je ne comprends pas.
Déjà dans le secteur informatique ça fonctionne. On en a eu la preuve sur les dev COBOL payés à prix d'or parce qu'ils sont rares. Si il y a pénurie dans les restaurants à cause des bas salaires, moi restaurateur ayant besoin de main d'oeuvre, je chercherai à en faire venir en augmentant mes propositions de base. Ça me semble assez basique, pourquoi ça ne marcherait pas ? Est-ce que vraiment ça ne marche pas ? Qu'est-ce que le secteur du développement a (pour que ça marche) que n'a pas celui de la restauration (pour que ça n'y marche pas) ?
[^] # Re: Salaire up
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.
Nan en effet, †a dépend de ce qui ruisselle…
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Salaire up
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 6.
Dans un domaine où il y a de l'argent, oui ça marchera. L'anecdote du COBOL c'était pas pour les banques ?
Mais quand il n'y a pas bcp d'argent, les salaires ne monteront jamais haut puisque de toutes façons on peut pas payer. Donc c'est plutôt la quantité qui va baisser : moins de restaurants ou des restaurants plus petits ou des salariés qui seront encore plus exploités… et sûrement un mélange de tout ça.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: Salaire up
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 4.
La quantité, ou la qualité. L’éducation nationale a un mal fou à recruter des enseignants avec les qualités minimales dans nombre de domaines.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Salaire up
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 2.
Alors je suis pas spécialiste, mais je dirais avant tout une décorrélation entre le travail fait et l'argent gagné de part la structure respective des 2 secteurs.
Quand tu es restaurateur, tu sais combien tu gagnes, et combien 1 personne va te coûter. À vue de nez, les restaurants vont avoir une poignée d'employés, et ce sont des entreprises avec des marges assez petites, avec un patron qui est en général assez impliqué dans l'entreprise vu qu'il y travaille.
Tout le secteur est comme ton restaurant, donc c'est uniforme.
Dans le développement, une part non négligeable du secteur bosse dans une entreprise beaucoup plus grande qu'un restaurant moyen, et c'est donc plus compliqué de savoir exactement combien rapporte une personne. Et contrairement à un restaurant, les clients n'ont pas la moindre idée du coût du produit (eg, le logiciel), et ne dépense pas leur argent, donc les marges peuvent être plus grande.
À partir du moment ou un commercial qui vends le logiciel peut avoir du 10% à 50% de marge de négociation avec le client, l'apport individuelle des devs à la rentrée d'argent est quand même difficile à quantifier exactement.
Donc comme c'est dur à estimer pour toi, c'est sans doute dur à estimer pour tout le reste de l'organisation. L'entreprise sait combien elle peut payer (elle a les comptes), elle sait combien paye le reste du marché (et en général, l'employé non). Mais en plus de ça, personne n'est fonciérement en train de dépenser son argent, et les entreprises sont pas forcément rentables au même niveau.
Donc tu as d'un coté des petites boites avec un marché grosso modo figé, parce que la rentabilité d'un resto, c'est quand même un truc qui n'a pas trop changé depuis longtemps.
En face, le secteur de la tech ou c'est n'importe quoi et des entreprises avec l'imprimante à billet vont embaucher du monde rien que pour le culte de la croissance et qui vont aussi impacter tout le secteur. Un marché ou tu payes un prix pour un logiciel mais pas basé sur combien ça coûte de le faire, mais combien ça t'économise, d’après les estimations du fabricant.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Zatalyz (site web personnel) . Évalué à 10.
Alors, en fait, pas exactement. Et je vais en profiter pour ramener ma fraise d'ancienne cuisinière :)
Avec la pandémie, c'est assez sûr que c'est le bordel pour la restauration, mais avant ça, on avait le plein emploi en tant qu'employé. Et des salaires pitoyables et des conditions de travail moches. Mais aucun rapport avec le gain du patron, et tout avec la culture du métier.
En général, quand on bosse en restauration, on commence le travail vers 14-16 ans, en passant du temps en entreprise, où les chefs apprennent à la dur de la même façon qu'ils ont appris. C'est à dire : tu ferme ta gueule, tu donne tout, tu te contente de ce qu'on te donne. Quand on veut, on peut. On formate vraiment les gens dans une culture d'entreprise extrêmement violente et malsaine, ceux qui restent sont ceux qui l'assument. Quand je bossais, l'un de mes chefs m'a raconté que bon, ça ne se faisait plus trop de lancer les couteaux sur les gens… sauf quand ils le cherchaient vraiment. Bosser 60h par semaine, pour 35h payées, c'était la norme. On apprends que ça marche comme ça, et on n'apprends pas à le remettre en cause.
La culture syndicale ? Néant. Le seul syndicat que j'ai trouvé dans la restauration était celui… des patrons.
Qui, eux, sont bien structurés. Évidement ça dépend lesquels, mais rapidement quand on bosse dans le milieu, on découvre qu'ils se connaissent tous plus ou moins. Quand à l'illusion des petits restos, c'est souvent une stratégie d'investisseurs, qui possèdent plusieurs structures à moins de 10 salariés (en dessous du nécessaire pour avoir des délégués syndicaux).
Le rapport de force est donc le suivant : un patron dont la formation est celle de gestionnaire, avec niveau bac+5, expliquant à des gens n'ayant pas passé le bac que les fins de mois sont difficiles et non, on ne peut pas payer les heures sup, et le smig c'est déjà bien. Sauf que si tu additionne le nombre de couverts journaliers par le prix moyen du repas, la somme dépasse très, très largement tous les frais (sauf les quelques patrons pas doués, y'en a aussi, bien sûr).
Je suis allée à la restauration en reconversion, avec déjà un bon background politique, connaissant mes droits. Durant les quelques années où j'ai pu bosser dans le milieu, je n'ai jamais manqué de taf, il me fallait en moyenne une semaine pour trouver une nouvelle place. J'ai négocié mes salaires âprement, luttant contre mes propres conditionnements. J'étais probablement l'une des mieux payées à mon niveau de compétence, avec des conditions qui me convenaient ; j'aurais pu faire mieux mais je n'avais pas assez de confiance en moi pour ça. À chaque fois que j'ai quitté un poste, le resto me rappelait le mois suivant pour me demander si je pouvais venir faire un extra. "Uniquement payé le double ? Ok ok, mais vient s'il te plait". Bon généralement si je changeais de taf c'était pour aller vers mieux ;)
La restauration, c'est un secteur extrêmement lucratif. Si les employés sont mal payés et dans de mauvaises conditions, c'est parce qu'ils ne sont ni formés, ni organisés et qu'ils se font vulgairement balader avec des lieux communs. Il y a un rapport du plus fort qui est évident. Je n'ai même pas besoin d'ajouter à ça tout les rapports avec les milieux interlopes (qui sont bien réels dans certaines boîtes).
Par contre, la mobilité est très grande. Un cuistot même médiocre sait qu'il retrouvera du job dès qu'il cherchera. Juste, pas forcément dans la boite qu'il veut, ni aux conditions qu'il veut. Mais il aura du job. Donc c'est aussi "normal" d'abandonner son poste en milieu de service, de partir en claquant la porte et de ne pas revenir. Chose qui ne se fait pas dans beaucoup de métier ! Et si on me rappelait pour les extras, c'est entre autre parce que j'ai toujours mis un point d'honneur à faire mon service jusqu'au bout et à rendre mon poste plus propre qu'à mon arrivée. Ça surprenait tout le monde.
Les cuistots qui ont un peu plus d'éducation mettent des sous de côtés, puis finissent par faire leur propre resto, où ils pourront exploiter à leur tour des grouillots en prétendant que les fins de mois sont difficiles.
Je tempère cependant légèrement : il est possible de faire un raté monumentale en cuisine et de finir surendetté. Les "pauvres" patrons qui font ce genre de soleil sont soit des gens qui ont trop regardé Top Chef et qui croient qu'il suffit de faire des bons plats pour avoir un revenu, soit les employés qui partent trop tôt faire leur boite sans avoir compris qu'il faut payer des salaires et des frais.
Bref. Le rapport de force dans les divers métiers ne dépend pas que de l'offre et la demande, mais aussi de la formation de chaque partie à défendre son bout de gras. Ou de la bonne volonté des deux parties à trouver un contrat mutuellement profitable (ça arrive aussi même si c'est plus rare).
[^] # Re: Salaire up
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 2.
Mais j'ai le sentiment que les salariés dans la tech sont pas trop organisés non plus, voir un peu hostile.
Et le gouffre entre les 2 secteurs est quand même assez énorme (genre, j'ai regardé, je pense que je gagne plus qu'un restaurateur moyen, sans prendre en compte mes primes et mes stock options, et sans prendre en compte ses éventuelles dettes).
Mais peut être qu'il faut regarder un secteur avec un rapport de force plus égalitaire pour comparer. Il n'y a pas vraiment de secteur industrielle qui me vient à l'esprit. Par contre, si je regarde au niveau d'un type de profession, commercial me parait être un bon exemple. Vu que le travail d'un commercial, c'est de négocier des transactions financières et vu qu'il a une vision direct sur ce qui rentre, je pense qu'ils sont bien mieux placés pour négocier leur salaire, et ça se voit sur les rémunérations.
À contrario, les RHs et les comptables, c'est pas le même niveau, donc l'info uniquement ne suffit pas.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Krunch (site web personnel) . Évalué à 5.
Les salaires tech sont plus élevés en absolu mais pour chaque heure de boulot, le développeur moyen va générer plus de revenu pour la boite que le cuisinier moyen. Dans un cas on a du code qui peut être reproduit et exécuté à l'infini alors que dans l'autre on a un produit physique qui ne peut être consommé que par un relativement petit nombre de personnes. Si on regarde le rapport chiffre d'affaire/salaire je ne serais pas étonné que ça soit similaire (qqun pour faire une comparaison sur base de chiffres réels ça serait cool).
Pour les commerciaux je pense que c'est un peut similaire. Pour chaque heure de travaille ils n'intéragissent qu'avec un relativement petit nombre de clients ou clients potentiels. D'ailleurs tu notera que bien souvent leur compensation est très liée à la taille des contrats qu'ils décrochent.
Je suis consterné de voir la réticence qu'on les employés de la tech à s'organiser. On est beaucoup à très bien gagner notre vie mais il y a quand même plein de trucs qui clochent.
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Krunch (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 15 janvier 2022 à 21:10.
Bon allez, d'après Wikipedia :
Alphabet : 182.53*109 revenue / 135,301 employés = 1,349,066 de CA par employé
Microsoft : 161*109 / 182,268 = 883,314
Amazon : 386.064*109 / 1,468,000 = 262,986
IBM : 73.62*109 / 375,300 = 196,163
D'après levels.fyi :
Alphabet/Google L4 SWE : 276,733 ~ 21% du rapport CA/employés
Microsoft SDE II 62 : 205,038 ~ 23%
Amazon SDE II L5 : 239,072 ~ 91%
IBM Staff Engineer : 122,111 ~ 62%
C'est à la louche évidemment. Tous les développeurs ou « métiers de la tech » sont pas payés exactement la même chose même au sein de la même boite. J'ai pris L4 SWE aux USA et ce que levels.fyi annonce comme équivalent parce que ça me semble être la majorité des devs chez Alphabet.
Pour Amazon la différence est vraisemblablement dûe au fait que leur proportion d'employés ayant un travail « matériel » (et moins bien payé) est bien plus élevé. Pour IBM je suspecte un effet similaire mais je sais pas trop ce qu'IBM fait en fait.
Quelqu'un qui comprend comment la restauration (ou d'autres domaines) fonctionne peut faire la même analyse ?
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 3.
Faudrait voir les chiffres d'EC2 plus que d'amazon, en effet.
Mais ils sont pas dispo pour les simples mortels que nous sommes.
Avec ou sans Kyldrin ?
Kyldrin, c'est, de ce que j'ai compris, la partie infogérance.
IBM sans Kyldrin, c'est de l'édition logiciel, donc vente de licence/souscription, support, consulting.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 17 janvier 2022 à 00:51.
N'oublions pas que ce sont des fabricants de matériel au départ, et ils continuent à en faire aussi (les gens ne le savent pas, mais il y a encore du mainframe au moins dans le milieu bancaire.) Mais bon, c'est pas des trucs en série comme peut l'être une gamme compatible PC et sur l'existant ils interviennent beaucoup en consulting et infogérance.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Salaire up
Posté par Zatalyz (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 16 janvier 2022 à 14:12.
Je peux te donner les moyennes constatées sur le terrain et dans ma branche, sachant que c'est donc très empirique. Faudrait trouver les vrais chiffres des statistiques à un endroit, sauf que je sais que ce qui est déclaré n'est pas forcément ce qui est servi ; le "black" est très courant, à tout les niveaux, en restauration.
En général j'ai bossé dans des structures à moins de 10 employées (4 en cuisine, 4 en salles et un manager), avec des services en moyenne autour de 150 couverts par service. Ça allait facilement à 200 couverts les bons jours, ça descendait à 100 les moins bons ; en brasserie tous les midis de semaine sont pleins, les soirs et le dimanche un peu plus calme, tandis qu'en gastronomique je voyais plutôt l'effet inverse avec les groupes le dimanche, en plus (l'enfer à gérer, ça… essayez de distribuer 50 plats chauds au même instant !). Sur la brasserie, la moyenne d'un repas est à 15-20€, en laissant les boissons de côté (je n'y voyais pas passer, je ne sais pas à quel point les gens boivent). Ça fait 2 250€ par service, sans charger la mule. Il n'y avait pas de jour de fermeture dans les restos où j'ai bossé, on tournait juste au niveau du personnel pour avoir un jour ou deux (rarement d'affilé…), donc ça fait 30 jours par mois, à deux services : 135 000€/mois de revenu. Après, attention, les frais de la restauration sont réels : il faut acheter de la matière première, payer l'énergie pour les frigos, les fours, etc, et évidement le loyer, les cotisations. Au CAP on apprend à calculer précisément les coûts, et puis très vite on se rend compte que la règle des 4/4 s'applique assez souvent : 1/4 pour le produit, 1/4 pour le salaire, 1/4 pour les frais et 1/4 pour l'état ! Ce n'est pas très scientifique mais c'est une base correcte pour ne pas se planter trop quand on gère son propre restaurant.
Et c'est là où l'informatique s'en sort probablement mieux au niveau des coûts. Déjà, oui, quoi qu'il arrive, c'est réplicable à plus grande échelle et même Macdo a du mal à concurrencer Google ; ensuite, même en exploitant à mort toute la chaîne, il me semble que renouveler tous les jours la nourriture coûte proportionnellement plus de sous que la facture électrique et l'amortissement du matériel informatique. Les frais de base, proportionnellement, sont sans doute plus élevé en restauration.
Il faut voir aussi que les situations varient pas mal suivant les types de structure :
- fast-food, cuisine de rue : qu'il s'agisse d'industrie (type chaine de restauration rapide) ou de gens tous seuls (le kebab du coin), ça reste les plus rentables car les coûts sont très simples à bien maitriser, les procédures très simples à mettre en place, et il est possible de fournir un très grand nombre de gens en un temps limité. Le facteur "temps" est la base en restauration : l'objectif est de servir le maximum de monde entre midi et 13h30 puis entre 19h et 22h.
- Brasserie : panier moyen plus élevé, et puis on ajoute le café, les boissons, sur lequel on fait des marges énormes, mais par contre suivant les plats, les marges sont plus ou moins bonnes (entre les ingrédients utilisées, le temps pour les envoyer, et pour qu'ils soient mangés)
- Gastronomique : l'objectif est de faire payer un max à chaque client et de lui faire croire qu'on lui en donne pour son argent, ce qui veut dire beaucoup plus de frais quand même, et entre autre plus de personnel. C'est les entreprises les plus risquées, une mauvaise gestion met vite dans la panade. Après, j'ai bossé dans un soit-disant "gastro" avec des menus à minimum 40€, où on faisait aussi nos 200 couverts le dimanche, et où en cuisine, on ouvrait régulièrement des boites qu'on arrangeait légèrement. L'une de mes premières et pire expérience à tout point de vue, mais ça n'a pas suffit à me dégoûter :D. De mon expérience et des histoires des collègues, c'est aussi là où le personnel est le plus exploité, à faire des heures non payées. Et quand je parle d'heures, c'est en général 5 à 10h sur place chaque jour qu'on ne verra jamais apparaître sur une fiche de paie. "Mais ce n'est pas du travail, c'est pour le plaisir qu'on va s'occuper du jardin, faire les marchés, faire des cygnes en sucre filé, etc. Et si tu ne viens pas, c'est vraiment que tu n'es pas investi. Ho et puis il est minuit mais on a deux clients qui viennent d'arriver, on ne va pas les laisser. Comment ça il y a encore une heure de ménage à faire, après le dernier couvert ? Tu peux venir demain à 5h plutôt que 6h ? Il faut qu'on prenne un peu d'avance pour le mariage de ce week-end". Un copain ayant bossé chez un restaurateur très renommé me parlait avec nostalgie de son expérience, où il dormait 4h par nuit et 1h l'après-midi, tout le reste de son temps étant consacré à son patron. C'est sûr, il avait appris des tours de main…
[^] # Re: Salaire up
Posté par orfenor . Évalué à 4.
Dans un bon gastro, il faut compter aussi les frais de cave, qui représentent un gros (très gros) investissement en nombreux vins et alcools très anciens «de la meilleure qualité possible» comme on dit.
Sur l'expérience avec les grands chefs, il y a plein d'anecdoctes du même tonneau avec un dévouement sans borne au chef tant admiré. Mais je pense que les meilleurs s'y retrouvent, qand le chef les recommandent aux meilleurs postes dans les meilleurs restaus et les aident par leur caution morale (voire financière) et leur réseau de contacts pour ouvrir leur propre affaire.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Krunch (site web personnel) . Évalué à 4.
Tu n'as pas mentionné combien c'est payé.
C'est pas loin des 21-23% de Alphabet-Microsoft dans mon analyse, ce qui va dans le sens de mon hypothèse. Après, vu la rigueur de l'analyse c'est peut-être une coïncidence.
Mon hypothèse est que ça n'a pas d'importance. S'il y a moins de frais relatifs dans l'informatique, la différence ne va pas aux travailleurs (ou au moins pas directement).
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
[^] # Re: Salaire up
Posté par orfenor . Évalué à 4.
Quelques compléments à ta réponse
Dans les années 90 il y avait trop de cuisiniers, le métier n'était d'ailleurs pas encouragé. On n'était pas déclaré et payé en dessous du SMIC. Au début des années 2000 les enfants du baby-boom ont pris leur retraite. Plus de personnel! embauche à tous les étages! Nos dirigeants qui aiment bien prévoir, n'avaient pas encouragé le métier qui manquait vraiment de gens qualifiés. Ô joie, les salaires ont atteint le SMIC ! sans rigoler ça faisait l'effet d'une pluie d'or. Faut dire qu'à force de travailler quand les autres s'amusent, on dépense pas beaucoup. Un SMIC me faisait vivre 3 mois (ou presque vivre), le compte épargne grimpe vite.
Il y a un tas de restaurant "classiques" avec un personnel réduit à 2 ou 3 personnes : une ou deux personnes en cuisine, une personne en salle (plus le patron). On fait la plonge en même temps qu'on cuisine, c'est acrobatique mais pas le choix puisque qu'on manque d'assiettes et de couverts. La cuisine est souvent vieille, sous-équipée, mal conçue et toute petite. Or une petite cuisine c'est plein de recoins, dur à nettoyer après le service, mais on a tout à portée de main et on peut servir très vite. On mange bien dans ce type de restaurant, la clientèle est fidèle. Autant vous dire que les profits sont élevés (les habitués picolent).
[^] # Re: Salaire up
Posté par orfenor . Évalué à 10. Dernière modification le 15 janvier 2022 à 11:11.
T'es trop gentille dans ta critique.
J'ai vu aussi des patrons centraliser les pourboires, les diviser en trois : restaurant (c'est à dire patron), salle et cuisine, les distribuer une fois par mois (malin, personne ne fait le compte), oublier de payer les salaires, déduire des salaires tous les avantages en nature possible (repas avec les restes, bouteilles d'eau inexistantes, cafés, voire la sieste sur le divan, …), embaucher des apprentis sans jamais les former (et se plaindre de leur faible niveau), promettre, promettre, promettre, exiger tant et plus, sauter de joie parce qu'en nous faisant rester jusqu'à 2h du matin on a fait une recette record (3 fois nos salaires mensuels, même pas un verre offert), se plaindre qu'on ait fait aiguiser les couteaux, ne pas remercier le chef pour un fourneau habilement négocié 6 fois moins cher, exiger que la cuisine soit nettoyée de fond en comble aussi vite que la salle et avec moins de personnel et de matos, placer l'armoire à pharmacie dans le bar et n'avoir jamais le temps d'apporter un pansement, la douche sans porte ni rideau devant laquelle tout le monde passe, …
Quoi d'étonnant à ce que les cuistots, épuisés, tyrannisés, qui ne croisent les collègues que dans les bus de nuit parisiens, soient incapables de s'organiser?
[^] # Re: Salaire up
Posté par Zatalyz (site web personnel) . Évalué à 7.
Ha mais oui, tout ça aussi et pire encore ^
Typiquement, je n'ai jamais vu la couleurs des pourboires en bossant en cuisine. Un jour une des serveuses a laissé tomber ce qu'elle avait gagné en pourboire au service précédent et j'ai vu un peu rouge. Ne laissez jamais de pourboires en restauration, ça ne sert qu'aux plus enfoirés de la boite.
Les douches, idem, c'est obligatoire en principe mais je n'en ai jamais vu qui étaient fonctionnelles, déjà rien que d'avoir un coin pour se changer, qui permette un tout petit peu d'intimité ce n'était pas simple… Mais étrangement sur ça, mes collègues n'ont jamais été pénibles avec moi. Les remarques très graveleuses oui, mais tout le monde trouvait un truc à faire ailleurs au moment où j'avais besoin de me changer :)
Et le salaire au SMIC sur lequel on rogne repas et hébergement… sauf que les repas sont les restes qu'on ne peut décemment plus refiler au client sous peine de voir le service d'hygiène débarquer, et que l'hébergement consiste en un placard pas chauffé ni insonorisé (avec parfois une fenêtre, quand même !), au prix d'un F2 à Paris…
Et les jours de repos : tu sais en début de semaine que tu auras tel jour pour souffler, et chaque semaine ça varie, de telle sorte qu'il est toujours impossible de prévoir quoi que ce soit ; jamais deux jours d'affilés ; le samedi et le dimanche sont toujours pris par le chef donc jamais tu ne peux aller socialiser avec tes anciens potes…
Et ces foutus clients qu'il faut absolument accepter alors que le service est finiiiiiiiiiii, et qui forcent à ce qu'on reste 2h de plus sur place, pas payé. Jamais payé.
Il y a aussi toutes les blagues sur la vétusté des installations. Dans l'une des cuisines, je passais pendant le service le racloir au plafond pour enlever un peu de condensation avant que ça retombe trop dans les plats. J'ai appris plein de trucs en plomberie, c'est dingue comme tout se bouche sans cesse. Pas mal d'endroit, je n'ai jamais compris comment les services d'hygiènes pouvaient les laisser ouvert, c'était tellement incompatible avec le HACCP… carreaux cassés, peinture écaillée, des recoins impossibles à nettoyer, des trucs de sécurités qui n'étaient plus fonctionnels…
C'est un milieu de fou. À tout point de vue. Il y a des trucs que j'ai adoré malgré ça, c'est pour ça qu'on parle de "métier passion" j'imagine : impossible de le faire si on n'est pas siphonné complètement. Le flux d'adrénaline du service, la satisfaction quand tout est fini de voir sa cuisine propre et tout en place pour le lendemain, et savoir que tout est carré, la manière dont on optimise peu à peu chaque geste pour devenir plus efficace, et même le handicap social de tous les cuistots, qui fait que même si on s'est hurlé dessus en plein coup de feu, on peut aller boire ensemble à la fin du service, toute l'énergie déchargée.
[^] # Re: Salaire up
Posté par orfenor . Évalué à 5.
Le pire, j'ai évité de l'écrire parce que ça ressemble trop à des fantasmes d'enfant martyr. Tous les 5 ans, je reprend le métier pour toutes les raisons que tu cites (le coup de feu, maîtrisé ou désordonné, j'adore) et parce que j'aime ce milieu de brassage (du taulard à l'immigrée clandestine, du thésard à l'âne de la classe) et sa solidarité.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Zatalyz (site web personnel) . Évalué à 7.
Il y a des tas de trucs qu'on ne peut pas raconter, ça n'est pas crédible (et pourtant bien réel) !
Ça me rassure, je ne suis pas la seule masochiste à qui ça manque… J'ai arrêté à cause de soucis de santé, et j'ai tenté dans tous les sens de trouver comment concilier mes problèmes et l'envie de bosser en restauration. C'est là où j'ai pu le mieux voir le rapport de force dans ce milieu, en fait. Il y a toujours quelqu'un qui cherche pour un remplacement, un extra, et qui me saute dessus pour demander si, par hasard, je ne pourrais pas venir. J'exposais mes contraintes et demandes, et on trouvait toujours un terrain d'entente. C'était assez fou parce que je me suis rendue compte que finalement, malgré des conditions de travail foireuses dans plein de boites, on pouvait aussi arriver à quelque chose de très bien, en prenant le temps de discuter, en particulier sur les aménagements horaires. Mais bon, on ne peux pas contourner indéfiniment le principe de réalité : quand physiquement ça ne peux plus, ben… ça ne peux plus. Par contre si un jour un remède s'avère efficace, il y a un gros risque que je retourne là-dedans. Je me suis formée à plein de métiers au fil des ans, mais c'est là que je me suis sentie le plus vivante.
[^] # Re: Salaire up
Posté par orfenor . Évalué à 6.
Tais-toi, tais-toi, je vais y retourner !
Il y a d'autres façons beaucoup moins physique de bosser dans ce métier :
- donner des cours en groupe
- faire des démos ou des cours en public dans les foires expo
- travailler dans les sites touristiques à bungalows
- bosser sur des yachts de milliardaires, «madame est servie» à heures fixes, plus les fêtes au port, un peu stressantes
En discutant avec des vieux collègues, on se rend compte d'envies partagées (est-ce l'âge et la fatique ou l'âge et l'expérience ?) : faire une cuisine très simple pour une petite salle, très peu de mise en place, avec des herbes ramassées dans les bois, du poisson grillé ramassé à l'arrivée du bateau, du paleron rassis 5 semaines (ça coûte pas cher), des légumes à peines sautés, etc. Du boulot à 8 heures par jour.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 2.
1) Perso je n'en connais aucun. Je ne suis pas certain du tout d'en connaître un par ami interposé. Donc la preuve n'est pas évidente pour tous …
2) Perso je pense connaître un certain nombre de langages, parmi lesquels certains sont plus brainfuck que d'autres. Je n'ai pas du tout peur d'apprendre COBOL et amha je ne suis pas du tout seul sur ce site dans cette situation.
Donc je pense que, sous réserve que les dev COBOL soient vraiment payés cher, c'est amha pas tant à leur connaissance du langage qu'à d'autres qualités (j'ignore mais on pourrait citer leur résistance au stress, leur abnégation face à un hiérarchie idiote et/ou injuste, leur capacité à se rendre disponible, etc.)
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
[^] # Re: Salaire up
Posté par Faya . Évalué à 3.
Je dis "preuve" en référence à une série d'articles il y quelques temps qui parlaient de la rareté de ces profils alors que des logiciels essentiels (banques, assurances, administrateurs de biens) ont été écrit dans ce langage il y a des décennies et les codeurs de l'époque sont partis à la retraite.
Exemples : https://www.wsj.com/articles/do-you-know-cobol-if-so-there-might-be-a-job-for-you-1537550913?ns=prod/accounts-wsj
https://stackoverflow.blog/2020/04/20/brush-up-your-cobol-why-is-a-60-year-old-language-suddenly-in-demand/
[^] # Re: Salaire up
Posté par BFG . Évalué à 2.
C'est même l'inverse. Je connais personnellement des devs Cobol, et ils ne sont pas du tout payés plus que des devs non-Cobol (parfois même moins), en France en tout cas.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Nibel . Évalué à 5. Dernière modification le 15 janvier 2022 à 12:41.
Les habitués d'ici savent combien je suis hostile aux concepts libéraux. Mais l'offre et la demande fonctionne oui.
En restauration il y a pénurie de mains d’œuvre ? Et bah c'est que l'offre (les salaires) n'est pas attractive (en plus de plein d'autres facteurs dont les conditions de travail mais un salaire élevé permet d'accepter plus facilement les autres inconvénients). Je pense que l'immense majorité des employés de la restauration seront d'accord là-dessus. Montez l'offre, je suis certain que la demande (candidatures) montera.
C'est ce qu'ont fait les restaurateurs anglais en augmentant en moyenne de 25% les salaires. Mieux encore, le rapport de force s'est inversé tant la demande est forte : ce n'est plus les restaurateurs qui choisissent les candidats, ce sont les candidats qui choisissent leur restaurateur. L'enfer du patronat, le paradis du salariat.
Et ça fonctionne bien dans les métiers de la tech également. Le cas de mon employeur est flagrant. On a des primes de cooptation de 2K cette année, on a une enveloppe d'augmentation moyenne beaucoup plus élevée que les trois dernières années alors qu'on n'a pas des résultats meilleurs, et pour mon cas personnel, étant pourtant un très mauvais négociateur et pas spécialement un bon développeur bien que j'ai des compétences transverses, j'ai fait +50% d'augmentation cette année en menaçant juste d'aller voir ailleurs. Et non je ne suis clairement pas indispensable, mais ils ne trouvent juste personne et je reste quand même moins cher que la moyenne des développeurs en France métropolitaine. Mais ayant appris à vivre avec 700e par mois quand j'étais autoentrepreneur et n'ayant pas fondamentalement changé mon mode de vie (bien que c'est quand même un plaisir, même un luxe, de ne plus compter chaque centime), je suis surtout demandeur d'excellentes conditions de travail et de collègues intéressants. Ma santé, mentale comme physique, d'abord.
Et on peu le voir aussi sur le marché de l'électronique… Le prix des composants explose, la demande est forte mais l'offre ne suit pas.
La majeure partie des morts l'était déjà de son vivant et le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Nattes . Évalué à 3.
L'offre et la demande fonctionnent oui mais dans un marché idéal (le "camp du prisonnier" sorte de bulle détachée du réel) extérieur, ce qui pose la question de la définition de ce qu'on appelle des marchés, de leurs influences réciproques, et ensuite de la définiion de la monnaie et de ses modalités de distribution et de création (puisque la monnaie rend les échanges efficaces et sert à distribuer le pouvoir d'investissement futur dans des facteurs de production). Ensuite. la loi du marché fonctionne à un moment donné comme la rencontre de la courbe de l'offre et la demande. mais ensuite il y a la question de l'investissement dans le temps qui va en retour avoir un effet sur le niveau de l'offre par secteur (et aussi sur le niveau de demande puisque ce sont les salaires payés par les uns qui vont générer les demandes sur des marchandises produits pas les autres). Cela pose donc la question des anticipations rationnelles (les agents économiques connaissent les lois du marché ?).Cette approche suppose une certaine fétichisation de la marchandise sans prendre en compte l'historicité des rapports sociaux, ce qui est quand même un problème méthodique de taille (et en plus pas très écolo et très "marketing" market = marché).
Parler en terme de marché en général suppose de ne pas aborder la question en terme de structures sociales, comme si les maths pouvaient évacuer les émotions et les affects, mais ce qui est très très visible c'est qu'on ne peut pour ainsi dire pas en faire l'économie. Analyser en terme d'offre et de demande (approche néo libérale) c'est adopter en somme l'approche de Ayn Rand et tout appréhender par des lois mathématiques comme si nous étions des robots, mais cela suppose que les agents économiques fassent des choix rationnels pour que le modèle théorique marche dans la réalité. Donc cela peut expliquer certaines choses de façon microéconomiques parfois, mais cela ne peut expliquer les salaires dans le secteur public par exemple, et pourtant ces salaires vont influer sur le reste de l'économie.
ça n'explique pas non plus pourquoi le travail gratuit des mères (ni celui des libristes qui travaillent gratuitement) n'est pas payé, ni pourquoi les femmes sont payées 20% en moyenne de moins que les mecs, ni pourquoi le secteur des logiciels libres fait moins bien que le secteur informatique privée en terme de représentation féminine. Ça ce sont bien des rapports sociaux historiquement inégalitaires qui se perpétuent et qui l'expliquent.
[^] # Re: Salaire up
Posté par Dr BG . Évalué à 2.
Est-ce qu'il n'y a pas ici une confusion avec le dilemme du prisonnier, parce que je ne vois pas à quoi le "camp du prisonnier" ferait référence ? Car le dilemme du prisonnier n'a pas grand chose à voir avec une bulle détachée du réel.
Sinon, pour ce qui est la loi de l'offre et de la demande, ça me fait toujours marrer d'entendre pleurnicher ceux qui ont l'habitude d'en profiter habituellement quand ça ne va pas dans leur sens. Tous ceux qui filent des salaires de merde avec de conditions épouvantables et si t'es pas content, j'en ai 10 qui attendent de prendre ta place… les pauvres bichons, il faudrait que l'état les aide à embaucher des esclaves.
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