Sommaire
Cela fait maintenant bien longtemps que je suis, de plus ou moins loin, les évolutions d'Haiku, c'est devenu une sorte d'OS chouchou que je reviens picorer de temps en temps, comme une belle friandise.
Lors de la sortie de l'alpha 1, il y a déjà plus de 10 ans de cela, je m'étais engagé à l'utiliser sur mon PC principal à temps plein pendant 1 semaine (au moins), et à la suite de cela j'avais rédigé un petit (mais trop-long) compte-rendu à l'issue de cette période.
J'ai donc tout naturellement renouvelé l'expérience, suite à la sortie de la R1/beta 2.
Lors de cette nouvelle phase d'utilisation intensive d'Haiku, je vais m'organiser, je pense, différemment de la première fois.
En premier lieu, je vais essayer de restreindre l'utilisation des logiciels. Pas question de passer du temps à développer, adapter de trop pour Haiku des logiciels que j'utilise déjà avec bonheur sous Linux. Je veux me placer en tant qu'utilisateur, consommateur, et non pas comme un contributeur, même si je sais qu'il sera impossible de vraiment passer outre. Mais si je passe une semaine à bidouiller, je ne vais pas vraiment travailler avec Haiku, mais travailler "pour" Haiku, et on va aller à l'encontre de l'idée que c'est "prêt pour le desktop" : le moyen devient la finalité.
TL;DR
Le détail journalier de ces opérations, somme toute anecdotiques, sera peut-être un peu fastidieux, comme les plus courageux pourront remarquer. C'est pourquoi je vais commencer ici par la conclusion, et une petite réflexion :
Pourquoi utiliser un nouvel OS ? Pourquoi ne pas se "contenter" de Linux ? Ce dernier répond en effet à tous mes besoins, que cela soit en ligne de commande, en desktop, en serveur, ou à travers les milliers de logiciels libres auxquels j'ai accès.
Et si c'est juste pour faire tourner un navigateur et LibreOffice, pas besoin d'un OS alternatif pour ça.
La réponse la plus évidente, c'est qu'un nouvel OS, c'est une nouvelle expérience : ça conditionne réellement, pour moi, le rapport avec le travail que j'effectue dessus. C'est un outil forcément différent de ceux auxquels je suis habitués, et cela remet en cause et questionne ce que je peux réaliser avec un ordinateur. La part de nostalgie est également forte, de par son interface "rétro" (l'aspect général est similaire à celui de BeOS, il y a 20 ans de cela) il me rappelle un peu quand j'étais à la fac, et que je travaillais sur Mac OS 8, avec ses petites icônes colorées. J'ai même connu un peu BeOS, pour l'avoir vu tourner dans une école d'informatique où étudiait un ami. Et avant cela, Atari ST, Amiga… Haiku me semble dans cette continuité.
Haiku est épuré, et son paradigme d'utilisation, éprouvé depuis des années, ne subit pas de remise en cause constante de son utilisabilité, un peu à l'inverse de ces Gnome, KDE, Google et compagnie, qui déplacent, suppriment, démultiplient ou cachent les options les plus courantes. Qui permettent tout et n'importe quoi. Trop de choix tue le choix et un peu la créativité.
On trouve d'ailleurs de plus en plus de logiciels, voire d'appareils, qui proposent à l'utilisateur de se concentrer sur une seule chose ou de ralentir, tels Zettlr, FocusWriter etc.
Haiku me repose, je trouve que c'est un OS "zen", qui oblige à prendre le temps, à s'organiser autrement. J'ai le travers, en tant qu'informaticien au sens large du terme, de me disperser, de tester des nouveaux logiciels, de fouiner sur github, de partir dans tous les sens, pour au final ne pas travailler sur des projets plus essentiels pour moi.
J'aime bien composer de la musique chiptune, parfois juste sur 3 voix, avec des puces sonores limitées, et cela booste ma créativité. Dans le même esprit, travailler sur un ordinateur "limité", avec une "barrière" naturelle qui limite les distractions tels que les réseaux sociaux, le surf désoeuvré sur le web, ça peut aider à se concentrer sur l'essentiel.
Haiku est le travail d'une petite équipe de passionnés, et il ne vit que grâce à cette passion et ce talent. En soit, c'est exceptionnel, et quasi unique dans le paysage informatique, si on compare aux autres OS qui ont beaucoup plus de moyens financiers et humains.
Donc pour tout ceci, on ne pourra pas assez remercier les développeurs d'Haiku pour ce superbe travail.
Voici donc le déroulement de mes journées de (re)découverte.
Jour 1
J'ai de la chance car j'utilise Yunohost : il m'est possible de travailler directement depuis un navigateur, et d'accéder à tous mes fichiers de travail habituels. Néanmoins, le navigateur principal d'Haiku, WebPositive, n'est pas ultra véloce, et ça manque un peu de réactivité pour les tâches que j'effectue au quotidien avec les navigateurs sous les autres OS.
Je tente quand même l'expérience : je peux accéder à mes fichiers, nextcloud se lance, par contre ça m'indique "vous n'avez pas la permission d'envoyer ou de créer des fichiers ici". Cela fonctionne pourtant depuis firefox sous Linux. Bon, pas grave, de toute façon c'est trop lent. Je peux quand même télécharger des fichiers et les visualiser (pdf par exemple), ça peut dépanner.
(MàJ) J'ai découvert par la suite le navigateur Otter, qui a des avantages par rapport à WebPositive. Depuis Otter, NextCloud fonctionne correctement, à une vitesse plutôt décente, quasi aussi vite que sous Linux. Je peux éditer des fichiers textes, ainsi que des documents (traitement de texte, tableur), avec OnlyOffice !
Quoi qu'il en soit, je vais tout de même me concenter sur le travail avec des éditeurs de texte, depuis le bureau lui-même, mais pour cela, il me faut pouvoir accéder à mes fichiers, et les sauvegarder aisément.
La synchronisation des données
En premier, gérer la synchronisation des données : je n'ai pas envie de travailler sur clé usb, et de les transférer ensuite (même si ça reste envisageable).
J'utilise abondamment NextCloud, et comme on a vu, en mode web ce n'est pas envisageable, non seulement l'interface web de nextcloud ne fonctionne pas correctement (problème javascript sans doute), mais en plus même si ça fonctionnait, ça ne serait pas assez réactif, ce qui rendrait l'expérience fastidieuse.
Pas de client nextcloud non plus pour haiku, ça serait trop beau.
Je peux envisager de travailler en ssh sur mon serveur, mais ça perd un peu de l'intérêt d'utiliser Haiku comme OS.
Je me dis donc, pourquoi ne pas utiliser rsync ? C'est fait pour ça. Je recherche un petit script, que j'adapte à mon usage :
rsync -rltgoDv -p --del --ignore-errors --force --stats --progress /boot/home/Desktop/sync/ -e "ssh -p 22" admin@192.168.0.11:"/tmp/SAVE/"
Youpi, ça fonctionne, je peux ainsi sauvegarder. Mais je me dis, si je veux faire ça dans l'autre sens, comment gérer les conflits éventuels, etc et je pense à une autre piste.
Aussi, peut-être qu'il vaudrait mieux passer par un gestionnaire de version style git ou mercurial. Je pourrais passer par github ou gitlab, envoyer mes fichiers depuis là, mais si j'ai des binaires, je n'aime pas trop l'idée de stocker des gros fichiers sur un service comme ça, ce n'est pas dans l'esprit.
Il est possible d'utiliser git-annex, mais il n'y a pas de version toute prête pour haiku.
Avec mercurial, il est possible d'utiliser la fonction "hg serve", pour créer un serveur "temporaire", et pousser des fichiers dedans. Ensuite, une fois ce travail terminé, je peux toujours supprimer la base des révisions si je n'en ai plus besoin.
Je regarde si Mercurial est disponible :
pkgman search mercurial
Il y est. Donc :
pkgman install mercurial
Sur un autre PC (sous Linux) :
hg init
hg serve --config web.push_ssl=No --config "web.allow_push=*"
Cela fonctionne bien, mais si je fais la même chose sur mon serveur avec yunohost il doit y avoir des sécurités qui bloquent l'accès, je n'ai pas de retour de la commande. Peut-être que c'est juste le pare-feu, mais là je n'ai plus trop la force de chercher à contourner tout ça. Je retourne donc à rsync.
Pour synchroniser les données dans l'autre sens, j'ai à configurer ssh, tout est indiqué ici : https://www.haiku-os.org/guides/daily-tasks/netservices/
Et j'adapte mon script :
rsync -rltgoDv -p --del --ignore-errors --force --stats --progress /tmp/SAVE/ -e "ssh -p 22" user@192.168.0.6:"/boot/home/Desktop/sync/"
A priori, je vais surtout travailler depuis haiku, et effectuer les sauvegardes sur mon serveur, donc les risques de conflits sont minimes.
Je pourrais également utiliser le PC à côté de moi avec mercurial, mais s'il est éteint, je préfère passer avec rsync pour le moment.
Installation
Enfin, pour clôturer cette première journée, je me dis que plutôt que de passer par le système live-usb, je ferai mieux d'installer Haiku sur mon disque dur, pour éviter d'avoir éventuellement des performances dégradées (les drivers usb ne sont pas forcément toujours optimum).
Je redimensionne une partition, réservant 20 Go pour le nouvel OS.
Le système live-usb sur lequel je tourne occasionnellement, depuis une dizaine de jours, est une pré-version de Haiku r1/beta2, et j'avais téléchargé la version finale sur la clé usb live. Je la décompresse, et selon la doc officielle https://www.haiku-os.org/guides/installing/making_haiku_usb_stick avec cette commande je peux monter l'iso:
diskimage register the/path/to/your/unpacked/haiku-anyboot.iso
et une fois ceci fait, je peux installer sur ma partition dédiée, depuis la pré-version tournant sur clé usb, la version finale de la r1/beta2 (on peut faire quelque chose de similaire en chroot depuis linux, mais pas depuis une interface graphique)
En lisant un commentaire sur le forum Haiku, j'ai appris que Dukto tournait dessus : https://www.msec.it/blog/dukto/ mais je ne l'ai pas essayé. Reste à voir si ça permet une synchronisation aisée des répertoires (autre que juste le transfert d'un fichier individuel).
Me voilà fin prêt !
Jour 2
Bon, aujourd'hui, pas de bidouille système, je profite de mon Haiku pour travailler, me détendre.
Allez, un peu de musique, je m'écoute du bon Stoner Metal (Kyuss) sur le "réseau privateur" YouTube :D
https://www.youtube.com/watch?v=kl0LWZbCGBM
Tout fonctionne correctement, vive le HTML5. J'imagine que 10 ans plus tôt, youtube avec flash, sur Haiku, c'était mort.
J'écoute ma musique, continue de rédiger ce journal. À la fin d'un morceau, voulant couper la pub (je ne crois pas qu'il y ait d'adblock avec le navigateur webpositive), je repasse sur la fenêtre YouTube.
Et soudain, c'est le drame, écran blanc avec des logs qui remplacent mon écran… sorte de kernel panic.
En revanche, si je n'ai plus accès aux fenêtres, je peux "nettoyer" l'écran en déplaçant ma souris, et récupérer une photo de ce que j'étais en train d'écrire. J'ai juste perdu quelques lignes non sauvegardées, et je regarde depuis un autre PC ce que je peux faire. Je me connecte en ssh, cela fonctionne toujours. Je vais même sur le canal irc d'haiku, et pas mal de monde propose des solutions pour m'aider à sauvegarder mon texte depuis l'éditeur Pe, si c'est possible. Il s'avère qu'on peut scripter toute l'interface d'Haiku, et qu'avec la commande
hey Pe SavA
ça permet de sauvegarder tous les textes d'ouvert.
Malheureusement, l'app_serveur qui avait crashé, ne permettait plus de faire une telle sauvegarde. Peu importe, j'ai retapé mon texte, et j'ai ainsi appris une fonctionnalité intéressante.
cf. https://www.haiku-os.org/blog/humdinger/2017-11-05_scripting_the_gui_with_hey/
cf. https://birdhouse.org/beos/bible/bos/ch_scripting6.html
Ce deuxième jour était dimanche, et j'ai été pris par pas mal d'autres choses que mon ordinateur, et au final je n'aurais pas beaucoup utilisé Haiku pour le moment…
Jour 3
Le temp passe vite :)
Ce matin, j'ai fait du dépannage sur un serveur, je pouvais me connecter en ssh depuis le terminal d'Haiku, mais j'ai besoin d'un retour sur le site web, je passe donc sur mon PC linux à côté de celui-ci, pas trop le temps de batailler avec des problèmes d'affichage, css, js…
En revanche, le soir, je prends enfin le temps de me poser un peu. Pourquoi pas jouer à une bonne fiction interactive, tout en écoutant de la musique ?
Puisque YouTube risque d'être problématique, je passe sur Jamendo pour écouter un peu de musique. Manque de chance, le lecteur ne semble pas fonctionner, le site est très lent, du coup j'abandonne l'idée. Bon, à la décharge de Haiku, sous Linux ça fonctionne guère mieux je trouve…
Je passe sur Dogmazic, et là je peux facilement lire la musique.
J'écoute une playlist d'Alban Lepsy, je suis bien content de l'avoir découvert, superbe musique : https://play.dogmazic.net/browse.php?action=tag#artists.php?action=show&artist=262
Petit problème, lorsque je suis sur un album, ça n'a pas l'air d'aller directement à la piste suivante…
Du coup je garde la fenêtre du navigateur ouverte à côté de mon jeu. Mais j'ai horreur d'avoir plein de fenêtres ouvertes en bordel sur mon bureau.
Heureusement, il y a les onglets jaunes. On peut grouper des logiciels différents ensemble (en les glissant l'un sur l'autre tout en appuyant sur la touche windows), et passer de l'un à l'autre via les onglets, du coup ça cache les fenêtres sous les autres. Super pratique !
https://www.haiku-os.org/docs/userguide/en/gui.html#stack-tile
Pour le jeu textuel, j'ai choisi The Mulldoon Legacy : https://ifdb.tads.org/viewgame?id=k6yq5koj2zjzstpt
Peut-être pas le plus aisé, le niveau d'anglais n'est pas évident, et les puzzle bien difficiles.
J'avais réalisé il y a 10 ans de cela une compilation d'interpréteurs pour différents systèmes de fictions interactives. Ils fonctionnent toujours ! On peut également installer l'interpréteur Fizmo :
pkgman search fizmo
D'autre part, comme j'aime bien dessiner du pixel art, je vais me lancer dans un petit projet avec wonderbrush. Je voulais essayer icon-o-matic, mais il semble ne pas fonctionner, les outils qui permettent de dessiner ne sont pas disponibles.
Enfin, j'ai commencé à composer un morceau de musique dans Sequitur, un petit séquenceur midi.
Jour 4
Je n'ai pas fait grand chose aujourd'hui (je n'ai pas été trop sur l'ordinateur). J'ai dû rebooter sous Linux, je n'arrivais pas à monter des partitions de données (ça indique "Bad Data"), et j'ai fait une vérification des disques. J'en ai profité pour mettre le boot de Haiku par défaut. Avec grub-customizer, j'avais demandé à ce que ça garde le précédent boot, ça fonctionne avec linux et windows, mais pas haiku.
Les partitions que j'ai vérifiées précédemment refusent toujours de se monter avec l'erreur "Bad Data". D'autres sur le même disque montent sans problème.
Quelques trucs "m'énervent" un peu sous Haiku, ou ont des limitations :
- Les lettres majuscules accentuées ne fonctionnent pas comme sous Linux, le mode majuscule indique juste des chiffres. 9a n'est pas pratique.
- les sessions des logins ne restent pas sur les sites avec WebPositive (on dirait que cela les garde avec le navigateur Otter)
- on ne peut pas réduire et restaurer toutes les fenêtres d'un clic. Mais avec ctrl + alt + h on peut réduire les fenêtres d'un unique programme, c'est mieux que rien.
- Mattermost ne fonctionne pas bien, on ne peut pas répondre à un message (problème js sans doute)
- j'ai installé blender avec pkgman, mais y'a un problème de bib (manque libosdGPU.so.3.4.0 et c'est la libosdGPU.so.3.4.3 qui est installée)
- pas de filtre lumière bleue ni de réglage aisé de la luminosité
- pas de veille ni d'hibernation.
- pas d'ad block (je crois)
- haiku booter rapidement (dans les 15-20 secondes), en revanche à chaque démarrage, la carte réseau teste toutes les négotiations pour la vitesse du lien, du coup à chaque fois pendant une minute environ, ça se connecte en 100 Mbit, ensuite ça se déconnecte, ça repasse en 10 Mbit, et ça cycle toutes les possibilités jusqu'à trouver la bonne. J'aurais aimé trouver un moyen de la définir une fois pour toute.
- Quand on est habitué à utiliser le "alt+…" à la place de "ctrl+…" (par exemple alt+c pour copier), quand on retourne sous linux, on en reprend l'habitude d'Haiku. Par contre le coup du alt à la place de la touche contrôle, c'est pratique pour copier du texte depuis le terminal.
J'ai continué mon morceau midi avec Sequitur. Le logiciel présente bien, mais reste assez limité. Cela dépanne on va dire.
Jour 5
Haiku boote maintenant directement (à la place de Linux). Bossant en télétravail, je n'ai malheureusement pas autant de temps que je voudrais pour travailler sur des trucs perso. Mais je l'utilise quand même un peu chaque jour.
J'ai essayé d'utiliser facebook, mais c'est très lent. Certains sites fonctionnent assez mal, mais globalement c'est bien plus pratique de surfer depuis Haiku maintenant en comparaison d'il y a 10 ans . Cela permet également d'identifier les sites vraiment mal codés, ou avec trop de javascript dedans. Un site qui sera lent sous Haiku ralentira également firefox ou chromium sous Linux de toute façon. (Linuxfr.org fonctionne plutôt bien de ce point de vue là).
En contrepartie, le fait d'être restreint sur les réseaux sociaux et autres sites ne présentant pas un intérêt vital, ça permet d'éviter la procratination et la glandouille, et de ce concentrer sur ses tâches.
J'ai profité d'un peu de temps pour travailler ma mandoline. Je récupère des partitions au format ABC, et j'avais compilé la semaine dernière quelques outils pour convertir en partitions et en fichiers midi. Le but ici c'est de pouvoir imprimer une partition (avec tablatures).
Par exemple ce joli morceau :
https://thesession.org/tunes/1985
Je génère un fichier postscript, le transforme en pdf avec la commande ps2pdf, et j'envoie ensuite le pdf dans mon imprimante.
La configuration de l'imprimante est un peu spéciale, je ne savais pas trop quoi choisir, j'ai pris un pilote gutenprint générique (PCL 5 je crois), mais ça ne m'a pas demandé l'adresse IP via IPP. Ce n'est qu'à ma première tentative d'impression que ça m'a demandé l'IP, que j'ai alors renseignée. Une fois la configuration faite, on ne peut pas modifier l'adresse IP ni quoi que ce soit depuis l'interface, il faut supprimer l'imprimante et en recréer une nouvelle. Pas très logique, mais ça fait le job.
Pour créer les fichiers pdf et midi, j'ai fait ce petit script, qui utilise les boîtes de dialogues natives de Haiku (façon Zenity) :
#!/bin/sh
WORKINGDIR=/boot/home/entertainments-for-haiku/abcnotation/samples/
function openabc(){
ABC=`filepanel -d ${WORKINGDIR}`
convert
}
function convert(){
cd ${WORKINGDIR}
abcm2ps -F mandolin.fmt -T7 ${ABC}
abc2midi ${ABC}
ps2pdf Out.ps Out.pdf
alert --info "Do you wish to open the PDF?" Cancel CONTINUE
if [ $? = 0 ]; then exit; fi
open Out.pdf &
alert --info "Do you wish to open the MIDI?" Cancel CONTINUE
if [ $? = 0 ]; then exit; fi
MIDI=`filepanel -d ./`
open ${MIDI}
}
# Start of script
if [ ! -z `echo $1 ` ]; then
ABC=$1
convert
elif [ -z "$1" ]; then
openabc
fi
Cela me permet de sélectionner un fichier de musique à convertir en PDF, et ensuite cela me demande si je veux choisir le fichier midi à écouter.
Rien d'exceptionnel, on pourrait faire la même chose sous Linux, mais j'ai aimé travailler ces musiques depuis l'interface de Haiku.
Jour 6
J'essaye de scanner un document. J'ai eu des problèmes avec le logiciel sanity et la compatibilité avec sane_backends_x86.
Pas la peine de toute détailler ici, mais j'ai posté le problème sur le forum Haiku, et quelques heures plus tard, sanity avait été mis à jour et j'ai pu finalement numériser mon document ! C'est cela également la force de la communauté Haiku !
Jour 7
Il n'y a pas eu de jour 7. J'ai été occupé toute cette journée, n'ai pas eu le temps de finaliser le journal de cette semaine, et j'ai donc rempilé, avec plaisir, pour une semaine de plus sur Haiku, de façon ponctuelle.
Je n'ai pas découvert grand chose de plus, j'ai continué à profiter de Haiku.
J'ai essayé un autre navigateur que WebPositive, nommé Otter (j'en ai parlé plus haut). Il est parfois moins que WebPositive, parfois moins bien, cela dépend des sites.
On pourra trouver un compte-rendu similaire au mien, et mieux détaillé, par un utilisateur Linux (un des concepteurs de AppImage) qui découvre Haiku pendant 7 jours fin 2019 :
https://medium.com/@probonopd/my-first-day-with-haiku-shockingly-good-8930cad4bbb0
C'est une lecture fort intéressante ! Même si parfois il reste bloqué sur des broutilles ou qu'il rencontre des bugs pas très normaux du fait de ses choix ou de limitations matérielles. J'ai eu plus de bonheur que lui sur plusieurs PC sur lesquels j'ai installé Haiku. J'ai également installé LibreOffice pour voir, et le démarrage est quasi-instantané (5 secondes), contrairement à lui.
Conclusion
En conclusion, on peut faire beaucoup de choses avec Haiku : scanner, imprimer, créer ou écouter de la musique, réaliser des dessins, taper du texte, utiliser un tableur, faire des recherches sur le web…
Il n'est pas là pour "remplacer" mon Linux, mais pour offrir une alternative, une nouvelle fraîcheur, travailler autrement, mais dans la continuité. À ce sujet, cela me conforte dans les choix techniques que j'ai fait il y a quelques années, à savoir favoriser autant que possible les formats ouverts, et le format plain text en particulier : de cette façon, je ne me sens jamais emprisonné.
Puisse Haiku continuer à nous inspirer de sa poésie encore de nombreuses années !
# Icon-O-Matic
Posté par pulkomandy (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8.
Bonjour, merci pour ce compte rendu :)
Pour Icon-O-Matic, il fonctionne très bien mais l'interface graphique est un peu perturbante. Il y a des barres de menus un peu partout dans l'interface sur lesquelles on ne pense pas forcément à cliquer. Ça fait partie des choses qu'on doit améliorer.
Problèmes connus également pour le navigateur web, et pour l'ajout d'imprimantes (j'ai une imprimante depuis quelques semaines ce qui va me permettre de travailler sur le sujet).
Pour le blocage des publicités, une solution (ou contournement?) est de les bloquer au niveau DNS via un fichier hosts, par exemple celui-ci: https://github.com/StevenBlack/hosts en attendant qu'on ajoute quelque chose dans le navigateur web.
[^] # Re: Icon-O-Matic
Posté par zurvan . Évalué à 2.
Ah oui effectivement, pour Icon-O-Matic j'avais loupé le fait que ce que je croyais n'être qu'un titre était en réalité un menu…
Je pensais que c'était pour faire du pixel, mais en fait c'est en vectoriel, un peu à mi-chemin entre les deux d'ailleurs, c'est assez bluffant, ce logiciel est incroyable ! Il y a des tuto sur youtube, j'irai y jeter un oeil !
« Le pouvoir des Tripodes dépendait de la résignation des hommes à l'esclavage. » -- John Christopher
# soundtracker
Posté par jseb . Évalué à 4.
Quand j'ai vu le screenshot avec la partition, je me suis demandé si un soundtracker avait été porté sur Haiku.
Oui ! Et depuis longtemps en plus (est-ce que ça tourne encore, du coup ?)
https://milkytracker.titandemo.org/news/2012/11/27/milkytracker-ported-to-haiku/
Discussions en français sur la création de jeux videos : IRC libera / #gamedev-fr
[^] # Re: soundtracker
Posté par pulkomandy (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.
Je ne vois aucune raison qui l'empêcherait de fonctionner :) Et si jamais quelque chose est cassé, on devrait pouvoir corriger et recompiler.
On trouve aussi Protrekkr, Hively Tracker, ainsi que Sawteeth, ce dernier n'existant que pour BeOS et Haiku.
[^] # Re: soundtracker
Posté par Axioplase ıɥs∀ (site web personnel) . Évalué à 3.
Moi je me suis demandé s'il était gaucher ou pas: la tablature me parait à l'envers…
[^] # Re: soundtracker
Posté par zurvan . Évalué à 2.
ahah, oui je suis gaucher, mais non la tablature est tout à fait normale, car c'est une tablature de mandoline, qui n'est pas accordée en quarte comme une guitare, mais plutôt comme un violon (ce sont d'ailleurs exactement les mêmes notes), en quinte, sol pour la corde grave, ensuite ré, la et mi. (pour une basse ou une guitare, la corde la plus grave commence par un mi, ensuite la, ré, sol etc).
« Le pouvoir des Tripodes dépendait de la résignation des hommes à l'esclavage. » -- John Christopher
# taptempo
Posté par barmic 🦦 . Évalué à 10.
Plus important : existe-t'il un taptempo pour haiku ? :)
https://linuxfr.org/users/barmic/journaux/y-en-a-marre-de-ce-gros-troll
# Une maxime
Posté par Dabowl_75 . Évalué à 8.
BeOS le faisait il y a 10 ans !
[^] # Re: Une maxime
Posté par pulkomandy (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.
Il faut dire "BeOS le faisait il y a 20 ans" maintenant. Ce qui est encore plus impressionnant!
# La nostalgie des anciens OS
Posté par Eh_Dis_Mwan . Évalué à 2.
Haiku se veux un clône de BeOS, j'en ai d'ailleurs une VM, j'ai du la démarrer 2 3 fois.
Mais je n'ai jamais été vraiment convaincu de ce que ça pouvait m'apporter de plus de ce que m'apporte n'importe quelle distribution linux.
J'ai eu un moment la nostalgie de CDE , que j'ai installé, et où je me suis loggué 1 fois.
J'ai booté KDE2 une fois sur une vieille knoppix, j'y suis resté 2 mins.
Par contre, je suis trop jeune pour être nostalgique du hurd, donc jamais testé
La deception est toujours au rendez vous, et c'est dommage de remplacer la nostalgie par la déception.
A force d'entendre des critiques sur systemd, sur snapd, sur pulseaudio, on en oublie que maintenant les distribes linux nous offrent veaucoup de choses à faire: scanner, imprimer, créer ou écouter de la musique, réaliser des dessins, taper du texte, utiliser un tableur, faire des recherches sur le web… et pleins de choses en plus.
Donc en fait, ma question est , sans jugement aucun: Pourquoi tu utilise haiku dans une VMs, tu sais bien que tu ne supprimera jamais ton OS actuel, est ce par nostalgiede BeOS ou par une vraie volonté de faire de haiku un équivalent à linux
en participnt d'une façon ou autre au développement ?
Ceci , au vu du nombre de projet mort né, je tens à féliciter les developpeurs de haikuOS qui ne lâchent rien
[^] # Re: La nostalgie des anciens OS
Posté par zurvan . Évalué à 7.
il y a plusieurs facteurs qui entrent en compte :
Je ne vais pas supprimer Linux, c'est juste que c'est un autre outil, pour faire des choses différentes, même si parfois on peut aussi faire la même chose qu'avec Linux (là par exemple je te répond depuis Haiku).
KDE2, BeOS, CDE, sont des projets anciens, qui ne sont plus mis à jour. On peut les utiliser, mais on sera vite limité. On peut également être limité avec Haiku, mais c'est un OS moderne, qui utilise des bib et des outils modernes. Je peux avoir la dernière version de python avec haiku, je peux également surfer de manière assez confortable même si tout n'est pas parfait. Rien à voir avec KDE2 quand même.
Surfer, scanner, faire de la musique, imprimer, on peut faire tout ça aussi avec Windows. Pourquoi utiliser Linux en ce cas ? Pour pleins de raisons qui sont propres aux utilisateurs (OS Libre, d'autres outils, d'autres manières de travailler etc). C'est un peu pareil pour Haiku : son interface, les interactions avec l'OS sont très différentes par rapport à Linux.
Pour la nostalgie, je l'ai abordé dans le journal : j'ai déjà vu BeOS, j'utilisais Mac OS Classic, j'aimais bien le style, et je retrouve ça dans Haiku (en libre et moderne). J'ai rebooté plus que 2-3 fois dessus. J'y retourne régulièrement avec plaisir et c'est le principal il me semble…
« Le pouvoir des Tripodes dépendait de la résignation des hommes à l'esclavage. » -- John Christopher
[^] # Re: La nostalgie des anciens OS
Posté par pulkomandy (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.
Personellement cela fait déjà plusieurs années que je n'ai que Haiku installé sur mon PC principal. Je ne compte pas revenir sous Linux un jour.
Je dirais que au fond, l'argument principal pour cela est le fait qu'il y a une seule équipe de personnes qui s'occupent tout à la fois de l'OS, du dépôt de paquets, et du développement des applications. Ce qui fait que quand je tombe sur un bug, ça peut être corrigé dans la journée avec .
Cela dit, il y a l'inconvénient que je tombe quand même assez souvent sur des bugs.
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