Causerie sur l'April, sa campagne d'adhésion, ses actions passées et à venir (2/2)

Posté par  (site web personnel) . Modéré par Mouns.
8
12
déc.
2008
Communauté
La suite et fin (voir la première partie publiée hier) de la treizième causerie April sur le thème « l'April, sa campagne d'adhésion, ses actions passées et à venir » avec Benoît Sibaud, président de l'April, Frédéric Couchet délégué général, Alix Cazenave chargée des affaires publiques. Trois heures de questions/réponses pour un compte-rendu (disponible dans la suite de la dépêche et sur le site de l'April) qui couvre de très nombreux points.

Les « Causeries April » sont des entretiens ou des discussions organisées régulièrement, d'une durée d'une heure ou plus, sur un sujet donné. Elles sont réalisées techniquement via IRC et/ou Jabber. Les compte-rendus sont publics ou privés suivant les sujets abordés.

Cette causerie a utilisé le système de propositions d'entretiens de LinuxFr.org (pour une partie des questions). Ludovic : L'objectif actuel est 5000 adhérents à court terme. Quelle serait d'après vous la taille cible de l'April à long terme pour être viable et s'auto-financer de manière pérenne ? Comment ce chiffre se placerait-il par rapport au segment de la population visé par l'April (le nombre de libristes n'est pas extensible à l'infini !) ?

Benoît : 5000 adhérents permettent de financer 3 permanents à temps plein sur un an, plus les frais de fonctionnement de l'association, avec un peu de marge pour envisager un quatrième salarié. À long terme, quatre ou cinq salariés semblent un objectif raisonnable (ce qui signifierait donc plus d'adhérents encore, si l'on veut maintenir l'indépendance de la structure par un financement par les cotisations).

La remarque sur le nombre de libristes est intéressante : avant on considérait les pionniers du logiciel libre et ils étaient peu. Puis on a considéré comme libristes les nombreux informaticiens qui se mettaient peu à peu aux logiciels libres.

Force est de constater que maintenant le public concerné est bien plus large, et qu'il n'est plus uniquement composé de geeks et de personnes dont le métier est l'informatique. Des personnes tous corps de métiers/activités confondus s'intéressent au logiciel libre et à sa philosophie (voir ce que je disais plus haut sur la diversité de nos adhérents). Femme (ou homme) au foyer, grands-parents, actifs, retraités, enseignants, associatifs, lycéens, etc., beaucoup de personnes ont découvert le logiciel libre.

Et bien plus encore en utilisent sans même en avoir pris (pour l'instant du moins) conscience... Internet repose sur les logiciels libres, et du logiciel libre embarqué dans des équipements électroniques se retrouvent un peu partout. Sans même parler du poste client, avec la percée de Firefox, GNU/Linux, des outils libres de blogs, de Vidéolan, de Jabber ou d'OpenOffice.org.

Ludovic : Quel est le pourcentage de femmes au sein de l'association ? Quelle est l'évolution de la population féminine depuis le début ? S'il y a eu des changements dans l'évolution, a-t-on pu corréler ces changements par rapport aux discours et actions de l'April ? (les 3 mêmes questions concernant les personnes handicapées - tous sexes confondus)

Il y a 6% de femmes au sein de l'association et je ne crois pas (à vérifier) que ce chiffre ait bougé depuis le début. Et 66% au sein de l'équipe de permanents :)

Benoît : Il y a actuellement entre 6 et 7% de femmes au sein de l'association, chiffre plutôt en augmentation me semble-t-il (à vérifier) , supérieur à la moyenne de l'associatif autour du logiciel libre. L'évolution est d'une part liée à l'amélioration de la communication interne et externe, et à des actions volontaires sur le terme de la diversité (cela fait partie de mes chevaux de bataille en tant que président).

Nous ne disposons pas de statistiques sur les personnes handicapées. Nous essayons par contre de veiller à l'accessibilité de nos documents et sites. Nous avons récemment participé à un groupe de travail sur l'accessibilité numérique au sein du FDI par exemple.

Frédéric : Concernant l'accessibilité nous avons effectivement participé à un groupe de travail du FDI qui abordait les problématiques d'accessibilité numérique des sites internet, j'ai travaillé avec Aurélien Levy, expert en conception Web et accessibilité et également à l'origine de la pétition pour l'accessibilité numérique des services publics. Et l'expo libre aura bientôt une version accessible (audio, braille...) et un nouveau panneau sur le thème logiciel libre et handicap.

Alix : En tant que femme je ne sais pas ce qui fait qu'on a si peu de présence féminine dans le libre. Mais il est vrai que j'y suis venue par mon frère et par les aspects politiques, pas par les milieux geeks profondément masculins.

Je pense que les milieux de développeurs sont déjà eux-mêmes très masculins, et que tant que le logiciel libre était considéré comme réservé aux informaticiens les femmes y trouvaient naturellement peu de place.

Je suis persuadée que la démocratisation du logiciel libre, le fait qu'il s'adresse de plus en plus au grand public, permettra d'augmenter la proportion de femmes parmi les personnes se montrant attachées à la promotion et à la défense du logiciel libre.

Ludovic : Connait-on la topologie des adhérents ? (e.g. : informaticiens/universitaires/autres)

Benoît : Oui. Voir le rapport moral 2007.

Frédéric : La typologie portait sur 1 296 fiches d'adhérents comme indiqué dans le rapport moral, nous essayerons de faire une nouvelle étude sur les 3 500 et plus adhérents à l'occasion de la prochaine assemblée générale prévue le 14 février 2009.

Ludovic : L'augmentation très sensible du nombre d'adhérents ne va-t-elle pas obliger le conseil d'administration à revoir la façon d'animer l'association ?

Benoît : Il est clair qu'une association ayant peu de membres (comme un GULL en formation, pour l'avoir vécu), une April à 200, 1000 ou 5000 membres, cela ne vit pas de la même façon. Donc oui le conseil d'administration revoit régulièrement sa façon d'animer l'association, mais c'est aussi vrai pour les permanents, pour les responsables de groupes de travail, ... et pour les adhérents eux-mêmes. Par exemple, à plusieurs milliers d'adhérents, il est illusoire de croire que tout le monde peut échanger simultanément sur la liste de diffusion, ça serait cacophonique. D'où l'intérêt d'avoir des lettres internes et externes résumant l'information, d'avoir des groupes de travail, des réunions régulières avec les membres, etc.

Dernier point, « obliger » n'est pas le mot, ce n'est pas une contrainte, c'est un choix voulu et assumé : il était nécessaire d'augmenter le nombre d'adhérents, et l'animation de ces adhérents est la conséquence logique.

Ludovic : Combien y'a-t-il de petites entreprises adhérentes de l'April (TPE) ?

Benoît : Nous ne disposons pas directement de cette information via
notre système de gestions des adhérents : même en utilisant les cotisations, nous ne définissons que des montants minimaux et certaines entreprises majorent d'elles-même leur cotisation ; d'autre part il y aussi des TPE qui ne sont pas adhérentes en tant que personnes morales, mais uniquement représentées par leur dirigeant en tant qu'adhérent individuel, notamment pour les structures les plus récentes. Il y a la fois beaucoup de petites entreprises adhérentes, mais aussi un large éventail de moyennes et de grandes, avec certaines dont l'activité n'est pas liée à l'informatique et au logiciel, ce qui en terme de diversité est particulièrement notable.

Ludovic : Existe t'il un discours rôdé pour utiliser des logiciels libres dans le cadre d’une activité professionnelle ?

Benoît : Un argumentaire est toujours à adapter aux personnes auquel il sera présenté, sauf à vouloir un catalogue sans fin à la Prévert qui les n'intéressera pas vraiment... Suivant les cas on parlera indépendance, sécurité, réutilisation, qualités techniques, aspects éthiques, multi-linguisme, personnalisation possible, mutualisation, consortium possible entre entreprises, etc.

Bref les qualités peuvent être techniques, sociales, éthiques, stratégiques, économiques, juridiques... Vaste programme. Nous travaillons bien sûr à produire des documents couvrant tel ou tel sujet, comme le livre blanc sur les modèles économiques par exemple.

Ludovic : Si l'action de l'April est de promouvoir et de défendre les intérêts du libre n'y a-t-il pas une place à prendre pour l'April quant à être un vecteur d'intégration des différences et donc promouvoir aussi le libre comme outil de mixité sociale ?

Benoît : Évidemment. Les aspects sociaux et éthiques font partie des valeurs défendues par l'April. LibreAssociation s'adresse d'ailleurs aux associations travaillant dans ces domaines, qui sont susceptibles d'être les plus sensibles à notre démarche.

Ludovic : Comment peut on relayer efficacement au niveau local les actions nationales entreprises par l'April ? Ce n'est pas faute de vouloir ou de temps, mais uniquement de savoir ce qui est efficace et ce qui ne l'est pas.

Alix : Chaque élection est l'occasion de relayer les actions de l'April auprès des responsables politiques. Mais la sensibilisation des élus peut également se faire hors campagne, à toute occasion !

Ce n'est pas très compliqué de contacter un élu. Il suffit de savoir quel message on souhaite faire passer, et de prendre son téléphone / d'écrire un courriel / un courrier postal. On ne reste généralement pas sans réponse.

C'est difficile de répondre sans contexte et sans savoir ce que l'on entend par « niveau local » (un GULL, une asso de quartier, le cadre familial ou professionnel, etc.). Le premier point c'est déjà d'avoir accès à l'information (donc qu'elle existe, est adaptée au public visé et est à un endroit connu) et ensuite on peut réfléchir à comment la diffuser. Et bien sûr il faut se poser la question inverse, comme remonter l'info locale vers l'April.

Frédéric : Le relais local de nos actions est important, comme l'a très bien expliqué tout à l'heure Alix. Aller voir par exemple son député pour lui exprimer les problèmes que pose tel projet de loi est très utile pour nos actions.

Ça peut être aussi par exemple relayer auprès d'associations locales notre questionnaire d'usage sur les pratiques associatives.

À l'inverse il est aussi utile de faire remonter les bonnes pratiques dans les différentes régions. En tout cas il ne faut jamais hésiter à nous solliciter pour savoir si telle ou telle action peut être utile ou pour avoir des précisions ou des conseils.

Un exemple d'action me vient à l'esprit : aider à organiser des déplacements dans différentes régions, villes pour rencontrer les acteurs locaux (institutionnels, presse, acteurs économiques, sociaux...). Je me suis ainsi déplacé récemment à Lyon, Lille, Nantes, Strasbourg, Saint Étienne et à chaque fois l'aide de membres locaux a été précieuse pour organiser le déplacement

Ludovic : Sur le thème de l'interopérabilité : quid des formats, codecs et des lecteurs associés sur des systèmes propriétaires ? Quid des périphériques non supportés sous GNU/Linux ? Faut-il obliger les fabricants à le faire ?

Alix : C'est un des enjeux du dossier vente liée justement. Le fait de mettre un terme au monopole de Microsoft sur le marché grand public permettra une meilleure prise en compte des systèmes libres par les fabricants de périphériques.

Si la part d'utilisateurs de systèmes libres augmente sensiblement, alors ils ne seront plus les parents pauvres en terme de pilotes. Cela deviendra un enjeu de marché pour les fabricants.

Pour ce qui est des formats, le support du Ogg Theora dans Firefox 3.1 est un plus pour s'affranchir à terme des technologies Flash.

Benoît : Techniquement, formats fermés, codecs secrets et lecteurs propriétaires posent de nombreux problèmes en eux-même (sécurité, pérennité, archivage, copie privé, non disponibles avec du logiciel libre, etc.). Ensuite ils posent des problèmes économiques (création de monopoles et les abus de position dominante associés), juridiques (brevets logiciels par exemple), d'indépendance, etc. On voit que ces problèmes sont liés aux 4 dangers identifiés DRM, vente liée, brevets logiciels et informatique déloyale.

Concernant les périphériques, il y a souvent derrière des volontés de secret, des problématiques de brevets logiciels, des soucis techniques à cache, de la méconnaissance aussi parfois. Avoir accès aux spécifications techniques serait un premier pas fort utile, avant d'avoir par la suite un pilote libre pour GNU/Linux ou pour les autres systèmes d'exploitation libres BSD ou autres d'ailleurs, qu'il convient de ne pas oublier ici.

Ludovic : J'avais envisagé de ne plus utiliser windows dès juillet 2008. Malheureusement, on ne trouve guère de réponses à propos des problèmes qu'on rencontre avec les logiciels libres, et surtout pas de contacts avec de vraies personnes. En quoi l'April peut-elle m'aider sur ce sujet ?

Benoît : L'April n'intervient pas directement sur des aspects purement
techniques, mais par contre elle est un nœud de communication dans le monde du logiciel libre, et connaît probablement le groupe d'utilisateurs le plus proche ou l'association des utilisateurs de la distribution concernée, qui seront à même d'aider.

Frédéric : il y a de très nombreux groupes d'utilisateurs de logiciels libres dans les différentes régions françaises, en fonction de l'endroit où vous habitez nous pouvons vous orienter vers les personnes qui sauront vous aider.

Ludovic : Sur l'attitude de nouveaux-venus ; transfuges d'Apple ou Microsoft, plus habitués à manier la souris que le clavier et qui ne désirent pas travailler en mode-texte ou qui ne veulent qu'effleurer superficiellement les arcanes de l'informatique parce que cela ne les intéresse pas trop. Ceux qui considèrent GNU/Linux comme un moyen de communiquer et non comme une fin en soi. Face à eux ; l'ostracisme de libristes ultras, qui considèrent qu'ils n'ont rien à faire chez eux !

Ludovic : Question : Si les libristes veulent attirer le grand-public avec eux ne doivent-ils pas aussi apprendre à "manger leurs chapeaux" et à aller encore plus loin dans le désir de faciliter l'utilisation de ces systèmes et ne pas rester dans leur ghetto très étriqué ? De grands efforts ont été faits ces temps-ci (surtout par Ubuntu ) mais est-ce suffisant ?

Frédéric : les distributions logiciels libres (que ce soient les Ubuntu, Mandriva Linux, Fedora ou les différents BSD) et les applications ont fait des progrès considérables ces dernières années, aujourd'hui à la fois le grand public et l'expert trouve son compte avec les logiciels libres et le travail des différents groupes d'utilisateurs est fondamental et unique pour accompagner les premiers pas des nouveaux utilisateurs.

Benoît : C'est plutôt caricatural comme vision, mais oui, les premiers contacts sont essentiels. Les relations humaines ne sont pas à négliger, même si certains y sont moins habitués qu'à leur clavier. Accompagner les premiers pas sous un environnement nouveau nécessite un peu de pédagogie. :)

Alix : En tant que non informaticienne je ne me sens pas exclue du tout ! Le fait de ne pas utiliser la ligne de commande quotidiennement n'empêche pas de s'intégrer dans les milieux libristes, en tout cas pas de mon point de vue.

L'entourage, le fait de trouver de l'aide quand on en a besoin contribue beaucoup à cette intégration. Pour cela, les GULLs et les différents forums sont une aide précieuse.

Ludovic : Est-il prévu de mettre en œuvre des outils pour faciliter le travail des membres de l'association, plutôt que de travailler avec "quelques connaissances", comme ce devait être le cas à l'époque où l'April comptait moins de 400 membres ? De même n'y a-t-il pas des dysfonctionnements ou des améliorations à apporter sur les outils à disposition des groupes de travail (listes de diffusion, blogs, wiki ou encore sondage).

Benoît : Drupal est un des outils mis en place pour faciliter le travail des membres. Idem pour le Mediawiki. Les groupes de travail ont déjà accès à des listes de diffusion, un wiki, des possibilités de sondage via Drupal, etc. Après, nous travaillons en permanence à essayer d'améliorer les outils à disposition, et c'est un sujet récurrent lors des réunions avec les adhérents.

Frédéric : Beaucoup de travail a déjà été fait depuis la précédente campagne d'adhésion où nous avions anticipé la problématique de la montée en charge (amélioration de l'outil de gestion des adhérents, mise en route d'un nouveau site web....).

En complément des outils il y a des réflexions permanentes sur l'amélioration des processus de communication, travail en commun... et un groupe de travail "animation" a récemment été créé justement pour améliorer la manière dont on fonctionne en tant que communauté. On commence à avoir fait un large tour des problématiques et des solutions qu'on peut y apporter.

Ludovic : Dernière question ou plutôt: avez-vous quelque chose à ajouter ?

Alix : L'April a récemment participé à l'organisation d'un nouvel événement, le Forum Mondial du Libre. Au-delà de l'événement, qui a réuni de nombreux intervenants venant d'une vingtaine de pays, ce Forum a été l'occasion de produire une feuille de route pour le logiciel libre.

En tant que directrice du thème "politiques publiques", j'ai dirigé l'élaboration de la feuille de route pour ce thème. Elle s'intéresse à la législation, à la commande publique, à la politique d'innovation et à la société.

Cette feuille de route s'adresse aux pouvoirs publics en leur donnant près de 30 recommandations pour garantir un écosystème favorable au développement du logiciel libre. Elle est destinée à évoluer, à être enrichie au fil des ans et sera bientôt mise en ligne sur un site collaboratif. Pour l'heure, vous pouvez consulter la version actuellement publiée sur http://www.openworldobservatory.org/discover.

Frédéric : Le logiciel libre est une extraordinaire aventure sociale, économique, politique mais surtout humaine. Ca fait douze ans que je m'investis dans l'April et j'ai eu la chance de rencontrer des gens admirables, je ne peux que vous inviter à nous rejoindre.

Comme je l'écrivais en 2001 nos adversaires ont beau porter à la fois costume et sourire arrogant, ils ne savent pas encore que la mutation est irrémédiablement engagée. Ils ont déjà perdu, mais il est encore trop tôt pour crier victoire. Rassemblons nous, partageons nos expériences, dégageons des espaces de libertés.

Vive le logiciel libre.

Benoît : Adhérez et relayez la campagne d'adhésion ! Et venez fêter
avec nous les 12 ans de l'association.

Je voudrais ici saluer le dévouement, le mérite et l'imagination des adhérents, illustrés par les milliers d'heures de bénévolat valorisé comptabilisées. Et bien sûr la quantité mais aussi la qualité des actions réalisées par notre équipe de permanents. Merci à tous. Et à très bientôt pour les actions à venir de promotion et défense du logiciel libre. Vive l'April.

Ludovic : Notre soirée touche à sa fin, un grand merci à nos intervenants, Benoît Sibaud, Frédéric Couchet et Alix Cazenave (double record pour les causeries, avec plus de 3h de durée et 3 intervenants).

Mais également à Tanguy Ortolo, j, Florent Zara, ewasx, Moun's, sebastw, Alain Pierson, Aimé Vareille, Poupoul2, PoluX, coin_pan et laurentnowa pour leurs questions.

Enfin, merci à tout ceux présents ici même pour cette treizième causerie !

Pour en savoir plus : http://www.april.org

Pour nous rejoindre : http://www.april.org/adherer

Des soirées bientôt :
http://www.april.org/fr/lapril-fete-ses-12-ans

Benoît : Merci à toi Ludovic pour la modération de cette longue soirée :)

Frédéric : merci à toi Ludovic

Aller plus loin

  • # Ah la ligne de commande...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à -2.

    Frédéric : les distributions logiciels libres (que ce soient les Ubuntu, Mandriva Linux, Fedora ou les différents BSD) et les applications ont fait des progrès considérables ces dernières années, aujourd'hui à la fois le grand public et l'expert trouve son compte avec les logiciels libres et le travail des différents groupes d'utilisateurs est fondamental et unique pour accompagner les premiers pas des nouveaux utilisateurs.

    Ca s'améliore certes, mais bon, il y a encore du boulot pour l'accueil des débutants, je comprend le malheur de Ludovic...

    Pour prendre un exemple perso, j'ai cherché dernièrement comment débloquer un port sur mon serveur, celui-ci étant inaccessible de l'extérieur (exemple peut-être pas de débutant, mais presque). En google-isant un peu, je tombe sur plein de forums parlant du même problème, pour la même distribution (CentOS). Toutes les réponses de "puristes Linux" étaient "tape iptable x y z", x, y et z étant évidement triptyques et non mémorisables. Jusqu'à ce que je me souvienne de comment j'avais fait la première fois : c'était... "setup", un beau menu certes pas en graphique (c'est un serveur, pas de X :) ), mais un menu sympa, compréhensible, où on comprend vite comment faire.
    La solution facile existait, mais les "puristes" ne donnaient pas la solution pratique qui existait, juste la méthode "pure".
    Quand on débarque, ça fait peur, alors que l'outil existe!

    Bref, frustration à part sur ce point précis, je note qu'il y a des puristes qui font peur aux nouveaux arrivants, et c'est dommage, car les outils existent, mais tellement "nombreux" et disparates d'une distribution à l'autre qu'ils en perdent de la visibilité.
    Le libre fait plein de choses. Des fois trop. Il y a de bons outils pour accompagner les débutants, mais cachés pas les "puristes" qui ne les conseillent pas pour résoudre un problème de débutant, et c'est dommage.

    Désolé, rien d'autre à dire, les deux parties de l'excellente interview se suffisant à elles-mêmes, bravo!
    • [^] # Re: Ah la ligne de commande...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      > Pour prendre un exemple perso, j'ai cherché dernièrement comment débloquer un port sur mon serveur

      Pour un exemple "grand public", je pense que tu repassera...

      Ceci dit, je suis d'accord pour dire qu'il y a encore des points à régler en termes d'ergonomie ou de qualité ; mais pour ce genre d'usage précis je ne vois pas ce que tu peux attendre de mieux que de la ligne de commande. D'autant plus que iptable n'est pas activé par défaut sur la plupart des distrib grand public.

      Adhérer à l'April, ça vous tente ?

    • [^] # Re: Ah la ligne de commande...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Avec le centre de configuration Mandriva (MCC) l'interface graphique qui permet de gérer les réseaux et la sécurité est on ne peut plus facile.
      Drakfirewall gère la configuration de shorewall qui gère les iptables.

      On obtient ainsi un système très facile à gérer et sans faute de configuration. Le seul problème, c'est le geek Kissyconnait, habitué de LSF ou de slackware, qui veut directement jouer avec iptable ou /etc/shorewall/rules et qui interfère à un niveau intermédiaire.
      • [^] # Re: Ah la ligne de commande...

        Posté par  . Évalué à 4.

        <<qui interfère à un niveau intermédiaire>>

        ça, ça peut foutre vite fait un gros bordel..
        Un débutant bidouille un truc avec les outils graphiques, ça marche pas. Il demande sur un forum, un geek lui répond "sudo sed....". ça marche par magie. Le débutant rebidouille un truc en graphique. Plus rien ne marche. Il redemande. on lui fait poster son fichier de conf'. C'est un bordel sans nom, car l'appli graphique est partie du principe qu'elle était la seule à toucher au fichier..
        Dépannez une Xandros sur un eeePC à coup de lignes de commande, quand il s'agit du Wifi ou plus généralement du réseau, vous verrez.

        THIS IS JUST A PLACEHOLDER. YOU SHOULD NEVER SEE THIS STRING.

        • [^] # Re: Ah la ligne de commande...

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

          <<qui interfère à un niveau intermédiaire>>
          ça, ça peut foutre vite fait un gros bordel..


          Un des cas des plus classiques est un chmod ou un chown fait à la main sur une Mandriva. Dans cette distribution, il y a un petit robot nommé drakperm. Il gère les droits que doivent avoir répertoires et fichiers. Pour cela il a une check-list à laquelle on peut aussi y ajouter ses propres règles.
          Drakperm vérifie périodiquement que toutes les règles qui lui sont confiées sont appliquées, si ce n'est pas le cas, il met les droits en conformité avec ses tables et fait son rapport dans syslog.
          C'est alors que le geek Kissyconnait s'aperçoit que son chmod et son chown se sont volatilisés et est très courroucé. Contre un petit robot qui exécute consciencieusement et inlassablement sa tâche, on perd toujours. Alors qu'il est tellement simple de demander au petit robot d'appliquer une règle de plus !
    • [^] # Re: Ah la ligne de commande...

      Posté par  . Évalué à 2.

      Toutes les réponses de "puristes Linux" étaient "tape iptable x y z", x, y et z étant évidement triptyques et non mémorisables.

      C'est quoi, une réponse tryptique ?

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