Un arrêt de la Cour de Justice de l'Union Européenne du 2 mai 2012 vient rappeler la position de l'Europe sur le sujet du droit d'auteur.
Primo, une fonctionnalité d'un logiciel n'est pas propriété de son auteur. Le communiqué de presse utilise la formulation suivante « admettre que la fonctionnalité d'un programme d'ordinateur puisse être protégée par le droit d'auteur reviendrait à offrir la possibilité de monopoliser les idées, au détriment du progrès technique et du développement industriel ».
Secundo, l'utilisateur légitime d'un logiciel a le droit dixit le communiqué de presse « d’observer, d’étudier ou de tester le fonctionnement de celui-ci afin de déterminer les idées et les principes qui sont à la base de n’importe quel élément du programme ».
NdM. : la décision concerne le droit d'auteur et non la (non-)brevetabilité du logiciel comme annoncé initialement.
Aller plus loin
- Communiqué de presse de la Cour de Justice de l'Union Européenne (241 clics)
- CIO : La Cour de justice de l'Union européenne limite la protection juridique des logiciels (42 clics)
- April : CJUE, les fonctionnalités d'un programme d'ordinateur ne sont pas soumises au droit d'auteur (40 clics)
- Le Figaro : Le droit d'auteur sur les logiciels limité (54 clics)
- Reuters : Une Cour européenne limite le droit d'auteur sur les logiciels (27 clics)
- Les Échos : UE - Un tribunal limite le droit d'auteur sur les logiciels (37 clics)
# Orthographe
Posté par jcr83 . Évalué à 2.
Un cours, une cour
[^] # Re: Orthographe
Posté par claudex . Évalué à 4.
Corrigé, merci.
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
[^] # Re: Orthographe
Posté par zerkman (site web personnel) . Évalué à 2.
Ah non, c'est un peu court jeune homme. On pouvait dire:
courre, un court.
# Europe…
Posté par purplepsycho . Évalué à 6.
Europe, fait.
Au suivant.
[^] # Re: Europe…
Posté par Zenitram (site web personnel) . Évalué à 5.
Note : C'est la "Cour de justice de l’Union européenne" (d'ailleurs le titre de la dépêche est faux, avec une entité qui n'existe pas à ma connaissance)
L'UE n'est pas l'Europe : pas la Suisse, pas la Norvège, pas l'Islande, pas la Russie etc.
Et aussi : merci l'UE, cette chose toujours critiquée qu'on oublie de remercier quand elle calme les ardeurs des états dans la législation.
[^] # Re: Europe…
Posté par neil . Évalué à 7.
Et les États Unis d'Amérique ne sont pas l'Amérique, contrairement à ce que tu laisses suggérer.
[^] # Re: Europe…
Posté par Zenitram (site web personnel) . Évalué à 4.
Wow… tu as du courage pour retrouver la chose. Mea culpa, j'ai utilisé "américains" à un endroit où il fallait utilisé US.
# Pour lels logiciels, et si vous aimez le droit
Posté par lapada . Évalué à 7.
Ce commentaire complet d'un professeur de droit sur la brevetabilité des logiciels devrait vous réjouir :
http://politiquedunetz.sploing.fr/2012/03/les-logiciels-sont-ils-brevetables-un-professeur-de-droit-vous-repond/
# Erreur sur le titre ?
Posté par janchou . Évalué à 10.
La décision de la Cour de Justice européenne ne concerne pas les brevets, mais uniquement le droit d'auteur (qui encadre les logiciels). La décision ne parle absolument pas de brevets, pourquoi donc confondre les deux ?
Pour mémoire, la cour de justice rappelle qu'une fonctionnalité n'est pas encadrée par le droit d'auteur, puisque les idées sont de libre parcours (c'est à dire qu'elles ne sont pas appropriables). C'est une bonne nouvelle, mais ça ne concerne en rien les brevets (puisque les logiciels ne sont pas brevetables selon le droit européen).
[^] # Re: Erreur sur le titre ?
Posté par samo . Évalué à 3.
Pourtant je vois bien pourquoi il est question des brevets, en filigrane.
C'est parce que l'action en justice qui avait été intentée par la société SAS (voir le communiqué originel) est typique des actions intentées pour violation de brevet, sauf que, effectivement, comme en Europe il n'y a pas de brevets, les termes de l'accusation ont uniquement fait été de "violation du droit d'auteur".
Clairement, les fondements du comportement de SAS sont exactement ce qui aurait poussé n'importe quelle boîte américaine à faire un procès sur la base d'un brevet…
[^] # Re: Erreur sur le titre ?
Posté par janchou . Évalué à 6.
Oui, dans la pratique, c'est le même comportement des boites qui sont en faveur des brevets logiciels…
Mais d'un point de vue juridique, la Cour de Justice dit elle-même dans sa décision que "Conformément à l’article 9 de la directive 91/250, les dispositions de cette directive n’affectent pas les autres dispositions légales concernant notamment les brevets".
Donc même si cela reste une bonne nouvelle, la décision ne concerne pas les brevets logiciels, tout le combat reste d'ailleurs à mener sur ce point :)
[^] # Re: Erreur sur le titre ?
Posté par samo . Évalué à 1.
Mais est-ce que ce n'est pas plutôt le signe que la bataille contre les brevets logiciels est gagnée depuis longtemps ?
En effet c'est parce que elle ne pouvait fonder ses allégations sur un brevet qu'elle l'a fait sur la propriété privée.
Sinon, comme je le disais, partout ailleurs où les brevets logiciels existent, cette même société aurait mené une action pour violation de brevet…
[^] # Re: Erreur sur le titre ?
Posté par BAud (site web personnel) . Évalué à 2.
bin la loi est ce qu'elle est en Europe, actuellement :
mais bon, oui, chaque bataille est peut-être gagnée jusqu'à maintenant, après la guerre reste active tout de même (cf. hadopi puis loppsi puis acta… par exemple http://linuxfr.org/news/actus-acta-en-ce-debut-mars et plus globalement le tag acta)
[^] # Re: Erreur sur le titre ?
Posté par janchou . Évalué à 1.
Oui, dans d'autres pays il y aurait eu une action sur le fondement des droits des brevets, et c'est une bonne nouvelle que la Cour de Justice rappelle que c'est le droit d'auteur qui s'applique.
Mais le fait qu'ici SAS n'aie pas pu se baser sur les brevets n'empêche pas que par ailleurs, on assiste à un lobbying important pour l'introduction de brevets logiciels en Europe (voir par exemple sur LinuxFr : https://linuxfr.org/news/mobilisation-sur-les-brevets-logiciels-et-le-brevet-unitaire ). La bataille des brevets logiciels continue donc, même si elle se joue actuellement dans les parlements et non devant les tribunaux (et heureusement d'ailleurs…)
# Curieux résumé
Posté par reno . Évalué à 7.
"admettre que la fonctionnalité d'un programme d'ordinateur puisse être protégée par le droit d'auteur"
Le droit d'auteur / copyright, c'est autre chose que les brevets..
J'aimerai bien que les idées/logiciels ne soient pas brevetable en Europe: mais à ce moment là il faut m'expliquer ça:
http://linuxfr.org/users/totof2000/journaux/brevets-condamnation-de-microsoft-en-allemagne
# Merci de ne pas mélanger propriété, droit d'auteur et brevets
Posté par DerekSagan . Évalué à 6.
La décision de la Cour ne porte aucunement sur la brevetabilité comme la dépêche le laisse croire mais sur la protection par le droit d'auteur, qui n'a rien à voir.
Elle décide que l'idée d'une fonctionnalité n'est pas en soi un œuvre originale de l'esprit et n'est donc pas couverte par le droit d'auteur, elle ne dit rien de sa brevetabilité, et elle ne nie pas que le logiciel dans son ensemble soit une œuvre originale de l'esprit couverte par le droit d'auteur.
Bref c'est pas super passionnant comme avancée ou reculade dans le cadre de la lutte contre les brevets logiciels.
Dans mon raisonnement j'irai presque plus loin: toute décision de justice qui affaiblit le droit d'auteur peut dans une certaine mesure amener à renforcer le droit des brevets, puisque l'essence même de la discorde USA/Europe est que les premiers raisonnent brevets et les seconds (je l'espère pour longtemps) œuvre originale de l'esprit. Mais bon en l'occurrence je n'ai pas l'impression que ça fasse avancer la (mauvaise) cause des brevets non plus.
[^] # ... et c'est plus l'interface externe d'un programme qu'une fonctionnalité isolée qui est exclue
Posté par DerekSagan . Évalué à 3. Dernière modification le 10 mai 2012 à 15:25.
Après lecture des conclusions de l'avocat général je dirais même que ce n'est pas une "fonctionnalité" au sens où on l'entends en général en développement logiciel (point fonctionnel, etc.) qui est exclu du champs d'application du droit d'auteur mais plutôt l'interface externe du système puisqu'il semble que SAS reprochait à WPL d'avoir reproduit un logiciel compatible avec le sien du point de vue de l'interface externe (en gros les programmes écrits dans le langage de script SAS sont exécutable par le logiciel de WPL).
Ce qui reste une décision qui me plait, des fois qu'un jour je clone moi aussi un logiciel très cher pour revendre le mien un peu moins cher. Mais n'a toujours rien à voir avec les brevets.
# Brevet et droit d'auteur sont deux choses différentes !
Posté par Damien Zufferey . Évalué à -1.
Merci de se renseigner un minimum avant d'écrire un article qui transmet une information erronée.
Suivre le flux des commentaires
Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.