Conférence autour du logiciel Scenic - Nantes le 4 décembre 2012 - 18h30

Posté par  . Édité par NeoX, rootix, Nils Ratusznik, Nÿco, claudex et baud123. Modéré par Nÿco. Licence CC By‑SA.
Étiquettes :
6
20
nov.
2012
Audiovisuel

Scenic ou l'interactivité à distance, téléportation, gestes effectués dans de multiples espaces : la transmission en temps réel des sons, de la vidéo et de données numériques est un premier pas vers ces rêves. Comme l’avait imaginé Isaac Asimov sur Gaia, le hub planétaire du réseau véhicule les données du savoir et offre une co-présence permanente.

La téléaction prend forme, avec ou sans avatar, sans limite géographique, un voyage rapide à faible latence dans lequel diverses données peuvent mouvoir le même être infiniment dupliqué à l’aide d’instruments de restitution différents, dans des lieux aux perspectives architecturales acoustiques et visuelles variées.

Une présentation de Scenic aura lieu à Nantes au Stereolux (4, boulevard Léon-Bureau, 44200 Nantes) en Duplex avec l'équipe de développement du SAT de Montreal, le mardi 4 décembre à 18 h 30. Elle sera animée par Gisles Boudet de MDesigner.fr

Sommaire

Intro

Aujourd’hui, la scénographie filmée devient immersive et résonne dans les espaces de diffusion artistiques interconnectés. La danse, la musique, le théâtre et les formes artistiques émergentes s’abreuvent de média numérique, de web et de téléprésence. Le logiciel Scenic a pour vocation l’élargissement du champ d'expérimentation artistique interculturel. L’incarnation distante des artistes est modulée par les instruments de réception et d'émission attachés aux salles de diffusions. Les espaces distants, désormais unifiés, s’ouvrent à tous.

Dans une performance de téléprésence, la captation est centrale : l'interlocuteur perçoit son correspondant grâce à des caméras, des microphones et des capteurs sensoriels. Le rendu de scènes distantes est amélioré et enrichi lorsque de multiple caméras apportent des points de vues différents, y compris celui des spectateurs. En transmettant simultanément et en temps-réel les données vidéo, audio et midi, Scenic permet de transformer l’art de la performance et augmente le champs d'action des acteurs au delà du temps et de l'espace.

Questions

Qu'est ce que le Project « Scenic » et quelle est l'équipe de développement ?

Le logiciel libre Scenic permet la transmission de flux audio, vidéo et MIDI entre deux ou plusieurs points disposant d’une connexion Internet à haut débit. Il offre une qualité de transmission haute définition destinée principalement aux applications en scénographies distribuées qui permettent de réunir virtuellement les artistes et les publics répartis sur plusieurs lieux distants. Le projet est développé à la Société des arts technologiques (SAT) à Montréal (Québec) ; il permet la mise en oeuvre de concepts artistiques inédits. L’utilisation de Scenic peut se faire à l’aide d’une interface graphique ou en ligne de commandes. La version graphique permet de gérer une liste de contacts et de configurer/tester la source vidéo.

Scenic a été développé par l’équipe du Métalab de la SAT, un organisme à but non lucratif ayant pour mission de favoriser le développement de la culture numérique. Les développeurs ayant contribué à Scenic sont Tristan Matthews, Nicolas Bouillot, Alexandre Quessy, Michal Seta, Simon Piette, Philippe Chevry, Koya Charles, Antoine Collet, Sylvain Cormier, Étienne Désautels et Hugo Boyer.

Pourquoi un tel projet et pourquoi en avez vous besoin ? (Why the scenic project exists and why you need it ? )

Les réseaux sont aujourd’hui au cœur de nos vies et de la création numérique, mais il existe très peu d’outils permettant d’intégrer des interactions en temps réel sur le réseau dans le processus de création numérique. Ainsi, Scenic est né de la volonté de l'équipe de créateurs-chercheurs de la SAT de mettre le potentiel des réseaux à haute vitesse au service de la création artistique.

Quels sont les autres projets de votre équipe de développement ?

Les chercheurs de la SAT sont également à l’origine de librairies et de logiciels permettant la conception d’installations et de performances artistiques. Avec la téléprésence, l’immersion représente un part importante de notre activité. A travers ces thématiques, nous nous intéressons aussi beaucoup aux interfaces homme/machine, principalement dans le but de permettre l’interaction parmi les artistes, le public et l’environnement immersif.

Les codes sources de nos logiciels et librairies sont disponibles sur notre site http://code.sat.qc.ca. Nous fournissons aussi des paquets debian sur launchpad (équipe sat-metalab).

Les développements en cours pour Scenic, incluent une nouvelle version de milhouse, rebaptisé switcher, qui permet la transmission de tout type de flux de données vers plusieurs destinataires.

Quelles sont vos remarques à propos du développement de pilotes pour les cartes d'acquisition vidéo professionnelles ? ( What are your observation about the OpenSource drivers developpement of the professional video capture card ? )

La plupart des cartes de capture professionnelle HD supportant GNU/Linux ne possèdent pas de pilote open source. Dans le meilleur des cas, le pilote est distribué gratuitement et s’intègre a Video4Linux, comme par exemple les cartes Datapath. Il faut parfois utiliser le kit de développement spécifique de la carte pour pouvoir l’utiliser, comme les cartes Blackmagic, pour lesquelles un élément GStreamer est disponible. Dans cas le plus contraignant, l’utilisation d’un SDK propriétaire est requis (cartes Deltacast par exemple).

Quelle architecture logicielle utilisez vous pour Scenic ? ( What is the architectural conception of the scenic software ? )

Scenic est divisé en deux partie s: le moteur de streaming et son interface graphique. Des utilitaires permettant d’effectuer des opérations spécifiques sur certains périphériques (IEEE1394, jack etc) sont fournis avec le logiciel. Milhouse, le moteur de Scenic, est développé en C++ et utilise la librairie GStreamer. L’interface graphique, développée, elle, en python/GTK, lance milhouse et récupère les éléments graphiques (vidéo et vu-mètre) à l’aide de sockets GTK.

Quels sont les principaux utilisateurs de Scenic ? ( Could you define the current users of scenic ? )

Plusieurs organisations ont testé et fait usage de Scenic à ce jour. Parmi celles-ci, notons LABoral Centro de Arte y Creación Industrial et Hangar à Barcelone (Espagne), Le Lieu Multiple de l’Espace Mendès-France - Planétarium de Poitiers (France), le Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris (France), King's College et Somerset House à Londres, (Royaume-Uni), l’Université de Mons (Belgique), W2 Community Media Arts Society et le Great Northern Way Campus de Vancouver (Colombie Britanique), le Cégep de la Gaspésie et des Îles à Gaspé et le Théâtre Des Deux Rives à St-Jean (Québec).

Quelle est la configuration la plus simple ? ( What is the simplest configuration ?)

Dans sa plus simple expression, l’interface graphique de Scenic permet d’établir un échange bidirectionel d’un flux vidéo et un canal audio pour connecter deux espaces distants.

Que serait une configuration améliorée et complexe de ce logiciel ? (What is the more complex configurations improved ? )

Des configurations complexes peuvent être déployées en utilisant une combinaison de nos logiciels : libshmdata pour partager de la vidéo entre milhouse (le moteur de Scenic) et spinframework (moteur de rendu d'environnements virtuels). Dans ce cas, les flux vidéo deviennent des textures appliquées aux surfaces d’un environnement 3D virtuel qui est partagé entre les visiteurs distants.

Notre philosophie de développement nous pousse à rendre nos logiciels interopérable. Par exemple, les flux audio scenic peuvent être transmis à notre moteur de spatialisation audio (SpatOSC) via jack.

Ultimement, l’interopérabilité de nos logiciels d’immersion, d’interaction et de mise en réseau que nous développons, donnent naissance à ce que nous appelons la téléprésence immersive, un nouvel espace de création et d’expérience.

Scenic peut-il être considéré comme un outil de création pour des démonstrations publiques et pourquoi ? ( Could scenic be considered as a creation tool for the shows, and why ? )

Scenic n’est pas vraiment un outil de création comme tel, mais plutôt un vecteur de contenu audio, vidéo et data. On peut cependant en faire un usage artistique en l’utilisant pour inventer de nouveaux espaces de performance et de scénographie. Au-delà de ces nouvelles scénographies, des artistes utilisent par exemple la latence des systèmes de transmission pour créer des espaces réverbérant, intégrant ainsi le système et ses contraintes dans l’oeuvre.

Aller plus loin

  • # Mais?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    On dirait Zino!

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Commentaire supprimé

      Posté par  . Évalué à -8.

      Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

  • # Nouveauté?

    Posté par  . Évalué à 1.

    Je n'ai pas compris ce qui était fondamentalement nouveau par rapport à de la simple transmission de flux. Où est l'interaction?
    En parlant d'immersion, est-il possible d'envoyer du son multicanal par exemple, du 5.1, du 22.1, du WFS??
    Une intégration d'interface haptique est-elle envisagée?

    • [^] # Re: Nouveauté?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      La diffusion des flux audio est au maximum 8 canaux véhiculés par le serveur audio JACK. La transmission des données numériques de commande est par l'utilisation du protocole de communication midi. Si certains OpenHardWare permettent l'intégration d'interface haptique avec ce protocole, cela est envisageable. Quant à l'usage du WFS celui ci n'est pas encore envisagé.

      Aussi, je tiens à préciser que la présentation aura lieu à la date indiquée mais qu'une coquille dans le texte indique 17 h 30 au lieu de 18 h 30. Merci de bien vouloir corrigé. (Je ne sais si c'est moi qui en suis l'origine ;) )

Suivre le flux des commentaires

Note : les commentaires appartiennent à celles et ceux qui les ont postés. Nous n’en sommes pas responsables.