Pour ce voyage dans le temps et dans lâespace, le Chemin de fer Transimpressux, vous emmĂšnera dans le monde fabuleux de la fabrication des lettres. Cette fois-ci, on partira de la Venise de la deuxiĂšme moitiĂ© du XVe siĂšcle. On escaladera les montagnes du Tibet, on fera un tour du cĂŽtĂ© de la PhĂ©nicie, de la GrĂšce et de la Rome antique, on ira Ă Nancy mais pas pour dĂ©guster des bergamotes, on passera par la Terre du Milieu (mais oui) pour terminer notre parcours du cĂŽtĂ© de la banquise, pas trĂšs loin de la Finlande, non sans avoir dit bonjour Ă Jost* au passage.
Le bar du Transimpressux a Ă©tĂ© rechargĂ© avec, notamment, cinquante variĂ©tĂ©s de thĂ©, de la biĂšre artisanale, des galettes pomme-noisette et du pain perdu au chorizo (câest tendance).
Sommaire
- Préambule
- Comment est-on passĂ© du plomb Ă lâĂ©lectron ?
- Un code unique pour les gouverner tous
- Des enjeux de caractĂšres
- Jost* le futur de Futura ?
- Vous prendrez bien un petit tutoriel sur Inkscape ?
- Dans la fabrique de la dĂ©pĂȘche
- Postambule
Préambule
Cette dĂ©pĂȘche est une suite de la prĂ©cĂ©dente (forcĂ©ment si câest une suite) qui vous parlait du chouette caractĂšre dâYsabeau, mais, surtout, situait lâĂ©criture numĂ©rique (Ă©lectronique, informatique, etc.) dans lâhistoire de lâĂ©criture et abordait la question des licences des typographies. ProblĂšme, commencer Ă rĂ©flĂ©chir et Ă travailler un peu sĂ©rieusement sur ce sujet revient presque Ă ouvrir le couvercle dâun tonneau sans fond tellement une recherche en amĂšne une autre. Ceci est donc une partie de mes dĂ©couvertes sur ce sujet passionnant quâest lâĂ©criture.
Et, comme ça nâest quâune partie (oui encore) de ce travail, il devrait y avoir des suites. Le chapitre sur lâUnicode par exemple nâest quâune assez rapide prĂ©sentation qui peut laisser sur sa faim.
Comment est-on passĂ© du plomb Ă lâĂ©lectron ?
Comment fabriquait-on les polices de caractÚre avant comment les fait-on maintenant, et comment a-t-on incorporé les anciens caractÚres en plomb à nos bibliothÚques de fontes électroniques.
Les anciennes fonderies de caractĂšres
Fabriquer un caractĂšre en plomb se faisait en trois Ă©tapes, une fois le caractĂšre dessinĂ©. On commençait par graver le fer pour en faire un poinçon qui est ensuite frappĂ© sur du cuivre. Et câest dans cette matrice de cuivre que lâon coulera ensuite le plomb pour obtenir les caractĂšres dâimprimerie. Lâun des gros intĂ©rĂȘts de cette façon de procĂ©der est que le poinçon sert peu, donc sâuse peu, et quâil peut faire plusieurs matrices qui, elles, sâuseront plus vite, car il faut une grande quantitĂ© de caractĂšres pour une imprimerie. Il fallait avoir le nombre de caractĂšres suffisant pour au moins un livre puisquâon composait, logiquement toutes les pages avant impression, ce qui permettait de tirer des Ă©preuves soumises Ă lâauteur et qui pouvaient ĂȘtre sujettes Ă correction. Marcel Proust par exemple Ă©tait la hantise des imprimeurs, Ă chaque Ă©preuve il rajoutait Ă©normĂ©ment de corrections sur des bouts de papier, les « paperolles ». ce qui Ă©tait susceptible dâattirer des fautes diffĂ©rentes et posait des problĂšmes pour tout faire tenir sur la page. Et, comme une imprimerie imprime plus dâun livre Ă la fois, il fallait une collection de lettres dâautant plus importante que lâon Ă©tait susceptible de garder les pages composĂ©es en prĂ©vision dâun retirage Ă©ventuel. Cela reprĂ©sentait un budget extrĂȘmement important et les polices de caractĂšres se transmettaient de pĂšres en fils dans les premiers temps de lâimprimerie. On ajoutera que, comme câest le cas de lâUnicode actuel, il existait des caractĂšres pour les espaces : cadratin, demi-cadratin, quart de cadratin et fine. Le cadratin faisant rĂ©fĂ©rence Ă la lettre M, la plus large des lettres de lâalphabet latin.
Pour composer une page, on commençait par faire des lignes de texte dans le composteur qui Ă©taient ensuite glissĂ©es dans un plateau ou galĂ©e pour la mise en page avant de passer sur le marbre pour lâimpression.
Un genre de galĂ©e avec le texte composĂ© prĂȘt Ă ĂȘtre imprimĂ© et le texte imprimĂ© en regard.
Et, Ă©videmment, quand lâoccasion (une commande) se prĂ©sentait, il Ă©tait nĂ©cessaire de dessiner et de fabriquer des polices de caractĂšres non latines. Ainsi, Catherine Kikuchi, dans La Venise des livres1 relĂšve que lâimprimeur vĂ©nitien Andrea Torresani avait probablement travaillĂ© avec un clerc dalmate pour une Ă©dition en caractĂšres glagolitiques2 (sans doute, elle nâindique pas la pĂ©riode, Ă la fin du XVe ou au dĂ©but du XVIe siĂšcle).
Il sâest posĂ© aussi, assez tĂŽt, la question de ce quâon pourrait appeler lâinteropĂ©rabilitĂ©Â : celle de la taille. En effet, et en imprimerie, la taille compte Ă©normĂ©ment, pas uniquement celle du caractĂšre imprimĂ© lui-mĂȘme mais aussi celle du caractĂšre mobile qui sert Ă lâimpression : trop haut il troue le papier, pas assez, il nâimprime pas et laisse un blanc sur la page. Ainsi en France, la taille des caractĂšres a Ă©tĂ© dĂ©finie dans une ordonnance de 1723 :
le 28 fĂ©vrier 1723, Ă la demande de la Chambre syndicale de la librairie, le RĂ©gent signe une ordonnance rĂ©glementant les dimensions physiques des caractĂšres dâimprimerie et notamment la « hauteur en papier » :
Veut Sa MajestĂ© que six mois aprĂšs la publication du prĂ©sent rĂšglement, tous les CaractĂšres, Vignettes, RĂ©glets et autres ornements de fonte servant Ă lâimprimerie, depuis le Gros-Canon jusquâĂ la Nompareille, soient fondus dâune mĂȘme hauteur en papier fixĂ©e Ă dix lignes gĂ©omĂ©triques [âŠ]3
Le passage Ă lâĂ©lectron
Quand les imprimeries ont commencĂ© Ă sâinformatiser, il a bien fallu rĂ©cupĂ©rer lâexistant. Les caractĂšres imprimĂ©s sont donc numĂ©risĂ©s pour former la fonte numĂ©rique. On obtient ainsi plusieurs versions dâune mĂȘme lettre. Ensuite on choisit celles qui rendent le mieux et, de fait, nĂ©cessitent moins de re-travail.
Puis, intervient lâĂ©tape, Ă lâaide de logiciels tels que FontForge oĂč les caractĂšres sont corrigĂ©s et nettoyĂ©s et la fonte gĂ©nĂ©rĂ©e aprĂšs des tests. Dans lâimage du texte sur la galĂ©e, la police est une version « brute de fonderie » ou plutĂŽt de numĂ©risation du caractĂšre romain de Jenson : 1470 Jenson. Dans ce genre de texte il est intĂ©ressant, sinon, lâintĂ©rĂȘt est relatif et ce dâautant plus quâil reste Ă ajouter des glyphes manquants pour une Ă©criture contemporaine.
La crĂ©ation dâune police de caractĂšres
Une police de caractÚres doit répondre à trois conditions :
- avoir le nombre de glyphes nécessaire,
- ĂȘtre lisible (ou rĂ©pondre Ă un critĂšre de lisibilitĂ© spĂ©cifique),
- ĂȘtre interopĂ©rable.
On peut utiliser un outil comme Inkscape pour le dessin des caractĂšres si on veut, mais il est indispensable de travailler avec un logiciel plus spĂ©cifique comme FontForge pour crĂ©er une typographie complĂšte. En effet, un caractĂšre câest un dessin, mais aussi des fonctionnalitĂ©s OpenType notamment et ça, Inkscape ne sait pas le faire.
En pratique, lâidĂ©e est de commencer par dessiner une ou deux lettres qui serviront de base aux autres. Le manuel de FontForge recommande, pour lâalphabet latin, de commencer par les lettres « o » et « n » qui contiennent la substance de toutes les autres lettres. Une fois cela fait, il est possible dâen prendre des morceaux pour le dessin des autres lettres. Le logiciel peut aider Ă rendre le processus plus rapide, de mĂȘme quâil va « aller chercher » les diacritiques pour les poser sur les caractĂšres, ce qui ne signifie pas quâil nây a aucun re-travail Ă faire pour rendre le rĂ©sultat visuellement meilleur. Concevoir une police de caractĂšres complĂšte reste un travail de longue haleine.
La deuxiĂšme Ă©tape consiste Ă vĂ©rifier quâil nây a pas de problĂšmes en passant par la fonctionnalitĂ© Recherche de problĂšmes
de FontForge qui va indiquer ce qui cloche au niveau du dessin : hauteurs, problĂšmes de coordonnĂ©es (des points), position des points de contrĂŽles, etc. et Ă la valider. Il faut la tester et la faire tester par dâautres. La crĂ©ation dâune police de caractĂšres par une personne chevronnĂ©e prend plus dâune annĂ©e (quelque chose comme quatorze Ă seize mois).
Enfin, la troisiÚme étape, celle qui vous permettra de lancer votre police dans le monde, la génération de fichiers de polices installables.
Un code unique pour les gouverner tous
Everyone in the world should be able to use their own language on phones and computers.
« Tout le monde devrait pouvoir utiliser sa propre langue sur les tĂ©lĂ©phones et les ordinateurs ». Telle est la devise de lâUnicode.
Création du consortium Unicode
En 1991, un groupe dâentreprises amĂ©ricaines, dont Adobe, IBM et Microsoft, fondent le Consortium Unicode avec lâobjectif de faire un peu le mĂ©nage dans les codifications des polices de caractĂšres. Ă cette Ă©poque, lâinformatique sort de ce que jâappellerais sa phase dâadolescence. Le systĂšme dâexploitation, hormis pour Apple, nâest plus liĂ© au matĂ©riel et, les ordinateurs commençant Ă se rĂ©pandre partout, il Ă©tait nĂ©cessaire dâamĂ©liorer la communication entre eux. En effet, Ă cette Ă©poque, il y avait foultitude de codages des caractĂšres et foultitude de façon de les coder ce qui posait des problĂšmes inĂ©vitablement. Par exemple, le standard de caractĂšres dâApple (Standard Roman Character Set) ne suivait pas exactement la norme ISO Latin-14.
Lâobjectif du consortium a donc Ă©tĂ© de prĂ©senter un standard de codage de caractĂšres, lâUnicode, susceptible de coder tous les caractĂšres de toutes les langues et de tous les systĂšmes dâĂ©criture ce qui Ă©vite dâavoir Ă composer avec quarante-douze mille normes diffĂ©rentes et facilite les Ă©changes et le travail en plusieurs langues. Ăvidemment, il fallait que cela soit interopĂ©rable et indĂ©pendant des systĂšmes dâexploitation.
Unicode sort sa premiĂšre version en 1991. Ă lâĂ©poque, il avait « 65536 code points disponibles et utilisait 16 bits par caractĂšre (UCS). ». En 1996, changement du fusil dâĂ©paule, le codage UCS sâavĂ©rant trĂšs nettement insuffisant, Unicode sort sa version 2.0 et passe Ă lâUTF (Universal character set Transformation Format). La derniĂšre version est parue en septembre 2021 et porte le numĂ©ro 14.0, un rythme dâun peu moins dâune version tous les deux ans.
Les principes dâUnicode :
Unicode repose sur plusieurs principes notamment :
- lâUnicode dĂ©finit des caractĂšres « qui forment les plus petites unitĂ©s distinctives et significatives dâune langue Ă©crite »5, abstraits, et non des glyphes qui en sont la reprĂ©sentation visuelle, on peut avoir des caractĂšres sans glyphes (commandes) ou des glyphes composĂ©s de plus dâun caractĂšre, exemples « Ć, ĂŠ, Ă , Ăč » pour la langue française,
- la convertibilité entre son répertoire et les autres normes de codages de caractÚres,
- lâuniversalitĂ©.
Des blocs, des scripts et des caractĂšres invisibles
Les caractĂšres sont rĂ©partis non pas par blocs de langue comme cela peut ĂȘtre Ă©crit improprement ici ou lĂ , ce qui nâaurait pas de sens mais par blocs de systĂšmes dâĂ©criture, ce qui est trĂšs diffĂ©rent. En effet, si on se penche sur le bloc Latin Ă©tendu A par exemple, on voit bien que la plupart des caractĂšres, si pas tous, ne sont pas utilisĂ©s dans la langue latine. Les caractĂšres peuvent aussi ne pas avoir de glyphes associĂ©s, outre les espaces, il sâagit des caractĂšres de commande qui permettent dâinfluencer lâordre dâaffichage de façon Ă avoir un rendu lisible du texte.
Si vous nâutilisez que des langues qui utilisent lâalphabet latin et des logiciels tels que la Table des caractĂšres de Gnome (Gucharmap) ou LibreOffice, vous nâaurez donc besoin que des blocs : Latin (commande, latin Ă©tendu, etc.), Ponctuation gĂ©nĂ©rale (apostrophe, â U+2019, puce, âą U+2022), Symboles de type lettre (â U+2013), Formes numĂ©rales (fraction, chiffres romain), FlĂšches, OpĂ©rateurs mathĂ©matiques, Signes techniques divers, AlphanumĂ©riques cerclĂ©s (â U+2460 et suivants, ⶠU+24b6 et suivants) ainsi Ă©ventuellement que les divers symboles mathĂ©matiques, le bloc Casseau pour la dĂ©coration (ⶠU+2776 et suivants). Cela, sous rĂ©serve que la police que vous utilisez les possĂšde.
Les scripts sont des collections de caractĂšres utilisĂ©s pour reprĂ©senter une information textuelle dans un ou plus de systĂšmes dâĂ©criture. Certains ne fonctionnent que pour une langue, dâautres, comme le « Latin », fonctionnent pour plusieurs langues. Ainsi, on retrouvera les ligatures ïŹ, U+fb01, ïŹ, U+fb03 dans le script « Latin » et dans le bloc « Formes de reprĂ©sentation alphabĂ©tique ».
Note : le site de table des caractĂšres dâUnicode propose aussi une autre façon de chercher un caractĂšre qui peut ĂȘtre plus efficace, une recherche WikipĂ©dia, dans certains cas, sera la solution pour trouver rapidement le signe cherchĂ©.
Unicode acclamé, Unicode utilisé, utilisateurs et utilisatrices libérés ?
Ce nâest pas si simple ou Ă©vident. Unicode a rencontrĂ©, et rencontre encore, des critiques. Un article du numĂ©ro spĂ©cial de la revue Document numĂ©rique6 consacrĂ© Ă lâUnicode, Yannis Haralambous (lien en anglais), spĂ©cialiste des polices non latines qui a participĂ© au dĂ©veloppement dâune extension pour Tex (lien en anglais), reprochait Ă Unicode de maltraiter la typographie notamment en raison de descriptions des caractĂšres trĂšs amĂ©ricano-centrĂ©es (ce qui nâest pas faux). TrĂšs clairement, il a manquĂ© aux dĂ©buts de lâUnicode de diversitĂ© de populations, origines, cultures et langues. NĂ©anmoins, Unicode a rĂ©ussi Ă sâimplanter, mais pas partout.
Par exemple, en informatique, lâUnicode ne semble pas trop avoir la cote au niveau de POSIX ce qui pose de rĂ©els problĂšmes aux personnes qui nâont pas commencĂ© Ă apprendre Ă lire avec lâalphabet latin. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on a un peu lâimpression quâune certaine partie de la sphĂšre informatique rechigne Ă utiliser lâUnicode au motif que :
- ça les ennuie de faire avec autre chose que lâASCII,
- la plupart des gens sâen fichent, ce qui, Ă lâĂ©vidence, est parfaitement faux.
Une solution pourrait ĂȘtre dâaccepter lâUnicode dans les noms de fichiers notamment et dâutiliser des polices qui, par exemple pour le Mandarin, affichent le Hanzi et le pinyin par-dessus ou des outils qui « transcrivent » les pinyins Ă la volĂ©e pour les scripts, etc. Des solutions qui pourraient Ă©viter que chacun dĂ©veloppe son outil dans son coin, outil compatible avec rien, naturellement.
De son cĂŽtĂ©, pour Unicode, il reste encore du travail Ă faire Ă la fois dans le codage de caractĂšres et dans le dĂ©veloppement des claviers et des autres outils de saisie ainsi que des polices de caractĂšre, des donnĂ©es linguistiques comme les formats de date et des traductions de ces derniĂšres. « Cela doit ĂȘtre fait pour des centaines de langues et ce travail est loin dâĂȘtre achevĂ©. »
Alors ? Unicode acclamĂ©, peut-ĂȘtre pas, mais rĂ©clamĂ© sĂ»rement. Unicode utilisĂ©, oui mais pas encore partout et surtout pas forcĂ©ment bien partout (par exemple dans les liens WikipĂ©dia ou LinuxFr.org). Utilisateurs et utilisatrices libĂ©rĂ©s ? Sans aucun doute, cela Ă©vite tellement de problĂšmes.
Des enjeux de caractĂšres
SâintĂ©resser aux typographies câest aussi dĂ©couvrir des enjeux et des usages diffĂ©rents des caractĂšres. Cette petite liste nâest quâun exemple de ce qui peut exister. On verra que la crĂ©ation de fontes peut rĂ©pondre Ă des prĂ©occupations trĂšs diffĂ©rentes.
Polices pour les inscriptions monétaires
Le projet Police pour les Inscriptions Monétaires (PIM) a été lancé en 2013 par la BibliothÚque nationale de France (BnF) son objectif est de créer :
une police de caractÚres pour transcrire, publier et analyser de façon satisfaisante et uniformisée les inscriptions monétaires.
Un projet nĂ©cessitĂ© aussi par la numĂ©risation et la mise en ligne des collections de la Bnf. Sans fontes spĂ©cifiques, le texte des inscriptions des monnaies est transmis sous forme dâimage. En donner une transcription « version originale » en texte facilitera la recherche en sciences humaines. Le projet a dĂ©butĂ© par le dĂ©veloppement dâune police, Meroweg, pour la transcription des inscriptions mĂ©rovingiennes, projet confiĂ© Ă lââAtelier National de Recherche Typographique. Le projet a Ă©tĂ© ensuite Ă©tendu Ă partir de 2019 aux collections de monnaies anciennes Ă©crites en phĂ©nicien, chypriote, grec archaĂŻque, Ă©trusque, ombrien, osque, palĂ©ohispanique, lycien, palĂ©o-hĂ©breu, kharoshthi et nabatĂ©en.
Sur le choix de lâencodage, les inscriptions prĂ©sentant des variantes, les polices utilisent les fonctionnalitĂ©s cv01-cv99 qui permettent jusquâĂ 99 variantes par glyphe. Les polices seront offertes en tĂ©lĂ©chargement sous licence SIL OFL.
Lâarticle Polices pour les inscriptions monĂ©tairesâ: Transcription typographique des monnaies antiques de Morgane Pierson retrace lâhistoire et les dĂ©fis posĂ©s par la crĂ©ation de ce type de police avec, notamment, le choix des sources servant de rĂ©fĂ©rences au dessin des glyphes.
Polices médiévales
LâAtelier National de Recherche Typographique (ANRT) de Nancy a rĂ©alisĂ© des collections de polices inspirĂ©es de celles du XVe siĂšcle, entre 1452 et 1482. Donc des dĂ©buts de lâimprimerie et juste avant lâarrivĂ©e et lâessor des polices de type « romain » (appelĂ©es aussi Normal ou Regular).
Ces polices sont sous licence SIL OFL et tĂ©lĂ©chargeables sur le site de lâANRT. Il y en a plusieurs, dont « Soufflet vert » qui est celle du texte du rotulus et du volumen qui illustre la dĂ©pĂȘche Ysabeau, un chouette caractĂšre. Elles ne sont pas « complĂštes » en ce sens quâelles nâont pas tous les glyphes dont on pourrait avoir besoin pour du texte en français contemporain. Mais elles peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour du texte ornemental et, bien sĂ»r, pour des transcriptions de textes mĂ©diĂ©vaux.
Tolkien
Avec le projet de polices inspirĂ©es du monde de Tolkien, lâauteur de la mythique saga du Seigneur des anneaux et dâun monde oĂč lâĂ©criture tient une bonne place, on se retrouve face Ă une autre problĂ©matique et dâautres objectifs.
DerriĂšre lâĂ©criture, il y avait lâidĂ©e de rendre les langues du Seigneur des anneaux et pas uniquement une police avec laquelle on pourrait Ă©crire du texte dans notre langue Ă nous pour le rendre en quelque sorte « elfique ». Le projet GlÇœmscribe a donc abouti Ă la fois Ă des typographies et un transcripteur en ligne.
Bifur et la police Bifur de Cassandre
Juste pour lâanecdote, dans le livre Bilbo le Hobbit (1937) qui prĂ©cĂšde (et prĂ©pare) les trois volumes du Seigneur des anneaux, le hĂ©ros, Bilbo, est accompagnĂ© dâune compagnie de nains, dont le trio Bifur, Bofur et Bombur. En 1929, le graphiste et typographe Cassandre avait dessinĂ© un caractĂšre de titraille trĂšs Art Nouveau pour la fonderie Deberny Peignot, le Bifur qui nâa rien Ă voir avec une quelconque police tolkienienne.
On peut tĂ©lĂ©charger dâautres polices dâinspiration tolkieniennes sur le site Tolkiendil.
Tibet
La transcription des Ă©critures tibĂ©taines en caractĂšres dâimprimerie est une longue histoire qui a commencĂ© au XVIIIe siĂšcle. LâĂ©criture tibĂ©taine est un alphabet syllabique qui sâest normalisĂ© au VIIe siĂšcle. Il se lit de gauche Ă droite et les syllabes peuvent ĂȘtre composĂ©es de consonnes empilĂ©es. Les mots ont une, deux, voire, rarement, quatre syllabes sĂ©parĂ©es par le signe « tsheg », un genre de point.
Une premiĂšre version de caractĂšres dâimprimerie en tibĂ©tain a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 1738 par le graveur Antonio Fantautius. Ils ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour la premiĂšre fois dans lâAlphabetum Tibetanum (lien en anglais), un genre dâencyclopĂ©die en latin sur la culture, la religion et la langue tibĂ©taines. Les caractĂšres tibĂ©tains sont une interprĂ©tation « naĂŻve, simplifiĂ©e et peu respectueuse des proportions. Certains caractĂšres sont trĂšs grands et massifs. Dans un groupe de consonnes, le caractĂšre infĂ©rieur est beaucoup plus petit quâil ne devrait lâĂȘtre quand il est combinĂ© avec un signe voyelle, qui est lui-mĂȘme surdimensionnĂ©. »7. Ils devaient ĂȘtre utilisĂ©s durant les soixante-quinze annĂ©es suivantes. Dâautres fonderies rĂ©aliseront des polices dâĂ©criture tibĂ©taine par la suite : au XIXe siĂšcle en Italie, en Russie puis en France. Vers 1881, le fondeur allemand Ferdinand Theinhardt rĂ©alise une fonte de caractĂšres tibĂ©tains qui sera achetĂ©e par lâOxford University Press (OUP). Las, les caractĂšres ne sont pas compatibles avec les presses de lâOUP (pas assez longs), ils seront refondus pour pouvoir ĂȘtre utilisĂ©s.
Et aujourdâhui ? Dans LâĂ©volution des caractĂšres dâimprimerie du tibĂ©tain : anatomie et dĂ©veloppement historique des polices dâĂ©criture tibĂ©taines, le crĂ©ateur de caractĂšres Jo De Baerdemaeker se propose « dâĂ©tudier la fonctionnalitĂ© des polices de caractĂšres tibĂ©taines contemporaines et de proposer une mĂ©thodologie propre pour lâusage des caractĂ©ristiques des polices OpenType, afin de surmonter les dĂ©fis posĂ©s par la composition en tibĂ©tain ».
Fonte des glaces
Un quotidien finlandais qui utilise une police de caractĂšres qui suit le rĂ©chauffement climatique, ça nâexiste pas ! Ben si, le plus grand quotidien finlandais, Helsingin Sanomat (site en finnois) et lâagence TBWA\Helsinski ont commandĂ© aux crĂ©ateurs de caractĂšres, le Finlandais Einon Korkala et le Sud-Africain Daniel Coull, une fonte, Future (lien en anglais) qui montre visuellement lâimpact du rĂ©chauffement climatique, de 1979 Ă 2050.
La fonte (le nom est vraiment appropriĂ©) Future, utilise des fonctionnalitĂ©s Open Type pour montrer la disparition de la banquise arctique du fait du rĂ©chauffement climatique. Plus on va vers 2050, plus les caractĂšres fondent, et moins ils sont lisibles, forcĂ©ment. Elle est sous licence SIL OFL et tĂ©lĂ©chargeable, malheureusement sur le site de partage de fichiers de Google qui nĂ©cessite un compte. Mais on peut tout de mĂȘme voir le rendu, il faut faire dĂ©filer la page et on arrive sur un module de dĂ©monstration en ligne avec lequel on peut jouer.
DĂ©monstration de la fonte Future de 1979 Ă 2050, câest glaçant !
Jost* le futur de Futura ?
En 1927, Paul Renner lançait sa police Futura. Une élégante police bùton qui sera choisie par la Nasa pour la plaque laissée par les astronautes sur la Lune en 1969.
Quatre-vingt-dix ans aprĂšs, indestructibletype* lance Jost* inspirĂ©e de la Futura et nommĂ©e ainsi en mĂ©moire dâHeinrich Jost qui, selon son crĂ©ateur, Owen Earl, a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans la rĂ©alisation des idĂ©es de Paul Renner.
La police Jost* contient neuf fontes de graisses diffĂ©rentes et peut ĂȘtre utilisĂ©e avec cinquante langues diffĂ©rentes incluant le russe.
La chasse de Jost* est plus Ă©troite que celle de Futura, son « a » est trĂšs diffĂ©rent aussi par exemple. Elle rend formidablement bien sur Ă©cran, mĂȘme en petit. Je lâai adoptĂ© comme police pour Xfce.
Vous prendrez bien un petit tutoriel sur Inkscape ?
Puisquâil sâagit de jouer avec les caractĂšres. Jouons avec Inkscape. On commence donc par les transformer en chemin, Ă©tant donnĂ© que lâidĂ©e nâest pas vraiment de changer la taille ou de modifier les proportions.
Transformer des lettres
On sélectionne le texte et on va sur le menu Chemin
et donc logiquement sur Objet en chemin
. Ăa transforme tout le texte en autant dâobjets diffĂ©rents quâil y a de lettres.
Une fois ceci fait â , on peut supprimer des points, conseillĂ© quand il y en a beaucoup ⥠et les modifier âą jusquâĂ ce quâon soit content du travail ou quâon en ait assez, au choix.
On peut voir ci-dessus la V de la police 1470jenson que jâai beaucoup revu pour le lisser, et ensuite lâornementer pour faire la premiĂšre illustration de cette dĂ©pĂȘche.
Intégrer des lettres à un dessin
De la mĂȘme façon, on les transforme en chemin, si ce nâest dĂ©jĂ fait, si câest un logo, ça doit ĂȘtre le cas. Ici, pour ce fond dâĂ©cran en prĂ©vision de la future Mageia 9 qui va bientĂŽt sortir de son chaudron, lâidĂ©e a consistĂ© Ă donner un fond blanc au « m » et au « a » et, avec les courbes de BĂ©zier, Ă dessiner une petite forme bleu sur le bout du « a » qui dĂ©passe et une courbe spiromĂ©trique blanche (contour) sur la partie du « g » qui est sur le fond bleu.
Et voilĂ le travail.
Inspiration cubiste et bleus Mageia
Câest lâidĂ©e gĂ©nĂ©rale : en jouant avec les plans, premier, arriĂšre, intermĂ©diaire, et ajoutant au besoin des petites touches (formes, courbes) on peut ainsi intĂ©grer un texte Ă un dessin et, par exemple, faire de superbes logos pour lâapplication quâon dĂ©veloppe (ou nâimporte quoi dâautre en fait).
Dans la fabrique de la dĂ©pĂȘche
On se doute que, pour rĂ©diger cette dĂ©pĂȘche, je ne me suis pas contentĂ©e de fouiller le trĂ©fonds de ma mĂ©moire pour lâalimenter. Parmi mes lectures (bonus : si vous vous posiez la question de mes lectures estivales, vous avez la rĂ©ponse) :
- Design avec FontForge, que lâon peut lire en ligne ou rĂ©cupĂ©rer aux formats pdf, epub et mobi est, avec le Floss manuel fontes libres, un livre essentiel si on sâintĂ©resse Ă la question ; il est bien Ă©crit et ne se limite pas aux caractĂšres latins,
- Unicode, Ă©criture du monde ?, revue Document numĂ©rique 2002/3-4 (Vol. 6), Lavoisier, ce numĂ©ro est entiĂšrement consacrĂ© Ă lâarrivĂ©e de lâUnicode, il est extrĂȘmement intĂ©ressant et les articles, Ă©crits par des spĂ©cialistes, couvrent Ă peu prĂšs lâensemble des questions concernant la norme et pas si dĂ©passĂ©s,
- OpenType Cook Book (en anglais), est un site trĂšs accessible sur OpenType, il est prĂ©fĂ©rable dâavoir des connaissances de base en matiĂšres de typographie (construction dâune lettre, vocabulaire spĂ©cifique) pour en tirer un meilleur parti. Il me semble un complĂ©ment Ă Design avec Fontforge et au manuel Fontes libres,
- le wikibook Ă la dĂ©couverte de lâUnicode, il nâest pas vraiment fini et Ă quelques faiblesses quâune relecture pourrait corriger, mais câest une bonne source.
Outre ces références :
- en anglais An Introduction to OpenType Substitution Features,
- Les formats de polices typographiques pour le Web,
- La typographie,
- OpenType, Unicode et Internationalisation, de Thomas Linard,
- CaractĂšres suisses, sur la typographie suisse,
- De lâAleph Ă lâ@, un site consacrĂ© Ă lâhistoire de lâĂ©criture.
Je vous fais grĂące du reste cette fois-ci.
Et Ă©videmment, jâai rĂ©digĂ© aussi un tutoriel, surtout pour avoir les images en ligne, et hum, mettre en tĂ©lĂ©chargement mes fonds dâĂ©cran pour Mageia 9. Si câest plutĂŽt le dessin du gnome qui vous intĂ©resse, câest sur OpenClipart, mais vous pouvez aussi le tricoter, câest un modĂšle que jâai conçu en 2019.
Oh et merci Maclag pour le passage sur lâutilisation de lâUnicode dans les noms de fichiers en me permettant de lui voler lâidĂ©e et dâavoir eu la gentillesse dâamĂ©liorer ma rĂ©daction du paragraphe.
Postambule
Ce voyage dans le temps et dans lâespace a ouvert (et je le crains, va continuer Ă ouvrir) de multiples horizons. Si vous le voulez bien (si non, non, parce que ça prend du temps, beaucoup), le Chemin de fer Transimpressux organisera dâautres excursions qui porteront sur le code : lâĂ©criture comme code et la codification de lâĂ©criture, pas le code informatique per se, raison pour laquelle je ne suis pas rentrĂ©e trop dans les dĂ©tails concernant lâUnicode. Mais aussi, la conservation du texte oĂč il sera question aussi de formats (ouverts ou pas), et peut-ĂȘtre un volet sur ce quâest lâĂ©criture numĂ©rique en suivant grosso modo le schĂ©ma adoptĂ© pour ces deux dĂ©pĂȘches. Il faudrait aussi que je consacre des chapitres ou une dĂ©pĂȘche aux fonctionnalitĂ©s OpenType et Ă celles des polices graphite. Quâen pensez-vous ?
à bientÎt sur les lignes du Transimpressux ?
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page 78, La Venise de livres, 1469-1530, Catherine Kikuchi, Champvallon 2018, ISBN 979-10-267-0702-8. â©
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Lâalphabet glagolitique est le plus ancien alphabet slave connu. â©
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CaractĂšres, codage et normalization : de Chappe Ă Unicode, Jacques AndrĂ©, revue Document numĂ©rique, 2002/3 Vol. 6, pages 13 Ă 49, ISSN 1279-5127. Le texte en italique, relĂšve lâauteur est « citĂ© par A. Frey, Nouveau manuel complet de typographie, Manuels Roret, Paris 1857 ; Ă©dition fac-similĂ©, LĂ©once Laget, 1979 ». â©
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CaractĂšres, codage et normalization, page 13. â©
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Introduction Ă Unicode et Ă lâISO 10646, Patrick Andries, revue Document numĂ©rique, 2002/3 Vol. 6, pages 51 Ă 88. â©
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Unicode et typographie : un amour impossible, Yannis Haralambous, revue Document numĂ©rique, 2002/3 Vol. 6, pages 105 Ă 137. â©
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LâĂ©volution des caractĂšres dâimprimerie du tibĂ©tain : anatomie et dĂ©veloppement historique des polices dâĂ©criture tibĂ©taines. â©
Aller plus loin
- Design avec FontForge (57 clics)
- Unicode, écriture du monde ? (49 clics)
- Le site d'Unicode (43 clics)
- Unicode version 14.0.0 (43 clics)
- Table de caractĂšres Unicode (47 clics)
- Ysabeau un chouette caractĂšre (149 clics)
# CaractÚres tibétains en imprimerie avant les européens
PostĂ©Â par tao popus . ĂvaluĂ©Â Ă Â 9.
Je ne sais pas si on a des traces de caractÚres d'imprimerie tibétaines avant l'impression européenne, mais comme les premiÚres impressions connues viennent de Chine, qu'on les à retrouvé dans les grottes de Mogao, à Dunhuang avec le Sutra de Diamant, conservé à Londres, et que ces grottes possÚdent pas mal de documents en chinois, ouighour (écriture syriaque utilisé dans le khaganat ouïghour, puis, ouïghour ancien (dont des mots (pas caractÚres) mobiles du XIIe sont conservés à Pékin (musée de l'imprimerie) et Dunhuang (musée grottes de Mogao)) ou encore tibétain (pas vu de documents imprimés) ce fût le carrefour de ces civilisations pendant plusieurs siÚcles, les tibétains guerroyant contre les Hans et leurs alliés ouïghours au IXe siÚcle), il est probable qu'il y ai eu des caractÚres imprimés tibétains (pas forcément mobile) dÚs le XIIIe siÚcle. En tout cas Kubilai Khan, premier empereur mongol de la dynastie Yuan (sur toute la Chine, incluant notamment le Tibet), avait fait adapter des bases de l'écriture tibétaine à la langue mongole par le Tibétain Phagspa (les translittérations varient) sous une forme carrée qui pouvait coller avec les caractÚres chinois et qui s'appelle du nom de ce créateur, au XIIIe siÚcle. On a notamment au moins une matrice (dans le sens plaque d'impression) d'un billet imprimé en chinois + phagpsa du XIIIe siÚcle. Cette écriture a probablement été dérivée pour crée l'écriture phonétique hangeul/hangul du coréen, qui est imprimé en caractÚres mobiles en métal au moins dÚs le XVe siÚcle. Kubilai (qu'avait rencontré Marco Polo) suit sont grand pÚre Gengis Khan qui avait fait adapter le ouïghour ancien à la langue mongole, en faisant la premiÚre écriture mongole. Celle-ci est toujours utilisée pour le mongol, le mandchou et quelques autres langues en Chine. Le premier objet imprimé arrivé en France doit daté de 1289, conservé aux archives nationales, un document en écriture manuscrite en mongol par Arghoun, un khan mongol d'Iran, avec l'impression d'un cachet en chinois (en Europe les cachets étaient dans de la cire, pas à l'encre sur papier, comme en Chine depuis déjà plusieurs siÚcles). Il écrivait au roi de France, Philippe IV le Bel pour demander une alliance militaire contre les Mam(e)louks et les Kiptchaks. Il a également écrit au pape Nicolas IV au Vatican en 1290 et le document est toujours conservé à Rome.
[^] # Re: CaractÚres tibétains en imprimerie avant les européens
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 6. DerniĂšre modification le 26 aoĂ»t 2022 Ă 15:14.
J'ai abordĂ© ça dans la premiĂšre dĂ©pĂȘche sur les dĂ©buts de l'imprimerie.
Les quelques histoires de polices de caractÚres que j'ai exposées ont été choisies aussi parce qu'elles indiquaient une démarche tout à fait actuelle.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
# Merci !
PostĂ©Â par Serge Julien . ĂvaluĂ©Â Ă Â 9.
Tes dĂ©pĂȘches sont toujours super intĂ©ressantesâŻ! J'ai de la lecture pour ma journĂ©e, merciâŻ!
La typographie est un monde fascinant, un art qui rĂ©ussit Ă donner l'impression de simplicitĂ© mais qui pour cela est d'une si grande complexitĂ©âŻ: un spĂ©cialiste français de la typographie, Maximilien Vox (par ailleurs frĂšre de ThĂ©odore Monod), disaitâŻ: «âŻLa typographie est simple, aussi simple que de jouer du violonâŻ!âŻÂ».
[^] # Re: Merci !
PostĂ©Â par Pierre Jarillon (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 7.
Le grand art est de laisser croire que c'est simple. Si aprÚs avoir entendu une superbe interprétation des airs Bohémiens de Pablo de Sarasate par Itzhak Perlman ou Teo Gertler, on prend un violon pour essayer de jouer un truc tout simple, on s'aperçoit vite à quel point on est trÚs loin de ces interprÚtes exceptionnels.
Merci Ysabeau de nous rendre passionnant un sujet qui pouvait nous paraitre simple au premier abord. Arriver à faire cela, c'est aussi du grand art !
[^] # Re: Merci !
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 9.
Merci. Du coup je vais continuer sur la suite :-)
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
# Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par ÇpÉŚÆuâ nÇıɄÊÊÉW-ÇÉčÉčÇÄ±Ô (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Les attaques liĂ©s Ă Unicode, notamment basĂ©es sur l'existence de glyphes similaires, la possibilitĂ© de changer l'orientation, etc, ne devraient-elles pas ĂȘtre mentionnĂ©es dans cette liste ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » â Odes â Horace
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 8.
J'y ai pensĂ© maisâŠ
Selon les typographies le o majuscule (voire le o minuscule) et le zĂ©ro peuvent ĂȘtre visuellement difficilement discernables, de mĂȘme que le l minuscule, le i majuscule ou le un. Tous caractĂšres existant dans l'ASCII de base. Donc l'argument n'est pas valable. Ce n'est pas l'Unicode qui est en cause, mais le dessin des caractĂšres.
Le o minuscule d'Ysabeau par exemple est indiscernable du zéro.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par ÇpÉŚÆuâ nÇıɄÊÊÉW-ÇÉčÉčÇÄ±Ô (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 1.
Quand j'Ă©tais en primaire nous disposions occasionnellement d'un ordinateur primitif en fond de classe. La maĂźtresse nous avait enseignĂ© â et nous avions pu vĂ©rifier aisĂ©ment â qu'il affichait les 0 avec un caractĂšre bien diffĂ©rent des O ou des o. La questions ne se posait pas pour les 1, les i et les l. C'est d'ailleurs toujours le cas avec bien des polices de caractĂšres ; dont celles Ă chasse fixe avec lesquelles affichent mon navigateur, terminaux, et autres Ă©diteurs. Pour les informations textuelles dont lâethos est informatique l'emploi de polices adaptĂ©es, spĂ©cialement conçues pour Ă©viter les confusions entre caractĂšres, paraĂźt parfois assez utile. NaguĂšre je recommandais encore Ă mes Ă©tudiants de n'Ă©crire leur code, commentaires et messages inclues, qu'en anglais afin d'utiliser l'encodage ascii. Ce n'Ă©tait pas par mĂ©pris pour les autres encodages⊠plutĂŽt par souci d'efficacitĂ©.
Votre excellente dĂ©pĂȘche souligne en quelque sorte l'origine du problĂšme. De mĂȘme que des typographes peuvent « reproch[er] Ă Unicode de maltraiter la typographie » parce qu'il « a manquĂ© aux dĂ©buts de lâUnicode de diversité », observant qu'Unicode bafoue tout aussi ingĂ©nument des bonnes pratiques Ă©lĂ©mentaires misent en place dĂšs les dĂ©buts de l'Ăšre informatique, serait-il illĂ©gitime que son adoption rencontre quelques atermoiements dans ce domaine Ă©galement ? Peut-ĂȘtre cela aboutira-t-il a quelque Ă©volution futur d'UTF ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » â Odes â Horace
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 6.
Quelles bonnes pratiques ? Quand on ne devait Ă©crire qu'en caractĂšres latins et non accentuĂ©s ? Quand Apple interprĂ©tait la norme ISO comme il voulait ? Quand la norme ISO-Latin-1 ne comportait ni le Ć ni le Ć ?
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par Pierre Jarillon (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 7.
C'était de la faute à des branleurs que BULL avait envoyés pour définir le jeu de caractÚres lors du comité ISO/CEI 8859-1. Comme leurs imprimantes pouvaient revenir en arriÚre d'un quart de caractÚre, il était possible de frapper un E sur un O (crénelage), ils s'en fichaient et croyaient que c'était la résolution de toutes les ligatures. Ces ignorants provoquÚrent l'ire de nos cousins québécois.
J'ai difficilement pu retrouver le texte pdf "ISO-Latin-1, norme de codage des caractÚres européens ? trois caractÚres français en sont absents !", écrit par Jacques André pour l'Association GUTenberg :
« Voilà ⊠La faute ultime est due Ă la mesquinerie dâune Ă©quipe particuliĂšre chez Bull (un membre de lâĂ©quipe mâa lui-mĂȘme confirmĂ© lâhistoire qui sâĂ©tait passĂ©e en coulisses, je lui avais dit que je savais que D. Ă©tait le responsableâŻ; il mâa alors dit que sa petite Ă©quipe chez Bull Ă©tait bien au courant et avait pris cette position sciemment, Ă lâinsu du reste de la France et mĂȘme de B. Marti)⊠si la France avait protestĂ© en comitĂ© (et si, moi, le QuĂ©bĂ©cois bigot avait Ă©tĂ© lĂ , je suis bien connu pour mon entĂȘtement en cette matiĂšre), jamais cela ne se serait fait. »
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 5.
Je viens de le lire ! D'oĂč ma remarque :-)
On peut le télécharger :
http://www.numdam.org/item/CG_1996___25_65_0/
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 5.
"Visuellement discernables", oui si on a une vue de guetteur sioux et le nez collĂ© Ă un Ă©cran gĂ©antâŠ
Il y a aussi d'autres attaques unicode comme le watermark Ă base de caractĂšres non visibles.
SĂ©curiser un code qui gĂšre de l'unicode est tout sauf trivial.
De plus mĂȘme quand ça marche, l'unicode amĂšne une grande complexitĂ© que l'utilisateur ne veut pas toujours subir (consommation mĂ©moire, espace disque, saisies difficilesâŠ).
Les critiques de la "sphĂšre informatique" ne sont pas une simple question de poil dans la main et de vieilles habitudes.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par Jehan (site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 6.
Tout ce que tu dis est vrai, sauf que comme on n'est pas seul au monde, on n'a juste pas le choix. Ces choix ne sont pas fait en fonction de la trivialité mais bien de ne pas laisser les autres sur le bord de la route pendant qu'on reste tranquille entre occidentaux.
Encore heureux que les ĂȘtre humains ne se sont pas arrĂȘtĂ©s Ă amĂ©liorer les choses dĂšs qu'on s'est dit "c'est pas trivial", sinon on en serait encore dans les caves Ă faire ouga-ouga.
Bon pour les autres espĂšces et avoir un air respirable, ça aurait Ă©tĂ© bien mieux, ceci dit! đ
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4. DerniĂšre modification le 02 septembre 2022 Ă 16:49.
C'est dommage :
Pour communiquer, lâunification et la normalisation sont de bonnes choses, surtout pour les Ă©changes techniques (noms de fichiers, adresses mailsâŠ).
Bizarrement personne ne tient ces raisonnements pour les numéros de téléphone ou les codes postaux.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par ÇpÉŚÆuâ nÇıɄÊÊÉW-ÇÉčÉčÇÄ±Ô (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
AprĂšs, est-il vraiment question de rĂ©gresser Ă l'antique et de limiter l'informatique Ă l'alphabet Latin ou Ă l'Ascii ? Que nenni. En ce qui me concerne j'imaginerais bien plutĂŽt qu'Ă un moment les comitĂ©s de dĂ©veloppement de l'Unicode rĂ©flĂ©chissent Ă des spĂ©cifications Unicode adaptĂ©es aux nĂ©cessitĂ©s des programmes. Par exemple (pseudo solution simpliste d'un ignorant) quelque chose comme, par familles de graphĂšmes, des dĂ©finitions de sous-ensembles permettant de limiter grandement les possibilitĂ©s d'attaques Ă l'aide d'homoglyphes ou de caractĂšres invisibles. Ăa ne rĂ©daisout (fautes volontaires) pas tout, mais probablement que ça encouragerait grandement le passage Ă ces sous-ensembles d'Unicode dans le contexte informatique. Non ?
Ils ont bien rĂ©ussi Ă changer leur fusil d'Ă©paule pour passer d'UCS Ă UTF. Qu'est ce qui empĂȘcherait de continuer Ă progresser pour pallier d'autres dĂ©fauts reconnus ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » â Odes â Horace
[^] # Re: Pourquoi ne pas utiliser Unicode ?
PostĂ©Â par Krunch (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
https://linuxfr.org/suivi/falsification-d-identite-par-unicode
pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.
# Merci beaucoup
PostĂ©Â par Christophe B. (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 6.
Merci beaucoup pour ce journal sur la typographie
Jamais je n'aurais pensé qu"il soit si difficile de faire une fonte.
On imagine la somme de travail que reprĂ©sente Dafonts et autres sources âŠ
Encore merci
[^] # Re: Merci beaucoup
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 7.
Pour les sites pas grand chose comme travail :-) Mais derriĂšre, en effet, pour le dessin et la crĂ©ation des typographies, il y en a, en effet beaucoup (pour cette dĂ©pĂȘche aussi d'ailleurs).
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Merci beaucoup
PostĂ©Â par Christophe B. (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Je m'en doutais et c'est pour cela que je te remerciais pour cette dĂ©pĂȘche.
MĂȘme si la partie tibĂ©taine a faillit me faire dĂ©crocher âŠ
Mais d'un autre coté, cela fait réfléchir : si une écriture particuliÚre ne peut pas se transformer en fontes utilisables informatiquement ⊠elle va disparaßtre et dans quelques années sera stockée dans un musée dans le meilleur des cas.
[^] # Re: Merci beaucoup
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3. DerniĂšre modification le 27 aoĂ»t 2022 Ă 17:52.
Oui les enjeux sont importants et les problĂšmes d'absence de typographie correcte pour les langues pĂ©nalisent les locuteurs et les Ă©loigne de l'informatique et de la communication via les rĂ©seaux internet etc. On a du mal Ă s'en rendre compte. Et c'est valable aussi pour des tas de langues qui utilisent les caractĂšres latins quand il en manque pour leur langue, le Niger est un bon exemple (mais je n'ai pas trouvĂ© de source rĂ©cente sur le sujet). Il en est question dans le Floss Manuel Fontes Libres et dans le numĂ©ro spĂ©cial de Document numĂ©rique que j'ai citĂ© dans la dĂ©pĂȘche.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
# Merci de Tolkiendil
PostĂ©Â par Elephant (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
Salut,
Lâasso Tolkiendil, dont je fais parti, tiens Ă te remercier pour le petit lien sympa đ
On a deux petites corrections Ă remonter, parce quâon est du genre tatillons :)
Bompur sâappelle en rĂ©alitĂ© Bombur. Et pour vraiment tatillon le seigneur des anneaux nâest pas vraiment une trilogie, câest une sĂ©rie de six « livres » qui ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©s en trois volumes, deux Ă deux.
[^] # Re: Merci de Tolkiendil
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 5. DerniĂšre modification le 27 aoĂ»t 2022 Ă 17:55.
CorrigĂ© merci, dommage pour trilogie câest plus chic comme nom :-).
Pour Bombur, je ne sais pas pourquoi je veux quâil y ait un p Ă la place du b (influence dâune lointaine parentĂ© alsacienne ?). Et comme ça fait longtemps que jâai lu Bilbon le hobbit (oui la version assez Ă©pouvantable de Ledoux)⊠et que je nâai pas pris la peine de lire attentivement la notice de WikipĂ©dia (le correcteur qui a pinaillĂ© sur le nom de Bilbo-Bilbon non plus dâailleurs).
PS : il faudrait indiquer sur le site comment installer les polices sur Linux.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Merci de Tolkiendil
PostĂ©Â par BenoĂźt Sibaud (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
Corrigé, merci (et merci à la personne qui a corrigé d'ailleurs, car j'ai été pris de vitesse :).
Je donne des sources Ă tout hasard :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Thorin_et_Cie
« Ils se nomment Thorin, Balin, Dwalin, FĂli, KĂli, Dori, Nori, Ori, Ăin, GlĂłin, Bifur, Bofur et Bombur. »
« Son nom apparaßt sous la forme Bomburr dans la Völuspå. De maniÚre appropriée, il signifie "grassouillet, ballonné" ».
(et pareil en anglais https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_The_Hobbit_characters#Thorin's_Company )
# "Fontes et codages", Yannis Haralambous, O'Reilly, 2004
PostĂ©Â par Thierry Pasquier (site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Merci Ysabeau pour ces deux dĂ©pĂȘches
Ă noter le monumental ouvrage de Yannis Haralambous, Fontes et codages paru chez O'Reilly en 2004,prĂšs de 1000 pages
https://www.eyrolles.com/Informatique/Livre/fontes-et-codages-9782841772735/
[^] # Re: "Fontes et codages", Yannis Haralambous, O'Reilly, 2004
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
J'ai hésité à faire un lien vers ce livre car il est épuisé et que j'ai en plus trouvé un lien plus explicite, donc plus utile de mon point de vue, sur Yannis Harambulous.
Ce bouquin est accessible en tĂ©lĂ©chargement au format pdf sur le site HAL.archives ouvertes. Un passage par Calibre et je vais l'ajouter Ă ma liseuse sur la pile sans cesse grandissante de textes pour cette sĂ©rie de dĂ©pĂȘches.
Merci d'avoir rappelé cette référence.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: "Fontes et codages", Yannis Haralambous, O'Reilly, 2004
PostĂ©Â par BAud (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
de ce que j'en vois, il n'y a que l'introduction (jusque page 26) et les annexes bibliographiques, et c'est déjà intéressant :-)
[^] # Re: "Fontes et codages", Yannis Haralambous, O'Reilly, 2004
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Ah oui, zut. C'est ennuyeux.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: "Fontes et codages", Yannis Haralambous, O'Reilly, 2004
PostĂ©Â par FrĂ©dĂ©ric Blanc . ĂvaluĂ©Â Ă Â 2.
Son Ă©dition en anglais (âFonts & Encodingsâ) est encore trouvable.
Sa version pdf (sans DRM), isbn:9780596518349, est disponible sur ebooks.com pour 45,37âŹ, un peu moins cher sur buecher.de (42,95âŹ) si l'on n'a pas peur de l'allemand (site web uniquement dans cette langue). Il est aussi possible de trouver sur divers sites sa version papier d'occasion, isbn:9780596102425, pour une 30aine d'Euros frais de port compris, et plus du double en neuf.
# Metafont
PostĂ©Â par Sytoka Modon (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 6.
Ou en est le projet Metafont associé à TeX ? Il a permis avant UNICODE d'écrire de magnifique document avec de mémoire une maniÚre relativement simple de construire les polices.
[^] # Re: Metafont
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3. DerniĂšre modification le 30 aoĂ»t 2022 Ă 14:10.
Si j'en crois Wikipédia, la derniÚre version porte le numéro 2.71828182 et date de janvier 2021.
Si j'en crois la faq de gutenberg, ce n'est plus trÚs utilisé.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Metafont
PostĂ©Â par Gil Cot â (site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 2. DerniĂšre modification le 31 aoĂ»t 2022 Ă 09:12.
C'est pourtant bien utilisĂ© dans les moteurs TeX encore en vogueâŠ
âIt is seldom that liberty of any kind is lost all at once.â â David Hume
# Emoji
PostĂ©Â par bayo . ĂvaluĂ©Â Ă Â 1.
Dans l'histoire de l'Ă©criture et de l'Unicode, on trouve aussi les Emoji avec la fameuse histoire du caca , les modificateurs de genre et de couleur, et plus rĂ©cemment les combinaisons de caractĂšres. Je trouve ça assez fascinant. Peut ĂȘtre des idĂ©es pour d'autres articles
^_^
.[^] # Re: Emoji
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3. DerniĂšre modification le 30 aoĂ»t 2022 Ă 14:10.
Houla, pour les idées d'articles sur le sujet et les sujets connexes j'en suis à 5 ou 6. Il y aurait presque un livre à écrire sur l'histoire de l'Unicode.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
# Noms de fichiers
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 6. DerniĂšre modification le 30 aoĂ»t 2022 Ă 08:21.
Bonne nouvelle: le systĂšme de fichiers le plus utilisĂ© sous Linux (ext4) permets d'utiliser Ă peut prĂȘt n'importe quel caractĂšre. Les utilisateurs exigeants sont contents.
Mauvaise nouvelle: le systĂšme de fichiers le plus utilisĂ© sous Linux (ext4) permets d'utiliser Ă peut prĂȘt n'importe quel caractĂšre. Les mĂȘmes utilisateurs exigeants vont se plaindre que ça donne bien des soucis au quotidien.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
# Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Dans quel pays aujourd'hui les gens n'apprennent pas l'alphabet latin et les chiffres arabes ?
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
Dans les pays oĂč l'apprentissage de l'Ă©crit ne se fait pas en caractĂšres latins !
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3. DerniĂšre modification le 30 aoĂ»t 2022 Ă 14:41.
Mais dans quels pays ils ne l'apprennent jamais ?
Dans quel pays en 2022, un ordinateur est utilisable sans connaßtre l'alphabet latin ?
MĂȘme pour une console de jeu, il faut au moins reconnaĂźtre quelques lettres comme ABXYLRâŠ
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Thomas Douillard . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
Je doute que les Chinois sur un ordiphone ont rĂ©ellement besoin de lâalphabet latin par exemple âŠ
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 5.
Idem pour les Arabophones.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Vous avez des exemples concrets de pays oĂč l'alphabet latin n'est pas enseignĂ©Â ? Pas juste une supposition je pense qu'ils n'en ont pas besoin / qu'ils sont trop cons.
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
Pas une supposition, mais on te parle de pays oĂč l'Ă©criture d'apprentissage ne se fait pas en caractĂšres latins, tiens l'AlgĂ©rie par exemple. L'arabisation (Ă marches forcĂ©es) a mĂȘme Ă©tĂ© problĂ©matique. Ăa doit ĂȘtre pareil en Chine, au Japon, en CorĂ©e, en Russie, en GrĂšce et j'en passe. La premiĂšre Ă©criture que les enfants apprennent Ă lire et Ă Ă©crire n'est pas en caractĂšres latins.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Thomas Douillard . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Pour le Japon et le Chinois ça a pas lâair vrai :
Les japonais lâapprennent Ă lâĂ©cole primaire pour apprendre lâanglais : https://qr.ae/pvgnwh mais ils aiment globalement pas ça.
Les chinois ont lâair de lâapprendre assez tĂŽt Ă©galement vu quâils utilisent le pinyin pour lâapprentissage de la langue : https://www.quora.com/How-difficult-is-it-for-a-Chinese-person-to-learn-and-read-Latin-Alphabets
Il y a eu tentative dâimposer un systĂšme basĂ© sur lâalphabet latin phonĂ©tique dans les annĂ©es 50 mais ça a capotĂ© (rĂ©sistance culturelle Ă©videmment, mais aussi des problĂšmes pratiques comme le nombre Ă©levĂ© dâhomophone en Chinois). Mais pour les jeunes ça a lâair plus simple de commencer en phonĂ©tique, mĂȘme si le systĂšme traditionnel a ses avantages qui font quâil nâest jamais tombĂ© en dĂ©suĂ©tude. Câest pas spĂ©cialement un dĂ©savantage pour les taper Ă©lectroniquement avec les systĂšmes modernes, apparemment.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Gil Cot â (site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
C'est assez récent en fait. Jusqu'au début du siÚcle, on apprenait les caractÚres traditionnels d'abord. Je suppose que le revirement est lié à l'informatisation croissante et le fait que de plus en plus de gens aient accÚs à certains dispositifs dont les smartphones. Sur ce point, attention que le clavier qwerty n'est pas utilisé pour vraiment saisir du texte latin mais comme des symboles simplifiés/alternatifs de l'input method
Outre les homophones (qui font qu'on a l'orthographe qu'on a en français par exemple), Ă©crire phonĂ©tiquement n'est vraiment pas pratique pour l'empire chinois et ses nombreuses langues. Les sinophones ont le mĂ©rite d'ĂȘtre indĂ©pendant de la langue (comme les chiffres arabes et symboles mathĂ©matiques, comme les symboles de signalisation routiĂšre/maritime/aĂ©rienne/etc.)
âIt is seldom that liberty of any kind is lost all at once.â â David Hume
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Jehan (site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
Essayez de demander à une centaine de japonais ou coréens (pour les Chinois, je suis à peu prÚs sûr que ce sera pareil mais je le sais moins de premiÚre main) pris au hasard dans la rue (de leurs pays respectifs, pas pris dans nos pays!) de vous lire un texte dans une langue quelconque en caractÚre latin pour voir.
Certes, ils auront eu des cours Ă l'Ă©cole, tout comme nous on a des cours d'anglais, espagnol ou allemand (de nos jours, j'utilise l'anglais au quotidien, par contre mon apprentissage sur des annĂ©es d'autres langues Ă l'Ă©poque est maintenant assez anecdotique et je me prĂ©tendrais pas pouvoir parler allemand ou latin de nos jours). Mais ça ne signifie absolument pas qu'ils savent vraiment lire, parler, comprendre et mĂȘme dĂ©chiffrer le langage et ses lettres Ă une vitesse raisonnable.
Pour info, je lis aussi le japonais (enfin le kanji de moins en moins maintenant, mais disons qu'on se limiterait aux syllabaires) et le corĂ©en. Sauf que si mes programmes Ă©taient dans ces langues lĂ (mĂȘme en se limitant aux sous-ensemble les plus simples), je lirais Ă la vitesse de l'escargot. Et pourtant le corĂ©en par exemple est bien plus simple Ă lire que le français! Mais je lis le français 100 fois plus vite. Et je parle mĂȘme pas de comprendre! Je passerais ma vie dans le dictionnaire. Alors pour apprendre une langue Ă©trangĂšre, ce serait gĂ©nial (je devrais peut-ĂȘtre faire ça tiens!), mais pour ĂȘtre efficace dans mon usage de l'informatique, c'est une autre questionâŠ
D'ailleurs on remarquera que je ne parle pas de lire l'alphabet latin â comme dans le fil de discussion â, mais bien de lire des langues. Car c'est de cela qu'il s'agit en vrai. Parler de dĂ©chiffrer un alphabet est une vision totalement absurde de l'usage des langues. Je lis l'alphabet latin, mais si je lis un texte dans toute langue europĂ©enne que je connais pas, je suis bien embĂȘtĂ©, et ma vitesse de lecture est alors lente et fastidieuse. Peut-ĂȘtre que je peux piger plus ou moins un texte dans certaines langues latines, espagnol ou italien par exemple, mĂȘme sans l'avoir appris, par proximitĂ© du vocabulaire (mais sans aucun doute en tombant dans tous les piĂšges de faux amis), mais ça restera lent (et plein d'erreurs donc). Puis genre va lire un texte d'un des pays nordiques qui pourtant utilisent aussi les caractĂšres latins (juste avec des accents diffĂ©rents: des ronds, des barrĂ©sâŠ) et va affirmer que tu comprends! Et pourtant j'ai aussi vĂ©cu et appris le danois pendant un an (d'ailleurs je te parle mĂȘme pas de prononcer ce que tu lis, ça serait marrant; le danois notamment ne se prononce absolument pas tel qu'on le croirait en lisant les textes en tant que français; mais vraiment absolument pas!).
Donc non, il ne suffit pas de connaĂźtre des caractĂšres. En fait je comprends pas vraiment lĂ oĂč tu essaies d'en venir, devnewton, avec ta remarque:
Et sincĂšrement, faut un peu sortir de chez soi, et voir qu'on n'est pas le centre du monde.
Il y a aussi d'Ă©normes biais qui est que lorsque des gens vont en touristes dans ces pays, ils voient quelques textes en anglais, voire mĂȘme des devantures en anglais ou français! Ils se disent "la preuve, tout le monde lit". Sauf que ces trucs sont juste lĂ soit pour les touristes (genre les noms de stations de mĂ©tro), soit pour la cool-attitude (les noms en français, typiquement pour des boutiques de mode, ou les boulangeries, etc.).
Les locaux ne remarquent souvent mĂȘme pas ces textes, tout comme y a aussi pas mal de textes dans des langues Ă©trangĂšres en France, et on ne les remarque jamais, Ă moins de connaĂźtre la langue et soudain on y fait attention.
Et ça n'a rien Ă voir avec ĂȘtre con. Tu lis le Japonais, le CorĂ©en, le Chinois, l'Arabe?⊠En fait est-ce que tu lis toutes les langues du monde?
Non? Alors est-ce que t'es trop con?
Bah non. Cette question est donc juste ridicule. C'est une sorte de renversement de situation (essayer de faire croire que l'autre est insultant dans son raisonnement).
Tu lis une langue parce que tu lis la langue d'oĂč tu vis, possiblement aussi une langue maternelle/paternelle (quand ça s'applique). Quand on en a besoin, on se met aussi Ă lire d'autres langues, mais c'est du cas par cas.
Quant Ă ce qu'on apprend Ă l'Ă©cole, je crois que tout le monde est d'accord pour dire que c'est uniquement une marche sur un escalier de 100 marches. Cette premiĂšre marche peut aider beaucoup, mais seulement si on dĂ©cide de nous mĂȘme de gravir les 99 marches rĂ©centes, ce que l'Ă©cole ne peut pas aider Ă faire.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Thomas Douillard . ĂvaluĂ©Â Ă Â 5.
Jâimagine que la question portait juste sur lâalphabet pour la facilitĂ© Ă taper. Lire câest encore autre chose mais si on prend lâexemple des fichiers unix par exemple des chemin comme "/usr/bin/ls" quâon peut utiliser dans des contextes techniques ont peu de sens en eux mĂȘme y compris en anglais. Dans les langages de programmation câest un peu pareil on peut voir les mot clĂ©s qui sont en nombre relativement restreint un peu comme des symboles quâon lirait en math, trĂšs codifiĂ©, en relativement petit nombre et Ă la sĂ©matique bien dĂ©finie, Ă lâinverse des langues naturelles.
Mais câest vrai que la lecture câest important. MĂȘme en lisant trĂšs souvent de lâanglais, dans le mĂȘme alphabet que le français, perso je lis dĂ©jĂ moins vite. On peut dire que dans un contexte technique/informatique de causer avec un ordinateur Ă relativement bas niveau il est pas question de ça par contre. A condition bien entendu quâon ne parle pas des interfaces utilisateurs, ce qui impose de renoncer au systĂšme de fichier comme Ă©tant utilisĂ© directement par lâutilisateur (câest de plus en plus le cas en pratique).
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Jehan (site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Alors si on se limite uniquement aux aspects les plus techniques, c'est vrai que ça rajoute encore un niveau de complexitĂ© et je ne pense pas que les choses Ă©volueront beaucoup de ce cĂŽtĂ© lĂ (va rĂ©implĂ©menter tous les langages de programmation avec des mots clĂ©s pour chaque langue, rĂ©-Ă©crire toutes les lignes de commandes avec un exĂ©cutable dans chaque langue, etc. Y en a qui ont essayĂ© dĂ©jĂ dans leurs langues Ă eux et on sait pas ce qu'ils sont devenus! đ€Ș Et le tout en essayant de rester compatible inter-langues, ce qui rajoute encore un troisiĂšme niveau de complexitĂ©). Attention, je ne dis pas que ce ne serait pas souhaitable d'ailleurs (Ă discuter, sauf que ça resterait purement thĂ©orique de toutes façons, donc non en faitâŠ), mais on n'est dĂ©jĂ pas assez de dĂ©veloppeurs dans le monde pour faire ce qu'on fait en se limitant soi-mĂȘme dans l'anglais, qui n'est pas notre langue natale Ă beaucoup.
Donc OK, si on parle uniquement de l'aspect le plus purement technique, je veux bien. On se fait violence entre nous, développeurs, administrateurs et autres métiers de l'informatique et on a suivi les études qui vont avec.
Mais on n'est pas les seuls au monde. Et quand mon fermier local en Corée veut aller payer ses impÎts et qu'on lui dit que dorénavant, tout se fait sur internet obligatoirement (note: je sais pas si c'est le cas, je transpose notre cas français), lui a jamais demandé à se faire violence avec l'anglais. Il veut faire pousser des légumes, il travaille déjà dur et bien pour cela et mérite son salaire, il est sans le moindre doute utile à la société et il sait lire et écrire le coréen, il en a rien à fiche de nos langues.
En général, quand on parle d'Unicode, c'est pour les usages d'affichage à l'utilisateur. D'ailleurs on développe rarement en Unicode (je parle de fichiers sources). Mais on affiche bien en Unicode.
Pareil, les outils shell (
ls
âŠ) seront en ASCII pour les raisons Ă©voquĂ©s, mais d'autres parlaient du systĂšme de fichier et de comment les fichiers utilisateurs Ă©taient nommĂ©s. Ăa c'est affichĂ© Ă la vue de tous et encore heureux que de nos jours, on peut utiliser Unicode pour nommer les fichiers comme on veut. Faut arrĂȘter de croire que l'ASCII a un sens pour tous. C'est trop facile pour nous, on se dit "non mais les accents, on peut bien s'en passer, on comprend!" Sauf qu'une moitiĂ© du monde, c'est pas leur accent qu'ils perdraient, c'est leur systĂšme d'Ă©criture entier!Exactement. Une langue, c'est pris globalement. Parler de caractĂšres latins seulement est dĂ©jĂ une grosse erreur et c'est ne pas comprendre l'usage et l'apprentissage des langues.
En plus je mentionnais la sonoritĂ© dans mon commentaire, juste en passant. Mais c'est en fait extrĂȘmement important. Pour beaucoup de gens, quand on lit, les mots sonnent dans notre tĂȘte. On a besoin de connaĂźtre les sons pour apprendre une langue, et mĂȘme sans comprendre le sens, si besoin, simplement lire et retenir (les sons aident Ă la mĂ©moire aussi). Et sans ça, tout devient extrĂȘmement compliquĂ©. Or mĂȘme toutes les langues utilisant une variante de l'alphabet latin en prononce les caractĂšres diffĂ©remment. Se limiter Ă une notion d'apprentissage d'un alphabet ou de caractĂšres, c'est ne pas rĂ©ellement avoir de notion de la problĂ©matique de base.
Donc oui, si on parlait uniquement du contexte technique, je veux bien qu'on se limite Ă l'anglais. Et encore, je trouve ça loin d'ĂȘtre idĂ©al. Dans quel autre mĂ©tier, la langue de travail doit ĂȘtre une langue Ă©trangĂšre? Mais c'est acceptable pour des raisons purement pratiques (ce qui va Ă l'encontre de ce que je disais dans un autre commentaire, mais j'assume l'incohĂ©rence apparente, qui en fait n'en est pas vraiment une quand on y regarde de prĂšs).
Dans ce cas précis, disons que c'est notre métier et qu'on a choisi ces conditions particuliÚres.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Thomas Douillard . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3. DerniĂšre modification le 02 septembre 2022 Ă 13:00.
On est plus ou moins dâaccord je pense.
Pour les langages de programmation par contre on peut penser Ă la relecture du code et lâimportance des noms de variables dans sa comprĂ©hension. Câest un peu un problĂšme insoluble mais comprendre du code avec des variables en idĂ©ogrammes pour un anglais ça doit ĂȘtre impossible.
Vu que le code est quand mĂȘme un truc quâon peut vouloir partager internationalement câest quand mĂȘme important dâavoir un langage vĂ©hiculaire pour ça ⊠pour lâinstant câest plutĂŽt lâanglais. On peut penser au noyau Linux par exemple, pas nĂ©cessairement la peine de le rĂ©Ă©crire en Japonais.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 1.
C'est le genre de discours qu'a du tenir Yeonsangun pour interdire l'alphabet coréen :
Quand mes sujets veulent payer leurs taxes, je ne vais pas les hangeuler !
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 2.
Mais est-ce un problĂšme?
En France, on apprends les chiffres arabes avant les chiffres romains pourtant tout le monde sait lire Louis Croix Vé Baton !
On parlait de nommage de fichiers, une notion pas tout à fait destinés aux maternelles.
Et quand bien mĂȘme, l'unicode dans les noms de fichiers a tellement de dĂ©faut que ça vaut le coup de l'interdire (je serais d'ailleurs surpris que les photos sur un tĂ©lĂ©phone chinois ou arabe soit nommĂ©es autrement que quelquechose comme DCIM/Camera/IMG_****.JPG)
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Thomas Douillard . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
Tu interdis toute vellĂ©itĂ© dâutiliser le systĂšme de fichier comme logiciel de gestion de collection musicale en version minimaliste, avec les noms de fichiers alignĂ©s sur les titres des chansons par exemple. Pas trĂšs KISS pour le coup, tâes quasi obligĂ© dâavoir un indexeur de metadonnĂ©es ou un logiciel dĂ©diĂ©.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 5.
Je préfÚre moins de fonctionnalités et moins de bugs.
Que celui qui n'a jamais eu de problÚme de transferts de fichiers avec des noms pourris jette la premiÚre biÚre !
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Ysabeau 𧶠(site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 2.
Tu sais quoi ? Tu apprends le chinois et, pour changer, on va accepter le hanzi à la place.
«âŻTak ne veut pas quÊŒon pense Ă lui, il veut quÊŒon penseâŻÂ», Terry Pratchett, DĂ©raillĂ©.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Ce n'est pas le choix le plus pragmatique. Les alphabets grec, coréen ou klingon me semblent de meilleurs candidats !
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Gil Cot â (site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 2.
Ce genre de problÚme était surtout avec DOS⊠Maintenant que les gens stockent dans les nuages, y en a de moins en moins qui ont les soucis auxquels tu penses.
Pour ma part, je viens de gĂącher (i.e. jeter) une bonne bouteille de biĂšre.
âIt is seldom that liberty of any kind is lost all at once.â â David Hume
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 4.
Dans le cloud, ça va ĂȘtre sur du stockage objet et lĂ aussi on recommande de se limiter aux caractĂšres latins et quelques symboles :-(
https://docs.aws.amazon.com/AmazonS3/latest/userguide/object-keys.html#object-key-guidelines-safe-characters
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par Gil Cot â (site web personnel, Mastodon) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
Là tu démontres juste qu'il faut fuir AWS qui ne permet pas d'exprimer sa réalité ;(
âIt is seldom that liberty of any kind is lost all at once.â â David Hume
[^] # Re: Alphabet latin ou international ?
PostĂ©Â par devnewton đș (site web personnel) . ĂvaluĂ©Â Ă Â 3.
C'est valable aussi avec Openstack Swift :-)
Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.
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