L'ADULLACT (Association des Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour l'Administration et les Collectivités Territoriales) vient de publier une lettre aux candidats à l’élection présidentielle de 2012.
Cette lettre, rédigée par François Élie, reprend en neuf points les thèmes qui sont souvent évoqués sur ce site, à savoir : brevets, publications scientifiques, œuvres orphelines, HADOPI, enseignement de l'informatique, vente liée, standards ouverts, argent public investi en logiciels libres et données publiques.
Bien que destinée aux candidats à l'élection présidentielle, cette lettre est un bon résumé des problèmes sociétaux posés par la révolution technologique passionnante que nous vivons. Comprendre ces changements majeurs de notre civilisation est un impératif, non seulement pour les candidats à l'élection présidentielle mais aussi pour tous nos élus et même pour les citoyens qui les élisent.
C'est pourquoi cette lettre mérite une très large diffusion et une réutilisation qui ne se limite pas au temps d'une élection.
NdM : l'April poursuit par ailleurs son initiative Candidats.fr pour les législatives et la présidentielle française de 2012. Un débat avec des représentants de candidats a eu lieu le 25 janvier et les enregistrements audio sont disponibles.
Aller plus loin
- Adullact : « Lettre aux candidats à l’élection présidentielle de 2012 » (HTML) (177 clics)
- Adullact : « Lettre aux candidats à l’élection présidentielle de 2012 » (PDF) (52 clics)
- Adullact : « Lettre aux candidats à l’élection présidentielle de 2007 » (9 clics)
- DLFP : « Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal répondent à Adullact » (2007) (39 clics)
- Initiative Candidats.fr (16 clics)
# Programmation au secondaire
Posté par lethom . Évalué à 2.
Je trouve cette démarche très intéressante, en tout cas c'est citoyen et ça change de l'attitude passive de bon nombre de personnes, qui se contente d'attendre que ça passe. Je ne sais pas, par exemple, quel sera le taux d'abstention de prochaines élections, mais je crains le pire.
Si je ne peux qu'approuver la plupart des points, il y en a cependant un qui m'a énormément surpris. Est-ce vraiment utile de rajouter une nouvelle matière (la « programmation », ou en tout cas, la « maîtrise de l'ordinateur » ?) à des collégiens qui ne savent plus écrire ? Je généralise, je sais que moi-même, j'ai eu le déclic de la langue assez tardivement, mais tout de même, je trouve assez affolant les montagnes d'atrocités qu'on peut lire sur Internet. Ça peut paraître réactionnaire, mais je ne pense pas, contrairement aux autres points cités qui globalement me parlent, qu'enseigner la programmation en secondaire soit vraiment un enjeu.
[^] # Re: Programmation au secondaire
Posté par Sam E. (site web personnel) . Évalué à 2.
Pendant ma scolarité obligatoire, aux alentours de la septième (dans le système suisse du canton de Vaud, ce qui doit, il me semble, correspondre à la cinquième de collège en France) on avait la possibilité de suivre des cours facultatifs d'introduction à l'informatique. On y découvrait les bases de l'algorithmie avec un logiciel qui nous faisait contrôler un robot sur un terrain quadrillé, et le prof nous parlait du fonctionnement d'un site web.
Je pense que les initiatives de ce genre sont à développer. Elles permettent de découvrir le côté technique de l'informatique, au lieu de toujours présenter l'aspect «utilisateur», avec l'apprentissage de l'utilisation des outils de bureautique. Ce sont vraiment les bases, mais ça permet d'éveiller la curiosité de certains élèves, qui pourront ensuite améliorer leurs connaissances de leur côtés.
Par contre, je ne sais pas si ce cours est toujours proposé et s'il s'est développé. L'enseigner plus tôt serait peut être plus profitable, mais encore faut-il que cela intéresse les élèves.
En tout cas, je pense que cela doit rester facultatif, imposer une branche aussi technique à des gens qui n'y voient pas l'intérêt ça n'apporte pas grand chose.
[^] # Re: Programmation au secondaire
Posté par Mali (site web personnel) . Évalué à 2.
Je pense aussi qu'avoir des bases de programmation|d'informatique en général assez tôt dans la scolarité sont importantes. Ce qui m'interpelle, c'est qu' il y a environ 23 ans, j'ai souvenir d'avoir fait du BASIC sur MO5, c'était en 5ème ou 4ème.
Travaillant dans l'industrie, je peux t'assurer qu'avoir des bases en informatique est un plus, même pour un responsable d'atelier agro-alimentaire. Certes ce n'est pas son coeur de métier, mais autant l'informaticien peut faire l'effort d'apprendre le(s) métier(s) de la viande, autant la compréhension mutuelle en est facilitée si l'interlocuteur fait l'effort inverse.
[^] # Re: Programmation au secondaire
Posté par rewind (Mastodon) . Évalué à 5.
Personnellement, je rejoins l'avis de Jean-Pierre Archambault qui explique très bien pourquoi il est indispensable aujourd'hui d'avoir une matière informatique à l'école (collège ou lycée).
http://www.framablog.org/index.php/post/2011/11/27/citoyennete-culture-informatique
# Grosses erreurs sur les brevets logiciels
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à 5.
"Les brevets logiciels n’existent pas en Europe."
Faux. L'OEB en délivre à la pelle.
"Le Parlement Européen, en 2005, a repoussé une directive qui voulait introduire l’équivalent de brevets sur le théorème de Pythagore. Les brevets logiciels ne servent pas l’innovation mais seulement à empêcher l’arrivée de nouveaux acteurs."
La directive a été rejeté à l'appel des grandes firmes qui ne voulaient pas de vote du Parlement en leur défaveur, et ont demandé à pousser pour une court centrale à la place.
"Pouvez-vous nous assurer que vous serez attentif à toutes les tentatives pour introduire de tels brevets, qui vassaliseraient notre pays et tueraient toute innovation réelle en Europe ?"
La France supporte le Brevet Unitaire, qui instaurera plus que probablement une jurisprudence en faveur des brevets logiciels.
Cfr:
http://unitary-patent.eu/
http://epla.ffii.org
[^] # Re: Grosses erreurs sur les brevets logiciels
Posté par felie . Évalué à 3.
Comment fallait-il formuler ma question pour qu'on ne me prête pas ces "grosses erreurs"? Je sais bien (au sein de la FFII) que l'OEB délivre des brevets, je sais bien le danger que représente le brevet Unitaire.
"La directive a été rejeté à l'appel des grandes firmes qui ne voulaient pas de vote du Parlement en leur défaveur".
Je ne suis pas sûr que Michel Rocard et François Pellegrini soient d'accord avec cette lecture de ce qui s'est passé à Strasbourg en juillet 2005.
Bien cordialement
François Elie
[^] # Re: Grosses erreurs sur les brevets logiciels
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à 0.
"Comment fallait-il formuler ma question pour qu'on ne me prête pas ces "grosses erreurs"? Je sais bien (au sein de la FFII) que l'OEB délivre des brevets, je sais bien le danger que représente le brevet Unitaire."
Demander une nouvelle directive européenne sur les brevets logiciels avant que le Brevet Unitaire ne soit adopté.
[^] # Re: Grosses erreurs sur les brevets logiciels
Posté par rewind (Mastodon) . Évalué à 2.
http://www.epo.org/law-practice/legal-texts/html/epc/2010/f/ar52.html
«Ne sont pas considérés comme des inventions (...) les programmes d'ordinateurs»
# Pas assez neutre
Posté par eskimo brutal . Évalué à 3.
(Premier commentaire sur linuxfr, je passe au grade de râleur sur l'échelle de Benjamin Bayart)
Le ton de la lettre n'est pas assez neutre àmha. J'ai commencé à tiquer sur «rente fondée sur une rareté artificielle» : attention, ce n'est pas que je ne sois pas d'accord avec ces mots (c'est fondamentalement vrai que les industries de la propriété
intellectuelleimaginaire fonctionnent sur ce modèle), mais je pense qu'ils n'ont pas leur place dans cette lettre. On écrit des questions à un candidat, ou un pamphlet?Là encore, même si je suis d'accord avec ce point de vue sur les brevets, je trouve la question trop chargée. Ça me fait penser à :
Je comprends l'envie d'exposer son opinion sur ces sujets, mais ça ne devrait pas «teinter» les questions elles-mêmes. J'aurais écrit ça : «Nous pensons que les brevets logiciels sont en définitive dangereux pour l'innovation car ils pourraient permettre un monopole injuste de quelques acteurs sur des inventions triviales, réductibles à des théorèmes mathématiques. En effet, nous constatons ce phénomène depuis plusieurs années dans l'industrie numérique aux États-Unis, où les brevets logiciels sont reconnus. Êtes-vous pour ou contre les brevets logiciels?»
D'abord exposer son point de vue, ensuite poser une question franche, simple et neutre.
[^] # Re: Pas assez neutre
Posté par Pierre Jarillon (site web personnel) . Évalué à 3.
Bien entendu, cette formulation est correcte. Mais François Élie a un style plus concis, plus clair et plus direct. C'est ce que j'apprécie et rend le texte facile à lire.
Ce qui est singulier, c'est que François Élie est professeur de philosophie, un domaine où le verbiage est très souvent de mise ! C'est bien la preuve qu'il domine son sujet.
[^] # Re: Pas assez neutre
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 2.
Chez les néophytes et les escrocs seulement. Une qualité première du philosophe n'est-elle pas justement sa capacité à exprimer et appréhender des idées rédigées bien plus intelligiblement qu'un informaticien ? Sinon, à quoi bon philosopher ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
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