Install party Debian GNU/Linux à Dijon - Bilan

• # détails techniques ?

  Posté par free2.org le 07 février 2003 à 14:27. Évalué à 3.

  

  bravo pour cette initiative (et aussi pour votre lutte pour le droit au logement, ce qui n'est pas completement hors sujet...)
  
  peut-on avoir des détails techniques ? utilisation d'outils comme knoppix ou PGI ? stable/testing/unstable ? etc.

  • [^] # Re: détails techniques ?

    Posté par djrom le 07 février 2003 à 21:01. Évalué à 2.

    

    Knoppix ou PGI, non, mais on aurait dû et on le fera sûrement la prochaine fois. Sinon, on a installé des woody tout ce qu'il y a de plus banal, avec un petit passage en testing éventuellement si nécessaire.

• # Re: Install party Debian GNU/Linux à Dijon - Bilan

  Posté par Arachne le 07 février 2003 à 19:26. Évalué à 4.

  

  Excellente initiative cette intall party à Dijon, j'aurais aimé être présent afin de faire une peu de promo pour la Gentoo. ;)
  
  D'autre part, j'ai du mal à accepter que certains fassent du Libre un instrument politique, et pRINT en est le parfait exemple : refus de la société de consommation, éloge du squat, culture d'un mouvement "alternatif". La Liberté, ce serait le droit de choisir entre anarchie et communisme alors ? Les méchants patrons n'auraient donc pas le droit de profiter des logiciels libres ?
  
  Mettons à part ces considérations politiques, et attaquons nous aux moyens d'actions. Vous posez des affiches à l'humour relativement particulier (voir url à la fin du post), ne respectant bien entendu aucunement les droits d'auteur, ceci pour faire la promotion du logiciel libre. On en revient à la même question qu'avant : Qui visez-vous ? Ceux qui apprécient l'affichage sauvage, et votre humour potache, ou la grande majorité des autres, qui peuvent etre coincés et esclaves d'un système, mais qui selon moi bénéficient d'autant d'attention que ceux qui partagent mes idées?
  
  Je ne pense pas que votre action doit très positive, et c'est peut etre même le contraire : Par l'image que vous donnez à notre système, vous risquez de casser les efforts quotidiens de ceux qui essaient de changer les choses de l'intérieur, en installant GNU/Linux dans leur entreprise et chez des amis, pas seulement pour des raisons politiques mais aussi pratiques. Je vous l'ai d'ailleurs déja dit : Ca m'étonnerait que mon patron accepte de passer tous les postes de travail sous GNU/Linux s'il voit une de vos affiches. Votre réponse "C'est pas grave c'est un con." (sic!) m'a sidéré. Qui est élitiste ?
  
  Une dernière chose : j'adore vos affiches, même si elles n'ont à mon avis par leur place sur les murs de notre ville. Voici d'ailleurs ma préférée :
  
  http://print.squat.net/docs/affiches/print-starsky.jpg(...)
  
  Arachne

  • [^] # Re: Install party Debian GNU/Linux à Dijon - Bilan

    Posté par djrom le 07 février 2003 à 20:35. Évalué à 4.

    

    Nous ne faisons pas du libre un instrument politique, nous lions nos pratiques politiques et nos pratiques de vie à nos pratiques informatiques. Quel mal y-a-t'il à cela ? Nous n'avons jamais prétendu que le logiciel libre était un mouvement anarchiste, il n'y a pas de tentative d'appropriation du mouvement de notre part. Notre install-party avait pour objectif d'aider les gens, de les sensibiliser au logiciel libre et éventuellement de les amener à réfléchir au monde dans lequel nous vivons. C'est tout. Nous n'avons jamais denié à un patron le droit d'utiliser du logiciel libre. Quant à ton argument sur la liberté, il est mal placé, nous n'obligeons *personne* à faire quoi que ce soit, où à admettre quoi que ce soit. Les patrons ont leur vision du logiciel libre, nous avons la nôtre et nous la défendons. Est-ce gênant ?
    
    L'affichage "sauvage" (je préfère le terme d'affichage libre) est un moyen d'information comme un autre, nous n'utilisons pas que celui-là. Mais il marche bien, et beaucoup de gens ont entendu parler de pRiNT! par ce biais-là. Nous ne "visons" personne, c'est un moyen de se faire connaître des gens qui peuvent être intéressés par ce qu'on fait, c'est tout. Le débat "pour ou contre l'affichage libre" nous entraînerais beaucoup trop loin je pense. Mais, en tout cas, on peut constater que nos affiches n'ont pas été beaucoup arrachées, cela doit bien vouloir dire qu'elles ne gênaient pas grand monde.
    
    Pourquoi n'aurait-on pas le droit de montrer qu'on utilise du logiciel libre ? Notre utilisation (politique) du logiciel libre existe, pourquoi ne pas la montrer ? Ce serait mensonger de ramener le logiciel libre à l'utilisation pratique que tu décris, tout autant que de prétendre que cette utilisation pratique n'existe pas. Tu parle d'une de ces utilisations, nous en parlons d'une autre. Ce n'est pas, amha, gênant en quoi que ce soit pour le logiciel libre. En tout cas, cela n'a jamais empêché des entreprises tout ce qu'il y a de plus capitalistes (genre IBM ou Sun) d'adopter le logiciel libre. Quant à cette "réponse" qu'on t'aurait faite, j'aimerais bien savoir d'où tu la tires.
    
    P.S J'emploie le "nous" tout au long de ce post, ce "nous" est censé représenter le collectif dans son ensemble. Néanmoins, je ne suis pas porte-parole de pRiNT! ou quoi que ce soit de ce genre, il faut donc prendre ce "nous" au conditionnel: je *pense* que ce que je dit est plus ou moins partagé chez les autres printeureuses. Cela ne veut pas dire que c'est effectivement partagé. Voilà, Voilà :)

  • [^] # Re: Install party Debian GNU/Linux à Dijon - Bilan

    Posté par darkveggy (site web personnel) le 07 février 2003 à 21:52. Évalué à 4.

    

    Membre de PRINT, je parle cependant en mon nom.
    
    J'assume pour ma part le fait de ne pas séduir les patrons. Ils ne m'intéressent pas. Insérer GNU/Linux dans l'entreprise, ce n'est tout simplement pas mon combat.
    
    Les logiciels libres m'intéressent dans la mesure ou ils montrent la viabilité d'un système de production basé sur le volontariat et la coopération, qui n'a pas grand chose à voir avec le mode de production capitaliste. Ils m'intéressent dans la mesure ou ils permettent aux utilisateurs/trices un contrôle sur leurs outils, excitent la curiosité et stimulent la participation. Le logiciel libre a été créé pour faire face au logiciel propriétaire, qui est une offensive menée contre la liberté - offensive technologique, mais aussi offensive politique. Le logiciel libre est bel et bien un outil de résistance. Et s'il se trouve que c'est un chouette joujou - on peut s'abreuver de ses techniques et être ivre de bidouillage, sa spécificité, je pense, tient surtout à son éthique.
    
    Or, je n'attend pas d'un chef d'entreprise qu'il adhère aux principes du logiciel libre, quand son but est d'accroitre son chiffre d'affaire. A de rares exceptions, tout au plus soutiendra-t-il en façade, car il a tout à y gagner: moins de dépenses pour plus de qualité. Est-ce vraiment ce que nous voulons? Sommes-nous à ce point aveuglé-e-s par la technique pour perdre de vue toute conséquence pratique et politique? Si les entreprises avaient à coeur l'épanouissement de toutes et tous, ça se saurait depuis longtemps. Etrangement, ça fait des siècles que les "décideurs" vivent pour leur gueule en s'asseyant sur le reste de la population (et que des gens luttent contre). Il serait temps d'apprendre la leçon. Alors militer pour aider les marchands à faire plus de pognon et assoir leur pouvoir, très peu pour moi.
    
    Je prend acte du fait qu'on vit dans un monde de hiérarchie et de compétition, qui encourage chacun-e à grimper sur les autres contre du fric et de la reconnaissance sociale. C'est précisemment ce à quoi je m'oppose, et la raison de mon choix en faveur d'un mode de vie basé sur la solidarité et la recherche d'alternatives. Dans ce cadre, les logiciels libres s'imposent, tant les pratiques sont similaires: la mutualisation des savoirs et la coopération productive mises en oeuvre dans le logiciel libre me semblent logiquement s'inscrire en continuité du soucis collectif et égalitaire qui caractérise, par exemple, les squats dans lesquels nous nous impliquons.
    
    Alors oui, j'assume mon parti pris en faveur d'un logiciel libre militant, d'un logiciel libre qui serve les gens. La base. Les communautés d'individus, et pas les groupes financiers. Pendant ce temps, IBM peut magouiller; mon combat n'est tout simplement pas là.
    
    Encore une fois, je parle pour moi. Cela dit, il est clair que PRINT axe sa communication en direction des individus lambda, des curieux-ses, des passionné-e-s, des exclu-e-s comme des intégré-e-s. Les gens sont libres de ne pas aimer, mais si on voulait vendre notre soupe, on se couperait les cheveux, on mettrait une cravate et on irait faire des spots à la télé. Sauf qu'on préfère coller des affiches la nuit, faire les poubelles des zones industrielles pour récupérer du matos, boire du café et ouvrir notre porte aux intéressé-e-s. P'tits cons, va ;)

    • [^] # Re: Install party Debian GNU/Linux à Dijon - Bilan

      Posté par Arachne le 07 février 2003 à 23:49. Évalué à 2.

      

      Merci de ces précisions, vous améliorez de beaucoup l'image que j'avais du PRINT, même si ce n'est pas le but. :)
      
      Tu dis, je cite, qu' "Insérer GNU/Linux dans l'entreprise, ce n'est tout simplement pas [ton] combat." Fort bien, mais à mon avis c'est le seul moyen d'inciter les constructeurs et éditeurs à développer des produits compatibles avec GNU/Linux, et donc de permettre à ses utilisateurs de ne pas être mis à l'écart. Etant donné que seul le pognon motive ces requins, et que les entreprises en ont un paquet, ils seront obligés de s'adapter au client. Et il est extrèmement jouissif de répliquer à un commercial : "Votre logiciel fonctionne sous Linux? Non? Alors il ne nous intéresse pas." ;)
      
      Je ne suis idéologiquement pas de votre côté, étant ancien patron et intégré dans le système. Mais je défend l'idée d'une société à la fois capitaliste et soucieuse du bien être des individus, c'est d'ailleurs comme ça que je travaille. Comme je le disais plus haut, je crois au changement de l'intérieur, mais il est certain que les deux approches ont leur atouts, et oeuvrent toutes les deux vers le même but, même si c'est d'un façon différente.

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