Récit de mon aventure en tant que contributeur pour le projet Open Food Facts, la base de donnée alimentaire ouverte et collaborative, où je suis arrivé un peu par hasard en 2015.
Depuis son lancement par Stéphane Gigandet en 2012, le projet a beaucoup évolué et les contributions ont augmenté de façon exponentielle. D’abord centré sur des données de produits vendus en France, la base compte désormais 3 100 000 produits et 18 pays ayant dépassé les 10 000 produits référencés.
L’impact de ces données a pu se voir à travers le Nutriscore qui a pu être testé sur un grand nombre de produits grâce à Open Food Facts. Désormais, plusieurs projets avancent de front et en partenariat avec d’autres acteurs, notamment autour de l’empreinte carbone (EcoScore), des emballages (avec l’ADEME) ou de la surveillance de la réduflation (avec l’ONG Food Watch).
Sommaire
Découverte & premiers pas
Je raconte souvent que j’ai découvert Open Food Facts (OFF) grâce à José Bové. Pas directement, certes, mais il a joué un grand rôle dans mon intérêt pour OFF.
José Bové n’est pas content contre le dioxyde de titane (E171)
Mars 2015 : je regarde d’un œil torve BFM TV et je vois un José Bové énervé contre un additif : le E171 (aussi connu sous le nom « dioxyde de titane »). Face à Jean-Jacques Bourdin, il sort des paquets de M&M’s et de chewing-gum, cite les marques et incite les téléspectateurs à boycotter ces produits qui contiennent ce colorant controversé.
Pas forcément renseigné sur les enjeux autour de ce colorant, j’ouvre la page Wikipédia de celui-ci. Je lis en diagonale ce qui est marqué et, en bas, je vois un lien où il est indiqué « Liste des produits contenant du E171 sur Open Food Facts ».
Je découvre l’interface moche (signe de reconnaissance des projets portés par des bénévoles et où l’aspect visuel est souvent en bas de la liste des priorités) de OFF et comprend très vite les grandes lignes du projet : un Wikipédia des aliments qui se base sur les informations présentes sur les emballages. Ni plus, ni moins.
En découvrant OFF, je suis étonné que le projet n’a été lancé qu’en 2012. Naïvement, je pensais que les données alimentaires étaient obligatoirement partagées par les producteurs et centralisées quelque part, à des fins de contrôle de conformité par exemple. Mais finalement non : les rares bases de données qui existent ne sont pas ouvertes.
Quand j’arrive sur le site, le projet vient de dépasser les 30 000 produits dont 90% sont français. À l’époque, je ne suis pas libriste (je crois que je ne connaissais pas la différence entre logiciel libre et logiciel propriétaire), je ne contribue à aucun commun numérique et, ironiquement, je ne suis pas très intéressé par les questions autour de l’alimentation.
Contribution(s)
Rapidement, je ne sais plus où donner de la tête : il y a tant de choses à faire pour aider !
Au début, j’aide à compléter les fiches. On parle d’une époque où il n’y a aucun outil de reconnaissance de caractères intégré au projet donc, la liste d’ingrédients, il faut forcément la remplir à la main. Plutôt simple pour un jus de fruit, beaucoup moins pour un gâteau industriel.
Comparaison de deux listes d’ingrédients : l’une avec beaucoup d’ingrédients et l’autre avec peu
L’ajout de nouveaux produits est rapidement un réflexe que de nombreux contributeurs et contributrices de OFF ont connu : en revenant des courses, je me retrouve à genoux sur le sol de ma cuisine pour prendre les meilleures photos possibles d’une conserve de haricots ou d’une galette complète surgelée. Je suis moins fan de prendre des photos directement en rayon : on parle d’une époque pré-Yuka où scanner un produit n’est pas du tout dans les habitudes du consommateur moyen (et encore moins le prendre en photo). Autre réflexe : ramasser parfois des déchets dans la rue pour voir si — au cas où — ils ne sont pas dans Open Food Facts (et les mettre dans la poubelle jaune en passant, tout de même :D ).
La question des catégories — et surtout de la taxonomie de celles-ci — devient rapidement un point central de mes contributions : pour comparer des produits d’une même catégorie, encore faut-il que ceux-ci en aient une. La complétion des autres champs, bien qu’importante, me paraît secondaire sur la mission de classer les produits le plus finement possible.
Un autre sujet qui m’intéresse : les estampilles sanitaires. Ces codes qui sont obligatoires sur certains produits (notamment ceux issus d’animaux) permettent de connaître le lieu de préparation de ceux-ci. Multipliez les fiches avec ces codes, couplez-les avec la liste, publique, des sites de productions correspondant et vous obtenez la carte « C’est fabriqué près de chez-moi ». Avec cette carte, on a rapidement « repéré » certains sites majeurs, comme l’usine d’Aucy, à Theix (près de Vannes), qui a rapidement dépassé les 300 références.
Carte des sites de production centrée sur le Golfe du Morbihan
Changements notables
Le grand changement qui a révolutionné la contribution à OFF, ce sont les modifications semi-automatisées permises par Hunger Games. Rajouter, en quelques minutes, la marque de centaines de produits accélère considérablement la contribution et permet d’avoir une base de donnée toujours plus complète. À terme, ce projet a sûrement vocation à devenir la Street Complete de Open Food Facts (en tout cas, je l’espère :D ).
Depuis fin 2022, nous avons enfin réussi à infléchir la courbe des produits sans catégorie (qui ne faisait que monter depuis 2017)
Pour ce qui est de l’ajout de nouveaux produits, il y a clairement eu un avant et un après Yuka. Cette application se basait, à ses débuts en 2017, sur OFF. Elle a depuis créé sa propre base mais rebascule les photos et certaines données sur OFF. Bien que l’ajout de nouveaux produits ait tendance à se diversifier avec le temps (via l’arrivée d’applications similaire dans d’autres pays notamment), Yuka a clairement donné un coup d’accélérateur incroyable à OFF : à l’heure où j’écris ces lignes, près de 60% des produits ont été ajoutés via cette application. Même si de nombreuses données sont ajoutées sur OFF par la suite sur ces produits, cet apport est essentiel pour la croissance de la base.
Liste des principaux contributeurs qui sont des applications pour les 15 plus importants (« kiliweb » est l’identifiant de l’application Yuka dans OFF)
Des projets annexes ont vu le jour : Open Beauty Facts, Open Pet Food Facts et Open Products Facts. Ces trois projets, à chaque fois lancés sous forme de blague le 1ᵉʳ avril, sont devenus des projets sérieux qui avancent à leur rythme dans le sillage de OFF. Le projet de fusionner tous ces projets est en gestation depuis plusieurs années, mais devrait se concrétiser bientôt.
La refonte graphique du projet actée pour les 10 ans de OFF a été très bien mise en place. La nouvelle page d’accueil est plus agréable, le logo est super et, surtout, les fiches produits sont très bien organisées. Il y a également une cohérence graphique entre le site web et l’application smartphone.
Ancien logo vs. nouveau logo
Dernière chose qui démontre la maturité du projet : la mise en place d’un groupe de travail dédié à la qualité des données. Depuis sa mise en place, de nombreuses erreurs de valeurs nutritionnelles ont été corrigées en priorisant les produits les plus scannés via près de 200 contrôles (ex : il y a un problème si un produit est noté avec « 120 g de sucre pour 100 g »). Ce travail va désormais porter sur la qualité des ingrédients renseignés et, là, on passe à un autre niveau de complexité…
Un mème que j’avais bricolé il y a quelques mois et qui illustre le chantier qui nous attend pour améliorer la qualité des ingrédients.
Limites
Selon moi, le gros point noir de OFF est son application smartphone. Celle-ci rend la contribution laborieuse. À tel point que j’ai tendance à rester sur PC, même pour l’envoi de photos. Aussi, le décalage entre les versions disponibles sur Google Play/App Store d’un côté et F-Droid de l’autre est dommage.
Une autre limite est, selon moi, le lien que l’on a, en tant que contributeur, aux données que l’on ajoute.
Je m’explique : j’ai un peu contribué à OpenStreetMap (projet que j’ai découvert via mon implication à OFF, en passant). J’ai fait des modifications assez modestes, mais j’ai un lien assez fort aux données que j’ai ajoutées. Mais j’ai souvent en tête ces contributions et le fait qu’elles sont utiles à de nombreuses ré-utilisations via des applications tierces. Constater ces ré-utilisations crée une sorte de fierté d’avoir contribué à ce projet. Et une incitation à continuer. Christian Quest en a d’ailleurs parlé lors des derniers « OFF Days », en décembre 2023.
Cette incitation est assez faible dans le cas de OFF. Personnellement, ce qui me pousse et m’a toujours poussé à contribuer est de voir passer des articles scientifiques qui utilisent OFF comme source de données principale, notamment autour du Nutriscore.
D’ailleurs, lors des dix ans d’OFF, le docteur Chantal Julia a évoqué le travail l’équipe du Pr Serge Hercberg (l’inventeur du Nutriscore) et est venue parler de l’impact d’OFF dans l’élaboration de cet indicateur. Elle a prononcé la phrase : « Le Nutriscore n’en serait pas là aujourd’hui si Open Food Facts n’existait pas ». Cette phrase résume la raison de mon implication dans ce projet.
Intervention du Dr Chantal Julia pour les Open Food Facts Days 2022
Autre étonnement : la dépendance du projet à des outils non libres. Le fait que tout s’organise sur Slack, par exemple, est dommage et l’utilisation de services Google l’est également. Loin de moi l’idée de passer pour un puriste (on a tous nos contradictions à ce sujet) mais lorsque des alternatives existent, cela devrait être un réflexe pour tout projet de les utiliser en priorité. Je pense notamment aux outils portés par l’association Framasoft.
Le contrôle des produits ajoutés serait à renforcer : OFF déborde de produits dont le code-barre est erroné. Cela peut être intentionnel (vandalisme de données) ou non (erreur du lecteur de code-barre ou faute de frappe). La conséquence : un travail de fourmi pour transférer les photos au bon produit puis supprimer la mauvaise fiche. Heureusement, pour les produits qui n’ont ni photo ni données, la procédure est souvent automatisée et, passé un certain délai, la fiche est supprimée. La conséquence : une partie non négligeable des produits ajoutés sur OFF sont destinés à être supprimés à long terme. De ce que j’ai pu en constater, j’estime que cela représente entre 10 et 15% des produits ajoutés sur une année (chiffre à prendre avec des pincettes).
Comparaison des produits ajoutés par année entre le 2 janvier 2023 et le 10 février 2024. Entre ces deux dates, plus de 77 000 produits ont été supprimés car erronés.
Dernier regret qui, j’imagine, est partagé par le reste des bénévoles : n’avoir jamais pu développer de communautés locales de contributeurs. Je pense que c’est dû à la nature des données : il est plus facile de créer un groupe local lorsque celles-ci sont liées à l’endroit où l’on réside (comme pour OpenStreetMap par exemple). Quelques « scan party » ont été organisées ici ou là, mais je n’ai pas le sentiment que ça ait initié quelque chose de concret.
Enfin, je veux terminer cette partie en clarifiant un point : j’adore OFF et j’ai prévu de continuer à y apporter ma pierre à l’avenir. Cette section a uniquement pour but de souligner quelques-unes des pistes d’amélioration.
Perspectives
Les projets lancés récemment autour des emballages, en partenariat avec l’ADEME, me paraît très intéressant. Même si je suis terrifié par la montagne de travail que représentent ces contributions, qui demandent de peser chaque élément de l’emballage avec une balance de précision, prendre la photo de celle-ci, l’envoyer sur la fiche et renseigner toutes les informations.
Opération Plein pot sur les emballages en partenariat avec l’ADEME
Un autre projet plus récent : OpenPrices. L’ambition est de suivre les prix des produits. Sacré boulot en perspective vu la volatibilité de cette donnée. Reste que les premiers résultats valent le détour et des processus ont déjà été élaborés pour automatiser certaines contributions.
Interface du projet Open Prices
La taxonomie des ingrédients est également prometteuse. Un peu de la même manière que les catégories (quoique plus complexe), référencer les ingrédients dans une arborescence (potentiellement liée aux données de Wikidata) va permettre de nouvelles réutilisations. Il y a également le projet de réaliser une taxonomie des marques.
Conclusion
À travers Open Food Facts, j’ai mis un pied plus globalement dans le monde du libre. Parfois, la motivation baisse devant l’aspect "sisyphéen" du projet : pour une fiche correctement complétée, 100 produits sont ajoutés. Mais, voir l’impact concret de son travail, par exemple via le Nutriscore, est très gratifiant.
Entre mon arrivée et aujourd’hui, la taille de la base mondiale a été multipliée par 100 et le taux de produits français a largement diminué, preuve de l’internationalisation du projet. Même si beaucoup reste à faire, OFF a d’ores et déjà apporté sa pierre à la transparence alimentaire.
Si j’ai incité ne serait-ce que deux ou trois personnes à modifier une fiche ou à ajouter un produit, j’aurai atteint mon objectif. Mais plus que Open Food Facts, cet article a pour but de vous inciter à contribuer à un commun numérique. Je tire surtout de cette expérience des rencontres et des discussions enrichissantes avec l’équipe au cœur du projet.
Photo de groupe aux OFF Days 2023
P.S. : Le E171 (ou dioxyde de titane), ce colorant controversé par lequel je me suis intéressé à OFF, est désormais interdit en Europe depuis 2022 après que la France l’ait bannie des aliments l’année précédente.
José Bové doit être content. :)
Liens & ressources
À lire
Mange et tais-toi (Serge HERCBERG, Editions humenSciences, février 2022)
À voir
Présentation d’Open Food Facts à l’édition 2015 de la convention Pas Sage en Seine
Une vidéo de la chaîne Projet Utopia qui parle surtout de Yuka mais aussi (un peu) de OFF
À écouter
Manon Corneille de Open Food Facts sur le podcast Projet Libres
Un épisode de l'émission "Le Meilleur des Mondes", sur France Culture, qui aborde les applications comme Yuka et Open Food Facts
Aller plus loin
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# Excellente dépêche.
Posté par cosmocat . Évalué à 8. Dernière modification le 07 mars 2024 à 13:06.
Merci pour cette excellente dépêche.
Peut-être serait-il bien de rajouter le lien vers "Hunger Games" ( https://hunger.openfoodfacts.org/ ), là ou c'est évoqué (mieux) ou avec les autres liens…
[^] # Re: Excellente dépêche.
Posté par cosmocat . Évalué à 4.
Et peut-être la précision: "killiweb" c'est yuka ou pas?
[^] # Re: Excellente dépêche.
Posté par biz . Évalué à 3.
Oui, "kiliweb" est l'identifiant de Yuka sur Open Food Facts, qui a ajouté ou modifié plus de 2 millions de produits sur OFF.
[^] # Re: Excellente dépêche.
Posté par segundo . Évalué à 1.
Très bonne remarque, merci. :)
Je ne sais pas s'il est possible d'éditer une dépêche pour juste rajouter des liens. Si quelqu'un de la modération passe par-là, je peux ajouter ça où c'est nécessaire.
[^] # Re: Excellente dépêche.
Posté par Julien Jorge (site web personnel) . Évalué à 2.
Les liens sont maintenant ajoutés à la dépêche :)
# Merci et qualité des ingrédients
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 07 mars 2024 à 14:37.
Excellente dépêche. Il y a tellement de points évoqués qui font plaisir à lire (vraiment !) que je dois me passer de les énumérer pour me concentrer sur un détail critique :
Si j'ai bien compris la législation en vigueur, un ingrédient ne doit pas nécessairement être mentionné. Par exemple s'il s'agit de l'ingrédient d'un autre ingrédient. Exemple repartant de celui donné en incipit : Les M&M's contiennent des TiO₂ ; c'est écrit dans la liste des ingrédients et le consommateur utilisateur de Yuka ou OFF peut s'en alarmer ; le même produit contient de la cire blanchie au TiO₂, du coup le producteur pourrait commander à sa filiale produisant la cire, de la cire pré-mélangée au dioxide de titan, et ne plus mentionner la présence de cet ingrédient « secondaire » sur son étiquette.
Selon moi, ce genre de pratique très répandue, obère considérablement la qualité des données récoltables via les étiquettes. Me tromperais-je ? Existe-t-il une parade ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Merci et qualité des ingrédients
Posté par biz . Évalué à 6.
Les ingrédients des ingrédients composés doivent être listés, c'est dans le règlement européen sur l'information des consommateurs (INCO) :
"«ingrédient»: toute substance ou tout produit, y compris les arômes,
les additifs alimentaires et les enzymes alimentaires, ou tout constituant d’un ingrédient composé, utilisé dans la fabrication ou la
préparation d’une denrée alimentaire et encore présent dans le
produit fini, éventuellement sous une forme modifiée; les résidus
ne sont pas considérés comme des ingrédients;"
[^] # Re: Merci et qualité des ingrédients
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 7.
Ça semble clair, et pourtant : voici un article qui conduisait à ma remarque, il semble encore possible de jouer sur les mots quand l'executif se montre suffisamment complaisant. Il me semble que d'autres exceptions existent. Notamment pour le pain et le vin. Mais je ne suis vraiment pas expert en la matière.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Merci et qualité des ingrédients
Posté par cosmocat . Évalué à 3.
Un article sur le nutriscore que j'ai trouvé interressant: https://www.liberation.fr/forums/les-lobbies-utilisent-les-memes-strategies-avec-lalcool-la-securite-routiere-ou-le-tabac-20240306_BMJI74ELYZHEBNGWY4DSWO7JMA/
# À propos des étiquettes
Posté par gUI (Mastodon) . Évalué à 10.
Quelques petites choses à savoir sur la liste des ingrédients :
C'est important de jeter un oeil à ces étiquettes. Je l'ai compris un jour où j'achetais de l'épaule de porc (jambon ultra low cost). En effet pour faire des croques monsieur je trouve ça finalement mieux car bcp moins sec. Je ne sais pas pourquoi je retourne le paquet et je lis l'étiquette. Premier ingrédient : "viande de porc : 30%". Ça laisse vraiment songeur.
En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.
[^] # Re: À propos des étiquettes
Posté par ll0zz (Mastodon) . Évalué à 5.
La loi ne dit pas que les allergènes majeurs doivent être en gras, mais être mis en évidence.
Ça veut dire que selon la marque, et même selon le produit au sein d'une même marque, ça peut être en gras, ou aussi souligné, majuscules, etc.
D'un point de vue typographique, c'est une hérésie, il n'y a que le gras qui ait du sens !
On cherche un élément dans une liste (pour savoir si on doit reposer le paquet), il n'y a que le gras qui permette ça efficacement.
Et d'un point de vue usage, c'est une hérésie de ne pas avoir de norme !
Imaginez que vous êtes en vacances dans un magasin inhabituel, sans vos produits habituels, vous allez devoir parcourir plusieurs dizaines de listes d'ingrédients, parfois longues, le risque d'erreur est fort !
Et si on écrit aux marques (coucou Knorr), ils répondent qu'ils respectent le droit, donc on peut aller se brosser.
Signé : un parent d'enfant allergique (vous vous en doutiez !)
[^] # Re: À propos des étiquettes
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.
Je confirme le risque d’erreur : il m’est déjà arrivé d’acheter un produit après avoir pourtant lu la liste d’ingrédients (sans avoir trouvé le truc sur le coup) et de le foutre à la poubelle après coup (en relisant, avant d’ouvrir, sans fatigue et stress je vois un ingrédient qui fait que je n’aurai pas du l’acheter.)
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
# OFF vs Yuka
Posté par mahikeulbody . Évalué à 6. Dernière modification le 08 mars 2024 à 09:34.
Merci pour cette dépêche qui me fait découvrir OFF (même si j'en avais déjà vaguement entendu parler). Selon Wikipedia :
En 2017, Yuka s'appuyait exclusivement sur Open Food Facts, une base de données ouverte et collaborative qui fonctionne sur le même modèle qu'un wiki. À partir de janvier 2018, une base de données propriétaire est mise en place pour ajouter un système de contrôle et de vérification des contributions. Depuis, Yuka n'utilise plus Open Food Facts, mais continue d'y contribuer massivement en reversant une partie des informations produit. À ce titre, Yuka est depuis 2017 le 1er contributeur d'Open Food Facts.
Yuka, premier contributeur de OFF, c'est super mais pourquoi reverser seulement une partie des informations produit ? Si je comprends bien, on se retrouve avec deux bases différentes, une "ouverte", l'autre "propriétaire", avec certes une grosse intersection mais différentes quand même (d'autant que si j'en crois Wikipedia, Yuka ne s'alimente plus des contributions faites dans OFF).
Si la majorité se mettait à utiliser Yuka (c'est une hypothèse, je ne sais pas si c'est un scénario crédible), à quoi servirait OFF (à part éventuellement servir de backup en tant que base non propriétaire) ? A l'inverse, pourquoi utiliser Yuka alors qu'on a un projet plus "open" avec OFF ?
Pour un ignare du sujet comme moi, la dépêche gagnerait à éclaircir cet aspect.
[^] # Re: OFF vs Yuka
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.
J’ai toujours boycotté Yuka et incité leurs usagers autour de moi à passer à la source… Je trouve que c’est une forme de vampirisme et de phagocytage que de pomper des données libres et de faire des ajouts proprios. Ça fait plaisir de savoir que leur modèle a un peu évolué et qu’une partie est reversée (mais juste une partie on est d’accord ?) et surtout que ça ne s’alimente plus des contributions faites dans OFF (à vérifier…)
La dépêche ne peut se substituer aux gens et répondre pourquoi ils et elles font des choix qui les enferment. Cependant il y a une piste intéressante qui est évoquée : l’appli OFF n’était pas assez sexy. J’ajouterai à cela que comme beaucoup de projets libres, il n’y a pas les mêmes moyens marketing (sur un certain store c’est le truc propriétaire qui est mis en avant quand on fait des recherches, le plus ”open” pouvant même ne pas apparaitre.)
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: OFF vs Yuka
Posté par segundo . Évalué à 4.
Salut et merci beaucoup pour ton retour. :)
Pour les infos basculées par Yuka, j'avoue que je ne peux pas trop répondre à leur place et savoir pourquoi certaines informations ne sont pas basculées.
L'intérêt de la base de OFF par rapport à celle de Yuka est la licence. Comme tu l'as souligné, celle de OFF est libre ce qui n'est pas le cas pour Yuka. La conséquence c'est que tout le monde peut utiliser ces données pour faire des analyses, sortir une appli (il y en a des dizaines qui utilisent la base OFF) ou autre. Comme je l'ai souligné dans la dépêche, en tant que bénévole de OFF, j'ai une reconnaissance infinie envers Yuka qui a fait exploser la base et suciter un intérêt pour l'information alimentaire. Mais les objectifs de Yuka et de OFF, même s'ils se recoupent un peu, ne sont pas les mêmes.
Et la majorité des gens qui scans leurs aliments qui connaissent ou utilisent bien plus souvent Yuka que OFF. D'ailleurs, la phrase-type que l'on a lorsque l'on contribue à OFF et qu'on en parle, c'est "Ha mais c'est comme Yuka en fait". J'ai dû entendre cette phrase des centaines de fois. :D
# Deux images indisponibles dans la dépêche
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 08 mars 2024 à 09:51.
[^] # Re: Deux images indisponibles dans la dépêche
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.
Trop rapide. :) J’allais signaler que des images ne s’affichaient pas et demander de corriger le markdown (mais visiblement c’est à la source des liens.)
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Deux images indisponibles dans la dépêche
Posté par segundo . Évalué à 1.
Ha mince…
Voilà les bons liens :
Logo : https://forum.openfoodfacts.org/uploads/default/original/1X/2351266ac389aaeee5093ac86ff888e15d5b0cdb.jpeg
Meme : https://forum.openfoodfacts.org/uploads/default/original/1X/f12e23163624f60ebd35cb4d6f771a20b3658016.jpeg
# Le paradoxe du dioxyde de titane:
Posté par reminimir . Évalué à 3. Dernière modification le 08 mars 2024 à 10:29.
Interdit dans l'alimentation et toujours présent dans les médicaments!
# tres intéressant
Posté par M . Évalué à 3.
très intéressant article qui m'a donné envie de retesté l'appli.
Mais j'avoue que je retombe sur les même problèmes qu'il y a quelques années.
Appli affiche des scores. Mais je ne comprends toujours pas les scores et leur pondération.
Ok une plaquette de beurre de baratte c'est E. Mais je n'en mange pas une à chaque repas.
Idem pour le fromage.
Sur des fruits sec certains bénéficient du bonus fruits, d'autre non. Pourquoi ?
Des informations non renseigné ont l'air de jouer sur le score. Dans ce cas pourquoi afficher un score faux plutôt que demander l'info.
Ca me donne l'impression que je ne peux pas faire confiance à l'appli (et qu'il faut tout vérifier en détail). Que les scores ne sont pas objectif. Il suffit de remplir correctement certains "mauvais" produit pour qu'ils soient mieux classé que des meilleurs qui aurait été complété partiellement.
[^] # Re: tres intéressant
Posté par segundo . Évalué à 3.
Salut ! Content d'avoir suscité un regain d'intérêt via mon petit récit. :)
Je vais répondre sur quelques trucs mais je suis loin d'être le plus calé sur les différents scores.
Déjà, il n'y a pas de pondération entre les trois scores actuellement affichés sur OFF (Nutriscore, NOVA et Eco-score) : ils sont indépendants et ont un système de calcul et des variables qui ne sont pas les mêmes. La base scientifique derrière ces trois score n'est pas du même niveau, notamment car le dernier est très récente alors que le Nutriscore a 10 ans désormais. Je vais donc me concentrer sur le Nutriscore (en passant, voici la page explicative sur OFF).
Pour les E pour les beurres et (certains) fromages, il faut avoir à l'esprit que le Nutriscore se veut comme discriminant pour une même catégorie. C'est intéressant pour comparer des fromages entre eux mais pas vraiment pour comparer un plat préparé et un fromage. Donc le Nutriscore, par ses règles de calculs (qui ont beaucoup évolué, notamment depuis janvier dernier) tente de faire en sorte que, pour chaque catégorie, il y ai un large spectre de notes. Ce n'est pas très intéressant d'avoir toute une catégorie (ex : les huiles végétales) en E, par exemple. Ce qui était le cas il y a quelques années. De nouveaux facteurs sont entrés dans le calcul de cette catégorie et il y a désormais d'autres notes (C pour l'huile d'olive, par exemple). Pour reprendre l'exemple du beurre : oui, ils (presque) sont tous en E. Mais dans le même rayon (ou pas très loin) tu vas également avoir des margarines qui, elles, sont plutôt entre C et D. En bref : le Nutriscore d'un seul produit n'est pas intéressant en soi. C'est la diversité des notes d'une même catégorie qui a un intérêt.
Pour le bonus de fruit/légumes, c'est effectivement un paramètre qui va donner des bons points si on arrive à le calculer. Pour ça, il y a deux méthodes : il peut être indiqué sur le produit (ex : les jus de fruit "100% pur jus" sont à 100%… logique :D ) mais, souvent, il faut faire une estimation de ce pourcentage en partant de la liste d'ingrédient. Cette estimation est forcément la fourchette basse donc, au final, le Nutriscore est dégradé par rapport à ce qu'il devrait être (c'est également le cas pour les nombreux produits qui n'affichent pas la quantité de fibres dans les valeurs nutritionnelles alors que ça rajoute des points). Mais pour cette deuxième méthode, il faut tout de suite indiqué que la majorité des produits ajoutés sur OFF n'ont pas d'ingrédients renseignés. C'est l'un des projets majeurs des prochaines années (et l'origine du meme que j'ai inclue dans la dépêche :D ).
Pour la phrase rapport au score faux par rapport à ne pas afficher de score, je pense que j'y ai plus ou moins répondu dans le paragraphe précédent : l'idée de OFF est d'afficher un score "fourchette basse" plutôt que de ne pas en afficher. Mais les quelques éléments qui manquent (fibre, taux de fruits/légumes) sont rarement déterminants pour passer d'une lettre à une autre. Ce qui a le plus de poids (et qui est obligatoire pour calculer Nutriscore) c'est la catégorie et les valeurs nutritionnelles.
Pour la dernière partie sur la confiance, dans tous les cas, il est dangereux de s'en remettre totalement à une appli pour ce qui est de son alimentation. J'ai quelqu'un dans ma famille qui est diabétique de type 1 (insulino-dépendant). C'est clair que, le Nutriscore, ça ne lui sert à rien pour sa maladie : elle devra quand-même repérer les glucides, même dans des produits notés A.
En revanche, bien renseigner un produit noté E ne le fera pas obligatoirement changer de lettre. Et si c'est le cas, c'est qu'il était très limite avec les données essentielles (catégorie et valeurs nutritionnelles). Il faudrait trouver des exemples concrets qui illustrent ça mais, à mes yeux, ce n'est pas problématique.
# Commentaire supprimé
Posté par segundo . Évalué à 3. Dernière modification le 13 mars 2024 à 21:23.
Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.
[^] # Re: Liens images cassés
Posté par BohwaZ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.
Merci effectivement ça serait chouette si un modo pouvait passer par là et remettre les images :)
Sinon j'ai une question sur la carte en image : où est-ce qu'on peut y accéder ? J'aimerais bien voir ce qui est produit vers chez moi :)
« Je vois bien à quels excès peut conduire une démocratie d'opinion débridée, je le vis tous les jours. » (Nicolas Sarkozy)
[^] # Re: Liens images cassés
Posté par segundo . Évalué à 3.
C'est par ici ;)
[^] # Re: Liens images cassés
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 4.
Corrigé, merci.
[^] # o tablo
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.
Du coup, je me dis que c’est un peu dommage (en terme d'accessibilité et pour la cohérence du rendu) que les tableaux soient en image. Mais on pardonne quand on sait que c’est un peu la tannée avec la plupart des feuilles de styles dont celui par défaut.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
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