Open Source Seeds : les graines de tomates libres

57
29
août
2017
Do It Yourself

Les graines que l’on plante aujourd’hui sont contrôlées en très large majorité par une poignée de grosses entreprises (Monsanto, Bayer, Syngenta…) qui font tout pour empêcher la réutilisation de ces graines : brevets, graines hybrides ou stériles, donc impossible à replanter… En plus de coûter cher aux agriculteurs, cela freine le développement dans certains pays et nuit à la biodiversité.

Une nouvelle initiative allemande, Open Source Seeds, veut contrer ce modèle avec des graines distribuées sous la Licence Semence Libre :

La semence peut être reproduite sans limitation, vendue, donnée ou même utilisée dans le processus de sélection de nouvelles variétés. La licence donne aux nouveaux utilisateurs les mêmes droits que leurs précédents détenteurs.

Dans la construction de cette licence, le groupe de travail d’Agrecol (Association for AgriCulture and Ecology in Africa, Asia, Latin America and Eastern Europe) s’est inspiré de la GPL, des licences Creative Commons et a même intégré le principe de copyleft — la licence inclut donc une provision pour transfert de matériel génétique !

Pour l’instant, seules sont disponibles des graines de tomates cerises, nommées Sunviva, et une graine de blé est en développement.

Comment soutenir le projet ? En plantant des graines, en partageant les graines, en faisant goûter ses tomates et en diffusant l’information !

Un site allemand, culinaris-saatgut.de, permet de commander les graines pour les faire livrer en France (4,17 € + 4,00 € de frais de port, soit 8,17 € au total les douze graines).

Aller plus loin

  • # les graines en France

    Posté par  . Évalué à 10.

    C'est cool mais en France c'est difficile de mettre en place ce genre d'entreprise même si la loi a récemment évoluée dans le bon sens car beaucoup de semences sont réservées aux assos et particuliers. Il n'est toujours pas possible de vendre des produits issues de végétaux hors du catalogue officiel des espèces et variétés et comme vous pouvez le lire c'est payant même pour les variétés anciennes.
    Beaucoup de ces dernières en ont pâtit depuis des décennies et il ne leur restait plus que le troc informel puis les bourses d'échanges de graines pour subsister.

    • [^] # Re: les graines en France

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

      L'année dernière j'ai vue passer plusieurs reportage sur des assos qui se chargent de "vendre" des graines hors catalogue et surtout ré-utilisable mais je n'arrive pas à trouver le nom ou le site.

      Born to Kill EndUser !

    • [^] # Re: les graines en France

      Posté par  . Évalué à 2.

      l'association kokopelli est dans cette optique depuis 18 ans, et il y a plus que des tomates aux catalogues, 10 ans que je suis utilisateur pour mon jardin.

      De mémoire, Il avait subit un procès d'un gros semencier, ce texte leur permet d'exister mais ça ne protège pas les professionnels si j'ai bien lu.

      • [^] # Re: les graines en France

        Posté par  . Évalué à 5.

        Germinance propose également des variétés non inscrites au catalogue officiel. Ils font un mini résumé sur l'état actuel dans l'édito de leur catalogue PDF.

    • [^] # Re: les graines en France

      Posté par  . Évalué à 10.

      Ouais, il y a quand même pas mal d'idéologie là dedans, et il n'est pas nécessairement simple de déméler le vrai du faux.

      Déja, il y a des dizaines de milliers de variétés inscrites au catalogue, y compris des variétés traditionnelles. Le catalogue existe depuis très longtemps, et seule une toute petite partie est encore cultivée—autrement dit, il est quand même difficile de ne pas trouver chaussure à son pied dans ce catalogue.

      Ensuite, le but du catalogue est avant tout de protéger le consommateur, afin qu'il puisse identifier clairement ce qu'il achète. La variété est documentée de la graine à l'étal du maraicher, et c'est justement ce qui limite la fraude : on ne peut pas vendre une variété pour une autre, par exemple. En absence de catalogue, on pourrait donner n'importe quel nom à n'importe quelle variété. Que la logique du catalogue puisse bénéficier dans une certaine mesure à des grandes entreprises, c'est dans l'ordre des choses, les grandes entreprises ont assez de ressources et d'imagination pour tirer bénéfice de n'importe quel dispositif, et ce même si ce dispositif avait été mis en place justement pour lutter contre les grandes entreprises (c'est typiquement le cas du droit d'auteur, des brevets, etc).

      Enfin, il faut se renseigner un peu autour de ce que proposent certaines associations (on cite kokopelli plus bas), parce que c'est beaucoup plus compliqué que de plonger dans un discours "gentilles associations contre puissances de l'argent". D'une part, une grande partie de la com' de ces associations est fausse (beaucoup par exemple affirment que les lois liberticides rentent illégales les échanges ou la vente de graines entre particuliers, ce qui est complètement faux). D'autre part, elles ont tendances à se victimiser alors qu'à ma connaissance, tous les problèmes judiciaires qu'elles ont eu étaient liés à des petites et moyennes entreprises (notamment des boites qui vendent des graines par correspondance), pour concurrence déloyale, et pas du tout à des grands semenciers, qui se foutent comme de leur premier slip que des associations vendent des graines de plantes qui poussent mal. Il faut savoir quand même que les associations doivent respecter un certain nombre de règles quand elles concurrencent des acteurs économiques non-associatifs dans le secteur marchand, et elles se font condamner à juste titre quand elles ne le font pas. Il faut aussi comprendre que le problème de Kokopelli, par exemple, n'était pas du tout l'inscription de nouvelles variétés au catalogue (chose qu'on leur a proposé de faire gratuitement il y a plusieurs années). Certaines associations veulent pouvoir vendre des semences qu'elles appellent "paysannes", et qui sont des populations non-fixées. Ces mélanges ne sont pas stables dans le temps, on ne peut pas non plus les récolter pour les resemer à l'identique, bref, ils posent un réel problème parce qu'il est impossible de les caractériser et d'assurer la reproductibilité de la culture. Au fond, peu de "paysans" seraient intéressés par ces semences "paysannes", qui n'ont pas réellement d'intérêt agronomique (contrairement aux mélanges de variétés), et qui ne peuvent donc pas être inscrites au catalogue.

      Au passage, il ne faut pas non plus se faire intoxiquer par l'appellation "variété ancienne". Cette appellation est beaucoup utilisée par les industriels, et la très grande majorité des variétés qu'elles désignent sont au contraire très récentes. C'est un terme commercial qui désigne des variétés qu'on pense représenter ce que les consommateurs considèrent comme des variétés anciennes ; elles sont en effet moins productives et peut-être plus goûteuses que les variétés très productives, mais elles ne sont pas du tout anciennes. Les vraies variétés anciennes, d'une part, sont évidemment inscrites au catalogue (pour celles qui n'ont pas simplement disparu), et d'autre part, ont souvent une production catastrophique (faible productivité, grosses pertes, grosses sensibilités aux ravageurs, aux maladies, aux aléas climatiques…) sans pour autant avoir particulièrement plus de goût. La mode du "c'était mieux avant" sert avant tout à harponner un nouveau type de pigeon qui croit savoir mieux que tout le monde, mais c'est juste de la com.

      • [^] # Re: les graines en France

        Posté par  . Évalué à 2.

        C'est intéressant ce que tu dis, est-ce que tu aurais des références à proposer sur le sujet?

        • [^] # Re: les graines en France

          Posté par  . Évalué à 4.

          Wikipédia fournit un contexte et des sources pour creuser :

          https://fr.wikipedia.org/wiki/Kokopelli_(association)
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Catalogue_officiel_des_esp%C3%A8ces_et_vari%C3%A9t%C3%A9s

          Après, pour certains trucs, j'ai fait une synthèse de mes lectures, et je peux aussi me tromper. Par exemple, il existe une étude de l'INRA (https://www.permaculturedesign.fr/non-labour/) qui pourrait faire penser que les méthodes sans labour pourraient être rentables économiquement malgré une perte de rendement (de l'ordre de 20% en moins). Mais bon, d'une manière générale, quand on parle de rentabilité économique, on doit s'attendre à ce qu'une activité rentable se généralise, et que la disparition d'une pratique soit au moins en partie due à son manque de rentabilité—il est faux d'affirmer que les acteurs économiques sont tous rationnels, mais il est encore plus faux d'assumer qu'ils sont systématiquement irrationnels!.

          Sur les histoires de pratiques agricoles et de rentabilité, je suis surpris par le manque de sources académiques sérieuses sur le sujet. On trouve pas mal de trucs en Amérique du Nord par exemple, mais les conditions (climatiques, biologiques, économiques et sociales) y sont tellement différentes que j'ai du mal à imaginer qu'on puisse en tirer quoi que ce soit sur la rentabilité des différentes pratiques agricoles en Europe.

          • [^] # Re: les graines en France

            Posté par  . Évalué à 2.

            Justement en parlant Amérique du Nord, la technique du Strip-till vient de chez eux et c'est ce qu'utilise principalement les agriculteurs "revenus au labour". Ce n'est qu'un labour de surface qui n'est pas comparable aux techniques profondes.
            C'est la transition de l'agriculture réactionnaire qui relève d'une croyance presque mystique vers l'agriculture raisonnée qui s'appuie sur les recherches agronomiques.

            • [^] # Re: les graines en France

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              C'est vrais que ça commence un peu a changer avec des agriculteurs qui se rendent compte que charruer toujours plus profond ne résous pas les problèmes.

              Mais bon c'est ce qu'on leur a appris à l'école ou ce qu'on tjr fait les "anciens" donc il y a de l'inertie, sans compter que si t'as acheté un tracteur de 300ch t'as tendance a vouloir l'utiliser

              • [^] # Re: les graines en France

                Posté par  . Évalué à 10.

                Mais bon c'est ce qu'on leur a appris à l'école ou ce qu'on tjr fait les "anciens" donc il y a de l'inertie

                Les jeunes sont mieux sensibilisés, plus curieux et mieux formés avec des études longues. Il y a aussi toute une population néo-rurale qui se met au travail agricole. Quand les anciens se rendent compte que le jeunot ou le gars de la ville ne se tue pas à la tâche tout en faisant de meilleurs chiffres et qu'il rachète le terrain d'à côté à un vieux du bourg, ça les intrigue et ça mène à un partage. C'est comme ça qu'on arrive à davantage de petits producteurs qui font de la vente directe et qui participent aux AMAP.

                sans compter que si t'as acheté un tracteur de 300ch t'as tendance a vouloir l'utiliser

                Dans les pays de bocage c'est plutôt rare vu l'encombrement. Je croise plus souvent du compact d'une centaine de chevaux
                Il y a tout de même le prix du carburant qui rentre en compte et au moins tu l'utilises, au plus tu peux faire de bénéfices à la vente de la production. Certains en viennent même à les remplacer par des ânes.
                L'agriculture industrielle pousse à l'endettement permanent pour l'achat du matériel et des divers traitements. C'est une grande source de stress et c'est ce qui cause en grande partie les taux record de suicides chez les agriculteurs.

            • [^] # Re: les graines en France

              Posté par  . Évalué à 3.

              C'est la transition de l'agriculture réactionnaire qui relève d'une croyance presque mystique vers l'agriculture raisonnée qui s'appuie sur les recherches agronomiques.

              Pas très neutre ça. Idéologie ?
              Il ne faut pas dénoncer une idéologie en temps que telle par une autre idéologie.

              C'est quoi l'agriculture « réactionnaire », une agriculture qui ne croit pas aux ressources sans fin. Elle est donc raisonnable. Son économie est basé sur un ensemble que certains appellent développement durable et pas développement à feu de paille.

              Cette agriculture dite réactionnaire a des unités de recherche scientifique à sa disposition que ce soit à l'INRA, aux États-Unis ou ailleurs, des chercheurs sérieux, reconnus, académiques ou pas.

              • [^] # Re: les graines en France

                Posté par  . Évalué à 5.

                Pas très neutre ça. Idéologie ?

                Je fais la séparation de deux courants écolo par leurs différences fondamentales dans la préservation de l'environnement. Les méthodes et les objectifs sont antagonistes.
                Et effectivement je ne suis pas neutre car le premier a un mode de pensée qui dérive dans des comportements que je juge dangereux comme les courants anti-vaccination ou les médecines parallèles.

                C'est quoi l'agriculture « réactionnaire », une agriculture qui ne croit pas aux ressources sans fin. Elle est donc raisonnable. Son économie est basé sur un ensemble que certains appellent développement durable et pas développement à feu de paille.

                On a pas la même définition de réactionnaire. Ici je parle d'extrémisme ultraconservateur dénué de rationalité.
                Aussi tu confonds raisonnable et raisonné.

                Cette agriculture dite réactionnaire a des unités de recherche scientifique à sa disposition que ce soit à l'INRA, aux États-Unis ou ailleurs, des chercheurs sérieux, reconnus, académiques ou pas.

                Justement non.
                Ceux que j'appelle réactionnaires ce sont des gens qui sont dans le « c'était mieux avant » et qui rejettent le progrès technique pour se baser sur de la croyance et une sacralisation de la nature originelle. Ce sont des gens que je qualifie de "verts-blancs" ayant une idéologie écologique passéiste et empirique. Le meilleur exemple en France est en la personne de Pierre Rabhi dont l'obscurantisme est avéré.

                J'y adjoins aussi la méthode permaculturelle qui est souvent décriée pour son manque de rigueur scientifique, c'est le mode de pensée inverse de l'agriculture durable ou de l'agriculture de conservation.

          • [^] # Re: les graines en France

            Posté par  . Évalué à 4.

            Sur les histoires de pratiques agricoles et de rentabilité, je suis surpris par le manque de sources académiques sérieuses sur le sujet. On trouve pas mal de trucs en Amérique du Nord par exemple, mais les conditions (climatiques, biologiques, économiques et sociales) y sont tellement différentes que j'ai du mal à imaginer qu'on puisse en tirer quoi que ce soit sur la rentabilité des différentes pratiques agricoles en Europe.

            Si, il existe des études sérieuses sur le sujet. Des unités de recherche de l'INRA y travaillent mais malheureusement je n'ai plus leurs coordonnées sous la main. Leur conclusion y est beaucoup plus positif que ce que tu laisses entendre, même si comme partout ce n'est pas parfait.

            Les semences population ne sont pas valorisées par les critères de rentabilité de l'agriculture dite productiviste mais par une étude économico-écologique globale qui inclut, entre autres, l'apport d'une meilleure biodiversité. Autre avantage, c'est la coopération entre paysans. Ce critère peut sembler anecdotique et secondaire mais est crucial dans certains contextes et certains territoires. C'est pourquoi de nombreux paysans y trouvent leur intérêt et pas seulement idéologique (l'idéologie n'est pas une tare).

            Tous les agriculteurs ne font pas des céréales en quantité et à foison (heureusement). Ce sont souvent des éleveurs qui trouvent leur compte dans les semences population.

      • [^] # Re: les graines en France

        Posté par  . Évalué à 1.

        Ouais, il y a quand même pas mal d'idéologie là dedans, et il n'est pas nécessairement simple de déméler le vrai du faux.

        Je n'ai fait qu'évoquer des législations en prenant soin de ne pas emmètre de jugement. Mes sources en ont peut-être mais pas mon commentaire. ;)
        Merci d'avoir explicité les divers points, j'ai appris quelques trucs au passage.

    • [^] # Re: les graines en France

      Posté par  . Évalué à 2.

      Les agriculteurs amateurs et associations, c'est bien mais tant que les producteurs professionnels (Bio ou pas) n'auront pas le droit d'utiliser ces semences traditionnelles, les grands semenciers seront tranquilles.

      • [^] # Re: les graines en France

        Posté par  . Évalué à 1.

        Correction au poste précédent que ce P…n de site m'à empêché d'éditer.

        Les agriculteurs amateurs et associations, c'est bien mais tant que les producteurs professionnels (Bio ou pas) n'auront pas le droit d'utiliser ces semences non classées, les grands semenciers seront tranquilles. Une initiative comme OpenSourceSeeds est intéressante car elle permet de développer de nouvelles variétés non protégées ou plutôt protégées contre la réappropriation. Il faudrait que les agriculteurs financent massivement ce genre d'initiatives mais là, c'est pas gagné …

      • [^] # Re: les graines en France

        Posté par  . Évalué à -6.

        Les grands semenciers sont tranquilles parce que, jusqu'à preuve du contraire, personne n'a pu démontrer la viabilité économique de l'agriculture "traditionnelle" (rendements similaires aux années 1950-1960?), ni encore moins le caractère «durable» d'une agriculture peu productive.

        C'est toujours plus facile d'interpréter les choses avec un filtre idéologique. Par exemple, il y a quelques années, c'était la grande mode du semis sans labour. Puis, la mode est passée, il semble que ceux qui ont essayé reviennent au labour (ou alors, c'est un bon coup de glyphosate avant :-) ). Il y a toujours quelques hurluberlus (qui ne sont pas agriculteurs) qui prétendent que c'est de la faute des vendeurs de matériel, des semenciers, ou d'épouvantails divers, mais bon…

        Le plus gros ennemi des idéologues, ça n'est pas les grandes entreprises ou le gouvernement. C'est juste la réalité. On peut penser, pour de très bonnes raisons, que d'éviter de zigouiller tous les vers de terre tous les ans est une bonne idée, et que le monde se porterait mieux si on ne labourrait pas les champs. Sauf que bon, si on n'arrive à ne rien faire pousser, ça ne sert absolument à rien.

        À mon avis, ça va être la même chose pour les semences paysannes ou traditionnelles. Ça a beau sembler mieux sur le papier, mais si ça pousse mal, si les rendements sont variables et non-reproductibles, si la récolte est compliquée, ou s'il faut déverser trois citernes de phytosanitaires par hectare pour maintenir un semblant de rendement, bah ça ne va pas marcher. Les agriculteurs ne sont pas des débiles profonds, s'ils sont passés des semences traditionnelles aux semences industrielles, c'est parce que le rendement des produits industriels était bien supérieur.

        • [^] # Re: les graines en France

          Posté par  . Évalué à 9.

          Intrigué par ton affirmation sur l’effet de mode, effet de mode retours, j’ai rapidement requêté google, et j’ai trouvé cette source : http://agriculture-de-conservation.com/sites/agriculture-de-conservation.com/IMG/pdf/christian_roisin.pdf

          Il semble que le semi sans labour puisse marcher. Mais si le sol est abîmé - genre sol « limoneux » fragile - il semble qu’il faille labourer. Et qu’on ne peux pas vraiment savoir sans une connaissance de l’historique.

          Donc il semble que la situation soit bien plus nuancée que ce que tu présentes (ça marche pas) et que … ça ne règle pas le problème de la restauration des sols abîmés. Ça aide juste à ne pas les abîmés. Mais que pour cultiver sur les sols abîmés ont ait besoin de les abîmer d’avantage ? Ça n’a pas l’air durable.

          Ce n’est pas solide étant donné que j’ai juste lu un bout de la conclusion et pondu ça en 30 seconde en extrapolant comme un malade, mais ton commentaire péremptoire m’a titillé.

        • [^] # Re: les graines en France

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

          Les agriculteurs ne sont pas des débiles profonds, s'ils sont passés des semences traditionnelles aux semences industrielles, c'est parce que le rendement des produits industriels était bien supérieur.

          Peut être simplement parce que dans un cas ils peuvent toucher des subventions et pas dans l'autre.
          Je dis ça comme ça, mais il ne faut pas oublier l'impact économique.

          De même, beaucoup de plantes se portent mieux quand elles sont mélangées à d'autres, un peu comme quand on fait pousser des capucines à côté des haricots (les pucerons vont sur les capucines plutôt que les haricots). Par contre, ce n'est pas industrialisable. etc.

          Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

        • [^] # Re: les graines en France

          Posté par  . Évalué à 8.

          agriculture "traditionnelle" vs agriculture "intensive", rendements des années 50-60 vs qualité nutritive… Affirmations péremptoires, aucunes justifications, c'est à se demander qui est l'idéologue!

          • [^] # Re: les graines en France

            Posté par  . Évalué à 10.

            Si c'était aussi simple il n'y aurait presque personne pour changer de cap, uniquement des extrémistes/illuminés/etc.

            Les rendements accrus ne sont valables que pour quelques plantes, en particuliers les céréales, ce qui est déjà très bien.
            Pour les fruits et légumes, ils sont devenus monstrueux mais « creux » : une pomme qui fait 2 fois le volume d'une « ancienne » pomme ne contient que peu d'éléments nutritifs supplémentaires (les vraies-vraies pommes d'avant les hybridations sont ridiculement petites et je doute que ce soit gérable, en plus elles sont super acides). Par contre elle coûte bien le double au « kilo utile » (bon ok, il y a tout de même plus de glucides/fructose mais ce n'est pas du tout ce dont nous manquons).

            Il y a le soucis de la pérennité des sols : les énormes rendements actuels font que le sol n'est plus qu'un support. La quasi-totalité du « contenu » non carboné de la plante vient des intrants.

            Il y a également la question de l'emploi et de la société : est-il mieux de payer moins d'agriculteurs et plus de machines hors de prix ? C'est moins net pour les éleveurs et les maraîchers.
            Sur la majorité de la surface terrestre la question n'a pas de sens car ces machines ne sont pas financièrement accessibles. Et si la population mondiale venait à être du même niveau que nous, les machines en question deviendraient plus chères (de combien ?) et pourraîent ne plus être rentables.

            D'un côté on a pas mal d'avantages avec certaines productions, et quelques inconvénients.
            De l'autre côté on a presque uniquement des inconvénients avec d'autres productions intensives/extensives.

        • [^] # Re: les graines en France

          Posté par  . Évalué à 10.

          Les grands semenciers sont tranquilles parce que, jusqu'à preuve du contraire, personne n'a pu démontrer la viabilité économique de l'agriculture "traditionnelle" (rendements similaires aux années 1950-1960?), ni encore moins le caractère «durable» d'une agriculture peu productive.

          On doit reconnaître que c'est un troll de qualité supérieure !

          Rappelons simplement que l'agriculture vivrière « peu productive » est la réalité chez une bonne partie des gens sur Terre, qu'elle contribue à hauteur de 20% de l'alimentation mondial, et qu'elle existe depuis bien plus longtemps que l'agriculture intensive.

          Je finirais sur le fitre idéologique : L'agriculture intensive est responsable de massacres écologiques graves : rien qu'en France on peut parler de la pollution majeure de l'eau, et des sols, de la contribution des épandages aux particules fines, de la mort des pollinisateurs et la gestion dramatique des paysages, ou encore du coût sur la santé de la malbouffe, des pesticides, etc.
          Ne pas mettre ces problèmes dans la balance dans la discussion est malhonnête.

          Trouver des pratiques agricoles plus respectueuse de l'éco-système est une nécessité. Et non, les agriculteurs ne sont pas forcément des gens intelligents, ils ont une large part de responsabilité dans le problème, même si ce ne sont pas les seuls.

  • # A suivre

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    C'est une excellente initiative !

    En lisant les commentaires, on s'aperçoit que l'opinion est vraiment divisée sur ce sujet. On parle beaucoup de rendement, mais pas de saveur ni de quantité de nutriment… Pourtant c'est là l'essentiel non ?

    • [^] # Re: A suivre

      Posté par  . Évalué à 1.

      Je le pense aussi. Notre savoir-faire culinaire est reconnu internationalement et des matériaux de base de qualité sont indispensables.

    • [^] # Re: A suivre

      Posté par  . Évalué à 6.

      Pourtant c'est là l'essentiel non ?

      L'agriculture est une activité économique, elle doit être viable. Déja qu'elle n'est pas rentable sans de multiples subventions, il faut quand même qu'elle soit capable d'être pérenne (ne serait-ce que pour rentabiliser les investissements). Si ta ferme bio-dynamique respectueuse de l'environnement et qui produit des machins qui ont du goît perd 100k€ par an, elle va vite être remplacée par une activité rentable.

      Bien sûr, la qualité peut se payer ; c'est d'ailleurs le cas (peut-être même un peu excessivement) avec les produits "bio". Tu peux aussi payer un peu plus cher pour une agriculture de proximité, favoriser les circuits courts, tout ça tu peux le faire.

      Il n'empêche, si tes machins ne poussent pas, tu ne peux rien vendre. Le manque de rendement est problématique pour plusieurs raisons ; déja pour la viabilité économique de ton activité, mais pas seulement. Si ta culture est pourrie de ravageur, la qualité ne va pas être au rendez-vous, les gens veulent bien payer plus cher pour du bio mais ils ne veulent pas se retrouver avec un vers dans chaque fruit ; il faut que ça soit mangeable. Il faut aussi que tu puisses assurer tes livraisons, si tu fais des paniers ou si tu as des clients réguliers, après 3 semaines de "ah je n'ai plus que des patates", tes clients vont se barrer. Il faut aussi que tes solutions ne soient pas pires que le mal (typiquement, le cas dont je parlais au-dessus : innonder ton champ de glyphosate avant de faire un semis sans labour). Enfin, le rendement a une importance pour le développement durable, le but est de nourrir une population sans cesse croissante avec une surface agricole constante. Dans ce contexte, l'agriculture "de qualité" à faible rendement est un luxe d'occidental, et condamne les Chinois à manger du riz issu d'une production industrielle polluante parce qu'on gâche nos surfaces agricoles à cultiver des trucs qui poussent mal.

      Il ne faut pas certes jeter le bébé avec l'eau du bain, la production industrielle actuelle est assez insipide, notamment (mais pas seulement) à cause de sélections variétales orientées sur des critères de productivité et de rentabilité économique au détriment des propriétés organoleptiques (ça claque hein?). Les semenciers ne sont pas complètement débiles, et ils sélectionnent aussi depuis quelques temps sur le goût. Mais bon, c'est aussi surtout la distribution qui est problématique ; cueillir les fruits avant maturité reste nécessaire pour les transporter dans de bonnes conditions, et ça, même sur une variété bio traditionnelle, ça fera toujours des fruits durs et pas très bons.

      Ce que je critique surtout, c'est la pensée bobo-Parisien, orientée vers le "c'était mieux avant", et "c'est meilleur quand c'est traditionnel". L'agriculture traditionnelle (avant la révolution agricole), c'était surtout des agriculteurs qui avaient du mal à nourrir leur famille, qui se tuaient la santé, qui dépendaient énormément des aléas de la météo, qui ne pouvaient pas stocker leur production car elle ne se conservait pas, qui se faisaient ravager par des insectes, des chenilles, des maladies diverses… bref, qui étaient bien contents de sortir quelque chose de leur terre, et qui se foutaient certainement pas mal du goût des légumes. D'ailleurs, trainer avec quelques "vieux" dans les coins bien reculés est assez instructif, la plupart du temps ils mangent assez mal, ils stockent leurs production "bio" du potager dans des vieux bidons d'essence rouillés, ils récoltent des trucs de la nature qui sont depuis interdits à la vente à cause de leur toxicité… Sérieusement, il faut bien comprendre que les stupidités du style "jardiner avec la lune", "culture bio-dynamique", "variétés traditionnelles", c'est des trucs hyper-récents ; une sorte de vague commerciale sur laquelle un certain nombre d'entreprises surfent pour vendre des légumes trois plus plus chers à une clientelle fortunée. Tout ça n'a rien de traditionnel, puisque l'agriculture traditionnelle, c'est plutôt de manger ce qu'on peut, des semences douteuses qui voulaient bien pousser et qui n'étaient pas trop bouffées par les bestioles.

      • [^] # bec helloin

        Posté par  . Évalué à 2.

        Une agriculture peut être alternative (en opposition à industrielle) et rentable !
        Par exemple la ferme du bec helloin en bretagne qui fait de la permaculture ( etude-inra ) et qui est rentable.
        Certe ce n'est pas généralisable à toute l'agriculture, mais ça prouve qu'il ne faut pas avoir une vision binaire de la chose.

        • [^] # Re: bec helloin

          Posté par  . Évalué à 5.

          Attention étonnamment malgré la présence rassurante de l'INRA l'étude du Bec Hellouin comportent plein de biais qui gonflent les chiffres. Au final, ils ne sont pas si mirobolants: http://www.barricade.be/publications/analyses-etudes/permaculture-maraichage-biologique-un-choix-economiquement-interessant

          Par exemple, mais ce n'est pas exhaustif:

          • la surface étudiée ne compte pas les allées, aires de compostages et bâtis: pour cultiver 1 000m2 comme le dit l'étude il faut bien le double
          • leur chiffre d'affaire équivaut à la valeur récoltée, qui est pour certains produits seulement estimée, et au meilleur prix possible
          • pour eux la productivite égale la valeur récoltée, ce qui est faux, et ce qui est calculé bizarrement
          • ils cultivent surtout des tomates et autres légumes de saison à fort valeur ajoutée, peu de choses pour l'hiver qui prend plus de temps à pousser
          • ils ont une forte charge de travail gratuite par des stagiaires
          • la ferme génère beaucoup de revenus par des formations payantes
          • la ferme n'a pas de prêts bancaires ou autres investissements à rembourser, elle a été créée avec le fonds personnel des créateurs qui viennent d'une autre activité
          • etc
          • [^] # Re: bec helloin

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

            ils cultivent surtout des tomates et autres légumes de saison à fort valeur ajoutée, peu de choses pour l'hiver qui prend plus de temps à pousser

            Bien sur. C'est une aberration de vouloir faire pousser des plantes en dehors de la saison. Ce qui n'est possible qu'avec des serres, parfois chauffées…

            Un peu comme le maïs qu'on fait pousser dans des mauvaises conditions, du coups il devient plus sensibles aux maladies, et est plus vulnérables aux insectes… donc, il lui faut des engrais, des pesticides etc.

            La culture d'un seul type de plante sur une grande surface favorise les épidémies, et posent des problèmes en cas de fort vent. Cela à été mis en place surtout pour faciliter la récolte mécanisée.

            Quand on sélectionne certaines combinaisons de plantes (il existe des documents sur le sujet), les plantes se protègent ensembles, se soutiennent etc. Mais, ça nécessite généralement de faire une récolte manuellement

            Si vous voulez des fraises en plein hivers, il ne faut pas vous demander trop longtemps d'où elles viennent et comment elles ont été cultivées.

            Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

            • [^] # Re: bec helloin

              Posté par  . Évalué à 3.

              Bien sur. C'est une aberration de vouloir faire pousser des plantes en dehors de la saison.

              oui bien sûr. Va lire l'article, tu comprendras. En fait ils ne font pas (ou très peu) pousser de patates ou de choux.

            • [^] # Re: bec helloin

              Posté par  . Évalué à 1.

              Si vous voulez des fraises en plein hivers, il ne faut pas vous demander trop longtemps d'où elles viennent et comment elles ont été cultivées.

              de l’hémisphère sud ou c’est l’été ?

        • [^] # Re: bec helloin

          Posté par  . Évalué à 2.

          la ferme bec helloin en bretagne

          C'est en Normandie, comme le Mont-Saint-Michel http://www.fermedubec.com/ferme.aspx

      • [^] # Re: A suivre

        Posté par  . Évalué à 10.

        Mouais, tu nous sors surtout sans aucune critique le discours traditionnel du progrès triomphant. Et il n’est pas jeune. Je te rejoins sur le jardinage avec la Lune, bien que je ne sois pas certain que ce soit si « hyper récent » que ça, mais pour le reste tu es en mode « arrière garde » :

        « OK il y a des problèmes mais c’est la faute de [la distribution] … et pas du paradigme dominant»

        Variante de « OK il y a des incendies mais il faut surtout travailler sur … et pas sur le réchauffement climatique »

        Tu reconnais le problème parce que tu ne peux pas faire autrement, mais c’est reculer pour mieux sauter parce que c’est pour dire « mais c’est juste un effet de bord ». Et là tu rajoutes la caricature biobio pour mieux assimiler les critiques à un groupe d’illuminés pas sérieux.

        Faut changer de disque à un moment et se dire que peut être que la solution ne passe pas par la défense bec et ongle de l’existant. C’est fermer la porte à des solutions potentielles de manière dogmatique. Genre se tourner du côté de l’INRA ou des chercheurs en agronomie qui font des travaux sérieux. Ça évite les caricatures rassurantes du passé que tu nous sors : Je suis persuadé qu’il y avait des paysans pauvres, mais il y avait également des régions qui nourrissaient des villes qui étaient certainement plus prospères.

        Mais dans le cadre des changements de paradigmes, il est bien connu que les vielles idées ne meurent qu’avec la mort des derniers bornés qui n’ont plus changé d’idée depuis leurs 15 ans :p

      • [^] # Re: A suivre

        Posté par  . Évalué à 1.

        J'ai tiqué sur "révolution agricole" car pour moi elle se situe il y a plus de 10000 ans : quand on est passé de chasseur-cueilleur à sédentaire. Donc par définition il n'y avait pas d'agriculture avant… Mais vous parliez de la deuxième, celle d'il y a moins de 1000 ans. Faudrait voir à être précis ! Non mais.
        Pour être tout à fait complet, puisque vous parlez des difficiles conditions de vies des "sédentaires", je voulais ajouter qu'il semblerait que les chasseurs-cueilleurs étaient en meilleure santé, moins dépendants de la météo, etc que leurs descendants sédentaires (source). À méditer…

        • [^] # Re: A suivre

          Posté par  . Évalué à 3.

          J'ai tiqué sur "révolution agricole" car pour moi elle se situe il y a plus de 10000 ans

          Je pense que tu as un problème de terminologie, regarde l'article Wikipédia Révolution agricole: «La révolution agricole désigne, dans une première acception, l'ensemble des innovations agricoles survenues aux XVIIIe et XIXe siècles.». Mais bon, je m'étais gouré aussi, je voulais parler plutôt de ce qui se passe depuis les années 1950 (mécanisation, intrants, sélection variétale, irrigation), et qui a fait augmenter les rendements de 300% en 50 ans.

      • [^] # Re: A suivre

        Posté par  . Évalué à 10.

        L'agriculture est une activité économique, elle doit être viable.

        C'est oublier un peu vite les millions d'euros versés au titre de la politique agricole commune dans l'union européenne. Ce qui est produit est le résultat d'une politique, qui aurait pu être différente, ce n'est pas le résultat du (seul) marché.

        Ce que je critique surtout, c'est la pensée bobo-Parisien, orientée vers le "c'était mieux avant"

        Ah oui, tu peux critiquer un homme de paille, c'est toujours une bonne idée.

    • [^] # Re: A suivre

      Posté par  . Évalué à 4.

      On parle beaucoup de rendement, mais pas de saveur ni de quantité de nutriment… Pourtant c'est là l'essentiel non ?
      Dans un pays où tu manges à ta faim, oui.
      Ailleurs non.

      • [^] # Re: A suivre

        Posté par  . Évalué à 3.

        Pardon mais la quantité de nutriments me parait quand même essentiel : s'il faut bouffer 100 tomates de merde pour avoir les nutriments d'une tomate normale, je ne vois pas comment le rendement peut être bon.

  • # Autres initiatives

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Pour les amateurs en Suisse, il y a prospecierara qui tente de trouver des solutions pour préserver les variétés anciennes (végétales et animales) :

    https://www.prospecierara.ch/fr

  • # La licence open source pour graines

    Posté par  . Évalué à 1.

    Intéressant, les restrictions par catalogue en France, en effet. Mais à la base ce que je trouvais intéressant ici c'était l'idée d'avoir une licence open source (et c'en est une vraie, bien réfléchie) pour des graines :)

  • # Da Eingousef Seal of Approval

    Posté par  . Évalué à 3.

    Je valide cette dépêche !

    *splash!*

  • # my 2 cents

    Posté par  . Évalué à -3.

    C'est marrant de voir que ces associations et initiatives se sont lancées uniquement en tant que chevalier blanc défenseur de l'injustice que sont les brevets des grosses sociétés… comme si c'était ça et uniquement ça le problème.

    Vu le travail de recherche effectué par ces sociétés je trouve normal qu'elles protègent le fruit de leur travail.

    Le jeu des Lobby a fait qu'on les a laissé aller beaucoup trop loin (comme d'hab).

    Le fond du problème réside dans le fait que les agriculteurs sont obligés d'utiliser un certain type de graines qui sont sous brevet. Je trouve ça contestable car ça prive l'agriculteur de sa liberté de produire ce qu'il veut. Au final maintenant tous les cultivateurs produisent les mêmes produits stéréotypés et ça bride beaucoup la diversité des produits qu'on consomme.

    Après le problème est plus complexe que la simple liberté de production.

    C'est bien beau d'utiliser des graines libres mais est-ce que le produit est vraiment meilleur ? Est-ce que le rendement est assuré ? Est-ce qu'elles sont résistantes aux maladies usuelles ?

    C'est fini la vision idéaliste du cultivateur qui produit les denrées pour la population et qui s'accomplit en effectuant un acte limite altruiste en assurant la survit de la civilisation. Aujourd'hui c'est un business et en tant que tel il faut assurer le rendement… C'est pas cool mais c'est comme ça :(

    En plus avec les besoins de traçabilité et d'informations aux consommateurs actuels il est beaucoup plus compliqué d'utiliser des graines fournit par une association lambda qui milite pour une pseudo liberté… Je vois pas en quoi ces graines sont meilleures pour nous consommateur que celle d'une société X.

    L'initiative est louable mais ça se résume pas à fournir des graines libres.

    • [^] # Re: my 2 cents

      Posté par  . Évalué à 7.

      Vu le travail de recherche effectué par ces sociétés je trouve normal qu'elles protègent le fruit de leur travail.

      tu t'en fiches des OGM et des graines non reproductibles et de Monsanto qui impose tout ça, comme pour le coton au Burkina Faso, avec des effets désastreux sur l'indépendance des paysans ET sur les cultures ?

      Le jeu des Lobby a fait qu'on les a laissé aller beaucoup trop loin (comme d'hab).

      c'est plus compliqué, et "les lobbies" sont concommitant de la construction des administrations: cf par exemple https://agone.org/lordredeschoses/lescourtiersducapitalisme/

    • [^] # Re: my 2 cents

      Posté par  . Évalué à 6.

      C'est fini la vision idéaliste du cultivateur qui produit les denrées pour la population et qui s'accomplit en effectuant un acte limite altruiste en assurant la survit de la civilisation. Aujourd'hui c'est un business et en tant que tel il faut assurer le rendement… C'est pas cool mais c'est comme ça :(

      Il existe des gens qui résistent encore et toujours à l'appel du profit, par exemple les apiculteurs. La majorité des apiculteurs de France sont des amateurs ou des gens avec une activité autre. En ce moment l'apiculture va très mal, avec 30/40% des ruches qui meurent l'hiver. Le profit ne fait pas vraiment partie du métier… par contre la passion c'est indéniable.

      On peut aussi penser à tout ceux qui s'installe sur de petites exploitations et qu'on retrouve sur les marchés, AMAP, etc. La recherche de rendement ou de profit n'est pas vraiment leur priorité, beaucoup cherchent simplement à vivre de leur travail sans chercher à devenir riche.

    • [^] # Re: my 2 cents

      Posté par  . Évalué à 3.

      C'est fini la vision idéaliste du cultivateur qui produit les denrées pour la population et qui s'accomplit en effectuant un acte limite altruiste en assurant la survit de la civilisation. Aujourd'hui c'est un business et en tant que tel il faut assurer le rendement… C'est pas cool mais c'est comme ça :(

      Euh là tu parles d'un phénomène qui a eu lieu il y a 45 ans au moins.

      Ce n'est pas un retour vers le passé (avec la notion de progrès perverse des années 1970) qui est demandé ici mais un progrès humain et planétaire (ouh l'idéologie ;) ) d'abord éventuellement aidé par la technologie.

  • # Mon expérience : la papi Louis

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

    Un voisin est un peu le roi de la tomate du lotissement. Chaque année il fait une 20aine de pieds, en file à tout le monde etc. Je voulais me faire qques pieds, je lui demande des plans. Je lui demande ce que c'est comme espèce, si il achète des graines, si il veut que je le rembourse… normal quoi. Il me raconte d'où ça vient : son beau-père (papi Louis) cultivait ses propres tomates depuis des décennies. Chaque année, il choisissait les plus belles, et gardait les graines (oui, la sélection génétique c'est un peu la base de l'agriculture). Depuis papi Louis n'est malheureusement plus de ce monde. On ne sait pas vraiment d'où sortent ses graines, mais chaque année, mon voisin continue de faire prospérer la "papi Louis".
    Pas de dégénérescence, cette année encore j'ai sorti 5kg de tomates à ma première récolte (retour de vacances), la plus grosse faisait 700g et avait vraiment une belle tête. Et tout ça strictement aucun traitement (même pas de bouillie Bordelaise) ni amendement (mon compost domestique et c'est tout).

    Sans passer par un semencier ni même par une asso, le bon vieux P2P des graines (Pote 2 Pote) ça a du bon, n'hésitez pas à parler autour de vous potager, vous trouverez sûrement des bons plans !

    Pour le reste, les assos ça reste sympa je trouve. Sans vouloir soutenir la thèse que les semenciers sont tous des pourris, le business de la bouffe et du vivant je trouve ça moyen. Le particulier a tout intérêt à veiller, au moins sur sa parcelle, à rester indépendant.

    En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: Mon expérience : la papi Louis

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Depuis papi Louis n'est malheureusement plus de ce monde. On ne sait pas vraiment d'où sortent ses graines, mais chaque année, mon voisin continue de faire prospérer la "papi Louis".

      Conclusion : pour de beaux potagers, rien ne vaut les potes âgés.

    • [^] # Re: Mon expérience : la papi Louis

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      Ce qui est important effectivement c'est l'adaptation de la graine au lieu. Par sélection génétique sur des décénies, la graine est parfaitement adaptée a son jardin.

  • # graines

    Posté par  . Évalué à 3.

    Ce qui serait bien en + de ces graines Libres,
    ça serait un wiki sur les bonnes méthodes de plantation/d'arrosage, les bonnes pratiques pour avoir un rendement correct, les différentes méthodes de plantation?

    Je dis ça parce que, personnellement, je n'ai pas de jardin, je ne comprends rien à tout ça et j'ai l'impression que c'est trop difficile (ce qui est sans doute la pensée résultante d'une volonté politique ?).

    A+

    • [^] # Re: graines

      Posté par  . Évalué à 3.

      Je dis ça parce que, personnellement, je n'ai pas de jardin, je ne comprends rien à tout ça et j'ai l'impression que c'est trop difficile (ce qui est sans doute la pensée résultante d'une volonté politique ?).

      Je ne pense pas que cette complexité soit d'origine politique, c'est le vivant et le principe de la vie qui est complexe.

      Je ne veux pas faire de publicité mais tu peux aller voir sur le site de la SCOP Terre vivante pour mieux comprendre ce qu'est le jardinage et pourquoi pas, planter sur ton balcon ou en pots.

  • # L'histoire des semences

    Posté par  . Évalué à 10.

    Bonjour à tous. Je suis agriculteur et je voudrais remettre en perspective cette histoire des semences.
    Nous sommes à la fin de la guerre, le pays est à reconstruire. Le pays passe un contrat avec ses agriculteurs.

    "Vous nous fournissez du pain sur les tables
    Des bras pour les villes
    Et nous vous protégerons"

    Se mets alors en place ce qui va être une révolution agricole avec un bon de productivité par unité de travail que même l'industrie n'a pas connue.
    Ce qui le permet, c'est :
    - l'arrivée des tracteurs (ceux du plan Marchall entre autre)
    - l'usage d'azote, ce carburant de la plante. Le brevet qui permettait la synthèse de l'azote de l'air était céder comme dommage de guerre par l'Allemagne à la fin du premier conflit mondial
    - le remembrement qui permettait la mécanisation
    - la chimie pour empêcher l'herbe de recouvrir les champs
    - mais aussi les semences. La production de semences se fait sur un temps long. Il fallait donc garantir aux sélectionneurs un retour sur leurs investissements. C'est de la que vient le catalogue et la législation qui s'y rattache.

    Les résultats furent si spectaculaire ( on est passé de 15 Qx de blé à 60 en 20 ans ) que les premiers excédents sont arriver dans les années 80.

    C'est à ce moment là que la machine s'est emballé. Les outils que les agriculteurs avaient créé, ou qu'on avaient inventé autour d'eux n'ont pas voulu revenir à des conduites plus raisonnables. L'agriculteur devenait simplement un tiroir caisse ou passait l'argent pour l'amont et l'aval.

    Je vous propose 1 élément à écouter :

    Voila ce que déclare une chercheuse de l'Inra qui travaille depuis 20 ans sur les semences de tomate, c'est édifiant. Elle vient de s’apercevoir que sa sélection avait fait perdre un caractère, le goût, c'est bête quand même.

    http://www.academie-agriculture.fr/actualites/academie/seance/academie/la-selection-varietale-et-la-qualite-alimentaire-sont-elles?170517

    • [^] # Re: L'histoire des semences

      Posté par  . Évalué à 2.

      Voila ce que déclare une chercheuse de l'Inra qui travaille depuis 20 ans sur les semences de tomate, c'est édifiant. Elle vient de s’apercevoir que sa sélection avait fait perdre un caractère, le goût, c'est bête quand même.

      Étude très intéressante, merci beaucoup. Elle confirme des éléments sur lesquels nous travaillons dans mon entourage.

      • [^] # Re: L'histoire des semences

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Merci pour ce lien, on comprend mieux comment ont évolué les tomates et personnellement, je comprends mieux pourquoi j'aime peu ce fruit (oui, c'en est un) depuis qu'il est devenu industriel.

        Aux RMLL de Montpellier, j'ai été invité chez un geek local qui avait fait une salade de 4 ou 5 tomates de variétés différentes. Je m'étais régalé avec celles qu'il avait cultivé mais l'une d'elles venait de chez le marchand du coin, il valait mieux l'oublier…

  • # A propos de la permaculture

    Posté par  . Évalué à 10.

    Je vois que ca cause un peu permaculture, et comme j'ai testé, je vais vous en parler un peu.

    A la base, étant à la campagne tres tres profonde, chez moi on a toujours eu un potager depuis que je suis tout petit.

    Je faisais donc tous les ans le potager des grand parents, puis plus tard le mien, pour en sortir essentiellement des patages, des conserves de haricots, cornichons et pas mal d'autres trucs, tomates, petits pois, carottes, bref du classique.

    Vers 2010, j'ai entendu parlé d'autres méthodes "ancestrales", permattant de ne plus travailler la terre, de ne plus arroser ou tres peu et avec des rendements meilleurs: La permaculture.

    J'ai potassé le sujet à fond et en 2014, j'ai testé ca sur une parcelles de 2 ares chez moi.

    J'ai donc fait des "buttes", avec du bois pourris dedans, et pas mal de déchets végétaux de composte que j'avais préparé à partir de broyat sur les deux années précédentes. Puis j'ai planté un peu de tout dedans et attendu.

    Alors effectivement, coté arrosage, j'ai du peut etre deux fois le faire, lors de periodes de plus de 2 semaines sans pluie en plein été.

    Coté rendement, la premiere année c'etait pas terrible du tout. En dessous de mon jardin classique que je continuais à faire en parallèle.

    Coté travail de la terre, oui, on fait presque plus rien une fois que les buttes sont faites, a part enlever quelques machins envahissant et planter des légumes.

    Par contre la deuxieme année, c'est devenu rigolo:

    Comme la terre n'est pas travaillée, toutes les petites graines, petites patates, oignons etc qui était restée de la récolte précedente, sont revenues toute seule, dans une terre bien plus aérées et fertile. Et comme j'ai replanté en plus, j'ai eu une récolte vraiment importante. Nettement au dessus du jardin classique cette fois.

    3ieme année: J'ai ajouté des buttes, et augmenté l'apport en composte maison sur les existantes. Ca a tres bien marché de nouveau et là je viens de finir de sortir les dernieres patates.

    Bref, dans mon cas, j'ai bien des meilleurs résultats avec ces méthodes qu'avec la facon de jardiner habituelle.

    Avantage: Peu de travail, peu d'arrosage, plus de légumes, et les semis d'une année pour l'autre sont de plus en plus adapté à la terre de son jardin

    Inconvénients: C'est en vrac, pas tres beau, faut vraiment une grande quantité de composte végétal pour démarrer.
    Moi j'habite à l'orée de la forêt, donc récupérer du bois décomposé et autre humus, c'est facile. Mais le type qui a son jardin ouvier en ville, devra un peu galérer pour en trouver assez.

    Après, pour un agriculteur avec toutes ses machines, je ne vois pas d'intéret, car c'est pas mécanisable.
    De plus, faut être clair, ce que l'agriculture conventionnelle a comme rendement est 10 fois supérieur au minimum à ce que j'ai avec la permaculture (j'ai pu comparer avec les patates, vu qu'il y a un vrai paysan pres de chez moi qui en cultive et chez qui j'en achete de temps en temps par sacs de 50kg).

    En ce qui concerne les graines, j'évite les hybrides, vu que je veux recupérer des semis adaptés à mon terrain pour l'année suivante, mais sinon, je ne vois pas l'intéret de se fournir en variété "anciennes". Celles que j'achete au point vert du coin me donne des légumes qui ont du gout et qui me vont très bien.
    Faudra que je tests un jour sur les tomates, histoire de mourir moins bête. C'est tres facile avec les tomates de voir si une variété est bonne ou pas.

    Voilà ce que j'avais à partager sur ce sujet.

  • # le lobbying a de beaux jours devant lui

    Posté par  . Évalué à 8.

    Eh oui, il y a toujours des gens pour monter au créneau et défendre becs et ongles l'agriculture productiviste.

    Parlons des animaux : je ne pense pas que les traiter comme cela se passe aujourd'hui soit très éthique et sain : «ferme» des mille vaches (en fait usine avec des animaux qui ne verront jamais le soleil ni l'herbe), abattages scandaleux,… le tout accompagné par une pollution effrayante des sols (cf. les algues vertes en bretagne)…tout cela lié à une surconsommation de produits carnés que rien ne justifie mais qui est encouragée à grande échelle. la poule au pot le dimanche, c'est largement suffisant voire superflu pour les végétariens qui s'en passent fort bien et qui sont moins carencés que les pauvres gens au régime hamburger/frites surgelés accompagnés au soda ! Mais la propagande a été tellement assénée que la plupart des gens sont tétanisés à l'idée de ne pas manger de viande à chaque repas.

    Pour les graines, on lit n'importe quoi ; ça fait des millénaires que l'humanité les sélectionne, et les variétés léguées par nos ancêtres sont tout-à-fait satisfaisantes, tant en terme de productivité qu'au niveau du goût.
    Perso, moi aussi je récupère mes graines pour certains légumes (tomates, salades, cardon, parfois les haricots quand j'ai trop tardé à les ramasser ;) et d'autres encore), ça fonctionne très bien avec les plantes autogames non hybridées. J'aime mieux vous dire qu'au niveau goût, par rapport à l'industrie, il n'y a pas photo !
    Après, j'achète aussi des graines (bio), mes semenciers n'ont pas de souci à se faire.

    Sur les semences paysannes, c'est pareil ; les gens qui les produisent utilisent des variétés stabilisées depuis des générations qui ne posent donc pas plus de problème de variabilité que d'autres. Elles se récoltent et se resèment à l'identique sans problème. Évidemment, si vous voulez faire ça avec des courgettes, il va falloir mettre un peu plus la main à la pâte en procédant soi-même à la fécondation car ce sont des plantes allogames qui se croisent donc très facilement. Pour le blé, pas de problème.

    l'agro-business a plutôt dégradé tout cela pour avoir des produits qui ont toujours un bel aspect, se périment moins vite, qui se produisent plus facilement avec des rendements énormes, etc… aucun souci des gens et cela donne les tomates jolies mais en carton des supermarchés et du blé avec lequel on ne peut plus faire de pain et qui ne sert qu'à nourrir les pauvres bêtes des élevages hors-sol .

    Tout se qui s'appelle joliment phytosanitaire, pour partie reconversion de l'industrie de guerre (c'est le cas des pesticides) polluent et appauvrissent les sols et tuent la biodiversité (voir l'exemple des abeilles). Ce type d'agriculture tire ses profits essentiellement de la subvention ; sans elle, elle n'existerai pas car, en fait, elle n'est pas rentable si on fait un bilan total incluant le coût environnemental. La mécanisation, les installations, l'irrigation, les produits, le gas-oil…tout cela est déjà extrêmement onéreux. l'agro-business marche sur fonds publics et pour pouvoir écouler quand même une partie de la production (ce qui n'est plus le but premier grâce aux subventions), il faut gaver les populations ; mais avec un petit bandeau sous les pubs (mangerbouger.fr) la morale est sauve ;)

    Quant aux surplus, monstrueux malgré le «gavage», ils servent à "l'aide alimentaire" qui n'a d'aide que le nom car elle ruine les paysans du sud. Quand arrive sur les marchés du sud des produits européens à des prix défiant toute concurrence, le paysan local ne vend plus sa production et vient alors souvent grossir la population miséreuse des bidonvilles.

    En attendant, les papillons désertent petit à petit les jardins dans les zones agricoles et vous pouvez traverser la France en voiture sans avoir besoin de nettoyer votre pare-brise : presque plus d'insectes.

    Dormez braves gens, le lobbyiste veille sur vous !

    PS : on s'éloigne de linux là, hum ? mais pas de la notion de liberté, c'est déjà ça ! :)

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