Sci-Wi, projet libre pour l'évaluation scientifique

Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Modéré par Benoît Sibaud.
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sept.
2007
Éducation
Sci-Wi est un logiciel qui cherche à libérer l'évaluation scientifique. Son but est de gérer un site web permettant de centraliser des relectures d'articles publiés en ligne, relectures effectuées par des chercheurs mandatés.

Le projet en est à ses tous (tous) débuts, et cherche des contributeurs intéressés. En l'état, quelques parties fonctionnent, mais il reste beaucoup à faire. Cependant, si le concept marche, c'est la gloire (et la domination du monde) assurée.

Sci-Wi est écrit en PHP, utilise le « Zend Framework », MySQL et est sous licence GPL. Aucune démonstration n'est disponible en ligne, il faudra installer Sci-Wi sur votre machine si vous voulez tester.

NdM : le site de démonstration est pour l'instant réservé aux développeurs, n'étant pas encore prêt pour des utilisateurs, même si les illustrations sont déjà toutes trouvées.
Le processus classique emprunté par une équipe de scientifiques pour diffuser ses travaux est de soumettre un article à une revue, des relecteurs donnant alors leur avis sur l'intérêt et la validité du travail, qui est alors publié (ou pas).

Avec ce système, il faut donc payer à plusieurs niveaux : d'abord le travail de recherche, parfois la publication (par exemple la participation à une conférence, mais il arrive aussi qu'il faille payer la revue pour des pages supplémentaires ou des figures en couleur), puis le chercheur qui effectue la relecture (il n'est pas payé par l'éditeur de la revue), et enfin l'accès à la publication (qui vaut cher). En résumé, on peut considérer que l'on paye plusieurs fois pour la même chose : le contenu scientifique.

Depuis plusieurs années, le mouvement de l'« open access » cherche à changer ce mode de fonctionnement. Les revues scientifiques de ce type donnent un accès libre (souvent sous licence Creative Commons Attribution) aux articles qu'elles publient, via le Web. Les chercheurs ne payent qu'une fois, au moment de la publication de l'article accepté, mais l'article est validé (ou non) par une relecture.

Parallèlement, il existe également des « dépôts de pre-prints », qui sont de grosses bases contenant des articles scientifiques qui n'ont pas été validés par un processus de relecture, mais où l'on peut déposer gratuitement ses articles.

Le projet Sci-Wi cherche à combler le vide entre les deux approches, en permettant une relecture indépendante des éditeurs de revues. L'idée est de centraliser les avis de chercheurs sur des articles publiés ailleurs (par exemple via des dépôts de preprints), tout en maintenant la manière de procéder de la communauté scientifique.

Aller plus loin

  • # Des questions

    Posté par  . Évalué à 6.

    Cette idée est séduisante. J'ai cependant quelques questions :

    - Comment les chercheurs donnent leurs avis ?
    - Ils s'identifient eux-même sur le site ?
    - Comment savoir alors qu'il s'agit de l'avis d'un vrai chercheur (de plus compétent dans le domaine) ?
    - Qui propose les articles ? Les auteurs eux-même ou peut on piocher dans toutes les bases librement accessibles ?

    J'espère sincèrement que ce projet aura du succès. J'avais aussi comme plan avec quelques amis de révolutionner le monde de la publication sauf que je ne savais pas comment... voilà une réponse :-)

    Etant moi aussi intéressé par la domination du monde, c'est avec plaisir que je contriburais (bien que je ne connaisse pas le PHP, mais peut-être peut-on contribuer autrement ?).
    • [^] # Re: Des questions

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Je suis en thèse, et j'ai soumis à quelques conférences donc voilà comment ça se passe sur d'autres plateforme.

      Côté Rédacteur :
      1. clic depuis le site de la conf vers la plateforme (plateform.com/register?conf=MaConf)
      2. login ou création d'un compte sur la plateforme si besoin (e-mail de validation, etc.)
      3. renseignement des méta données de l'article (nom de chacun des auteurs)
      4. upload du PDF et validation

      Côté Relecteur (j'imagine, j'ai jamais été relecteur) :
      1. login ou création de compte
      2. le président de la conf donne les droits de relecture sur certains papiers, en faisant gaffe aux conflits d'intérêt si le papiers sont pas anonymes
      3. il donne une appréciation et parfois des notes

      J'ai déjà vu des relectures complètement par e-mail avec des notes de 1 à 5 sur la qualité de l'écriture, le caractère nouveau des travaux, etc.

      Pour répondre un peu aux questions, je pense que cette plateforme est juste la partie technique.

      Après, certaines universités pourraient l'utiliser pour leurs conférences. Ou alors un site central pourrait offrir cette facilité à tous.
      Dans tous les cas, les relecteurs sont choisis par ceux qui organisent la conf (et donc qui connaissent théoriquement le sujet) et les soumissions sont ouvertes.
      • [^] # Re: Des questions

        Posté par  . Évalué à 7.

        Mes questions n'étaient pas sur la relecture "classique" des articles, mais dans ce cas précis.

        D'après ce que j'ai compris de la dépêche et de la page du projet, il ne s'agit pas juste d'un outil d'aide à la relecture, mais un outil de centralisation de relectures d'articles dispo sur le web et dont il manque justement cette étape de relecture. Il n'y a donc pas (obligatoirement)de conf ou de revue derrière. D'ailleurs il n'y a pas vraiment de soumission ici puisqu'il est dit que le site regroupe ce qui est déjà dispo en ligne.

        J'ai peut être compris de travaviolle, mais on a un outil en GPL pour le site, mais le site ferait parti d'un projet plus large servant justement à se passer du schéma classique de la publication. Où alors n'y-a-t'il pas vraiment de projet de ce genre et chacun est encourragé à faire dans son coin un tel site ?

        Je reformule donc mes questions :
        - normalement, les relecteurs sont sélectionnés par la revue ou la conf et donc clairement identifiés. Dans le cadre d'un tel outil, qui s'y colle ?
        - normalement, l'auteur soumet son article. Là, l'article est dispo quelque part en ligne, n'importe qui peut donc mettre dans la base cet article ?
        • [^] # Re: Des questions

          Posté par  . Évalué à 2.

          L'idée d'une publication libre est intéressante, mais, de toute manière, le passage par relecture/analyse/jugement du travail présenté par des pairs sera obligatoire.
          • [^] # Re: Des questions

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

            Benoît a raison, il ne s'agit pas d'un outil de gestion de conférence/jounal (dont il manque pourtant un bon représentant libre), mais bien d'un dépôt d'évaluations scientifiques.

            Cependant, j'imagine (déjà, je suis optimiste) que le logiciel pourrait être utilisé pour d'autres genre de sites. A priori, tout ce qui est évaluable et représenté par une URL unique pourrait donner lieu à un site (dans mes pires cauchemards, j'imaginais bien une évaluation d'astrologues, par exemple).

            - normalement, les relecteurs sont sélectionnés par la revue ou la conf et donc clairement identifiés. Dans le cadre d'un tel outil, qui s'y colle ?


            Le but est clairement de mettre en avant les relectures par des experts identifiés, mandatés pour donner leur avis. Cependant, je prévois de permettre également des relectures/commentaires anonymes, mais qui seront présentés après les autres, et clairement identifiés. Dans tous les cas, un article ne sera visible qu'une fois qu'il aura une relecture (bonne ou mauvaise).

            L'idée est que les utilisateurs enregistrés soient exclusivement des chercheurs identifiés. Pour se faire, je pense procéder comme pour une nouvelle revue : un éditeur demande à des experts, dont il connait le travail, de relire un article. Ceux-ci peuvent à leur tour créer une "revue", sous la forme d'une collection d'articles (identifiés par un tag tel que "International Journal of Something"). Les relectures qui ont été demandées par des éditeurs seront clairement mises en avant.

            On pourra objecter qu'il est possible de tromper le système d'une façon ou d'une autre, certes, mais le but n'est pas d'avoir une base de donnée d'identitées certifiées, mais d'avoir des relecteurs dont on est au moins aussi sûr que pour les revues.

            De fait, il y aura sans doute des sélections d'articles qui, à terme, seront reconnues, d'autres non... C'est sans doute un des problème de la démarche, qui peut rassembler du bon et du moins bon sur le même site.

            - normalement, l'auteur soumet son article. Là, l'article est dispo quelque part en ligne, n'importe qui peut donc mettre dans la base cet article ?


            Les articles sont identifiés par des URL pointants sur une version, mais ne sont pas mis en base. De plus, ils ne seront présentés qu'avec au moins une relecture par un expert mandaté.

            Une note pour finir : on peut avoir un humour spécial et être tout à fait sérieux dans ce genre d'entreprise (non, il n'y aura pas d'illustrations drôles sur le site).
  • # pareil aux US...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    C'est une coincidence, un article de slashdot http://yro.slashdot.org/article.pl?sid=07/09/08/1739235 (~80 commentaires) aborde le sujet de la liberté de publication scientifique... ou comment certains articles se retrouvent avec une publication restreinte.
    Ce sont les bibliothèques qui se plaignent des systèmes qui font atterrir les articles dans des revues privilégiant l'exclusivité et uniquement accessibles sur abonnement, aboutissant à diminuer la diffusion des connaissances :/
    Comme souvent sur slashdot, cela dérive vers l'aberration des DRM et la nécessité de respecter les Format_ouverts, intéressant de voir les américains tant attachés à la disponibilité libre des résultats issus de la recherche sur fonds publics.
    • [^] # Re: pareil aux US...

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

      L'article relate l'histoire de bibliothécaires qui démontent une campagne d'éditeurs contre le mouvement de l'open-access. L'open-access est un mouvement relativement récent (début du 21e siècle), même si des projets afférants comme arXiv étaient déjà sur les rails depuis longtemps (fin du 20e siècle, j'adore retranscrire les dates comme ça).

      Par ailleurs, le premier site utilisant Sci-Wi sera vraisemblablement surtout en anglais, même si l'interface sera localisée, il y a peu de chances que des évaluations de travaux scientifiques soient en Français ou en Basque...

      Enfin, les Américains sont attachés depuis longtemps au domaine public pour les travaux payés par le gouvernement. Ainsi, tout ce qui est publié par la NASA ou l'armée est dans le domaine public, là où en France (ou en Europe) tout est fermé et inutilisable, alors même que ce sont souvent les impôts des citoyens qui financent (mais pas que, il faut bien le dire).

      Je dis tout ça pour éclairer le message précédent, qui pourrait prêter à confusion pour des amateurs de troll :-)
  • # Précision

    Posté par  . Évalué à 2.

    Je suis assez surpris de lire dans la dépêche que l'on paye le relecteur ou arbitre: je n'ai jamais été payé pour juger un article ni n'ai payé pour publier... En fait, certaines revues demande effectivement de payer: il suffit de ne pas donner suite et l'article est publié gratos.
    • [^] # Re: Précision

      Posté par  . Évalué à 3.

      Il est quand même précisé qu'il n'est pas payé par l'éditeur.

      J'avais donc compris que le relecteur faisait ça gratos, sur son temps de travail pour lequel il est payé et qu'en plus ce travail sera pour une revue qu'il faudra payer grassement.

      Bref, que le chercheur payait pour les articles qu'il publiait, qu'il payait pour les aticles qu'il lisait, et qu'il payait en plus de sa personne en relisant à l'oeil. En gros, il se fait bien entuber :-)
      • [^] # Re: Précision

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

        Et oui, les chercheurs sont payés pour travailler.

        Si on prend le point de vue du contribuable moyen, il paye le salaire du chercheur (et donc les relectures, puisque les revues ne payent rien en échange), le matériel du chercheur, qui produit un travail (des articles), qu'il doit parfois payer (par exemple pour mettre des figures couleurs), articles qui doivent encore être achetés (par le chercheur ou par le contribuable) pour pouvoir être lus.

        Sci-Wi (ou du moins, le projet de site final) boucle le court-circuit initié par les dépôts de preprints et l'open-access. En résumé, le contribuable (moyen, donc) ne payera que le salaire du chercheur, la diffusion de son travail devenant gratuite (et même libre, si c'est de l'open-access).

        Au jour d'aujourd'hui, la présente situation est qu'actuellement avec l'approche la plus libre, il faut payer un éditeur de revue qui organise la diffusion et la relecture (exemple : revues PLoS, où le chercheur doit payer la publication acceptée).

        Avec une combinaison arXiv + SciWi, un article validé par une relecture est gratuit à publier, et gratuit à lire... le contribuable (toujours très moyen) ne paye qu'une fois.

        Je ne sais pas si le concept aura du succès, ni même si ça apportera vraiment quelque chose d'intéressant, mais ça vaut le coup d'être tenté.
      • [^] # Re: Précision

        Posté par  . Évalué à 4.

        "En gros, il se fait bien entuber :-)"
        Bon d'accord il y a un smiley, c'est du second degre mais je precise tout de meme que l'evaluation des papiers scientifiques fait partie du travail de base de chercheur. Donc oui on n'est pas paye explicitement pour le travail d'evaluation et ca me parait normal ; cela fait parti de notre travail de base, tout comme l'organisation de conferences, les collaborations avec d'autres laboratoires et universites, et l'encadrement d'etudiants.
        On se fait parfois payer pour ecrire/evaluer des livres, mais c'est une autre histoire.

        Pour en revenir au sujet initial, une petite precision est pour le moment manquante : dans une bonne majorite des domaines de l'informatique (cela peut differer d'un domaine a l'autre), les chercheurs soumettent leurs travaux dans les conferences/journaux du type ACM ou IEEE (question de reconnaissance, de prestige, mais egalement pour aller aux conferences et tenter de monter de nouvelles collaborations, ...etc.). Dans ce cas, le copyright est cede a ces organismes, il est legalement impossible de diffuser le papier "tel quel" (meme si beaucoup de gens le font). Une maniere classique pour pouvoir le rediffuser est de creer un rapport technique fonde sur le meme contenu (ce qui est legal).
        De plus, la majorite des labos/universites ont un abonnement a ACM/IEEE, on peut donc acceder gratuitement aux publications (sinon demande a un ami chercheur qui a acces au-dit systeme ;-)).
        Bref, ce qu'il faut retenir c'est qu'un papier accepte dans une conference ou un journal ACM/IEEE ne peut pas etre soumis au systeme ouvert sans une action particuliere de l'auteur ; et que les chercheurs ont besoin de soumettre a ces endroits.

        Pour conclure, c'est bien d'avoir une plate-forme ouverte pour les publications scientifiques mais je vois deux gros problemes actuellement :
        - ce n'est pas compatible de maniere directe avec les systemes de type ACM/IEEE,
        - quelle est la valeur d'une publication acceptee dans le systeme ouvert?
        Pour le second point, on retombe directement sur ce qui a ete dit precedemment : il va falloir une bonne base de chercheurs reconnus pour que le systeme marche (pas gagne, ca me semble faire un concurrence directe avec le systeme actuel). Ensuite, il faudra motiver les chercheurs pour qu'ils soumettent leurs papiers dans les conferences (type ACM/IEEE) et a la fois dans le systeme ouvert. Pas gagne quand on voit l'emploi du temps des chercheurs...

        Pour finir avec un point un peu hors sujet : il est en principe facile de trouver les references des publications interessantes pour le domaine dans lequel on travaille (outils de recherche, page web des equipes de recherche, ...etc.), et si un papier n'est pas disponible, il reste toujours la solution de contacter directement l'auteur du papier. En principe les chercheurs sont toujours pret a envoyer un PDF de leur publication.

        PS : Dans mon domaine, je ne paye qu'une seule chose : l'inscription et le voyage associe aux conferences (ce qui est deja pas mal), quasiment tout le reste est gratuit (mais encore une fois cela differe pour bon nombre de domaines!).
        • [^] # Re: Précision

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

          Attention, il y a deux choses bien différentes : d'une part les bases de données d'articles, d'autre part le projet SciWi, qui ne gère que les relectures. Il n'est donc pas question, dans SciWi, de céder ses droits sur l'article, puisque l'article n'est pas publié via SciWi.

          SciWi n'est donc absolument pas incompatible avec une publication dans une revue classique, puisqu'on peut soumettre une évaluation sur n'importe quel article avec une version identifiable. C'est juste que ce n'est pas spécialement dans l'esprit.

          Si tu veux des approches plus classiques permettant quand même un accès libre, je te conseille de jeter un oeil à la PLoS, qui (en biologie) a atteind une réputation comparable aux meilleures revues... en une poignée d'année seulement.

          Par ailleurs, il est certains qu'il est toujours possible de récupérer n'importe quel papier, de manière plus ou moins légale, plus ou moins rapide et plus ou moins facile. Cependant, en tant que scientifique je suis exigeant, et j'aime bien l'idée que ce soit à la fois facile, rapide et légal. Pour faire un parallèle, c'est un peu comme l'intérêt de Wikipédia : on peut toujours se procurer des articles d'encyclopédies plus classiques (universalis vend des abonnements en ligne, tout comme britannica, il suffit de connaitre quelqu'un avec un abonnement), mais le fait que ce soit libre d'accès change tout.

          Enfin, il est évident qu'un tel site n'aura d'intérêt que s'il attire des experts reconnu et qu'il entraine l'apparition d'un contenu de qualité. Je crois que c'est possible, je crois même que c'est souhaitable, mais on verra bien.
          • [^] # Re: Précision

            Posté par  . Évalué à 2.

            "Attention, il y a deux choses bien différentes : d'une part les bases de données d'articles, d'autre part le projet SciWi, qui ne gère que les relectures. Il n'est donc pas question, dans SciWi, de céder ses droits sur l'article, puisque l'article n'est pas publié via SciWi.

            SciWi n'est donc absolument pas incompatible avec une publication dans une revue classique, puisqu'on peut soumettre une évaluation sur n'importe quel article avec une version identifiable. C'est juste que ce n'est pas spécialement dans l'esprit."

            Je ne suis pas contre ce que tu viens de dire mais je vois toujours quelques problemes/nuances :
            - la majorite des conferences/journaux ont leur propre systeme de relecture (parce qu'ils veulent etre maitre de toute la procedure de publication afin d'avoir au final des articles de qualite sous copyright).
            - lors d'une soumission d'article la majorite du temps il est explicitement demande que le papier ne soit pas soumis autre part. Avec l'utilisation d'un autre systeme ca ne marche plus car en competition avec le systeme des conferences/journaux puisque je ne vois pas ACM ou IEEE utilise SciWi (si ca arrivait j'en serai le premier ravi).
            Donc ok, SciWi est "uniquement" un systeme pour la relecture mais ca ne change strictement rien au probleme vu que, au moins dans mon domaine, la procedure de relecture est directement associee aux conferences/journaux qui sont eux-memes geres par les organismes internationaux qui fonctionnent de maniere autonome. Donc oui la procedure de relecture n'implique pas directement le probleme du copyright mais le systeme actuel a aussi en partie ete mis en place a cause du copyright. A mon avis dire que ce sont deux problemes independants est une erreur.

            "Si tu veux des approches plus classiques permettant quand même un accès libre, je te conseille de jeter un oeil à la PLoS, qui (en biologie) a atteind une réputation comparable aux meilleures revues... en une poignée d'année seulement."

            Ai-je dis quelque chose de contraire? Non, j'ai simplement dis que ca n'etait pas gagne dans mon domaine et je continue a le penser. Dans mon domaine le systeme est "verouille" principalement par ACM/IEEE car on fonctionne beaucoup avec les conferences. Dans ce cas, je ne vois pas comment SciWi peut se faire une place. J'espere que l'avenir montrera que j'ai tord mais il n'empeche, la situation est parfois un peu plus complexe que ce que presente la news ou les commentaires. Je voulais juste eclaircir cela.
            • [^] # Re: Précision

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

              Il est clair que les revues existantes se démerdent déjà pour relires leurs articles. Comme tu le soulignes, elle pourraient utiliser un site géré par SciWi, mais cela me parait peu probable à moi aussi.

              Par contre, il n'y a pas concurence, puisqu'un chercheur peut tout à fait (et c'est heureux) donner son avis sur un article déjà publié via SciWi. Que l'article soit publié sur arXiv dans une revue IEEE n'y change rien. C'est donc bien indépendant, même si il y aura forcément un peu de concurence à terme (si ça marche).

              Ce qui verrouille le "marché" reste avant tout l'intérêt du chercheur, il faudra briser le cercle vicieux de l'édition. En effet, tu as raison de souligner qu'un chercheur n'aura dans un premier temps pas d'intérêt immédiat à publier sur arXiv et soumettre son papier pour une relecture sur SciWi, puisque ce sera peu connu, et donc peu valorisé. Cependant, le succès de la PLoS montre qu'il est possible de briser ce cercle vicieux, je pense que SciWi peut y arriver.

              Pour résumer proprement le rôle de SciWi, c'est en quelque sorte un générateur de revues. SciWi ne permet en lui-même de construire un comité éditorial qui déchire et d'avoir une réputation de bonne revue dans la minute, mais permet juste de se passer des éditeurs.
        • [^] # Re: Précision

          Posté par  . Évalué à 3.

          Je suis bien d'accord que l'évaluation des articles fait parti du boulot, mais c'est un peu désespérant de le faire pour des revues qui coûtent les yeux de la tête. Et justement, ce que propose Noj Han est bien un système de relecture/validation.

          Pour l'exemple de IEEE, il n'y a que cette année que mon labo y a accès. L'abonnement coûte apparemment très cher et est limité en bande passante ou nombre d'articles téléchargés (je ne sais plus trop), donc pour éviter de dépasser le forfait et payer encore plus cher, il a été décidé de ne pas avoir directement accès aux articles, mais de les demander à la bibliothèque. Bon, c'est pas la mort, mais c'est une petite contrainte en plus.

          Sinon il me semble plus facile de trouver les publi d'informatique directement accessibles en ligne que dans d'autres domaines. Si ce n'est pas dispo directement sur la page web de l'auteur on le trouve en général sur le site de l'ACM. Dans les domaines de l'ingénieurie, je me retrouve souvent confronté à tel ou tel organisation où il faut grassement payer l'accès et le labo ne peut pas être abonné à tout. C'est frustrant. Bon, il est vrai qu'on peut toujours écrire à l'auteur, ça remet un peu d'humanité dans le système :-)
          • [^] # Re: Précision

            Posté par  . Évalué à 2.

            "Pour l'exemple de IEEE, il n'y a que cette année que mon labo y a accès. L'abonnement coûte apparemment très cher et est limité en bande passante ou nombre d'articles téléchargés (je ne sais plus trop), donc pour éviter de dépasser le forfait et payer encore plus cher, il a été décidé de ne pas avoir directement accès aux articles, mais de les demander à la bibliothèque. Bon, c'est pas la mort, mais c'est une petite contrainte en plus."

            Ma reponse est aussi un peu provocatrice, ne le prend pas personnellement. :-)
            Si le labo qui est cense m'accueillir n'offre pas un acces direct aux bibliotheques ACM/IEEE, je vais voir ailleurs. D'apres moi ce sont des outils de base pour la recherche, ne pas y avoir acces c'est un peu comme si le labo ne fournissait pas un ordinateur.

            Mais bon oui ca n'a rien a voir avec le probleme initial. :-)
  • # intéressant :-)

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

    Ce genre d'outil est intéressant. Après, il reste à structurer des comités d'évaluation pour retrouver une ligne éditoriale qui fait la notoriété des revues de haut rang.

    Voir aussi la section « Science » sur la page du groupe de travail « données publiques libre » de l'APRIL : http://wiki.april.org/phpwiki/index.php/DonneesPubliquesLibr(...)

    À noter aussi que les grands éditeurs de revues commencent à s'assouplir, sentant probablement le vent tourner. Des accords avec ces éditeurs autorisent de plus en plus à publier la dernière version (final draft) avant impression des articles sur les plate-formes académiques.
  • # Encore une réécriture de ce qui existe déjà

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

    Quelle est la différence avec un site Plone standard ?
    • [^] # Re: Encore une réécriture de ce qui existe déjà

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

      Puisqu'on peut tout faire avec Plone, a priori aucune, c'est bien une réécriture.

      Après, l'histoire du développement logiciel n'est qu'une longue litanie de choix fait en fonction des goûts, des buts, du temps, du nombre de contributeurs potentiels, etc. PHP/ZF m'est apparu plus efficace pour le projet que Plone ou d'autres choses.

      D'ailleurs, si tu as le temps de coder le site avec Plone, tu es le bienvenu... Bon, il se trouve que je n'ai pas le temps d'apprendre Plone pour l'adapter à autre chose qu'à un site de news de base, mais je suis ouvert à tout (même à un financement s'il faut payer la Plone team pour le faire :-).

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