Si les juges con-servateurs de la Cour Suprême des États-Unis ont pour but de nous rappeler à quel point l’extrême droite peu nuire, c’est réussi. Ils sont quand même très productifs ces temps-ci.
« Le fascisme c’est la gangrène, à Santiago comme à Paris. » — Renaud, Hexagone
Posté par mahikeulbody .
Évalué à 5.
Dernière modification le 01 juillet 2022 à 07:20.
Et apparemment ils pourraient aussi remettre en cause, comme pour l'avortement, un arrêt (2003) de la Cour Suprême concernant la dépénalisation fédérale de l'homosexualité (de la sodomie, plus précisément). C'est en tous cas, une demande récente du Texas, l’État qui fait rêver.
Ils prouvent largement d'ailleurs que le problème c'est pas l'islam en particulier mais bien la religion en général quand elle est poussée à son extrême.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
Je pense pas qu'on puisse blâmer la religion (ou un extrémisme) plus que les actions d'un pouvoir politique qui cherche à saper les fondements du fédéralisme US depuis grosso modo toujours.
Fondamentalement, la question de savoir si les états ou si le congrés décident, ça existe depuis le début, et les histoires de "state rights" semblent venir à l'origine à la différence entre les états du Sud et les états du Nord, avec d'un coté une économie soutenu principalement grâce à l'esclavage et donc une production agricole, et de l'autre une économie sans doute plus industriel à l'époque. Les questions autour de l'esclavage et son abolition sont la cause de la guerre civile qu'on trouve dans les livres d'histoire, mais c'est sans doute pas la raison original.
Et on retrouve aussi ce genre de dynamique populiste en Europe.
Pour citer les questions des droits LGBT (parce que c'est un sujet que je connais), on retrouve assez souvent la construction d'un "nous contre eux" dans les pays de l'ex union soviétique, ou l'Europe "impose" une tolérance contre les valeurs de la famille traditionnel (tel qu'on le voit dans les discours de la Pologne, la Hongrie, mais aussi ailleurs).
On le retrouve aussi dans les questions des migrants, ou dans la rhétorique autour du brexit. Certains courants politiques construisent un ennemi plus puissant (eg, l'europe, l'état federal) et agite les valeurs d'indépendances et d'autonomie pour plus facilement imposés leur valeur.
Mais comme je le faisait remarquer à une amie américaine, il est plus dur de subvertir la cour européenne des droits de l'homme par construction, vu qu'il y a:
- plus de juges (46)
- des quotas sur les nationalités (1 par état)
- des limites de mandat (9 ans, non renouvelable)
- des règles de conflit d’intérêt
- des règles sur l’élection des juges
Donc pour obtenir le même genre de conspiration que la cour suprême des USA, il faudrait que ça soit fait en 9 ans, avec 4 états qui conspirent entre eux (3 pour présenter des juges à leur botte, et un 4eme pour faire en sorte d'avoir des poursuites judiciaires avec le bon timing). Sachant qu'il faut aussi d'abord que ça passe devant une court nationale et que ton affaire ne risque pas de passer devant la court européenne, je pense qu'une subversion est beaucoup plus improbable.
La cour suprême US, c'est:
- 9 personnes
- à vie
- nommé par le président
- confirmé par le sénat
- sans qualification spécifique
Donc si le président a le sénat dans la poche, c'est foutu.
# Le facsisme c’est la gangrène, aux États-Unis comme en Russie
Posté par Arthur Accroc . Évalué à 4.
Adapté de Renaud.
Si les juges con-servateurs de la Cour Suprême des États-Unis ont pour but de nous rappeler à quel point l’extrême droite peu nuire, c’est réussi. Ils sont quand même très productifs ces temps-ci.
« Le fascisme c’est la gangrène, à Santiago comme à Paris. » — Renaud, Hexagone
[^] # Re: Le facsisme c’est la gangrène, aux États-Unis comme en Russie
Posté par mahikeulbody . Évalué à 5. Dernière modification le 01 juillet 2022 à 07:20.
Et apparemment ils pourraient aussi remettre en cause, comme pour l'avortement, un arrêt (2003) de la Cour Suprême concernant la dépénalisation fédérale de l'homosexualité (de la sodomie, plus précisément). C'est en tous cas, une demande récente du Texas, l’État qui fait rêver.
[^] # Re: Le facsisme c’est la gangrène, aux États-Unis comme en Russie
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.
Ils prouvent largement d'ailleurs que le problème c'est pas l'islam en particulier mais bien la religion en général quand elle est poussée à son extrême.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Le facsisme c’est la gangrène, aux États-Unis comme en Russie
Posté par Misc (site web personnel) . Évalué à 6.
Je pense pas qu'on puisse blâmer la religion (ou un extrémisme) plus que les actions d'un pouvoir politique qui cherche à saper les fondements du fédéralisme US depuis grosso modo toujours.
Fondamentalement, la question de savoir si les états ou si le congrés décident, ça existe depuis le début, et les histoires de "state rights" semblent venir à l'origine à la différence entre les états du Sud et les états du Nord, avec d'un coté une économie soutenu principalement grâce à l'esclavage et donc une production agricole, et de l'autre une économie sans doute plus industriel à l'époque. Les questions autour de l'esclavage et son abolition sont la cause de la guerre civile qu'on trouve dans les livres d'histoire, mais c'est sans doute pas la raison original.
Et on retrouve aussi ce genre de dynamique populiste en Europe.
Pour citer les questions des droits LGBT (parce que c'est un sujet que je connais), on retrouve assez souvent la construction d'un "nous contre eux" dans les pays de l'ex union soviétique, ou l'Europe "impose" une tolérance contre les valeurs de la famille traditionnel (tel qu'on le voit dans les discours de la Pologne, la Hongrie, mais aussi ailleurs).
On le retrouve aussi dans les questions des migrants, ou dans la rhétorique autour du brexit. Certains courants politiques construisent un ennemi plus puissant (eg, l'europe, l'état federal) et agite les valeurs d'indépendances et d'autonomie pour plus facilement imposés leur valeur.
Mais comme je le faisait remarquer à une amie américaine, il est plus dur de subvertir la cour européenne des droits de l'homme par construction, vu qu'il y a:
- plus de juges (46)
- des quotas sur les nationalités (1 par état)
- des limites de mandat (9 ans, non renouvelable)
- des règles de conflit d’intérêt
- des règles sur l’élection des juges
Donc pour obtenir le même genre de conspiration que la cour suprême des USA, il faudrait que ça soit fait en 9 ans, avec 4 états qui conspirent entre eux (3 pour présenter des juges à leur botte, et un 4eme pour faire en sorte d'avoir des poursuites judiciaires avec le bon timing). Sachant qu'il faut aussi d'abord que ça passe devant une court nationale et que ton affaire ne risque pas de passer devant la court européenne, je pense qu'une subversion est beaucoup plus improbable.
La cour suprême US, c'est:
- 9 personnes
- à vie
- nommé par le président
- confirmé par le sénat
- sans qualification spécifique
Donc si le président a le sénat dans la poche, c'est foutu.
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