[Cet ouvrage concerne indirectement les logiciels libres, bien que le lien soit évident. La sortie de ce nouveau Framabook (n°10) ne fera donc pas l'objet d'une dépêche]
Fruit du Traducthon organisé lors des Rencontres Mondiales du Logiciel Libre de Bordeeaux en 2010, l'association Framasoft, le projet Framalang et le projet Framabook sont heureux de vous annoncer la sortie du livre suivant :
Un monde sans copyright... et sans monopole | Par : Joost Smiers et Marieke van Schijndel
En accès libre (PDF, e-pub, sources) et en vente (papier), respectivement sur Framabook.org et Enventelibre.org
4e de couverture
Le droit d'auteur est-il un système archaïque ? Dans cet ouvrage audacieux et polémique, Joost Smiers et Marieke van Schijndel répondent par l'affirmative et élaborent un dossier à charge contre le droit d'auteur et les mécanismes économiques qui en découlent.
En formulant l'hypothèse qu'un monde sans copyright (le droit d'auteur et autre droit de propriété intellectuelle) est possible, les auteurs explorent méthodiquement les secteurs où le protectionnisme et les conglomérats culturels créent une distorsion du marché au détriment des artistes, de la création et de la diversité culturelle. Imaginez un terrain de jeu équitable où les artistes pourraient vivre de leur art et où la créativité et les connaissances pourraient intégrer -- à nouveau ? -- le domaine public pour être partagées... librement.
# A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par Tangi Colin . Évalué à 2.
Tout d'abord merci a framasoft et leur initiative framabook, quelques-uns de ses ouvrages s'empilent dans ma bibliothèque et pratique tous résident sur mon ordinateur. Je n'ai pas encore lu celui-ci mais au premier abord le titre me choque. Il me semble qu'il est idiot de remettre en cause le principe du droit d'auteur (ou son pendant américain le copyright.) Premièrement parce que techniquement le copyleft s'appuie sur le copyright mais aussi parce que je trouve légitime de pouvoir avoir paternité (et "contrôle") de ses œuvres. Après reste à savoir dans quel limite on permet le contrôle. Sur la question du droit d'auteur je suis totalement en phase avec les propos de Lawrence Lessig avec son discours: "Il faut mettre à jour le droit d'auteur". D'ailleurs dans son livre Free culture (disponible en français) il explique très bien les dérives actuels et quels voies d'amélioration possible.
[^] # Re: A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par Christophe Masutti (site web personnel) . Évalué à 2.
C'est exact. Les auteurs ne sont pas des farouches défenseurs des licences libres de type Creative Commons. ils leur reconnaissent un intérêt mais pas tout à fait celui de défendre la cause des artistes. Il faut, je pense, laisser place au débat. Les auteurs proposent des pistes pour une alternative sans copyright. On remarquera néanmoins la licence sous laquelle est placée cette traduction (ce qui n'est pas le cas de l'oeuvre originale, notez bien). Cela montre en tout cas que le livre ne se ferme pas aux licences libres, mais considère comme alternative un monde ... sans droit d'auteur (et affiliés).
[^] # Re: A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par rewind (Mastodon) . Évalué à 0.
Je plussoie.
Proposer de supprimer le droit d'auteur et le copyright est à mon avis aussi stupide que de proposer un droit d'auteur et un copyright éternel. Ce mécanisme de droit d'auteur n'est pas apparu la semaine dernière, ça fait plus de 200 ans qu'il existe. Et il y en a eu des débats, et tous ces débats se sont finis de la même manière : le droit d'auteur est un compromis historique entre la société et les auteurs, faire trop pencher la balance dans un sens ou dans l'autre rendra le mécanisme inutile (et d'ailleurs, on voit bien qu'en ce moment, il penche un peu trop du côté des auteurs et que la société trouve ça injuste et ne se gêne donc pas pour outrepasser le mécanisme).
[^] # Re: A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par Christophe Masutti (site web personnel) . Évalué à 4.
Je ne suis pas personnellement convaincu que l'abandon du droit d'auteur puisse être une alternative viable. Mais j'ai deux remarques à propos de vos commentaires :
- L'idée n'est pas "stupide" : les auteurs (qui ne sont pas n'importe qui, googeulisez Joost Smiers) ont tout de même passé du temps à faire le tour de la question,
- Les auteurs propose pour une fois de réfléchir à une société sans droit d'auteur. Bien sûr qu'il y a un gouffre entre un projet social et sa réalisation concrète, mais ce n'est pas dans cette optique que le livre a été écrit (il s'agit aussi de montrer les failles du système de droit d'auteur)
Donc pour conclure, je dirais : lisez le livre d'abord (achetez-le, c'est mieux), et ensuite même si vous pensez toujours "stupide" l'abandon du droit d'auteur, vous aurez, je pense, une bonne réserve d'arguments ne serait-ce que pour défendre les licences libres (basée sur le droit d'auteur, mais différemment, elles aussi).
[^] # Re: A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par rewind (Mastodon) . Évalué à 1.
Oui, et comme je le dis, le débat ne date pas d'aujourd'hui, mais de la naissance du droit d'auteur. Je ne ferai injure à personne en rappelant le discours de Victor Hugo. Je dirai juste que ça s'inscrivait dans un contexte à l'époque où Lamartine (entre autres) voulait un droit d'auteur imprescriptible. Maintenant, on a des auteurs, aussi bon soit-il, qui veulent le contraire. Oui, ils ont fait le tour de la question, mais d'autres l'ont fait avant eux. Ils se placent uniquement dans le contexte actuel sans prendre en compte tout ce qui s'est fait avant. Or, si les lois sur le droit d'auteur ont résisté à 200 ans et notamment le principe de base (monopole temporaire), c'est que ça doit quand même être du solide. Donc le jeter comme ils le proposent va certainement avoir des conséquences (positives ou négatives) qu'ils ne voient pas (et moi non plus). Mais la plus visible sera sans doute le retour à un état pré-Révolution où les auteurs ne pouvaient pas vivre du tout de leur écriture, et que le mécénat (particulier, pas global) était la règle. Je n'ai pas envie de revenir à ça.
Ça fait pas loin de 10 ans que je m'intéresse à la question du droit d'auteur et de la propriété intellectuelle plus largement. Des arguments, j'en ai un sacré paquet, et je ne suis pas le seul.
[^] # Re: A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par kirikouu . Évalué à 2.
Je trouve l'argument de dire que ça a déjà été débattu et que ça fait 200 ans que c'est en place: ridicule.
Le fait que la terre soit plate a été débattu aussi et est resté en place bien plus que 200 ans...
[^] # Re: A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par rewind (Mastodon) . Évalué à 1.
Comparer une loi de la physique avec une loi du droit, ça c'est ridicule.
J'ai expliqué que ce sont 200 ans de compromis. On peut très bien foutre en l'air ce compromis (c'est d'ailleurs ce que veulent Disney et Universal), mais il faudrait aussi peut-être avant savoir comment on en est arrivé à ce compromis, ce que ne font pas les auteurs du bouquin.
Quand il s'agit de loi physique, on ne débat pas, on démontre, on expérimente, on modélise, ça n'a rien à voir.
[^] # Re: A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par kirikouu . Évalué à 1.
En physique et autres sciences, on ne débat pas, c'est nouveau ça ?
Les théories sont débattues dans la communauté scientifique, ces débats reposent le plus souvent sur des faits scientifiques, mais cela reste des débats.
Pourquoi le droit devrait être si différent d'une loi physique, quand on parle de droit, on ne doit pas parler de démonstration, d'expérimentation ni de modélisation ?
[^] # Re: A propos du titre du livre (et peut être de son contenu)
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 1.
Juste un petit commentaire vu de l'intérieur. Cette phrase peut paraître paradoxale pour quiconque a un peu de recul quant à la physique. Après tout n'est-ce pas une science expérimental où l'expérience valide les domaines d'application des modèles. Il ne devrait donc pas s'y trouver de place pour les débats. Un modèle est juste ou pas.
Pourtant la réalité est tout autre. Bien souvent les expériences sont si complexes et leurs résultats si subtils qu'il est délicat de choisir le bon modèle. Plusieurs peuvent coller. Et en fonction des arrière-plans des uns et des autres, chacun choisira de défendre son modèle. s'est ce qui poussera à aller plus loin dans le travail pour finalement affiner les descriptions. Et 100 ans plus tard tout le monde s'accorde sur quelques modélisations standardisées et efficaces qui font paraître évident ce qui autrefois était si complexe.
Il existe donc réellement des débats sans fin sur la pertinence de certains modèles. Et bien souvent ces disputes sont des facteurs de progrès.
Voilà, voilà, désolé pour le hors-sujet.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
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