Posté par arnaudus .
Évalué à 7.
Dernière modification le 23 août 2023 à 16:09.
C'est bizarre, l'article dit un peu le contraire du titre. Musk semble avoir commencé à râler et à dire qu'il voulait être payé après (i) qu'il ait été avéré que Starlink était utilisé par les unités engagées au front (et que la guerre c'est caca, tout ça), (ii) que des responsables Chinois lui ont un peu expliqué que ça se pourrait bien que les Tesla se vendent moins bien du côté de Pékin si Vladimir était fâché, et (iii) il a eu Vladimir lui-même au téléphone, et que ça l'a un peu refroidi (peut-être lui a t-on expliqué qu'il ferait mieux d'intégrer les techniques de résistance au plutonium à son programme d'entrainement au MMA).
Du coup, ce que je comprends, c'est que le pognon, c'est une excuse, et que pour tout un tas de raisons inavouables, ses amis dictateurs lui ont fait comprendre qu'aider l'Ukraine n'était pas très bon pour les affaires (et pour la santé).
Quels que soient les dessous de cette affaire (piège savamment préparé pour extorquer le gouvernement, improvisations malheureuses, etc.), ce qu'on voit surtout c'est qu'on se retrouve avec une ressource stratégique qui dépend d'un seul homme sans aucun mandat. Il peut donc être vulnérable à la pression, la coercition, la corruption, ou être tout simplement opportuniste.
La fin de l'article l'explique bien: la Chine va maintenant redoubler d'efforts pour avoir son propre réseau de satellites souverain afin de ne pas se retrouver dans une situation similaire.
Les autres grandes puissances vont certainement en faire autant.
Pour ce que je connais, le Canada subventionne largement un projet de satellites en orbite basse. On peut supposer qu'il y a un aspect stratégique à cet investissement: indépendance technologique et concurrence à StarLink, avec qui le Québec a déjà des contrats pour connecter les coins reculés de la province. D'ailleurs le Québec a aussi contribué au projet "local".
Mais avec tous ces réseaux, on va avoir des problèmes (outre la fin de l'astronomie depuis la Terre…) parce que ça va finir par faire du monde là-haut. On peut aussi supposer que les grandes puissances militaires préparent des solutions pour détruire les satellites qui soutiendraient une puissance ennemie tout en protégeant les leurs.
Bref, y'a bien du pognon qui va couler dans le spatial ces prochaines années…
une ressource stratégique qui dépend d'un seul homme sans aucun mandat.
Certes, mais il ne les a pas volés, ses satellites. Il les a achetés et les a envoyés avec ses fusées.
Les autres grandes puissances vont certainement en faire autant.
En théorie, il suffit de 3 satellites géostationnaires pour couvrir l'ensemble de la Terre… Les satellites en orbite basse, ça permet d'abaisser le ping (sans que ça soit complètement ouf non plus…), mais j'ai du mal à voir pourquoi des satellites géostationnaires dédiés aux opérations militaires ne pourraient pas faire l'affaire.
outre la fin de l'astronomie depuis la Terre
C'est ce qu'on lit, mais ça reste très exagéré. Le ciel, c'est plus de 41000 degrés carrés; il y a moins d'une chance sur 10 d'avoir un satellite Starlink dans le champ d'un télescope. Pour l'observation en direct, un satellite ne va pas gêner, on va voir un point qui bouge dans le champ, c'est tout. Les magnitudes sont assez petites (ce n'est pas un flash iridium, qui pouvait se voir en plein jour). Et surtout, les satellites en orbite basse ne sont visibles qu'une heure après le coucher et une heure avant le lever du soleil, c'est à dire dans des conditions qui de toutes manières ne sont pas compatibles avec l'observation astronomique (crépuscule). Bien sûr, certains appareils scientifiques vont être gênés (ceux qui observent à des longueurs d'onde proche de celle des satellites par exemple), et il faudra traiter les images en pause longue pour l'astrophoto, mais je trouve que les nuisances dues aux satellites sont considérablement inférieures à celles liées à la pollution lumineuse des éclairages nocturnes.
ça va finir par faire du monde là-haut.
Évidemment, il va falloir mettre en place une sorte de contrôle aérien international. Ça s'est fait pour l'aviation; au début les avions volaient comme ils voulaient, et puis il y a eu quelques collisions, du coup on a mis en place des règles et un contrôle. J'ai du mal à comprendre pourquoi il n'y a pas déja des "couloirs" pour les satellites qui suivent une orbite similaire, les collisions dangereuses (haute vélocité) sont celles entre des orbites qui se croisent, et je ne comprends pas comment il est autorisé d'avoir des orbites équatoriales et polaires à la même altitude, par exemple.
L'avantage de l'orbite basse, c'est que ça finit quand même par retomber (dans les 25 ans).
Certes, mais il ne les a pas volés, ses satellites. Il les a achetés et les a envoyés avec ses fusées.
Personne ne dit qu'il les a volés. Il les a achetés et les a envoyés avec ses fusées… à grand renfort de subventions de l'État américain, mais c'est une toute autre histoire.
En théorie, il suffit de 3 satellites géostationnaires pour couvrir l'ensemble de la Terre… Les satellites en orbite basse, ça permet d'abaisser le ping (sans que ça soit complètement ouf non plus…), mais j'ai du mal à voir pourquoi des satellites géostationnaires dédiés aux opérations militaires ne pourraient pas faire l'affaire.
Faudrait poser la question à l'armée ukrainienne. Je suppose qu'ils ne sont pas totalement demeurés et qu'il y a donc une bonne raison pour laquelle ils utilisaient StarLink pendant leurs opérations.
C'est ce qu'on lit, mais ça reste très exagéré.
Je ne suis pas astronome, mais ce que je lis des astronomes (professionnels, hein, pas amateurs), c'est que les satellites sont gênants pour leur travail.
Maintenant, peut-être qu'ils exagèrent, comme tu dis, mais je ne vois pas très bien ce qu'ils y gagneraient.
Évidemment, il va falloir mettre en place une sorte de contrôle aérien international. Ça s'est fait pour l'aviation; au début les avions volaient comme ils voulaient, et puis il y a eu quelques collisions, du coup on a mis en place des règles et un contrôle. J'ai du mal à comprendre pourquoi il n'y a pas déja des "couloirs" pour les satellites qui suivent une orbite similaire, les collisions dangereuses (haute vélocité) sont celles entre des orbites qui se croisent, et je ne comprends pas comment il est autorisé d'avoir des orbites équatoriales et polaires à la même altitude, par exemple.
Parce qu'aujourd'hui c'est la politique du fait accompli qui l'emporte: mets ton satellite en premier, et tu auras tout le loisir de protester contre ceux qui arrivent après et mettent en danger ta flotte.
Les derniers arrivés lanceront leurs satellites à grands coups de communication sur la sûreté et les mesures prises pour éviter les collisions, mais en mode "je t'emmerde et je le fais quand même".
On peut comparer avec les couloirs aériens, mais les couloirs aériens ne survolent pas le monde entier 24/24, et un satellite, c'est une orbite avec une plage de phase réservée occupée pour 25ans, comme tu dis.
Pour le starlink et l’astronomie : ce que tu décris, c’est pas de l’astronomie professionnelle (celle qui va avoir des problèmes). Les contraintes de l’astronomie professionnelles sont très éloignées de ce que tu décris, et c’est pour ça que les starlinks sont un problème énorme.
C'est ce qu'on lit, mais ça reste très exagéré. Le ciel, c'est plus de 41000 degrés carrés; il y a moins d'une chance sur 10 d'avoir un satellite Starlink dans le champ d'un télescope.
À un instant T, peut-être ; mais l’astronomie professionnelle a souvent besoin de pointer un même objet pendant des heures.
Pour l'observation en direct, un satellite ne va pas gêner, on va voir un point qui bouge dans le champ, c'est tout.
L’observation en direct ne concerne que l’astronomie amateur ; en l’état les starlinks sont de la pollution. C’est « dommage » mais cet argument ne concerne pas les professionnels.
Les magnitudes sont assez petites (ce n'est pas un flash iridium, qui pouvait se voir en plein jour).
En fait non, les magnitudes sont énormes. SpaceX s’est engagé (et n’a pas réussi) à réduire la brillance des starlinks à une magnitude au-delà de 7. Une magnitude de 7, c’est la limite supérieure de la beaucoup d’objets étudiés d’un point de vue professionnel (dans le visible, en infrarouge ou en spectroscopie on s’intéresse à des objets plus brillants que ça). Le VLT est capable d’imager jusqu’à la magnitude 30 en une heure, et je rappelle que c’est une échelle logarithmique.
et il faudra traiter les images en pause longue pour l'astrophoto
C’est le moment de rappeler qu’on ne peut pas facilement traiter les données de capteur de l’astronomie pro.
mais je trouve que les nuisances dues aux satellites sont considérablement inférieures à celles liées à la pollution lumineuse des éclairages nocturnes.
L’astronomie professionnelle dépense déjà des fortunes pour s’installer dans des zones sans pollutions lumineuse. On peut encore échapper à la pollution lumineuse. Mais on ne peut pas échapper aux starlink. Enfin, si, en allant dans l’espace comme l’a proposé Musk, ce qui montre bien qu’il ne maitrise absolument pas le sujet (exemple : chacun des 4 miroirs du VLT mesure 8,2 mètres de diamètre et ont déjà plus de 20 ans ; l’observatoire Vera C. Rubin a un miroir principal de 8,42 m pour une très grande ouverture et un très grand champ ; l’ELT, en cours de construction, aura un miroir de 39 mètres de diamètre et devrait couter ~1,2 G€. Le JSWT a un miroir de « seulement » 6,5 mètres de diamètres et a couté ~10 G$).
L’observation en direct ne concerne que l’astronomie amateur ; en l’état les starlinks sont de la pollution. C’est « dommage » mais cet argument ne concerne pas les professionnels.
La discussion, c'était que c'était la fin de l'astronomie. La réalité, c'est que ça gêne réellement quelques observations pour la recherche (champ large, radio-télescopes avec des longueur d'onde bien particulières…), et j'ai du mal à imaginer que ces limitations ne puissent pas être contournées par des moyens algorithmiques (il n'y a aucun moyen de confondre une trainée satellite avec quoi que ce soit d'autre; les observations sont déja de toutes manières imparfaites—avions, satellites existants, phénomènes atmosphériques, rentrées de poussières ou de bolides…), et au pire les orbites des satellites sont très bien documentées, ce qui permettrait de savoir à la seconde près quand le satellite va entrer dans le champ du télescope). Après, il y a surtout des arguments moraux (pourquoi une entreprise peut décider de modifier le ciel nocturne sur toute la planète, etc), mais quand on voit le massacre des milieux naturels (y compris pour consruire des télescopes dans des lieux isolés), des petits points dans le ciel de magnitude inférieure à 6 (donc, invisibles à l'oeil nu en théorie), ça semble assez marginal (en plus d'être un combat perdu d'avance, au passage).
Et là encore, les satellites en orbite basse ne sont visibles que lorsqu'ils ne sont pas dans le cône d'ombre de la terre. 600km, c'est moins de 10% du rayon de la terre, les satellites ne sont donc éclairés qu'à l'aube et au crépuscule. Ces moments sont souvent inexploitables pour l'observation astronomique de toutes manières, puisque la nuit n'est pas parfaite. Donc, pareil, en effet, peut-être que ces satellites vont réduire la période d'observation d'une heure ou deux, mais pas de quoi arrêter les observations astronomiques, même professionnelles.
et j'ai du mal à imaginer que ces limitations ne puissent pas être contournées par des moyens algorithmiques
Cet article explique très bien pourquoi c’est pas si simple :
The situation is a bit different for more sensitive telescopes, however, such as the Vera C. Rubin Observatory’s 8.4-meter Simonyi Survey Telescope, currently under construction in Chile. Its 3200-megapixel camera will capture about 1,000 images of the sky in 9.6-square-degree chunks — every night for 10 years. Each image can detect objects to a limiting magnitude of about 24.
It is now expected that up to 30 percent of its images will contain at least one Gen-2 satellite track. Additionally, a single bright satellite with a magnitude of 5 would not only corrupt the pixels directly under its path across the image, but also produce a 100-pixel-wide (or greater) parallel band of saturated pixels to either side. And every 30-second twilight exposure will have at least one streak across it in the Gen-2 configuration, so that up to 3 percent of the image area will have to be discarded even if the satellites are dimmed to magnitude 7, equivalent to losing several months of observing time.
D’autre part :
et au pire les orbites des satellites sont très bien documentées, ce qui permettrait de savoir à la seconde près quand le satellite va entrer dans le champ du télescope
C’est beaucoup plus compliqué que ça, surtout vue la quantité de satellites déjà en orbite et à venir à prendre en compte.
Bref, y'a bien du pognon qui va couler dans le spatial ces prochaines années…
Ces prochaines années, c'est une bonne partie de la Terre qui va devenir inhabitable à cause de l'industrialisation à outrance, de l'agriculture productiviste, des transports inutiles, dont l'avion et véhicules spatiaux utilisés pour tout et n'importe quoi. Je ne donnerais pas cher de la peau du spatial à moyen terme, surtout dans un contexte de migrations massives de réfugiés climatiques fuyant leurs pays pour cause d'inhabilité vers les pays riches du nord. La priorité ne sera pas de brûler plus de carburant et produire plus de CO2 pour la conquête de l'espace mais comment faire survivre de l'humanité, comment éviter ou résoudre les guerres provoquées par la catastrophe climatique.
Malheureusement, je pense qu'on va pouvoir continuer à faire tout ça pendant encore quelques années, y compris envoyer des petites boites dans l'espace pour que les utilisateurs puissent profiter de Netflix en 4k dans leur maison isolée dans la montagne (mais avec des panneaux solaires, pour être écolo).
Tout ça pendant qu'on mettra des barrières toujours plus hautes pour repousser les migrants parce que "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde" quand bien même les pays riches en sont responsables.
Ce qui pourrait freiner le spatial, c'est la fin du pétrole pas cher et abondant.
"Finalement, en juin 2023, le Pentagone et Elon Musk annoncent être parvenus à un accord. Les détails comme le montant exact du deal restent inconnus. Toujours est-il que sur le front, les communications ne sont plus mystérieusement coupées quand les forces ukrainiennes reprennent aux Russes un morceau de leur territoire."
# Titre vs contenu de l'article
Posté par arnaudus . Évalué à 7. Dernière modification le 23 août 2023 à 16:09.
C'est bizarre, l'article dit un peu le contraire du titre. Musk semble avoir commencé à râler et à dire qu'il voulait être payé après (i) qu'il ait été avéré que Starlink était utilisé par les unités engagées au front (et que la guerre c'est caca, tout ça), (ii) que des responsables Chinois lui ont un peu expliqué que ça se pourrait bien que les Tesla se vendent moins bien du côté de Pékin si Vladimir était fâché, et (iii) il a eu Vladimir lui-même au téléphone, et que ça l'a un peu refroidi (peut-être lui a t-on expliqué qu'il ferait mieux d'intégrer les techniques de résistance au plutonium à son programme d'entrainement au MMA).
Du coup, ce que je comprends, c'est que le pognon, c'est une excuse, et que pour tout un tas de raisons inavouables, ses amis dictateurs lui ont fait comprendre qu'aider l'Ukraine n'était pas très bon pour les affaires (et pour la santé).
[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par Maclag . Évalué à 10.
Quels que soient les dessous de cette affaire (piège savamment préparé pour extorquer le gouvernement, improvisations malheureuses, etc.), ce qu'on voit surtout c'est qu'on se retrouve avec une ressource stratégique qui dépend d'un seul homme sans aucun mandat. Il peut donc être vulnérable à la pression, la coercition, la corruption, ou être tout simplement opportuniste.
La fin de l'article l'explique bien: la Chine va maintenant redoubler d'efforts pour avoir son propre réseau de satellites souverain afin de ne pas se retrouver dans une situation similaire.
Les autres grandes puissances vont certainement en faire autant.
Pour ce que je connais, le Canada subventionne largement un projet de satellites en orbite basse. On peut supposer qu'il y a un aspect stratégique à cet investissement: indépendance technologique et concurrence à StarLink, avec qui le Québec a déjà des contrats pour connecter les coins reculés de la province. D'ailleurs le Québec a aussi contribué au projet "local".
Mais avec tous ces réseaux, on va avoir des problèmes (outre la fin de l'astronomie depuis la Terre…) parce que ça va finir par faire du monde là-haut. On peut aussi supposer que les grandes puissances militaires préparent des solutions pour détruire les satellites qui soutiendraient une puissance ennemie tout en protégeant les leurs.
Bref, y'a bien du pognon qui va couler dans le spatial ces prochaines années…
[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par GG (site web personnel) . Évalué à 6.
Oui, c'est de plus en plus difficile d'observer le ciel avec des instruments sans avoir des passages de satellites.
S'il y a des collisions ou des destructions de satellites, on aura de belles étoiles filantes en guise de consolations.
Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html
[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par arnaudus . Évalué à -1.
Certes, mais il ne les a pas volés, ses satellites. Il les a achetés et les a envoyés avec ses fusées.
En théorie, il suffit de 3 satellites géostationnaires pour couvrir l'ensemble de la Terre… Les satellites en orbite basse, ça permet d'abaisser le ping (sans que ça soit complètement ouf non plus…), mais j'ai du mal à voir pourquoi des satellites géostationnaires dédiés aux opérations militaires ne pourraient pas faire l'affaire.
C'est ce qu'on lit, mais ça reste très exagéré. Le ciel, c'est plus de 41000 degrés carrés; il y a moins d'une chance sur 10 d'avoir un satellite Starlink dans le champ d'un télescope. Pour l'observation en direct, un satellite ne va pas gêner, on va voir un point qui bouge dans le champ, c'est tout. Les magnitudes sont assez petites (ce n'est pas un flash iridium, qui pouvait se voir en plein jour). Et surtout, les satellites en orbite basse ne sont visibles qu'une heure après le coucher et une heure avant le lever du soleil, c'est à dire dans des conditions qui de toutes manières ne sont pas compatibles avec l'observation astronomique (crépuscule). Bien sûr, certains appareils scientifiques vont être gênés (ceux qui observent à des longueurs d'onde proche de celle des satellites par exemple), et il faudra traiter les images en pause longue pour l'astrophoto, mais je trouve que les nuisances dues aux satellites sont considérablement inférieures à celles liées à la pollution lumineuse des éclairages nocturnes.
Évidemment, il va falloir mettre en place une sorte de contrôle aérien international. Ça s'est fait pour l'aviation; au début les avions volaient comme ils voulaient, et puis il y a eu quelques collisions, du coup on a mis en place des règles et un contrôle. J'ai du mal à comprendre pourquoi il n'y a pas déja des "couloirs" pour les satellites qui suivent une orbite similaire, les collisions dangereuses (haute vélocité) sont celles entre des orbites qui se croisent, et je ne comprends pas comment il est autorisé d'avoir des orbites équatoriales et polaires à la même altitude, par exemple.
L'avantage de l'orbite basse, c'est que ça finit quand même par retomber (dans les 25 ans).
[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par Maclag . Évalué à 6.
Personne ne dit qu'il les a volés. Il les a achetés et les a envoyés avec ses fusées… à grand renfort de subventions de l'État américain, mais c'est une toute autre histoire.
Faudrait poser la question à l'armée ukrainienne. Je suppose qu'ils ne sont pas totalement demeurés et qu'il y a donc une bonne raison pour laquelle ils utilisaient StarLink pendant leurs opérations.
Je ne suis pas astronome, mais ce que je lis des astronomes (professionnels, hein, pas amateurs), c'est que les satellites sont gênants pour leur travail.
Maintenant, peut-être qu'ils exagèrent, comme tu dis, mais je ne vois pas très bien ce qu'ils y gagneraient.
Parce qu'aujourd'hui c'est la politique du fait accompli qui l'emporte: mets ton satellite en premier, et tu auras tout le loisir de protester contre ceux qui arrivent après et mettent en danger ta flotte.
Les derniers arrivés lanceront leurs satellites à grands coups de communication sur la sûreté et les mesures prises pour éviter les collisions, mais en mode "je t'emmerde et je le fais quand même".
On peut comparer avec les couloirs aériens, mais les couloirs aériens ne survolent pas le monde entier 24/24, et un satellite, c'est une orbite avec une plage de phase
réservéeoccupée pour 25ans, comme tu dis.[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 9. Dernière modification le 23 août 2023 à 22:50.
Pour le starlink et l’astronomie : ce que tu décris, c’est pas de l’astronomie professionnelle (celle qui va avoir des problèmes). Les contraintes de l’astronomie professionnelles sont très éloignées de ce que tu décris, et c’est pour ça que les starlinks sont un problème énorme.
À un instant T, peut-être ; mais l’astronomie professionnelle a souvent besoin de pointer un même objet pendant des heures.
L’observation en direct ne concerne que l’astronomie amateur ; en l’état les starlinks sont de la pollution. C’est « dommage » mais cet argument ne concerne pas les professionnels.
En fait non, les magnitudes sont énormes. SpaceX s’est engagé (et n’a pas réussi) à réduire la brillance des starlinks à une magnitude au-delà de 7. Une magnitude de 7, c’est la limite supérieure de la beaucoup d’objets étudiés d’un point de vue professionnel (dans le visible, en infrarouge ou en spectroscopie on s’intéresse à des objets plus brillants que ça). Le VLT est capable d’imager jusqu’à la magnitude 30 en une heure, et je rappelle que c’est une échelle logarithmique.
C’est le moment de rappeler qu’on ne peut pas facilement traiter les données de capteur de l’astronomie pro.
L’astronomie professionnelle dépense déjà des fortunes pour s’installer dans des zones sans pollutions lumineuse. On peut encore échapper à la pollution lumineuse. Mais on ne peut pas échapper aux starlink. Enfin, si, en allant dans l’espace comme l’a proposé Musk, ce qui montre bien qu’il ne maitrise absolument pas le sujet (exemple : chacun des 4 miroirs du VLT mesure 8,2 mètres de diamètre et ont déjà plus de 20 ans ; l’observatoire Vera C. Rubin a un miroir principal de 8,42 m pour une très grande ouverture et un très grand champ ; l’ELT, en cours de construction, aura un miroir de 39 mètres de diamètre et devrait couter ~1,2 G€. Le JSWT a un miroir de « seulement » 6,5 mètres de diamètres et a couté ~10 G$).
Voici un dossier sur le sujet en français.
Et comme si ça ne suffisait pas : starlink perturbe aussi la radioastronomie avec ses émissions.
Comme d’hab, Musk a fait une Musk sur ce projet, et se comporte comme s’il était seul au monde. Et ça a de vraies conséquences.
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par arnaudus . Évalué à 1.
La discussion, c'était que c'était la fin de l'astronomie. La réalité, c'est que ça gêne réellement quelques observations pour la recherche (champ large, radio-télescopes avec des longueur d'onde bien particulières…), et j'ai du mal à imaginer que ces limitations ne puissent pas être contournées par des moyens algorithmiques (il n'y a aucun moyen de confondre une trainée satellite avec quoi que ce soit d'autre; les observations sont déja de toutes manières imparfaites—avions, satellites existants, phénomènes atmosphériques, rentrées de poussières ou de bolides…), et au pire les orbites des satellites sont très bien documentées, ce qui permettrait de savoir à la seconde près quand le satellite va entrer dans le champ du télescope). Après, il y a surtout des arguments moraux (pourquoi une entreprise peut décider de modifier le ciel nocturne sur toute la planète, etc), mais quand on voit le massacre des milieux naturels (y compris pour consruire des télescopes dans des lieux isolés), des petits points dans le ciel de magnitude inférieure à 6 (donc, invisibles à l'oeil nu en théorie), ça semble assez marginal (en plus d'être un combat perdu d'avance, au passage).
Et là encore, les satellites en orbite basse ne sont visibles que lorsqu'ils ne sont pas dans le cône d'ombre de la terre. 600km, c'est moins de 10% du rayon de la terre, les satellites ne sont donc éclairés qu'à l'aube et au crépuscule. Ces moments sont souvent inexploitables pour l'observation astronomique de toutes manières, puisque la nuit n'est pas parfaite. Donc, pareil, en effet, peut-être que ces satellites vont réduire la période d'observation d'une heure ou deux, mais pas de quoi arrêter les observations astronomiques, même professionnelles.
[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par SpaceFox (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.
Cet article explique très bien pourquoi c’est pas si simple :
D’autre part :
C’est beaucoup plus compliqué que ça, surtout vue la quantité de satellites déjà en orbite et à venir à prendre en compte.
Sinon je te conseille aussi le rapport de l’American Astronomical Society (ASS) sur le sujet ou, plus technique, _Impact of the SpaceX Starlink Satellites on the Zwicky Transient Facility Survey Observations.
La connaissance libre : https://zestedesavoir.com
[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par Maderios . Évalué à 1.
Ces prochaines années, c'est une bonne partie de la Terre qui va devenir inhabitable à cause de l'industrialisation à outrance, de l'agriculture productiviste, des transports inutiles, dont l'avion et véhicules spatiaux utilisés pour tout et n'importe quoi. Je ne donnerais pas cher de la peau du spatial à moyen terme, surtout dans un contexte de migrations massives de réfugiés climatiques fuyant leurs pays pour cause d'inhabilité vers les pays riches du nord. La priorité ne sera pas de brûler plus de carburant et produire plus de CO2 pour la conquête de l'espace mais comment faire survivre de l'humanité, comment éviter ou résoudre les guerres provoquées par la catastrophe climatique.
[^] # Re: Titre vs contenu de l'article
Posté par Maclag . Évalué à 7.
Malheureusement, je pense qu'on va pouvoir continuer à faire tout ça pendant encore quelques années, y compris envoyer des petites boites dans l'espace pour que les utilisateurs puissent profiter de Netflix en 4k dans leur maison isolée dans la montagne (mais avec des panneaux solaires, pour être écolo).
Tout ça pendant qu'on mettra des barrières toujours plus hautes pour repousser les migrants parce que "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde" quand bien même les pays riches en sont responsables.
Ce qui pourrait freiner le spatial, c'est la fin du pétrole pas cher et abondant.
# Autre article éclairant
Posté par Maderios . Évalué à 2.
Aide à l’Ukraine via les satellites Starlink puis coupures réseau sur le front : les raisons de la volte-face d’Elon Musk
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