• # Conclusions et perspectives

    Posté par  . Évalué à -6.

    "L’analyse des plantes aquatiques de la Garonne prélevées les 7 juin et 29 août 2022 confirme une nouvelle fois la contamination chronique et persistante du milieu naturel en aval de Golfech, en particulier par le tritium et le carbone 14. Or, la surveillance de l’exploitant vis-à-vis de ces radionucléides est clairement insuffisante !
    Le tritium et le carbone 14 sont respectivement des isotopes radioactifs de l’hydrogène et du carbone. Comme toute la matière vivante est constituée d’atomes d’hydrogène et de carbone, une partie du tritium et du carbone 14 rejetés dans l’environnement se retrouvera in fine dans les cellules des organismes vivants y compris dans l’ADN, créant à la longue une irradiation interne qui augmente les risques de cancer (entre autres). Rejeter du tritium et du carbone 14, c’est augmenter les risques pour la faune, la flore et les êtres humains !
    Dans le cas de Golfech, l’impact est d’autant plus préoccupant que les eaux potables de dizaines de communes, dont celle d’Agen, sont puisées directement dans la Garonne en aval des rejets de la centrale. L’étude des résultats du contrôle sanitaire des eaux potables de la région de Golfech, réalisée par la CRIIRAD et couvrant la période de janvier 2016 à septembre 2021, montre une contamination des eaux potables par le tritium pour une trentaine de communes, jusqu’à une cinquantaine de kilomètres en aval de Golfech ! L’impact est également détectable jusqu’à une centaine de kilomètres."

  • # La CRIIRAD

    Posté par  . Évalué à -6. Dernière modification le 09 février 2023 à 13:41.

    Source: https://www.criirad.org/la-criirad/presentation/
    La CRIIRAD est née en mai 1986 au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, à l’initiative d’un groupe de scientifiques et de citoyen.ne.s qui souhaitaient connaître la vérité sur la contamination radioactive du territoire français. Face à l’impossibilité d’obtenir des informations fiables de la part de l’état et des industriels, et constatant que les pays environnants mettent en place des mesures de protection de la population, l’association décide de réaliser ses propres mesures par la mise en place d’un laboratoire d’analyse de la radioactivité indépendant.

    CRIIRAD
    29 cours Manuel de Falla
    26000 Valence
    04.75.41.82.50
    contact@criirad.org

  • # 8 février 2023 - Le gouvernement lance la fusion des organismes de sûreté nucléaire

    Posté par  . Évalué à -7.

    La CRIIRAD, association indépendante regroupant des scientifiques, plus nécessaire que jamais.
    Yves Marignac, consultant sur le nucléaire et la transition énergétique au sein du groupe NégaWatt:
    "Une régression majeure de la gouvernance nucléaire. Le gouvernement annonce un retour en arrière majeur en matière d’organisation de la sûreté nucléaire."

  • # Surtout pas de contexte!

    Posté par  . Évalué à 10.

    Pour le tritium, la DPUI est de 1.8 E-5 µSv/Bq . Si on boit 1L d'eau par jour avec autant de tritium que mesuré dans l'article lié (15 Bq/L), ça fait une dose de 0.1 µSv en une année. Comme en moyenne en France on prend 4.5 mSv (4500 µSv) de radioactivité natuelle, boire l'eau de la rivière en aval de la centrale augmente la dose de radioactivité reçue de … 0.01%.

    En gros, 15 Bq/L, c'est quasiment indétectable. La seule raison pour laquelle la CRIIRAD le voit c'est qu'il y a très peu de tritium naturel (faible demi-vie), donc forcément 100% de ce qu'on voit est artificiel. D'ailleurs, quand on lit l'article, on voit bien que la limite de détection est à 3Bq/L. Et la dose limite pour l'eau potable par l'OMS, c'est 10000 Bq/L.

    J'ai vérifié 2 fois parce que j'avais peur de m'être gouré dans les calculs. Ces gens sont des fumistes, et ceux qui les relayent sont des idiots.

    • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

      Posté par  . Évalué à 6.

      Je m'auto-réponds, parce qu'en fait c'est assez dingue : la radioactivité naturelle de l'eau de mer est de 13 Bq/L. Donc l'eau de rivière en aval de la centrale n'est pas plus radioactive que l'eau de mer. En fait, les mesures confirment que la centrale ne rejette quasiment rien.

    • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 0.

      Si je comprends bien le second paragraphe : il n'y en a pas de naturel, donc on ne détecte que l'artificiel à cent pour cent. Et le voir c'est manipulatoire, donc il faudrait fermer les yeux.
      De plus, comme l'indique la fin du premier paragraphe, on ne prend pas assez de dose de radiation pour s'inquiéter d'une infime augmentation.

      “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

      • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

        En fait, la CRIIRAD (une association anti-nucléaire actuellement, ce qu’elle n’était pas forcément à sa création) aime bien le tritium, parce qu’il a l’avantage d’être quasi-exclusivement artificiel : si on en détecte c’est à peu près certain que la source est humaine.

        Mais une particularité du tritium, c’est qu’il émet un rayonnement β extrêmement faible : il en faut donc beaucoup pour qu’il devienne dangereux.

        Petit rappel sur les unités utilisés en radioprotection :

        • Le Becquerel (Bq) est tout simplement le nombre de désintégrations par seconde. Il ne dit rien de la dangerosité pour l’humain ou l’environnement (tout dépend à la fois du type de désintégration, des énergies en jeu et du composé organique qui reçoit ces radiations).
        • Le Gray (Gy) est l’énergie reçue par ce qui est irradié (dose absorbée). La conversion depuis le Becquerel dépend du matériau radioactif.
        • Le Sievert mesure les effets de la radioactivité sur le corps humain, et c’est cette unité qui est pertinente quand on parle de danger des radiations.

        Cf ce tableau de liens entre les unités.

        Et donc l’une des conséquences particularités de la très faible énergie de la désintégration du tritium, c’est qu’il faut beaucoup de désintégrations (donc de Becquerel) pour avoir un effet. Par exemple, d’après l’ASN :

        Le tritium est un radionucléide faiblement radiotoxique. L’estimation de la dose annuelle due au tritium et consécutive à une consommation de 2 L d’eau/jour durant une année, compte tenu des activités habituellement rencontrées dans l’environnement, est de l’ordre du µSv, ce qui correspond à environ un millième de la valeur limite pour le public (1 mSv/an).

        […]

        Dans ce cadre, la qualité radiologique des EDCH est surveillée et évaluée grâce à cinq indicateurs dont l’activité en tritium (considérée comme un indicateur de contamination d’origine anthropique) qui est assortie d’une référence de qualité fixée à 100 Bq/L qui constitue un seuil de questionnement lorsqu’il est dépassé, et non un seuil sanitaire. La fréquence du contrôle sanitaire dépend du débit moyen journalier et du nombre de personnes alimentées par le réseau. À cet égard, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande une valeur guide de (10 000 Bq/L). Les données pour les années 2018 et 2019 sont disponibles sur le site www.data.gouv.fr

        Et la CRIIRAD crie au scandale (avec le soutien d’une partie de la presse) pour 15 Bq/L…

        Cf aussi ce billet sur le même genre de problème en 2019.

        La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

        • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

          Merci beaucoup. Ces précisions (signification des unités et surtout rapport à la dangerosité) étaient nécessaires. En particulier (qui éclaire mieux le commentaire auquel j'ai répondu) :

          Mais une particularité du tritium, c’est qu’il émet un rayonnement β extrêmement faible : il en faut donc beaucoup pour qu’il devienne dangereux.

          Dommage que la presse ne fasse pas ce boulot, mais s'étonne que les gens ne lui fassent plus confiances (et que les gens qui continuent à leur faire confiance se retrouvent plus ou moins menés dans le mur par manque d'information éclairée…)

          Question annexe : sait-on depuis quand environ cette association a viré anti et pourquoi ?
          J'ai personnellement du mal avec ces positions anti-pro dans un monde qui est fait de nuances de toutes les couleurs…

          “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

          • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

            Question annexe : sait-on depuis quand environ cette association a viré anti et pourquoi ?

            Je ne sais pas exactement. De mémoire, une forme de bascule s’est opérée aux alentours de l’accident de Fukushima : j’ai en mémoire un échange entre la CRIIRAD et un acteur du nucléaire Français (EDF, mais je peux dire des conneries, et j’ai pas réussi à retrouver le truc). La CRIIRAD râlait sur des taux de radiations trop élevées, on lui a rétorqué que c’était étrange parce que les propres mesures de la CRIIRAD prouvaient… que ces taux étaient tout à fait normaux et pas du tout inquiétant, ni en valeur, ni en tendance. Et que c’était d’autant plus dommage que jusque là l’organisme avait une réputation de sérieux et des mesures bien faites.

            À ce sujet, je ne crois pas avoir vu passer d’attaque sur leurs mesures proprement dites. Par contre, la pertinente desdites mesures et surtout leur interprétation est largement sujette à caution. Par exemple, dans le cas qui nous intéresse sur ce lien, le fait d’avoir fait un scandale à propos de mesures qui sont 6 fois sous le seuil de questionnement (techniquement, ce seuil indique surtout qu’il y a sans doute un équipement quelque part qui n’est pas aussi étanche qu’il devrait l’être et que ça serait une bonne idée de trouver lequel), 600 fois sous la valeur guide, qui elle-même est très largement en-dessous du seuil avec un quelconque effet sanitaire. Une interprétation honnête de cette mesure aurait dû être quelque chose comme : « Nous avons mesuré les rejets de la centrale de Golfech et ils sont très largement dans les normes admissibles, ce qui est une bonne chose ».

            La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

          • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

            Posté par  . Évalué à -3.

            Question annexe : sait-on depuis quand environ cette association a viré anti et pourquoi ? J'ai personnellement du mal avec ces positions anti-pro dans un monde qui est fait de nuances de toutes les couleurs…

            Merci pour ce commentaire nuancé.
            Pour répondre à la question
            https://www.criirad.org/la-criirad/

            "La CRIIRAD est née en mai 1986 au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, à l’initiative d’un groupe de scientifiques et de citoyen.ne.s qui souhaitaient connaître la vérité sur la contamination radioactive du territoire français. Face à l’impossibilité d’obtenir des informations fiables de la part de l’état et des industriels, et constatant que les pays environnants mettent en place des mesures de protection de la population, l’association décide de réaliser ses propres mesures par la mise en place d’un laboratoire d’analyse de la radioactivité indépendant"

            Compétences:
            Le laboratoire de la CRIIRAD a réalisé de nombreuses études critiques ou expertises de terrain sur des dossiers en relation avec les rejets et impacts environnementaux d’installations nucléaires.

            Le laboratoire de la CRIIRAD est dirigé par Bruno CHAREYRON
            https://lanceurs-alerte.fr/intervenant/bruno-chareyron

            "Bruno CHAREYRON est ingénieur en physique nucléaire. Il dirige depuis 1993 le laboratoire de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la RADioactivité). Il a obtenu en 2016 le prix Nuclear Free Future Award dans la catégorie « Éducation », « pour son engagement constant à mettre en lumière la désinformation pratiquée par l’industrie nucléaire et à améliorer la prise de conscience du public en France et dans le monde ». La CRIIRAD a révélé en 2021 les problèmes de conception de l’EPR."

            PS: si le sujet n'était pas aussi grave, on pourrait rire du tir de barrage déclenché ici par cette étude de la CRIIRAD. Question, que pèsent les compétences de commentateurs lambda face à celles d'une équipe de scientifiques, dont un ingénieur en physique nucléaire ?

            • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

              J'ai du me frotter les yeux et relire plusieurs fois : « engagement constant à mettre en lumière la désinformation pratiquée par l’industrie nucléaire et à améliorer la prise de conscience du public » Ce n'est pas ce qui transparait ici.
              Par contre, tout le monde ici semble d'accord pour ne pas remettre en cause le sérieux des mesures. Mais des données aux interprétations il y a un autre long chemin semé d'embuches.

              “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

            • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

              Question, que pèsent les compétences de commentateurs lambda face à celles d'une équipe de scientifiques, dont un ingénieur en physique nucléaire ?

              Ben, les arguments en question qui démontent l'interprétation des mesures (pas les mesures elles-même !) sont des faits vérifiables. Tout ce que tu opposes pour soutenir ces mesures c'est un argument d'autorité. Et quelle autorité ! Celle des documents de l'association elle-même, ou d'un directeur d'association qui a reçu "le prix Nuclear Free Future Award", un truc totalement partisan donc. Absolument rien qui n'ait la moindre valeur, donc.

              La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

            • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

              Posté par  . Évalué à 3.

              PS: si le sujet n'était pas aussi grave, on pourrait rire du tir de barrage déclenché ici par cette étude de la CRIIRAD. Question, que pèsent les compétences de commentateurs lambda face à celles d'une équipe de scientifiques, dont un ingénieur en physique nucléaire ?

              Le tir de barrage n'est pas déclenché par une mauvaise volonté ou une étroitesse d'esprit, mais parce que cette étude a, factuellement, un parti pris. Et avoir un parti pris conduit toujours à des conclusions qui, en isolation, ne doivent pas être considérées comme donnant une vision factuelle de la situation.

              Si on fait une série d'expériences pour trouver des éléments pour critiquer la centrale, alors, forcément, on va trouver quelque chose. Ce n'est pas du tout une surprise. Mais cela n'a aucune valeur si, en même temps, on ne fait pas une série d'expériences pour trouver des éléments pour critiquer l'absence de la centrale. Et idéalement, on ferait même plutôt des expériences pour évaluer la situation sans idée reçue.

              C'est d'autant plus regrettable que cette obsession sur le moindre Bq et l'agitation de l'épouvantail "radioactivité" fait passer des éléments bien plus pertinents au second plan, et discrédite le débat. Cette augmentation de radioactivité en soi est totalement anodine: une fluctuation statistique de la pollution de l'air ou l'indice UV a plus de conséquence sur la santé. La question du réchauffement des eaux du cours d'eau, ou la question de la transparence ou de la maîtrise de la technologie (par exemple, si les responsables de la centrale prétendent qu'elle dégage X Bq et qu'on mesure 10X Bq, soit ces responsables mentent, soit ils ne maîtrisent pas leur technologie et rejettent sans s'en rendre compte, ce qui est inquiétant) sont bien plus pertinentes.

              Le fait que l'équipe a certaines compétences n'est pas un bon argument. Je peux donner une série de groupe pro-nucléaire qui disent des choses extrêmement biaisées et qui pourtant ont des ingénieurs en physique nucléaire dans leur rang.
              Être ingénieur en physique nucléaire ne transforme pas quelqu'un en quelque chose de non-humain, et un être humain est toujours biaisé, aussi intelligent qu'il soit. Ici, on a des personnes qui se sont investis pour une certaines causes. Ils sont engagés émotionnellement: ils ont dû défendre leur position et ont investi des ressources. Dans ces conditions, ils ont un biais, peu importe leur compétence.

            • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

              Question, que pèsent les compétences de commentateurs lambda face à celles d'une équipe de scientifiques, dont un ingénieur en physique nucléaire ?

              On pourrait alors aussi se demander ce que pèsent les compétences de cette association face à celle tous les ingénieurs et scientifiques qui ont conçu et fait tourner la centrale ainsi que les organismes tels que l'ASN.

              Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr

      • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

        Posté par  . Évalué à 3.

        Et le voir c'est manipulatoire, donc il faudrait fermer les yeux.

        Je n'ai pas dit "manipulatoire", ça serait trop gentil. Ces gens sont des fumistes. Leur analyse dit justement que l'eau ne contient quasiment pas d'éléments radioactifs, et ils essayent de faire croire le contraire.

        De plus, comme l'indique la fin du premier paragraphe, on ne prend pas assez de dose de radiation pour s'inquiéter d'une infime augmentation.

        En fait, cette phrase n'a même pas la prétention de présenter un argument logique, on ne peut donc pas parler de raisonnement fallacieux. On vit sur une planète qui est naturellement légèrement radioactive. Il n'y a rien d'inquiétant à ça, c'est normal. Ce que tu manges est radioactif, le granite de ton plan de travail est radioactif, l'air que tu respires, l'eau que tu bois sont radioactifs. La nature est radioactive, les plantes et les animaux sont radioactifs (potassium 40 et carbone 14, principalement). Ton corps émet environ 8000Bq. Tu ne prends pas "assez de dose de radiation", ton corps peut en tolérer au moins 20 fois plus sans problème (4.5 mSv/an en moyenne pour un habitant de la France, aucun effet statistique sur la santé jamais détecté sous 100mSv). Donc non, c'est complètement irrationnel de s'inquiéter d'une infime augmentation, surtout que le tritium a très peu d'effet biologique. Les gens du Criirad le savent très certainement, mais ils ont besoin d'idiots utiles pour diffuser les peurs irrationnelles qui leurs permettent d'exister.

        Et en effet, la radioactivité à haute dose peut être dangereuse, personne n'a jamais dit le contraire. À haute dose, c'est juste plusieurs millions de fois plus que ce qu'ils mesurent.

        • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 10 février 2023 à 17:31.

          T'inquiètes, je ne t'accusais pas de raisonnement fallacieux ; je jouais juste mon premier degré. Accessoirement ça permet d'éclaircir, sachant que les gens qui passent par ici n'ont pas forcément toutes les informations pour saisir les implicites et que ça peut être récupéré facilement (mais plutôt que de récupération je parlerai de mauvaise compréhension) par la dite complosphère.
          Du coup, merci à SpaceFox et toi pour les compléments (qui m'aident aussi vu que je regarde le sujet d'assez loin.)

          “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

          • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

            Posté par  . Évalué à 3.

            Non, mais je sur-réagis parce que j'ai été ulcéré du culot des gens de la Criirad. Ce n'est pas inhabituel pour des associations militantes de déformer un peu la réalité, mais là, c'est vraiment de l'escroquerie. Leur mesure de tritium est 1000 fois sous la limite de potabilité (et pourtant, ils mesurent dans la rivière, donc pas du tout dans l'eau potable), qui est elle-même très en-deça de la limite de dangerosité. La seule conclusion possible de leur étude c'est que les rejets radioactifs sont extrêmement limités, très en-dessous des normes, et sans aucune conséquence pour la santé, pour la faune, et pour la flore. Au lieu de s'en réjouir, ces fumistes tentent de faire croire que ces rejets sont inquiétants. Pourquoi? Parce qu'ils vivent de la peur de la radioactivité. Susciter cette peur est la condition de leur survie, et ils semblent n'avoir aucune limite dans la malhonnêteté pour y parvenir.

            Je pense sincèrement qu'ils préfèreraient que les centrales émettent réellement de la radioactivité, qu'il y ait des accidents nucléaires, et que les gens aient des cancers. Ça doit vraiment les embêter d'être toujours aux limites de la détection, ça n'est pas bon pour leur business et pour leur agenda politique.

            • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

              Après vos explications, je comprends que ce soit énervant, surtout si c'est récurrent. C'est d'autant plus dommage que du coup les gens au courant ne vont plus les écouter (par exemple, de neutre initialement chez moi, cette association est maintenant catalogué en source peu fiable après ce fil de discussion …et si un jour ils pointent vrai problème bah "à force de crier au feu/loup" quoi)

              “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

              • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

                Posté par  . Évalué à -1.

                cette association est maintenant cataloguée en source peu fiable après ce fil de discussion

                Tout le monde sait que les commentateurs sur linufr.org sont de grands spécialistes en physique nucléaire… :) Plus sérieusement, si les scientifiques de la CRIIRAD correspondaient au profil fantasmé ici sur ce fil par une poignée d'écolo-sceptiques pro-nucléaires, les "autorités compétentes" seraient montées au créneau pour dénoncer le contenu de cet excellent article publié sur le site d'un média du service public, France-Info. qui résume l'affaire. Pas de démenti officiel sur la prétendue "erreur" de la CRIIRAD. On peut le comprendre, un démenti des autorités nucléaires nécessiterait une enquête, des contre-mesures, une analyse des résultats et donc, une sur-médiatisation du problème posé par la contamination de le Garonne, ce qui n'arrangerait pas les affaires du lobby nucléaire et du gouvernement Macron, et ce, d'autant plus que les conclusions de l'enquête officielle ressembleraient fort à celles de la CRIIRAD

                • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  Le fait que leur article contient des éléments corrects n'est pas suffisant pour en conclure qu'ils sont fiables.
                  C'est le cas de toutes les sources réputées non-fiables: il y a toujours des éléments corrects dans ce qu'ils disent.
                  La fiabilité ne signifie pas "ne pas dire de mensonges" mais "donner une impression qui se rapproche de la réalité". On pourrait écrire un livre sur Adolf Hitler en ne parlant que de ses peintures et son amour des chiens, choses tout à fait exactes, mais le fait d'"oublier" des éléments incontournables en fait un livre critiquable et biaisé (au cas où: ce n'est évidemment pas un point Godwin, vu que ce n'est pas une accusation d'"être comme les nazis", mais juste un contre-exemple prenant une situation évidente pour démontrer que "avoir des éléments corrects" n'est pas un bon indicateur de fiabilité).

                  En réalité, l'article de France-Info ne fait qu'illustrer que cette source n'est pas fiables: les journalistes ont écrit sur une situation dont des éléments de contexte important ont été oublié. Ainsi, il est totalement vrai que les composants radioactifs vont se retrouver dans le corps des êtres vivants. Le contexte manquant est que cela n'est pas du tout un problème: tout les corps des êtres vivants ont des composants radioactifs, et l'apport dû à la contamination est inférieure aux fluctuations habituelles. L'article de France-Info montre qu'en lisant le rapport du CRIIRAD, les journalistes de France-Info se sont fait bernés: ils ont compris un contexte différent de la réalité parce que la CRIIRAD a soigneusement fait en sorte que la lecture de leur article induise le lecteur à imaginer une situation qui est différente de la réalité.

                  Les autorités nucléaires n'ont pas démenti sans doute parce que c'est un non-événement: ces rejets sont sans doute pas inhabituels et pas considérés comme problématiques.

                • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

                  Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                  Ce qui est intéressant, c’est que tu mets indirectement le point sur l’un des plus gros problèmes de l’industrie nucléaire française : son incapacité à peu près totale à communiquer au public. Ça vient sans doute du fait que pendant longtemps ils ont été dans une situation où ils n’en avait pas besoin, et qu’ils ne vendent jamais rien directement au grand public ; mais le fait est que cet industrie laisse dire absolument tout et n’importe quoi depuis maintenant des décennies sans vraiment réagir – et le militantisme en face ne se prive pas de prendre la place laissée libre.

                  Sinon, tu recommences avec le même problème de raisonnement qu’un peu plus haut : on t’oppose des arguments logiques, des chiffres, des sources – par exemple ce message cite l’ASN et l’OMS pour monter que la CRIIRAD dit n’importe quoi. Les seuls « arguments » que tu nous opposes, c’est le CV de certains membres de ladite association, et le fait que leur communiqué ait été repris dans un torchon[1]. Ça n’est pas comme ça que fonctionne un débat : à des arguments, il faut apporter des contre-arguments, parce que même les gens les plus sérieux peuvent se planter. Un exemple récent avec le rapport du Shift Project sur l’informatique qui arrivait à 1. confondre « bits » et « byte » (coucou le facteur 8 !) et 2. extrapoler sur des usages récents une consommation de serveurs anciens (pour le domaine informatique) ce qui les a menés à sortir sans sourciller et sans s’étonner des chiffres complètement délirants sur la production en CO2 de l’informatique. Chiffres qui ont été repris sans aucun recul par à peu près tous les médias, d’ailleurs.

                  Donc, personnellement je n’ai aucun problème à ce qu’on m’explique que les seuils de l’ASN et de l’OMS sont beaucoup trop hauts et que les mesures de la CRIIRAD sont dangereuses pour cette raison. Mais ça n’est pas du tout ce que dit leur rapport : il se focalise sur des chiffres, et fait une comparaison ridicule avant/après sans chercher à se demander où on en est par rapport aux niveaux de dangerosité.

                  Apporte des sources, des vraies. Montre-nous que l’ASN et l’OMS se plantent, et donc que les mesures de la CRIIRAD montrent autre chose que « tout va très bien ». Et là on te prendra peut-être au sérieux.

                  [1]: Parce qu’un article qui ne fait que reprendre un communiqué sans rien vérifier et en se contentant d’une association militante comme seul complément, ça n’est en aucun cas « un excellent article » mais plutôt quelque chose qui devrait s’approcher d’une faute professionnelle de la part d’un journaliste professionnel.

                  La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

                  • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

                    Posté par  . Évalué à 1.

                    l’un des plus gros problèmes de l’industrie nucléaire française : son incapacité à peu près totale à communiquer au public.

                    Je pense que la principale raison, c'est que les acteurs du nucléaire n'ont aucune envie ou aucun intérêt à rentrer dans le ridicule débat pro- vs anti-nucléaire.

                    Dans leur travail, cette vision pro- vs anti-nucléaire ou renouvelable vs nucléaire n'a aucun sens et n'est pas constructive.
                    L'effort qu'ils devraient fournir pour participer au débat n'en vaut pas la peine. Les anti-nucléaires ne les écouteront pas de toutes façons, il est bien trop facile de dire qu'ils sont partiaux puisqu'ils ont des intérêts engagés. Ensuite, en pratique, les anti-nucléaires ont un impact relativement faible quand leurs arguments sont bidons: ils peuvent dire que l'augmentation d'un micro Bq de la rivière est une catastrophe, on peut scientifiquement démontrer que ce n'est pas le cas si cet argument est utilisé pour pousser à des décisions (de manière cynique, on pourrait même dire que les acteurs du nucléaire ont intérêt à laisser les anti-nucléaires se convaincre que c'est un bon argument aussi longtemps que cet argument n'est pas concrètement utilisé).

                    Inversement, je pense aussi que les acteurs du nucléaire sont beaucoup moins "pro-nucléaire" que le grand public le pense. Construire du nucléaire est risqué financièrement et est un engagement très important: il faut se fier à des prédictions à très long terme sur l'évolution du marché qui ont peu de chance d'être parfaites, et ils vont être obligé de suivre le projet pour des décennies, payer très cher dès que quelque chose n'est pas parfait et être ceux qui paient les pots cassés quand certains partenaires ne font pas leur boulot parfaitement.
                    Certains acteurs du nucléaire peuvent même parfois être contre l'augmentation du parc nucléaire car ce n'est pas dans leur intérêt: ils ne veulent pas prendre de risques inutiles et préfèrent parfois des options qui leur semblent avoir plus de potentiel (les compagnies qui créent/gèrent les centrales sont souvent aussi celles qui investissent actuellement énormément dans du nouveau renouvelable). À ce niveau, la pression des anti-nucléaires va parfois dans l'intérêt de ces compagnies. Là aussi, mieux vaut rester à l'écart du cirque pro vs anti: les pro-nucléaires sont aussi très figé dans leurs opinions, et débattre avec eux n'est certainement pas moins pénible.
                    J'ai l'impression qu'il n'y a pas vraiment de pro-nucléaire chez les acteurs du nucléaire, et que le "lobby du nucléaire" n'existe pas/plus vraiment en tant que groupes d'intérêt commercial, mais plutôt en tant que groupe d'idéologues pro-nucléaires pas forcément réellement impliqués dans ce marché (d'où la fameuse phrase "en France, le lobby nucléaire, c'est l'État", avec l'idée que ce qui construit ce lobby n'est pas un regroupement d'intérêts financiers, mais une idéologie présente dans certains milieux, comme à l'École des Mines ou Polytech où sont formés les hauts fonctionnaires).

                    Quand on voit les choses sous cet angle, cela explique les actes des différents acteurs bien plus logiquement.

                • [^] # Re: Surtout pas de contexte!

                  Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

                  D’autre part, peut-être que tu considères que quoi qu’on dise, rien ne pourra te faire changer d’avis sur le sérieux de ce rapport (je ne parle même pas de la CRIIRAD en entier).

                  Si tel est le cas (et tes interventions récentes me laissent penser que c’est le cas), dis-le explicitement. Parce que là, on quitte le domaine de la science et on rentre dans celui de la religion, et ça implique surtout qu’il devient inutile d’essayer d’entamer une discussion, parce que les croyances ne se discutent pas. Et ça fera gagner du temps à tout le monde.

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  • # Heureusement que les chiffres n'ont pas de bras

    Posté par  . Évalué à 9.

    J'adore voir comment les organismes militants de tous bords présentent les chiffres sous le jour qui les arrangent le plus. Dans le même genre, je propose :
    "Au cours des 12 dernières années, le nombre moyen annuel d'accidents nucléaires de niveau 7 a été multiplié par près de 5 par rapport à la moyenne annuelle prise depuis la création de la première centrale nucléaire. Si cette tendance se prolonge, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la faune, la flore et les êtres humains !"

    (Calcul obtenu en divisant un accident en 12 ans par un accident en 59 ans)

    Dans le cas présent, je tape sur des anti-nucléaires parce qu'ils le cherchent bien, mais je taperais aussi volontiers sur des pro-nucléaires qui sortiraient le même genre de propagande.

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