Journal Bruno Bellamy et le piratage de bandes dessinées.

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24
août
2005
Suite à la condamnation d'un internaute à verser 1¤ symbolique au Syndicat national de l'édition pour avoir mis à disposition 2 288 bandes dessinées sur son site Internet [1] [2], PC Inpact a décidé d'interviewer Bruno Bellamy [3].

Dans cette interview, Bruno Bellamy parle du droit d'auteur, du piratage de ses oeuvres, du piratage en général, des licences Creative Commons et même du logiciel libre.

J'ai bien aimé la partie sur le droit d'auteur (qui concerne l'auteur) différent du droit commercial (qui concerne les éditeurs, distributeurs et autre majors...).

J'ai moins aimé la partie sur les Creative Commons, un peu trop manichéenne à mon goût (quand on utilise une licence Creative Commons, on est obligé de l'utiliser partout).

Je ne vois pas le problème à continuer de diffuser une partie de son art de manière traditionnelle pour vivre, et en même temps diffuser une autre partie grâce aux Creative Commons.

Au contraire, en publiant ses oeuvres sous licence libre et en mettant en place un système de don, cela permet à certaines oeuvres un peu anciennes et délaissées de vivre et de rapporter un peu d'argent au lieu d'être laissées à l'abandon en attente d'un hypothétique client prêt à payer pour leur utilisation ou leur diffusion.

[1] http://www.01net.com/editorial/286198/contrefacon/premiere-condamna(...)
[2] http://www.pcinpact.com/actu/news/Piratage_de_bandes_dessinees_un_p(...)
[3] http://www.pcinpact.com/articles/d/56/1.htm(...)
  • # Whaouh !

    Posté par  . Évalué à 3.

    Excellente, cette interview de Bellamy !
    Est-ce qu'on peut la diffuser sans violer le droit d'auteur ?
  • # 01 n'imp ;) !

    Posté par  . Évalué à 9.

    Sur 01 : A la différence de la musique ou du cinéma, la bande dessinée est un produit matériel.

    Oula, n'importe quoi. C'est pas plus matériel qu'un film, un livre classique ou un logiciel.
    • [^] # Re: 01 n'imp ;) !

      Posté par  . Évalué à 1.

      livre imprimé (y compris bande dessinée) : le support peut être consulté sans le moindre autre objet.
      film : il faut un lecteur adapté au support (DVD, magnétoscope, cinéma, etc), et un écran.
      musique : il faut un lecteur et des enceintes.

      Donc il y a bien une différence, mais elle n'est pas exactement celle exprimée.
    • [^] # Re: 01 n'imp ;) !

      Posté par  . Évalué à 1.

      Il n'y a pas le même plaisir à lire un vrai livre ou une vraie BD qu'à les regarder sur un écran, même de 4m de large. Alors que pour un CD/DVD, pour peu que la copie soit bien faite, pas de différence entre la copie et l'original...

      C'est peut-être pour ca, le côté matériel.
  • # Le point de vue d'un auteur

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    J'ai moins aimé la partie sur les Creative Commons, un peu trop manichéenne à mon goût (quand on utilise une licence Creative Commons, on est obligé de l'utiliser partout).

    J'ai peut être sauté la ligne où il disait ça mais je ne me rappelle pas de cette phrase ...

    Ce qu'il dit c'est que dans l'idée, c'est bien beau les CC mais qu'il faut vivre et que si toutes les oeuvres sont sous CC, les auteurs ne pourront plus gagner leur vie.

    J'ai trouvé son interview intéressante et cela permet d'avoir le point de vue d'un auteur sur les licences art libre.
    • [^] # Re: Le point de vue d'un auteur

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      En fait, ce qui me gêne, c'est l'opposition entre licence libre et exploitation commerciale traditionnelle. En lisant son interview, j'ai l'impression qu'il existe un monde libre et un monde non libre par obligation et que les deux sont en oppositions.

      Par exemple:

      "Et pour rester dans le thème de l'implication du monde du Logiciel Libre, je suis plus généralement choqué par le fait de voir de plus en plus de monde, dans ce secteur, prôner une abolition pure et simple de la propriété intellectuelle."

      Ce n'est pas tout à fait exact, la propriété intellectuelle, le droit d'auteur est fortement protégé par les licences libres. Lors de l'utilisation du produit du travail de l'auteur, son nom doit être obligatoirement mentionné dans le copyright et dans les versions modifiés. L'auteur peut à tout moment changé la licence de son travail. Celui ci reste sa propriété exclusive. Il peut donc exploiter ce qu'il à fait dans une optique commerciale (mais sans bénéficier des modifications d'autres personnes).

      Autre exemple, ce petit paragraphe qui s'insère au milieu du laïus sur les licences libres:

      "Quand on achète une BD, qu'on la scanne, et qu'on la diffuse sur l'Internet, avec sans doute la "bonne" intention de faire profiter les autres d'une oeuvre qu'on a appréciée, ça n'a rien à voir : on "libère" l'oeuvre sans se soucier de savoir si l'auteur peut se passer de cette ressource. Donc désolé de paraître aussi radical, mais oui, une telle action est bel et bien du vol... "

      Sauf qu'on peut difficilement appeller ça libérer une oeuvre. La seule personnes habilitée à libérer une oeuvre quelconque, c'est son auteur. Ce que Bruno Bellamy décrit ici, c'est bien du vol, et je me demande ce que ça a à voir avec les licences libres.
      • [^] # Re: Le point de vue d'un auteur

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Techniquement ça n'est pas du vol. Rien n'a été physiquement volé. Je suis bien d'accord que c'est illégal et qu'il est normal d'être puni pour cela mais appeller ça du vol est incorrect.

        pertinent adj. Approprié : qui se rapporte exactement à ce dont il est question.

        • [^] # Re: Le point de vue d'un auteur

          Posté par  . Évalué à 5.

          Techniquement, ça s'appelle de la contrefaçon, si je ne m'abuse.

          Mais l'exemple des BD scannées et diffusées sur le net est très intéressant : on ne fait pas une copie de la BD elle même, mais uniquement du dessin (et du texte en tant qu'objet graphique), qui ne peut plus alors être lue sans un appareil de lecture (ordinateur et écran). Un commentaire plus haut opposait BD (lisible par un humain sans aide matérielle) et musique/film (lisibles uniquement avec un lecteur adéquat et des hauts-parleurs/un écran), mais on se retrouve ici avec une BD qui est au même niveau que la musique et le film ci-dessus : numérisée, virtualisée. Et ça, c'est immatériel, reproductible à l'infini, donc sans valeur marchande (selon les schémas économiques classiques pour qui la valeur d'un objet est fonction de sa rareté (l'offre) et de la demande).

          L'économie dans le domaine du numérique, ça n'a donc pas de sens, à moins de forcer la rareté, mais ça revient à nier une des propriétés fondamentales du numérique (la reproductibilité à l'infini à faible coût).
  • # BB : authentique linuxien !

    Posté par  . Évalué à 3.

    lorsque j'avais une dizaine d'année je regardais avec délice les splendides dessins de Bruno dans les magazines Gen4 et Joystick Hebdo : il collait bien à l'actualité des jeux, et visiblement était bien branché informatique. Lorsque j'ai eu accès à internet il y a un peu plus de 7 ans, j'ai été voir le site de BB, et j'ai vu avec grand intérêt qu'il utilisait Linux, autant dire qu'il était loin de prendre le train en marche (quoique il y a 7 ans, Linux commençait à pointer pas mal), et c'était intéressant de lire ses réflexions sur le sujet, qu'il a développé depuis de toute façon. Il a encore une page sur son site : http://bellaminettes.com/mc/linux/index.php(...)
    Il dit même qu'il fait de la programmation en python (c'est bon mangez'en(tm))

    Et puis allez voir le reste de ses splendides galeries, cela vaut vraiment le détour.

    Only wimps use tape backup: real men just upload their important stuff on megaupload, and let the rest of the world ~~mirror~~ link to it

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