Journal De la difficulté de faire vivre une association

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27
8
sept.
2022

Hello,

Sur le blog de framasoft est sorti récemment cet article : https://framablog.org/2022/09/05/de-la-bureau-cratie-a-la-tout-doux-cratie-refonder-la-gouvernance-associative/

Clairement un peu long, mais super intéressant (et un peu nécessaire pour comprendre le sujet en dessous).

Je suis moi-même président d'une petite association, et je rencontre également des difficultés pour avoir des personnes impliquées au sein du Bureau. Pour en dire un peu plus, l'association tourne depuis déjà 5 ans, avec environ 30 adhérents. Nous sommes de plus en plus nombreux à chaque install-party/journée bricolage, et pourtant…

Depuis le début de l'aventure nous sommes réellement que deux personnes impliquées au sein du Bureau, consistant à gérer toute la partie administrative, financière, la logistique pour organiser les évènements, la prise de contact avec d'autres associations, etc. Chaque année lors de l'AG, plusieurs personnes rejoignent le Bureau, nous avons eu deux fois des trésoriers, et pratiquement à chaque fois 2 ou 3 personnes volontaires pour gérer l'organiser d'évènements.

Malheureusement, peu importe ce que nous essayons, la motivation et le volontariat semble présent lors de discussions et des réunions du Bureau, mais aucune action n'est faite par la suite. Les deux trésoriers ont tout simplement disparus dans la nature, et les organisateurs nous décrivaient leurs plans et idées en réunions, pour au final ne jamais être réalisés.

Nous avons essayé pas mal de choses, un système de responsabilité reposant sur deux personnes travaillant en duo, ainsi si l'une n'avance pas, l'autre peut avancer et se motivent mutuellement. Nous avons essayé de faire des réunions régulièrement pour présenter les avancées (afin de garder une motivation plus ou moins constante), de faire des rotations dans les responsabilités, et sûrement un paquet d'autres trucs que j'ai oublié.

5 ans plus tard mon collègue et moi-même sommes épuisé de la situation (burn-out complet pour ma part), nous ne souhaitons pas abandonner l'association pour autant, elle nous tient beaucoup à coeur. Mais clairement nous souhaitons faire évoluer son organisation, autant pour sa survie à long terme que pour notre bien-être personnel. C'est ici que l'article de framasoft à beaucoup de sens, car même si le contexte n'est pas le même, cela traite d'une problématique dans laquelle nous nous retrouvons beaucoup. Peut-être que c'est à essayer.

Et pour reprendre la formulation d'un célèbre auteur, et toi Nal, est-ce que tu as des retours d'expérience de ce genre ?

  • # Idem ici

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

    Actuellement trésorier dans 2 associations, membre d'une troisième, je me retrouve beaucoup dans ton témoignage. Quel que soit l'objet de l'asso, années après années il y a une forte érosion de l'engagement. On dirait que les membres ont peu de participer sur la durée, peur de s'impliquer et de prendre des initiatives. Alors forcément au bout d'un moment on s'épuise.

    Il y a quelques années, j'étais membre d'une autre association dont le fonctionnement avait ceci d'intéressant : impossible pour le président de rester à ce poste plus d'un an. Du coup, ça tournait, rapidement. Les présidents successifs apprenaient chacun à leur tour beaucoup de chose sur les rouages du fonctionnement de l'asso et pouvaient compter sur l'aide des nombreux précédents présidents. Mais bon, il est sûr qu'on ne peut faire ça qu'à partir d'une certaine masse critique.

    Une dernière remarque : dans l'une des assos que je gère en tant que trésorier, je pense que nous n'avons pas su assez bien attirer les jeunes pour assurer un bon renouvellement des effectifs. Alors quand il y en a un(e) qui se présente avec des idées et de la bonne volonté, il faut l'aider et l'encourager.

    • [^] # Re: Idem ici

      Posté par  . Évalué à 2.

      Cela fait déjà 3 ans que je ne postule pas pour le poste de Président. Lors de l'AG (et en amont), on demande qui se porte volontaire. Grand silence pendant 5 minutes… Pour que finalement je me sente forcé de m'avancer à nouveau… Mais oui je pense aussi qu'une masse critique est nécessaire.

      • [^] # Re: Idem ici

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5.

        Mon expérience là dessus c'est que la seule façon de passer le relais c'est de démissionner et de dire que si personne ne se porte volontaire l'association sera dissoute.

        Sous la menace on finit par trouver des volontaires. Et il vaut mieux le faire avant d'être en burn-out. Un truc qui marche pas mal c'est de renouveler une partie du bureau tous les 3 ans: un an pour apprendre, un an pour faire, un an pour transmettre. J'ai fait partie d'associations ou ce mandat de 3 ans éta?t noté dans les statuts justement pour éviter que tout le monde repose sur le bureau existant.

        Le passage de relais n'est pas facile et le nouveau bureau ne fera pas forcément les choses comme vous les auriez faites/sera moins impliqué/etc. Si ça ne vous convient pas, acceptez le fait que c'est votre association et que vous êtes président à vie.

      • [^] # Re: Idem ici

        Posté par  . Évalué à 3.

        Sans vouloir être désagréable, en lisant le journal et tes commentaires et vu de l'extérieur, cela paraît clair que l'association et son objet n'intéresse pas grand monde à part toi. Pourquoi continuer si tu en as marre et que personne ne veut prendre le relai ? C'est simplement le signe que l'association a vécu sa vie et qu'il est probablement temps de la dissoudre, non ?

  • # Tout pareil

    Posté par  . Évalué à 4.

    Marrant (si on peut dire), j'aurais pu écrire la même chose, quasiment mot pour mot

    De plus, étant le plus compétent techniquement (et pourtant loin, très loin d'être un crack), je me retrouve un peu tout seul à gérer toute la technique. Et quelque part, l'association ne m'apporte pas/plus grand chose hormis le fait de se retrouver entre amis (c'est déjà pas mal). Et ça joue sur la motivation.

    Juste pour l'exemple, personne ne connaît (et ne veut connaître) le mot de passe de la base maître Keepass où on a tous nos comtpes : box, hebergement, etc. Bref, si je m'en allais ou simplement, si je devenais indisponible, ce serait vite la cata.

    Je sais que j'ai tendance à prendre un peu tout à ma charge, à vouloir tout contrôler mais même en essayant de déléguer, y'a pas foule à se porter volontaire.

    Bon, à cela s'ajoute la problématique d'attirer de nouveaux adhérents alors qu'une association amie à une trentaine de km tourne à plein régime et est même obligé de mettre des inscriptions en place.

    J'avoue ne plus trop savoir quoi faire

    • [^] # Re: Tout pareil

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

      Juste pour l'exemple, personne ne connaît (et ne veut connaître) le mot de passe de la base maître Keepass où on a tous nos comtpes : box, hebergement, etc. Bref, si je m'en allais ou simplement, si je devenais indisponible, ce serait vite la cata.

      Ben juste fais le. Ça va peut-être les réveiller et te donner des vacances. Et si tu te rends compte dans 6 mois que d'autres ses sont sortis les doigts du cul et ont su faire fonctionner le navire tu peux revenir et donner un coup de main mais sans te réimpliquer à fond.

      • [^] # Re: Tout pareil

        Posté par  . Évalué à 2.

        C'est un peu ce que je fais actuellement. Je suis en "vacances" depuis juin, je garde un oeil passif sur l'asso, et ce n'est pas fameux… C'est difficile de regarder dépérir un projet qui tient autant à coeur.

  • # manque d'adhérents

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 09 septembre 2022 à 00:23.

    2 bénévoles réellement actifs et moteurs pour 30 adhérents, avec une poignée d'autres ayant des idées mais se défilant ça me semble un ratio normal dans une assoce.

    Il n'y a pas de miracle si tu veux trouver plus de personne à la fois motivées, ayant le temps et aussi suffisemment stupide pour y consacrer le temps et l'énergie nécessaire pour que ça tourne il te faut plus d'adhérent.

    J'ai fais partie des adhérents "passifs", de ceux qui ont des idées mais qui se défilent et de ceux qui font tourner à bout de bras (et je n'ai plus trop envie de faire partie de cette troisième catégorie). Chacun a de bonnes raisons pour faire ou ne pas faire en fonction de plein de paramètres.

    Je n'ai pas de conseil magique pour ton association mais mon conseil perso est de ne pas te péter la santé pour cela. Ça fait mal d'arrêter et on se sent coupable mais il n'y a aucune raison de l'être réellement mais sa libère réellement une fois le cap passé.

    • [^] # Re: manque d'adhérents

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

      Aussi au final une association n'est réellement pérenne que lorsqu'elle peut se permettre d'employer des salariés.

      • [^] # Re: manque d'adhérents

        Posté par  . Évalué à 1.

        pas vraiment, il lui faut des 'créateurs' (j appel ca comme cela), pour la plupart d'entre nous nous sommes 'bridée' au travail, tu as des idée ou des projets, soit pour des raison politique interne ou de management tout est fait pour ne pas le développer mais pour le fermer. certain dans leur couple ont aussi ce pb, se moquer des projet de l'autre

        une fois dans la vie hors entreprise pour la majorité de ces personnes, il n'osent plus et ne savent plus comment mener un projet a bien en fonction de ses idées. la peur de l'echec, ou d’être juger, ouais tous simplement.

        les 'createurs' sont des personnes comme un geek, déterminé que cela fonctionne quelle que soit les difficultés et pour un français : n'ayant pas peur d’être jugée selon le résultat, j'en connais pas des masse mais ca existe.

  • # Contre exemple

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 09 septembre 2022 à 07:59.

    Je suis fraîchement trésorier adjoint dans une association (sport-loisir) qui est un parfait contre-exemple : à la dernière élection du bureau il y a eu 8 candidats pour 6 places. L'association tourne techniquement avec des "cadres" qui y sont depuis 10-15 ans, mais dans le bureau nous sommes 4 sur 6 à être membres de l'association depuis moins de 5 ans.

    Nous sommes 30-40 dans l'association, et chaque année il y a 3-4 nouveaux, 3-4 départs qui fait que l'effectif varie peu (en excluant les 2 années COVID assez particulière).

    Bref, des associations dynamiques et en bonne santé ça existe aussi :)

    Sinon pour avoir tout de même côtoyé des associations où c'est finalement les deux mêmes qui se cognent tout, pas d'autre solution que de réduire la voilure des activités (avant d'envisager une dissolution pure et simple).

    En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

    • [^] # Re: Contre exemple

      Posté par  . Évalué à 2.

      Et heureusement qu'il y en a des contre-exemples !

  • # Asso de parent d'élèves

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

    Je connais une association de parent d'élèves très active dans une école (organisation de kermesse, fête de noel, etc…). Chaque année ou presque, la présidente changeait. Les anciens formaient les nouveaux et se chargeait d'une chose qu'ils faisaient dans le passé et qui leur tenait à cœur. Donc, on avait un bureau plus ou moins récent. Des anciens qui gravitent autour, des nouveaux qui donnent des coups de main ponctuels lors des évènements. Et le tout marche assez bien.

    Le principe est d'avoir des cercles concentriques (2 ?), que les anciens offrent du support aux nouveaux et aident ponctuellement, d'avoir un vivier de personne pour demander de l'aide "time boxé" (évènements). Cela peut se traduire par 2 groupe whatapp distinct. Il faut avoir une organisation centrée sur la passation de pouvoir (formation de nouveaux en années n, puis pousser la présidence à une personne en n+1 ) et des documents d'archives pour voir comment s'était fait les années précédentes.

    "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: Asso de parent d'élèves

      Posté par  . Évalué à 4.

      après les gens font des choses qui les passionnent, et qui les intéresse et/ou qui permet de briller facilement en société, les enfants, sport, etc … pour linux et l'informatique c'est un peu chaud de trouver ces personnes :)

      sauf a coupler, linux/velo, linux/domino, linux/scrabble, linux fitness etc …

      • [^] # Re: Asso de parent d'élèves

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Avant c'était une mailing list, aujourd'hui un groupe whatsapp, cela peut se créer lors d’évènement j'imagine.

        Un groupe Linux peut se coupler avec l'éducation, la réduction de la fracture numérique, le jeu libre, etc…

        "La première sécurité est la liberté"

      • [^] # Re: Asso de parent d'élèves

        Posté par  . Évalué à 2.

        sauf a coupler, linux/velo, linux/domino, linux/scrabble, linux fitness etc …

        Il y a une autre association (de mots) qui fonctionne c'est Linux/GNU… dans les 2 sens.

    • [^] # Re: Asso de parent d'élèves

      Posté par  . Évalué à 1.

      C'est interessant comme exemple, j'imagine qu'il faut une masse critique également pour en arriver à ce stade.

  • # Expérience en tant qu'investi non investi

    Posté par  . Évalué à 6.

    J'ai été bénévole avec de gros créneaux horaires (~ 10h / semaine dans assoc' 1 et 2h / semaine dans assoc' 2 en même temps) dans différentes assoc'. On avait une assoc' qui tournait bien et aux réunions inter assoc' les autres venaient nous voir et nous demandaient comment on faisait pour notamment avoir pas mal de jeunes.
    Sachant que ça n'était pas une assoc' de sport / loisir (où c'est souvent plus simple d'avoir des gens), c'était une assoc' basée sur l'éducation à l'urbanisme (on étudiait des PLU, faisait des propositions de modifications, quelques actions d'occupation de l'espace public anti-voiture / anti-chantier, des fêtes à prix libres et publiques dans différents coin de l'arrondissement pour réutiliser l'espace, bref…).

    Et je crois que c'est lié à l'accueil des nouveaux, quelque chose que j'ai finit par résumer à la do-ocratie (du verbe do en anglais), celui qui fait a raison. Si quelqu'un s'investit sur un point il a pas forcément besoin d'en parler des heures en réunion, si on considère que son action n'est pas très bonne, on va y aller avec lui et tenter de rediriger le tir. Au final, y'avait quasiment jamais d'actions mauvaises (je ne m'en souviens d'aucune). Il m'est arrivé trop souvent d'arriver dans une assoc' et que pas mal de choses soient chasse gardé (c'est rené qui s'occupe depuis 35 ans de la buvette et si tu mets le coca à la place du fanta tu va te prendre une remarque, à la quatrième remarque inepte tu reviens pas). Ou que les actions simples soient pas dispos (on trouve pas de trésorier mais par contre faire un truc facile on se le garde : devenir trésorier et rien d'autre dans une assoc' je vous le dis c'est pas excitant).

    Dernier point, quand on gère quelque chose, on accepte n'importe quelle personne qui vient aider, et on le laisse faire à sa manière sans pour autant lui décharger la tâche dessus d'un coup.

    Pareil, quand on rangeait des fêtes de ~400 personnes à 1h/2h du matin, on attendait pas que les gens viennent nous aider, on aller chercher les derniers fêtards qui traînaient dans le coin et on leur demandait gentiment un coup de main. Les gens sont généralement très contents d'aider et n'osent pas demander d'eux-mêmes. Car quand on arrive à 20, on est bien organisé.

    En fait, je pense que l'accueil faisait tout car on était très content de faire ce qu'on faisait, et on était jamais déçu des autres car on en attendait rien.

    Combien de fois à la fin d'évènements j'ai voulu aider et c'était refusé car "t'inquiète on est déjà organisé", "non mais c'est bon y'a pas grand chose". Faut toujours accepter, ça fait du bien d'être aidé et c'est un premier pied dans la porte…

    Désolé, c'est un peu déconstruit car je n'ai jamais formalisé pourquoi nos assoc marchaient aussi bien dans ma tête.

    Anecdote FOSDEM pour finir : la première année j'avais 3h d'attente avant mon train, je suis resté sur place et j'ai commencé à arracher des câbles éthernet car j'ai vu quelqu'un faire, j'ai fait diverses tâches pendant 2h sans être inscrit nul part et les gens étaient "gentil" et aidant avec moi. Ba du coup, j'ai bien aimé et les deux années suivantes j'ai posé un jour de congé le vendredi pour aider à tout installer + diverses tâches samedi et dimanche. (ensuite y'a eu le covid).

    • [^] # Re: Expérience en tant qu'investi non investi

      Posté par  . Évalué à 6.

      Je me retrouve pas mal dans ce commentaire. Derrière les plaintes du manque de bénévoles dans les assos, on trouve pas mal de fois des noyaux durs de membres qui se comportent en gardiens, ou de la forte rétention d'information (volontaire ou non), ou des rapports de puissance assez vicieux, ou le besoin de devoir montrer patte blanche pour avoir ne serait-ce que le droit de se présenter… Souvent c'est un pot pourri de tout ça.
      Il m'est arrivé plusieurs fois dans ma vie de vouloir sincèrement contribuer à une association, en toute bonne foi et avec la meilleur volonté, pour au final un peu jeter l'éponge, avec la sensation de ne jamais pouvoir dépasser le stade d'étranger.

    • [^] # Re: Expérience en tant qu'investi non investi

      Posté par  . Évalué à 2.

      Bon j'avoue j'ai commenté sans lire l'article, en répondant chaudement au journal et aux commentaires ! J'ai finit par le lire, et j'ai l'impression que c'est mieux expliqué que moi ;) (ça parle même de do-ocratie).

  • # adhérent != client

    Posté par  . Évalué à 7.

    Bonjour,
    apparemment il y a un paquet de collectifs qui souffrent plus ou moins du même mal.
    Il y a plusieurs degrés d'investissements dans une asso ou tout collectif organisé (syndicat, parti politique, conseil municipal…).
    Il faut identifier quelle est la raison principale qu'on souhaite "promouvoir" qui pousse à adhérer. Si on est perçu comme "fournisseur de service" au sens large, en gros on a plus de chance d'attirer des "adhérents-clients" que des "adhérents-militants".
    Parmi les adhérents-clients il y a un petit nombre de parasites, qui pensent que la faible contribution qu'ils amènent leur donne tous les droits (on en rencontre souvent dans des assos sportives type salle de muscu). Ce sont des individualistes bouffeurs de temps et d'énergie, capables d'épuiser rapidement les meilleures volontés, qui confondent une asso de bénévoles avec une société commerciale, la parade c'est de leur rendre leur cotisation et les mettre dehors.
    Ensuite, il y a le gros des troupes, qui contribuent financièrement car ils espèrent aussi un "retour sur investissement" mais dans le fonctionnement normal de l'association (les aider à fabriquer ceci ou cela, à installer leur PC, pratiquer leur sport ou leur art etc…)
    Dans les "militants", il y a ceux qui adhèrent par conviction, et donc contribuent financièrement, mais ne prennent pas beaucoup ou pas du tout part aux activités (ni comme acteurs ni comme demandeurs), souvent ils sont géographiquement éloignés, sont membres de plusieurs collectifs, ils "militent" en participant économiquement aux collectifs mais pas au-delà.
    Enfin, il y a les adhérents-militants-acteurs, la minorité agissante, ceux qui font le gros du boulot, ils ont de l'expérience, du temps et/ou habitent à proximité. (dans les assos: souvent des retraités, des agents de la fonction publique, des privés d'emploi…).
    Souvent la dernière catégorie est la plus difficile à trouver, car d'une part nous vivons dans un système qui valorise l'individualisme et la marchandisation de tout et d'autre part tend à restreindre de plus en plus le temps et la disponibilité de chacun (travailler plus, plus longtemps, plus loin…) ce qui diminue d'autant le "vivier" de bénévoles.
    Dans les collectifs que j'ai pu observer (assos sportives, makers/réparation, musique, education populaire, syndicats, caritatifs…), la norme c'est 2% d'acteurs pour les assos sportives, 5% pour les assos culturelles/techniques, 10% pour les collectifs politiques/syndicaux/caritatifs, vision sans doute très dépendante aussi de facteurs locaux (densité de population, pauvreté, répartition des bassins d'emploi, niveau de qualification).
    En dessous d'un nombre minimal suffisant de "porteurs" du collectif ce dernier s'effondre car la charge de travail reposant sur les derniers vaillants acteurs dissuade les hésitants de prendre la relève, et peut donner lieu à toutes les dérives (burn-out, autoritarisme, détournement de l'objectif initial du collectif…)

  • # Exemple concret

    Posté par  . Évalué à 5.

    Je suis dans une asso un peu atypique : un festival.

    De fait, les bénévoles/membres ne sont pas les bénéficiaires, les bénéficiaires sont le public et les professionnels qui viennent à notre évènement, et notre action pour eux est donc concentrée sur quelques jours dans l'année. Cependant, pour arriver à cette action, il faut la préparer tout au long de l'année, et cela représente une charge de travail très conséquente.

    Si pas mal de problématiques peuvent intervenir (manque de bénévoles le jour J, manque d'argent, manque de [n'importe quoi], etc.), toutes ces problématiques ont la même résolution : trouver des bénévoles capable de s'investir en amont pour résoudre le problème (utiliser les prestataires à la place des bénévoles, budgéter mieux l'évènement, trouver un fournisseur de [n'importe quoi], etc.).

    Ainsi notre plus grand souci est ce manque de bénévoles investis. Et les trouver est réellement difficile, alors que nous avons plus de 200 bénévoles "moins investis", qui sont ravis d'être présents le jour J et d'exécuter des instructions.

    Investir des bénévoles nécessite de communiquer au maximum, mais la communication, c'est difficile, surtout dans le cadre d'une structure qui n'a pas de local (vu que notre action n'est que virtuelle au cours de l'année). D'où le recours à des outils de communications en ligne et de multiples "réunions-machins-où-on-se-rencontre". Mais même là, ça reste insuffisant : on observe un ration d'environ 2,5% de bénévoles investis sur notre nombre total (ouais ça fait 5 sur 200 béénvoles).

    Exemple typique : j'ai tenu quasi-seul tout l'administratif, la compta et les communications avec nos clients pro pendant un an. Je crois que j'ai un PV d'AG d'il y a 3 mois à rédiger d'ailleurs… Youpi.

    Alors oui, le Covid est passé par là, mais concrètement, les problématiques étaient les mêmes juste avant. Si cette année, recruter des investis est évidemment notre "top-priorité", on a actuellement terriblement peur… limite on se prépare à une dissolution en cours de route.

    Bref.

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