Journal Un peu de science fiction

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sept.
2023

Quittons un peu les ordinateurs pour mieux y revenir à la fin.

De temps en temps, je lâche les écrans pour aller dans ce qu'on appelle une bibliothèque (imagine un peu comme internet, mais pas pareil, y'a pas google, y'a quelqu'un a qui tu peux demander des conseils de lecture). Après, faut pas scroller avec la souris mais avec les mains, et tu peux lire les pages (il y a un mécanisme de signet mécanique, c'est pratique). Bref. Je suis tombé (aïe) sur un livre qui s'appelle "Chien 51" et j'en propose une critique ici:

Chien51: Roman assez noir, qui se déroule dans un futur proche. La Grèce, en faillite financière s'est faite racheter par la multinationale GoldTex qui classe les cilariés (citoyens/salariés) en 3 catégories, la 1ere pour l'élite, la seconde pour la classe aisée et la troisième qui survit péniblement dans un bidonville puant, entre petits trafics, pluies acides, maladies et désespoir. C'est un roman policier, donc un meurtre survient. Le cadavre est retrouvé en zone 3, et un inspecteur de cette zone se jure sur le cadavre de venger cette mort. Comme le mort vient de la zone 2, il doit travailler sous l'autorité hiérarchique d'une policère de la zone2. Elle enquête, lui est son "chien" chargé de renifler. L'enquête avance péniblement, un deuxième mort entre en scène, des politiques sont éclaboussés et tout le monde ment, tout le monde cache des choses. L'histoire est prenante, poisseuse, les personnages sont malsains, l'enquêteur doit choisir entre trahir sa promesse ou trahir un idéal sans qu'une quelconque lueur d'espoir soit envisageable, jusqu'au point ou la vérité n'a plus vraiment d'importance, mais il continuera, perdu entre ses désillusions et ses mensonges.

Maintenant, pourquoi en parler sur linuxfr?

Histoire mise à part, le futur technologique est assez intéressant. Et comme toute science fiction certains événements sont très crédibles et plausibles, d'autres beaucoup moins. Petit florilège:

Les riches sont capables de se faire ajouter des greffes mécaniques capables d'allonger la vie de soigner etc.. (plausibilité faible).

On est dans un futur dystopique ou un peuple grec a été balayé par une réponse policière extrêmement forte jusqu'à tuer des manifestants pour faire passer ses réformes commerciales (ou citoyennes, on sait plus trop). (l'auteur est français…)

Une (très rare) scène amusante montre le héros face à son frigo qui bugg et qui passe son temps à lui commander du lait, pensant à tort qu'il n'en a plus dans ses rayons. Le héros stocke le lait chez lui car il est plus simple de laissez faire que d'essayer de debugger le merdier pas possible s'il essaye de modifier la programmation du frigo. Plausibilité maximale :D Ca me rappelle ces mailings lists de spam ou tu hésites à te désabonner parceque tu crains qu'en cliquant sur leurs liens de désabonnement tu vas déchainer l'enfer de spam x10 :D

Les gens ont un mouchard portatif qui est censé les "aider" sur leur santé. Un personnage grassouillet mange un tacos: une voix électronique lui annonce sa durée de vie restante (qui diminue) lui demande de faire du sport et le traite de gros. plausibilité très forte..

Le héros s’abîme la conscience dans une drogue technologique, l'oikos. En prenant l'oikos (petite pilule) et en se mettant un casque sur les yeux, il est possible de vivre ou revivre des scènes préenregistrées de manière aussi vraie que nature. Ca semble très plausible. Et même si la majorité des gens prennent des programmes de porn, le héros préfère revivre sa jeunesse à Athènes.

Un dôme climatique a été construit au dessus de la zone 1 et 2. Pour la zone 3 "ça sera fait un jour". C'est un peu trop cliché de SF. Ca participe à l'histoire, mais c'est pas très plausible.

Je passe sur les véhicules (forcément modernes sur coussin d'air etc..).

De manière étonnante, et bien que ce soit un roman récent, le téléphone portable est assez peu présent. Ils s'appellent au téléphone, mais le roman aurait pu être écrit dans les années 60. L'hyper connectivité ne tient aucune place dans l'histoire.

Enfin vlà, je retourne à mes écrans, j'ai mis le livre en veille (ça consomme pas d'énergie, c'est très moderne il suffit de le poser sur une bibliothèque et c'est tout), et je remercie mon libraire pour le conseil.

  • # O TEMPORA O MORES

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 20 septembre 2023 à 09:16.

    Merci pour le partage. J'aime bien le nom de la drogue. Oἶκος le patrimoine de la plèbe. Une réaction épidermique :

    « Je passe sur les véhicules (forcément modernes sur coussin d'air etc..). »

    «  […] le roman aurait pu être écrit dans les années 60. »

    Effectivement, ça fait très cliché des années 60. On aurait pu espérer que de nos jours chacun ait compris que dissiper de l'énergie à foison ne soit pas tenable. Ça fait écho à un journal télévisé entre aperçu cet été où un présentateur nous vend benoîtement comme une solution aux problèmes de pollution un gadget californien : une moto volante à la consommation énergétique vertigineuse. Le gars n'a même pas l'excuse d'une vieille tradition de SF. Quand enseignera-t-on sérieusement le B A BA des sciences naturelles à l'école ?

    « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

  • # Cyberpunk.

    Posté par  . Évalué à 7.

    Le roman que tu décrit s'apparente au genre SF du cyberpunk visiblement. C'est un genre un peu désuet que l'évolution de nos sociétés moderne à le don de remettre régulièrement au gout du jour. Ce genre critique, souvent en mettant en scène une société dystopique futuriste, les travers actuel de nos société. Le maître du genre et en quelque sorte son inventeur est William Gibson.

    Pour en apprendre un peu plus sur le genre, son histoire, son renouveau et son devenir, je peux conseiller ce livre : https://www.belial.fr/legacy/a/yannick-rumpala/cyberpunk-s-not-dead

    Disponible en papier ou en numérique sans DRM.

    Si vous n'être pas allergique à YouTube, le Bélial a fait une interview de l'auteur ici :

    https://www.youtube.com/live/m1DRNExns24

    Si lire Gibson est incontournable pour apprécier ce genre de SF; il a connu une évolution rapide vers une forme plus commerciale et superficielle, et qui a été plus ou reniée par Gibson lui-même. Dans cette évolution, tout n'est pas mauvais, loin s'en faut.

    Et c'est un genre qui est toujours très en prise avec l'actualité.

    Sur l'histoire du frigo que tu raconte, cela fait furieusement pensé à la scène de la climatisation et de Central Service dans Brazil de Terry Gilliam. Ce film peut aussi être vu comme appartenant au genre cyberpunk, mais mélangeant aussi d'autre genre, comme la dystopie classique à la 1984.

    L'idée de la drogue technologique a été utilisée par Neal Stephenson dans Snow Crash ou encore Norman Spinrad dans Rock Machine. Ce sont d'assez bonnes allégories de nos addictions numériques.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

    • [^] # Re: Cyberpunk.

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

      Le double problème du cyberpunk en tant que genre, c’est que :

      1. Il a été rattrapé très vite par la réalité (notamment sur la partie hyperconnectivité, pas forcément avec les technologies décrites mais le résultat est à peu près le même) ;
      2. Comme dit, il a été noyé sous une masse de productions qui n’ont de « cyberpunk » que le nom, et qui n’ont gardé que la partie « cyber » en oubliant complètement le côté dénonciateur et nihiliste du genre – y compris dans le jeu de rôles Cyberpunk et son avatar vidéoludique Cyberpunk 2077.

      La seconde partie est valable pour à peu près tous les sous-genres en « -punk » qui ne le sont justement pas : biopunk, steampunk, etc.

      Non pas qu’on que ça produit des œuvres forcément mauvaises, mais si tu les abordes avec la définition classique du genre, ben forcément à un moment ça coince. Ça avait été pas mal reproché à Cyberpunk 2077 d’ailleurs.

      En exemple un peu idiot pour le point 1 : dans le premier chapitre du Neuromancien, de William Gibson (un roman fondateur du genre), on y apprends que 3 Mo (oui, méga-octets) de RAM ça a assez de valeur pour que des gens tuent pour ça. Le bouquin a été publié en 1984.

      La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

      • [^] # Re: Cyberpunk.

        Posté par  . Évalué à 8. Dernière modification le 20 septembre 2023 à 10:59.

        Ce que tu dis est un classique de la critique de la science fiction quelque soit le genre. Malheureusement, l'idée préconçue que la science fiction est censée prévoir l'avenir de façon réaliste est communément admise mais assez fausse.

        Ça n'a jamais été vraiment l'objet de cette littérature. La SF décrit des mondes imaginaire, qui s'inspirent plus ou moins de la réalité et en se basant sur la capacité de la science et le progrés technologique a fertilisé nos imaginaire. Il s'agit surtout de créer un effet de suspension de l'incrédulité chez le lecteur et le projeter dans un autre monde inspiré du notre. C'est en quelque sorte un "hack" littéraire qui permet d'ouvrir une porte dans un esprit rationnel et l'autorise à utiliser son imagination au prix de certain compromis avec le réalisme, là où le fantastique ou la fantasy emploieraient d'autres mécaniques basées sur la magie ou des phénomènes et univers purement imaginaire et irréalistes.

        Comme le disais Arthur C. Clarke : Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.

        Ce problème cette rationalité supposée de la SF a même donné un sous genre de SF appelé Hard Science Fiction, qui se veut vraiment réaliste sur le plan des principes scientifique mis en oeuvre dans le récit. Ce genre a quelque chef d'oeuvre qui valent le détour, certes.

        Mais tout ce qui appartient au genre de la SF n'appartient pas au genre Hard SF, et n'a pas vocation à l'être. Et dans ce cadre, pour moi, ton point 1 n'a pas lieu d'être en tant que critique. Si tu préfère, on s'en cogne un peu que les voitures de 2023 ne volent pas encore alors qu'elle le font allégrement dans la SF.

        Par exemple, on peut surement trouvé plein d'incohérence dans Do Androids Dream About Electric Sheep de Philip K. Dick, mais incohérences ou pas, ça n'enlève absolument rien a l'importance fondamentale de ce livre dans la perception de notre rapport aux machines et a leur "intelligence". La seule erreur de Dick dans ce livre, c'est d'avoir fait du cyberpunk sans le savoir bien avant tout le monde. (1966) Et relire aujourd'hui ce livre donne le vertige, bien au delà du film qu'il a inspiré, Blade runner qui lui s'inscrit tout a fait dans le genre Cyberpunk et son folklore un peu désuet.

        Et le punk est un style artistique excessif, maladroit, bourré d'énergie, que perso j'adore coupablement. Ce qui est rigolo c'est que le punk n'en finit jamais de mourir et de renaitre. C'est un peu comme si il était mort à sa naissance. Je met ça sur le compte que c'est un genre qui s'apparente un peu a des moments dans notre vie ou on a envie de tout envoyer pété tellement ce que l'on perçoit du monde est absurde. Hors ce sentiment existera toujours et trouvera toujours une voie pour s'exprimer, qu'elle que soit la forme artistique utilisée. Le punk ne peut pas mourir parce qu'il est déjà mort. Le punk ne peut pas devenir désuet car il l'a toujours été. Le punk ne respecte aucune convention, en particulier une qui consisterait a définir ce qui appartient au punk. Le premier truc que les punk envoient allégrement chier c'est le punk et ce que des gardiens autoproclamés de ce genre voudrait bien mettre dedans.

        Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

        • [^] # Re: Cyberpunk.

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 20 septembre 2023 à 11:23.

          Je suis d’accord avec toi dans le cas général pour la SF, mais pas pour le cas particulier du cyberpunk. Ce genre réfléchissait beaucoup sur les dérives possibles d’une généralisation de l’informatique. À partir du moment où l’informatique s’est généralisée sans apporter les problèmes énoncés dans les bouquins, ce genre a perdu beaucoup de son impact. On passe d’un problème plausible à un problème dont on sait qu’il n’est pas arrivé (au moins pas sous cette forme), ce qui est très différent, même si l’exercice n’est pas inintéressant. C’est le sens de mon point 1, et c’est l’une des explications classiques sur l’effondrement de la popularité du genre dès les années 90 (avec la surproduction d’œuvres de mauvaise qualité). Un peu comme un thriller qui commencerait par les explications et qui essaierait de remettre du suspense ensuite : c’est pas impossible, mais ça casse une bonne partie de l’intérêt du truc, en plus de complexifier l’exercice.

          D’ailleurs, on retrouve du cyberpunk moderne avec des enjeux plus actuels quant à l’utilisation de la technologie.

          Quant à ma remarque sur le « punk » : le problème, c’est surtout cette masse d’œuvres qui prétendent s’en revendiquer, sans en avoir aucune des caractéristiques (ni l’excès, ni l’énergie pour commencer). Par exemple on voit des romans estampillés « cyperpunk » ou « steampunk » très propres et policés, voire qui sont plus proche du pamphlet conservateur et réactionnaire qu’autre chose ; c’est pas à priori ce qu’on cherche dans ces genres. L’idée n’est pas de « définir ce qui serait ou pas du punk » mais de constater que certains s’en revendiquent sans en avoir les caractéristiques habituelles.

          La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

          • [^] # Re: Cyberpunk.

            Posté par  . Évalué à 3.

            Oui mais en même c'est un peu le destin des oeuvres de SF qui font de l'anticipation. Pour moi, c'est pas vraiment une critique très constructive, si tu vois ce que je veux dire.

            Et dans le genre, c'est pas le genre qui se plante le plus. Tu prend tout le post-apo par exemple, il est bien a coté de la plaque, et j'espère qu'il va le rester encore un peu:)

            Et même si on prend le cyberpunk, si il on le critique c'est aussi parce que le monde dans lequel on vit a suivi une trajectoire assez semblable au final. Mondialisation, techno-capitalisme, méga corporations et mégapoles, omniprésence du réseau, utilisation de l'informatisation pour le contrôle social, etc …

            Au moins, quand on lit Fahrenheit 451, on se pose pas la question de la pertinence de l'auteur en terme de prévision de l'avenir. Et pourtant, on voit bien dans la remarque d'@octane sur la disparition des des livre papier que ce livre a surement des choses à dire sur notre société du "tout numérique". (1953)

            Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

    • [^] # Re: Cyberpunk.

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

      L'idée de la drogue technologique a été utilisée par Neal Stephenson dans Snow Crash ou encore Norman Spinrad dans Rock Machine. Ce sont d'assez bonnes allégories de nos addictions numériques.

      Ce n'est pas loin de tout instrument de servitude volontaire …comme dans Le meilleur des mondes ou dans eXistenZ par exemple.

      “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

    • [^] # Re: Cyberpunk.

      Posté par  . Évalué à 6.

      On peut effectivement voir Chien 51 (que j'ai lu) comme cyberpunk, et ça me conforte dans l'idée que Laurent Gaudé est un grand auteur : ce n'est pas du tout son genre, c'est la première fois qu'il s'y essaie, et il le fait très bien. Tous les codes n'y sont pas, mais d'autre part le style relève ce qu'on rencontre parfois en SF.

      Laurent Gaudé a déjà écrit dans plein de genres différents et dans des formes variées : poésies, romans, essais, pièces de théâtre, nouvelles, livres jeunesse… Je n'achète pas systématiquement, mais quand il publie, j'y regarde toujours avec beaucoup d'intérêt !

      • [^] # Re: Cyberpunk.

        Posté par  . Évalué à 3.

        Merci. Oui, je ne l'ai pas lu, mais les critiques semble assez positive. L’écueil du cyberpunk, c'est de tomber dans le folklore du genre et de rester superficiel. Il semble avoir éviter ce travers. Et le fait que ça soit aussi un roman policier, qui est un genre très codifié, rend tout ça très intéressant. Je crois qu'il va atterrir sur ma PAL, effectivement.

        Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à 3.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

    • [^] # Re: Cyberpunk.

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Sur l'histoire du frigo que tu raconte, cela fait furieusement pensé à la scène de la climatisation et de Central Service dans Brazil de Terry Gilliam.

      Moi ça me fait surtout penser au films de la trilogie Naked Gun ou quand elle entre enfin chez lui, elle trouve une bouteille de lait au frigo et s'exclame "Tiens, je croyais que cette marque avait fait faillite il y a 5 ans !". Il en boit une gorgée et vacille directement.

    • [^] # Re: Cyberpunk.

      Posté par  . Évalué à 3.

      À noter que la trilogie Neuromantique de Gibson (Neuromancien, Compte Zero et Mona Lisa dijoncte) vient d'être rééditée dans une nouvelle traduction de Laurent Queyssi, qui change tout (les erreurs de traductions et d'interprétations sont corrigées) !
      (édition "Au diable Vauvert").

  • # J'ai détesté ce bouquin

    Posté par  . Évalué à 4.

    L'auteur n'a pas réussi à m'intéresser à son histoire. J'ai lu le livre il y a un an et l'appréciation que j'ai notée dans ma BDD SF est « Beurk »…
    L'auteur a totalement échoué à me faire gober l'idée de départ que je trouve complètement incohérente. J'ai plus de facilité à suspendre mon incrédulité quand un bon auteur de SF me parle d'antigravité ou de trous de vers. Là l'auteur laisse entendre que la procédure de vente est passée sans difficulté ni réelles réactions. Je sais bien que nous vivons dans un monde pourri, mais prétendre qu'il y aurait si peu de réactions si des dirigeants politiques se permettaient d'envisager ce genre de chose, c'est un truc qu'il faudrait un peu développer et contextualiser pour le rendre crédible.
    Par ailleurs j'ai trouvé le style fort pénible et la façon de raconter l'histoire ne donne pas envie de s'intéresser aux personnages. Je ne suis pas sûr qu'un vrai éditeur SF aurait accepté de publier ce livre.

    • [^] # Re: J'ai détesté ce bouquin

      Posté par  . Évalué à 10.

      Là l'auteur laisse entendre que la procédure de vente est passée sans difficulté ni réelles réactions. Je sais bien que nous vivons dans un monde pourri, mais prétendre qu'il y aurait si peu de réactions si des dirigeants politiques se permettaient d'envisager ce genre de chose, c'est un truc qu'il faudrait un peu développer et contextualiser pour le rendre crédible.

      Uh? Les manifs prennent une part importante du bouquin quand même. L'autoroute VIII qui s'effondre, les réactions etc.. La police qui tire dans le tas, l'espoir qui s'érode, etc.. C'est juste que le roman ne se passe pas "pendant", il se passe "après", mais il y a pleins de références

      Après quand tu vois comment la Grèce a failli être vendue sans trop de problèmes, ça parait plutôt cohérent. Reprends l'histoire récente, comment tu réagirais si ton gouvernement te disais: ah bah désolé, "ton salaire c'est -60%, allez salut". En grèce, c'est passé. Et en France on t'as bien dit: "allez gros, va travailler deux ans de plus pour rien et FTG steuplait". Et c'est passé.

      Par ailleurs j'ai trouvé le style fort pénible

      Oui, il a le défaut de mélanger les époques sans jamais donner une aide au lecteur. Tu changes de chapitre, il faut lire 2 pages avant de te dire "ah, mais ça se passe avant …"

      J'ai trouvé les personnages sont attachants par contre

      • [^] # Re: J'ai détesté ce bouquin

        Posté par  . Évalué à 4.

        Les réactions qu'on voit dans le livre c'est une fois la vente actée. Sans décrire comment on en arrive là, pas seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan politique et celui du droit, il m'est impossible d'y croire suffisamment pour me laisser prendre par l'histoire.

        Ce que tu décris de l'histoire récente n'a rien à voir avec la vente d'un pays dans sa globalité, avec en particulier le changement de statut légal des citoyens.

        • [^] # Re: J'ai détesté ce bouquin

          Posté par  . Évalué à 8.

          Les réactions qu'on voit dans le livre c'est une fois la vente actée. Sans décrire comment on en arrive là, pas seulement sur le plan économique mais aussi sur le plan politique et celui du droit, il m'est impossible d'y croire suffisamment pour me laisser prendre par l'histoire.

          ok, ma suspension d'incrédulité est bien passée pour l'achat du pays.
          A l'opposé, j'ai de plus en plus de mal avec des bouquins SF pseudo-scientifiques genre "trou de ver on revient dans le temps olol". Les goûts, les couleurs.

          il m'est impossible d'y croire suffisamment pour me laisser prendre par l'histoire.

          du coup, ok

          • [^] # Re: J'ai détesté ce bouquin

            Posté par  . Évalué à 8.

            Quand je parle de trous de ver je ne pense pas au voyage dans le temps, ça c'est un des trucs de SF où il est le plus difficile d'obtenir de moi la suspension d'incrédulité à cause des paradoxes logiques inévitables. Non, je pense plutôt à un bouquin comme Eriophora de Peter Watts ; ça c'est de la hard-SF qui me fait rêver, probablement à cause des échelles des temps sans commune mesure avec la vie humaine (et pourtant…). Pareil avec La nuit du faune de Romain Lucazeau (la couverture de l'édition poche est nulle comme souvent dans rééditions en poche), À dos de crocodile de Greg Egan ou La millième nuit d'Alastair Reynolds.
            Inversement dans L'Œuf du dragon de Robert Forward au lieu de compter en millions d'années, l'échelle de temps est la période de révolution d'une étoile à neutron (ici 0,2 seconde) sur laquelle apparait la vie et une civilisation. Ça dépote, surtout quand il faut dialoguer avec des êtres un million de fois plus lents (les humains).

            Bon, Greg Egan est un petit joueur dans « À dos de crocodile », l'histoire ne dure que quelques dizaines de milliers d'années, mais, à sa décharge, il s'agit de l'histoire d'un seul couple humain qui commence à s'ennuyer après 10309 années de mariage… ;-)

    • [^] # Re: J'ai détesté ce bouquin

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.

      Curieuse, j'ai cherché des extraits. Je dois dire, qu'au vu de ce que j'ai trouvé, c'est effectivement, le genre de style, un peu précieux, qui aurait tendance à me rebuter.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: J'ai détesté ce bouquin

      Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 21 septembre 2023 à 17:29.

      A la lecture du résumé, ça me parait surtout une pâle copie de Felicidad, sorti 15 ans plus tôt :
      On y retrouve les zones (3, car c'est le chiffre magique), l'ambiance cyberpunk, l’enquête policière, les liens avec la politique, la surveillance généralisée et le conflit interne de l'enquêteur lorsque la résolution de l'enquête s'oppose à ses valeurs personnelles.

      Ce n'est pas un roman qui révolutionne le genre, mais il se lit facilement, mon gamin l'avait comme lecture du lycée, j'y ai jeté un œil par hasard et j'ai du le gober en trois jours.

  • # D’autres lectures

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

    Du cyberpunk, dans le genre « jusqu’où peut-on pousser le genre ? » :
    Noir, de K. W. Jeter, traduit par Marie de Prémonville, édité par J’ai Lu dans la collection Millénaires, ISBN 978-2290327296.

    Un manga qui montre que l’on peut encore s’approprier les caractéristiques principales du cyberpunk en 2013 :
    Cavale vers les étoiles, de Ryôma Nomura, traduit par Wladimir Labaere, adapté par Martin Berberian, édité par Casterma, ISBN 978-2203062016.

    (Je ne suis pas très sympa : ces deux titres sont à ma connaissance épuisés chez leurs éditeurs respectifs… cherchez un éventuel stock chez un libraire, une édition électronique, votre bibliothèque préférée ou l’occasion)

    Un truc qui n’a rien à voir sauf un détail : Canard PC, un magasine de jeux vidéo, jeux de plateau et matériel informatique, dont la publication est dirigée par Ivan Gaudé (le frère de Laurent, celui qui a écrit le roman dont il est question ici).

    La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: D’autres lectures

      Posté par  . Évalué à 4.

      « Cablé » de Walter Jon Williams, qui fait parti d'une trilogie (« le souffle du cyclone » est bien également, je n'ai pas lu le dernier dont le nom m'échappe).

      Un des meilleurs dans le genre « cyberpunk ». À côté, W. Gibson est tout mou avec son « neuromancien » Hugoïfié.

      Un truc qui n'a rien à voir, sauf un détail: dans canard PC, ils ont laissé un pigiste écrire que Neal Stephenson était « un écrivain de seconde zone ». Et ils ont écrit ça avant le catastrophique « les deux mondes » :)

      Discussions en français sur la création de jeux videos : IRC libera / #gamedev-fr

  • # Libraire ou bien… ?

    Posté par  . Évalué à -1. Dernière modification le 20 septembre 2023 à 21:45.

    De temps en temps, je lâche les écrans pour aller dans ce qu'on appelle une bibliothèque […]je remercie mon libraire pour le conseil.

    Libraire ou bibliothécaire ?

    Trêve de (gentille) moquerie, je me questionne : qu’est-ce qui est plus « écologique » ?
    Un livre qui a toute les chances de finir à la poubelle, à moins d’être avec ses clones responsables d’une partie non négligeable des émissions dues aux déménagements (entre leur propre poids et celui des meubles qui les contiennent). Sans oublier le transport : avant d’atterrir dans une librairie ou une bibliothèque (dont la construction consomme des ressources), il a fallu couper les arbres (ça démarre mal…), acheminer lesdits troncs, produire le papier, acheminer ledit papier, l’imprimer (procédé qui en soi n’est pas forcément vertueux), acheminer ledit livre, qui sera mis en rayon avant un dernier transport jusque sur l’étagère de notre bibliothèque préférée (municipale ou de salon).

    On pourrait rêver à ce que serait un monde où les liseuses considérées comme « des beaux livres » à bichonner et qui se transmettraient de générations en générations. On me dit dans l’oreillette que c’est pas comme ça que Darty fera des bénéfices…

    PS : je n’ignore pas ni ne minimise la pollution liée à la production d’une liseuse, ça va de soi.

    « Y a même des gens qui ont l’air vivant, mais ils sont morts depuis longtemps ! »

    • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

      Sans oublier que la majorité des livres imprimés ne sont jamais vendus, et finissent au pilon.

      La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

    • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

      Posté par  . Évalué à 5.

      De temps en temps, je lâche les écrans pour aller dans ce qu'on appelle une bibliothèque […]je remercie mon libraire pour le conseil.

      Libraire ou bibliothécaire ?

      arf, j'ai pas tenu ma métaphore bien longtemps :-D Pour Chien51 c'était la librairie.

      Trêve de (gentille) moquerie, je me questionne : qu’est-ce qui est plus « écologique » ?
      Un livre qui a toute les chances de finir à la poubelle

      Ah non. Les livres, je les jette pas. Vraiment. Éventuellement j'en revends certain, mais à la poubelle, clairement pas. J'espère qu'ils vont vivre bien plus vieux qu'une liseuse. J'ai déjà jeté mes premiers téléphones, une tablette, des PCs. J'ai des livres antérieurs à ces achats. Du coup, pour le coût écologique je sais pas trop.

      On pourrait rêver à ce que serait un monde où les liseuses considérées comme « des beaux livres » à bichonner et qui se transmettraient de générations en générations.

      C'est quand même moche l'électronique. Et puis donner une liseuse en héritage? J'imagine la gueule du petit fils "CMOS BIOS error - No battery" ou "Copyright violation book removed" ou le néant total…

      je n’ignore pas ni ne minimise la pollution liée à la production d’une liseuse, ça va de soi.

      La question se pose en vrai. Pour certains bouquins, je suis très heureux que des bibliothèques existent. J'ai essayé les liseuses, mais j'ai pas accroché.

      • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

        Posté par  . Évalué à 3.

        Ah non. Les livres, je les jette pas. Vraiment. Éventuellement j'en revends certain, mais à la poubelle, clairement pas. J'espère qu'ils vont vivre bien plus vieux qu'une liseuse.

        Ben, ça dépend. Clairement. Moi, j'ai deux raisons de jeter un livre : celui qui n'a aucun intérêt et celui dont je souhaite activement qu'il ne soit lu par personne.

        Dans la première catégorie, il y aurait par exemple les livres techniques obsolètes ou les très mauvais romans. J'ai ainsi jeté un livre vieux de 10-15 ans se proposant de m'enseigner la programmation avec Python 2. Un roman, c'est un peu différent : il va me coûter plus cher en temps de lecture (une dizaine d'heures) qu'en argent (je travaille à environ 250€ de l'heure). Si le livre est mauvais, il va imposer son coût à chaque futur lecteur. Autant le recycler et passer un meilleur roman au copain qui me l'empruntera.

        Dans la deuxième catégorie, je mettrais certains livres techniques devenus dangereux : j'ai ainsi détruit des livres de médecine dépassés précisément pour éviter que leur contenu soit pris pour argent comptant par un lecteur peu soucieux de la date. Il y a aussi les romans avec un parti pris idéologique trop gênant (mais ce sont souvent en plus de très mauvais romans). L'épée de vérité est ainsi partie à la poubelle (après avoir été dûment rangée dans son fourreau, je ne tiens pas à blesser les agents de la collecte des ordures).

        Et apparemment, je ne suis pas seul.

        Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

        • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

          Posté par  . Évalué à 6.

          J'ai ainsi jeté un livre vieux de 10-15 ans se proposant de m'enseigner la programmation avec Python 2.

          C'est dommage. J'ai toujours trouvé intéressant de relire, à l'aune du temps qui passe, des vieux bouquins. C'est intéressant.

          Par exemple, une vieille BD:Publicité

          Si on observe le médaillon, on voit les deux enfants et leur singe (Jo, Zette et Jocko) poser fièrement devant une usine fumante. Aujourd'hui, je ne vois que de la pollution, il y a quelques années, c'était vu comme positif au point de mettre la jeunesse devant…

          il va me coûter plus cher en temps de lecture (une dizaine d'heures) qu'en argent (je travaille à environ 250€ de l'heure)

          Le plaisir de lire n'a pas de prix. Et c'est étonnant de raisonner uniquement en argent. Combien tu gagnes à poster sur lnuxfr? Ca me coûte plus cher de retraiter mes vieux produits chimiques que de les jeter dans l'évier (je suis à 20€ de l'heure), pourtant je les emmène à la déchetterie.

          Si le livre est mauvais, il va imposer son coût à chaque futur lecteur

          Il n'y a pas d'absolu dans le mauvais goût…

          Dans la deuxième catégorie, je mettrais certains livres techniques devenus dangereux : j'ai ainsi détruit des livres de médecine dépassés précisément pour éviter que leur contenu soit pris pour argent comptant par un lecteur peu soucieux de la date.

          Je suis moins convaincu. Personnellement, je n'aime pas cette position de dire: je sais mieux que les auitres ce qui est bon ou dangereux pour eux.

          • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

            Toi, à l’époque, tu n’aurais pas mis au bûcher tout le mauvais goût d’Alexandrie.

            “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

          • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

            Je suis moins convaincu. Personnellement, je n'aime pas cette position de dire: je sais mieux que les auitres ce qui est bon ou dangereux pour eux.

            Pour les ouvrages de médecine, il a tout à fait raison. Tu ne sais pas dans quelles mains ça va tomber, la probabilité pour que ça tombe dans celles de spécialistes de l'histoire de la médecine est assez faible.

            « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

            • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

              Posté par  . Évalué à 3.

              En plus, se pose la question de quoi faire, concrètement, du bouquin. Le ramener à une bibliothèque universitaire ? Elle va me répondre, avec raison, que c'est obsolète. L'offrir à un étudiant désargenté ? Si c'est pour qu'il traite des maladies graves avec des médicaments dépassés, c'est dangereux (le livre auquel je pense contenait notamment des traitements obsolètes pour le paludisme et l'hépatite C alors que des traitements efficaces ont été découverts récemment. On peut mourir de chacune de ces deux maladies). Le donner à une bibliothèque participative ? Même problème.

              Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

              • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

                Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

                Il reste la piste des sociétés savantes :-) mais elles ont probablement déjà ce genre de bouquin.

                Le livre n'est pas un objet sacré.

                « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  s/probablement/toujours

                  En médecine, elles sont généralement les coordinatrices de l'édition des bouquins. Pour reprendre l'exemple de mon bouquin d'infectiologie, il s'agissait d'un Pilly 2011. L'éditeur du Pilly est justement la SPILF, la société de pathologie infectieuse de langue française. Pourquoi donc aller le leur donner ?

                  Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

                  • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

                    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                    Un peu comme ramener ses médocs périmés à la pharmacie (à défaut du labo/usine directement.) ;)
                    Après, comme c'est de la paperasse il serait mieux de mutualiser la collecte et le recyclage (faut pas juste jeter… quoique, en mettant dans le bon bac…)

                    “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

        • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

          Dans la deuxième catégorie, je mettrais certains livres techniques devenus dangereux

          Dans la Physiologie du correcteur d’imprimerie, Paris 1843, A.-T Breton (imprimeur), qui parle, comme le titre le laisse à penser, de cette profession essentielle (encore maintenant) émet un avis similaire, mais vu du côté de l’imprimeur évidemment :

          En effet, si l’auteur a le génie, la propriété du style, au Correcteur appartient la netteté du style, l’exactitude et la régularité orthographique ; l’auteur est le sol qui crée et nourrit ; le Correcteur est le soleil qui fait éclore, la rosée qui alimente la création. Un livre dans lequel les fautes fourmillent n’est pas seulement un mauvais livre, une œuvre informe, un salmigondis littéraire : c’est un livre dangereux. En effet, quoique l’imprimerie ait beaucoup perdu de son ancienne splendeur, il est encore une foule de gens qui ont une telle foi en toute chose imprimée, que quand ils liraient ..tac pour intact, ils soutiendraient opiniâtrément et quand même que le mot est logique.

          Accessoirement (vraiment ?), ce qui importe ce n’est pas l’objet livre mais bien son contenu et un mauvais livre reste mauvais. Mais on peut faire des bricolages sympas avec.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Libraire ou bien… ?

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5.

      Un livre qui a toute les chances de finir à la poubelle,

      À mon avis tes choix de lecture sont mauvais.

  • # C'est un truc communiste!

    Posté par  . Évalué à 8.

    Après, faut pas scroller avec la souris mais avec les mains, et tu peux lire les pages

    Tu veux dire, comme avec une liseuse, mais tu as une sorte de liseuse en papier pour chaque page?

    Je me demande comment tu pourrais mettre des DRM là-dessus. À mon avis, le système n'a pas d'avenir commercial.

    Pour la question du coût écologique, un article assez pourri (https://reporterre.net/Livre-papier-ou-liseuse-electronique-qui-est-le-plus-ecolo) donne entre 23 et 180 livres pour que la liseuse l'emporte (en équivalent CO2). Un autre article (semble mieux écrit) (https://www.numerama.com/pop-culture/1187502-liseuse-ou-livre-papier-quel-est-le-plus-ecolo.html) donne 10 livres / an. Un autre encore donne 40 livres (https://bibliotherapie-suisse.ch/livre-papier-numerique-empreinte-ecologique/).

    Reste que le livre a une petite économie circulaire, c'est un bien qu'il est courant de prêter, de revendre, de donner. Je trouve que c'est trop rare pour être négligé.

    Et si on s'intéresse à la pérennité, il n'y a même pas de discussion à avoir.

    • [^] # Re: C'est un truc communiste!

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

      Et si on s'intéresse à la pérennité, il n'y a même pas de discussion à avoir.

      La pérennité de quoi par rapport à quoi ? Si c'est celle du papier, je te renvoie à cette dépêche. En bref : la pérennité du papier est très discutable.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

      • [^] # Re: C'est un truc communiste!

        Posté par  . Évalué à 4.

        En bref : la pérennité du papier est très discutable.

        Par rapport à la gravure sur pierre, OK, mais par rapport aux autres supports dont on parle ici, je ne vois même pas le petit début d'une raison d'en discuter.

        Sur une durée inférieure à 50 ans, sauf accident majeur (incendie, inondation), la conservation du papier est parfaite, même dans des conditions sous-optimales (grenier, fond d'un meuble dans une cave, etc). Dans une bibliothèque, un livre même de qualité moyenne (type livre de poche) se conserve plus de 50 ans sans aucun problème (j'ai pas mal de livres en très bon état que je ne peux pas revendre sur les plateformes spécialisées parce qu'ils n'ont pas d'ISBN, code qui date de 1970), et dans de bonnes conditions, une conservation en parait état (à part une certaine odeur de "vieux") est largement possible sur une centaine d'années (dans les labos universitaires, tu tombes sur des livres du XIXe siècle posés sur les armoires des vieux meubles, sans être "comme neuf", ils ne tombent pas en ruine).

        J'aimerais bien connaitre la demi-vie de fonctionnement d'une liseuse. Apparemment le secteur table sur un renouvellement tous les 4 ans. J'imagine que même en en prenant soin, après 10 ans, il y a forcément des débuts de problèmes de connectique, de batterie, de format de fichier. Et après 20 ans, je ne vois pas comment on peut imaginer que plus de quelques petits % des liseuses sont encore fonctionnelles et utilisées. Je pense même que c'est consubstantiel à l'utilisation de l'objet : lire 50 livres sur une liseuse, c'est un peu comme si on lisait un livre 50 fois: il va être forcément abimé. La liseuse s'use, se casse, se perd, et on en change. Là on ne parle plus d'empreinte écologique, mais simplement de pérennité : une liseuse n'est juste pas un moyen perenne de conserver un texte. Il faudra retélécharger le livre sur une nouvelle liseuse tous les 5 ans, ou accepter de le perdre.

        Donc, bref, on est à au moins un ou deux ordres de grandeur de différence. Là où une tablette en pierre conserve un texte quelques milliers d'années, un livre quelques centaines, une liseuse quelques années.

        Bien sûr, avec le numérique, la question de l'archivage se pose. Si on archive ses documents sur un disque hors-ligne, ou dupliqué plusieurs fois dans le Cloud, c'est comme si on déposait des photocopies du livre dans les coffres forts de différentes banques, on sécurise la conservation de l'information. Mais ça reste théorique : une fausse manip, un prélèvement automatique refusé, une corruption de fichier, et pouf. À moins d'être extrêmement minutieux, on perd des choses quand on change de support, c'est facile d'oublier de copier un répertoire, de glisser dans le colis de retour de la vieille box internet le petit disque qui était branché dessus; les gens normaux ne vivent pas avec des systèmes quasi-professionnels où les mots de passe du chiffrage est disques sont conservés dans un coffre fort.

        Je n'ai pas non plus terriblement confiance dans la sauveragde à long terme par les éditeurs professionnels, ils perdent régulièrement les textes des anciennes édidions papier, et je ne vois pas par quel mirale ils conserveraient sur 50 ans la totalité des fichiers électroniques édités actuellement.

        • [^] # Re: C'est un truc communiste!

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 0.

          Euh, c'est bien de me balancer tes convictions, mais, une conviction ne remplace pas un savoir argumenté.

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: C'est un truc communiste!

            Posté par  . Évalué à 3.

            Parfois, les discussions qu'on a ici me semblent complètement lunaires. La dépêche que tu mentionne parle de la conservation des documents papier du XVe siècle, alors que pour la durée de vie des tablettes, on parle en années (par exemple sur https://forum.liseuses.net/index.php?sujet=625 , il y a l'air d'avoir un consensus sur autour de 18 mois).

            Il n'y a pas plus d'études scientifiques qui comparent la durée de vie des liseuses à celle des livres que d'études scientifiques qui comparent la vraisemblance de la sphéricité vs platitude de la terre : c'est tellement débile de se poser la question que ça n'est pas un sujet d'étude. Les scientifiques et les gens qui les financent ne sont pas des débiles profonds.

            Donc oui, je n'ai pas mené d'étude scientifique en double aveugle pour prétendre qu'un livre se conserve des dizaines d'années, alors que les équipements numériques ne se conservent pas des dizaines d'années. Ton argument, c'est quoi? En fait, les livres tombent en poussière au bout de 3 ans, mais on a un biais cognitif qui nous force à refuser cette réalité? Ou alors tu penses que les appareils électroniques qui sont commercialisés en 2023 fonctionneront encore dans 50 ans?

            • [^] # Re: C'est un truc communiste!

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

              Tu confonds l'objet et les données. Ma liseuse ne fonctionnera pas pendant 50 ans, mais ce qui est dedans et qui ne m'est pas propre, sera plus que probablement encore accessible du monde entier dans 50 ans.

              « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

              • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                Posté par  . Évalué à 2.

                J'ai un gros doute. Exemple : sur quel serveur légal trouvera-t-on un livre numérique ActuSF [1] dans 50 ans ? Existe-t-il des bouquinistes numériques ?

                [1] https://www.editions-actusf.fr/blog/clap-de-fin-pour-actusf

                • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                  Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                  Au moins la BnF, dépôt légal oblige. Je parle des versions numériques, et probablement pas mal d'autres bibliothèques.

                  « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                  • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

                    La blague, c’est qu’en France il n’y a pas réellement de dépôt légal des livres électroniques – oui, moi aussi ça m’a surpris.

                    D’après la page de la BNF :

                    Cas particulier des livres numériques :

                    Le dépôt légal concerne également les e-books ou livres numériques, termes utilisés pour désigner un objet numérique ressemblant en partie à une monographie imprimée sur papier et diffusé en ligne. Seul le contenu (le texte numérique ainsi que les fonctions d’annotation, les outils interactifs, etc.) est visé par le dépôt légal, et non l’outil de lecture ou tablette.

                    Les modalités de dépôt sont celles du dépôt légal de l’internet, prévues par le Code du patrimoine. L’éditeur n’a aucune démarche active à effectuer auprès de la BnF. En effet, la Bibliothèque réalise des collectes automatiques grâce à des robots. Compte tenu de la masse d’informations disponible sur l’internet, elle procède par échantillonnage, selon des critères visant à assurer la meilleure représentativité possible de ses collections.

                    La phrase importante est la dernière, en particulier : « elle procède par échantillonnage ».

                    On peut aussi noter, dans la procédure de dépôt :

                    Je ne dépose pas de projet, de manuscrit, de maquette, de copie électronique.

                    Donc, un livre purement électronique ne sera probablement pas archivé dans le dépôt légal ; pour ce faire, il faut 1. qu’il soit disponible sur Internet de façon publique et 2. que le robot de la BNF le trouve.

                    Un corollaire, c’est que pour les livres en édition double (électronique + papier), la BNF n’a que l’exemplaire papier, sauf hasard.

                    La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

                    • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                      Posté par  . Évalué à 4.

                      En même temps, ça semble impossible à définir, un livre électronique. N'importe quel pdf pourrait être un livre, où mettre la limite? Là, elle semble être principalement commerciale (tu vends ton livre, tu lui mets un ISBN, un format ePub, etc). Mais si tu sors de ça, tu vas commencer à archiver tout l'Internet—et finalement, c'est ce que la BNF fait, mais pas par une procédure de dépot légal.

                      Au passage, est-ce que le dépot légal n'est pas un archaïsme qui n'a pas beaucoup de sens? Depuis quand faut-il une autorisation pour publier quelque chose? Aujourd'hui, tout le monde publie un peu n'importe quoi, du blog, du Facebook, des pdf de recettes de cuisine, des vidéos, etc. Pas étonnant que l'État lache l'affaire, tu as une petite niche pour les éditeurs professionnels à grande diffusion, et pour le reste c'est la fête du slip.

                      • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                        Au passage, est-ce que le dépot légal n'est pas un archaïsme qui n'a pas beaucoup de sens? Depuis quand faut-il une autorisation pour publier quelque chose?

                        Il ne s’agit pas vraiment de demander une autorisation pour publier, mais de s’inscrire dans une chaîne de distribution légale… Cela permet, au passage, de pouvoir communiquer sur ton écrit par un identifiant précis mondialement reconnu maintenant.
                        Cf. historique et usages sur Wikipédia.

                        L’aspect légal, comme le rappel l’AFNIL, est pour la fiscalité…

                        “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

                      • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4. Dernière modification le 21 septembre 2023 à 20:00.

                        • Le dépôt légal, c’et pas une autorisation. C’est une obligation et c’est gratuit (même l’envoi du bouquin est gratuit, cf le lien plus haut qui explique même le texte de loi à coller sous le nez du postier s’il refuse de prendre le colis non affranchi).
                        • C’est pas du tout le dépôt légal qui donne l’ISBN.
                        • L’ISBN ça ne se met pas comme ça. En France c’est l’AFNIL qui les gère, c’est payant, et la dernière fois que j’en ai demandé (fin 2020) c’est 3 semaines avec tous les jours dedans pour recevoir un fichier texte de 50 lignes, un numéro par ligne, envoyé par mail. Ça peut aller plus vite mais c’est plus cher. Après c’est toi qui attribues les numéros aux éditions des bouquins que tu veux publier.

                        Ça ne m’aurait pas choqué que tout ce qui a un ISBN soit éligible au dépôt légal. Inversement, on peut (et même doit) déposer certaines œuvres sans ISBN (cf encore le même lien).

                        Et quelque part je trouve ça beau de se dire que l’État garantit la conservation d’un exemplaire d’absolument tout ce qui a été publié un jour « officiellement » (dans le sens où l’éditeur s’est bougé pour lui créer une existence légale) ; sans aucune distinction sur l’intérêt réel des bouquins en question.

                        La connaissance libre : https://zestedesavoir.com

                        • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                          Tu fais bien de le préciser : C’est pas du tout le dépôt légal qui donne l’ISBN. J’ai fait le raccourci par habitude (les maisons d’édition avec lesquelles j’ai travaillé se sont occupé de tout cela dans la foulée ; par contre je ne connaissais pas l’inverse.)

                          “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

                          • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

                            Ce qui se passe, enfin s'est passé, c'est que la BN attribuait aussi l'ISBN et l'ISSN à une époque, et gratuitement. Mais ça a changé depuis. Donc la confusion n'est pas choquante.

                            Et l'ISBN n'est obligatoire que si tu veux vendre en librairie.

                            « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                      • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                        Posté par  . Évalué à 2.

                        En même temps, ça semble impossible à définir, un livre électronique.

                        Proposition de définition : tout document électronique en format PDF ou ePub qu'un éditeur à compte d'éditeur décide de mettre dans le commerce.

                        • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

                          Ah non, ça élimine les wikibooks par exemple.

                          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                          • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                            Posté par  . Évalué à 4.

                            Oui, et alors ? Pour moi s'il n'y a pas le travail d'un tiers pour la relecture, la correction, l'amélioration du texte, la mise en page, bref le travail d'un éditeur, ce n'est pas un livre, juste un document texte. C'est pour cela que l'objet livre est si important, ce n'est pas juste le texte qu'il contient, c'est aussi ce qui met en valeur ce texte : la qualité du papier, la typographie, la couverture, la reliure et même l'odeur du livre et son poids. C'est tout cela qui donne envie de lire un livre et ça c'est le métier de l'éditeur.

                            • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                              Posté par  . Évalué à 5.

                              Pour moi s'il n'y a pas le travail d'un tiers pour la relecture, la correction, l'amélioration du texte, la mise en page, bref le travail d'un éditeur, ce n'est pas un livre

                              L'ambiguité, c'est qu'il y a des documents qui correspondent à cette définition et qui ne sont pas considérés comme des livres à compte d'éditeur (typiquement, les wikibooks), et des documents qui sont des livres et qui ne sont pas relus ou avec un service "low cost".

                              Je trouve ça un peu triste que le seul critère pour définir un livre serait son caractère commercial.

              • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                Posté par  . Évalué à 4.

                Bah oui, mais ça n'est pas de ça qu'on parle, si? Quand un livre tombe en miettes, son contenu est toujours disponible pour l'humainité quelque part ailleurs, et pourtant, on a perdu son livre. C'est moins le cas pour les livres du Xe siècle, mais la perennité des données numériques sur 1000 ans, c'est pas gagné non plus.

                Bon, bref, le livre est un objet que tu possèdes, que tu peux relire, vendre, transmettre à tes descendants, ou détruire si tu le veux. Si tu veux le garder, tu as la quasi-certitude que sa durée de vie est du même ordre de grandeur que la tienne (sauf si tu vis à la Martinique, apparemment).

                En comparaison, une liseuse n'est qu'un équipement éphémère. Il est peu probable que tu relises un jour un livre sur cette liseuse (ou alors il était tellement bien que tu l'as lu deux fois de suite), tu ne peux probablement pas la revendre sans une perte de valeur gigantesque, et je ne pense pas que tu puisses vendre les fichiers ePub que tu as dessus avec (ou alors, ça n'est pas trivial). Sa durée de vie, globalement, est très inférieure à la tienne, c'est "jetable" à l'échelle de ta vie.

                Évidemment, si tu ranges et archives correctement tes fichiers numériques, tu pourras toujours les retrouver. Mais cette tâche est très difficile quand tu n'as pas le bagage technique pour le faire, et par exemple je doute fort que les photos sont mieux conservées dans un téléphone portable que dans un album photo (sans même considérer les risques de fuite).

              • [^] # Re: C'est un truc communiste!

                Posté par  . Évalué à 2.

                Oui grace au "cloud" et à la réplication de réplication de réplication.

                Dans l'ordre :

                • Marbre (milliers d'années ?)
                • Papier (Centaines d'années ?)
                • Bande Magnétique (Dizaines d'années)
                • CDRom (5 ans—10 ?)
                • Mémoire Flash ( lol)
        • [^] # Re: C'est un truc communiste!

          Posté par  . Évalué à 8.

          Sur une durée inférieure à 50 ans, sauf accident majeur (incendie, inondation), la conservation du papier est parfaite

          Je ne sais pas où tu vis mais chez moi (Martinique) j'ai perdu quantité de livres à cause de l'humidité et/ou des insectes. Ce ne sont pas des "incidents majeurs", juste notre quotidien sous les tropiques. Ce qui fait que je peux plus les exposer dans ma bibliothèque, je les enferme dans des sacs hermétiques puis dans des malles avec des boules de naphtaline… Pas super pratique quand on veut retrouver un vieux bouquin. Ou dans une pièce climatisée H24… Pas super écolo.

          Mes livres numériques sont sans DRM et automatiquement sauvegardés sur mon NAS et "dans le cloud" donc j'y ai accès depuis n'importe quel appareil, je les duplique autant de fois que je veux, et le format est standard (epub).

          je ne vois même pas le petit début d'une raison d'en discuter.

          En effet. Maintenant quand j'achète un livre papier, je télécharge aussi une version pirate pour être sûr de ne jamais le perdre (et pour ne pas le payer 2 fois…)

      • [^] # Re: C'est un truc communiste!

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

        En bref : la pérennité du papier est très discutable.

        J'ai quand même dans mon stock des livres de poche de plus de quarante ans qui ont connus quelques lecteurs sans gros dommages…

        • [^] # Re: C'est un truc communiste!

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4.

          J'en ai un paquet qui perdent leurs pages par exemple !

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: C'est un truc communiste!

            Posté par  . Évalué à 5.

            J'en ai un paquet qui perdent leurs pages par exemple !

            Ça ce n'est pas un problème de papier, c'est un problème de reliure et de colle. Et même avec une reliure cassée et des feuilles qui se détachent, le livre reste lisible si on fait un peu attention.
            La conservation d'un livre numérique ne fonctionne que si on en multiplie les copies de sauvegarde sur des supports qui suivent l'évolution de la technologie et qui sont vérifiés régulièrement.

            En France continentale, je ne crois pas me tromper beaucoup en affirmant que cela fait longtemps que personne n'a plus vraiment besoin de se préoccuper de la conservation de ses livres papier : les garder à l'abri des accidents extérieurs dans une bibliothèque et c'est parti pour des siècles sans rien faire de spécial. La conservation des livres papier sur le long terme dépend moins du papier que de la protection contre les accidents : incendies, inondations, guerres, révolutions, autodafés, etc. Pour les livres numériques c'est différent ; même si on peut raisonnablement supposer qu'on pourra lire les formats ePub et PDF dans 50 ou 100 ans, rien ne garantit qu'on aura seulement pensé à conserver les moyens techniques de lire les supports sur lesquels ces fichiers auront été enregistrés.
            On a déjà le problème à l'heure actuelle : quand j'ai vidé mon bureau avant de partir à la retraite, tous les rapports, thèses et livres papier étaient parfaitement utilisables comme au premier jour. Il n'y avait guère que quelques mauvaises photocopies et des fax sur papier thermique qui étaient devenus illisibles. Par contre, toutes les sauvegardes sur supports numériques antérieures à l'apparition du CDrom (disquettes, bandes magnétiques, etc.) étaient illisibles parce que nous n'avions plus de quoi lire ces supports. Même les cdrom du début des années 2000 n'étaient pas tous lisibles.

            En résumé, des livres papier tu peux les oublier au fond d'une malle dans un grenier, ils ont toutes les chances d'être lisibles dans 100 ans ou plus. Avec des supports numériques, la probabilité est nulle et elle est déjà quasi-nulle au bout de 30 ans.

          • [^] # Re: C'est un truc communiste!

            Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 26 septembre 2023 à 19:56.

            J'en ai un paquet qui perdent leurs pages par exemple !

            Quand ça m'arrive, je les recolle. Ça marche très bien, le livre est de nouveau utilisable sans problème[1] .

            [1] Ingrédients : De la colle à reliure, idéalement (magasins de travaux manuels), ou à défaut un bête tube de colle scotch ; une bande de gaze ; deux planchettes ; un volume de l'Encyclopédia pour faire poids.

  • # Dome climatique

    Posté par  . Évalué à 7.

    Un dôme climatique a été construit au dessus de la zone 1 et 2. Pour la zone 3 "ça sera fait un jour". C'est un peu trop cliché de SF. Ca participe à l'histoire, mais c'est pas très plausible.

    Il me semble avoir vu passer il y a pas longtemps que dans certaines riches monarchies du golfe ils commencent à climatiser les rues. J'ai pas regardé le détail mais j'imagine qu'il ne s'agit pas de toutes les rues de la ville.

    Et même sans ça, il y a certaines régions du monde où les plus riches ont la clim dans leur maison et les moins riches crèvent de chaud (parfois littéralement). Le dôme climatique, il existe déjà un peu, au niveau individuel.

    *splash!*

    • [^] # Re: Dome climatique

      Posté par  . Évalué à 6.

      Dans les villes, a fortiori, ils crèvent qui plus est avec la chaleur produite par les clim' des riches.
      Il y a aussi le projet délirant de Jeux asiatiques d'hiver pour 2029 en… Arabie Saoudite, un énorme dôme climatique. Le Gorafi est rattrapé.

  • # MacBook vs BookBook

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

    La comparaison livre physique vs numérique m'a rappelé la fausse pub Ikea ventant toutes les fonctions de son catalogue papier.
    Je remets le lien vers la vidéo pour ceux qui ne connaissent pas :
    Pub Bookbook - Ikea se moque d'Apple

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