Rappel des épisodes précédents : Sun refusait la proposition d'IBM de contribuer à créer une machine virtuelle Java libre, puis quelques semaines plus tard enterrait la hache de guerre avec Microsoft pour 2 milliards de dollars.
Épisode 1 : James Gosling, un des créateurs du langage Java, répond sur son blog à des questions qu'il a reçues suite aux échanges entre Sun et IBM. Il évoque les motivations d'IBM de militer pour une implémentation open-source (il parle d'open-source et pas de Logiciel Libre) alors que les sources sont déjà disponibles, les contributions d'IBM à Java (précisant au passage qu'IBM a utilisé pour son API graphique SWT une architecture qu'ils avaient fortement critiquée lors des débats précédant la création de Swing, autre API graphique promue par IBM).
Il reprend ensuite la position de Sun, indiquant qu'une ouverture plus large de la plateforme Java ne pourrait se faire au détriment de l'interopérabilité et de sa fiabilité. Mais il conclut en allant à contre courant de l'analyse de Sun, en affirmant qu'un open-sourcing pourrait être bénéfique à l'interopérabilité, incitant des groupes dispersés à utiliser la même base de code.
Épisode 2 : Sun envisage de placer Solaris sous licence GPL. Adoptant un modèle économique proche de celui de RedHat (qui est visiblement devenu un concurrent important pour Sun), Sun pourrait gagner de l'argent sur les contrats de support et non sur l'OS en lui même. Une évolution en cohérence avec la tendance actuelle pour les grands constructeurs, qui recherchent les profits en vendant du service plus que du logiciel.
Sun fait ainsi perdurer la confusion sur son attitude vis-à-vis de Linux et du Logiciel Libre : deux pas en arrière, deux pas en avant. Selon un analyste chez Gartner, cette attitude entacherait leur crédibilité auprès de leurs clients.
NdM : attendons de voir la suite pour avoir des certitudes.
Java libre : Sun sur la défensive
Il y a quelques jours, IBM demandait à Sun d'assouplir la licence sur la plateforme Java pour permettre l'apparition d'une implémentation sous une licence libre (voir article précédent).
À l'occasion d'une conférence de presse, Jonathan Schwarz (responsable des logiciels chez Sun Microsystems) vient d'émettre un avis clairement négatif, argüant que celà compromettrait la compatibilité du langage.
Une réponse qui ressemble plus à une réaction épidermique d'un ancien géant qui refuse de laisser filer son emprise sur une technologie qu'à l'aboutissement d'une analyse appronfondie des tenants et aboutissants de la proposition d'IBM.
À l'occasion d'une conférence de presse, Jonathan Schwarz (responsable des logiciels chez Sun Microsystems) vient d'émettre un avis clairement négatif, argüant que celà compromettrait la compatibilité du langage.
Une réponse qui ressemble plus à une réaction épidermique d'un ancien géant qui refuse de laisser filer son emprise sur une technologie qu'à l'aboutissement d'une analyse appronfondie des tenants et aboutissants de la proposition d'IBM.
Création de l'Eclipse Foundation
Le consortium Eclipse.org (créé à la suite de la libération par IBM du code source de la plateforme de développement Eclipse) vient d'annoncer, lors de l'EclipseCon 2004 (en cours), un changement de statut pour former l'Eclipse Foundation, association à but non lucratif.
Conjointement à cette évolution, IBM a décidé de réduire son emprise sur la fondation, en devenant simple membre (dorénavant, le directeur exécutif de la fondation sera indépendant d'IBM) et en limitant sa participation financière au maximum à un huitième du budget (l'adhésion coutera 5000$ aux entreprises qui basent au moins un projet sur Eclipse, tout en étant gratuite pour les universités et les organisations à but non lucratif).
Conjointement à cette évolution, IBM a décidé de réduire son emprise sur la fondation, en devenant simple membre (dorénavant, le directeur exécutif de la fondation sera indépendant d'IBM) et en limitant sa participation financière au maximum à un huitième du budget (l'adhésion coutera 5000$ aux entreprises qui basent au moins un projet sur Eclipse, tout en étant gratuite pour les universités et les organisations à but non lucratif).