Salut mon journal à moi,
Comment va, en ces temps du retour d'inquisition numérique ? Ah oui, c'est vrai que les choses ne vont pas s'arranger dans les chaumières des copieurs. Et pourtant, il est dit que Noël est une période propice à la paix, l'amour, la fraternité, la justice et le renouveau pour un monde meilleur. Cet adage est sûrement vrai pour 10% de la population mondiale, mais les 90 autres, peuvent crever la gueule ouverte, ils n'existent pas. Les riches deviendront plus riches, les pauvres... ben les pauvres n'ont qu'à crever de tous les maux de la Terre. Ils [les crèves la faim, bien evidemment sont une honte à la bonne marche de nos cités civilisées, faut qu'ils disparaissent.
Té en parlant de disparition, je n'avais pas vu JK depuis un certain temps déjà. Très inquiet pour la santé mental de mon ami, je lui ai rendu visité dans sa cave à Paris. Pour se rendre chez JK, il faut respecter scrupuleusement un parcours bien défini comportant des appels téléphoniques périodiques à partir de cabines téléphoniques, à partir desquels mon ami donne le parcours suivant pour trouver la prochaine cabine, et ainsi de suite. A la dernière cabine, Jean Kevin donne un code d'accès permettant d'entrer dans l'immeuble qu'il habite temporairement et les indications pour trouver sa marque dans le hall, pour connaître la direction à prendre.
Une fois dans le hall, je fus surpris de voir que les murs étaient en marbre rose, agrémentés de boites à lettre d'un côté et d'un grand miroir couvrant une bonne partie du mur opposé. Sur les boites, pas de Jean Kevin, ni sur les murs immaculés. L'inspection du miroir ne donna rien. Mais en me baissant pour attacher mes lacets, je remarquai, tout en bas à droite de la grande glace, 4 petits caractères (visiblement taillés avec un canif) : jk-1. Je compris alors que c'était La Marque de mon ami. Jean Kevin au sous-sol !
Une fois en face de mon camarade d'enfance, je fus assez surpris de voir sa tête des mauvais jour, l'air très renfrogné et assez occupé. Mon dieu, pensais-je, JK fabriquait SA BOMBE. Sinon, pourquoi tant de précautions digne de la guerre froide ?
Au bout de quelques minutes mes yeux s'étaient habitués à la pénombre qui régnait dans l'unique pièce. Seul un écran de 21" éclairait ce lieu clos, ainsi qu'une petite lampe de chevet. Les lumières rouges et vertes d'une dizaine de tours d'ordinateurs étaient visibles. La salle ressemblait vraiment à un QG des militaires américains pendant la guerre du golfe. En voyant ces machines, JK penché sur son clavier, je me disais avec effroi que Jean tentait une nouvelle fois de rentrer sur les serveurs du pentagone, je m'attendais à voir débarquer les hommes en noir avec leurs équipements futuristes pour flasher la gueule avec des balles dum-dum. Je savais qu'un jour ou l'autre JK allait causer ma mort, avec ses conneries. Ptain s'attaquer aux ricains, ce mec est à enchaîner et à jeter au fond d'un gouffre. Son unique demi neurone avait du être cramé par ses fantasmes de hacker de la mort qui tue sec, pour sur. Là, il n'y avait plus de doute possible ! Je savais qu'un fois que l'on tombait entre les mains de la nouvelle police cybernétique américaine, plus rien ne pouvait te sauver. J'avais même entendu dire qu'ils avaient inventé des appareils extra-terrestres pour extirper la moindre pensée de ton cerveau, car ils considéraient que tes synapses pouvaient encore contenir des informations essentielles pour leur sécurité (militaires, économiques, financières ? On n'a jamais su). Après de telles traitements, même un légume cuit dans un four micro-ondes aurait eu plus de vitalité que toi.
Voyant ma figure décomposée, Jean Kevin me rassura à peine en me disant que pour l'instant, il avait abandonné ses nombreuses tentatives d'intrusions sur les bécanes des ricains. Et que les machines n'étaient pas clustérisées pour un éventuel cassage de clef à 150000 bits. Non, non toutes les machines que je voyais là ne servaient qu'à faire des rippages de dvd, téléchargement de divx, mp3 et sauvegarde de tous les sites parlant plus ou moins de linux et autres os alternatifs (qui seraient sûrement considérés comme comme des moyens de pirater les oeuvres artistiques). Au grand point d'interrogation qui devait sans doute se voir au-dessus de ma tête, Jean me répondit qu'il bossait pour la postérité des hackers. Il m'expliqua dans le détail, les raisons de sa grande mission. En effet, il avait lu dans son linuxfr ( http://linuxfr.org/2002/12/04/10541.html ) que dans peu de temps, même en France il sera impossible de copier quoique ce soit et que d'ailleurs toute copie serait considérée comme une contrefaçon au même titre que la contrefaçon des billets de banque. Là, je voyais JK qui commençait à retrouver ses yeux d'illuminé côtoyant avec le grand banditisme. Les vrais de vrais, les gangsters qui se révolvérisent à coup de bazooka, trafiquent des conteneurs entiers de substances illicites en tout genre, ou vivent royalement du travail de leurs concubines arpentant les grands boulevards du périphérique. D'après Jean, linux et compagnie seront interdits d'utilisation. Les lois d'interdiction de copies ne visaient que ce seul et unique but. Linux et assimilés représentaient un danger imminent pour la démocratie et les fondement du capitalisme, alors les lois de tous les pays du monde entier devaient en empêcher la diffusion par tous les moyens, y compris l'abattage immédiat et sans procès de tout utilisateur des os maudits, plaies béantes à la bonne marche du commerce mondialisé. Jean insista sur le fait que toutes les nations industrialisées ne voulaient plus entendre parler de ces logiciels à code ouvert, car ils donnaient aux pauvres, la possibilité d'en savoir autant que les fistons de bonnes familles qui avaient payé des fortunes supères colossales pour étudier dans les grandes écoles américaines privées. Pour mon ami, il n'y avait plus de doute, les autorités militaro-démoncratiques voulaient contrôler l'information, qui devait rester aux mains de gens assez "responsablement" autorisés ! Et ces interdictions futures rendaient, mon ami d'enfance fou furieux de colère. Il allait se battre contre cette cabale militaro-industrialo-députés, il m'en faisait le serment.
Pour bien me faire comprendre sa détermination, mon pote me montre un ensemble de code informatique tatoué à même son ventre. D'après lui ce code, était Le Grand Code du décryptage des dvds et que si les autorités voulaient lui interdire de divulguer ce code, ben, il fallait le tuer et lui arracher la peau pour que lui Jean Kevin se taise. Manifestement JK n'était pas du tout mais pas du tout content d'apprendre que ces foutus députés allaient voter des lois qui l'empêcheront de simplement regarder un ordinateur. Ordinateurs qui deviendront dans peu de temps des produits de luxe, accessibles qu'à une minorité de la population. Ça il en était sur et certain. Je lui rétorquais qu'il ne servait alors à rien de faire toutes ces copies si les hackers (pauvres par définition) ne pouvaient utiliser d'ordinateurs dans le futur.
A ces mots, Jean Kevin eut des étincelles dans ses pupilles, il s'approcha de mon oreille pour me chuchoter qu'il planifiait dans sa tête la conception d'ordinateurs surpuissants que tout un chacun pourrait fabriquer à partir de pièces détachées d'automobiles abandonnées dans les bons dépotoirs de voitures en fin de vie ou encore dans les éléments électroniques des vielles machines à laver, trouvées dans les décharges. Il avait même trouvé la solution des lasers à partir des carcasses des chaînes stéréos. Il me dit que finalement ce monde de la consommation à outrance, était une véritable mine d'or, pour les gens comme lui ayant un peu d'imagination et qu'aucun politicard vendu de mes deux et laquais des multinationales (in texto) n'arriverait à l'arrêter dans sa transmission du savoir !
Après avoir vidé quelques bouteilles de kro et accepté de mangé un reste de pizza froide (pour ne pas le vexer), je quittais JK, en me disant que mon pauvre ami prenait assurément un très très mauvais chemin. Je ne serais pas étonné un jour d'apprendre qu'il a été arrêté pour détournement d'un satellite espion soviétique. Il en avait tous les prémices en tout cas, pauvre gars !
@++ mon journal à moi, enfin si mon gars Jean Kevin ne décide de refaire un remake de la guerre des étoiles en hackant un site stratégique américain.
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