On peut lire ces jours-ci diverses annonces sur le futur de Microsoft, nous apprenant ainsi pêle-mêle que l'éditeur va créer 4000 postes, investir 6,8 milliards de dollars en recherche et développement, qu'il va sortir une nouvelle version de Windows Server 2003, mais surtout qu'il promet un « Longhorn (NDLR : le nom de code de la prochaine version de Windows) [..] élaboré avec la volonté de « changer les choses ». Selon Bill Gates, le prochain Windows devrait « incorporer de très nombreuses mises à jour et pourrait en conséquence être retardé » ». Sous entendu que cette fois-ci, promis, ils vont vraiment innover. D'ailleurs on peut lire que cet OS serait « trop novateur pour séduire les consommateurs dès le premier abord ». Bref, qu'il aura le même succés commercial que XP.

D'ailleurs, du côté de Redmond, ils ont mis de l'eau dans leur Coca puisqu'un article de ZDNet nous apprend, à propos des prix sur les licences des protocoles d'interopérabilité avec leurs systèmes, que Microsoft aurait cédé au gouvernement Américain . Ainsi « l'éditeur a accepté de réduire de moitié le tarif de base de ses licences pour ces protocoles, passant de 100 000 à 50 000 dollars. Il a également modifié la structure des royalties qu'il perçoit: ses concurrents ne devront à l'avenir lui reverser qu'entre 1 et 5% des revenus dégagés grâce aux produits qui intègrent ces protocoles. »

Thomson a assuré il y a quelques jours qu'il allait, à son tour, rejoindre les grands groupes internationaux à l'origine du celf (Consumer Electronics Linux Forum). Pour rappel, le celf est un consortium, né au Japon, qui cherche à dénicher un OS à base de Linux, pour motoriser les prochains produits audio et vidéo grand public.

Ceraines mauvaises langues avaient avancé l'hypothèse que les parts de Microsoft dans la société francaise (3,6% du capital de Thomson) étaient à l'origine de sa non participation au consortium, cependant ceci à été démenti par Stéphane Rougeot, le directeur de la communication du groupe à Paris. Il signale par ailleurs que dans certains équipements professionnels (gamme Broadcast notamment), Thomson utilise déjà les standards logiciels ouverts comme les systèmes à base de noyau Linux.

Dans un article de Computerworld, on apprend qu'IBM projetterait de cesser sa collaboration avec Microsoft pour une partie de ses serveurs de stockage en réseau (NAS = network-attached storage) au profit de serveurs Linux.

IBM aurait annoncé son désir d'arrêter la production des équipements d’entrée de gamme TotalStorage NAS 100 et TotalStorage NAS 200. Pour autant, Big Blue poursuivrait la commercialisation de sa passerelle NAS Gateway 300 qui connecte serveurs et PC à des réseaux de stockage Fibre Channel.

En outre, la compagnie projette le lancement cette année d’un périphérique NAS exploitant Linux.

Il est à noter qu'IBM n'a fait aucun commentaire de manière officielle et qu'il a qualifié ceci de simple "spéculation".

La conclusion revient au Monde Informatique : N'empêche, l'annonce pourrait s'ajouter à une multitude d'autres faisant état de la progression des OS open source face à Windows. Dans tous les cas, Microsoft semble prendre ces affaires au sérieux, multipliant les communications sur l'air de "on travaille, on signe des contrats, tout va bien".

Tandis que plusieurs annonces étaient faites ces temps-ci sur le passage à Linux de plusieurs administrations et établissements (voir les quelques liens ci-dessous), la dernière bataille en date a cette fois été remportée par Microsoft.

Nous apprenons en effet, dans un article de ZDNet repris notament par le monde informatique, que « Microsoft vient de remporter le marché de fourniture de systèmes d’exploitation et logiciels bureautiques pour les administrations des communes de Francfort-sur-Main (capitale financière d'Allemagne), Riga (capitale de Lettonie) et Turku (ville de Finlande de 160000 habitants) ».

Arcsoft a annoncé la disponibilité d'ArcSoft PhotoBase TV, un gestionnaire complet de photos pour les dispositifs électroniques fonctionnant sous GNU/Linux. Ce produit permet l'édition, la manipulation, l'archivage, l'impression, le partage et la présentation de photos, le tout sans avoir besoin d'un ordinateur.

Il nécessite au minimum d'un processeur de 120MHz et de 16MB de mémoire, ainsi qu'une interface d'entrée/sortie comprennant un port infra-rouge, des sorties video et S-video, une sortie audio et un port USB.

NdM : Le produit en question, cependant, n'est pas libre.

Il y a six mois, une étude fortement décriée d'IDC (International Data Corporation) indiquait que « ... dans certains cas, le système Windows coûte moins cher que les alternatives GNU/Linux. Surtout au niveau des frais d'administration et de personnel. »

Cette fois, ce sont les représentants de la banque d'affaires américaine Merrill Lynch qui soutiennent que « Les entreprises peuvent économiser des millions de dollars en optant pour des systèmes GNU/Linux. » Cette thèse se base sur leur propre expérience en interne. Le tableau n'est toutefois pas tout rose, car les dirigeants de la banque ont refusé de remplacer leurs serveurs Exchange au profit d'une solution à base de GNU/Linux.

Une dépêche en forme de troll est publiée sur Reuters et est reprise par yahoo. Elle dit, en substance, qu'une bonne solution pour créer mondialement des emplois serait de durcir la chasse aux programmes copiés illégalement.

Si on ne peut être que d'accord avec le fait qu'il ne faut pas copier sans autorisation des programmes informatiques, les conclusions me paraissent un peu légères, assez proche du discours de l'industrie du disque envers la copie des cd musicaux.

Je pencherai plutôt pour dire que réprimer beaucoup plus sévèrement et plus systématiquement la copie de produits informatiques reviendrait à certaines sociétés à se tirer une balle dans le pied car il est loin d'être évident que les personnes et sociétés possèdent les moyens financiers de régulariser leur situation...