Lettre ouverte d'un citoyen à
Madame Axelle LEMAIRE,
Secrétaire d'Etat chargée du Numérique
Ministère de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique
139, Rue de Bercy
75572 Paris Cedex 12
Madame le ministre,
J'ai écrit ces lignes en écoutant votre intervention devant la Commission des lois, justifiant le rejet des amendements au projet de loi sur le numérique visant à réintroduire la priorité aux logiciels libres dans la commande publique.[1]
En tant que simple citoyen, j'ai été heureux de m'impliquer dans le processus de co-construction de ce projet de loi, qui doit tant à votre engagement et à celui de Monsieur le Premier ministre.
Compte tenu de l'engagement du Gouvernement en faveur de l'usage des logiciels libres, vous avez soutenu aujourd'hui certaines des raisons motivant le rejet de ces amendements parmi lesquelles figurent :
- un risque de « mort du logiciel propriétaire »[2] et « d'atteinte à la libre concurrence présageant une sanction par le Conseil Constitutionnel »[3] ;
- un « problème de ressources humaines, d'accès aux développeurs et aux concepteurs qui sont en capacité d'utiliser ces logiciels »[4].
Ces motivations appellent un certain nombre de remarques que je vais tenter de vous restituer en synthèse par la présente.
Mort du logiciel propriétaire et atteinte à la concurrence.
Le piège est grossier, mais efficace.
L'argument de l'atteinte à la concurrence, déjà employé par le passé, ne répond pourtant ni aux amendements rejetés cet après-midi ni à la proposition du CNNUM, mais à une formule déformée par les plus farouches opposants de ce dernier pour la rendre inacceptable.
Cette déformation consiste à faire croire que la « priorité » consiste à imposer les logiciels libres en toutes circonstances.
Il est pourtant clair que ces derniers ne viendront pas remplacer systématiquement tous les logiciels propriétaires dont personne ne doute sérieusement des qualités techniques.
Il est également clair que certains logiciels libres manquent encore du support communautaire ou commercial permettant leur adoption par l'Administration.
Il s'agit, cependant, de permettre à l'Administration de donner priorité aux logiciels libres, seulement dans l'hypothèse de qualités techniques égales ou supérieures5 à celles des solutions « propriétaires » disponibles.
En pratique, la priorité du libre dans la commande publique ne remet donc pas en question l'examen des réponses aux appels d'offres par les critères techniques et financiers usuels, mais impose que la mise à disposition du code source au pouvoir adjudicateur par le titulaire du marché, trouve systématiquement sa place parmi ces critères.
Par ailleurs, ainsi que l'a rappelé Madame Attard, la priorité au libre ne discrimine ni des technologies ni une catégorie d'acteurs, mais facilite le choix d'un mode d'exploitation de droits de propriété intellectuelle plus favorable au pouvoir adjudicateur.
Serait-il logique qu'un acheteur ayant le choix entre deux voitures et favorisant un modèle lui permettant de changer lui même ses pneus ou de solliciter qui bon lui semble pour le faire soit accusé d'entraver la concurrence ou de porter atteinte à la liberté d'entreprendre ?
Pour caricatural qu'il soit, ce seul exemple suffit à démontrer que le mythe de l'atteinte au droit de la concurrence n'est pas sérieux.
Enfin, il n'est pas anodin que le détournement de la proposition initiale soit précisément organisé par des entreprises dont les pratiques résistent constamment aux sanctions répétées des Autorités de la concurrence. Il n'est ainsi guère étonnant que cette branche du droit leur soit familière.
Le défaut de compétences internes à l'administration.
Contrairement à celle du point qui précède, votre position est ici fondée sur une réalité incontestable : l'Administration française ne dispose pas, à l'heure actuelle, d'un réel savoir-faire sur son propre Système d'Information, qu'il s'agisse de logiciels propriétaires ou de logiciels libres.
Cependant, la position qui découle de ce constat a de quoi choquer : il faudrait poursuivre les pratiques conduisant à cette carence de compétences au motif que celles-ci ne sont pas disponibles dans l'immédiat.
Un tel syllogisme ne doit pas pouvoir prospérer.
La préférence donnée à la fourniture du code source par les prestataires et les éditeurs a précisément pour objet d'éviter cette carence de compétences !
Votre souhait de privilégier la formation plutôt qu'un dispositif légal contraignant est compréhensible, mais il me semble difficilement concevable que la formation globale des agents de l'Administration aux solutions libres puisse préexister à la décision de recours prioritaire à ces licences.[6]
A l'inverse, une telle décision pourrait être initiatrice d'une feuille de route claire permettant de faire appel à des acteurs qui assument la place de la formation dans les coûts à court terme pour l'Administration, et dont les offres commerciales ont été éprouvées depuis plus d'une décennie par des institutions pionnières.
Une telle démarche ne prêterait d'ailleurs pas le flanc à des critiques fondées sur le fait que la France irait « plus vite que l'Europe », compte tenu du fait que la Commission et le Parlement appellent de leurs vœux depuis longtemps la cessation de la tradition d'enfermement technologique dans laquelle la plupart des pays membres sont engoncés.
La contestation de la légitimité du CNNUM
Je veux porter à votre attention les récentes déclarations outrancières des représentants des lobbies les plus influents dans le domaine du numérique et de la propriété intellectuelle à l'encontre du CNNUM, qui se voit accusé de promouvoir des intérêts privés et de dépasser la mission qui lui a été confiée par décret.
De tels comportements me semblent en premier lieu symptomatiques du succès majeur rencontré non seulement par cet organisme, mais également par le processus de co-construction de la loi que vous et Monsieur le Premier ministre avez encadré.
Car ce n'est certainement pas le prétendu dépassement de la mission qui est confiée au CNNUM qui pose problème, mais le sens que Monsieur Manuel Valls a donné à l'action de celui-ci, notamment lors du discours de lancement de la concertation numérique, dont voici quelques extraits :
« Ce que j'attends de vous, c'est d'aider le gouvernement à avoir des éclairages, utiles et approfondis, de le bousculer. »
« Il faut savoir dépasser une certaine vision médiatique qui trop souvent met en avant d'abord les menaces et les risques nouveaux créés par le numérique. Les risques sont là, les opportunités aussi. »
« Nous devons mieux envisager les formidables aventures collectives que le numérique rend possible en rapprochant les intelligences, les initiatives et les bonnes volontés. Je pense aux logiciels libres, au financement participatif, à l'accès tout simplement au savoir et à l'information. »
Poussé par ces injonctions, le CNNUM ne promeut pas les intérêts particuliers lorsqu'il informe sur la réalité économique et juridiques des logiciels libres, ni lorsqu'il défend son adoption prioritaire par le secteur public. C'est la voix de la société civile qui est exprimée.
On comprend que l'irruption de la société civile dans le débat ne soit pas du goût de tous. Elle remédie à un déséquilibre choquant dans le rapport de force qui oppose des industriels anglo-saxons concevant la France comme un juteux marché auquel s'ajoute le généreux mécanisme du Crédit Impôt Recherche, et un tissu industriel composé, comme vous le savez, principalement de start-up et de PME qui, tous modèles confondus, forment une source de rayonnement international majeur du savoir-faire numérique français. C'est attristant, mais cet exemple n'est pas caricatural.
Il me semble enfin que les efforts initiés poursuivis en matière de renforcement de la transparence de la vie politique permettront de répondre utilement à ces attaques honteuses prenant le CNNUM et tous les promoteurs des logiciels libres pour cibles, aujourd'hui comme à l'avenir[7].
Il ne fait en effet aucun doute que les pratiques communication du CNNUM, transparentes, respectent les principes du débat démocratique, contrairement à celles, pourtant bien ancrées, des groupes de pression les plus influents dans le secteur du numérique.
Conclusion.
Vous concluez à la nécessité de poursuivre l’engagement du gouvernement en faveur des logiciels libres, sans associer à cette injonction de dispositif légal contraignant.
Votre ambition est bien sûr louable, et je n’ai pas rédigé la présente dans l’espoir de constater un revirement de votre position.
J'ai cependant tenté d'attirer votre attention sur un certain nombre de points qui me semblent mériter un deuxième examen de votre part, ce qui je l'espère pourrait vous conduire à solliciter :
la remise d'un rapport détaillé portant sur la connaissance par l’Administration française de son propre Système d'Information et la souveraineté technologique de la France au sens large ;
la remise, par la direction juridique de Bercy, du détail des arguments d'ordre juridique qui vous ont été avancés pour justifier le rejet de la priorité aux logiciels libres.
Il est évident que le plébiscite d'une proposition ne doit pas emporter automatiquement l'adhésion du Gouvernement.
Mais il semble également évident qu'une explication détaillée doive être apportée pour en justifier le rejet, en particulier lorsque les citoyens y étant favorables ont formé une communauté moteur pour le succès de l'ensemble de la concertation numérique.
J'espère que la nature anonyme de la présente ne compromettra pas votre écoute, que je suppose bienveillante, et vous prie de croire, Madame le Ministre, en l'expression de ma plus haute considération.
[2]:http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/06/axelle-lemaire-loi-numerique-naurais-pu-faire-loi-droite-261997
[^1]: Après avoir été plébiscité par la société civile, puis promu par le Conseil National du Numérique au sein du rapport « Ambition Numérique », le principe de priorité aux logiciels libres dans la commande publique a été retiré du projet de loi définitif.
[4]: Réponse à Madame la Députée Françoise Descamps-Crosnier lors de votre audition en Commission des lois le 16 décembre 2015
[5]: L'hypothèse de solutions se trouvant à des niveaux de qualité égale demeure une hypothèse très marginale. En pratique les solutions proposées présentent toujours des différences suffisamment prononcées pour faire l'objet d'un choix tranché.
En matière de sécurité, il est par ailleurs aujourd'hui très clair que les avantages techniques du mode de développement ouvert des logiciels libres ne souffrent pas de cette même nature ouverte, comme l'ont longtemps prétendu les sociétés anglo-saxonnes dominantes du secteur du logiciel, qui ont également clamé pendant des années que les licences libres sont illicites avant de les adopter largement pour s'adapter à l'évolution du marché.
Les logiciels libres ne garantissent pas systématiquement une sécurité infaillible, mais bénéficient assurément d'une efficacité accrue dans la découverte de vulnérabilités. Ils forment par ailleurs le socle technologique de l'immense majorité du code source au niveau mondial y compris dans les domaines de la sécurité. Enfin, il n'est pas nécessaire, en particulier pour une personne mal intentionnée, de disposer du code source des programmes qui composent un système pour en découvrir et en exploiter des vulnérabilités qui, dans un système fermé sont souvent exploitées jusqu'à ce que le propriétaire du code procède à une mise à jour.
[6]: Hasard du calendrier, le présent débat s'inscrit dans un contexte de forte critique de la main-mise de la société Microsoft sur le secteur de l'Éducation Nationale.
[7]: Je n'imagine pas que le soutien que vous apportez aux logiciels libres, additionné aux déclarations de Madame Delphine Batho regrettant que le simple « encouragement » du logiciel libre soit la seule voie susceptible de prospérer actuellement ne suscite pas de réactions violentes de la part des mêmes groupes de pression à votre encontre.
# Mort des logiciels propriétaires
Posté par Bruno (Mastodon) . Évalué à 10.
Une réflexion : pourquoi une "mort" des logiciels propriétaires serait un problème ?
Cela voudrait seulement dire que les éditeurs se seraient tournés vers un modèle économique différent , mais ils existeraient toujours.
Il faut aussi expliquer ça aux politiques et leur faire comprendre que c'est une chance pour la France et l'Europe de pouvoir redevenir acteurs sur les logiciels.
https://www.april.org/comment-devenir-editeur-de-logiciels-libres-quand-est-une-entreprise
[^] # Re: Mort des logiciels propriétaires
Posté par Uncitoyen . Évalué à 1.
Selon moi c'est parce que, justement, on en veut pas aux acteurs propriétaires, mais au modèle d'enfermement. Pour être rigoureux il faudrait donc dire "priorité aux licences libres" mais ça serait moins porteur, et surtout ça complexifierait immédiatement le débat puisque l'objet des licences libres va bien au delà des seuls logiciels.
[^] # Re: Mort des logiciels propriétaires
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 1. Dernière modification le 16 janvier 2016 à 19:40.
À la fois, un logiciel libre est un logiciel sous licence libre. Que sont éditeur soit (généralement) un éditeur de logiciel privateur ou pas. Du coup, où est précisément le problème de formulation ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Mort des logiciels propriétaires
Posté par RyDroid . Évalué à 2.
Un logiciel peut être sous une licence libre et ne pas être contrôlable. Par exemple, il peut falloir une signature pour mettre à jour le logiciel en pratique, c'est ce qui s'est passé avec TiVo et le noyau Linux (sous GPLv2), et a poussé à la création de la GPLv3. https://fr.wikipedia.org/wiki/Tivoisation
# arnaque énorme
Posté par pizaninja . Évalué à 10.
Suis-je le seul à penser que cet consultation, ressemblant à un élan de démocratie participative n'est qu'une énorme mascarade?
Prenons un sujet auquel nos dirigeants ont largement déjà prouvé leur incompétence: le numérique.
Faisons appel à la communauté pour faire le travail à la place de nos élus et administrés.
Prenons éventuellement les idées que nous n'aurions pas eu…(on peut rêver)
Pour le reste, faisons comme bon nous semble comme si nous n'avions jamais ouvert aucune consultation ouverte.
Envoyons des justifications sur nos choix en faisant une réponse (non adaptée) sur nos choix (injustifiables), tel un bout de gras jeté aux chiens galeux.
C'est donc ça que l'on appelle un exemple de démocratie participative?
Je ne suis pas d'un naturel pessimiste mais plutôt clairvoyant face aux arnaques en tout genre. Et là, je trouve que l'on est tombé bien bas…
[^] # Re: arnaque énorme
Posté par Uncitoyen . Évalué à 4.
Je ne partage pas ton pessimisme. Je pense que la ministre se débrouille franchement pas mal dans un environnement, il faut bien le dire, très tendu.
Quand Microsoft se pointe dans un cab ministeriel et explique "salut, je représente des dizaines de milliers d'emplois, et au fait je finance des startup, je file des licences gratuites, des partenariats qui vont bien .. - bref je te refais pas le tableau- " je pense que ça demande quand même de sacrées cojones pour poser le débat et écouter ce que nous autres avons à dire.
Sur la démocratie participative, le problème n'est pas selon moi que la majorité n'ait pas été entendue, mais que le refus soit tellement mal étayé qu'il consiste simplement en un acte d'autorité. Il me semble que c'est également ce que dit l'April.
[^] # Re: arnaque énorme
Posté par pizaninja . Évalué à 10.
Le problème majeur est que celui qui pose les questions est aussi celui qui donne les réponses. Ce qu'il se passe entre deux n'a pas d'incidence vu l'incohérence des décisions face aux propositions.
Tu ne m'enleveras pas de l'idée que tout cela ressemble à une belle mise en scène, qui n'a aucune raison d'inquiéter les groupes de pression à la Microsoft car les dès sont pipés dès le début.
Est-ce que ce que je dis est irrationnel? La supercherie n'est-elle pas évidente?
[^] # Re: arnaque énorme
Posté par Uncitoyen . Évalué à 5.
Quelques réponses.
D'abord désolé : tu disais ne pas être pessimiste , j'ai répondu que je ne partageais pas ton pessimisme.. hem. je me suis un peu planté.
Sur le fond :
Je comprends ton agacement. Et je le partage complètement, sinon je ne me serais pas emmerdé à écrire cette lettre. Mais tout exercice démocratique passe par là, tu peux décentraliser autant que tu veux, in fine, à moins de passer chaque amendement par referendum, il faut bien qu'il y ait une prise de position du gouvernement.
Si tu es convaincu, je ne vais pas essayer de te retourner le cerveau :) et puis comment savoir ? mais confronté à ce contexte est-ce que ça ne vaut pas le coup d'en tirer le meilleur parti ? Bien sur que tous les gens qui ont participé sont hyper frustrés, il y a de quoi, mais je pense que le boulot accompli n'est pas inutile. D'abord cela assoit la légitimité du CNNUM à représenter TOUTE la filière numérique (quoi qu'en disent les lobbies proprios qui ne représentent que les intérêts des géants du secteur) ce que je trouve bien. Ces mecs font vraiment du bon boulot (enfin je trouve).
Et puis ça a le mérite de lancer le débat. Regarde la levée de boulier que les amendements ont déclenché de la part des lobbies classiques, regarde le communiqué paniqué de microsoft vis à vis de l'april. Je pense justement que les groupes de pression sont inquiets, sinon ils ne sortiraient pas de leur modèle de lobbying classique, dans les antichambres. En-soi, pour moi, c'est déjà une victoire. Mais tu me trouves sûrement trop timoré.
Non pas du tout irrationnel, et l'expérience te donne raison sans l'ombre d'un doute. Cela n'empêche pas de déceler quelques améliorations dans le dispositif et de saisir chaque opportunité de se faire entendre. C'est à ce prix que l'on fera du libre un enjeux politique à court terme, suffisamment court pour au moins rééquilibrer les forces en présence sur le fond du débat. Je préfère m'investir sans penser à la supercherie comme tu dis, ça me déprimerait trop.
[^] # Re: arnaque énorme
Posté par rewind (Mastodon) . Évalué à 5.
Talk is cheap, show me the code.
[^] # Re: arnaque énorme
Posté par Chris K. . Évalué à 4.
L'état est dans ce cas aussi un très gros client avec d'énormes moyens concentrés aujourd'hui vers ces sociétés. Cela devrait lui donner le poids nécessaire pour avoir la main sur les logiciels qu'il utilise si seulement il le décidait que ce soit avec ou sans ses partenaires actuels.
Si le problème était seulement économique ce n'en serait pas un. La sécurité nationale, les écoutes, la capacité du pays d'avoir une indépendance par rapport aux géants américains… tout cela est lié.
La forme que peut prendre une guerre moderne devrait un peu plus nous inquiéter sur toutes ces questions.
Malheureusement à force de manquer de cojones, comme tu le dit très bien, j'ai l'impression qu'on a abandonné une idée qui a fait la force ce pays et a permis de faire travailler pendant des décennies ses cerveaux sur des technologies de pointe, celle d'une certaine forme d'indépendance.
[^] # Re: arnaque énorme
Posté par ghusson (site web personnel) . Évalué à 0.
"La dictature, c'est "ferme ta gueule". La démocratie, c'est "Cause toujours""
http://jmbbricabrac.free.fr/proverbescitations/politiquecoluche.html
J'attends de voir si des miettes resteront de cette consultation dans la loi qui sera votée (ou pas) :p
[^] # Re: arnaque énorme
Posté par briaeros007 . Évalué à 7.
Je dois dire que je suis d'accord avec toi sur le fond, mais en participant on leur a laissé la possibilitée de faire quelque chose de bien (comprendre permettant de faire democratie++; interet_general++; (voir même reduction_chomage_france++ ; interet_eco_france++ ; si ils allaient au bout de la démarche en embauchant pour contribuer aux LL en france plutot que de payer des boites étrangères pour des licences))
Ils nous ont une fois de plus montré qu'ils étaient désespérément irrécupérables.
Ils auraient pu pousser une nouvelle situation, et à terme un nouveau fonctionnement des institutions, permettant une démocratie avec les outils moders plutôt que la dictature éclairée et gentillette actuelle sous prétexte de traditions et de rhétorique de la peur.
Je dois dire que je suis assez content d'avoir participer, ne serait ce que pour qu'ils nous prouvent à quel point ils sont puants, et ne représentent que leurs copains, rejetant d'un revers de main toute argumentation et intérêt général.
# De l'argent pour vendre
Posté par HanhT . Évalué à 3.
En tant que technicienne informatique, je ne peux pas me permettre de me limiter aux logiciels propriétaires car j'ai pu constater en clientèle que les logiciels libres sont utilisés. Cela aurait été accepter mes lacunes techniques que de ne pas travailler sur les logiciels libres. C'est également dans cette démarche que je vous écris aujourd'hui sur un Mac… sur lequel j'ai des VM Debian, Ubuntu et Mint.
Le fait que je me sois mise à apprécier les qualités techniques et la philosophie des logiciels libres ne regardent que moi. Ce que je regrette ? C'est cette peur de la difficulté supposée devant "Linux". Idée fausse largement diffusée. Lorsqu'il ne s'agit que d'utiliser un logiciel, libre ou propriétaire, la difficulté d'apprendre est équivalente mais même chez les techniciens les mythes ont la peau dure.
Quelques réflexions après ce laius perso :
1/ Les logiciels libres sont très largement gratuits.
2/ Il faut de l'argent pour vendre (paradoxe moderne).
3/ Qui n'a pas consulté Wikipédia mais qui a donné pour soutenir ce projet ? Fallait peut-être faire autrement que cette quête qui ressemble trop aux sdf mains tendues dans la rue…
Le point essentiel pour un client est d'être séduit par un achat qui le sécurise sur l'utilisation qu'il va faire de ce qu'il va acheter. Il y a également dans l'acte d'acheter ce qu'on appelle exercer un "pouvoir d'achat". Ne pas acheter serait devenu triste sauf pour quelques associations pauvres et illuminés résistants au monde moderne ?
Le politique n'est que le reflet de la tendance actuelle…
Sans envie d'innover.
Ma fille dirait : "des dinosaures".
Je complèterais ainsi : "les dinosaures ont disparu ou ont évolué".
Pour la peine, je vais aujourd'hui lui installer un dual boot Mint avec son Windows Seven.
Ni gamer, ni nolife, juste une geek un peu nerd qui bidouille.
[^] # Re: De l'argent pour vendre
Posté par NumOpen . Évalué à 5.
"Les logiciels libres sont très largement gratuits" : je nuancerais en disant que les logiciels libres sont gratuits une fois que leur développement a été payé. Après, il faut continuer à payer leur amélioration (si on veut qu'ils s'améliorent), le support (si on en veut), la formation (si on en veut). Si personne ne veut payer, alors les logiciels libres meurent. C'est pourquoi il faut proposer du service sur les logiciels libres, faire des dons aux développeurs ou co-financer le développement.
http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-144214-informatique-ouverte-pourquoi-la-france-et-leurope-doivent-devenir-contributeurs-et-plus-seulement-consommateurs-1176308.php#Xtor=AD-6000
[^] # Re: De l'argent pour vendre
Posté par HanhT . Évalué à 3.
Je suis d'accord avec cette remarque qui nuance mon propos et met un point sur les i sur la notion de "gratuité" des logiciels libres.
J'ai bien conscience que mon endian est gratuit tant que je n'ai pas besoin de support technique et que c'est par le support technique qu'est financé son développement aujourd'hui. Le truc c'est qu'une entreprise qui se dote d'un endian, a besoin de payer une autre entreprise pour sa maintenance informatique mais n'a pas besoin de payer les développeurs d'endian ni leur support technique.
L'argent perdu ici va là.
Mon propos est plutôt de m'interroger sur cette question : les logiciels propriétaires auraient-ils cette prévalence sur les logiciels libres parce qu'ils ont plus d'argent… pour vendre ?
La différence est énorme puisque les logiciels propriétaires ne sont pas gratuits ni à la vente ni pour leur support technique, n'est-ce pas ? Je songe à Cisco cette fois.
Ni gamer, ni nolife, juste une geek un peu nerd qui bidouille.
[^] # Re: De l'argent pour vendre
Posté par NumOpen . Évalué à 3.
Les logiciels libres grand public sont en effet en général gratuits à l'achat. Mais il faut financer en permanence leur développement. Si on arrive à trouver le financement (dons, participations d'entreprises qui y trouvent un intérêt), ça marche, par exemple pour LibreOffice, Mozilla, Apache etc. Pour des logiciels grand public peu utilisés, ils ne trouvent en général pas de financement et continuent tant que les développeurs acceptent de travailler gratuitement, par plaisir, puis ils disparaissent en général au bout de quelques années, il n'y a qu'à jeter un coup d'œil sur SourceForge, Gna!, Savannah, Google Code et d'autres qui sont de vrais cimetières.
Pour les logiciels libres professionnels, ils sont rarement gratuits car les installer et les mettre à jour nécessite des compétences et la plupart des entreprises préfèrent utiliser les services de l'éditeur ou d'un réseau d'intégrateurs. Je dirais qu'il n'y a pas trop de différences avec les logiciels propriétaires sauf que comme tu le soulignes, ces derniers ont une force commerciale très puissante (Microsoft, Apple, Oracle, SAP, Adobe, CEGID…) et depuis longtemps des appuis politiques nationaux et régionaux qui imposent leurs produits aux prescripteurs et des accords commerciaux qui leur permettent d'écarter les concurrents et de verrouiller les marchés : logiciels offerts à l'Éducation Nationale, aux centres de formation des CCI et des Chambres de Métiers…, bref à tous les prescripteurs et formateurs.
Les cas où les logiciels libres s'imposent sont lorsqu'une entreprise puissante les commercialise (Google avec Android, Amazon avec ses offres Cloud), lorsque leur qualité technique est largement supérieure aux logiciels propriétaires (PHP/MySQL/Apache et toutes les nouvelles technologies Web ainsi que dans l'infrastructure d'internet et des réseaux), lorsque des responsables politiques ouverts d'esprit et courageux décident de les imposer (on en est loin en France) ou lorsqu'il y a une crise comme par exemple avec les révélations de Snowden, les tricheries des constructeurs automobiles et autres problèmes de sécurité.
Pour gagner de l'argent même si on n'a pas une grande force commerciale, il faut donc élaborer des solutions avec des logiciels libres qui sont bonnes techniquement, qui facilitent la vie de l'utilisateur et qui répondent à une problématique importante, rien de neuf quoi.
# Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par Maclag . Évalué à 4.
Pour changer la lettre ouverte d'un citoyen anonyme en lettre ouverte d'un collectif de citoyens?
[^] # Re: Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par Uncitoyen . Évalué à 1.
Merci, ça fait plaisir.
Je serais très content si ce que j'écris pouvais servir de base à un consensus, un action commune.
Mais honnêtement je ne sais pas du tout comment faire.
Tu trouveras peut-être ça un peu bête mais le premier truc qui me vient à l'esprit consiste à imprimer la lettre et l'envoyer à Axelle Lemaire en y apposant ton nom et ta signature. Bon ce qui est dommage c'est que ça ne permet pas de comptabiliser le nombre de personnes engagées.
Sinon on pourrait transformer la lettre en pétition/déclaration ? Sur Change.org par ex. ? Je ne suis pas du tout opposé à l'idée. Peut-être qu'il faudrait dans ce cas attendre que le sujet prenne un peu sur les réseaux sociaux ? Ou pas ? Je n'en sais rien.
Parmi toutes ces interrogations, ce qui me semble le plus utile en l'état consiste simplement à :
- soutenir l'april. Adhérer, tweeter, faire un don. Je pense que le nerf de cette guerre en ce moment c'est vraiment eux. (Ce qui n'empêche pas d'agir pour la quadrature, framasoft, l'Aful, la FSF etc ! )
- soutenir le Cnnum (et pas que sur le sujet du libre d'ailleurs), Isabelle Attard
- et évidemment suivre les débats de près jusqu'à la promulgation
Bonne chance ! ;-)
[^] # Re: Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par thamieu . Évalué à 3.
Ici ?
[^] # Re: Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par Uncitoyen . Évalué à 2.
Si tu veux adhérer à l'April oui. (Pour éviter toute confusion, je précise que je ne représente pas cette association).
Mais si tu veux que ton nom soit associé à la lettre, même réponse que précédemment : je ne sais pas ce qui est le mieux entre une déclaration/pétition sur change.org, la communication sur twitter et autres réseaux sociaux, etc.
Tous les avis sont les bienvenus :)
[^] # Re: Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par thamieu . Évalué à 3.
Ce que je voulais dire, c'est que les adhérents de l'April peuvent demander au CA de signer la lettre, et formellement on obtient une lettre ouverte d'un collectif de citoyen (et personnes morales).
Un collectif de citoyen qui émerge spontanément pour signer une lettre ouverte avant de disparaître, c'est très poétique, mais c'est plus intéressant je trouve si ça se structure pour perpétuer l'action.
[^] # Re: Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par Uncitoyen . Évalué à 0.
Oui vu comme ça c'est sur que ça semble plus intéressant. Si quelques personnes veulent en parler au CA c'est certainement une bonne idée.
Je ne veux cependant pas interférer avec la communication de l'April. Surtout parce que en l'état la lettre n'a pas été reprise sur les réseaux sociaux, et ce n'est pas grave parce qu'elle vient juste d'un quidam quelconque. En revanche si l'April la reprend et que ça fait un flop, cela pourrait être embêtant. Qu'en penses-tu ?
[^] # Re: Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par Uncitoyen . Évalué à 1.
J'ai placé la lettre sur change.org :-)
Texte du lien
[^] # Re: Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par Parleur . Évalué à 1.
C'est mignon, cette bonne volonté citoyenniste, et cette utilisation d'un site qui utilise les services de CloudFlare pour tenter de faire la promotion d'une informatique transparente.
https://linuxfr.org/users/thibg/journaux/cloudflare-au-milieu
[^] # Re: Où on peut mettre nos vrais noms?
Posté par Uncitoyen . Évalué à 0.
Je ne comprends pas où tu veux en venir. Un bon troll devrait être un peu plus explicite que ça :D
# ça bouge ?
Posté par cévhé . Évalué à 2.
http://www.silicon.fr/preference-logiciel-libre-administration-cadeau-loi-lemaire-136205.html
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