Il est également impossible de mettre de l’italique ou du gras dans son texte. Ce qui est une excellente chose. Comme le rappelle Neal Stephenson dans son « In the beginning was the command line », les mélanges gras/italiques aléatoires n’ont rien à faire dans un texte.
Je ne vois pas trop le rapport entre le texte et la ligne de commande ni pourquoi les pratiques d'écriture liées à la ligne de commande devrait influencer les pratiques d'écriture du texte. Le texte existait bien avant la ligne de commande, tout comme le concept d'italique et de gras, et son usage ne répond pas du tout aux mêmes attentes ni contraintes. Qu'il existe de nombreuses utilisations abusives ne signifie pas que les concepts en tant que soit sont à récuser. Ainsi, dans des manuels d'utilisation ou dans des écritures scientifiques, l'italique ou le gras peut permettre d'identifier qu'un terme réfère à un concept ou est une traduction. Ce genre d'usage est très pratique quand il est bien mis en place.
Que l’IA soit utilisée pour détecter plus précocement des cancers, je trouve l’idée formidable. Mais je sais également qu’elle est impossible dans le contexte actuel. Pas d’un point de vue technique.
Je suis tout à fait d'accord, l'idéologie capitaliste actuelle ne permet pas de bien faire les choses.
C’est l’outil le plus direct pour transmettre le texte de mon cerveau à celui d’un lecteur. En ouvrant la porte au gras, à l’italique puis aux images et au JavaScript, le Web est devenu une jungle décadente. Les auteurs y publient puis, sans se soucier d’être lus, consultent avidement les statistiques de clics et de likes.
Comment dire ? le lien entre l'utilisation d'image dans un texte et la décadence me semble vraiment fort en chocolat.
Franchement, je suis d'accord dans l'ensemble avec le propos du texte, mais y'a des passages un peu réact qui s'y glissent…
Le texte existait bien avant la ligne de commande, tout comme le concept d’italique et de gras, et son usage ne répond pas du tout aux mêmes attentes ni contraintes.
L’italique, en effet, a été inventée par Alde Manuce aux débuts de l’histoire de l’imprimerie vénitienne, donc au début du XVIe siècle. Comme elle prend moins de place, cela permettait de réduire les coûts des livres puisqu’il y avait besoin de moins de papier. 🙂
Effectivement, Ploum s’est pris les pieds dans le tapis. Vu qu’il affirme ne plus écrire qu’avec une machine à écrire, ça pourrait se comprendre. Mais ça fragilise sacrément l’argumentaire.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
Je trouve qu'il met tout un tas de trucs qui n'ont rien à voir dans le bain avec le bébé pour tout jeter ensuite sans aucune nuance. Qu'il soit possible d'utiliser du gras, de l’italique, des images, du JavaScript ou n'importe quoi d'autre n'oblige pas à le faire. Des fois effectivement ça ne sert à rien et cela dilue l'information dans des machins sans intérêt.
Mais quand je lis un texte sur la peinture, j'aime bien avoir des images des tableaux dont parle le texte. De même que quand je lis un texte sur la musique ou le cinéma, ça peut être intéressant d'avoir la possibilité d'écouter ou de voir un extrait. Un schéma peut apporter beaucoup à un texte scientifique aussi. Bref, les exemples ne manquent pas où un contenu qui peut-être de qualité a besoin d'autre chose que de texte brut.
C’est l’outil le plus direct pour transmettre le texte de mon cerveau à celui d’un lecteur. En ouvrant la porte au gras, à l’italique puis aux images et au JavaScript, le Web est devenu une jungle décadente. Les auteurs y publient puis, sans se soucier d’être lus, consultent avidement les statistiques de clics et de likes.
Comment dire ? le lien entre l'utilisation d'image dans un texte et la décadence me semble vraiment fort en chocolat.
Je ne saurai parler pour l’auteur, mais pour avoir écrit à main du HTML et suivi son histoire et son évolution, je trouve que le gras dénoncé ici (balises b et i et même u) va dans le même sens que le reste (balises img, script, object ou embed, font, marquee, etc.) : on (i.e. les concepteurs) espérai(en)t que ce serait utilisé à bon escient, mais designers et les gens du marketing ont réussi à faire des pages web des soupes ndgentes et indigestes en abusant et en surexploitant ces balises (dans le même esprit, on est venu à détester la balise table et associées —bouuuh les gens veulent faire des pages web qui ressemblent à leurs documents µ$… c’est passé mais hélas remplacé par l’excès de div et de span avec plus de classes et ’identifiants que de texte utile…)
On remarquera d’ailleurs que les éléments incriminés ne sont pas repris par Gemini dont le but est de revenir à une sorte de pureté. Tiens, je soupçonne l’auteur d’être adepte de ce minimalisme… Et non seulement la bande passante du contenu est drastiquement réduite, mais la lecture est grandement simplifiée sans truc SEO cachés dedans.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
Je trouve étrange de présenter le texte brut comme le produit d'un âge d'or et tout le reste comme la manifestation d'une décadence. L'histoire du livre montre bien que la possibilité d'ajouter des images, de mettre en valeur certaines parties du texte, de varier les formes des caractères, a souvent été utilisée (peut-être chaque fois que c'était techniquement possible).
Ça va même très loin puisqu'aux débuts de l’imprimerie à caractères mobiles en Europe, on laissait de la place pour l’ajout d’enluminures et de lettrines, donc faites par des peintres. Jusqu’à ce que des graveurs fassent, dessinent très tôt dans cette histoire de l’imprimerie européenne, des caractères de lettrines et d’autres caractères ornementaux et que l’on imagine des méthodes de reproduction des images. En gros, peu de temps après l’arrivée et la diffusion de l’imprimerie en Europe, on savait aussi imprimer des images dans des livres imprimés et pas uniquement en noir et blanc.
D’après mes constats, je ne prétends pas avoir une connaissance universelle de l’écriture et de ses systèmes, la dimension esthétique, qui comprend les images, les ornements et les variations visuelles du texte est quelque chose de très courant dans l’histoire de l’écriture. Bref, on est très très loin de l’affreux texte des machines à écrire et du code.
Même les textes manuscrits « courants » ont/avaient des systèmes de mises en évidence : le souligné (les textes tapés à la machine pouvaient aussi être soulignés d’un trait ou d’un double trait) auquel on ajoute aujourd’hui le surlignage.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
Je pense que, bien que ce ne soit pas du web, les mêmes propos pourraient s’appliquer aussi :)
la dimension esthétique, qui comprend les images, les ornements et les variations visuelles du texte
Il se trouve que, contrairement aux images du commentaire initial, le décoratif prend le pas sur l’informatif… (un peu comme un média ou ce sont les pub qui seraient coupées par l’information de temps en temps…)
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
Il se trouve que, contrairement aux images du commentaire initial, le décoratif prend le pas sur l’informatif…
Mais ça n’a absolument rien de nouveau. On a reproché à certains manuscrits très enluminés la qualité (médiocre) de leur contenu. Auguste Molinier dans Les Manuscrits et les miniatures (1892), signale ce fait qui a été une critique émise par les contemporains desdits manuscrits. Et ce n’est, évidemment, pas propre à l’occident. L’écriture maya par exemple :
est rigoureuse et, tout à la fois, très souple. Elle n’est pas normalisée, au contraire de l’idée qu’on se fait habituellement d’une écriture. Le scribe peut privilégier l’esthétisme au détriment de la compréhension immédiate (en tout cas pour nous). (Les glyphes mayas et leur déchiffrement, Jean-Michel Hoppan, 2009).
Et les fonctionnaires chinois de l’ancienne Chine étaient aussi recrutés pour la qualité de leur calligraphie qui pouvait, en version cursive, rendre le texte peu lisible bien qu’élégant.
Et ce ne sont que des exemples.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
Héhé, Auguste Molinier était probablement un Ploum de son temps ? :)
Pour la « qualité » de la calligraphie, il y a justement l’adjectif… Ce n’est pas un truc juste décoratif même si on pouvait (à l’époque ?) juger le texte peu lisible. En fait je rapprocherai cela aujourd’hui du choix de la police : il ne s’agit pas de décorations en plus, mais les glyphes peuvent être plus ou moins lisibles ou plus ou moins esthétiques etc.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
Je trouve que la première photo illustre bien le propos de Ploum, mais effectivement, c'est intemporel.
Le texte religieux a besoin d'illustrations et d'enrobage typographique pour enfumer attirer l'attention du lecteur sur le caractère sacré du texte religieux.
Je pense qu'un texte de loi rédigé à la même époque devait plutôt utiliser une présentation sobre et ennuyeuse.
Posté par serol (site web personnel) .
Évalué à 2 (+2/-0).
Dernière modification le 06 février 2025 à 20:53.
Le sujet des lettrines m’a rappelé leur usage sur le site de gwern, que j’estime être un bon exemple d’une mise en forme au service du sens du texte (notes dans les marges, mises en valeur des citations, fenêtres qui s'ouvrent au survol des liens…) et d’une esthétique réussie (ou du moins à goût, comme celle de site de Ploum d’ailleurs, que je trouve recherchée malgré son apologie du texte brut). Un exemple ici : Un article de gwern
Les traités d’astronomie, de botanique, de médecine, etc. étaient illustrés. Pour la botanique c’est même absolument indispensable. Rien de de discutable donc :-)
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
L'auteur se rend-il compte, en mentionnant Gemini, que pour une majorité de personne qui n'auraient pas lu ses précédents article, voire même pourquoi pas sa boulangère, le Gemini le plus connu après la constellation et la mission spatiale est le modèle AI de Google? J'imagine que celui-ci dépasse maintenant les 2 premiers chez les moins de 30 ans.
Si je comprends bien son problème n'est pas technologique, mais uniquement sociétal. Le full capitalisme arrive mécaniquement à cette situation, et si ce n'était pas dans la tech, ça aurait été autre chose.
Donc revenir à une tech plus pure, que le capitalisme ne puisse dévoyer (en fait exploiter, comme n'importe quelle ressource) serait là sa solution? Désolé, je n'y crois pas.
Ok imaginons qu'on y arrive en forçant des protocoles qui limitent l'exploitation des masses, alors soit ça sauverait la tech.
Et ensuite?
On a sauvé la tech, mais en fait on a juste fait fuir la masse de personnes ailleurs. Car il ne faut pas se leurrer. Si ça marche, c'est uniquement car le grand public tombe dedans et se fait exploiter. C'est le principe même du capitalisme et de la concurrence. C'est juste mécanique: tu mets la masse de population avec son niveau moyen de conscience (aka bas) quelque part, dans un système capitaliste, et tu arrives mécaniquement à cette situation.
Car c'est uniquement par ce qu'elle est devenue utilisée par la masse que la tech est devenue telle qu'elle est aujourd'hui. Tu reviens à sa population de disons 95-2000, et tu fais en sorte que seule cette population ne puisse l'utiliser, alors tu résous le problème: pas le gros de la masse de la population, pas d'appel d'air de capitalistes, et pas de merdification (aka exploitation des masses).
Donc à part monter une tech alternative en parallèle (ce qu'il semble proposer non?), je ne vois pas de solution pour "sauver" la tech.
Non la solution est plus sociétale:
- soit tu rends la masse de la population insensible au capitalisme (saut implant IA ou méthode contraire aux droits de l'homme je ne vois pas comment faire)
- soit tu as une structure sociétale/politique qui permet de limiter les effets néfastes du capitalisme (spoiler: on ne se dirige pas, mais alors pas du tout dans ce sens).
J'aimerai vraiment penser qu'on peut avoir la masse de personnes sans les problèmes, mais je suis peu être pessimiste, je ne vois pas comment.
Ok imaginons qu'on y arrive en forçant des protocoles qui limitent l'exploitation des masses, alors soit ça sauverait la tech.
Les bots basés sur un LLM (genre Gemini) qui écrivent des pages sur Gemini (le protocole) ne sauraient tarder. Ce qui les sauve pour l'instant c'est que le protocole a le même nom que le LLM de Google donc une recherche "Gemini bot" a très peu de chance de renvoyer des résultats qui traitent du protocole.
# J'aime bien cet articles, mais...
Posté par lejocelyn (site web personnel) . Évalué à 10 (+9/-0).
Je ne vois pas trop le rapport entre le texte et la ligne de commande ni pourquoi les pratiques d'écriture liées à la ligne de commande devrait influencer les pratiques d'écriture du texte. Le texte existait bien avant la ligne de commande, tout comme le concept d'italique et de gras, et son usage ne répond pas du tout aux mêmes attentes ni contraintes. Qu'il existe de nombreuses utilisations abusives ne signifie pas que les concepts en tant que soit sont à récuser. Ainsi, dans des manuels d'utilisation ou dans des écritures scientifiques, l'italique ou le gras peut permettre d'identifier qu'un terme réfère à un concept ou est une traduction. Ce genre d'usage est très pratique quand il est bien mis en place.
Je suis tout à fait d'accord, l'idéologie capitaliste actuelle ne permet pas de bien faire les choses.
Comment dire ? le lien entre l'utilisation d'image dans un texte et la décadence me semble vraiment fort en chocolat.
Franchement, je suis d'accord dans l'ensemble avec le propos du texte, mais y'a des passages un peu réact qui s'y glissent…
[^] # Re: J'aime bien cet articles, mais...
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10 (+8/-1).
L’italique, en effet, a été inventée par Alde Manuce aux débuts de l’histoire de l’imprimerie vénitienne, donc au début du XVIe siècle. Comme elle prend moins de place, cela permettait de réduire les coûts des livres puisqu’il y avait besoin de moins de papier. 🙂
Effectivement, Ploum s’est pris les pieds dans le tapis. Vu qu’il affirme ne plus écrire qu’avec une machine à écrire, ça pourrait se comprendre. Mais ça fragilise sacrément l’argumentaire.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: J'aime bien cet articles, mais...
Posté par Eldermê (site web personnel) . Évalué à 6 (+5/-0).
Je trouve qu'il met tout un tas de trucs qui n'ont rien à voir dans le bain avec le bébé pour tout jeter ensuite sans aucune nuance. Qu'il soit possible d'utiliser du gras, de l’italique, des images, du JavaScript ou n'importe quoi d'autre n'oblige pas à le faire. Des fois effectivement ça ne sert à rien et cela dilue l'information dans des machins sans intérêt.
Mais quand je lis un texte sur la peinture, j'aime bien avoir des images des tableaux dont parle le texte. De même que quand je lis un texte sur la musique ou le cinéma, ça peut être intéressant d'avoir la possibilité d'écouter ou de voir un extrait. Un schéma peut apporter beaucoup à un texte scientifique aussi. Bref, les exemples ne manquent pas où un contenu qui peut-être de qualité a besoin d'autre chose que de texte brut.
[^] # Re: J'aime bien cet articles, mais...
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+0/-0).
Parce que le contenu peut être lu aussi par des gens qui ont besoin de dispositifs d'assistance.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: J'aime bien cet articles, mais...
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4 (+2/-0).
Je ne saurai parler pour l’auteur, mais pour avoir écrit à main du HTML et suivi son histoire et son évolution, je trouve que le gras dénoncé ici (balises
b
eti
et mêmeu
) va dans le même sens que le reste (balisesimg
,script
,object
ouembed
,font
,marquee
, etc.) : on (i.e. les concepteurs) espérai(en)t que ce serait utilisé à bon escient, mais designers et les gens du marketing ont réussi à faire des pages web des soupes ndgentes et indigestes en abusant et en surexploitant ces balises (dans le même esprit, on est venu à détester la balisetable
et associées —bouuuh les gens veulent faire des pages web qui ressemblent à leurs documents µ$… c’est passé mais hélas remplacé par l’excès dediv
et despan
avec plus de classes et ’identifiants que de texte utile…)On remarquera d’ailleurs que les éléments incriminés ne sont pas repris par Gemini dont le but est de revenir à une sorte de pureté. Tiens, je soupçonne l’auteur d’être adepte de ce minimalisme… Et non seulement la bande passante du contenu est drastiquement réduite, mais la lecture est grandement simplifiée sans truc SEO cachés dedans.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
# Texte brut et décadence
Posté par serol (site web personnel) . Évalué à 10 (+14/-0).
Je trouve étrange de présenter le texte brut comme le produit d'un âge d'or et tout le reste comme la manifestation d'une décadence. L'histoire du livre montre bien que la possibilité d'ajouter des images, de mettre en valeur certaines parties du texte, de varier les formes des caractères, a souvent été utilisée (peut-être chaque fois que c'était techniquement possible).
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10 (+9/-0). Dernière modification le 06 février 2025 à 16:25.
Ça va même très loin puisqu'aux débuts de l’imprimerie à caractères mobiles en Europe, on laissait de la place pour l’ajout d’enluminures et de lettrines, donc faites par des peintres. Jusqu’à ce que des graveurs fassent, dessinent très tôt dans cette histoire de l’imprimerie européenne, des caractères de lettrines et d’autres caractères ornementaux et que l’on imagine des méthodes de reproduction des images. En gros, peu de temps après l’arrivée et la diffusion de l’imprimerie en Europe, on savait aussi imprimer des images dans des livres imprimés et pas uniquement en noir et blanc.
D’après mes constats, je ne prétends pas avoir une connaissance universelle de l’écriture et de ses systèmes, la dimension esthétique, qui comprend les images, les ornements et les variations visuelles du texte est quelque chose de très courant dans l’histoire de l’écriture. Bref, on est très très loin de l’affreux texte des machines à écrire et du code.
Même les textes manuscrits « courants » ont/avaient des systèmes de mises en évidence : le souligné (les textes tapés à la machine pouvaient aussi être soulignés d’un trait ou d’un double trait) auquel on ajoute aujourd’hui le surlignage.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+1/-1).
Je pense que, bien que ce ne soit pas du web, les mêmes propos pourraient s’appliquer aussi :)
Il se trouve que, contrairement aux images du commentaire initial, le décoratif prend le pas sur l’informatif… (un peu comme un média ou ce sont les pub qui seraient coupées par l’information de temps en temps…)
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6 (+3/-0). Dernière modification le 06 février 2025 à 20:39.
Mais ça n’a absolument rien de nouveau. On a reproché à certains manuscrits très enluminés la qualité (médiocre) de leur contenu. Auguste Molinier dans Les Manuscrits et les miniatures (1892), signale ce fait qui a été une critique émise par les contemporains desdits manuscrits. Et ce n’est, évidemment, pas propre à l’occident. L’écriture maya par exemple :
Et les fonctionnaires chinois de l’ancienne Chine étaient aussi recrutés pour la qualité de leur calligraphie qui pouvait, en version cursive, rendre le texte peu lisible bien qu’élégant.
Et ce ne sont que des exemples.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+0/-0).
Héhé, Auguste Molinier était probablement un Ploum de son temps ? :)
Pour la « qualité » de la calligraphie, il y a justement l’adjectif… Ce n’est pas un truc juste décoratif même si on pouvait (à l’époque ?) juger le texte peu lisible. En fait je rapprocherai cela aujourd’hui du choix de la police : il ne s’agit pas de décorations en plus, mais les glyphes peuvent être plus ou moins lisibles ou plus ou moins esthétiques etc.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 1 (+1/-2).
Je trouve que la première photo illustre bien le propos de Ploum, mais effectivement, c'est intemporel.
Le texte religieux a besoin d'illustrations et d'enrobage typographique pour
enfumerattirer l'attention du lecteur sur le caractère sacré du texte religieux.Je pense qu'un texte de loi rédigé à la même époque devait plutôt utiliser une présentation sobre et ennuyeuse.
Pour la deuxième photo, c'est discutable.
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par serol (site web personnel) . Évalué à 3 (+3/-0).
Pour comparaison, une ordonnance royale de 1539 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k87069661
[^] # Commentaire supprimé
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+0/-0). Dernière modification le 06 février 2025 à 18:19.
Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Andre Rodier (site web personnel) . Évalué à 4 (+2/-0). Dernière modification le 06 février 2025 à 19:20.
Mouais,
Une fois qu'on a passé la première page, le texte est sobre, n'utilise pas plus de deux polices de caractère ni illustrations à foison.
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0).
Il y a des lettrines !
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par serol (site web personnel) . Évalué à 2 (+2/-0). Dernière modification le 06 février 2025 à 20:53.
Le sujet des lettrines m’a rappelé leur usage sur le site de gwern, que j’estime être un bon exemple d’une mise en forme au service du sens du texte (notes dans les marges, mises en valeur des citations, fenêtres qui s'ouvrent au survol des liens…) et d’une esthétique réussie (ou du moins à goût, comme celle de site de Ploum d’ailleurs, que je trouve recherchée malgré son apologie du texte brut). Un exemple ici : Un article de gwern
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par ted (site web personnel) . Évalué à 3 (+1/-0).
Trop bien l'encart Wikipédia au survol d'un lien vers un article! Je ne savais pas que ça se faisait en dehors du site Wikipedia.
Un LUG en Lorraine : https://enunclic-cappel.fr
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Gil Cot ✔ (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2 (+0/-0).
J’avais vu passer ça (custom data attribute) à une époque, mais c’est un peu plus large et préféré comme extension maison compatible JS&CSS avec quelques mises en garde. Bootstrap et jQuery dans Rails en font usage.
“It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume
[^] # Re: Texte brut et décadence
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 8 (+5/-0). Dernière modification le 06 février 2025 à 18:19.
Les traités d’astronomie, de botanique, de médecine, etc. étaient illustrés. Pour la botanique c’est même absolument indispensable. Rien de de discutable donc :-)
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
# Gemini
Posté par Psychofox (Mastodon) . Évalué à 10 (+8/-1).
L'auteur se rend-il compte, en mentionnant Gemini, que pour une majorité de personne qui n'auraient pas lu ses précédents article, voire même pourquoi pas sa boulangère, le Gemini le plus connu après la constellation et la mission spatiale est le modèle AI de Google? J'imagine que celui-ci dépasse maintenant les 2 premiers chez les moins de 30 ans.
# Ce n'est pas un problème technologique, mais sociétal
Posté par Jean Gabes (site web personnel) . Évalué à 6 (+4/-0).
Si je comprends bien son problème n'est pas technologique, mais uniquement sociétal. Le full capitalisme arrive mécaniquement à cette situation, et si ce n'était pas dans la tech, ça aurait été autre chose.
Donc revenir à une tech plus pure, que le capitalisme ne puisse dévoyer (en fait exploiter, comme n'importe quelle ressource) serait là sa solution? Désolé, je n'y crois pas.
Ok imaginons qu'on y arrive en forçant des protocoles qui limitent l'exploitation des masses, alors soit ça sauverait la tech.
Et ensuite?
On a sauvé la tech, mais en fait on a juste fait fuir la masse de personnes ailleurs. Car il ne faut pas se leurrer. Si ça marche, c'est uniquement car le grand public tombe dedans et se fait exploiter. C'est le principe même du capitalisme et de la concurrence. C'est juste mécanique: tu mets la masse de population avec son niveau moyen de conscience (aka bas) quelque part, dans un système capitaliste, et tu arrives mécaniquement à cette situation.
Car c'est uniquement par ce qu'elle est devenue utilisée par la masse que la tech est devenue telle qu'elle est aujourd'hui. Tu reviens à sa population de disons 95-2000, et tu fais en sorte que seule cette population ne puisse l'utiliser, alors tu résous le problème: pas le gros de la masse de la population, pas d'appel d'air de capitalistes, et pas de merdification (aka exploitation des masses).
Donc à part monter une tech alternative en parallèle (ce qu'il semble proposer non?), je ne vois pas de solution pour "sauver" la tech.
Non la solution est plus sociétale:
- soit tu rends la masse de la population insensible au capitalisme (saut implant IA ou méthode contraire aux droits de l'homme je ne vois pas comment faire)
- soit tu as une structure sociétale/politique qui permet de limiter les effets néfastes du capitalisme (spoiler: on ne se dirige pas, mais alors pas du tout dans ce sens).
J'aimerai vraiment penser qu'on peut avoir la masse de personnes sans les problèmes, mais je suis peu être pessimiste, je ne vois pas comment.
[^] # Re: Ce n'est pas un problème technologique, mais sociétal
Posté par Faya . Évalué à 4 (+2/-0).
Les bots basés sur un LLM (genre Gemini) qui écrivent des pages sur Gemini (le protocole) ne sauraient tarder. Ce qui les sauve pour l'instant c'est que le protocole a le même nom que le LLM de Google donc une recherche "Gemini bot" a très peu de chance de renvoyer des résultats qui traitent du protocole.
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