• # Violation du droit ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0).

    Est-ce qu'un procureur, ou un juge ne devrait pas être saisi s'il y a bien violation du droit ? Ou au moins une plainte déposée ?

    Chez-nous, pour une bien plus petite école, une démarche similaire avait été entamée visant à passer tous les comptes à du MS (La procédure pour migrer les comptes imposait même de cliquer sur un lien aboutissant à une url en microsoft.com/… et à y saisir les identifiants internes de l'école — je ne connais pas la suite, ça ressemblait trop à du phishing). Au final, je ne sais quelle autorité supérieure avait fini par s'émouvoir de cette violation flagrante des règles de sécurité, et une partie des comptes a dû être traité différemment. Mais du point de vue utilisateur rien n'avait changé : il fallait toujours transmettre ses identifiants de l'école à billou et trumpy.

    « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

    • [^] # Re: Violation du droit ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).

      Est-ce qu'un procureur, ou un juge ne devrait pas être saisi s'il y a bien violation du droit ? Ou au moins une plainte déposée ?

      Ça implique d'avoir violation du droit en premier lieu et de savoir l'exprimer. Poster un article de blog, c'est plus simple, tu as pas besoin d'une violation du droit, juste d'un sentiment d'injustice que tu peux créer de nulle part.

      Par exemple, l'article parle d'une migration "sans aucune concertation", comme si c'était un fait nouveau et/ou un droit d'avoir une concertation avant qu'une DSI change des choses.

      C'est d'autant plus riche qu'on parle du CNLL, ou LL qui veut dire logiciel libre, un domaine ou les utilisateurs ont grosso modo juste le droit de devenir codeurs et d'utiliser ce qu'on donne, où l'idée même que la base utilisatrice soit interrogé n'est pas envisageable de part la sacralité du travail volontaire des codeurs tout puissants (sauf quand il s'agit d’élever une nuisance personnel au rang de problèmes plus larges auquel cas, comment les dits codeurs osent t'ils ignorer le use case des autres).

      Et au fond, il faut bien voir que contrairement à ce qu'implique le nom, le CNLL est une structure commerciale dans le sens ou c'est un regroupement d'entreprises (c'est sur le site web en première page). Donc c'est avant tout une dispute commerciale entre d'un coté des entrants sur un marché, et de l'autre, un de leur concurrent.

      Curieusement, la question de l'argent est totalement absente du discours, alors que c'est clairement au cœur de la dispute.

      • [^] # Re: Violation du droit ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-1).

        « Et au fond, il faut bien voir que contrairement à ce qu'implique le nom, le CNLL est une structure commerciale dans le sens ou c'est un regroupement d'entreprises (c'est sur le site web en première page). »

        En quoi leur nom implique-t-il qu'ils ne seraient pas une structure commercial ? Le libre n'interdit surtout pas le commerce ; il empêche simplement l'usage de certaines des entourloupes que savent si bien déployer les pires escrocs mauvais commerçants (clin d'œil à billou au passage). Qui l'ignorerai ici ?

        Je reste curieux de l'avis de juristes sur ces questions. L'article du CNLL cite pas mal de textes de lois. Et je suis étonné qu'il n'y en ait aucun de spécifique au statut de ZRR de polytechnique. Chez nous, de mémoire, c'est ce statut qui avait fait vriller (très modérément) les choses. Et avec l'arrivée de Trump, certains des plus féroces fanatiques de la tyrannie microsot, ont presque été tenté de se remettre en question une seconde ou deux avant de reprendre leurs bonnes vieilles habitudes.

        Mon point de vue est peut-être biaisé, mais je m'étonne vraiment de l'absence criante de réaction politique sur un tel sujet. Normalement, avec la rupture de canaux de corruption en provenance des États-Unis d'Amérique, n'aurait-on pas été en droit d'attendre une petite réaction de nos fameuses zélites politique ? Un peu comme l'appel de ses vœux C. Doctorow par exemple. Ou pourquoi pas en un peu plus radical et violent. Genre « promouvont le travail, et le développement de compétences dans nos pays avec les marchés publics. » Un vraie folie de terroriste décérébré en quelque sorte.

        Par ailleurs, le côté le plus troublant pour moi de ces deals — ce barbarisme et tout ce qu'il implique me séduit beaucoup ces jours-ci — c'est la transmission gratuite, unilatérale, et sans condition des informations confidentielles les plus importantes à un acteur dont on sait qu'il n'est absolument pas de confiance. Et je ne parle pas là des recherches confidentielles qui pourraient se faire, mais plutôt des informations sur les personnes (qui, et en lien avec qui). Ça me laisse pantois.

        « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

        • [^] # Re: Violation du droit ?

          Posté par  . Évalué à 5 (+3/-0). Dernière modification le 22 mars 2025 à 16:54.

          En quoi leur nom implique-t-il qu'ils ne seraient pas une structure commercial ?

          Bah, "conseil national", on peut avoir l'impression que ça sonne officiel.

          Genre, si l'article avait été écrit par un organisme comme la CNIL (« Commission Nationale »), ça aurait été assez enthousiasmant.

          • [^] # Re: Violation du droit ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

            Bah, "conseil national", on peut avoir l'impression que ça sonne officiel.

            Je pense que c'est fait exprès.

            Et quand je regarde les articles de Linuxfr tagué CNLL, il y a quand même 3 groupes:
            - des revues de presses ou ça apparait
            - des articles sur Open Source Experience en tant qu'orga
            - des articles sur le concours des Acteurs du Libre en tant qu'orga.

            Open Source Experience, c'est le CNLL qui fait sa pub, plus ou moins. C'est du boulot, je dit pas, mais c'est pas les RMLLs, y a un village du libre parce que sinon, beaucoup moins de monde viendrais et ça serait dur de remplir le salon (vu que bon, le dit salon a quand même changé de nom 3 ou 4 fois en 20 ans en partie parce que c'était pas la joie, de ce que j'ai compris)

            Le concours des Acteurs du libre, c'est du touchage de nouille, et il suffit de voir les résultats en 2022. Premier prix de la meilleur stratégie Open Source pour Orange, qui est client de Smile et Atos, membre du CNLL, quel hasard. Prix du service public engagé, ah bah, encore un client d'un membre du CNLL. Toutes les boites font ça, mais en général, tu as pas d'illusion. Quand AWS donne un prix lors de leur conf (Re:invent), tu sais que c'est commercial.

            Et les revues de presses, c'est juste parce que le CNLL passe son temps à demander des trucs, annonceer des trucs et que visiblement pas grand monde l'écoute.

            Par exemple, en 2021, ou est le projet Euclidia ? Dernière news, 2022, pour annoncer une réunion. Pourquoi plus rien après, je ne sais pas, mais j'ai des idées.

            Autre exemple, 2010, le CNLL demande un statut spécial de fondation pour logiciel libre. 15 ans plus tard, visiblement, personne n'a été convaincu.

            Donc bon, pour un truc qui date d'il y a 15 ans, je trouve que l'influence est assez mineur au contraire de structures comme l'April ou d'autres. Ensuite, maintenant que j'ai vu qui poste les dépêches en question, je pense que je comprends aussi pourquoi l'article de blog m'a fait lever les yeux au ciel.

      • [^] # Re: Violation du droit ?

        Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 22 mars 2025 à 16:50.

        Je te rejoins sur le fait qu'un article de blog d'une entité qui n'a rien d'officiel, ça ne vaut pas grand chose.

        Par contre :

        logiciel libre, un domaine ou les utilisateurs ont grosso modo juste le droit de devenir codeurs et d'utiliser ce qu'on donne, où l'idée même que la base utilisatrice soit interrogé n'est pas envisageable de part la sacralité du travail volontaire des codeurs tout puissants

        Qu'est-ce que tu racontes ? Sauf une incompréhension totale de ma part ou du sarcasme duquel je suis complètement passé à côté, tout est pourri dans cette phrase, d'ailleurs je salue l'exercice de style, c'était difficile d'être aussi concis et efficace. Au mieux tu généralises très largement le comportement toxique de certains à tout un écosystème qui ne repose pas du tout sur ces bases.

        L'idée même du logiciel libre c'est que le "codeur" (?!) n'est pas tout puissant. L'utilisateur ou l'utilisatrice peu justement se barrer avec le code et voir ailleurs. Difficile ? Oui, peut-être, mais sans le libre ce n'est pas simplement difficile, c'est impossible. Le contrôle du codeur tout puissant, c'est justement du domaine du logiciel propriétaire. Faudrait voir à ne pas tout inverser.

        On passera sur le "volontariat" (travail bénévole) probablement minoritaire aujourd'hui vu le nombre de projets maintenus par des salarié·es, et sur le fait qu'on est beaucoup à être content d'avoir des retours utilisateurs (ouais, "on". Je bosse pour une boite qui fait du logiciel libre contente d'avoir des retours utilisateurs, et j'ai des projets perso et je ne suis on ne peu plus heureux d'avoir des retours aussi).

        Je ne comprends même pas la citation de cet xkcd, il n'a rien de spécifique au monde du logiciel libre.

        À mon avis, il va falloir étayer plus que ça.

        • [^] # Re: Violation du droit ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).

          Alors j'ai sans doute été un peu vite vu que j'ai sauté des étapes. Je vais donc commencer par poser les termes et expliquer plus clairement la différence entre "codeur" et "utilisateur"

          Dans mon argument, il faut vor ça comme des classes (au sens de Marx, pas au sens de Stroustrup), et pour simplifier, il s'agit de 2 identités séparées (bien sur, je sais que la vie réelle est plus compliquée).

          Je vais qualifier de codeur la personne qui a la capacité technique de toucher au code, donc de le comprendre, de le modifier, d'en faire quelque chose. Et je vais qualifier d'utilisateur tout le reste, en supposant une utilisation (les gens qui n'utilisent pas un logiciel et qui ne codent pas sont hors scope dans le cadre de la démonstration).

          Comme c'est une abstraction et une simplification, je vais pas rentrer dans les détails des compétences pour utiliser, dans les trucs hybrides comme un logiciel pour codeur, comme le fait que même les codeurs connaissent pas tout, etc, etc. Juste une pur abstraction avec des vaches sphériques dans le vide, et du code dans un seul langage dont la connaissance implique d'être dans la classe des codeurs, qui sont tous sur-compétent.

          Maintenant que j'ai posé les bases, regardons les 4 libertés du logiciel libre tel que théorisé par RMS et qui sont un peu la base de la philosophie du libre:
          - liberté 0, exécuter le programme via son code pour tout les buts.
          - liberté 1, étudier le code du programme.
          - liberté 2, distribuer le programme et/ou son code.
          - liberté 3, modifier le programme via son code.

          Jusqu'ici je pense que j'ai perdu personne.

          Et le cœur de mon analyse se base sur la répartition du "pouvoir" (au sens sociologique, en l’occurrence, savoir quelle classe "peut" faire plus de choses, donc a plus de libertés).

          Sur les 4, je dirais que la 1 et la 3 nécessitent d'avoir des compétences de codeur. Si tu ne comprends pas le code (eg, dans la classe "utilisateur"), l'étudier n'apporte rien en tant que tel, sauf à passer dans la classe codeur.

          Et si tu ne comprends pas le code, alors le modifier est aussi impossible, sauf encore une fois à devenir codeur par la définition même de la classe.

          La liberté 2 est plus nuancé, dans le sens ou effectivement, elle s'applique aux deux classes, mais c'est bien via la liberté 3 que la liberté 2 prends tout son sens, donc j'estime qu'elle donne plus de "pouvoir" à la classe codeur qu'à l'autre..

          Et il reste la 0, qui va bénéficier aussi bien aux gens de la classe codeur que de la classe utilisateur.

          Bilan, les 4 libertés fondamentales du libre bénéficient plus aux gens de la classe codeur de manière direct tandis que la classe utilisateur n'a que des bénéficies totales moindres des 4 libertés, et va être en situation de dépendance de l'autre classe.

          Il y a pour moi une situation d'inégalité dans le sens ou la classe des codeurs a plus d'autonomie que la classe des utilisateurs. Et d'ailleurs, tu le dis toi même, l'utilisateur peut se barrer si le codeur refuse quelque chose, mais il doit soit devenir codeur, soit dépendre d'un autre codeur.

          Comme l'a dit Anatole France dans son roman Le Lys Rouge: "Ils y doivent travailler devant la majestueuse égalité des lois, qui interdit au riche comme au pauvre de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain."

          La, c'est pareil, la majestueuse égalité de la GPL permet à la personne qui connaît le C et celle qui ne le connaît pas de modifier le noyau Linux.

          Ensuite, je ne dit pas que c'est bien ou mal, je fait juste un constat, et je ne pense pas qu'on puisse faire mieux (en tout cas pas via la licence). Mais je fait ce constat sur les bases de la philosophie du libre pour expliquer mon point indiquant que venir parler implicitement de démocratie (via "L’ouverture d’une concertation réelle et transparente" du billet du CNLL), c'est quand même un peu du bullshit quand les communautés du logiciel libre tienne plus d'une forme de feodalisme que d'autres choses.

          Et encore, l'article que je pointe cite Debian comme une démocratie, mais il n'y a que les DD (eg, une minorité) qui peuvent voter. Donc c'est une démocratie tout comme Athènes était une démocratie, malgré le fait qu'elle interdisait le droit de vote à plus de la moitié de sa population (cad aux jeunes, aux femmes, aux esclaves et aux métèques/barbares).

          On passera sur le "volontariat" (travail bénévole) probablement minoritaire aujourd'hui vu le nombre de projets maintenus par des salarié·es,

          Mais ça ne change rien. Si tu regardes le blog de Daniel Steinberg sur les rapports de bugs et les LLM, et les commentaires qui ont suivis comme celui la ou ça parle de "gacher le temps du mainteneur", je pense que la majorité des gens vont être de l'avis du mainteneur de curl (à savoir qu'il faut pas soumettre des rapports de merde). Pourtant, il est à temps plein sur curl depuis 2019 d’après sa propre page web. Plus récemment, il y a un article de Drew Devault sur les crawlers qu'il doit gérer (alors qu'il est à temps plein sur son entreprise). Et ça s'applique aussi aux crawlers sur Fedora (qui a une équipe d'admin à temps plein), à GNOME (qui a un admin à temps plein payé par la fondation), etc.

          Le salariat ne change pas grand chose à ce niveau, on a toujours la perception qu'il ne faut pas gaspiller le temps, même des salariés (sauf bien sur quand on est du coté demandeur).

          et sur le fait qu'on est beaucoup à être content d'avoir des retours utilisateurs

          Ok, et du coup, est ce qu'il y a le moindre truc fait pour favoriser les dits retours ?

          Parce qu'en plus de 20 ans de logiciel libre (dont plus de 10 chez un grand éditeur), j'ai rarement vu ça.

          Je peux citer des initiatives qui m'ont marqué pourtant. Par exemple, Mandrakesoft avait le Mandrake club avec des votes sur les features vers le milieu des années 2000, (ce qui a poussé à intégrer le patch avec les lecteurs de CD LG). Ça a nourri un certain ressentiment assez visible par des groupes d'utilisateurs car personne ne faisait ce qui était demandé.

          Mageia a tenté des choses, quand on a monté le board et la structure, je sais qu'on avait parler d'ajouter un poste de représentant des utilisateurs, mais je sais plus si c'est passé ou pas.

          Ubuntu avait un système de vote/suggestion annoncé vers 2008/2009, Ubuntu Brainstorm. Il a fini par être abandonné, car personne ne voulait s'en occuper je suppose. Du coup, c'est passé sur Discourse, ce qui a le bon goût d'être supporté par d'autres, mais qui change sans doute pas grand chose.

          Python a fini par créer une liste de discussion python-ideas ou la core team ne mets pas les pieds (cf l'aveu d'un membre que je connais), le but étant de donner un espace pour se débarrasser des lourds qui postent des idées sans arrêt sans jamais donner de patch.

          Une grande partie des projets ou j'ai bossé mettent en place une séparation assez nette entre espace de discussion pour les devs, et espace pour le support (comprendre les utilisateurs), séparation qui s'accentue encore plus quand le support payant finance les devs.

          Et de mon expérience, il y a assez rarement de circulation de l'un vers l'autre au moins dans les projets communautaires. En fait, les outils de support/feedbacks sont moisis dans ce domaine. Par exemple, les projets font le support via un chat ou il n'y a pas de ticket et/ou de fil, c'est juste tout le monde papote. De nos jours, ça va sur un forum (genre discourse), ce qui est mieux mais c'est non exploité car personne n'est jamais en charge de faire un compte rendu des plus gros soucis de la base utilisatrice. Si 30 personnes ont un souci, on va pas le savoir car on a pas de mécanisme pour dire "moi aussi" sur la première réponse, et on va juste demander aux gens d'aller chercher la réponse sans déranger plutôt que l'inverse.

          Presque personne n'envoie des sondages corrects ou des demandes de feedback construites. On centralise jamais ce qui s'est mal passé dans une install party, savoir qui a galéré et ou, etc.

          Quasiment personne ne fait des tests d'UX dans le libre (alors que je le dit depuis toujours, un salon pourrait servir à ça). Pour moi, on part vraiment de loin par rapport à ce qui se fait dans des structures plus commerciales (et c'est pas une question de moyen, mon employeur, un petit éditeur de logiciel libre avec 20000 personnes, ne le fait pas que je sache, en tout cas pas pour les projets communautaires sinon je l'aurais vu).

          Donc ouais, on est content quand les gens nous parlent, mais faut bien reconnaître qu à part parler de temps en temps aux confs, c'est pas vraiment une priorité pour la grande partie de la communauté du logiciel libre, ou si c'est le cas, ça n'en a pas l'air.

          • [^] # Re: Violation du droit ?

            Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0).

            Sur les 4, je dirais que la 1 et la 3 nécessitent d'avoir des compétences de codeur. Si tu ne comprends pas le code (eg, dans la classe "utilisateur"), l'étudier n'apporte rien en tant que tel, sauf à passer dans la classe codeur.

            Ici je pense qu'il faut voir ça comme du matériel réparable. Un téléphone par exemple.

            On ne peut pas être expert en tout, je peux payer quelqu'un pour le réparer ou le customiser. Quelqu'un d'autre que le fabricant d'origine. Je bénéficie déjà de ces droits même si je ne peux pas m'impliquer personnellement en tout.

            Ou prenons l'inverse : est-ce que ne pas avoir ces libertés serait souhaitable ? Perso, je pense que les libertés du logiciel libre sont un minimum syndical qui, effectivement, ne suffisent probablement pas.

            Après, dans tous les exemples que tu cites, c'est certain que les gens ne sont pas tenus de travailler gratuitement, libre ou non. Je ne vois pas pourquoi on devrait exiger plus des projets libres que des structures autour des logiciel propriétaire. Daniel, je le trouve raisonnable ; il souligne les problèmes des utilisateurs d'autres produits (souvent payants et fait par d'autres boites) qui trouve sont adresse dans les crédits, ou des boites qui exigent des choses sans payer. Je ne l'ai jamais vu se plaindre de feedback constructifs.

            Sur la séparation support utilisateurs / espace de dev : ça me parait naturel, les tickets de dev, c'est un outil de dev.

            Ensuite, je ne pense pas que les critiques que tu formules sont spécifiques au logiciel libre. Je ne vois pas en quoi une licence (moins restrictive) que tu colles à un logiciel change quoi que ce soit.

            Par ailleurs, avec ce dernier commentaire, on est très loin de ce qui m'a fait réagir dans le précédent : on est passés de dev tous puissants assoiffés de contrôle à des choses à perfectionner qui ne sont pas dues à une soif de pouvoir ou à une attitude de tyran. Donc c'est bon, le sujet est résolu, après oii, on peut discuter d'améliorations générales.

            Il y a par contre clairement des problèmes culturels dans le milieu. On sait par exemple que la proportion de femme dans le LL est encore plus basse qu'en informatique générale. Il y a bien des questions à se poser et des problèmes à régler.

            Et sinon, pour le feedback : oui, ma boite met en place des formulaires de feedback. Peut-être pas très structurés, mais ils sont là. Non, moi je ne le fait pas sur mes projets libres, mais je suis joignable par mail et les gens le savent. Quand je pète trivabble, je reçois des mails, je présente mes excuses et j'en profite pour demander explicitement s'ils ont des suggestions ou des idées de choses à améliorer, en général les gens me répondent qu'ils sont déjà très contentes comme ça (ouais, féminin, en fait je suis en pratique exclusivement contacté par des dames). Je ne crois pas être tenu de faire plus en fait.

            • [^] # Re: Violation du droit ?

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1 (+0/-2).

              On ne peut pas être expert en tout, je peux payer quelqu'un pour le réparer ou le customiser. Quelqu'un d'autre que le fabricant d'origine. Je bénéficie déjà de ces droits même si je ne peux pas m'impliquer personnellement en tout.

              Ça ne change rien à mon propos sur le fait que les droits ne sont pas aussi équitablement réparti qu'on les présentent.

              Pour donner un cas plus récent que ma remarque sur Anatole France, on peut parler des LLMs.

              Si je file toutes les infos pour entraîner un LLM (sous entendu, le code en libre + la référence des données) mais que ça coûte 65 millions d'€ en GPU + électricité pour obtenir le blob binaire qui sert de modèle, est ce qu'on considère que c'est assez équitable pour être qualifier de logiciel libre ? Sur le papier, oui (suivant les conditions du script, etc). En pratique, je suis sur que des voix vont s’élever pour pointer qu'il y a que certaines structures capables de compiler (et donc modifier) le dit LLM si ça coûte à minima 65 millions (chiffre sorti de mon chapeau).

              Ou pour paraphraser Anatole France, la loi est équitable vu qu'elle permet aux riches et aux pauvres de partager le ciel pour le passage de leur jet privé.

              Par ailleurs, avec ce dernier commentaire, on est très loin de ce qui m'a fait réagir dans le précédent : on est passés de dev tous puissants assoiffés de contrôle à des choses à perfectionner qui ne sont pas dues à une soif de pouvoir ou à une attitude de tyran.

              C'est marrant, parce que c'est exactement comme n'importe quel truc en science social. Quelqu'un va pointer que certains groupes ont plus que d'autres groupes, et ça part tout de suite dans les tours quand on est dans le groupe favorisé.

              Je ne crois pas être tenu de faire plus en fait.

              Ce qui prouve bien qu'aller activement chercher le feedback des gens n'est pas une priorité dans le libre. On peut comparer ça avec la QA ou l'usage d'un vcs.

              Rien n'oblige à avoir des tests dans nos codes, mais on le fait quand même par obligation social du milieu, et parce que ça nous facilite la vie en temps que codeur. On a mis en place des normes à ce sujet parce que ça bénéficie directement la classe des codeurs qui a sa réputation en jeu.

              Rien n'oblige à publier un dépôt git ou à utiliser git, postifx est l'exemple le plus fameux qui me vient à l'esprit (le dev principal poste des tarballs de temps en temps par mail). Mais on le fait quand même (sauf postfix), parce que ça bénéficie à la classe des codeurs.

              Les pratiques du libre sont organisées et orientées vers les codeurs avant tout, pour faciliter la création de code vu que c'est ce qui a de la valeur aux yeux de la dite classe. Pas vers les utilisateurs, qui ne sont que des sujets secondaires. Car rien n’empêcherait d'avoir des normes autour d'un feedback construit sur "qu'est ce que vous voulez qu'on fasse", d'organiser des shifts de support, d'avoir une gouvernance qui ne soit pas que les codeurs pour les codeurs. Mais on le fait pas.

              Et comme l'indique tes 2 commentaires, quelqu'un qui pointe ça va aussi être vu comme ayant indiqué que les libristes sont presque l'équivalent de dictateur (car "tyrant", "dev tous puissants assoiffés de contrôle", ça me semble assez clair comme métaphore).

              Ou, on retrouve aussi le mécanisme classique de minimisation "le proprio fait pas mieux, je vois pas pourquoi on devrait faire mieux".

              Oui, le proprio fait pas mieux, mais le proprio ne se pense pas comme étant démocratique ou voulant changer le monde. Il n'y a pas une instance nationale qui se veut représentative qui réclame d'un choix démocratique, parce que les vendeurs de softs proprios sont dans une optique purement économique.

              Le CNLL veut mettre le domaine de la gouvernance et de la démocratie sur le tapis mais devrait balayer devant sa porte avant. Le CNLL est une association, mais il y a aucune transparence, aucun compte rendu des réunions ou des dépenses. C'est pas illégal, mais ça fait tache.

              Son objet est entre autre de "permettre à l’ensemble des acteurs de la filière de se reconnaître en son sein ;".

              Tu parles des femmes dans le libre, mais la seule femme sur le site, c'est l'unique employée. C'est pas illégal, mais ça fait quand même tache aussi.

              De même, le CNLL n'a pas d'associations parmi ses membres, ni de clients ou de d’utilisateurs. Visiblement, ça ne rentre pas dans "acteur de la filière". C'est pas illégal, mais ça fait tache.

              • [^] # Re: Violation du droit ?

                Posté par  . Évalué à 3 (+1/-0).

                Ça me parait très étrange comme point de vue. Un dev qui fait et distribue un logiciel libre, il donne un logiciel (ou en tout cas, il fournit son code source avec un tas de liberté avec le logiciel qu'il fournit).

                Tu sembles exiger tout un tas de chose en plus.

                La constitution et la loi te donnent tout un tas de libertés que tu n'utilises pas, ou que tu n'utilises pas souvent. Tu ne critiquerais pas ces libertés pour la raison que tu ne peux pas les utiliser quand-même si ?

                Après encore une fois, oui, d'accord, elles ne sont pas suffisantes. La loi doit garantir des égalités ou des équités quand elles sont souhaitables et on est d'accord, l'égalité des chances, c'est pas toujours la panacée.

                Mais je ne comprends pas du tout ce point de vue "la classe des méchants dev qui ne font pas un travail irréprochable de récupération de feedback ou d'exécution systématiques des envies de l'utilisateur", et je ne vois pas comment on peut s'en sortir. Et je vois encore moins en quoi c'est spécifique au logiciel libre. Oui, les utilisateurs dépendent des dev pour leurs logiciels. Et moi, je dépend de mes boulangèr·es pour mon pain, de mon opticien pour mes lunettes, etc. Et ces gens ne me spamment pas de demandes de feedback construit et ne font pas un travail d'UX impeccable. On vit dans un monde imparfait, mais on contribue à hauteur de nos capacité à notre société.

                C'est marrant, parce que c'est exactement comme n'importe quel truc en science social. Quelqu'un va pointer que certains groupes ont plus que d'autres groupes, et ça part tout de suite dans les tours quand on est dans le groupe favorisé.

                Je ne comprends pas l'accusation. Tu sous entends que ne pas être d'accord c'est monter dans les tours ? En fait tu es juste en train de peindre une image de moi irrationnel parce que je monte dans les tours, invalidant mes idées. Super.

                Bref, tu as une lecture du monde incompatible à la mienne et on ne tombera pas d'accord je crois.

                Je vais continuer à méchamment fournir Trivabble gratuitement à ces pauvres gens qui tiennent à leur partie du samedi soir, tyrannisés par mes actions et par l'absence totale de réflexion UX pro et de formulaires construits de feedback. Je me donnerais des coups de fouets, promis.

                Sinon oui, le contrôle de son informatique est un enjeu fondamental, et le logiciel libre est justement un moyen nécessaire (mais pas suffisant) pour y parvenir. Franchement, je ne comprends pas la critique.

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