Comme souvent avec la newsletter de Cory Doctorow, c'est une invitation à réfléchir — qu'on soit d'accord avec lui, ou pas — sur notre usage et notre relation aux technologies, et les conséquences qui en découlent.
Et Uber (comme ses clones) est un exemple particulièrement intéressant, amha.
Posté par Papey .
Évalué à 10.
Dernière modification le 12 février 2022 à 14:25.
Uber est une arnaque depuis le début, en prétendant pouvoir gagner beaucoup d'argent sur un marché à faible marge, où il est impossible de mettre des barrières à l'entrée de nouveaux concurrents, et sur lequel Uber ne doit sa croissance qu'aux dizaines de milliards de dollars allongés par ses actionnaires, qui lui ont permis de vendre à perte moins cher que les autres pendant des années. Les récentes annonces selon lesquelles Uber serait devenu rentable sont de purs mensonges, l'équilibre apparent des comptes provenant de la vente d'actifs pourris et de la surcote d'autres actifs douteux dans les comptes, plutôt que de l'équilibre charges/recettes de l'activité réelle, qui elle reste non rentable et le restera. Entre-temps Uber a contribué à désorganiser les transports publics et à augmenter les bouchons dans les villes où il est présent.
L'article est très drôle, bien écrit, logique, élégamment rédigé. Un joli exemple de raisonnement dans le style de la thermodynamique, appliqué à un modèle économique. Mais question bête quant à l'une des prémices : j'avais l'impression que le marché des taxis était au contraire des plus juteux. En témoignaient pour moi l'utilisation quasi exclusive de véhicules de luxe (croise-t-on souvent de vieilles R5 faisant le taxi ?), et les prix très élevés pratiqués par les autorités pour les licences. Me tromperais-je ?
Je crois qu’effectivement tu peux revoir ta copie, sur tous les points je sais pas mais en tout cas sur les licences : https://www.groupito.com/blog/la-minute-groupito/combien-coute-une-licence-de-taxi/ les licences sont gratuites quand elles viennent de la mairie, mais le robinet a peu de débit, c’est la revente entre taxi qui elle peut atteindre des sommets.
J’imagine que la R5 n’attirerait surtout pas beaucoup de client … et si elle est ancienne et commence à couter cher en entretien et qu’elle roule beaucoup de kilomètre c’est pas spécialement rentable … ils doivent utiliser à fond le marché de l’occasion pour revendre leur voiture quand elles ont encore de la valeur pour maintenir un parc relativement neuf non ?
J'ajouterai qu'en plus de l'amortissement de la licence, un taxi paie une assurance autrement plus élevée qu'un particulier, et le poids du véhicule dans le coût de l'assurance est sûrement moins élevé.
Avec les kilométrages qu'ils font, remplacer un véhicule ancien par un autre plus récent est sûrement pertinent pour des gains de consommation plus faibles.
En tant qu'entreprise, ils sont remboursés de la TVA sur le véhicule, ce qui réduit encore le gap entre une petite voiture moyenne et une grande berline.
Enfin, on parle de "voitures de luxe", mais la voiture la plus achetée par les taxis est la Peugeot 508. C'est pas une voiture d'entrée de gamme, mais Peugeot c'est pas une marque de luxe!
Précision, les entreprise payant la TVA sur les véhicule, cependant les taxis sont une exception, comme les auto écoles, ambulance, loueur, véhicule utilitaire et industriel.
Dans le 7eme paragraphe l'auteur affirme que même si le modèle économique d'Uber finissait par fonctionner et commencer à rapporter de l'argent rien n'empêcherait un concurrent encore plus redoutable d'arriver sur le marché et de lui tailler ses profits. En théorie sans doute mais en pratique il semble que dans ce genre d'activité lorsqu'une entreprise et sa "marque" s'est établie aussi vite (même en perdant des sommes colossales) et a fait le vide autour, elle fini par tout prendre, faire partie du paysage et devient omniprésente et incontournable dans l'opinion publique, il ne me vient pas de contre-exemple où un concurrent est arrivé à bousculer l'ordre établi.
(Ceci étant, la nocivité de ces plateformes n'est plus à démontrer en terme d'impact sociétal, droit du travail, commerces et services de proximité)
J'espère avoir tort, et que ce système va s'effondrer comme le pense l'auteur.
# Pourquoi
Posté par yal (Mastodon) . Évalué à 9.
Pourquoi le vote négatif?
Comme souvent avec la newsletter de Cory Doctorow, c'est une invitation à réfléchir — qu'on soit d'accord avec lui, ou pas — sur notre usage et notre relation aux technologies, et les conséquences qui en découlent.
Et Uber (comme ses clones) est un exemple particulièrement intéressant, amha.
# résumé
Posté par Papey . Évalué à 10. Dernière modification le 12 février 2022 à 14:25.
Uber est une arnaque depuis le début, en prétendant pouvoir gagner beaucoup d'argent sur un marché à faible marge, où il est impossible de mettre des barrières à l'entrée de nouveaux concurrents, et sur lequel Uber ne doit sa croissance qu'aux dizaines de milliards de dollars allongés par ses actionnaires, qui lui ont permis de vendre à perte moins cher que les autres pendant des années. Les récentes annonces selon lesquelles Uber serait devenu rentable sont de purs mensonges, l'équilibre apparent des comptes provenant de la vente d'actifs pourris et de la surcote d'autres actifs douteux dans les comptes, plutôt que de l'équilibre charges/recettes de l'activité réelle, qui elle reste non rentable et le restera. Entre-temps Uber a contribué à désorganiser les transports publics et à augmenter les bouchons dans les villes où il est présent.
[^] # Re: résumé
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 3.
L'article est très drôle, bien écrit, logique, élégamment rédigé. Un joli exemple de raisonnement dans le style de la thermodynamique, appliqué à un modèle économique. Mais question bête quant à l'une des prémices : j'avais l'impression que le marché des taxis était au contraire des plus juteux. En témoignaient pour moi l'utilisation quasi exclusive de véhicules de luxe (croise-t-on souvent de vieilles R5 faisant le taxi ?), et les prix très élevés pratiqués par les autorités pour les licences. Me tromperais-je ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: résumé
Posté par Thomas Douillard . Évalué à 7.
Je crois qu’effectivement tu peux revoir ta copie, sur tous les points je sais pas mais en tout cas sur les licences : https://www.groupito.com/blog/la-minute-groupito/combien-coute-une-licence-de-taxi/ les licences sont gratuites quand elles viennent de la mairie, mais le robinet a peu de débit, c’est la revente entre taxi qui elle peut atteindre des sommets.
Pour le salaire : https://www.cidj.com/metiers/conducteur-conductrice-de-taxi 1600/1700 € de moyenne d’après ce site.
J’imagine que la R5 n’attirerait surtout pas beaucoup de client … et si elle est ancienne et commence à couter cher en entretien et qu’elle roule beaucoup de kilomètre c’est pas spécialement rentable … ils doivent utiliser à fond le marché de l’occasion pour revendre leur voiture quand elles ont encore de la valeur pour maintenir un parc relativement neuf non ?
[^] # Re: résumé
Posté par Maclag . Évalué à 6.
J'ajouterai qu'en plus de l'amortissement de la licence, un taxi paie une assurance autrement plus élevée qu'un particulier, et le poids du véhicule dans le coût de l'assurance est sûrement moins élevé.
Avec les kilométrages qu'ils font, remplacer un véhicule ancien par un autre plus récent est sûrement pertinent pour des gains de consommation plus faibles.
En tant qu'entreprise, ils sont remboursés de la TVA sur le véhicule, ce qui réduit encore le gap entre une petite voiture moyenne et une grande berline.
Enfin, on parle de "voitures de luxe", mais la voiture la plus achetée par les taxis est la Peugeot 508. C'est pas une voiture d'entrée de gamme, mais Peugeot c'est pas une marque de luxe!
[^] # Re: résumé
Posté par Mimoza . Évalué à 8.
Précision, les entreprise payant la TVA sur les véhicule, cependant les taxis sont une exception, comme les auto écoles, ambulance, loueur, véhicule utilitaire et industriel.
# "winner takes all"
Posté par bistouille . Évalué à 4.
Dans le 7eme paragraphe l'auteur affirme que même si le modèle économique d'Uber finissait par fonctionner et commencer à rapporter de l'argent rien n'empêcherait un concurrent encore plus redoutable d'arriver sur le marché et de lui tailler ses profits. En théorie sans doute mais en pratique il semble que dans ce genre d'activité lorsqu'une entreprise et sa "marque" s'est établie aussi vite (même en perdant des sommes colossales) et a fait le vide autour, elle fini par tout prendre, faire partie du paysage et devient omniprésente et incontournable dans l'opinion publique, il ne me vient pas de contre-exemple où un concurrent est arrivé à bousculer l'ordre établi.
(Ceci étant, la nocivité de ces plateformes n'est plus à démontrer en terme d'impact sociétal, droit du travail, commerces et services de proximité)
J'espère avoir tort, et que ce système va s'effondrer comme le pense l'auteur.
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