Journal [HS] Des disruptifs à la pointe... Dans le mélange des genres

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déc.
2016

Dans l'anti-Paypal assez classique ici, certains conseillent une alternative "disruptive" (pas US, "gratuit" enfin pour des petits trucs, etc), ici, ou , mais ça manque de suivi quand même, car pas de news de leur argent… Bloqué depuis 10 jours.

En effet, leur super entité disruptive a confondu son propre compte avec les comptes des clients, en leur prenant 500 k€ (mais sans dire aux clients que leur sous étaient maintenant nanti et servait de caution pour autre chose). Du coup l'autorité de contrôle n'a pas aimé et tout est bloqué, et ça peut être chaud pour retrouver ses sous. Bon, les Toulousains pourraient se remettre à verser les sous, mais perso une entité bancaire qui ne sait pas faire une égalité "somme de ce que je dois à chaque client" == "somme que j'ai sur le compte dédié pour ça" (troll : après, avec les Toulousains, on peut se dire qu'ils ont des maths différents du reste du monde donc chez eux ça doit tomber juste ;-) ) et qui en plus pique sur ce compte pour nantir en disant "je ne vois pas le problème" (alors que la loi est claire sur ce point : pas touche aux sous des clients), ça me laisse perplexe.

Paypal bloque parfois des gens, mais c'est par manque de confiance sur le blanchiment potentiel (et c'est clairement un peu trop automatisé et zélé surtout si on touche à des intérêts US), et non pas parce qu'il ne sait pas compter.

Espérons que ça serve d'avertissement pour les gens voulant déposer des sous sur des "acteurs qui vont déchirer", et rappelez vous de ne pas laisser trop de sous sur des comptes non garantis (l'entité dont on parle est un Établissement de paiement et pas une banque, et donc ne cotise pas au Fonds de garantie des dépôts et de résolution, donc si ça merde, ben potentiellement bye bye les sous, potentiellement car la loi n'est pas claire si la banque de l'établissement de paiement garantit 100 k€ pour l'établissement ou les clients de l'établissement et ça peut être un procès à rallonge pour décider quand le cas va se présenter, c'est la joie avec les nouvelles lois). Ne laissez sur ces comptes que des sous que vous pouvez vous permettre de perdre.

  • # Utile

    Posté par  . Évalué à 7.

    Merci de l'info car on était en train de les étudiés pour ouvrir un compte chez eux pour une association … du coup on va réfléchir un peu plus.

  • # Disruptons !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à -4.

    Disrupter Paypal est-il vraiment pertinent ? Sur quels points ?

    • [^] # Re: Disruptons !

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

      Tout monopole est bon à disrupter tôt ou tard. Confidentialité, concurrence, Américabilité pour le cas de PayPal etc.

      C'est pas spécialement des méchants, mais évitons qu'ils le deviennent avant qu'on soit pieds et poings liés (exemple de Microsoft, Google etc.)

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

  • # c'est quoi ce charabia ?

    Posté par  . Évalué à -10.

    Potentiellement quoi…

  • # Pas d'égalité pour une banque (accords de Bâle)

    Posté par  . Évalué à 4.

    Je ne suis pas sûr qu'une banque ait besoin de disposer en permanence de l'argent déposé sur les comptes par les clients ; il me semble qu'il y a un système de ratios à respecter entre les dépôts, les fonds propres, les liquidités, etc : ce sont les accords de Bâle qui les fixent.

    C'est justement pour cela qu'un système de garantie existe… si l'argent était vraiment là, il serait inutile.

    Maintenant, le souci c'est de savoir quel type d'établissement est affilié à quel organisme de garantie pour quel montant et pour quoi…

    • [^] # Re: Pas d'égalité pour une banque (accords de Bâle)

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8. Dernière modification le 19 décembre 2016 à 10:18.

      Je ne suis pas sûr qu'une banque (…)

      Euh… comme dit dans le journal, le journal ne parle pas d'une banque mais d'un Établissement de paiement.

      Maintenant, le souci c'est de savoir quel type d'établissement est affilié à quel organisme de garantie pour quel montant et pour quoi…

      Euh… Ben justement, j'ai mis tous les liens dans le journal! les liens disent ce que c'est, et parle des conséquences, je t'invite à lire les liens. bon, en résumé :
      - Banque : peut utiliser une partie des fonds des clients, argent garanti (même lors de le a crise à Chypre) jusqu'à 100 k€ (courant, compte à terme) / 70 k€ (assurance vie en €) par le fonds de garantie des dépôts et de résolution en échange d'une "taxe".
      - Établissement de paiement : ne peut pas utiliser les fonds des clients, argent non garanti mais censé être toujours là (surveillé par l'APCR, mais de fait à postériori lors d'un contrôle : c'est un suicide à moyen terme de "piquer dans la caisse" des clients, mais il semble que ça n'a pas calmé un établissement de le faire qui l'a quand même fait).
      - Pour savoir qui est quoi, voir le site du fond de garantie, vu que c'est obligatoire si ta "banque" (noter les guillemets, les Établissements de paiement se faisant souvent passer pour une banque vis à vis des clients, comme par exemple le sujet du journal qui entretient pas mal le flou sur son site) est une banque.

      Bref, je ne vois pas tes soucis.
      Les seuls soucis à ma connaissance sont :
      - si l'établissement se barre avec la caisse, est-ce que la banque gestionnaire du compte doit rembourser quelque chose aux clients
      - si la banque gestionnaire du compte fait faillite, est-ce que les 100 k€ sont pas établissement de paiement (unique client de la banque) ou par client final.
      Et la les textes semblent ne pas être clairs (à priori la protection est faible mais ça va à l'encontre du but du régulateur, alors…) et il n'y a pas de jurisprudence ("Établissement de paiement" est un concept nouveau, moins de 10 ans). Raison pour laquelle je conseille de n'avoir avec ces Établissement de paiement que de l'argent qu'on peut se permettre de perdre (on ne garde que des fonds qui transitent pour profiter des prix pour le transfert e.g. paiement par CB), et de garder le reste dans une (vraie) banque (perso Paypal, sites de crowdfuding et compagnie ont que de l'argent "en transition" jusqu'à un seuil de déclenchement, quand je fais un gros virement avec Transferwise je coupe le virement en plusieurs petit virements et attend que le récepteur me confirme la réception avant d'envoyer le bout suivant etc; et vu que c'est 100 k€/personne/banque / 70 k€/personne/assurance, j'utilise plusieurs banques pour l'épargne et l'assurance vie en € et/où j'évite de garder plus de 100 k€ sur le compte pro, pas que j'ai confiance dans le fond de garantie qui ne peut pas absorber la chute d'une grosse banque, mais c'est mieux que d'avoir tout au même endroit quand même; bon noter que pour la plus grosse partie de la population une banque suffit, pas d'inquiétude car les limites sont quand même bien hautes)

      • [^] # Re: Pas d'égalité pour une banque (accords de Bâle)

        Posté par  . Évalué à 6.

        De toute façon, pas mal d'acteurs ont déjà dénoncé le fond de garantie comme étant de la poudre aux yeux, que ça ne pourrait servir qu'à compenser la faillite d'une toute petite banque, et que dès que cela concernerait une banque moyenne ou supérieure, l'effet domino lié à la répartition des dettes ferait qu'il y aurait des faillites en cascade, et que les avoirs du fond de garantie ne représenteraient plus qu'une goutte d'eau en comparaison des montants perdus (pas pour tout le monde).

        Ce n'est pas pour rien qu'on parle de « too big to fail », et que Dexia et Natixis ont été renflouées avec de l'argent public à hauteur de 360 milliards d’euros en 2008 et 232 milliards en prêts de la BCE entre 2011 et 2012.

        Mais le pire, c'est de savoir qu'en réalité, en cas de faillite de sa banque, cette garantie — pourtant déjà insuffisante — va d'abord servir à couvrir les actionnaires et les détenteurs d’obligation, les détenteurs de compte (i.e. les clients) ne venant qu'en troisième position dans les priorités d'indemnisation (cf. cette directive).

        Le fond n'a donc pas les fonds suffisants pour faire autre chose que de la poudre aux yeux, dans le but de maintenir une confiance illusoire mais totalement indispensable dans le système bancaire. Pas folle, l'Allemagne a d'ailleurs refusé de créer un fond européen (auquel elle aurait du contribuer le plus).

        Là encore, ce n'est pas pour rien que tout est fait pour empêcher au maximum les gens de retirer du liquide de leurs comptes bancaires, avec toutes sortes de limitations (alors qu'un prélèvement SEPA peut parfaitement vider un compte, lui), pour ne pas que les gens qui auraient un doute sur la santé de leur banque puissent la fuir avant de se faire tout voler…

  • # autre lien

    Posté par  . Évalué à 3.

    En contre point, le courrier de l'ACPR.

    On note qu'à peine six mois après reçu leur agrément, ils ont tapé dans la caisse de leurs clients.

    Étant exilé dans le coin depuis quelques années, j'ai pu suivre l'affaire qui fait un peu de bruit dans le Landerne toulousaing.

    J'écris tout ça de mémoire de ce que j'ai lu dans le canard local, la dépêche du midi. ( pas de lien hors ligne )

    La patron reproche à la MAIF de ne pas (encore) mettre du pognon au pot pour soutenir un projet qui a (encore) changé. Le journaliste donnait alors la parole à un représentant de la MAIF qui expliquait qu'il était agacé des multiples changement de cap de la boite et qui ne semblait mener nulle part.
    Et de rappeler que ledit patron n'en est pas à son premier coup.

    Bon, il faut rappeler que «La Dépèche» a participé à la levée de fond en juillet dernier.

    • [^] # Re: autre lien

      Posté par  . Évalué à 2.

      En parlant de La MAIF, qu'est-ce qu'elle fout dans cette affaire ? Je veux dire, c'est une assurance mutualiste qui propose aussi des contrats du genre assurance-vie et des livrets. Mais pourquoi est-elle dans cette galère ? A-t-elle vraiment fait son boulot d'actionnaire ?

      C'est peut-être parce que je suis à la MAIF et pas chez Morning que je me pose la question en ces termes, mais quand même.

      • [^] # Re: autre lien

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        Je ne suis pas 100% sûr mais ce que je comprend est que les assurances doivent garder un paquet de fric en réserve, "au cas où" (des fois il y a de bonnes années, et des fois des gros problèmes qui peuvent durer des années), et il faut le faire travailler (pareil pour ta retraite même publique, au passage) ou on perd de l'argent à laisser dormir, le mieux est d'être actif plutôt que passif dans la gestion, à la vue des montants (passif c'est toi et moi qui n'a pas les moyens de s'investir dans la gestion active et qui délègue).

        Pour info, c'est aussi la MAIF derrière Cozy par exemple.

      • [^] # Re: autre lien

        Posté par  . Évalué à 1. Dernière modification le 20 décembre 2016 à 17:26.

        Je vais peut-être casser un mythe, mais ma sœur — qui a bossé pour pas mal de banques et assurances par le passé — et qui depuis est passée aux assurances mutualistes (dont la sus-nommée il me semble) m'a résumé la chose en me disant que si tous les acteurs passaient à la mutualité, ce n'était pas pour les beaux yeux des clients, mais surtout parce que c'était beaucoup plus juteux. Elle s'est d'ailleurs pris la tête à plusieurs reprises avec la direction en raison d'orientations qui n'avaient absolument rien de « mutualistes », bien au contraire.

        J'attends de lui en toucher un mot ce soir pour confirmer ou infirmer (j'ai peut-être mal compris), voire apporter davantage d'éléments.

        • [^] # Re: autre lien

          Posté par  . Évalué à 4.

          Ben oui, c'est super juteux, surtout avec les contrats de « mutuelle » signés au niveau de l'entreprise, parfois avec des tarifs délirants (au prétexte de fournir des avantages aux salariés, ce qui est évidemment bidon : c'est juste un bout de salaire versé d'une façon différente, sans que le salarié ait son mot à dire sur la destination de l'argent). En fait de « mutuelles », ce sont de bêtes complémentaires maladie privées.

          • [^] # Re: autre lien

            Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 20 décembre 2016 à 22:37.

            Bon, j'ai rapidement discuté avec ma sœur, ce n'est pas la MAIF (mais une mutuelle au nom proche, mais les deux ont des accords ;)).

            Elle a donc confirmé ce que je disais plus haut, et précisé quelques autres petites choses.

            Concernant les mutuelles en entreprise, il est totalement vrai que jusque-là, la mutuelle santé était la poule aux œufs d'or, que c'était LA principale rentrée bénéficiaire.

            Cependant, les nouvelles dispositions législatives qui obligent une entreprise à fournir un contrat de mutuelle santé à ses employés — ce qui au passage est une vraie connerie, comme tu le dis, mais Zenitram en avait déjà très bien parlé dans un précédent journal – devrait conduire à une concurrence accrue dans le secteur, avec des prix (et surtout des prestations) tirés vers le bas, baisses concurrentielles qui vont engendrer mécaniquement une baisse des marges.

            Outre le fait que ces baisses ne se feront pas à l'avantage des salariés (car il s'agira surtout d'une baisse des prestations pour eux), elles devraient avoir pour première conséquence de faire disparaître une partie des acteurs du marché, les plus petits ou faibles, notamment (faillite, absorption, etc.).

            Mais ça n'est pas tout, après la baisse des prestations et la diminution du nombre des acteurs du marché (et donc de la concurrence, donc hausses futures), il devrait y avoir un deuxième effet Kiss Cool…

            En effet, jusque-là, les compagnies d'assurance et les mutuelles équilibraient leurs comptes entre toutes les branches, certaines étant déficitaires, d'autres pas. Ainsi, les larges bénéfices de la mutuelle santé permettaient jusqu'alors de couvrir les pertes des branches auto et habitation.

            Donc si les marges de la branche santé fondent, les assurances/mutuelles étant là pour gagner de l'argent elles devront le récupérer ailleurs, et l'équilibrage des comptes devra immanquablement se faire par une hausse des contrats auto et habitation. Et pour ceux qui se demandent, c'est déjà dans les tuyaux (parce qu'elles ont pris les devant, c'est leur boulot de prévoir).

            Sinon, parmi les pratiques pas vraiment dans l'esprit mutualiste, il y a le financement de voyages vacances hors de prix pour les cadres, tandis que les non-cadres se voyaient sucrer les primes, et que la mutuelle faisait pression sur les prestataires de service (notamment les sociétés de nettoyage) pour négocier des coûts à la baisse, ce qui avait pour conséquence directe (et parfaitement connues de la direction) de faire baisser le salaire des employés de ménage, alors qu'ils avaient déjà des conditions de travail pas très enviables.

            Il y a aussi cette volonté d'imposer aux employés de faire basculer les clients sur de nouveaux contrats plus chers et qui couvrent moins (ma sœur s'attend à se faire sabrer ses primes car malgré la réalisation de tous ses objectifs, elle fait de la résistance et fait systématiquement en sorte de proposer aux clients ce qu'il y a de plus intéressant pour eux, ou de leur déconseiller certains changements).

            Il y a également ce délire d'un vieux dirigeant partant en retraite et qui a investi des millions d'euros dans un musée de l'assurance (que personne n'ira visiter), alors que les primes et augmentations des employés étaient sucrées sur l'année.

            Il y a aussi tous ces projets étranges et systématiquement déficitaires dans lesquels la mutualité gaspille des billes (et pas qu'un peu), alors que de toute évidence c'était louche, ou voué à ne pas être rentable :
            - l'ouverture une activité bancaire alors que ça n'intéresse personne (pas d'ancienneté, pas de crédit immobilier, etc.) et alors que toutes les assurances s'y sont cassé les dents avant,
            - une internationalisation coûteuse au Portugal, toujours déficitaire, puis revendue une bouchée de pain, et qui est depuis a connu la plus forte croissance dans le pays (bénéficiaire de surcroît),
            - plein d'autres que j'ai oublié.

            • [^] # Re: autre lien

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à -3.

              Donc si les marges de la branche santé fondent, les assurances/mutuelles étant là pour gagner de l'argent elles devront le récupérer ailleurs, et l'équilibrage des comptes devra immanquablement se faire par une hausse des contrats auto et habitation.

              Ah cool les débiles dangers publics vont enfin payer leurs conneries et le culte de "être le roi avec mon bloc d'une tonne de métal est un Droit de l'Homme" va prendre un nouveau coup dans l'aile ?

              On passera sur l'argumentaire "tous les employés des mutuelles sont des enfoirés sauf ma sœur".

              • [^] # Re: autre lien

                Posté par  . Évalué à 3.

                On passera sur l'argumentaire "tous les employés des mutuelles sont des enfoirés sauf ma sœur".

                Ah, et tu as lu ça où ?

                Je n'ai fait que parler de directives de la hiérarchie à l'encontre des employés, à aucun moment je n'ai donné le moindre chiffre concernant leur application (ou non) par ces derniers, si ce n'est que j'ai confirmé que ma sœur refusait de s'y plier, par conscience professionnelle, et respect des gens.

              • [^] # Re: autre lien

                Posté par  . Évalué à 7.

                Il a pas de sœur.
                Sasseur, c'est son nom de famille.

                Linuxfr, le portail francais du logiciel libre et du neo nazisme.

            • [^] # Re: autre lien

              Posté par  . Évalué à 3.

              devrait conduire à une concurrence accrue dans le secteur, avec des prix (et surtout des prestations) tirés vers le bas, baisses concurrentielles qui vont engendrer mécaniquement une baisse des marges.

              Je ne vois pas trop pourquoi. Le secteur est déjà concurrentiel, ce n'est pas une obligation légale qui va le rendre plus concurrentiel qu'il ne l'est déjà.

              Outre le fait que ces baisses ne se feront pas à l'avantage des salariés (car il s'agira surtout d'une baisse des prestations pour eux),

              Pour les salariés, c'est un jeu à somme nulle, puisque l'assurance complémentaire est directement payée par leur salaire brut. Et personnellement, dans le domaine, je préfère payer moins pour moins de prestation, l'idéal étant de ne pas me faire imposer la moindre complémentaire maladie privée.

              Il y a aussi cette volonté d'imposer aux employés de faire basculer les clients sur de nouveaux contrats plus chers et qui couvrent moins

              Je ne comprends pas : si ça devient plus concurrentiel, alors logiquement, les assureurs devront au contraire consentir de meilleures prestations à tarif égal (mais je n'y crois pas, cf. ci-dessus).

              • [^] # Re: autre lien

                Posté par  . Évalué à 2.

                Je ne vois pas trop pourquoi. Le secteur est déjà concurrentiel, ce n'est pas une obligation légale qui va le rendre plus concurrentiel qu'il ne l'est déjà.

                Non, le secteur ne l'est pas tant que ça, sinon les mutuelles ne se seraient pas autant gavées.

                Je ne comprends pas : si ça devient plus concurrentiel, alors logiquement, les assureurs devront au contraire consentir de meilleures prestations à tarif égal (mais je n'y crois pas, cf. ci-dessus).

                Parce que tu ne raisonne qu'en terme de branche mutuelle santé, alors qu'il y a les autres branches, comme la branche automobile, la branche habitation, etc.

                Dans ces branches, de nouveaux contrats sont émis, et ils reviennent bien plus cher, tout en couvrant moins les sociétaires.

                Si je prends le cas de mon assurance auto dans une autre compagnie d'assurance (la GMF), lorsque la personne en charge de mon dossier a voulu me faire passer sur leur nouveau contrat au tiers, elle s'est rendue compte lors du chiffrage que je lui avais demandé que son opération allait me revenir une vingtaine d'euros plus cher que mon assurance tout risque actuelle, que j'ai depuis plus de 16 ans. Dans son cas, je pense qu'elle était de bonne foi, puisqu'elle cherchait à me faire économiser justement (« l'inutilité d'avoir un contrat tout risque pour une voiture âgée de bientôt 17 ans ») , et qu'elle a vérifié.

            • [^] # Re: autre lien

              Posté par  . Évalué à 3.

              Cependant, les nouvelles dispositions législatives qui obligent une entreprise à fournir un contrat de mutuelle santé à ses employés.

              Elles obligent les entreprises à fournir une assurance complémentaire santé. Ça peut être une mutuelle ou une société d’assurance privée.

              Ce qui change c’est le statut juridique. Le fait d’avoir des sociétaires vs des actionnaires.

              Mais des mutuelles peuvent créer des entités juridiques non mutualistes, pour X raisons, généralement elles ont des status « dans l’esprit » mutualiste (en particulier : pas de dividendes), donc ça devient en effet assez flou…

              En effet, jusque-là, les compagnies d'assurance et les mutuelles équilibraient leurs comptes entre toutes les branches, certaines étant déficitaires, d'autres pas. Ainsi, les larges bénéfices de la mutuelle santé permettaient jusqu'alors de couvrir les pertes des branches auto et habitation.

              Donc si les marges de la branche santé fondent, les assurances/mutuelles étant là pour gagner de l'argent elles devront le récupérer ailleurs, et l'équilibrage des comptes devra immanquablement se faire par une hausse des contrats auto et habitation.

              Il y a des tas de mutuelles qui ne font (ne faisaient…) que de la complémentaire santé. Maintenant elles se regroupent… à la base c’était beaucoup d’entreprises régionales, voire très locales… Elles se diversifient, et avant l’auto-habitation, il y a des marchés plus liés à la complémentaire santé, comme la prévoyance, avant de se lancer sur l’automobile ou le multi-risque (surtout que ces marchés là sont déjà quasi saturés…)

              En France il y a encore, entre autre, une grosse mutuelle qui s’appelle la MGEN…

              L’origine de la mutualité en France remonte à une époque où des paysans se sont aperçus qu’il valait mieux faire un pot commun pour payer éventuellement des travailleurs pour cultiver le champ du voisin qui serait tombé malade, si à la fin on veut qu’il y ait de la bouffe pour tout le monde…

              Ce concept n’a pas du apparaître que chez les paysans… C’est un système économique non capitaliste. Les assurés s’assurant eux-mêmes. Aucune entité ne fait son beurre au passage.

              • [^] # Re: autre lien

                Posté par  . Évalué à 2.

                En France il y a encore, entre autre, une grosse mutuelle qui s’appelle la MGEN…
                Qui (d'expérience) coûte plus cher et assure bien moins correctement que d'autres mutuelles, même mutualistes.

                • [^] # Re: autre lien

                  Posté par  . Évalué à 2.

                  Effectivement… d’après ce que j’ai entendu dire le rapport nombre d’employés / nombre de personnes protégées est plutôt élevé…

    • [^] # Re: autre lien

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 20 décembre 2016 à 10:07.

      J'écris tout ça de mémoire de ce que j'ai lu dans le canard local, la dépêche du midi. ( pas de lien hors ligne )

      En me baladant sur la toile, j'ai trouvé une interview de la MAIF.

      De ce que je comprend, 4 Millions (WTF????????? autant…) sont partis en fumée en 1 an dans du vide, car "la stratégie BtoC n'est pas génératrice de revenus car les clients ne souscrivent pas aux options payantes" (la victime soutien de l'entreprise "car elle casse les codes" me fait rire : non les gens ne sont pas là pour casser les codes, elles sont la pour prendre le gratos et c'est tout, sinon l'entreprise n'a rien d’intéressant, et pas de chance ne filer que du gratuit n'est viable qu'en RDA).

      On est ensuite dans le headshot : "Nous pourrions sortir du capital, mais il faudrait le revendre, or, pour le moment, il n'y a personne. Comme je l'ai dit, plusieurs banquiers étaient intéressés mais après les propos tenus par Éric Charpentier, ils ne souhaitent pas donner suite"
      (tu m'étonnes…)

      Bon, après ça a une semaine, peut-être que ça a changé, mais en attendant j'ai bien l'impression qu'il y a un entrepreneur qui veut flinguer sa boite pour se sentir "victime du système, la faute aux autres" alors qu'il a créé sa propre chute…

      • [^] # Re: autre lien

        Posté par  . Évalué à 7.

        Bon, après ça a une semaine, peut-être que ça a changé,

        Lu dans le journal:
        La MAIF remet au pot pour combler le trou de trésorerie.

        Car, en plus du (gros) trou de 1 millions d'euros dans la caisse des clients, la trésorerie était dans le rouge.
        Sans la MAIF, les salaires n'étaient plus versés.Ça n’empêche pas les salariés de cracher sur la MAIF.

        Elle était pas belle la vie au frais de leurs clients et des sociétaires d'une mutuelle ?

        mais en attendant j'ai bien l'impression qu'il y a un entrepreneur qui veut flinguer sa boite
        pour se sentir "victime du système, la faute aux autres" alors qu'il a créé sa propre chute…

        Bah, c'est la troisième fois qu'il fait le coup, si j'ai bien compris le parcours du monsieur.

        • [^] # Re: autre lien

          Posté par  . Évalué à 6.

          Bah, c'est la troisième fois qu'il fait le coup, si j'ai bien compris le parcours du monsieur.

          Le monsieur à quand même un gros gros niveau: https://www.linkedin.com/pulse/je-suis-un-entrepreneur-combatif-%C3%A9puis%C3%A9-et-d%C3%A9vast%C3%A9-%C3%A9ric-charpentier?articleId=6214438128694894592

          Mais ça marche ! La MAIF y retourne pour continuer à se faire cracher dessus et perdre un peu plus de pognon. Comme quoi il suffit d'oser et de ne surtout pas se remettre en question :)

          • [^] # Re: autre lien

            Posté par  . Évalué à 4.

            Il faut tout de même saluer la langue de bois qui consiste à parler de structure « 100% indépendante » quand dès le début on fait entrer des investisseurs institutionnels comme la MAIF. Plus c'est gros, plus ça passe. Mais le gars connaît son créneau : il sait que dans certains milieux abondent les zozos qui sont prêts à croire à n'importe quel discours promotionnel capitalisant sur l'aversion aux banques et peu disposés à gratter le vernis communicationnel pour découvrir la réalité des faits. Cela me rappelle Kerviel soudain repeint en figure christique par certain(s) responsable(s) politique(s) de la « gauche de gauche ».

            • [^] # Re: autre lien

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

              Cela me rappelle Kerviel soudain repeint en figure christique par certain(s) responsable(s) politique(s) de la « gauche de gauche ».

              Heu, ça n'a à peu près rien à voir. Kerviel était un salarié d'une banque, pas un gérant. Il faisait ce qu'on lui disait. On lui a tout foutu sur le dos en faisant croire que la banque n'y était pour rien, ce qui s'appelle prendre les gens pour des cons. Il a sans doute sa part de responsabilité mais la banque est bien plus coupable parce que c'est elle qui a mis en place les procédures et les objectifs. Bref, rien à voir avec la choucroute de Morning.

              • [^] # Re: autre lien

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0.

                Il a parlé de "figure christique", donc certes ça ne te plait pas car on attaque la « gauche de gauche », mais c'était "capitaliste contre capitaliste" et la « gauche de gauche » a tenté de prendre la possibilité de mettre en "figure christique" quelque chose qui était bien contre eux avant que le vent tourne, bref quand on veut travestir la réalité pour arriver à ses fins, qu'est-ce qu'on peut faire (et surtout qu'est-ce que peut mettre de côté comme principes)…

                Désolé, mais ça à voir : dans les 2 cas, des acteurs de leur vie tentent de se faire passer pour des victimes quand le vent tourne après avoir fait 36 conneries, aidées par des gens "contre le système" qui se foutent bien de savoir le fond de la pensée des gens (le tout est que ça rnetre dans leur haine, et c'est parti!).

              • [^] # Re: autre lien

                Posté par  . Évalué à 8. Dernière modification le 20 décembre 2016 à 16:51.

                Heu, ça n'a à peu près rien à voir. Kerviel était un salarié d'une banque, pas un gérant. Il faisait ce qu'on lui disait. On lui a tout foutu sur le dos en faisant croire que la banque n'y était pour rien, ce qui s'appelle prendre les gens pour des cons.

                Euh… pour le cas Kerviel, c'est un peu plus compliqué que cela. ;-)

                C'est un trader qui s'est retrouvé avec des titres foireux en prenant des risques et qui a cherché à dissimuler la situation le plus longtemps possible avant que tout ne lui explose à la gueule. Ensuite, la SG et ses supérieurs ont nié être au courant de ses agissements. Sur ce point, soit ils sont incompétents, soit ils ont bien laisser faire dans un premier temps tant que ça les arranger. Mais, quoiqu'il en soit, il n'a pas exécuté des ordres venant d'au-dessus.

                Mes sources : un des ses collègues trader, qui s'est retrouvé avec la brigade financière sur le dos pendant un mois, car Kerviel lui avait demandé de passer des ordres d'achats et ventes pour lui afin de cacher la poussière sous le tapis en diluant ses opérations.

                Cela étant, avec leur politique de management, il ne faut pas s'étonner si ce genre de situation peut se produire. Je me souviens encore de ma copine de l'époque, qui travaillait comme analyste sur le même plateau que Kerviel à la défense, et qui un soir était revenue fascinée par le discours de leur manager (qui était donc aussi celui de Kerviel), discours se concluant par un splendide : « don't give me reasons, give me results ! » (il faut le lire avec un ton guerrier et conquérant ;-).

                Et le plus drôle, dans l'histoire, c'est que les trois personnes dont je parle se disent « de gauche ».

                Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

              • [^] # Re: autre lien

                Posté par  . Évalué à 5.

                Il faisait ce qu'on lui disait

                Il a volontairement maquillé ce qu'il faisait pour que son employeur ne se rende pas compte des sommes englouties. Tu crois que maquiller son activité était un ordre de son employeur ?

                Il a sans doute sa part de responsabilité mais la banque est bien plus coupable

                C'est Kerviel qui a été reconnu coupable pénalement, pas la banque. La banque est peut-être responsable de ses propres imprudences (contrôles internes pas assez poussés, par exemple), mais pas des activités de Kerviel. D'où le fait que la condamnation civile a été cassée (la banque aurait pu éviter les dommages si elle avait pris les précautions nécessaires) mais pas la condamnation pénale (Kerviel est bien coupable des délits qui lui sont reprochés).

                Bref, rien à voir avec la choucroute de Morning.

                Certes, la choucroute de Morning n'a pour l'instant fait l'objet d'aucune condamnation judiciaire, alors que la culpabilité de Kerviel est établie de façon définitive. Les sommes engagées ne sont pas les mêmes non plus : Morning, c'est un milli-Kerviel.

                Mais ce que je pointais, c'était la similitude de prise de parti, avec un mécanisme basé sur le ressentiment instinctif vis-à-vis des banques et la tendance à penser que « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ».

                • [^] # Re: autre lien

                  Posté par  . Évalué à 4.

                  u crois que maquiller son activité était un ordre de son employeur ?

                  C'est bien possible, s'il ne maquillait pas, l'autorité de régulation serait tomber sur l'employeur. Donc, il ne faut surtout pas montrer qu'il sait. C'est pareil dans n'importe quelle boîte soumise à régulation, tant que tu peux contourner la régulation en le cachant, c'est toléré.

                  « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

                  • [^] # Re: autre lien

                    Posté par  . Évalué à 6.

                    Ce n'est pas comme ça que se sont déroulés les faits. D'après Wikipédia :

                    « Lorsque les positions secrètes ont été découvertes le 18 janvier 2008, la perte latente enregistrée était assez faible au vu des montants engagés, mais la Société générale a estimé que cela l'exposait à des risques considérables. […] La banque a donc préféré déboucler dans le secret les positions au plus vite en vendant pour 60 milliards d'euros d'options du lundi au mercredi suivant »

                    Donc voilà, dès que la hiérarchie a découvert les positions prises par Kerviel, elle n'a pas « toléré » que ces turpitudes continuent discrètement, non : elle a cherché à régler le problème au plus vite (trop précipitamment, apparemment, ce qui a entraîné une lourde moins-value qui motivait la condamnation initiale au civil).

                    La fable d'un employé qui aurait « obéi aux ordres » est une falsification.

                    • [^] # Re: autre lien

                      Posté par  . Évalué à 3.

                      On peut aussi penser aux collègues de Kerviel dont les résultats devaient être cités en exemple. Des résultats de ce que j'ai compris, qui ne correspondaient pas du tout à sa fonction ou son activité, ce qui aurait du attirer l'attention de ses supérieurs.

                    • [^] # Re: autre lien

                      Posté par  . Évalué à 2.

                      Ouai alors, « d’après Wikipédia » on l’occurrence ça me semble pas être une source forcément fiable et neutre…

                      Les trois références (9,10 et 11) sont des liens vers : TF1, Libération, Le Monde, liens tous cassés…

                      Peut-être que la banque a préféré « déboucler » parce qu’il y avait un risque que ce soit découvert par les autorités de régulation, donc on se remet en règle au bon moment, en faisant porter le chapeau à un employé, choisi plus ou moins au pif.

                      Dans ce cas là aussi le PDG dirait aujourd’hui exactement la même chose…

                      La fable d'un employé qui aurait « obéi aux ordres » est une falsification.

                      Il ne prétend pas avoir obéis aux ordres, juste qu’on le laissait faire sciemment. Je ne connais pas la vérité mais c’est une hypothèse possible. Et dans ce cas il est con, parce qu’il savait très bien qu’on se défausserait sur lui…

                      De toute façon il est coupable d’avoir fait ce qu’il a fait, il dit juste qu’il refuse de porter le chapeau pour tous les autres…

                      N’importe quel chef qui « demande » (implicitement toujours…) à un employé d’enfreindre la loi, ou qui « ferme les yeux », quand le pot-aux-roses est découvert il va nier être instigateur, et essayer de démontrer par A+B que son employé a tout fait dans son dos…

                      Bien sûr il doit y avoir des exceptions mais en général ça se passe comme ça. Il en va de la vie de l’entreprise !

          • [^] # Re: autre lien

            Posté par  . Évalué à 5.

            Mais ça marche ! La MAIF y retourne

            Attention, l'information dit juste que la MAIF renfloue un peu la trésorerie pour payer les salaires.
            Le trou dans la caisse client n'est pas comblé.
            Elle ne va pas plus loin et cherche à revendre le bousin.
            Le soufflé est retombé et ne fait plus la pleine page de la Dépêche du Midi, qui a aussi commencé à manger son chapeau dans l'affaire.

            Et "troisième fois" signifie que c'est la troisième start-up que le monsieur coule et au moins la deuxième fois qu'il plante un investisseur.

  • # Fin

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    Pour référence :
    https://acpr.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/acp/publications/registre-officiel/29122016_d%C3%A9cision_Morning.pdf
    Plus de blocage, l'entité ayant rapatrié les 500k nantis, et l'actionnaire ayant bouché le trou de 500k restant.
    Reste à savoir les conséquence à long terme (confiance des clients + ce qu'a obtenu l'actionnaire en échange des 500k en plus).

    • [^] # Re: Fin

      Posté par  . Évalué à 3.

      Prochaine étape, réunion mi janvier pour trouver un nouvel actionnaire.

      La MAIF, même si elle a (encore) comblé le trou ne vise pas plus loin.

      Les repreneurs sont une autre fintech (concurrent de Morning), la banque de E.Leclerc et un inconnu.

      D'après ce que j'ai lu, aucun ne souhaite conserver les bureaux/salle de sport/cuisine/potager/bergerie à 50 bornes au sud de Toulouse, en pleine cambrousse; un patrimoine immobilier certainement invendable, en partie payé par la région.

      Si une autre fintech prend l'ascendant, les salariés ont de quoi être inquiets.

      J'estime peu probable qu'un nouvel arrivant accepte de laisser le boss actuel mener la boite comme il l'entend.

      Sans accord, Morning devrait fermer d'ici la fin du mois.

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