Journal Manifeste contre la roue codeuse

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jan.
2021

Depuis 20 ans environ, beaucoup des potentiomètres de nos gadgets électroniques se font remplacer par des "roues codeuses" (bon article sur le sujet : https://pobot.org/Roues-codeuses.html - sinon Wikipedia, bien sûr).

Le "potard" - en plus d'avoir un surnom affectueux - a l'intérêt d'être un composant passif très simple : taux de panne proche de zéro, diagnostic et compréhension triviaux.

Le défaut connu est le "bruit" qu'il génère quand on le tourne, il y a un balai métallique qui frotte sur une piste en carbone (la résistance) : la variation de résistance n'est pas parfaitement continue et lisse, et en veillissant ça crache de plus en plus. Si vous avez un veil ampli qui fait des gros "crac/pshh" quand vous changez le volume, vous voyez de quoi je parle.

Alors d'une part c'est trivial de changer un potard, identification du modèle, obtention de la pièce de rechange (on trouve toujours tous les potards possibles dans la nature), tournevis/clés/fer à souder et zou.

D'autre part ce défaut est facile à contourner, une chaîne hifi de bonne facture utilise (utilisait - snif) un double circuit : le potard que vous actionnez contrôle lui-même un variateur de tension, mais en passant par un filtre passe-bas qui coupe le bruit et crée une commande de volume vraiment lisse et sans bruit. A peine plus cher, les petits 2€ de composants en plus qui justifient les +2000€ à votre ampli, parce que les audiophiles ils sont comme ça.

Mais problème, si on veut contrôler le volume à distance (télécommande, smartphone, satellite, etc), comment fait-on ? Deux solutions :

  • 1/ Vous ne remettez pas en cause une solution qui marche, et vous ajoutez un servo-moteur pour contrôler la rotation du potard; composants plus chers (mettons 5€), réalisation à soigner pour que le moteur ne bruite pas votre hifi, mais assez classique - et classe : voir le gros bouton magistral du volume se déplacer par la force de votre pens…doigt sur la télécommande, ça le fait

  • 2/ Vous êtes futurise et vous pensez que le potard c'est has been, vous le remplacez par un régulateur électronique. Il peut être piloté par n'importe quel signal, la télécommande, Airplay, Bluetooth, etc; et pour le fétichiste du bouton de volume, vous remettez un potard qui fait genre, ou pas.

Et là on arrive sur un point d'ergonomie qui ne me semble pas anodin. Surtout quand on a un ampli qui dépasse mettons les 40/50W. On a même un danger mortel potentiel à >100W. Dans la soluce 2/ on va avoir un gros problème (et plein de sous-problèmes) : le bouton de volume ne va pas forcément refléter le volume courant (il n'est bien sûr pas motorisé). Cas pratique :

  • vous écoutez un passage très doux/silencieux, vous poussez le bouton physique à 5 - très conscient que si Rammstein passait au même moment vous vous en sortiriez avec au mieux des acouphènes
  • plus tard avec la télécommande vous baissez le volume à 1 parce que les musiciens reprennent du poil de la bête; évidemment le bouton reste physiquement sur 5
  • encore plus tard vous avez mis du Rammstein - justement - et vous trouvez que le rendu est mou du genou et souhaitez pousser un peu le son; vous chatouillez la molette, croyant passer de 1 à 1,5, mais en faites vous passez de 1 à 5,5
  • HEADBANG

Il me semble que ce genre d'équipement a existé, je ne sais plus si j'en ai rencontré. Mais c'était pour illustrer l'étape qui va mener à l'horreur contemporaine. On voudrait donc éviter ce problème facheux, mais bien sûr sans régler le problème fondamental (le bouton physique qui n'indique pas le volume réel), ou sans rajouter de moteur par pingrerie.

Arrive la roue codeuse. Ou le "potard différentiel". La position n'a plus d'importance, seul le fait qu'on tourne dans un sens ou l'autre est mesuré. Ca semble régler le problème.

Mais d'abord c'est très désagrable à l'usage : il n'y a pas de butée et pas de graduation, c'est donc contre-intuitif. Il faut lire le volume affiché, sans savoir si l'échelle est sur 10, 20, 50 (les constructeurs se montrent créatifs sur le sujet).

Ensuite c'est aussi désagréable à l'usage : il y a souvent une latence entre le mouvement et l'affichage, ce qui rend l'impression d'avoir un "bouton mou". Ca vous change une chaîne hifi en jouet playskool en une seule impression. Et c'est souvent sensible de façon non linéaire à la vitesse de rotation, ce qui est aussi bizarre et désagréable (tournez un coup net, ça ne bougera que de 2/3 crans - du coup impossible de baisser le volume rapidement, et qui plus est en un seul mouvement ! C'est absurde).

Et puis ça ne résoud pas le problème fondamental : on ne sait pas de combien est le volume. Très souvent les chaînes combinées modernes font des économies d'affichage et ne vous mettent pas la valeur numérique du volume en permanence. Or il se trouve que tout un chacun maitrise très vite les plages de volume adaptées à chaque source : impossible de les pointer directement avec ce mécanisme (que ce soit la roue ou les +/- de la télécommande).

D'ailleurs c'est aussi un gros RANT contre le paradigme +/- du volume, corolaire de ce problème : qui a déjà eu le réflexe de posément laisser son index sur '-' alors qu'il se fait ravager les esgourdes par un accident de "survolume" ? Personellement j'ai vécu : arracher une prise, failli m'étrangler en éjectant un casque, partir en courant.

Bon et il reste un sous-problème corsé. Maintenant que votre volume a une commande électronique arbitraire ET est en réseau, n'importe quel app mal lunée peut instantanément mettre l'ampli 2x100W du salon à 100%. Et le plus rigolo, par le fiston un étage plus loin qui avait oublié que sa sortie son était réglé sur l'ampli et qui a poussé le widget de volume de son OS à 100 parce que "ben j'ai pas de son ??". Même sans être cardiaque, ça secoue sacrément, je pense que c'est une faille de sécu avec danger mortel.

Je pense vraiment que c'est complètement con que des logiciels puissent piloter à volonté des paramètres aussi cruciaux. Je peux entendre que Jean-René ait vraiment envie de faire guincher et se la péter en poussant le volume avec son intelliphone, mais ça ne justifie pas que ça soit pertinent de l'implémenter.

D'ailleurs le bouton de volume d'un ampli de puissance est un "limiteur", c'est pas pour rien. Ca permet de fixer une limite. Doh. Et il y en a qui ont inventé la possibilité que n'importe quel teubé connecté puisse outrepasser ces limites du monde physique et vivable.

Enfin et au début ça devait être le sujet de ce billet mais j'ai dérivé, ces foutues roues codées veillissent aussi. Mais au lieu d'avoir des inconvénients mineurs et ne remettant pas en cause leur fonction, c'est tout l'inverse. J'ai au moins 2 exemples chez moi (un ampli et un minuteur de micro-ondes) de roues codées qui vont faire +1, -5, +3, -2 lors d'une unique légère rotation dans le même sens. Sur l'ampli c'était plus rigolo, elle n'acceptait que d'envoyer des augmentation de volume, quel que soit le sens de rotation. Je vous laisse deviner ce qu'il s'est passé quand un invité a voulu légèrement baisser le son (et par réflexe insister parce que ça "tiens ça ne marche pas")… HEADBANG.

Bon pour le micro-ondes c'est presque rigolo, c'est devenu une sorte de jeu aux règles non écrites pour atteindre la valeur voulue, c'est très rock'n'roll et ça rappelle qu'on est bien peu de choses ma bonne dame (oui je philosophe avec mon micro-ondes qui à son échelle a une barbe blanche et de la sagesse, il a 14 ans).

Pour terminer, je rappelle que réparer ou changer une roue codeuse, ben c'est la m*. Composant actif compliqué (sur les vieux on trouve que la partie passive avec les diodes + photodiodes, mais je crois que tous les récents ont leur décodeur intégré), pas de standardisation donc presque impossible de trouver une pièce de rechange.

Notez que même si ces roues codeuses étaient de qualité, réparables, etc, je trouverait ça con pour les raisons expliquées ci-dessus.

Ma conclusion : le monde physique (les ondes acoustiques qui peuvent désagréger ton corps) doit rester physique. Un potard avec au plus une combo télécommande/moteur (et pas IP/Zigbee/RF/whatever la télécommande svp), ça le fait. Le volume virtuel et des boutons au comportement absurde et dangereux, ça le fait pas.

  • # Entretenir son matos

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

    J'ai un vieil ampli qui pèse un âne mort (2 x 60WRMS ce qui me suffit largement) avec un gros bouton de volume légèrement cranté. La bête a au moins 30 ans, je ne sais pas exactement vu que je l'ai acheté d'occasion. Pour l'ouvrir de temps en temps (pour faire les poussières), le crantage est purement mécanique et derrière ce sont de simples potards, … avec un "S", car 4 potards sur le même axe !
    Je mets un coup de bombe aérosol spécial potard à chaque ouverture parce que si ça se met à crachouiller, ça ne doit pas être facile de trouver une pièce pareille.

    Mais pour l'instant ça marche nickel, donc c'est comme une voiture, l'entretien compte beaucoup.

    • [^] # Re: Entretenir son matos

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Y a de l'aérosol spécial potard ? Bon à savoir… Effectivement sur les gros amplis ce sont souvent des potards à plusieurs axes imbriqués, je reconnais que c'est pas trivial à sourcer.

      • [^] # Re: Entretenir son matos

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        WD-40: mais ça sert aussi pour nettoyer tout contact électrique (vous pouvez en balancer sans vergogne dans un port USB femelle…), pour décoller les étiquettes, nettoyer les vitres, démarrer un moteur thermique récalcitrant, rendre la vie plus belle, soigner du covid*, etc

        • attention, ceci ne remplace pas une consultation chez votre médecin préféré, je ne suis plus tout à fait sûr qu'on puisse faire des blagues sur le sujet

        "Liberté, Sécurité et Responsabilité sont les trois pointes d'un impossible triangle" Isabelle Autissier

        • [^] # Re: Entretenir son matos

          Posté par  . Évalué à 2.

          Est-ce que ça peut être efficace pour refaire fonctionner des touches d'un clavier de portable ?

          On trouve ça où ?

          • [^] # Re: Entretenir son matos

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

            C'est ce que l'on appelle communément de « l'huile 3 en 1 » : lubrifiant, dégrippant, anti-humidité. On en trouve au rayon bricolage.

            À éviter pour les claviers, à moins que tu ne veuilles mettre les mains dans le cambouis.

            « Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes. »

        • [^] # Re: Entretenir son matos

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

          Au delà du côté magique, le wd-40 c'est globalement du white spirit. Je n'en mettrais clairement pas dans mes circuits électriques, mais un bon coup de nettoyant contact, c'est fait pour :-)

          • [^] # Re: Entretenir son matos

            Posté par  . Évalué à 7.

            Le WD-40 ce n'est pas «globalement du white spirit» (qui n'est qu'un solvant) : c'est un solvant + un lubrifiant : le solvant est là pour permettre au lubrifiant de se glisser partout (ce qui en fait un très bon dégrippant).

        • [^] # Re: Entretenir son matos

          Posté par  . Évalué à 1.

          Ah oui ? WD40 ? je savais pas… J'achète de la bombe spéciale super cher, "bombe contacte anti scratch machin".

          C'est bon à savoir !

      • [^] # Re: Entretenir son matos

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7.

        En bombe contact tout usage, il y a le fameux KF F2 (je ne sais pas si j'ai le droit de citer une marque spécifique sur LinuxFr, donc j'en cite une deuxième pour équilibrer : Kontakt 60).

        Il existe des bombes spéciales pour potards, et même spécifiquement pour les potards linéaires (fader des tables de mixage). Est-ce réellement différent du KF F2 ou est-ce juste marketing ? Je vous laisse trancher.

        Si le potard est vraiment grippé et crachouille à mort, j'attaque au WD40 (qu'on trouve dans tout magasin de bricolage), et je finis au KF F2.

    • [^] # Re: Entretenir son matos

      Posté par  . Évalué à 5.

      Pareil en voulant changer le potentiomètre de volume d'un ampli de 1978, la bombe contact ne suffisait pas sauf que c'était un modèle à quatre broches introuvable. J'ai réussi à lui redonner un peu de vie en frottant les contacts avec du papier de verre hyper fin. À terme j'envisage de le remplacer par des résistances, car je peux régler le volume sur le DAC à l'entrée.

  • # Ca se nettoye

    Posté par  . Évalué à 10.

    Lorsque ta roue codeuse n'incremente que dans un sens, il faut la nettoyer. Je n'ai jamais vu de roue codeuse optique dans un appareil, uniquement des roues à contact, donc un coup de bombe contact suffit.

    Si on en voit de plus en plus, c'est parce que ca coûte 10x moins cher qu'un potentiomètre motorisé et que ça s'interface bien avec les circuits audio numériques. Maintenant, c'est un DSP qui gère tout ça, que ce soit dans le monde pro ou grand public.

    Le bouton du volume n'a pas vocation à limiter le volume mais à régler le gain : une source soudainement plus forte va être jouée très fort jusqu'à saturation de l'entrée. Pour limiter/corriger dynamiquement le volume, il faut calculer le replaygain sur ses fichiers ou mettre un compresseur très lent si la source est analogique (mais jai jamais vu quelqu'un faire ça).

    • [^] # Re: Ca se nettoye

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Je vais tenter le coup, mais en général on trouve un bloc en plastique sellé et j'avais supposé que c'était toujours optique à l'intérieur - donc problablement lié à un problème de déformation/désalignement.

      • [^] # Re: Ca se nettoye

        Posté par  . Évalué à 5.

        La bombe contact s'infiltre dans l'interstice. Un produit miracle ! Après application, faire tourner le bouton.

  • # Mais vous tripotez vos amplis à la main ?

    Posté par  . Évalué à 9.

    C'est peut être un peu HS, mais je me sens difficilement concerné. Pour moi l'ampli audio est situé loin, qu'il ait un bouton, une roulette ou un écran tactile, j'ai du mal à concevoir l'impact.

    Jamais je n'ai utilisé autre chose qu'une télécommande pour régler un volume. Je veux dire, quand j'utilise l'ampli, je suis principalement assis dans un canapé, et la dernière chose que je veux faire, c'est me déplacer pour aller baisser le son parce que la musique est trop forte.

    Ce que je demande d'un réglage de volume, c'est qu'il soit accessible à distance et visible de loin.

    Le jour où ils inventent un ampli qui est capable d'afficher son volume sur autre chose que lui même (genre la télé ou un affichage déporté) et qui peut se ranger dans un placard, bah je serais content. J'veux dire, c'est un morceau de ma chaine audio/vidéo, pas un objet design quoi.

    • [^] # Re: Mais vous tripotez vos amplis à la main ?

      Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 26 janvier 2021 à 15:37.

      J'essaye d'habituer ma femme à l'idée qu'un ampli McInstosh MA252 et ses 5 kilos de cables peuvent très bien trouver leur place dans le salon.
      Alors tes idées de ranger le matos dans un placard ça sort pas de ce forum, ok ?

  • # Code Gray

    Posté par  . Évalué à 10.

    Le "potard" - en plus d'avoir un surnom affectueux - a l'intérêt d'être un composant passif très simple : taux de panne proche de zéro, diagnostic et compréhension triviaux.

    Euh… le potard avec un taux de panne proche de zéro ? Qu'un potard tombe complètement en panne, c'est effectivement improbable (contrairement aux condensateurs qu'il aurait presque fallu considérer comme des consommables, au moins à une époque) mais qu'il devienne inutilisable dans les faits, c'est tellement fréquent que ça en fait en pratique un composant d'usure.

    Et pas qu'avec les amplis audio : trouver un joystick qui reste fidèle sur les petites plages où on l'utilise quand on fait de la simulation aérienne, par exemple, est devenu une gageure (← ça se prononce « gajûre », au passage :) ).

    Mais d'abord c'est très désagrable à l'usage : il n'y a pas de butée et pas de graduation, c'est donc contre-intuitif. Il faut lire le volume affiché, sans savoir si l'échelle est sur 10, 20, 50 (les constructeurs se montrent créatifs sur le sujet).

    C'est vrai, mais c'est aussi pratique quand le bouton a plusieurs usages (genre régler le volume ou le tuner, selon la situation). Et ça reste beaucoup moins chiant que des boutons de défilement « ←← ← → →→ »…

    Ensuite c'est aussi désagréable à l'usage : il y a souvent une latence entre le mouvement et l'affichage, ce qui rend l'impression d'avoir un "bouton mou". Ca vous change une chaîne hifi en jouet playskool en une seule impression. Et c'est souvent sensible de façon non linéaire à la vitesse de rotation, ce qui est aussi bizarre et désagréable (tournez un coup net, ça ne bougera que de 2/3 crans - du coup impossible de baisser le volume rapidement, et qui plus est en un seul mouvement ! C'est absurde).

    Ça, ce n'est pas la roue codeuse qui est en cause, c'est le système qui va derrière. Et encore, en électronique, on est relativement épargné mais en informatique, quand il s'agit de concevoir des interfaces, c'est une vraie plaie. C'est devenu particulièrement vrai avec l'arrivée des langages de haut niveau dans les années 90 à une époque où la machine derrière n'était pas assez puissante pour suivre.

    Il y a eu longtemps un état d'esprit assez « jacobin » consistant à estimer que dès que lors le service est rendu, la tâche est accomplie et qu'il n'y a pas lieu de faire des efforts démesurés pour que quelque chose qui s'exécute en 0,6 secondes le fasse en 0,4. Selon moi, c'est une grosse erreur.

    Si la machine est vraiment lente, on considère la tâche comme asynchrone. On lui donne une consigne et on revient quand elle a fini. Mais s'il s'agit de tâches censées être immédiates, quand la machine est en retard sur l'esprit, c'est extrêmement désagréable et ça cause même des effets de dissonance, qui rendent le tout assez fatiguant au bout d'une journée de travail.

    C'est une des raisons qui ont fait que les iPhones, par exemple, ont si bien marché au début : c'était cher, complètement propriétaire et le code interne notoirement assez sale, mais c'était parfaitement utilisable et ça a plu. C'est d'ailleurs quand les anciennes versions se mettent à ramer qu'on commence à prendre conscience de la chose.

    À l'inverse, les roues « incrémentales » sont beaucoup plus utilisées qu'on le croit : il y en a une pour régler l'heure du four de ma cuisine (qui commence pourtant à être vieux) et il se trouve que c'est exactement le même système qui sert à régler le cap d'un avion de ligne sur son FCU.

    Et c'est même très stimulant de concevoir un système qui soit « au point » de ce côté : ils ont l'air d'être élémentaires mais en réalité, la valeur incrémentée dépend de la vitesse à laquelle on le tourne (par exemple +10 par cran si on le tourne vite et seulement +1 par cran quand on le tourne lentement).

    Et puis ça ne résoud pas le problème fondamental : on ne sait pas de combien est le volume. Très souvent les chaînes combinées modernes font des économies d'affichage et ne vous mettent pas la valeur numérique du volume en permanence. Or il se trouve que tout un chacun maitrise très vite les plages de volume adaptées à chaque source : impossible de les pointer directement avec ce mécanisme (que ce soit la roue ou les +/- de la télécommande).

    À l'inverse, ça a quand même un avantage : il devient possible de faire des présélections et de sauter immédiatement vers cette configuration. Là encore, ça prend tout son sens avec un tuner mais c'est également vrai pour un bouton de volume.

    Ma chaîne HI-FI est un Sony EX-77 MD qui est doté d'un gros bouton de volume comme tu les aimes, analogique, à butée et asservi par un moteur. C'est effectivement très classe et très confortable. Ceci dit, je m'aperçois que la plage de volume que j'utilise au quotidien est très restreinte et que c'est parfois difficile d'obtenir exactement la bonne dans des conditions de silence avancées, par exemple de nuit ou lorsque que j'essaie de trouver le niveau exact pour me réveiller en douceur.

    Bon et il reste un sous-problème corsé. Maintenant que votre volume a une commande électronique arbitraire ET est en réseau, n'importe quel app mal lunée peut instantanément mettre l'ampli 2x100W du salon à 100%. Et le plus rigolo, par le fiston un étage plus loin qui avait oublié que sa sortie son était réglé sur l'ampli et qui a poussé le widget de volume de son OS à 100 parce que "ben j'ai pas de son ??". Même sans être cardiaque, ça secoue sacrément, je pense que c'est une faille de sécu avec danger mortel.

    En dehors de la blague, je ne parlerai pas vraiment de sécurité ici. Et ça arrive suffisamment peu souvent pour qu'on ne soit pas obligé de légiférer. Et surtout : le problème est le même avec un potard asservi.

    D'ailleurs le bouton de volume d'un ampli de puissance est un "limiteur", c'est pas pour rien. Ca permet de fixer une limite. Doh. Et il y en a qui ont inventé la possibilité que n'importe quel teubé connecté puisse outrepasser ces limites du monde physique et vivable.

    Ça c'est du rock ! :-)

    https://www.youtube.com/watch?v=lwUMJf3ZyHU

    Enfin et au début ça devait être le sujet de ce billet mais j'ai dérivé, ces foutues roues codées veillissent aussi. Mais au lieu d'avoir des inconvénients mineurs et ne remettant pas en cause leur fonction, c'est tout l'inverse. J'ai au moins 2 exemples chez moi (un ampli et un minuteur de micro-ondes) de roues codées qui vont faire +1, -5, +3, -2 lors d'une unique légère rotation dans le même sens.

    Ça, ça ne devrait pas arriver non plus et ce n'est pas vraiment le problème de la roue, mais de ce qui va derrière.

    Ensuite, une roue incrémentale n'est pas forcément « codeuse ». Les roues codeuses, ce sont en général celles qui nous sortent directement leur valeur en binaire ou dans un format similaire. Du coup, les sélecteurs ne sont pas forcément des roues codeuses dans cette acception.

    On est même certain que ce n'en est pas lorsque la roue n'a pas de butée car autrement, comme la plage est finie par conception, on devrait revenir à zéro une fois le maximum atteint.

    Pour terminer, je rappelle que réparer ou changer une roue codeuse, ben c'est la m*.

    Pourquoi ? En quoi est-ce plus compliqué que changer un potard (à part le nombre de broches).

    Composant actif compliqué

    Pourquoi actif ? Un jeu de pistes suffit et c'est généralement comme ça que ça marche sur les plus petits modèles.

    (sur les vieux on trouve que la partie passive avec les diodes + photodiodes, mais je crois que tous les récents ont leur décodeur intégré), pas de standardisation donc presque impossible de trouver une pièce de rechange.

    Alors dans ce cas, c'est qu'il s'agit de décodeurs optiques et personnellement, c'est la solution à laquelle je suis moi-même parvenu à chaque fois que j'ai été exposé à ce problème : faire un jeu de pistes parallèles en code Gray. Pas en sortie, bien sûr, mais bien pour assurer la fiabilité de la lecture sur le long terme.

    J'ai toujours été surpris que ce concept soit si peu évoqué mais quand on regarde l'exemple encadré de la page Wikipédia ci-dessus, on s'aperçoit que l'application qui en est faite est justement celle d'un codeur optique rotatif.

    Ma conclusion : le monde physique (les ondes acoustiques qui peuvent désagréger ton corps) doit rester physique. Un potard avec au plus une combo télécommande/moteur (et pas IP/Zigbee/RF/whatever la télécommande svp), ça le fait. Le volume virtuel et des boutons au comportement absurde et dangereux, ça le fait pas.

    Mouais, autant je suis d'accord sur le fait que trop de sophistication tue l'utilisabilité, autant je trouve ces arguments-là un peu fallacieux.

    Ce n'est pas que la question ne se pose pas, elle est au contraire très pertinente, mais ça conduit souvent à émettre des âneries beaucoup plus grosses qu'on entend parfois chez certains audiophiles…

    • [^] # Re: Code Gray

      Posté par  . Évalué à 5.

      (contrairement aux condensateurs qu'il aurait presque fallu considérer comme des consommables, au moins à une époque)

      Tu peux retirer le "presque", vu que les condensateurs électrolytiques ont une durée de vie annoncée, en général quelques milliers d'heures, mais ça dépendra aussi de sa température de fonctionnement:
      jetez un œil sur la 15e colonne

      D'ailleurs les "lignes" qu'on voit sur le bout du cylindre sont des prédécoupage de manière à ce que le condensateur explose sans en mettre partout sur le circuit électronique.

      Sur cette photo d'un écran qui avait une dizaine d'années, on voit bien les deux condensateurs de droite qui sont morts.
      étage d'alimentation en panne d'un écran LCD
      Il y en avait d'autres qui étaient en mauvaise santé (bien gonflé) donc il a fallu remplacer la plupart des condensateurs

      Les vrais naviguent en -42

    • [^] # Commentaire supprimé

      Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 26 janvier 2021 à 16:10.

      Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

    • [^] # Re: Code Gray

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5.

      Et surtout : le problème est le même avec un potard asservi

      Je ne pense pas. Le potard asservi ne peut pas sauter instantanément à un volume démentiel, et même s'il peut atteindre une valeur indécente, ce n'est pas du tout le même effet psychologique sur l'organisme. Et surtout le réflexe de sauter sur le bouton et de le tourner fissa vers 0 est effectif.

      Ça, ça ne devrait pas arriver non plus et ce n'est pas vraiment le problème de la roue, mais de ce qui va derrière.

      On est d'accord, le soft qui interprète le signal de la roue représente 90% du problème. Mais ça rejoint mon troll : impossible de se planter niveau UX avec un potard analogique. Alors qu'avec une roue codée (ou des boutons +/-) toutes les erreurs sont possibles, et je dirai même que les implémentations bien foutues (=ergonomiques) sont rarissimes.

      • [^] # Re: Code Gray

        Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 30 janvier 2021 à 19:52.

        J'ai relu ton premier commentaire plus attentivement et j'ai mieux compris de quoi tu parlais : des sauts de volume brutaux, avec une falaise acoustique à te faire péter les tympans en même temps que tes enceintes, j'en ai effectivement connu plusieurs et ça m'a mis de mauvaise humeur à chaque fois…

        Et effectivement, quand on est technicien/ingénieur du son (ce qui n'est pas mon cas), c'est quand même agréable de pouvoir régler son appareil, en particulier quand il est ÉTEINT, pour éviter les mauvaises surprises à la mise sous tension.

        Malgré cela, c'est quand même dommage de se limiter au potentiomètre simple et se priver du reste juste pour ces raisons (même si ça dépend des applications, bien sûr). Déjà quand on fait autre chose que de l'audio : quand on règle une horloge ou un minuteur, par exemple, c'est sympa de pouvoir atteindre rapidement n'importe quelle valeur et pouvoir l'ajuster de façon déterministe à la seconde près.

        Ensuite, dans le cas de la chaîne HI-FI que je citais au dessus, mon volume est un gros bouton central dédié à butée et manifestement analogique mais il fonctionne tellement bien, linéairement et sans aucun accroc depuis 25 ans que je le soupçonne en fait d'être dès le départ un module optique à code Gray (ce qui est sensiblement différent d'un simple obturateur). Ce n'est pas certain, c'est peut-être juste un potard de très bonne qualité, mais il faudra que je l'ouvre un jour pour m'en assurer.

  • # Et c'est pas que pour les amplis audio !

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

    Le problème de ces roues codeuses à la c#* se pose également pour tout un tas d'appareils électroniques. Et pas toujours du low cost! C'est souvent bourré de rebonds.

    Deux exemples:

    • impossible de sélectionner correctement le temps sur mon four à micro-ondes. (qui est sensé incrémenter ou décrémenter par tranches de 10 sec … mais c'est du n'importe quoi).
    • La sélection des Histoires dans Lunii n'est pas toujours simple, en fonction de son humeur.
    • … on pourrait certainement en trouver plein d'autres.

    Le pire c'est que c'est loin d'être des appareils low-cost souvent. J'ai l'impression que le simple potard est moins cher que ce genre de truc. Le «vrai» lowcost ne met tout simplement pas de boutons rotatifs en général ;)

    J'ai plus qu'une balle

    • [^] # Re: Et c'est pas que pour les amplis audio !

      Posté par  . Évalué à 5.

      Le problème de ces roues codeuses à la c#* se pose également pour tout un tas d'appareils électroniques. Et pas toujours du low cost! C'est souvent bourré de rebonds.

      Comme dit à côté, une roue incrémentale bien fichue l'est en général tellement qu'on finit par oublier qu'elle est incrémentale : quand j'utilise celle de mon vieux four pour régler l'heure, j'ai bien l'impression de faire plusieurs tours pour couvrir 24 heures mais en réalité, je dois avoir fait deux ou trois demi-tours maximum. Le pas d'incrémentation change en fonction de la vitesse de rotation et il est suffisamment bien choisi pour que ça me paraisse naturel.

      Et à l'inverse, je n'ai jamais connu ni rebond ni « raté d'objectif » avec ce bouton en particulier. Par contre, sur certains modèles, le bouton est trop « doux » et même avec un anti-rebond électronique, il leur arrive de ne pas s'arrêter physiquement au bon endroit…

      Le pire c'est que c'est loin d'être des appareils low-cost souvent. J'ai l'impression que le simple potard est moins cher que ce genre de truc. Le «vrai» lowcost ne met tout simplement pas de boutons rotatifs en général ;)

      Ce qui est rigolo aujourd'hui, c'est que le moins cher, c'est souvent de ne pas mettre de bouton du tout. Aujourd'hui, un écran tactile avec un Raspberry Pi est souvent ce qui revient le moins cher alors qu'à l'époque, c'était de la science-fiction et même à la sortie de l'iPhone, ça restait une « RÉ-VO-LU-TION » :-)

      • [^] # Re: Et c'est pas que pour les amplis audio !

        Posté par  . Évalué à 4.

        Ce qui est rigolo aujourd'hui, c'est que le moins cher, c'est souvent de ne pas mettre de bouton du tout. Aujourd'hui, un écran tactile avec un Raspberry Pi est souvent ce qui revient le moins cher alors qu'à l'époque, c'était de la science-fiction et même à la sortie de l'iPhone, ça restait une « RÉ-VO-LU-TION » :-)

        Et ça fonctionnera combien de temps ?
        Et quand ça tombera en panne ça sera compliqué à réparer si les documents techniques ne sont pas dispo…

        • [^] # Re: Et c'est pas que pour les amplis audio !

          Posté par  . Évalué à 3.

          Ce n'était visiblement pas très clair, donc je précise : c'était bien sûr de l'ironie.

          Mais même sans sarcasme, ce n'était pas une préconisation. Juste le constat amusé qu'en une vingtaine d'année, ce qui paraissait impensable est en passe de devenir à la fois le moins coûteux et le plus facile à mettre en place.

  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à 4.

    Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

    • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

      Posté par  . Évalué à 7.

      Les audiophiles ont du mal à réaliser qu'on est plus dans les années 1930 et que l’électronique basse fréquence c'est facile.

      C'est pas vraiment des ampli-op, enfin, il y en a en entrée, mais la partie puissance est numérique. Ça s'appelle la classe D, et on peut avoir une efficience de 90% (d'où la petitesse du radiateur). On peut voir ça comme une alimentation à découpage capable de travailler sur 20Hz-20kHz. Mais ça c'est un appareil qui fonctionne à haute fréquence, et donc c'est pas "facile".

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à 4.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

    • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4.

      j'ai acheté celui-là, qui vaut la moitié

      mais c'est parfait ce truc pour recycler une vieille mini-chaine pour ma fille ! je garde juste les enceintes et je peux virer le bloc qui fait radio et CD (deux trucs de vieux qui existent plus de nos jours), seul le BT l'intéresse… nickel.

      pour l'alim ? tu as récupéré un truc que t'avais déjà ou t'aurais un lien ?

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 26 janvier 2021 à 09:31.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

        • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

          En courant continu, la taille du cable semble plus importante qu'en alternatif, quelqu'un peut confirmer cette perception empirique ?

          Je pense que tu veux dire que la section du câble est moins importante en 220V qu'en 12V ? Forcément, si le but est de transmettre la même puissance, sous 12V, il y aura 20 fois plus de courant. Donc, avec le même câble, 20 fois plus de perte.

          "La première sécurité est la liberté"

    • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Dans un ampli de puissance, le plus important, c'est l'alimentation. Si c'est un ampli classe AB, c'est avec de gros tranfos, donc ça pèse lourd. Si c'est du classe D, c'est léger, mais cher (techno plus pointue à dev).

      Pour l'ampli que tu cites, l'alim n'est pas incluse, et les caractéristiques annoncées sont clairement fantaisistes.
      Le truc est censé te sortir 2x100W (en oubliant bien de dire de quels watts il s'agit) en consommant maxi 24V x 3A, soit 72W électrique.
      Je ne dis pas que (surtout vu le prix) ce n'est pas utile, ni qu'il n'a pas rendu le service que tu en attendais, juste que le marketing en matière d'ampli est souvent extraordinaire.

      Les watts, c'est tout et n'importe quoi (surtout n'importe quoi). Entre les watts musicaux (délirants), les watts efficaces, les watts RMS, les watts donnés sous 2 ohms en pont alors que l'ampli ne tiendrait pas une impédance aussi faible… il y a à boire et à manger.

      Le seul qui tient un peu la route, c'est le watt RMS, et encore faut-il regarder sous quelle impédance de HP.

      L'ampli cité ne doit pas dépasser 2 x 30W RMS, ce qui peut être suffisant dans bien des circonstances, surtout si les HP ont une grande sensibilité (>90dB/W à 1m).

      • [^] # Commentaire supprimé

        Posté par  . Évalué à 3.

        Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

      • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

        Posté par  . Évalué à 4.

        Si c'est un ampli classe AB, c'est avec de gros tranfos, donc ça pèse lourd. Si c'est du classe D, c'est léger

        Pas forcement, la technologie utilisée par l'alimentation est indépendante de celle utilisée pour le bloc de puissance. En gros, plus un transfo fonctionne à basse fréquence, plus il faut qu'il soit gros et lourd à puissance équivalente.

        Dans l'alimentation des "vieux" appareils, on a ce schéma :

        230V/50Hz -> transfo basse tension -> redressage/filtrage

        Avantage : c'est simple, peu de composant, et ils sont solides.
        Inconvénient : c'est lourd et cher

        Dans les "nouveaux" appareils, on a ce schéma :

        230V/50Hz -> redressage (330V continu) -> oscillateur HF (330V/70kHz) -> transformateur haute fréquence -> redressage/filtrage

        Là, c'est léger et pas cher, mais c'est plus complexe et ça génère des parasites à haute fréquence.

        Dans une télé typiquement vous allez voir une alimentation à découpage qui alimente un ampli de puissance en classe AB. Et je ne serai pas surpris que ce soit également le cas dans les mini-chaines.

        Le seul qui tient un peu la route, c'est le watt RMS, et encore faut-il regarder sous quelle impédance de HP.

        Et avec quelle distorsion ? Souvent les constructeurs affichent en gros la distorsion à faible puissance (1W, qui est une puissance normale d'écoute) et donnent la puissance max (même s'il y a un taux de distorsion de 10%THD).
        Le chiffre qui est intéressant, c'est la puissance max à 0.1%THD par exemple, et elle souvent inférieure à la puissance maximum. Par exemple avec le chipset tda7293 (classe AB) qui fait 100WRMS on a :
        0.02% jusqu'à 5W
        0.03% jusqu'à 15W
        0.1% et plus au delà 40W
        (c'est un très bon chipset) Des audiophiles prétendent entendre 0.1%THD, moi pas, mais bon… Les chipset classe D sont extrêmement bons en général. Le chipset fait pas tout, faut voir comment il est utilisé (souvent mal sur les trucs pas cher, mais pas toujours).

        Un volume d'écoute normal en domestique c'est de l'ordre du watt. Avec des enceintes normale on est en général à plus de 85db. Avoir un ampli "puissant" (30WRMS) c'est intéressant précisément pour le sous-utiliser, pour rester dans la zone de basse distorsion.

        Enfin bref, l’électronique analogique pour l'audio c'est facile… en fait, j'écris des pavés là parce que je suis un peu déçu. J'ai passé des heures à étudier tout ça et à lire des trucs audiophile et tout. Mais c'est juste très bien maîtrisé, on est très loin des limites des composants, etc. Après, il y a quand même des choses super intéressantes dans les interactions entre le haut parleur et l'ampli. Et du coté du numérique.

        • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 26 janvier 2021 à 17:25.

          Tu as oublié les amplis encore plus vieux mais toujours très utilisés de nos jours : les amplis à lampes (ou à tubes).

          Là on a l'alim qui fait 230V/50Hz -> transfo haute tension (et basse tension pour les filaments) -> redressage/filtrage (par diode ou lampe redresseuse)

          Je trouve que les amplis à lampes sont de belles pièces, surtout les vieux amplis guitare. J'en ai réparé / recablé un bon paquet, y compris des monstres des années 60, et on sent à la fois le côté artisanal et méticuleux des constructions de l'époque.
          Sans être audiophile, un ampli à lampes, ça sonne pas pareil.

          • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

            Posté par  . Évalué à 3.

            Oui, je suis en train d'en faire un :-p
            Pour l'instant j'ai un pullpush d'el84 piloté par des ampli-op. Je vais le modifier pour mettre une EF86 en préamp et peut-être virer les ampli-op et passer en classe A qui fait le phase split tout seul que je sais pas comment ça s'appelle (self split ?) :

            https://dalmura.com.au/projects/Valve%20Info.html

            Je veux un tube en préamp et que j'ai la flemme de gérer la HT qui déboule dans les ampli-op au démarrage.

            Et après peut être que je mettrai un de ces magnifiques tube redresseur à mercure.

            https://commons.wikimedia.org/wiki/File:866_mercury_rectifier_glow_180mA_dark_environ.jpeg

            Là on a l'alim qui fait 230V/50Hz -> transfo haute tension (et basse tension pour les filaments) -> redressage/filtrage (par diode ou lampe redresseuse)

            Il y avait même des amplis sans transfo d'alimentation, directement sur le secteur redressé, il valait mieux pas rater la messe…

            Sans être audiophile, un ampli à lampes, ça sonne pas pareil.

            Oui, j'ai pas encore bien évalué dans cette différence la part de la distorsion (un peu) plus importante, et la part qui vient de l’interaction entre l'ampli et le haut parleur, du fait de l'impédance de sortie beaucoup plus élevée. Un ampli à transistor va envoyer juste l'énergie qu'il faut pour que la tension aux bornes du HP soit bonne. Un ampli à lampe va (en gros) envoyer la même énergie, quelque soit la fréquence, indépendamment de la réponse du HP. Du coup, la réponse du HP va suivre sa courbe d'impédance, et on se retrouve avec une bosse au niveau de sa fréquence de résonance.

            • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              J'en avais fait un de A à Z il y a une quinzaine d'années, circuit conception maison sur ltspice avec win sous linux, push-pull d'EL84, mais pour guitare, donc en classe AB soit une quinzaine de W (peu importe l'impédance du HP si le transfo à la sortie adaptée). Je dois encore avoir le schéma dans un coin. L'ampli lui sert à un pote en France.

              Pour guitare, la différence entre transistor et lampe est flagrante pour deux raisons :
              - l'effet de pompage sur les condos HT de l'alim dont la tension s'écroule sous la demande lors de pics de puissance (les condos de filtrage sont volontairement sous-dimensionnés pour avoir cet effet, du coup il y a de la ronflette, mais c'est le cadet des soucis des guitaristes).
              - la saturation / distorsion n'est pas du tout la même. Les saturations je devrais dire, puisque qu'il y en a principalement deux types avec les lampes : celle des lampes de preampli (12AX7 typiquement), et celles des tubes de puissance qui est plus intéressante je trouve, car elle mélange la saturation des tubes avec celle du transfo de sortie + pompage (j'ai du changer un transfo de sortie sur un VOC AC30 des années 60 car le gars avait joué si fort si longtemps que le transfo avait pris feu).

              En hifi, ces différences n'existent pas, car les condos de filtrage sont sur-dimensionnés et on évite d'aller titiller les limites des tubes.

              Si tu prévois de faire un ampli en classe A, il fera aussi chauffage en hiver. Double effet.

              • [^] # Re: Taquinage d'audiophile :p

                Posté par  . Évalué à 1.

                D'ac, c'est intéressant, je connais pas les amplis guitare. Mais effectivement, en hifi, c'est vraiment du snobisme parce que soit on entend la différence, alors c'est pas de la hifi, soit on l'entend pas, et les transistors sont techniquement largement supérieur.

                J'imagine que suivant l'étage qui sature ça sonne très différemment, dans un cas la distorsion sera symétrique, dans l'autre elle sera asymétrique. Ça fait des harmoniques surtout impaires et paires, respectivement, si je me plante pas.

                Si tu prévois de faire un ampli en classe A, il fera aussi chauffage en hiver. Double effet.

                Oui, j'y pensais, je mettrai un potard pour modifier le courant de polarisation. Peut être même que je peux mettre un système pour l'adapter automatiquement en fonction de la température de la pièce…

  • # Il y a pire

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    Pire que le bouton volume qui ne règle plus rien: les plaques à induction. Sur tous les modèles récents que j'ai utilisés, il n'y a que deux boutons -/+ et tu dois sélectionner au préalable sur lequel des 4 feux tu veux régler le niveau de puissance.

    Scenario qui m'arrive au moins une fois par mois:
    - put*, ca va déborder, faut que je baisse le feu
    - bordel de m
    **, c'est quelle plaque ? Rhaa j'arrive jamais à voir sur leur putain de dessin si c'est celle de droite ou gauche
    - ca y est, j'ai selectionné la bonne plaque, je vais pouvoir réduire le feu
    - crotte, ça a débordé, l'eau sur la surface des boutons fait que ceux-ci ne fonctionnnent plus donc ça continue à déborder
    - ah, en soulevant la casserole, ça arrête de chauffer

    Une aberration ces boutons, il faut une licence juste pour pouvoir baisser le feu sous une casserole!

    Les autres boutons analogiques qui me manquent: les touches du téléphone. Je me fais pas à ces putains de claviers tactils, je sais jamais si je suis sur la touche que je veux ou légèrement à côté.

    Technologie de merde!

    • [^] # Re: Il y a pire

      Posté par  . Évalué à 8.

      La mienne à un contrôle indépendant par plaque et en plus c'est pas -/+, mais une échelle avec tout les valeurs possible directement accessible :-)

    • [^] # Re: Il y a pire

      Posté par  . Évalué à 4.

      Je suis assez d'accord :

      . Trop de boutons → chiant à utiliser.
      . Pas assez de boutons → chiant à utiliser aussi.

      Une aberration ces boutons, il faut une licence juste pour pouvoir baisser le feu sous une casserole!

      Ça aurait pu être pire : un écran tactile avec une interface en Java qui lance une exception quand on touche un bouton. :-)

    • [^] # Re: Il y a pire

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

      • put*, ca va déborder, faut que je baisse le feu

      Le premier truc à faire c'est surtout d'enlever le couvercle. Mis à part le lait, rien ne déborde quand il n'y a pas de couvercle.

      Une fois le couvercle enlevé, on peut prendre son temps pour baisser le feu (et remettre le couvercle si il le faut).

      En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

      • [^] # Re: Il y a pire

        Posté par  . Évalué à 5.

        Mis à part le lait, rien ne déborde quand il n'y a pas de couvercle.

        heu, hein? Je suis pas d'accord, plein de trucs débordent (au hasard, les pates)

        Sinon, quand ça va déborder, alors il faut
        1/ souffler sur le dessus de la casserole
        2/ soulever la casserole
        3/ tripoter les boutons jusqu'à trouver le bon :)
        4/ reposer la casserole

        alternative:
        1/ appuyer sur le bouton off
        2/ rallumer doucement

        • [^] # Commentaire supprimé

          Posté par  . Évalué à 7.

          Ce commentaire a été supprimé par l’équipe de modération.

      • [^] # Re: Il y a pire

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

        Mis à part le lait, rien ne déborde quand il n'y a pas de couvercle.

        Bah si. D'expérience : le riz, les pâtes fraiches (tagliatelle, fettuccine), certaines soupes. Tout ce qui peut former une mousse en fait, quand tu apportes trop d'énergie en dessous.

        • [^] # Re: Il y a pire

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 26 janvier 2021 à 10:25.

          Je dois pas remplir assez mes casseroles :)

          Après je mets systématiquement un couvercle quand ça chauffe, et j'accuse peut-être à tort le couvercle lui-même. Feu à fond, ça mousse et ça déborde même sans couvercle ?

          En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

          • [^] # Re: Il y a pire

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

            Je parlais bien de débordement sans couvercle, et effectivement sur des casseroles plutôt remplies.

            Le couvercle est quand à lui un accélérateur très efficace, qu'il s'agisse de chauffer ou de déborder. :-)

            • [^] # Re: Il y a pire

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

              Faut adapter la taille des casseroles et pas trop les remplir dans ce cas-là.

              « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Il y a pire

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      il n'y a que deux boutons -/+ et tu dois sélectionner au préalable sur lequel des 4 feux tu veux régler le niveau de puissance.

      Je me suis retenu de faire déborder le troll vers les bouton +/- mais c'est clairement le corolaire. Je peste violemment contre cette incongruité à chaque fois que j'en rencontre (locations, etc).

      Je suis au gaz, les boutons sont arrangés exactement comme les brûleurs, ça réagit instantanément, et qu'on tourne violemmente à droite où à gauche ça résoud le problème (un côté c'est "mini", l'autre c'est "off"). On peut régler par pas infinitésimaux. Bref ça c'est de l'UX bordel.

      Pour répondre précisément au problème du lait qui déborde : c'est beaucoup plus safe de couper/baisser le gaz d'un coup plutôt que de tenter de soulever une casserole bouillante en panique (cas vécu au hasard : oublie de la tendinite qui 2sec après avoir soulevé la casserole te fait tout lâcher, etc).

      Et je trolle pas au point d'avoir le gros bouton rouge de coupure urgente, juste des contrôles intuitifs, raisonnables et efficaces. Je pense que la roue codée ne l'est que dans 1% des cas (et là on s'esbaudit, certes).

  • # Vive la low-tech !

    Posté par  . Évalué à 8. Dernière modification le 26 janvier 2021 à 01:01.

    Le monde physique a plein de propriété super cool que l'on perd dans le monde numérique.

    Avec un potard, vous avez d'office :
    - une interface graphique
    - une interface tactile accessible
    - une mémoire (il se rappelle dans quelle position il était)
    - pas de problème d'accès concurrent (enfin, si, mais on peut rien y faire)
    - un contrôle du volume qui est
    + continu (on a pas à choisir entre 1 et 2 si on veut 1.5)
    + sans perte de résolution (Je sais pas si c'est un problème en pratique, mais ya de quoi faire criser un audiophile dans le fait de perdre 1bit de résolution (interne) tous les 3db en dessous du volume max)

  • # Valeur par défaut

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

    Bon et il reste un sous-problème corsé. Maintenant que votre volume a une commande électronique arbitraire ET est en réseau, n'importe quel app mal lunée peut instantanément mettre l'ampli 2x100W du salon à 100%. Et le plus rigolo, par le fiston un étage plus loin qui avait oublié que sa sortie son était réglé sur l'ampli et qui a poussé le widget de volume de son OS à 100 parce que "ben j'ai pas de son ??". Même sans être cardiaque, ça secoue sacrément, je pense que c'est une faille de sécu avec danger mortel.

    J'ai un FDA Smsl AD18 et dans le paramétrage je peux définir un niveau de volume par défaut qu'il prend lorsque je l'allume. De cette manière peut importe si avant j'ai écouté Rammstein ou Mozart le son sera toujours dans une norme acceptable pour nos oreilles et le matériel. La contrainte est d'éteindre son matériel et non le laisser allumer toute la journée alors que rien n'est en écoute (et même là il a un système de mise en veille auto). Il me semble que cette valeur par défaut existe pour beaucoup d'appareil audio.

    Born to Kill EndUser !

    • [^] # Commentaire supprimé

      Posté par  . Évalué à 2.

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  • # Commentaire supprimé

    Posté par  . Évalué à 2.

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  • # solution

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 26 janvier 2021 à 14:18.

    Mais problème, si on veut contrôler le volume à distance (télécommande, smartphone, satellite, etc), comment fait-on ?

    On ne le fait pas. Hop, problème réglé, pas besoin d'abandonner ce potard traditionnel que l'on aime tant.

    Nan mais sérieusement, s'il y a une affirmation universelle sur les télécommandes, mais qui s'applique aussi aux smartphones, c'est qu'ils ne sont jamais où on voudrait qu'ils soient et qu'on passe notre temps à les chercher. Quite à devoir se lever, autant régler le volume une fois pour toute sur l'ampli.

  • # Rien ne vaut la simplicité

    Posté par  . Évalué à 4.

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