Lorsque sur Linuxfr une personne évoque un projet « libre puisque sous licence Creative Commons », il trouvera toujours quelqu'un pour lui demander de préciser à quelle licence exacte des Creative Commons il fait allusion. Et si la réponse est une licence avec clause NC et/ou ND alors le débat risque de se poursuivre car nombreux sont ici ceux qui pensent qu'on ne peut qualifier ces licences de libres puisqu'elles ne respectent pas les quatre libertés du logiciel libre.
Le professeur de français Yann Houry s'est lui-même retrouvé à devoir faire face à ce problème puisque son site Ralentir Travaux et ses manuels scolaires sont sous licence Creative Commons By-NC-SA. Or la question est plus sensible encore dans l'éducation où beaucoup pensent que l'utilisation de la clause NC est contre-productive. Richard Stallman affirme même qu'elle est défectueuse et exhorte l'organisation des Creative Commons à prendre position et déclarer que les ressources éducatives doivent, comme les logiciels, être uniquement diffusées sous des licences libres, en évitant donc les licences Creative Commons By-NC et Creative Commons By-NC-SA.
Mais peut-être que demain Yann Houry lèvera cette fameuse clause NC puisqu'il propose actuellement un crowdfunding original sur Ulule à cet effet. « J'ai fait mes calculs. J'aurais besoin de 2000 € pour acheter diverses choses (nouvel ordinateur, un micro, quelques logiciels, etc.). Une telle somme est donc la condition du changement de licence. Cela en vaut-il la peine ? J'avoue que je suis assez curieux de le découvrir. Peut-être cette demande fera-t-elle un joli flop. En ce cas, la question de la licence ne taraude que moi ». À un peu moins de deux semaines de l'échéance, la moitié de la somme a été atteinte.
Sur le même sujet, on pourra également lire la politique du projet d'édition Framabook du site Framasoft qui explique dans le détail pourquoi il est fait le choix de licences uniquement libres pour leurs livres, en écartant sciemment les clauses NC et ND. Quant au financement participatif, très à la mode actuellement, il n'échappe pas non plus à la question des licences des projets soumis à souscription. « Le crowdfundig sans licences libres est-il un piège à gogos ? » s'interroge ainsi Calimaq sur son blog.