Le Référentiel Général d'Interopérabilité (RGI) vient d'être officiellement publié. S'il contient des points très positifs, il montre aussi de très nombreuses et sévères régressions par rapport aux versions antérieures. En particulier, à part une dizaine de règles triviales, le RGI n'impose plus rien : aucune norme, ni aucun standard n’est interdit, ni déconseillé (page 7/119), contrairement à l'ancienne version (page 6/105) où l'on avait une graduation de quatre niveaux allant d'obligatoire à interdit.
L'un des points les plus attendu est le statut des formats
ODF et
Open XML. On le trouve page 61 où l'on peut lire :
... il est RECOMMANDÉ d’utiliser un format de document basé sur le langage XML et dont les spécifications sont normalisées par l'ISO.
... Le format Office Open XML est un format bureautique basé sur XML. Il supporte nativement une partie des formats binaires bureautiques existants. Il n’existe pas à ce jour d'implémentation de cette norme.
Ceci est fort différent de l'ancienne version :
Il est INTERDIT de faire une migration depuis le format bureautique couramment utilisé par une organisation, vers un format autre que le format ouvert Open Document..
On pourra retenir à l'actif de ce document l'avant propos sur l'
interopérabilté bien qu'il soit en retrait par rapport à la définition de Wikipedia. Toujours dans les bons points, à la fin de l'avant-propos, on évoque une convergence avec l'
IEF (European Interoperability Framework) dont le but est d'obtenir l'interopérabilité des systèmes d'information européens.
Il existe quelques règles triviales qui reviennent à enfoncer des portes ouvertes. Elles imposent les protocoles internet universellement adoptés : courrier (SMTP, MIME, POP3 ou IMAP pages 75-77), annuaire LDAP, IPv4.NTP, HTTP... Enfin, on pourra remarquer que Vorbis et Flac ne sont pas (encore) recommandés, que Zip est le seul format de compression connu et que le XML est recommandé en laissant dans le flou la structure de son contenu.
Pour terminer, on pourra regretter que la rédaction du RGI ne soit plus assurée par des fonctionnaires compétents mais sous-traitée, ce qui revient aussi à sous-traiter les compétences.