• # C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

    Posté par  . Évalué à 7.

    Si j'ai bien suivi, Elastic a changé de licence car AWS ne jouaient pas le jeu du libre d'après eux, et AWS réponds en faisant un fork libre d'Elastic…

    Au final, un logiciel qui n'aurait jamais percé si il n'avait pas été libre au début, et Amazon qui fait du libre-washing ensuite.

    J'ai bon ?

    • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      car AWS ne jouaient pas le jeu du libre d'après eux

      Le mot clé ici c'est "d'après eux". Il semblerait que Elastic interprète libre comme "on fait de l'opensource pour bénéficier de la hype, mais en vrai ça nous fait chier que les gens utilisent les libertés qu'on leur a donné et qu'on avait promis de ne pas retirer".

      Je sais pas si Amazon fait du "libre-washing", mais ils sont déjà plus dans l'esprit OpenSource/Libre que Elastic.

      https://link-society.com - https://kubirds.com - https://github.com/link-society/flowg

      • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

        Posté par  . Évalué à 2.

        J'ai un peu de mal avec ce type de manichéisme…

        On peut très bien commencer un projet opensource et s'apercevoir que cela ne fait pas bouillir la marmite. Ou que l'on produit la majorité de la valeur avec très peu d'aide extérieure, et voir que beaucoup utilisent le résultat de ton travail sans contribuer en retour. Et donc essayer de trouver des solutions un peu borderline…

        Du côté d'Amazon, c'est pas leur coeur de métier donc c'est plus facile pour eux d'arriver une fois que le produit fonctionne bien et de faire le chevalier blanc.

        çà me fait un peu penser à l'histoire de "la poule et le cochon"…

        Du coup, cela pose sérieusement la question de quel est le business modèle pour réussir avec de l'opensource? car il me semble que peu de logiciels opensource (par rapport aux nombres existants) peuvent survivre avec de la maintenance ou du service…

        • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

          On peut très bien commencer un projet opensource et s'apercevoir que cela ne fait pas bouillir la marmite.

          Oui

          et voir que beaucoup utilisent le résultat de ton travail sans contribuer en retour.

          Aucune licence libre n'oblige un utilisateur Ă  contribuer en retour. Si tu veux poser des conditions Ă  l'utilisation de ton logiciel (aka: faites des contribs), ce n'est plus du libre.

          Du côté d'Amazon, c'est pas leur coeur de métier donc c'est plus facile pour eux d'arriver une fois que le produit fonctionne bien et de faire le chevalier blanc.

          Tout a fait

          quel est le business modèle pour réussir avec de l'opensource?

          De ce que j'ai compris, l'opensource (et le libre de manière plus général) nécessite de l'argent (pour payer les devs, la maintenance, etc…). Rien n'est gratuit.

          AMHA, Une société qui ne fait QUE de l'opensource est destinée à faire faillite.

          Les Google/Amazon/Microsoft peuvent se permettre de faire de l'open-source car ils ont un revenu régulier conséquent qui ne vient pas (directement) de l'open source.

          https://link-society.com - https://kubirds.com - https://github.com/link-society/flowg

          • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

            AMHA, Une société qui ne fait QUE de l'opensource est destinée à faire faillite.

            Si effectivement sa seule activité consiste à produire le logiciel en opensource, il y a peu de chance qu'elle survive très longtemps.

            Dans la grande majorité, les sociétés qui produisent de l'opensource ont également d'autres activités qui les font vivre. Sinon comment expliquer que tant de projets opensource continuent à vivre ? Il y a longtemps que les Wordpress, Drupal, MariaDB et autres nombreux logiciels opensource auraient disparus…

            Si on prend l'exemple d'ElasticSearch, le fait qu'il soit accessible à tous, ne signifie pas que tous soient capables de le mettre en oeuvre. La société éditrice du logiciel peut donc générer des revenus en vendant du service: architecture, installation, maintenance, développement liés, formations, etc…

            C'est le cas de tous les logiciels d'ailleurs, qu'ils soient opensource ou non. Ce n'est pas parce-que tu as acheté une licence SQLServer que tu sais l'installer, le paramétrer aux petits oignons et développer un CRM qui y stocke ses données.

            • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

              Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 14 avril 2021 à 10:54.

              Dans le cas présent ils ont l’air de le faire https://www.elastic.co/fr/aws-elasticsearch-service le truc c’est qu’Amazon doit se manger la part du lion vu qu’ils sont obligés d’avoir une page « pourquoi utiliser notre offre et pas celle d’Amazon nue ».

              • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

                Posté par  . Évalué à 3.

                Je suis d'accord, c'Ă©tait un peu le sens de mon commentaire initial.

                Ceux qui disent qu'une entrprise qui développe un logiciel opensource doit aussi faire du service et/ou support oublie que même celà ne leur garantie pas le succès (même si leur logiciel peut être un succès).

                D'autres entreprises (genre société de service/consulting) peuvent fournir du service et pour moins cher car ils n'ont pas de développement à financer ou qu'ils sont géographiquement plus proche du client, ou d'autres raison.

                Tout cela rends difficile pour une telle société d'être viable. Et je peux comprendre que cela énèrve que la valeur issue de ton travail est capté par d'autres qui ont moins de contraintes (et de voir que toi tu t'en sors pas…).

                Au final, j'ai plutôt l'impression que l'opensource ne marche, en terme financier, que quand tu opensources un logiciel qui n'est pas critique à ton business model. Et les grosses société qu'on dit opensource friendly se gardent bien d'opensourcer leur produit phare ou le font uniquement après être devenu incontournable sur leur segment de marché.

                Je suis convaincu que le nombre de société qui ont commencé par faire de l'opensource et qui ont réussi sont une exception plus qu'une généralité.

                • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

                  Posté par  . Évalué à 3.

                  Je suis convaincu que le nombre de société qui ont commencé par faire de l'opensource et qui ont réussi sont une exception plus qu'une généralité.

                  Pas besoin de te restreindre à l'opensource. C'est le cas des boîtes en général.

                  « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

                  • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

                    Posté par  . Évalué à 2.

                    J'en suis conscient mais mon sentiment, c'est qu'avec l'open-source c'est encore pire.

                    Il suffit que ton soft soit facile à installer et utiliser et personne ne va payer pour du service, de la formation, etc…

                • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

                  Au final, j'ai plutĂ´t l'impression que l'opensource ne marche, en terme financier, que quand tu opensources un logiciel qui n'est pas critique Ă  ton business model

                  Cela me fait penser au modèle de "l'opencore", ou tu opensource qu'une petite partie de ton logiciel, et certainement pas sa plus-value.

                  https://link-society.com - https://kubirds.com - https://github.com/link-society/flowg

            • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

              Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

              Si on prend l'exemple d'ElasticSearch, le fait qu'il soit accessible à tous, ne signifie pas que tous soient capables de le mettre en oeuvre. La société éditrice du logiciel peut donc générer des revenus en vendant du service: architecture, installation, maintenance, développement liés, formations, etc…

              C'est ce que dit Ludovic Dubost de Xwiki en effet. Et c'est ce que semble faire Collabora avec sa suite bureautique en ligne. Et ça ne me paraît pas franchement choquant.

              « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

              • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

                Posté par  . Évalué à 1.

                La société éditrice du logiciel peut donc générer des revenus en vendant du service: architecture, installation, maintenance, développement liés, formations, etc…

                Oui, c'est le Business model auquel on pense spontanément mais cela n'implique absolument pas que les revenus soient conséquents.
                La majorités des éditeurs proprio vendent des licences et se couper de ce revenu complexifie l'équation…

    • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6. Dernière modification le 13 avril 2021 à 07:33.

      ne jouaient pas le jeu du libre

      Une entité quelconque ne peut peut pas "jouer un jeu" étant donné que le libre s’intéresse au livrable sans aucune obligation (aucune demande concernant celui qui fournit, toutes les contraintes du libre sont sur le livrable) de celui qui reçoit envers celui qui fournit.

      Une entité respecte ou ne respecte pas la licence, c'est binaire (rien de manichéen, c'est aussi le fonctionnement de la justice : tu es coupable ou non coupable, jamais "l'accusé n'a pas joué le jeu donc on condamne à moitié"; ou le fonctionnement des gens contre la peine de mort : tu ne peux pas être contre si tu penses à une exception, vu que le principe est de ne pas avoir d'exception), AWS respecte la licence.
      Un logiciel est ou n'est pas du libre, c'est binaire (rien de manichéen, c'est aussi le fonctionnement de la justice : tu es coupable ou non coupable, jamais "l'accusé n'a pas joué le jeu donc on condamne à moitié"), ElasticSearch n'est pas (en 2021) libre.

      Donc :
      - AWS n'a rien fait de mal, quelque soit l'opinion qu'on peut avoir sur son comportement (hors sujet vis à vis du libre), impossible de dire qu'AWS fait du libre-washing car ne disait rien avant 2020 (AWS fournissait un service en respectant la licence), et aujourd'hui propose de faire la maintenance d'un logiciel libre (donc va faire du libre) que l'auteur initial a abandonné (en version libre).
      - Elastic (l'entreprise) fait du libre-washing en disant être proche du libre (ce qui est impossible : on fait du libre ou pas) sans faire du libre car le libre donne trop de libertés d'après eux.

      Rappelons la base du libre : pour tous les usages, et si tu penses qu'une entité qui reçoit un livrable libre devrait "jouer un jeu" le mieux sera sans doute de te poser des questions sur l'honnêteté intellectuelle de ceux qui t'ont expliqué le libre, le libre étant complètement neutre (tu peux, sans aucune obligation) sur l'aspect communautaire.

      C'est qui les gentils et qui les méchants

      Vis à vis du libre, sans juger aucunement d'en dehors du libre, AWS est le gentil (était précédemment simple utilisateur sans aucune obligation donc neutre, et propose maintenant de maintenir la version libre d'un logiciel) et Elastic le méchant (arrête le libre en mentant sur son opinion sur le libre).

      • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 3.

        rien de manichéen, c'est aussi le fonctionnement de la justice : tu es coupable ou non coupable, jamais "l'accusé n'a pas joué le jeu donc on condamne à moitié"

        Je me demande si il n'y a pas matière à nuancer cette affirmation.

        Par exemple avec le jugement de Salomon.

        Ensuite, les questions que tranchent la justice sont très souvent moins binaires. Coupable-pas coupable ? Oui mais de quoi ? Homicide, volontaire ou involontaire, avec ou sans préméditation, etc…

        Autre nuance qu'apporte la justice : les circonstances atténuantes et aggravantes.

        Il me semble que cette complexité, ces nuances font que les deux parties peuvent parfois être satisfaites ou insatisfaites en même temps d'un jugement. Ce qui serait bien moins souvent le cas si les décisions judiciaires étaient purement manichéenne, non ?

        Surtout, ne pas tout prendre au sérieux !

        • [^] # Re: C'est qui les gentils et qui les mĂ©chants ?

          Posté par  . Évalué à 2.

          rien de manichéen, c'est aussi le fonctionnement de la justice : tu es coupable ou non coupable, jamais "l'accusé n'a pas joué le jeu donc on condamne à moitié"

          Je me demande si il n'y a pas matière à nuancer cette affirmation.

          Bien sûr que si. Il y a effectivement le jugement coupable/non coupable, mais ensuite il y a toute une gradation par le biais de la peine (ou la compensation au civil). Il y des culpabilités sans peine, avec des peines légères, des peines très lourdes, des condamnations pour l'exemple (Quel non sens!), etc. Des jugements où le défenseur est jugé coupable mais la compensation est légère parce qu'en face le plaignant n'est pas totalement de bonne foi, ça arrive régulièrement, notamment aux prud'hommes ou au civil.

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