J'ai du mal à suivre ces élèves, si une telle carrière ne les intéresse pas pourquoi utiliser un discours anticapitaliste pour parler de leur erreur d'orientation ?
Pas sûr que la désertion soit le meilleur moyen d'arrêter la "guerre contre le vivant". Je pense qu'avec un peu d'imagination ils pourraient utiliser les compétences acquises pendant leur cursus pour protéger le vivant et ainsi retourner ces compétences contre ceux qu'ils considèrent comme des ennemis du vivant. D'autres l'ont déjà fait avant eux, que ce soit par exemple dans des bureaux d'étude, dans la recherche ou dans des ONG.
NB : RSE ça ne veut pas dire "Responsabilité Sociale et Environnementale" mais "Responsabilité Sociétale des Entreprises".
On verra où ils seront dans quelques mois ou 1an.
Je pense que là ils ont abandonné leur projet de carrière tel que prévu par leur formation, et cherchent à faire autre chose.
Mais j'imagine que pour utiliser leurs compétences, il faut déjà un certain nombre de moyens et ressources non-accessibles à des particuliers. Peut-être certaines ONG ont ces ressources, ou peut-être qu'ils devraient s'orienter vers la recherche publique.
Mais peut-être aussi qu'ils rejettent l'idée de tout régler avec plus de technologie.
Et ils sont encore jeunes, alors laissons-les rêver un peu. Ça manque, l'idéalisme, de nos jours.
La guerre au vivant est ce qui précède cet état de fait. On peut y inclure notamment (pour ce qui est en lien avec l'agriculture occidentale) : la déforestation, l'arrachage des haies, les grandes (mono)cultures, le labour, les biocides.
Le labour est justement ce que est évité par l'utilisation du glyphosate par exemple.
Le test du T-shirt avait montré qu'une terre bio est plus "vivante" qu'une terre en agriculture raisonnée. Mais il faut aussi tenir compte de la baisse de rendement (qui implique plus de déforestation pour nourrir autant de personnes).
Peut-être se sont-ils effectivement "trompés" en ce sens que peut-être leur filière ne fait que des trucs mauvais (aucune idée si c'est le cas, et perso j'en doute) et qu'ils ne l'imaginaient pas du tout avant d'intégrer leur école. Ça ne veut pas dire pour autant qu'ils n'ont pas le droit de justement s'en plaindre. Au contraire, parce que justement, je ne vois pas pourquoi "ingénieur agricole" devrait forcément aboutir à des métiers nocifs et donc leur "erreur" serait alors tout à fait compréhensible et d'autant plus raisonnable voire leur désaccord du système logique. Ils auraient voulu faire un métier bien autour des techniques dans l'agriculture, qui auraient pu mener à travailler sur des techniques saines, des évolutions écologiques, etc. (du moins, ce serait normal de l'espérer) et se seraient apparemment retrouvés uniquement dans des industries polluantes et des jobs cyniques environnementalement et socialement? Si c'est le cas, ils ont raison d'en parler. D'ailleurs dans ce cas, est-ce vraiment une erreur de leur part?
Peut-être, et plus vraisemblablement, n'ont-ils pas fait d'erreur d'orientation mais se sont simplement rendus compte que les bons jobs existent, mais sont rares et que la majorité de l'industrie est effectivement nocive.
Je ferai le parallèle avec l'informatique. J'en fais et je pense que par bien des côtés, ça a aidé les humains, mais par énormément d'autres côtés, absolument pas. Par exemple, j'ai beau être développeur, je considère qu'il y a clairement surenchère du numérique pour tout et rien, et surtout que c'est utilisé principalement pour des choses négatives (industrie de la pub, surveillance, agrégations de données personnelles — mettre des anti-pubs, avoir des assos qui combattent les abus, etc. est devenu notre quotidien! —, réseaux sociaux qui créent ironiquement une forme d'asociabilité des êtres, du mal-être, du harcèlement, des suicides, et ainsi de suite). Il y a un véritable problème de ce côté là. Et malheureusement, une énorme partie de l'industrie du numérique est dans le côté nocif du milieu. Il y a bien une raison pour laquelle je ne cherche pas à me faire engager par un GAFAM ou autre grosse multinationale, ce qui me permettrait pourtant d'avoir un salaire sans commune mesure à mon niveau de vie actuel. À la place, je fais du logiciel libre; quand je prends des emplois, je fais un choix draconien des employeurs acceptables (exit les grosses boîtes basées sur le business publicitaire, les vendeurs de viandes sociétés de service, les boîtes qui font des trucs socialement, écologiquement — ou autre — nocifs, etc. Laissez moi vous dire que mon choix devient plutôt limité). Ma vie est certes plus simple, moins de paillettes mais aussi 100 fois plus heureuse. C'est un choix. Et ça ne signifie pas que j'ai fait une erreur d'orientation.
Et ça ne m'empêche pas de pouvoir critiquer ces entreprises d'informatique nocives, comme ça ne devrait pas les empêcher de pouvoir critiquer les entreprises nocives de l'industrie biologique.
Renverser la situation ainsi en mettant ça sur le dos des étudiants est assez malsain. Si on veut un futur acceptable pour l'humanité, il faut aussi accepter que tout n'est pas juste une question du "choix de chacun". Ici, tu es en train de leur dire en gros "ils ont qu'à choisir autre chose et pas nous faire chier avec le choix des autres". Or il faut aussi se demander à un moment si certains choix sont vraiment valides. Et notamment quand le "choix" implique de zigouiller notre nature.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
La technique est neutre, elle peut être utilisé en mal ou en bien. Que tu bosses pour Gimp ou pour un Gafa, finalement, tu utilises les mêmes outils. La finalité peut être radicalement différente par contre.
Ces élèves auraient très bien pu aussi créer une plante nécessitant peu d'eau et l'offrir au monde, comme l'inventeur du gel hydroalcolique. Comme toi, tu offres un remplaçant à Photoshop.
Leur texte fait référence aux capitalismes et pas vraiment à la technique agricole. Celle-ci a plein de défauts, mais les gens ont oublié ce qu'est une famine.
Ces élèves auraient très bien pu aussi créer une plante nécessitant peu d'eau et l'offrir au monde, comme l'inventeur du gel hydroalcolique. Comme toi, tu offres un remplaçant à Photoshop.
Bien sûr, parce que pour faire une plante qui pousse quasiment sans eau et l'offrir au monde, il suffit de démarrer dans sa cuisine et quelques mois plus tard: pouf, c'est fait. C'est vraiment trop con qu'aucune des personnes compétentes en la matière n'y ait jamais pensé.
Leur texte fait référence aux capitalismes et pas vraiment à la technique agricole. Celle-ci a plein de défauts, mais les gens ont oublié ce qu'est une famine.
Ou pas. Que sais-tu sur l'appauvrissement des sols dû à l'agriculture intensive? Sais-tu ce qu'on serait capable de produire sans engrais et pesticide?
Le Sri Lanka vient d'essayer une transition brutale, et ça n'a pas l'air de super bien se passer pour eux.
Mais ici, comme on est raisonnable, on va rester sur ce qu'on connaît: compenser l'appauvrissement continuel de nos sols par des engrais toujours plus performants, qu'on aura développé en laboratoire et qu'on vendra à prix d'or.
Et qu'est-ce qui se passe le jour où on n'arrive plus à compenser? ou qu'on n'arrive plus à produire nos engrais et nos pesticides? ou qu'on se retrouve avec une maladie qui déferle sur les monocultures contre laquelle le remède arrive trop tard?
Je pense que eux le savent. Je pense aussi qu'après des années d'étude, la décision qu'ils prennent n'a pas dû être facile, et faire un discours à la remise des diplômes, devant leurs camarades qui vont rejoindre l'industrie, et l'ensemble de leurs professeurs, ce n'est pas facile non plus.
Et enfin: je pense qu'ils ont pris autrement plus de temps à réfléchir à leur décision que nos à écrire nos commentaires. On peut peut-être leur donner le bénéfice du doute et supposer qu'ils ont déjà pensé à tout ça avant, non?
Bien sûr, parce que pour faire une plante qui pousse quasiment sans eau et l'offrir au monde, il suffit de démarrer dans sa cuisine et quelques mois plus tard: pouf, c'est fait
Le sujet n'est pas la difficulté mais le fait de condamner la technique OGM à cause de l'argent des multinationales. Mon propos est de dire que l'on peut condamner l'action d'un multinational et produire un OGM utile. Il n'y a rien de contradictoire.
Que sais-tu sur l'appauvrissement des sols dû à l'agriculture intensive? Sais-tu ce qu'on serait capable de produire sans engrais et pesticide?
Il y a un paquet de producteur BIO en France. Ils n'ont pas les rendements de l'agriculture classique, c'est assez facile à voir.
Mais ici, comme on est raisonnable, on va rester sur ce qu'on connaît: compenser l'appauvrissement continuel de nos sols par des engrais toujours plus performants, qu'on aura développé en laboratoire et qu'on vendra à prix d'or.
Tu parles bien de phosphates ? le truc exploité depuis 150 ans ? Ou de Calcium ?
ou qu'on se retrouve avec une maladie qui déferle sur les monocultures contre laquelle le remède arrive trop tard?
Pour l'instant, c'est l'inverse que l'on voit, comme l’histoire de la contamination du soja BIO allemand ou la mouche qui a détruit les productions d'olive il y a 2 ans suite à l'interdiction d'un pesticide. Même les producteurs bio n'en sont pas à faire des "multicultures".
Je pense que eux le savent.
Oui, ils connaissent le risque et préfèrent s'en laver les mains. Produire tout en BIO, impose d'augmenter très largement la surface agricole pour compenser les pertes de production avec toute la production de CO2 qui va avec. Et je ne parle pas de l'envoler des prix, combien de personne ne pourront plus manger ?
On peut peut-être leur donner le bénéfice du doute et supposer qu'ils ont déjà pensé à tout ça avant, non?
Oui sans doute, mais on ne peut pas laisser se mélanger science et politique. La science permet plus de mal et plus de bien à la fois. Le choix de faire des lois ou des projets est politique (brevet sur le vivant, label bio, norme sanitaire). Le "néoluddisme" est une catastrophe. Les politique ont besoin d'options, de choix qui ne peuvent venir que de la science.
Tu t'exprimes comme si tu savais, mieux que ces jeunes ingénieur·e·s, victimes de leur propre « erreur d'orientation », ce qu'on apprend dans une école comme AgroParisTech, et comme si tu en étais un meilleur spécialiste qu'eux, puisque tu ne juges même pas utile de sourcer tes affirmations sur le fonctionnement des écosystèmes productifs et des systèmes alimentaires mondiaux.
Il y a un paquet de producteur BIO en France. Ils n'ont pas les rendements de l'agriculture classique, c'est assez facile à voir.
Du coup on est bien d'accord que le jour où la manne des engrais et pesticides commence à se tarir, il sera trop tard pour s'adapter sans conséquences dramatiques?
Tu parles bien de phosphates ? le truc exploité depuis 150 ans ? Ou de Calcium ?
De l'approche générale d'une agriculture intensive dont on sait qu'elle n'est pas soutenable. Ce n'est pas parce qu'on fait ça depuis 150ans que ça ne pose pas de problème. Le pétrole aussi, on le brûle depuis longtemps.
Oui, ils connaissent le risque et préfèrent s'en laver les mains. Produire tout en BIO, impose d'augmenter très largement la surface agricole pour compenser les pertes de production avec toute la production de CO2 qui va avec. Et je ne parle pas de l'envoler des prix, combien de personne ne pourront plus manger ?
À culture équivalente, et c'est bien de ça qu'on parle. Si tu te fixes pour objectif que rien ne doit changer, tu ne peux effectivement rien changer.
Aujourd'hui on utilise une large part de la surface agricole pour l'élevage. Il faut la réduire, et par conséquent consommer moins de viande.
Il va aussi falloir revoir sérieusement la politique agricole et comment garder une alimentation abordable.
Oui sans doute, mais on ne peut pas laisser se mélanger science et politique. La science permet plus de mal et plus de bien à la fois. Le choix de faire des lois ou des projets est politique (brevet sur le vivant, label bio, norme sanitaire). Le "néoluddisme" est une catastrophe. Les politique ont besoin d'options, de choix qui ne peuvent venir que de la science.
La catastrophe, c'est ce vers quoi on avance, et à toute vitesse, en s'obstinant à dire que ça va s'arranger sans changement radical, avec des solutions qui relèvent de la techno-branlette. Ça fait des décennies qu'on entend ça, et les choses n'ont fait qu'empirer.
Du reste, certains de ces étudiants vont vers des exploitations agricoles à "échelle humaine". Ils ne disent pas qu'ils vont désapprendre et n'utiliser aucune de leurs connaissances.
Les politiques ont les options et les alertes rouges clignotantes avec des sirènes sous le nez depuis des décennies et décident encore et encore de s'en foutre totalement, parce que "il va falloir faire des efforts", ça ne fait pas rêver les électeurs.
Les géants de l'agro-alimentaire font ce que toute entreprise est censée faire: maximiser le rendement financier dans un cadre donné. Le cadre fait que leur optimal est destructeur pour l'environnement à moyen/long terme. Tu ne changeras rien de l'intérieur sauf à ne pas faire le travail qui t'est demandé.
Encore une fois: leur cadre est dicté par les politiques. Il a changé récemment? Non.
La catastrophe, c'est ce vers quoi on avance, et à toute vitesse, en s'obstinant à dire que ça va s'arranger sans changement radical, avec des solutions qui relèvent de la techno-branlette. Ça fait des décennies qu'on entend ça, et les choses n'ont fait qu'empirer.
Il y a quand même des progrès qui ont eu lieu depuis 30 ans en Europe et qui sont en cours.
En Europe on utilise moins d'engrais avec le temps tout en gardant le rendement sous contrôle, car on optimise. On se dirige de plus en plus vers des cultures pilotées avec les institutions météo pour semer et arroser au bon moment pour limiter la consommation en ressources (eau, engrais, etc.).
Les déchets organiques et boues des stations d'épuration sont de plus en plus utilisées en remplacement de l'engrais. Cela améliore la gestion de ces déchets, mais évite aussi le besoin d'engrais chimiques en rendant au sol ce que l'humain rejette.
Mais en effet les questions des grandes mono cultures à gérer ce qui n'est pas simple, le choix des variétés à cultiver pour consommer moins de ressources selon le climat local et de la réduction de la production de viande pour réduire le besoin de cultiver ne sont pas assez avancées.
Après le problème existe aussi en dehors de l'Europe qui est à maturité concernant ces sujets, de nombreuses zones géographiques n'optimisent pas assez l'usage de l'engrais ou n'ont pas les connaissances ou infrastructures pour progresser sur ces sujets pour le moment. Pourtant le temps presse.
Il y a quand même des progrès qui ont eu lieu depuis 30 ans en Europe et qui sont en cours. En Europe on utilise moins d'engrais avec le temps
Pour les engrais, je ne sais pas. Pour les produits phytosanitaires, en France au moins, qui se situe au dessus de la moyenne européenne, et au contraire de ce que prévoyait le plan Écophyto et ses révisions successives à la baisse de l'ambition, la tendance n'est pas du tout à l'amélioration, ni à l'« optimisation ».
Entre 2009 et 2018, en moyenne triennale glissante et après correction des substitutions conduisant à des changements de dosage, les ventes de produits phytosanitaire ont… augmenté de 12 %. Dans le même temps, la surface agricole utile a… diminué de 1 %. Cette pression croissante sur la biodiversité s'ajoute à celle qui résulte des changements d'usage des sols : entre 2000 et 2010, les espaces toujours en herbe, riches en biodiversité, ont perdu en France métropolitaine l'équivalent du departement de l'Hérault (7,9 %).
Il n'est pas certain que nous soyons « à maturité concernant ces sujets ».
On se dirige de plus en plus vers des cultures pilotées avec les institutions météo pour semer et arroser au bon moment
Maintenant, existe-t-il des études sérieuses sur la fiablité de ces institutions ? Il peut y avoir des causes de rupture, comme Starlink qui se met à jouer au billard-satellite, ou un conflit armé qui empèche une partie du monde d'avoir accès aux données de l'autre (modèle numérique global) ?
La technique est neutre, elle peut être utilisé en mal ou en bien.
Et, par exemple, la « technique » consistant à faire pousser du soja génétiquement modifié pour résister au glyphosate®, sur des terres gagnées sur la forêt brésilienne brûlée, afin de nourrir des porcs élevés par exemple en Bretagne (où le nombre d'exploitations agricoles n'a jamais été aussi faible), tu penses que c'est mal ou que c'est bien ? Ou que c'est « neutre » ?
Ah. Donc : détruire l'environnement en Amérique latine, détruire l'environnement et l'emploi agricole (par exemple) en Bretagne, c'est « neutre », c'est ça ?
Tu confonds connaissance scientifique et industrialisation de ses développements techniques. L'investissement et le temps nécessaire au déploiement commercial de cultures OGM ne le place en pratique qu'à la portée de puissances financières privées qui, à aucun moment, ne se donneraient pour raison sociale de « sauver une région ».
J'avais rater cette partie dans ton commentaire fleuve :
Si on veut un futur acceptable pour l'humanité, il faut aussi accepter que tout n'est pas juste une question du "choix de chacun". Ici, tu es en train de leur dire en gros "ils ont qu'à choisir autre chose et pas nous faire chier avec le choix des autres". Or il faut aussi se demander à un moment si certains choix sont vraiment valides. Et notamment quand le "choix" implique de zigouiller notre nature.
Ce genre de discours a déjà eu lieu et mener au dictature prolétarienne" avec le même genre de discours mais en rapport avec les classes sociales. C'est très glissant comme concept.
Aucun agriculteur ne fait le choix de "zigouiller" la nature. Si il mets des pesticides, c'est pour qu'il reste des trucs à manger après le passage d'insectes. L'interdiction de ressemer des OGM, les brevets OGM, la privatisation du vivant sont des problèmes juridiques, pas téchniques.
Posté par jsbjr .
Évalué à 9.
Dernière modification le 12 mai 2022 à 21:33.
Si il mets des pesticides, c'est pour qu'il reste des trucs à manger après le passage d'insectes.
Parce qu'il y semé une variété avec des gros rendements mais qui ne résiste pas bien aux insectes et champignons. Il a fait ça après le passage d'un représentant de commerce d'un gros semencier qui lui vends aussi pesticides et fongicides.
En plus il a semé la même espèce que les voisins sur une très grande surface. Parce que c'est plus facile.
PS: tout les agriculteurs ne sont pas à ranger dans la même case.
Il y en a qui se démènent pour produire différemment .
Il y en a qui aimeraient faire différemment mais ne savent pas comment commencer.
Et il y en a qui dirigent leur ferme comme ils dirigeraient une usine d'armes ou de voitures.
Ceux-la ont les moyens de se faire entendre et de manipuler les autres.
Les agriculteurs ne sont pas plus des demeurés que les autres.
Ils faut bien reconnaître que la plus part des gens se font avoir quand ont leur répète ma même chose à longueur de journée. Si en plus on leur promet qu'il vont gagner plein d'argent c'est combo.
La pub et les techniques de marketing fonctionnent très bien et sur tout le monde.
C'est étudié par des paquets de chercheurs (des neurologues aux psychologues) et les commerciaux utilisent tout qui marche.
Parce qu'il y semé une variété avec des gros rendements mais qui ne résiste pas bien aux insectes et champignons. Il a fait ça après le passage d'un représentant de commerce d'un gros semencier qui lui vends aussi pesticides et fongicides.
Donc les agriculteurs sont débiles ?
Ou peut être qu'il y a une raison économique aussi pour eux de procéder ainsi.
En plus il a semé la même espèce que les voisins sur une très grande surface. Parce que c'est plus facile.
C'est non seulement plus facile, mais aussi beaucoup moins cher à gérer.
C'est l'un des leviers utilisé pour baisser le coût de production de la nourriture, pour rappel la nourriture aujourd'hui cela ne coûte pas chère en Europe et on parvient à produire suffisamment pour l'alimentation mondiale grâce à ces techniques.
Ce n'est pas juste pour se simplifier la vie ou pour engraisser quelques entreprises qu'on en est là.
Il faudra du temps pour changer certaines pratiques, et en partie la population en est responsable à vouloir toujours le moins cher possible, et aussi en voulant consommer des produits (comme la viande) en quantité qui ne sont atteignables qu'avec des méthodes de production assez agressives.
« Ou peut être qu'il y a une raison économique aussi pour eux de procéder ainsi.
« C'est non seulement plus facile, mais aussi beaucoup moins cher à gérer.
C'est l'un des leviers utilisé pour baisser le coût de production de la nourriture, pour rappel la nourriture aujourd'hui cela ne coûte pas chère en Europe et on parvient à produire suffisamment pour l'alimentation mondiale grâce à ces techniques. »
Vous avez quasiment tout dit. Reste la question de la répartition des chiffres d'affaires liés à la production alimentaire. Est-il réellement impossible d'orienter une part plus substantielle en direction de ceux qui produisent plutôt que vers (les actionnaires de) ceux qui vendent ou transforment ? Il paraîtrait que les rapports travail/bénéfice ne soient pas très équitable ; au point qu'en France un gouvernement ultra-affairiste aurait même tenté d'y remédier provoquant l'effet contraire.
Alors non, ils vendent à des genre de centrales d'achat (je ne sais plus le nom exact), et la récolte a pu même être achetée sur pied. Et ils ne choisissent pas les prix, ils leur sont imposés.
Les AMAP ont justement été créées pour éliminer les intermédiaires entres les acheteurs de type "grand public" et les agriculteurs. Ces derniers sont mieux rémunérés de ce fait. Mais ce n'est, évidemment, pas toujours possible.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
On n'achète pas de farine en amap 😀
Ben si, j'en achète j'ai un contrat farine(s) dans la mienne, fourni par un paysan en polyculture qui s'est équipé d'un puis deux moulins de type Astrié.
Posté par Papey .
Évalué à 10.
Dernière modification le 14 mai 2022 à 14:48.
Ce n'est moins cher à gérer que dans le cadre d'un pétrole et d'un gaz pas chers, ce qui ne va pas durer encore 100 ans, et peut-être même pas 20 ans. D'ailleurs les agriculteurs comme ceux qui dépendent de leur voiture thermique le ressentent très bien dès à présent. Les tracteurs et les moissonneuses marchent au diesel, les pesticides, fongicides herbicides et autres insecticides sont issus de la pétrochimie, les engrais azotés sont produits à partir du gaz naturel (procédé Haber-Bosch) et d'énergie pour fixer artificiellement l'azote de l'air sous forme d'ammoniac. Tout ceci permet de ne considérer le sol que comme un substrat neutre, un support sur lequel on fait pousser ce qu'on veut tant qu'on peut balance tout un tas de produits chimiques bon marché par-dessus, à l'aide de machines bon marché.
Les seuls problèmes, c'est d'une part le dust bowl global vers lequel tout ça nous entraîne, et d'autre part ce qui se passera quand les prix du gaz et du pétrole auront été multipliés par 10 ou 100 en parité de pouvoir d'achat. On peut vouloir l'ignorer et essayer de se persuader que "la technique nous sauvera" y compris avec beaucoup moins d'énergie et de matières premières minérales à disposition, ou on peut se dire qu'on va clairement dans le mur et qu'il faut à la fois ralentir et changer radicalement de direction pour pas que tout pète, plutôt que de continuer à accélérer tout droit.
Aucun agriculteur ne fait le choix de "zigouiller" la nature. Si il mets des pesticides, c'est pour qu'il reste des trucs à manger après le passage d'insectes.
Et donc, il fait le choix de… euh, « zigouiller » les insectes, c'est ça ?
Je vais être mauvaise langue… Mais voyons dans 1 an ce qu'il en restera de ces "jolis" idéaux.
Je ne demande même pas 10 ans, voyons déjà dans 1 an.
(et comme d'hab, les ZAD n'ont pas d'hôpital ni de dépense de défense ni plein d'autres "détails", tout ça laissé aux autres pour les payer et on compte sur leur générosité pour continuer à jouer avec la ZAD, heureusement quand même que les autres qu'on aime détester sont la pour quand ça tourne pas comme imaginé)
# erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 3.
J'ai du mal à suivre ces élèves, si une telle carrière ne les intéresse pas pourquoi utiliser un discours anticapitaliste pour parler de leur erreur d'orientation ?
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 8.
En quoi vois tu une erreur d'orientation ?
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 6.
Ils annoncent détester leur secteur et vont faire autres choses.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 6.
Je pense qu'ils aiment leur secteur ; simplement ils veulent inciter à vivre d'autre chose que de faire la guerre au vivant.
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 5.
Pas sûr que la désertion soit le meilleur moyen d'arrêter la "guerre contre le vivant". Je pense qu'avec un peu d'imagination ils pourraient utiliser les compétences acquises pendant leur cursus pour protéger le vivant et ainsi retourner ces compétences contre ceux qu'ils considèrent comme des ennemis du vivant. D'autres l'ont déjà fait avant eux, que ce soit par exemple dans des bureaux d'étude, dans la recherche ou dans des ONG.
NB : RSE ça ne veut pas dire "Responsabilité Sociale et Environnementale" mais "Responsabilité Sociétale des Entreprises".
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Maclag . Évalué à 9.
On verra où ils seront dans quelques mois ou 1an.
Je pense que là ils ont abandonné leur projet de carrière tel que prévu par leur formation, et cherchent à faire autre chose.
Mais j'imagine que pour utiliser leurs compétences, il faut déjà un certain nombre de moyens et ressources non-accessibles à des particuliers. Peut-être certaines ONG ont ces ressources, ou peut-être qu'ils devraient s'orienter vers la recherche publique.
Mais peut-être aussi qu'ils rejettent l'idée de tout régler avec plus de technologie.
Et ils sont encore jeunes, alors laissons-les rêver un peu. Ça manque, l'idéalisme, de nos jours.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -1.
La "guerre au vivant" ? Vous parlez de quoi ?
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Pol' uX (site web personnel) . Évalué à 10.
On estime des déclins très importants de population de vertébrés, d'oiseaux, d'insectes, pollinisateurs, etc. Les taux d'extinction d'espèce sont estimés être très élevés également. Un florilège ici : https://www.franceculture.fr/emissions/le-monde-vivant/une-drole-de-bete
La guerre au vivant est ce qui précède cet état de fait. On peut y inclure notamment (pour ce qui est en lien avec l'agriculture occidentale) : la déforestation, l'arrachage des haies, les grandes (mono)cultures, le labour, les biocides.
Adhérer à l'April, ça vous tente ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 0.
Le labour est justement ce que est évité par l'utilisation du glyphosate par exemple.
Le test du T-shirt avait montré qu'une terre bio est plus "vivante" qu'une terre en agriculture raisonnée. Mais il faut aussi tenir compte de la baisse de rendement (qui implique plus de déforestation pour nourrir autant de personnes).
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10. Dernière modification le 12 mai 2022 à 14:11.
Peut-être se sont-ils effectivement "trompés" en ce sens que peut-être leur filière ne fait que des trucs mauvais (aucune idée si c'est le cas, et perso j'en doute) et qu'ils ne l'imaginaient pas du tout avant d'intégrer leur école. Ça ne veut pas dire pour autant qu'ils n'ont pas le droit de justement s'en plaindre. Au contraire, parce que justement, je ne vois pas pourquoi "ingénieur agricole" devrait forcément aboutir à des métiers nocifs et donc leur "erreur" serait alors tout à fait compréhensible et d'autant plus raisonnable voire leur désaccord du système logique. Ils auraient voulu faire un métier bien autour des techniques dans l'agriculture, qui auraient pu mener à travailler sur des techniques saines, des évolutions écologiques, etc. (du moins, ce serait normal de l'espérer) et se seraient apparemment retrouvés uniquement dans des industries polluantes et des jobs cyniques environnementalement et socialement? Si c'est le cas, ils ont raison d'en parler. D'ailleurs dans ce cas, est-ce vraiment une erreur de leur part?
Peut-être, et plus vraisemblablement, n'ont-ils pas fait d'erreur d'orientation mais se sont simplement rendus compte que les bons jobs existent, mais sont rares et que la majorité de l'industrie est effectivement nocive.
Je ferai le parallèle avec l'informatique. J'en fais et je pense que par bien des côtés, ça a aidé les humains, mais par énormément d'autres côtés, absolument pas. Par exemple, j'ai beau être développeur, je considère qu'il y a clairement surenchère du numérique pour tout et rien, et surtout que c'est utilisé principalement pour des choses négatives (industrie de la pub, surveillance, agrégations de données personnelles — mettre des anti-pubs, avoir des assos qui combattent les abus, etc. est devenu notre quotidien! —, réseaux sociaux qui créent ironiquement une forme d'asociabilité des êtres, du mal-être, du harcèlement, des suicides, et ainsi de suite). Il y a un véritable problème de ce côté là. Et malheureusement, une énorme partie de l'industrie du numérique est dans le côté nocif du milieu. Il y a bien une raison pour laquelle je ne cherche pas à me faire engager par un GAFAM ou autre grosse multinationale, ce qui me permettrait pourtant d'avoir un salaire sans commune mesure à mon niveau de vie actuel. À la place, je fais du logiciel libre; quand je prends des emplois, je fais un choix draconien des employeurs acceptables (exit les grosses boîtes basées sur le business publicitaire, les
vendeurs de viandessociétés de service, les boîtes qui font des trucs socialement, écologiquement — ou autre — nocifs, etc. Laissez moi vous dire que mon choix devient plutôt limité). Ma vie est certes plus simple, moins de paillettes mais aussi 100 fois plus heureuse. C'est un choix. Et ça ne signifie pas que j'ai fait une erreur d'orientation.Et ça ne m'empêche pas de pouvoir critiquer ces entreprises d'informatique nocives, comme ça ne devrait pas les empêcher de pouvoir critiquer les entreprises nocives de l'industrie biologique.
Renverser la situation ainsi en mettant ça sur le dos des étudiants est assez malsain. Si on veut un futur acceptable pour l'humanité, il faut aussi accepter que tout n'est pas juste une question du "choix de chacun". Ici, tu es en train de leur dire en gros "ils ont qu'à choisir autre chose et pas nous faire chier avec le choix des autres". Or il faut aussi se demander à un moment si certains choix sont vraiment valides. Et notamment quand le "choix" implique de zigouiller notre nature.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -5.
La technique est neutre, elle peut être utilisé en mal ou en bien. Que tu bosses pour Gimp ou pour un Gafa, finalement, tu utilises les mêmes outils. La finalité peut être radicalement différente par contre.
Ces élèves auraient très bien pu aussi créer une plante nécessitant peu d'eau et l'offrir au monde, comme l'inventeur du gel hydroalcolique. Comme toi, tu offres un remplaçant à Photoshop.
Leur texte fait référence aux capitalismes et pas vraiment à la technique agricole. Celle-ci a plein de défauts, mais les gens ont oublié ce qu'est une famine.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Maclag . Évalué à 10.
Bien sûr, parce que pour faire une plante qui pousse quasiment sans eau et l'offrir au monde, il suffit de démarrer dans sa cuisine et quelques mois plus tard: pouf, c'est fait. C'est vraiment trop con qu'aucune des personnes compétentes en la matière n'y ait jamais pensé.
Ou pas. Que sais-tu sur l'appauvrissement des sols dû à l'agriculture intensive? Sais-tu ce qu'on serait capable de produire sans engrais et pesticide?
Le Sri Lanka vient d'essayer une transition brutale, et ça n'a pas l'air de super bien se passer pour eux.
Mais ici, comme on est raisonnable, on va rester sur ce qu'on connaît: compenser l'appauvrissement continuel de nos sols par des engrais toujours plus performants, qu'on aura développé en laboratoire et qu'on vendra à prix d'or.
Et qu'est-ce qui se passe le jour où on n'arrive plus à compenser? ou qu'on n'arrive plus à produire nos engrais et nos pesticides? ou qu'on se retrouve avec une maladie qui déferle sur les monocultures contre laquelle le remède arrive trop tard?
Je pense que eux le savent. Je pense aussi qu'après des années d'étude, la décision qu'ils prennent n'a pas dû être facile, et faire un discours à la remise des diplômes, devant leurs camarades qui vont rejoindre l'industrie, et l'ensemble de leurs professeurs, ce n'est pas facile non plus.
Et enfin: je pense qu'ils ont pris autrement plus de temps à réfléchir à leur décision que nos à écrire nos commentaires. On peut peut-être leur donner le bénéfice du doute et supposer qu'ils ont déjà pensé à tout ça avant, non?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -1.
Le sujet n'est pas la difficulté mais le fait de condamner la technique OGM à cause de l'argent des multinationales. Mon propos est de dire que l'on peut condamner l'action d'un multinational et produire un OGM utile. Il n'y a rien de contradictoire.
Il y a un paquet de producteur BIO en France. Ils n'ont pas les rendements de l'agriculture classique, c'est assez facile à voir.
Tu parles bien de phosphates ? le truc exploité depuis 150 ans ? Ou de Calcium ?
Pour l'instant, c'est l'inverse que l'on voit, comme l’histoire de la contamination du soja BIO allemand ou la mouche qui a détruit les productions d'olive il y a 2 ans suite à l'interdiction d'un pesticide. Même les producteurs bio n'en sont pas à faire des "multicultures".
Oui, ils connaissent le risque et préfèrent s'en laver les mains. Produire tout en BIO, impose d'augmenter très largement la surface agricole pour compenser les pertes de production avec toute la production de CO2 qui va avec. Et je ne parle pas de l'envoler des prix, combien de personne ne pourront plus manger ?
Oui sans doute, mais on ne peut pas laisser se mélanger science et politique. La science permet plus de mal et plus de bien à la fois. Le choix de faire des lois ou des projets est politique (brevet sur le vivant, label bio, norme sanitaire). Le "néoluddisme" est une catastrophe. Les politique ont besoin d'options, de choix qui ne peuvent venir que de la science.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par symp . Évalué à 5.
Tu t'exprimes comme si tu savais, mieux que ces jeunes ingénieur·e·s, victimes de leur propre « erreur d'orientation », ce qu'on apprend dans une école comme AgroParisTech, et comme si tu en étais un meilleur spécialiste qu'eux, puisque tu ne juges même pas utile de sourcer tes affirmations sur le fonctionnement des écosystèmes productifs et des systèmes alimentaires mondiaux.
Est-ce vraiment le cas ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Maclag . Évalué à 10.
Du coup on est bien d'accord que le jour où la manne des engrais et pesticides commence à se tarir, il sera trop tard pour s'adapter sans conséquences dramatiques?
De l'approche générale d'une agriculture intensive dont on sait qu'elle n'est pas soutenable. Ce n'est pas parce qu'on fait ça depuis 150ans que ça ne pose pas de problème. Le pétrole aussi, on le brûle depuis longtemps.
À culture équivalente, et c'est bien de ça qu'on parle. Si tu te fixes pour objectif que rien ne doit changer, tu ne peux effectivement rien changer.
Aujourd'hui on utilise une large part de la surface agricole pour l'élevage. Il faut la réduire, et par conséquent consommer moins de viande.
Il va aussi falloir revoir sérieusement la politique agricole et comment garder une alimentation abordable.
La catastrophe, c'est ce vers quoi on avance, et à toute vitesse, en s'obstinant à dire que ça va s'arranger sans changement radical, avec des solutions qui relèvent de la techno-branlette. Ça fait des décennies qu'on entend ça, et les choses n'ont fait qu'empirer.
Du reste, certains de ces étudiants vont vers des exploitations agricoles à "échelle humaine". Ils ne disent pas qu'ils vont désapprendre et n'utiliser aucune de leurs connaissances.
Les politiques ont les options et les alertes rouges clignotantes avec des sirènes sous le nez depuis des décennies et décident encore et encore de s'en foutre totalement, parce que "il va falloir faire des efforts", ça ne fait pas rêver les électeurs.
Les géants de l'agro-alimentaire font ce que toute entreprise est censée faire: maximiser le rendement financier dans un cadre donné. Le cadre fait que leur optimal est destructeur pour l'environnement à moyen/long terme. Tu ne changeras rien de l'intérieur sauf à ne pas faire le travail qui t'est demandé.
Encore une fois: leur cadre est dicté par les politiques. Il a changé récemment? Non.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 3.
Il y a quand même des progrès qui ont eu lieu depuis 30 ans en Europe et qui sont en cours.
En Europe on utilise moins d'engrais avec le temps tout en gardant le rendement sous contrôle, car on optimise. On se dirige de plus en plus vers des cultures pilotées avec les institutions météo pour semer et arroser au bon moment pour limiter la consommation en ressources (eau, engrais, etc.).
Les déchets organiques et boues des stations d'épuration sont de plus en plus utilisées en remplacement de l'engrais. Cela améliore la gestion de ces déchets, mais évite aussi le besoin d'engrais chimiques en rendant au sol ce que l'humain rejette.
Mais en effet les questions des grandes mono cultures à gérer ce qui n'est pas simple, le choix des variétés à cultiver pour consommer moins de ressources selon le climat local et de la réduction de la production de viande pour réduire le besoin de cultiver ne sont pas assez avancées.
Après le problème existe aussi en dehors de l'Europe qui est à maturité concernant ces sujets, de nombreuses zones géographiques n'optimisent pas assez l'usage de l'engrais ou n'ont pas les connaissances ou infrastructures pour progresser sur ces sujets pour le moment. Pourtant le temps presse.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par symp . Évalué à 5.
Pour les engrais, je ne sais pas. Pour les produits phytosanitaires, en France au moins, qui se situe au dessus de la moyenne européenne, et au contraire de ce que prévoyait le plan Écophyto et ses révisions successives à la baisse de l'ambition, la tendance n'est pas du tout à l'amélioration, ni à l'« optimisation ».
Entre 2009 et 2018, en moyenne triennale glissante et après correction des substitutions conduisant à des changements de dosage, les ventes de produits phytosanitaire ont… augmenté de 12 %. Dans le même temps, la surface agricole utile a… diminué de 1 %. Cette pression croissante sur la biodiversité s'ajoute à celle qui résulte des changements d'usage des sols : entre 2000 et 2010, les espaces toujours en herbe, riches en biodiversité, ont perdu en France métropolitaine l'équivalent du departement de l'Hérault (7,9 %).
Il n'est pas certain que nous soyons « à maturité concernant ces sujets ».
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 2.
Je parlais notamment de l'optimisation des engrais car c'était le sujet où il y a eu du travail (et il y en a encore).
Concernant l'agriculture dans son ensemble, l'UE a beaucoup à faire, je ne le cache pas.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Tonton Th (Mastodon) . Évalué à 2.
Maintenant, existe-t-il des études sérieuses sur la fiablité de ces institutions ? Il peut y avoir des causes de rupture, comme Starlink qui se met à jouer au billard-satellite, ou un conflit armé qui empèche une partie du monde d'avoir accès aux données de l'autre (modèle numérique global) ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par PR . Évalué à -1.
Celle-là. Elle est collector. Faut l’encadrer. À 3 mois près c’était presque excusable.
Mort aux cons !
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par symp . Évalué à 9.
Et, par exemple, la « technique » consistant à faire pousser du soja génétiquement modifié pour résister au glyphosate®, sur des terres gagnées sur la forêt brésilienne brûlée, afin de nourrir des porcs élevés par exemple en Bretagne (où le nombre d'exploitations agricoles n'a jamais été aussi faible), tu penses que c'est mal ou que c'est bien ? Ou que c'est « neutre » ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -6.
Oui, c'est neutre :
- on peut choisir l'ogm
- defricher n a rien de sorcier
Il n'y a que des choix politiques, rien de techniques.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par symp . Évalué à 6.
Ah. Donc : détruire l'environnement en Amérique latine, détruire l'environnement et l'emploi agricole (par exemple) en Bretagne, c'est « neutre », c'est ça ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par symp . Évalué à 4.
OK ! Mais… n'est-ce pas exactement le propos de ces jeunes gens ? Au fond, tu es d'accord avec eux ? Ou bien ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -2.
Tu confonds technique avec ce qui est fait avec.
Oui, une multinational peut faire trop de fric avec un ogm, comme un ogm peut sauver une region si il resiste au manque d'eau.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par symp . Évalué à 6.
Tu confonds connaissance scientifique et industrialisation de ses développements techniques. L'investissement et le temps nécessaire au déploiement commercial de cultures OGM ne le place en pratique qu'à la portée de puissances financières privées qui, à aucun moment, ne se donneraient pour raison sociale de « sauver une région ».
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -8.
J'avais rater cette partie dans ton commentaire fleuve :
Ce genre de discours a déjà eu lieu et mener au dictature prolétarienne" avec le même genre de discours mais en rapport avec les classes sociales. C'est très glissant comme concept.
Aucun agriculteur ne fait le choix de "zigouiller" la nature. Si il mets des pesticides, c'est pour qu'il reste des trucs à manger après le passage d'insectes. L'interdiction de ressemer des OGM, les brevets OGM, la privatisation du vivant sont des problèmes juridiques, pas téchniques.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par jsbjr . Évalué à 9. Dernière modification le 12 mai 2022 à 21:33.
Parce qu'il y semé une variété avec des gros rendements mais qui ne résiste pas bien aux insectes et champignons. Il a fait ça après le passage d'un représentant de commerce d'un gros semencier qui lui vends aussi pesticides et fongicides.
En plus il a semé la même espèce que les voisins sur une très grande surface. Parce que c'est plus facile.
PS: tout les agriculteurs ne sont pas à ranger dans la même case.
Il y en a qui se démènent pour produire différemment .
Il y en a qui aimeraient faire différemment mais ne savent pas comment commencer.
Et il y en a qui dirigent leur ferme comme ils dirigeraient une usine d'armes ou de voitures.
Ceux-la ont les moyens de se faire entendre et de manipuler les autres.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -1.
Faudrait déjà arrêter de prendre les agriculteurs pour des demeurés.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par jsbjr . Évalué à 6.
Les agriculteurs ne sont pas plus des demeurés que les autres.
Ils faut bien reconnaître que la plus part des gens se font avoir quand ont leur répète ma même chose à longueur de journée. Si en plus on leur promet qu'il vont gagner plein d'argent c'est combo.
La pub et les techniques de marketing fonctionnent très bien et sur tout le monde.
C'est étudié par des paquets de chercheurs (des neurologues aux psychologues) et les commerciaux utilisent tout qui marche.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 3.
Donc les agriculteurs sont débiles ?
Ou peut être qu'il y a une raison économique aussi pour eux de procéder ainsi.
C'est non seulement plus facile, mais aussi beaucoup moins cher à gérer.
C'est l'un des leviers utilisé pour baisser le coût de production de la nourriture, pour rappel la nourriture aujourd'hui cela ne coûte pas chère en Europe et on parvient à produire suffisamment pour l'alimentation mondiale grâce à ces techniques.
Ce n'est pas juste pour se simplifier la vie ou pour engraisser quelques entreprises qu'on en est là.
Il faudra du temps pour changer certaines pratiques, et en partie la population en est responsable à vouloir toujours le moins cher possible, et aussi en voulant consommer des produits (comme la viande) en quantité qui ne sont atteignables qu'avec des méthodes de production assez agressives.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 7. Dernière modification le 13 mai 2022 à 12:32.
Vous avez quasiment tout dit. Reste la question de la répartition des chiffres d'affaires liés à la production alimentaire. Est-il réellement impossible d'orienter une part plus substantielle en direction de ceux qui produisent plutôt que vers (les actionnaires de) ceux qui vendent ou transforment ? Il paraîtrait que les rapports travail/bénéfice ne soient pas très équitable ; au point qu'en France un gouvernement ultra-affairiste aurait même tenté d'y remédier provoquant l'effet contraire.
Autrement dit, peut-être est-il temps pour les politiques de s'emparer du sujet, d'abandonner le logiciel compétitivité international, mono-cultures et coûts de productions rikiki permettant de concentrer le flux des échanges dans très peu de mains avec très peu de main d'œuvre, pour revaloriser le travail agricole, y remettre des emplois, et mettre en pratique les techniques déjà connues qui permettront à la fois de nourrir mieux les populations, des les occuper à des travaux plus utiles, de séquestrer les surplus de carbone atmosphérique, de restaurer les sols et la bio-diversité. C'était justement un thème aborder hier à la radio.
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 0.
Transférer plus d'argent vers les agriculteurs n'impliquent pas du tout plus d'emplois.
Cela impliquerait encore une augmentation des prix. Regardez bien l'effet du blé à 400€ la tonne dans le monde.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 13 mai 2022 à 16:33.
Pour l'augmentation du blé, c'est de la spéculation. Les agriculteurs n'en toucheront pas un centime.
Cela dit, il me semble normal de rémunérer correctement les agriculteurs, ce qui n'est pas le cas forcément.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -4.
Les agriculteurs vendent aux prix du marché donc si ils vont en bénéficier. Le marché du blé n'est pas celui du lait ou du porc.
La speculation a la hausse ne fonctionne qu'avec une pénurie.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.
Alors non, ils vendent à des genre de centrales d'achat (je ne sais plus le nom exact), et la récolte a pu même être achetée sur pied. Et ils ne choisissent pas les prix, ils leur sont imposés.
Les AMAP ont justement été créées pour éliminer les intermédiaires entres les acheteurs de type "grand public" et les agriculteurs. Ces derniers sont mieux rémunérés de ce fait. Mais ce n'est, évidemment, pas toujours possible.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à -4.
Pas pour le blé, ils peuvent aussi vendre à terme, c'est leur choix.
On n'achète pas de farine en amap 😀
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Yves Bourguignon . Évalué à 9.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par Papey . Évalué à 10. Dernière modification le 14 mai 2022 à 14:48.
Ce n'est moins cher à gérer que dans le cadre d'un pétrole et d'un gaz pas chers, ce qui ne va pas durer encore 100 ans, et peut-être même pas 20 ans. D'ailleurs les agriculteurs comme ceux qui dépendent de leur voiture thermique le ressentent très bien dès à présent. Les tracteurs et les moissonneuses marchent au diesel, les pesticides, fongicides herbicides et autres insecticides sont issus de la pétrochimie, les engrais azotés sont produits à partir du gaz naturel (procédé Haber-Bosch) et d'énergie pour fixer artificiellement l'azote de l'air sous forme d'ammoniac. Tout ceci permet de ne considérer le sol que comme un substrat neutre, un support sur lequel on fait pousser ce qu'on veut tant qu'on peut balance tout un tas de produits chimiques bon marché par-dessus, à l'aide de machines bon marché.
Les seuls problèmes, c'est d'une part le dust bowl global vers lequel tout ça nous entraîne, et d'autre part ce qui se passera quand les prix du gaz et du pétrole auront été multipliés par 10 ou 100 en parité de pouvoir d'achat. On peut vouloir l'ignorer et essayer de se persuader que "la technique nous sauvera" y compris avec beaucoup moins d'énergie et de matières premières minérales à disposition, ou on peut se dire qu'on va clairement dans le mur et qu'il faut à la fois ralentir et changer radicalement de direction pour pas que tout pète, plutôt que de continuer à accélérer tout droit.
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par symp . Évalué à 6.
Et donc, il fait le choix de… euh, « zigouiller » les insectes, c'est ça ?
[^] # Re: erreur d'orientation ?
Posté par PR . Évalué à -3.
Comme si l'agriculture a été inventée avec l'agro-chimie.
Fun fact : les engrais azotés c'est venu pour écouler les stocks des guerres…
Mort aux cons !
# Titre
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 4.
Le nom de l'établissement c'est AgroParisTech, pas AgroTech Paris.
[^] # Re: Titre
Posté par Benoît Sibaud (site web personnel) . Évalué à 3.
Corrigé, merci.
[^] # Re: Titre
Posté par Elephant (site web personnel) . Évalué à 2.
Merci pour la précision
# Communiqué de presse d'AgroParisTech
Posté par Jean-Baptiste Faure . Évalué à 6.
AgroParisTech a publié un communiqué de presse à ce sujet, disponible sur cette page web : http://www2.agroparistech.fr/+Remise-des-diplomes-2022-position-d-AgroParisTech-1315+.html
Lien direct vers le communiqué de presse : http://www2.agroparistech.fr/IMG/pdf/22_05_12_position_agroparistech.pdf
# On fait le bilan dans 1 an?
Posté par Zenitram (site web personnel) . Évalué à -3.
Je vais être mauvaise langue… Mais voyons dans 1 an ce qu'il en restera de ces "jolis" idéaux.
Je ne demande même pas 10 ans, voyons déjà dans 1 an.
(et comme d'hab, les ZAD n'ont pas d'hôpital ni de dépense de défense ni plein d'autres "détails", tout ça laissé aux autres pour les payer et on compte sur leur générosité pour continuer à jouer avec la ZAD, heureusement quand même que les autres qu'on aime détester sont la pour quand ça tourne pas comme imaginé)
# Agriculture biologique à grande échelle
Posté par ted (site web personnel) . Évalué à 5.
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