🚲 Tanguy Ortolo a écrit 12224 commentaires

  • [^] # Re: Ça dépend

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message [Debian] "Contributeur" Debian ?. Évalué à 4.

    Bonne approche, si ce n'est que tu peux probablement faire mieux que simplement observer. Mais le meilleur endroit pour cela reste les listes de diffusion en effet.

    Tu peux aussi installer le paquet how-can-i-help, puis lancer la commande éponyme, pour voir si tu trouves des tâches utiles à faire. À part la résolution de bugs, un bon moyen de débuter peut consister à adopter un paquet existant. L'avantage par rapport à introduire un nouveau paquet, c'est que c'est plus utile à Debian en général — mieux vaut un logiciel pas encore empaqueté qu'un paquet dont plus personne ne s'occupe — et qu'il est plus facile de trouver un sponsor pour cela, puisque le mainteneur précédent, s'il n'a plus le temps de s'occuper de ce paquet, pourra probablement trouver un peu de temps pour sponsoriser tes nouvelles versions.

  • [^] # Re: voir avec les équipes

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message [Debian] "Contributeur" Debian ?. Évalué à 5.

    Pour commencer, le mieux est probablement d'entrer dans une équipe de packaging.

    Pour la plupart des gens, c'est exact, mais ce n'est pas toujours le cas. Je veux dire par là que c'est un bon conseil, mais qu'il y a d'autres façons de débuter, qui peuvent être plus efficaces pour certains.

    En ce qui me concerne par exemple, j'ai remarqué que j'étais à peu près incapable de contribuer à Debian au sein d'une équipe d'empaquetage. Je sais pourtant travailler en équipe, mais je ne sais pas, il y a quelque chose qui bloque… Bref, j'ai commencé autrement du coup, en maintenant de façon individuelle des paquets particuliers, avec l'aide initiale de développeurs Debian. Ceci étant, je ne conseillerais pas cette approche dans le cas général.

  • # Ça dépend

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message [Debian] "Contributeur" Debian ?. Évalué à 10.

    • Comment ça se passe "en vrai" ?
    • Est-ce aussi complexe et long que l'indique le Cahier de l'administrateur ou est-ce plus souple ?

    Réponse facile : ça dépend. En fait, ça dépend de ce que tu veux faire. Si ton but est de devenir Membre du projet Debian — on parle souvent de développeur Debian, mais le terme a été élargi il y a peu de temps — c'est long en effet, dans la mesure où ce n'est que la fin de tout une processus. Un membre du projet Debian, c'est quelqu'un qui a été accepté comme tel et qui a par conséquent un droit de vote au sein du projet et un compte d'utilisateur sur les machines du projet.

    Mais il n'est pas nécessaire d'être membre du projet Debian pour y contribuer. En fait, il s'agit d'un processus progressif, où les gens s'arrêtent au niveau qui leur convient. Cela commence par des contributions ponctuelles simples qui sont réellement ouvertes à tout le monde, comme le fait de signaler des bugs, puis de signaler des bugs en fournissant des corrections, ou encore effectuer des traductions par exemple.

    Ensuite, si tu veux maintenir un paquet, tu peux le faire sans rien de particulier, il faudra juste trouver un membre du projet Debian pour sponsoriser tes envois dans l'achive Debian, c'est à dire en fait effectuer ces envois à ta place, parce qu'à l'évidence, n'importe qui ne peut pas envoyer de nouvelles versions de paquets dans Debian. Trouver un sponsor n'est pas forcément facile, et se fait souvent par relation ad-hoc, par exemple par une annonce sur DLFP. Il y a bien un système officiel pour trouver un sponsor, mais il y a beaucoup, beaucoup de demande pour cela, donc ce n'est pas ce qui se fait de plus rapide.

    Ensuite, si tu en as assez d'être sponsorisé, notamment si tu maintiens plusieurs paquets, tu peux demander à devenir responsable Debian — Debian maintainer —, ce qui est un statut intermédiaire en le contributeur occasionnel et le membre du projet, et qui donne le droit d'envoyer uniquement les paquets que l'on maintient.

    Enfin et après cela, si tu veux aller plus loin, tu peux demander à devenir membre du projet Debian. Cette étape implique une validation particulière, dont le but est de démontrer que tu adhères aux valeurs morales et techniques de ce projet. Mais il est à mon avis inutile d'y penser à ce stade : cela viendra tout naturellement si tu augmentes progressivement ta contribution à Debian, et il sera alors temps de te renseigner là-dessus.

    • Les épreuves varient selon le type de contribution que souhaite apporter le candidat ? (un traducteur n'a pas forcément de compétence en packaging).

    Oui, exactement. Chercher directement à devenir membre du projet Debian implique certainement un véritable parcours du combattant, mais ce n'est pas censé fonctionner ainsi. Si ton but est de devenir membre de Debian, c'est probablement que tu te trompes de but, ce statut étant à mon avis plutôt un moyen ultime de contribuer de façon efficace à un certain niveau. Un but raisonnable, propre à rendre cela beaucoup moins effrayant, serait plutôt de contribuer, puis d'augmenter sa contribution de façon progressive, le reste venant presque naturellement.

    Ainsi, devenir membre de Debian implique de passer un test sur la Charte Debian et ce qui s'y rattache. Seulement, comme on ne se lance dans une candidature comme membre de Debian qu'après avoir déjà pas mal contribué, ces connaissances sont normalement presque toutes déjà acquises, et ce test ne demande que de creuser un peu plus pour bien les formaliser.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 6.

    Un être humain comme un autre. Et vous avez le droit de considérer que je me trompe, d'ailleurs vous ne vous en privez pas, ce qui est plutôt sain.

    Il y a des gens dont le travail consiste à formaliser ce qui doit être considéré comme bien ou mal : les députés et les sénateurs. Leur travail est raisonnable, non ?

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3. Dernière modification le 26 août 2014 à 16:59.

    C'est assez choquant d'entendre ça. Il n'y a rien qui peut être "intrinsèquement" bien ou mal puisque ça voudrait dire que ce serait bien ou mal indépendamment des humains.

    Indépendamment du sujet, pas des humains en général. Sans humains, tout cela ne serait que spéculation, de toute façon on ne serait pas là pour en parler. :-)

    C'est vraiment une hypothèse invraisemblable que les "choses" sont bien ou mal et que les gens se trompent quand il trouvent "bien" une chose "mal", et j'aimerai bien savoir sur quoi tu t'appuies pour dire ça? Que Dieu détient la vérité sur le monde et dicte ce qui est bon, a nous d'essayer de trouver? Une profonde réflexion sur la vie? Si c'est le cas c'est vraiment une opinion personnelle et "de niche".

    Une raison possible à l'existence de notions de bien et de mal peut être une loi divine en effet, mais ce n'est pas la seule. On peut accepter l'idée d'une morale inscrite par exemple dans le monde (au même titre que les mathématiques ou la physique, la différence entre les deux méritant d'ailleurs un développement) ou dans notre patrimoine génétique, indépendamment de l'hypothèse d'un créateur. Une autre raison, anthropologique cette fois-ci pourrait être la simple nécessité de vivre ensemble, qui est assez largement indépendante du sujet, et qui implique des choses comme l'interdiction de l'homicide sans raisons bien précises.

    Se pose ensuite la question des moyens de déterminer ce qui est bien ou mal, et un exemple tout à fait indépendant d'une hypothèse divine est celui de l'impératif catégorique de Kant. Je ne pense pas qu'il soit parfait, mais il est certainement utile et intéressant.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 2.

    Ouais, alors on simplifie le débat à deux, trois observations personnelles pour définir ce qu'est le bien ou le mal et affirmer ça comme vérité absolue. Y'a pas un type en Allemagne dans les années 20 ou 30 qu'a fait un peu ça ?

    Et c'était mal, c'est ça ?

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.

    Sauf que LE bien n'existe pas, il fait référence à UNE morale qui n'existe pas non plus.

    C'est une hypothèse, à laquelle je n'adhère pas, est-ce encore permis ?

    C'est bien pour ça que la justice se veut amorale.

    La justice se veut sans doute amorale, mais quant à la raison, je serais surpris que ce soit celle-là dans la mesure où il ne s'agit que d'une hypothèse.

    Maintenant, une question se pose : en vue de quoi les lois sont-elles élaborées ? Pourquoi, par exemple, le RSA existe-t-il ? Pourquoi est-il interdit de tuer, sauf exceptions très particulières ? Pourquoi des gens donnent-ils du temps et de l'argent à des organisations comme les Restos du cœur ?

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3.

    Qu'est-ce qu'il ne faut pas lire comme connerie sur l'anarchie…

    Bien, ça me rassure. Même si je suis loin d'être d'accord avec eux, je suis convaincu que les anarchistes recherchent d'une certaine façon un plus grand bien, et cette affirmation bizarre me semblait parfaitement contradictoire avec cela et tout à fait inquiétante.

    Pour en revenir à la question précédente, il s'agissait de voir si donc, frapper un homme sans raison pouvait en toute bonne foi être considéré comme bien, ou si cela pouvait constituer un exemple d'un acte mauvais.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.

    Je sais que la perception du bien et du mal est très variable selon les époques, les sociétés et les individus, mais cela n'implique pas qu'il n'existe pas de notion absolue de bien et de mal : cette hypothèse est une possibilité, l'autre étant que c'est notre perception imparfaite de ces notions qui varie. C'est à cette dernière hypothèse que je crois, le but étant alors d'affiner sa perception du bien et du mal, en recherchant le bien et en cherchant à éviter le mal.

    Par exemple, pour moi la condamnation à la misère pour expier les fautes d'une incarnation passée est une mauvaise chose, qui le (les ?) pays concerné s'applique à éradiquer, cette élimination étant un progrès vers un plus grand bien.

    Est-ce si hérétique que de croire qu'on peut recherche le bien ?

  • [^] # Re: Effet Streisand

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3.

    Il me semble en effet avoir entendu quelque chose comme ça dans un cours d'initiation au droit. Après se pose la question de la bonne foi, évidemment.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3.

    Tu simplifies en brandissant la bannière très manichéenne du mal pour, respectivement, une injustice, un manque de loyauté, une irresponsabilité.

    Oui, je simplifie, de façon tout à fait volontaire, et je sais que la réalité est plus complexe.

    Et pour commenter sur tes extrapolations, elles sont intéressantes mais je ne pense pas que ce soit aux conséquences qu'on peut juger de la moralité d'un acte. En tout cas, pas aux seules conséquences. Tuer à sa naissance quelqu'un qui serait devenu un grand criminel est par exemple préférable à le laisser en vie, sauf qu'à ce moment-là, il est innocent et le tuer serait à mon avis une mauvaise action. Ou encore, pour quelqu'un qui a commis par folie ou par malveillance une fusillade en pleine rue et tué des passants au hasard, le fait que cela ait empêché qu'un de ces passants commette par la suite quelque chose de pire encore ne fait pas pour autant de l'auteur de la fusillade un héros. Et là, relire Rapport minoritaire et revoir son interprétation cinématographique… :-)

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3.

    Le mariage inter-racial, puis homo, ainsi que l'avortement, étaient des sujets largement reconnus, et qui ne nécessitent pas de débat, jusqu'au jour où des gens se sont soulevés contre cette saloperie de morale "qui ne nécéssite pas de débat" à 2 balles.

    Drôle de comparaison, de mettre au même niveau le mariage inter-racial et le droit de frapper un mendiant, la corruption et le délit de fuite et la non-assistance à personne en danger. Je ne sais pas où on va avec ça, mais je n'ai pas envie d'y aller.

    Bref, nous y revoila : ta morale, encore ta morale, est évidente et "ne nécessite pas de débat".

    Il me semble que ces exemples simplistes ne nécessitent pas de débats pour reconnaître leur caractère mauvais ou bon, mais encore une fois, je peux me tromper et on peut en débattre, même si je doute de l'utilité d'un tel débat dans la mesure où il s'agit justement de cas qui me semblent ne pas susciter de doute.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3.

    Tes exemples ne parlent que de l'acte sans parler du contexte.

    Le contexte est évidemment important, mais on ne peut pas non plus tout détailler sinon on y passerait des heures. Je croyais avoir assez bindé mon exposé en précisant que le mendiant était un parfait inconnu, visiblement non, mais ça ne change pas grand chose.

    Tes exemples ne parlent que de l'acte sans parler du contexte. La personne qui frappe le mendiant le fait sous la contrainte, s'il ne fait pas, un enfant meurt écartelé. Le maire le fait pour payer les soins nécessaires à la survie d'une fillette.

    Commettre un mal sous la contrainte peut dégager d'une certaine responsabilité, mais ça ne change rien au fait : on a été forcé de faire quelque chose de mal, qui reste mal, seulement ce n'est plus sa faute. Pour l'exemple d'accepter la corruption pour financer des soins, c'est un bel exemple de dilemme moral.

    La fuite en voiture, réagir de manière insensée sous le coups de l'émotion n'est pas considéré comme "mal", d'ailleurs le concept de "remords sincères" existe pour ça. Il est plus sensé de porter secours à la personne, peu importe le tort que l'on a, mais l'émotion peut nous faire perdre ce sens des réalités. Il n'y a rien de mal là derrière, juste un être humain.

    Si, fuir au lieu de porter secours est compréhensible sous le choc, l'émotion, la peur, mais ça reste une mauvaise action. Et oui, c'est humain, je n'ai jamais dit le contraire.

    De plus si tu avais grandis dans une société anarchique, le fait de frapper un homme sans raison serait un acte bien, aux yeux de la société, puisque la jouissance de tes droits fondamentaux.

    Pour moi, cet exemple ne prouve qu'une chose, c'est qu'une telle société serait très mauvaise parce qu'encourageant et justifiant le mal. Il me semble que ce n'est pas ce que les gens qu'on connaît sous le nom d'anarchistes recherchent, en tout cas je l'espère.

  • [^] # Re: Un blog sans RSS...

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 5.

    Il n'est malheureusement pas indiqué dans l'en-tête, mais il n'est pas franchement caché non plus : il y a une icône bien reconnaissable en haut, à côté du titre.

  • [^] # Re: Effet Streisand

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 5.

    Ben là on est enferrés sur un sujet distinct, donc bon, cette affaire précise s'éloigne un peu.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.

    Simple : on peut débattre sur le fait que tu arrêtes de sous-entendre que ta (vision de la) morale est une morale universelle qui devrait être imposée aux autres.

    Je ne prétends pas cela. Je pense qu'il existe une morale fondamentale, pas que je la détiens. Je pense disposer d'une perception imparfaite de cette morale, et chercher à l'améliorer.

    Laisse ta morale de côté quand tu veux débattre.

    Et que puis-je dire en abandonnant mon sens moral ? Sans cela je ne peux plus juger de quoi que ce soit.

    Et désolé, je traduis peut-être mais "il est des choses qui sont intrinsèquement bien ou mal." laisse très peu de marge de discussion, voire aucune. D'ailleurs, ailleurs tu as donné des exemples, et sans argument tu dis "c'est mal", et tu penses que c'est une ouverture au débat?

    J'ai donné des exemples que me semblent être largement reconnus, et qui ne nécessitent pas de débat, c'est pourquoi j'ai omis l'introduction « je pense que [ceci est mal] ». Ceci dit, si tel n'est pas le cas, on peut débattre dessus.

    Pour le cas qui nous concerne ici, qui est nettement plus complexe que mes exemples volontairement simplistes, je ne serais pas si catégorique : je pense que le journal a mal agit, mais je peux facilement me tromper. Pire, le journal a pu mal agir et la blogueuse aussi !

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3.

    Je le pense, mais sans conviction très ferme à ce sujet. Dans les deux cas il s'agit d'un crime, après il y a une gradation dans la gravité, qui doit dépendre essentiellement des circonstances, mais j'avoue ne pas me sentir très qualifié, ni même très intéressé, pour m'être posé sérieusement cette question.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.

    Alors, excuse-moi, mais j'ai déjà pris l'habitude de ta bonne morale, elle est incompatible avec la mienne de morale (LA, pour reprendre ta façon de faire pour dire "ma", morale dit que tu fais beaucoup de choses moralements mal, comme imposer aux autres ta morale) et rend ton discours sur la morale intrinsèque, juste hilarant.

    Je ne crois pas. Je ne prétends pas avoir une parfaite connaissance du bien et du mal, autrement dit si tu veux, je n'ai pas la morale mais une perception imparfaite de la morale, qui peut tout à fait différer de la perception d'autres personnes.

    Non, l'impossibilité de débat c'est avec les gens qui disent comme argument "il est des choses qui sont intrinsèquement bien ou mal". Sérieux, tu penses qu'on peut débattre quand une personne balance ça?

    Oui, pourquoi ne le pourrait-on pas ? Justement, considérer que les actes peuvent être bon ou mauvais (ou ni bon ni mauvais bien sûr) permet de débattre sur le fait qu'un acte précis soit bon ou mauvais. Si au contraire rien n'est bon ou mauvais, je ne vois pas bien sur quoi on peut débattre : sur le fait qu'on aime ou non à le rigueur, mais s'agissant pour le coup d'opinion purement personnelles, une fois cette appréciation formulée on ne peut plus dire grand chose…

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 1.

    Je me suis pas trop penché sur la question parce que ce n’est pas trop ma tasse de thé, mais je crois savoir qu’il y a 2-3 interdits qu’on retrouve dans toutes les sociétés, grand max, c’est tout. Le meurtre n’en fait pas parti, dont celui de bébés à priori (accorder une telle importance à un enfant, à charge, est propre à nos sociétés modernes et à sa démographie très particulière au regard de l’ensemble de l’histoire humaine)

    En effet : il est connu que dans l'empire romain, le chef de famille avait un droit reconnu de vie et de mort sur ses enfants. Mais le fait que tuer ses enfants après leur naissance n'ait pas toujours été reconnu comme un crime ne permet de qualifier cet acte qu'au point de vue anthropologique et non moral. Mon opinion sur ce cas précis est qu'il est mal de tuer des personnes innocentes, dont en particulier des enfants, et en plus particulier encore ses propres enfants, et que l'homme n'a découvert ce point de morale qu'assez récemment. Autrement dit : on a progressé depuis la Rome antique, sur ce point en tout cas.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 3. Dernière modification le 26 août 2014 à 15:05.

    Non c'est une morale occidentale moderne. Je suis même persuadé que tu peux trouver des gens pour te dire que c'est bien parce que ça forme le caractère où lui apprends à se défendre, où que c'est normal de se faire piquer son goûter par plus fort que lui, et que si l'issue de la confrontation était connue d'avance, qu'il est même anormal qu'il ait cherché à le défendre.

    Ce sont là des perceptions erronées de la morale, et Dieu merci nous sommes aujourd'hui au-dessus de cela. Enfin, dans ce cas précis en tout cas, parce qu'il y a plein de trucs à améliorer dans le monde.

    Je ne connais pas une seule action qui soit intrinsèquement mal.

    Sans aller chercher des trucs extrêmes, tu te promènes dans la rue. Tu vois un mendiant, qui n'est pas agressif, que tu ne connais pas, que tu ne reconnais pas, dont tu n'as jamais entendu parler, que tu n'as jamais vu, entendu, senti, etc., auparavant. tu t'approches de lui et tu lui mets un coup de poing. Eh bien ça, tu peux le tourner comme tu veux c'est mal et ça doit être puni.

    Autre cas assez simple. Le maire d'une ville choisit pour construire un rond-point une société précise, implantée hors de cette ville, et plus chère que son concurrent local, pour la seule raison que cette société lui a versé une somme intéressante sur son compte personnel. Et bien ça, c'est mal et ça doit être puni.

    Encore plus simple : suite à une inattention quelconque, un automobiliste heurte un piéton, et le blesse, ou le tue peut-être. Effrayé, il prend la fuite. Eh bien ça, c'est mal.

    On peut trouver des exemples semblables d'actions qui sont intrinsèquement bonnes, par exemple aider une vieille dame qui s'est cassé la cheville en trébuchant sur un trottoir (c'est qu'à partir d'un certain âge, les os peuvent être très fragiles).

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 2.

    « Absolument » mal ? Faut voir le contexte. Le petit a peut-être volé son repas au grand. Le plus faible est parfois celui qui a causé le plus de tort.

    Il faut voir le contexte en effet. Mais, pour un contexte donné, ça ne change rien au fait qu'une action peut être mauvaise tout court, et pas seulement mauvaise d'après untel.

  • [^] # Re: Comme on dit sur reddit

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.

    Source ? Si c'est le cas, on s'est bien fait avoir oui…

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 4.

    La morale est personnelle puisque c'est essentiellement "qu'est-ce qui est bien ou mal".

    Justement, et il est des choses qui sont intrinsèquement bien ou mal. Par exemple, dans une cour d'école, taper sur un camarade plus petit pour lui prendre son goûter, ou simplement pour s'amuser, c'est mal. Ce n'est pas une perception personnelle, c'est mal, absolument mal. Et défendre quelqu'un qui se fait agresser dans la rue par exemple, c'est de la même façon absolument bien.

    Pour le reste, pour les cas plus compliqués, c'est à dire à peu près toutes les affaires qu'on trouve habituellement à l'exception des grandes cas de barbarie (genre tuer ses bébés en les congelant, ça il n'y a pas de doute, c'est mal), c'est le fait de déterminer la qualification morale des actes qui est difficile. Y compris dans ce cas-ci, ce qui est la raison pour laquelle nous discutons je crois.

    C'est sûrement mal pour toi (et moi) mais si tu pouvais arrêter de formuler ça comme si ce qui était bien et mal (la morale) était universelle ça permettrait qu'on évite d'en parler à chaque fois. Pour certains personnes chez Le Parisien ça semble être bien, c'est donc "morale" pour eux, c'est juste une autre opinion.

    Ça c'est terrible. Oui, la perception et le jugement des actes diffère selon les personnes et surtout selon la connaissance qu'on en a, mais ce n'est en aucun cas une raison pour renoncer à tout jugement. « De toute façon il n'y a pas de bien ou de mal et chacun pense comme il veut » est un argument terrible parce qu'il ferme définitivement toute possibilité de débat en rendant celui-ci inutile.

  • [^] # Re: Effet Streisand

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 10.

    En ce qui concerne l'effet sur la réputation du journal, le fondement juridique de cette attaque est hors de propos. Qu'ils soient ou non dans leur droit, c'est la moralité de leur attaque, leur façon de la mener et le rapport de force qui est considérée par les lecteurs. Ils peuvent avoir tout à fait raison, si les gens voient ça comme une attaque injustifiée, violente — c'est le cas puisqu'ils n'ont pas commencé par une prise de contact polie mais pas une mise en demeure et ont balayé la réponse de la blogueuse en la sommant de prendre un avocat —, d'un gros contre une petite, ils seront vu comme des connards. Les foules ne réfléchissent pas en terme de droit, et heureusement, parce que c'est tout de même au peuple que revient (très indirectement, certes) l'élaboration du droit.

  • # Nuance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le Parisien attaque un blog pour contrefaçon, ou comment se tirer une balle dans le pied. Évalué à 10.

    Attention, c'est à nuancer. Techniquement, ils sont dans leur droit, ils ont déposé leur marque « La Parisienne » avant qu'elle ne soit utilisée par cette blogueuse. Reste à voir si :

    1. leur marque est valide ;
    2. l'utilisation du nom « The Parisienne » constitue une contrefaçon de cette marque ;
    3. leur attaque est morale ;
    4. leur attaque est appropriée, ce qui est très lié au point précédent.

    Les deux premiers points sont douteux :
    1. Il y a pas mal de marques identiques, portant sur les mêmes produits et services, déposées avant eux, par exemple http://bases-marques.inpi.fr/Typo3_INPI_Marques/marques_fiche_resultats.html?index=76&refId=2048122_201234_ctmark http://bases-marques.inpi.fr/Typo3_INPI_Marques/marques_fiche_resultats.html?index=78&refId=3041707_201236_fmark .
    2. Il y a pas mal de marques proches, portant sur les mêmes produits et services, ce qui laisse soupçonner que le seul mot « parisienne » ne suffit pas à définir l'identité de cette marque, et que c'est bien l'ensemble, avec l'article « la », qui est nécessaire, par exemple e-Parisiennes et les Parisiennes.

    Les deux derniers points sont très clairs : indépendamment de la légalité et de la justification juridique du procédé, attaquer ainsi une blogueuse qui ne menace absolument pas le journal en question, surtout sans commencer par une tentative de conciliation polie, c'est mal et ça relève de l'abus de droit à des fins de harcèlement ou d'extorsion. Et c'est hautement inapproprié, parce que, étant largement perçu comme un abus par la communauté, cela implique un risque de dégâts importants sur la réputation de ce journal.