kantien a écrit 1187 commentaires

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 5.

    Il y a des similitudes et une partie du traitement médicamenteux avait pour objectif de stabiliser le sommeil (je dirais même de faire dormir quasiment toute la journée dans un premier temps) et d'accroître l'appétit, le tout pour retrouver une bonne santé corporel. Mais selon le psychiatre, ce n'était pas un burn-out, et je n'étais pas son seul patient fumeur à qui c'était arrivé.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Heu… il y a que moi qui ait compris que c'était plutôt une dénonciation indirecte de Google ?

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 7.

    Comme tu l'écris, ce sera bien difficile à démontrer. Je dirais que le législateur a été suffisamment prudent dans la formulation de cette proposition que pour la prémunir d'abus ou de dérives de son champ d'application.

    Ce qui est surtout étrange dans cette histoire, c'est que son champ d'application actuel semble déjà tout trouvé : le site dont le lien est donné dans le journal. C'est une association qui a pignon sur rue depuis 8 ans (déclarée à la préfecture de l'Essone), elle est hébergée sur le sol français (par OVH) et a même été entendue en commission le 24 novembre (je ne donne pas le lien pour ne pas favoriser son référencement, mais c'est le deuxième article de la section Droit du site).

    En gros le gouvernement veut faire fermer, ou plutôt faire changer le contenu, d'un site; il n'a pas trouvé de quoi faire avec l'arsenal juridique existant, alors il fait amender une loi. La pratique est en elle-même assez discutable. D'autant que l'impact de l'association sur les pratiques de l'IVG en France semble inexistante, si l'on consulte les statistiques de l'INED sur la question.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Économie de don au sein de la monnaie non libre !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Liberapay, plate‐forme libre de dons récurrents . Évalué à 4.

    J'étais un perroquet adepte du copier-coller, me voilà vouloir m'occuper de la vie (et peut être bien de l'avis) des primates, ou encore de parler d'une théorie que je n'aurais pas lu.

    Tout d'abord l'expression monnaie de singe est une expression courante en français qui désigne une monnaie sans réelle valeur.

    Payer en monnaie de singe est une expression française qui évoquait à l'origine une sorte de paiement en nature. Aujourd'hui, elle signifie d'utiliser une monnaie d'échange non convertible en argent voire « ne pas payer », escroquer un créancier.

    payer en monnaie de singe.

    Un des principes fondamentaux de la TRM étant le principe de relativité ainsi énoncé :

    Pour l’économie j’ai étendu ce principe à la notion de monnaie « la monnaie, en tant que code universel qui régit les échanges économiques, doit fonctionner de manière identique dans tous les référentiels » et de valeur « tout individu est libre d’estimer ce qui est valeur et ce qui ne l’est pas ».

    Théorie Relative de la Monnaie

    en vertu de ce principe, je suis donc libre d'attribuer la valeur que je souhaite à une monnaie basée sur la TRM, en l'occurrence aucune. Et je maintiens que le fait que sa création étant à taux constant, inconditionnée, adossée à aucune créance ni création d'un bien ou d'un service, elle permet d'« escroquer un créancier ». Ce qui correspond bien à la définition de « monnaie de singe », et la caractère de création inconditionnée à taux fixe lui confère bien un caractère de « planche à billet ».

    Le financement monétaire consiste pour une banque centrale à financer directement le budget du gouvernement central. Ce processus est parfois appelé la « Planche à billets ». Elle fait référence aux processus de production de monnaie physique, mais en pratique il s'agit aujourd'hui plus d'écriture comptable. L'expression est souvent employée avec une connotation péjorative.

    La capacité des États et des banques centrales à créer massivement de la monnaie ex nihilo est un outil économique puissant, qui peut contribuer à stimuler l'économie, mais peut également la déstabiliser durablement.

    source

    Pour en revenir au principe de relativité de la TRM, que tu exprimais par « La TRM démontre que la valeur est relative, et que de ce fait chaque humain et libre d'estimer la valeur », je ne l'ai jamais nié et je le partage amplement. Cela étant, ce n'est pas une nouveauté, mais correspond parfaitement à la théorie de la valeur de Frédéric Bastiat au chapitres 5 de ses Harmonies Économiques, ouvrage écrit en 1850 (pour dire que ça ne date pas d'hier) :

    Ainsi la définition du mot valeur, pour être juste, doit avoir trait non-seulement aux efforts humains, mais encore à ces efforts échangés ou échangeables. L’échange fait plus que de constater et de mesurer les valeurs, il leur donne l’existence. Je ne veux pas dire qu’il donne l’existence aux actes et aux choses qui s’échangent, mais il la donne à la notion de valeur.

    Or quand deux hommes se cèdent mutuellement leur effort actuel, ou les résultats de leurs efforts antérieurs, ils se servent l’un l’autre, ils se rendent réciproquement service.

    Je dis donc : La valeur, c’est le rapport de deux services échangés.

    L’idée de valeur est entrée dans le monde la première fois qu’un homme ayant dit à son frère : Fais ceci pour moi, je ferai cela pour toi, — ils sont tombés d’accord ; car alors pour la première fois on a pu dire : Les deux services échangés se valent.

    La valeur c'est le rapport de deux services échangés. Or comme chacun est libre de décider le service qu'il est prêt à fournir en échange d'un autre, il est libre de donner la valeur qu'il souhaite à n'importe quels « biens économiques » (je reprends ici le vocabulaire de la TRM).

    En passant, pour un kantien, la formalisation du processus serait la suivante. Un acteur économique ne peut échanger avec autrui que ce qui lui appartient, ce qui est encore en accord avec la TRM :

    La li­berté étant dé­fi­nie comme non-nui­sance, il ne faut pas tom­ber dans l’er­reur lo­gique ba­sique qui consis­te­rait à in­ter­pré­ter les li­ber­tés éco­no­miques comme un droit de vio­ler la pro­priété d’au­trui, de pro­duire ou échan­ger ce qui ne se­rait pas per­mis par la Loi.

    TRM

    Or échanger sa propriété avec celle d'autrui revient à faire mien la sienne et sien la mienne, ce qui en terme juridique se nomme aliéniation :

    Le mot "aliénation" désigne le résultat d'une opération juridique qui a pour conséquence de faire sortir un bien ou un droit du patrimoine de celui qui en est l'actuel propriétaire ou l'actuel titulaire. Dans cette acception, il est synonyme de "vendre", de "céder", de "léguer", de "donner". On dit "aliéner une propriété". Le résultat de la vente est "une aliénation". Celui qui vend, peut être désigné sous le vocable d'"aliénateur" et celui qui est bénéficiaire de l'opération, est l'"aliénataire". Et pour exprimer qu'un bien est cessible on peut dire qu'il est "aliénable" et dans le cas contraire, qu'il est "inaliénable" (exemple : le nom patronymique est inaliénable).

    C'est aussi la raison pour laquelle Kant définissait l'argent comme « un bien dont on ne peut faire usage qu'en l'aliénant ». De plus, dans la théorie kantienne du droit, l'aliénation a pour fondement formel la forme des jugements hypothétiques : « si A alors B ». Ainsi l'échange, ou aliénation réciproque, correspond à l'équivalence logique : « si A alors B et si B alors A » ou « A ssi B ». Type qui exprime que les deux valeurs se valent, ou s'équivalent, équivalence librement consentie et déterminée par les deux arbitres (elle ne vaut que pour eux, en conformité avec le principe de relativité).

    Partant donc d'un accord sur le principe de relativité économique, mais en passant par une formalisation distincte qui prend en compte l'élément formel juridique de l'échange, on aboutit à une conception de l'argent comme représentant une reconnaissance de dette. Pour un développement du raisonnement, je renvoie au pamphlet Maudit Argent.

    Pour conclure sur une dernière remarque d'origine historique sur la science juridico-économique, la vidéo Le système bancaire pour les nuls que m'a proposé librelois n'est pas non plus une nouveauté. Elle est au cœur d'une fameuse polémique, en science économique, entre Frédéric Bastiat et Pierre-Jospeh Proudhon sur la Gratuité du Crédit; polémique qui s'est étalée entre le 22 octobre 1849 et le 11 février 1850. Pour se convaincre du rapport entre cette polémique et la vidéo, on pourra consulter la lettre 11 de Proudhon, en date du 21 janvier 1850, et son analyse de la comptabilité du système de l'intérêt.

    Pour ma part, ne voulant pas m'engager dans une polémique sur une si longue durée, je préfère m'en tenir à ce commentaire et aux précédents. Chacun étant libre d'attribuer la valeur qu'il souhaite aux choses, je resterai sur ma position au sujet de la TRM : elle n'en a aucune à mes yeux.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 6.

    Tu dois une fière chandelle à ton psy !

    En réfléchissant à cette réponse de ta part, j'en suis venu à faire une connexion avec le thème du journal et du texte de cette loi. J'en partage ici les fruits. Au fond de toute cette période de ma vie, à la question : à qui je dois de m'en être sorti ? je ne peux que répondre : moi-même. À la manière de Sting accompagné par Clapton :

    When the world's gone crazy and it makes no sense
    There's only one voice that comes to your defence
    The jury's out and your eyes search the room
    And one friendly face is all you need to see
    If there's one guy, just one guy
    Who'd lay down his life for you and die
    It's hard to say it
    I hate to say it, but it's probably me

    Traduction :

    Quand le monde deviendra fou et perdra tout sens
    Il y aura une seule voix qui viendra prendre ta défense
    Le juré délibère et tu scrutes la salle
    Pour voir un seul visage amical, c'est tout ce dont tu as besoin
    S'il y a un homme, juste un seul
    Qui donnerait sa vie pour sauver la tienne
    C'est dur à admettre
    Je déteste dire ça, mais c'est sûrement moi

    Et telle la fameuse réplique de Danny Glover, en parlant des drogues, je peux dire : « je suis trop vieux pour ces conneries ». :-P

    Je dois sans doute une fière chandelle à tous mes proches qui m'ont soutenu, ont du subir, non sans mal, ces délires tout en se sentant impuissants, à mon psy qui m'a guidé vers le chemin de la guérison; mais à l'arrivée : mon ennemi était mon propre esprit et moi seul pouvait le vaincre. Mon psy s'est appuyé sur ce qu'il appelait mon cartésianisme, qui est en fait mon rationnalisme, ce à quoi je lui répondais toujours : « je ne suis pas cartésien mais kantien, Descartes est un fou qui était persuadé d'avoir prouvé l'existence de Dieu ». Car à l'époque, il y a une quinzaine d'années, j'étais déjà kantien. Alors d'une certaine façon, à Kant je lui dois aussi une fière chandelle, mais dans ce cas également à tous mes professeurs, toutes les personnes que j'ai pu croiser dans ma vie, toutes celles qui m'ont permis de cultiver ma raison. Cette faculté si précieuse, là seule qui nous permet de penser par nous-même, de nous forger notre avis et qui est le fruit de ce processus que l'on nomme éducation.

    Et c'est là que je repense à un écrit kantien : Qu'est-ce que les Lumières dont est extrait ma signature :

    Les lumières sont ce qui fait sortir l’homme de la mino­rité qu’il doit s’imputer à lui-même. La minorité consiste dans l’incapacité où il est de se servir de son intelligence sans être dirigé par autrui. Il doit s’imputer à lui-même cette mino­rité, quand elle n’a pas pour cause le manque d’intelligence, mais l’absence de la résolution et du courage nécessaires pour user de son esprit sans être guidé par un autre. Sapere aude, aie le courage de te servir de ta propre intelligence ! voilà donc la devise des lumières.

    Dans la suite de l'article, il y défend la liberté d'expression et son usage public, où il y invente la notion de crime contre l'humanité, comme l'a souligné Véronique Bonnet dans une conférence à une Ubuntu Party: éthique du libre, une lecture philosophique. Et c'est bien cela qui en choque plus d'un ici, dont moi, avec la quadrature dans ce projet de loi :

    Mais que le public s'éclaire lui-même, c'est ce qui est plutôt possible ; cela même est presque inévitable, pourvu qu'on lui laisse la liberté. Car alors il se trouvera toujours quelques libres penseurs, même parmi les tuteurs officiels de la foule, qui, après avoir secoué eux-mêmes le joug de la minorité, répan­dront autour d'eux cet esprit qui fait estimer au poids de la raison la vocation de chaque homme à penser par lui-même et la valeur personnelle qu'il en retire. […]

    une société de prêtres, telle qu'une assemblée ecclé­siastique, ou une classe vénérable (comme elle s'appelle elle-même chez les Hollandais), n'aurait-elle donc pas le droit de s'engager par serment à rester fidèle à un certain symbole im­muable, afin d'exercer ainsi sur chacun de ses membres, et, par leur intermédiaire, sur le peuple, une tutelle supérieure qui ne discontinuât point, et qui même fût éternelle ? Je dis que cela est tout à fait impossible. Un pareil contrat, qui aurait pour but d'écarter à jamais de l'espèce humaine toute lumière ultérieure, serait nul et de nul effet, fût-il confirmé par le souverain pou­voir, par les diètes du royaume et par les traités de paix les plus solennels. Un siècle ne peut s'engager, sous la foi du ser­ment, à transmettre au siècle suivant un état de choses qui in­terdise à celui-ci d'étendre ses connaissances (surtout quand elles sont si pressantes), de se débarrasser de ses erreurs, et en général d'avancer dans la voie des lumières. Ce serait un crime contre la nature humaine, dont la destination originelle consiste précisément dans ce progrès ; et par conséquent les générations suivantes auraient parfaitement le droit de rejeter ces sortes de traités comme arbitraires et impies.

    Peu importe qui est à l'origine d'une forme de censure (une société de prêtre ou un État), quel qu'en soit le contenu, quelles qu'en soient les raisons : interdire l'usage public de sa raison, l'expression de ses pensées à une partie du public est un crime contre l'humanité. On peut toujours chercher de bonnes excuses : on protège des personnes dans une situation de faiblesse, les personnes vers lesquelles elles iront leur mentent et ne veulent pas leur bien. Que trouve-t-on sur ces sites : une pensée qui n'est pas la pensée mainstream, qui n'est pas la voix de l'État, une pensée qui n'est certes pas la mienne, une pensée qui pourra sans doute influencer leur décision… mais comment l'État, ou quiconque, peut se placer à un tel niveau pour juger un des point du nouveau délit ?

    en diffusant ou en transmettant par tout moyen, notamment par des moyens de communication au public par voie électronique ou de communication au public en ligne, des allégations, indications ou présentations faussées et de nature à induire intentionnellement en erreur, dans un but dissuasif, sur la nature, les caractéristiques ou les conséquences médicales d’une interruption volontaire de grossesse ou à exercer des pressions psychologiques sur les femmes s’informant sur une interruption volontaire de grossesse ou sur l’entourage de ces dernières.

    Qu'est-ce donc qu'une « pression psychologique » exercée par des « moyens de communication au public par voie électronique ou de communication au public en ligne » ? Et c'est là le premier point que soulève la quadrature dans son communiqué. Je peux bien à la rigueur comprendre la notion de harcèlement (qui porte atteinte aux droits de la personne harcelée) derrière cette pression, mais il faut alors que la démarche active soit du côté du harceleur : ce qui est le cas lorsque l'entrave est physique, comme dans le texte de loi non amendé. Là, ils mettent en ligne une information, dont on peut penser ce que l'on veut du contenu, et c'est la personne qui décide sciemment de s'y rendre et de poursuive, ou non, le contact. Comment peut-on exercer une pression psychologique par la simple diffusion public d'un contenu ? Pour ce qui est de l'intention délibérée d'induire en erreur, la question se pose tout autant, comme le souligne également la quadrature. Exception faite, peut être, s'il y a tromperie sur le délai légal pour pouvoir avorter.

    Cela donne cette impression étrange d'un État qui dirait : je sais quelle est la voie droite, le chemin à suivre; mais certaines personnes mal intentionnées veulent égarer mon troupeau, il me faut agir et les empêcher de nuire, afin que celui-ci reste sur le bon chemin. Il se place alors en position de tuteur vis-à-vis de ces citoyens, ce qui leur fait perdre toute dignité humaine, et l'on comprend aisément le message de Jean Parpaillon :

    La situation de détresse, c'est ce qui permet à l'état de penser à ta place ? Un peu comme l'état d'urgence pour la société ?

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 4.

    Il me fait penser à n0wic qui a fermé son compte. Je me demande si ce sont vraiment des personnes barrées en plein délires, ou des personnes sensées qui s'amusent derrière un personnage créé de toute pièce.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 3.

    et au zyprexa.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 6.

    Est-ce que tu as eu d'autres éléments dans ta vie au même moment qui auraient pu avoir un lien avec tes délires ?

    Non, pas particulièrement. Un ami a eu des conséquences similaires : un délire mystique avec une statue de la vierge qui lui parlait, et il a vécu cinq jours nus dans les bois en cherchant à fuir un bûcheron imaginaire.

    Pendant mes délires, j'ai fait un séjour dans un centre de repos et mon compagnon de chambre, qui était un croyant musulman, voyait l'ange Gabriel lui apparaître pour lui parler.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 7.

    Franchement ça fait peur :|

    Sur le moment, surtout pour l'entourage. Je me souviens encore de la tête de ma mère quand je lui ai demandé un couteau, afin de me le planter dans le cœur, pour lui prouver que j'étais immortel. :-/

    Pour les petites crises de parano, j'en avais déjà eu, comme la plupart des fumeurs que je connais, mais de très courte durée. Là c'était plus comme dans le film « un homme d'exception », sur la vie de John Nash, lorsqu'il se met à voir des messages chiffrés dans les journaux : quand j'ai vu le film, ça m'a rappelé cette période. Parce que non seulement j'étais persuadé que les gens autour de moi parlaient en langage codé, mais je voyais aussi cela dans les journaux et à la télé. :-/

    Mon psy de l'époque s'est appuyé sur mon rationalisme cartésien, et mon esprit critique, pour me faire démonter mes délires et me ramener à la raison. Ça a pris un peu de temps.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 4.

    Comment peut-on continuer à consommer un produit, sans dépendance physique, dont on ne supporte pas les effets ?

    On ne continue pas, c'est pour cela que j'ai arrêté. Mais les effets dont j'ai parlé se sont déclenchés subitement au bout de cinq années de consommations régulières, dont trois années à un rythme quotidien.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 6. Dernière modification le 02 décembre 2016 à 17:59.

    J’ai une amie qui a arrêté de fumer du cannabis au bout de quelques années car elle se sentait mal à l’aise, elle avait l’impression de se renfermer sur elle-même et ce depuis la première fois qu’elle en avait pris, elle a juste mis du temps à faire le rapprochement…

    J'ai eu de mauvaises expériences avec ce produit, mais à l'époque j'étais un gros consommateur. J'ai fini par avoir des bouffées délirantes et des obsessions paranoïaques : j'ai voulu prouver à mes proches que j'étais devenu immortel et que la seule solution pour me tuer était de me couper la tête (il ne doit en rester qu'un !); ou bien toutes les conversations tournaient autour de moi mais les personnes utilisaient un langage codé pour que je ne comprenne pas (mon entourage devenait fou, ils ne pouvaient plus rien dire). Ça a duré plusieurs mois, et depuis je n'y ai jamais retouché.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Économie de don au sein de la monnaie non libre !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Liberapay, plate‐forme libre de dons récurrents . Évalué à 3.

    Je reconnais que ma formulation n'était pas claire, et pouvait prêter à confusion. Ce que je voulais dire c'est que toute dette ne crée pas nécessairement de la monnaie, mais que certaines en créent. Ce qui importe, c'est que le porteur d'une valeur monétaire possède une reconnaissance de dette que tout un chacun est libre d'accepter en échange d'un bien ou d'un service.

    Dans mon exemple fictif, la dette que B contracte envers A peut bien être à l'origine de la création de monnaie, tout comme ce pourrait déjà être un titre de dette dont il disposerait déjà. Ensuite libre à chacun d'accepter ou non cette monnaie comme véhicule de leurs échanges. Néanmoins, si cette dette crée de la monnaie et qu'ensuite B s'acquitte de la dette qu'il a envers C, alors cette quantité de monnaie est détruite. C'est le phénomène dont parlait sub0 lorsqu'il disait : « le mécanisme de création monétaire est complété par celui de destruction ».

    Comment les banques créent la monnaie… quelques mythes sur le site d'un économiste québécois.

    Pour l'exemple que tu me proposes : d'une il n'est pas nécessaire de faire intervenir de la monnaie pour que l'échange puisse avoir lieu s'ils possèdent déjà ce qu'ils souhaitent échanger; deuxièmement ils peuvent, dans la réalité, obtenir une reconnaissance de dette auprès d'un tiers (ou de l'un d'entre eux s'ils ne sont que tous les trois, mais c'est un univers bien fictif que tu décris) qui peut garantir, sur les biens existants en sa possession, que la dette sera honorée afin d'inspirer confiance dans la monnaie ainsi créée.

    Et ce genre de système n'exclut nullement l'économie du don en se restreignant à l'économie marchande. La suite du pamphlet Maudit argent, dont j'ai donné un extrait dans un autre commentaire, contenant ceci :

    Que si vous me cédez cet écu gratuitement, en ce cas, il est certain que j’en serai d’autant plus riche, mais vous en serez d’autant plus pauvre, et la fortune sociale, prise en masse, ne sera pas changée ; car cette fortune, je l’ai déjà dit, consiste en services réels, en satisfactions effectives, en choses utiles. Vous étiez créancier de la société, vous m’avez substitué à vos droits, et il importe peu à la société, qui est redevable d’un service, de le rendre à vous ou à moi. Elle s’acquitte en le rendant au porteur du titre.

    Le mécanisme de création monétaire de la TRM ne reposant sur nulle garantie d'existence de services réels, de satisfactions effectives, de choses utiles, ce en quoi consiste à proprement parler la richesse, me semble, de son côté, être une monnaie de singe : c'est la planche à billet. Pour ma part, je ne voudrais ni en recevoir, ni en échanger, ni en donner.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 9.

    Le problème pourrait donc être formulé différemment : les sites dont il est question font-ils partie de l'espace public ?, et leur contenu remet-il en cause le droit à l'avortement des femmes qui chercheraient à l'exercer ?

    Il y a un problème dans cette formulation. Telle que je la comprends, j'aboutis à la conclusion qu'il devrait être interdit de remettre en cause publiquement un droit existant. On fait comment, alors, pour exprimer son désaccord envers une loi existante pour en demander l'abrogation ? Je suis opposé aux DRM, et je souhaiterais que le droit d'y avoir recours soit abrogé : je dois me taire ? Ou alors, seuls certains droits ne peuvent être remis en cause publiquement ? Soit, mais lesquels et selon quels critères ? Et de quel droit ne peut-on les remettre en cause ?

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Analogie

    Posté par  . En réponse au journal Toute résistance n’est pas futile.. Évalué à 2.

    Cette vidéo est un fake ! Les américains n'ont jamais posé les pieds sur la lune : on en trouve plein de preuves sur le nain ternet. :-P

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Économie de don au sein de la monnaie non libre !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Liberapay, plate‐forme libre de dons récurrents . Évalué à 5. Dernière modification le 01 décembre 2016 à 00:11.

    Ainsi donc, une contrat de dette, de gré à gré entre A et B, devrait donc devenir de la monnaie pour C ?

    Je n'ai jamais dit qu'un contrat de dette créé de la monnaie, mais que la monnaie représentait une reconnaissance de dette. Ce qui n'est pas la même chose.

    La TRM, en résolvant le problème des trois producteurs

    Et l'humanité a bien entendu attendu la TRM pour résoudre ce problème et dépasser le stade du troc entre deux personnes. Non, pour cela, elle a inventé l'argent comme représentant une reconnaissance de dette et pouvant, par là, se substituer à n'importe quel bien ou service car il les représente tous. Ainsi si A rend un service à B, alors ce dernier a une dette vis à vis de A. Dans un système de pur troc de gré à gré, il doit lui même lui rendre un bien ou un service équivalent pour équilibrer leur compte. En inventant l'argent, B paye A qui peut alors aller voir C pour recevoir le service qu'on lui doit, et en donnant à C l'argent qu'il a obtenu de B, c'est maintenant B qui a une dette envers C.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Économie de don au sein de la monnaie non libre !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Liberapay, plate‐forme libre de dons récurrents . Évalué à 3.

    kantien : La notion que tu décris et que tu nomme "argent" n'existe que dans les esprits de ceux qui la pense.
    Dans le monde réel, les hommes n'ont que faire de ces notions. Ils échangent parce qu'ils ont besoin d'échanger. Et c'est par l'expérience des limites du troc que les hommes ont tout naturellement chercher à créer un moyen d'échange intermédiaire, qu'est la monnaie.

    Je n'ai jamais soutenu le contraire. D'ailleurs, comme je suis philosophiquement kantien, cette chose que le gens appellent réalité n'existe également pour nous (je veux dire les kantiens) que dans la tête de ceux qui la pense : c'est-à-dire les hommes. Bon, ce dernier point n'est pas de grande importance pour la question qui nous occupe, c'est juste une remarque en passant.

    Et c'est là ton erreur. Les hommes font d'abord des échanges, et ensuite, s'ils le souhaites, des sous-parties d'entre eux peuvent faire société, et se fixer des règles communes, c'est seulement à partir de là qu’intervient le juridique.

    Et c'est la ton erreur : le juridique est antérieur à l'État, ce que tu appelles cette sous-partie des hommes qui font société et se fixent des règles communes. La thèse selon laquelle l'État crée le droit, qui lui est donc postérieur, est celle du positivisme juridique en philosophie du droit. Pour ma part, j'appartiens au courant jusnaturaliste qui soutient que les droits des hommes sont antérieurs à l'existence de l'État, et ce dernier n'a pour fonction que des les reconnaître et de les rendre effectifs là où dans l'état de nature (celui dans lequel l'on fait abstraction de l'existence d'une législation positive) ils ne sont que problématiques (il y a changement de modalité dans le jugement de droit, remarque qui s'éclaircira plus bas).

    Si l'on ne voulait, avant d''entrer dans l'état civil, reconnaître comme juridique absolument aucune acquisition, même pas à titre provisoire, cet état civil serait lui-même impossible. Car, quant à la forme, les lois portant sur le mien et sur le tien, contiennent, dans l'état de nature, exactement la même chose chose que ce qu'elles prescrivent dans l'état civil, pour autant que celui-ci est conçu selon des purs concepts de la raison : simplement, dans l'état civil, se trouvent indiquées les conditions sous lesquelles ces lois parviennent à être mises en œuvre (conformément à la justice distributive). En ce sens, si, dans l'état de nature, il n'y avait pas aussi, à titre provisoire, un mien et un tien extérieurs, il n'existerait pas non plus de devoirs de droit à cet égard, et par conséquent il n'y aurait aucun commandement imposant de sortir de cet état.

    Kant, Doctrine du droit.

    D'ailleurs que pourraient bien échanger les hommes si ce n'est leur propriété ? Dans la notion d'échange est analytiquement contenu, en vertu du principe de contradiction, la notion de transfert réciproque de propriété. Autrement dit, les hommes s'échangent leur droit d'usage sur des choses (échanges de biens) ou l'usage de leur force (échanges de services). Ce qui ramène les échanges à de l'aliénation réciproque de droits de trois types : bien contre bien, service contre service, ou bien contre service. Ce qui fait que ton principe fondamental : « la réalité des échanges entre les hommes est d'abord mathématique, et ensuite éventuellement juridique » est notoirement erroné. Et comme je suis mathématicien et logicien de formation, j'ai un radar assez aiguisé de détection pour un usage foireux de la science mathématique. ;)

    la TRM est simplement une démonstration de la forme que doit avoir une monnaie pour respecter 4 libertés économiques énoncées en axiomes […]

    De mon point de vue, la TRM, que j'ai lue plus d'une fois avec attention, est un bon exemple de ce qu'il ne faut pas faire lorsque l'on prétend effectuer une démonstration mathématique.

    en revanche tu ne peut pas être en désaccord avec une démonstration mathématique qui se contente d'affirmer "A implique B" et par contraposée "non B implique non A".

    Effectivement, je ne serai pas en désaccord si la démonstration avait été apportée (de quoi, on ne sait pas trop d'ailleurs).

    En revanche, Kant qui était logicien et philosophe, dans sa Doctrine du droit, a exposé une théorie de typage du droit romain dans la veine de ce que les logiciens-mathématiciens feront environ 150 ans plus tard avec la théorie des types du lambda-calcul et qui porte le nom de correspondance de Curry-Howard. Et vu que tu parles des jugement hypothétiques et de leur forme contraposée, ces derniers correspondent en droit aux droits personnels, ceux qui sont à l'œuvre dans le droit des contrats et les échanges de services. ;-)

    In fine, ce n'est pas tant un désaccord sur ce que tu appelles les 4 axiomes des libertés économiques (que je partagent), ni peut être de la société dans laquelle l'on souhaite vivre; mais plutôt un désaccord sur ce que l'on entend par démonstration mathématique rigoureuse, voire une différence philosophique sur le concept du Droit, qui semble nous opposer.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Économie de don au sein de la monnaie non libre !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Liberapay, plate‐forme libre de dons récurrents . Évalué à 4.

    je parie que tu n'as regardé aucune des vidéos que j'ai posté ni même une seule des vidéos de Heu?reka ou Stupid Economics.

    J'en ai assez vu (je ne suis pas allé au bout de la totalité) pour savoir qu'il s'agit d'un propos que j'ai mainte fois lu et entendu, propos qui ne m'a absolument pas convaincu.

    J'ai rien compris à ta phrase par contre : argent c'est un métal, parle de monnaie plus tôt.

    Non, je parle bien de l'argent dans son acception économique et pas du métal. Ce que tu appelles des crypto-monnaies mériteraient plutôt le titre d'argent et non de monnaie. Comme j'ai la flemme d'écrire une réponse sur la distinction, je cite :

    Ce que c’est que l’argent.

    L’argent est une chose dont on ne peut faire usage qu’en l’aliénant. C’est là une bonne définition de mot (suivant Achenwall), c’est-à-dire une définition qui suffit à distinguer de toute autre cette espèce d’objets de l’arbitre ; mais elle ne nous éclaire nullement sur la possibilité de cette chose. Pourtant il est déjà aisé de voir : 1° que cette aliénation n’a pas pour but dans les relations une donation, mais une acquisition mutuelle (au moyen d’un pactum onerosum) ; 2° que, n’étant considéré (chez un peuple) que comme un moyen de commerce universellement agréé, mais qui n’a en soi aucune valeur, à la différence de ce qui est marchandise (c’est-à-dire de ce qui a une valeur et se rapporte au besoin particulier de l’un ou de l’autre dans le peuple), il représente toutes les marchandises.

    Un boisseau de blé a directement la plus grande valeur comme moyen de satisfaire un besoin de l’homme. On peut en nourrir les animaux qui, à leur tour, servent à nous nourrir, à porter et à travailler à notre place, et concourent ainsi à la conservation et à la multiplication des hommes, lesquels non-seulement peuvent toujours obtenir de la nature de nouvelles productions, mais encore venir en aide à tous nos besoins au moyen des produits de l’art, ou nous être utiles pour la construction de nos demeures, la confection de nos habillements et, en général, pour toutes ces jouissances recherchées et toutes ces commodités qui constituent les biens de l’industrie. La valeur de l’argent au contraire n’est qu’indirecte. On ne peut en jouir directement ni l’employer immédiatement, comme tel, à quelque usage ; mais il n’en est pas moins un moyen qui est entre toutes choses de la plus haute utilité.

    On peut fonder provisoirement sur ce qui précède cette définition réelle : l’argent est un moyen général pour les hommes d’échanger entre eux les produits de leur travail, de telle sorte que la richesse nationale, en tant qu’elle a été acquise au moyen de l’argent, n’est proprement que la somme du travail avec lequel les hommes se payent entre eux, et qui est représenté par l’argent en circulation dans le peuple.

    La chose à laquelle peut convenir le nom d’argent doit donc avoir coûté elle-même à ceux qui l’ont produite ou procurée aux autres hommes, un travail équivalent à celui qu’a coûté la marchandise (les produits de la nature ou de l’art) et contre lequel on l’échange. En effet, s’il était plus facile de se procurer la matière nommée argent que la marchandise, il y aurait sur le marché plus d’argent que de marchandise ; et, comme le marchand aurait dépensé plus de travail pour se procurer sa marchandise que l’acheteur pour se procurer son argent, qui lui viendrait vite et en abondance, le travail que nécessite la confection des marchandises et l’industrie en général, ainsi que l’activité commerciale, source de la richesse publique, décroîtraient et dépériraient rapidement. — Aussi les billets de banque et les assignats ne peuvent-ils être considérés comme de l’argent, quoiqu’ils en tiennent lieu pendant un temps ; ils ne coûtent presque aucun travail, et leur valeur se fonde uniquement sur cette opinion que l’on pourra continuer de les échanger contre de l’argent comptant. Dès qu’on s’aperçoit que l’argent n’est pas en quantité suffisante pour un échange facile et sûr, cette opinion, s’évanouissant tout à coup, rend inévitable la perte du remboursement. Ainsi le travail de ceux qui exploitent les mines d’or et d’argent au Pérou ou au Nouveau-Mexique, surtout si l’on songe à toutes les tentatives malheureuses et à toutes les peines inutiles que coûte la recherche des veines métalliques, est vraisemblablement plus considérable que celui qu’exige la confection des marchandises en Europe ; et, n’étant plus payé, par conséquent tombant de lui-même, il aurait bientôt réduit ces pays à la misère, si, de son côté, l’industrie de l’Europe, excitée précisément par l’appât de ces matières, ne s’était développée proportionnellement, de manière à entretenir chez eux, par les objets de luxe qu’elle leur offrait, le goût de l’exploitation des mines. C’est ainsi que toujours le travail suscite la concurrence du travail.

    Mais comment est-il possible que ce qui était d’abord marchandise soit devenu à la fin de l’argent ? Cela arrive lorsque le souverain d’un pays faisant une grande consommation d’une matière qui ne servait d’abord qu’à l’ornement et à l’éclat de ses serviteurs ou de sa cour (par exemple l’or, l’argent, le cuivre ou cette espèce de beaux coquillages appelés cauris, ou encore, comme dans le Congo, une espèce de nattes nommées makate, ou, comme dans le Sénégal, des lingots de fer, ou même, comme sur les côtes de la Guinée, des esclaves nègres), lorsque, dis-je, ce souverain exige que ses sujets lui payent certains impôts en cette matière (comme marchandise), et qu’à son tour, les poussant ainsi à travailler pour la fournir, il les paye avec la même matière, d’après les lois du commerce qui s’établit entre eux et avec eux en général (sur un marché ou dans une bourse). — C’est de cette manière seulement (selon moi) qu’une marchandise a pu fournir aux sujets un moyen légal d’échanger entre eux les produits de leur travail, et par là aussi une source de richesse nationale, c’est-à-dire de l’argent.

    Le concept intellectuel, auquel est subordonné le concept empirique de l’argent, est donc celui d’une chose qui, comprise dans la circulation de la possession (permutatio publica), détermine le prix de toutes les autres choses (de toutes les marchandises), parmi lesquelles il faut compter même les sciences, en tant qu’on ne les enseigne pas gratuitement aux autres. L’abondance de l’argent chez un peuple constitue son opulence (opulentia). Car le prix (pretium) est le jugement public porté sur la valeur (valor) d’une chose, relativement à la quantité proportionnée de ce qui est le moyen universel et représentatif de l’échange réciproque des produits du travail (de la circulation). C’est pourquoi, là où le commerce est grand, ni l’or ni le cuivre ne sont considérés proprement comme monnaie, mais seulement comme marchandise, parce qu’il y a trop peu de l’un et trop de l’autre pour qu’on puisse les mettre aisément en circulation et les avoir en même temps en aussi petites parties qu’il est nécessaire pour les échanger contre des marchandises dans les plus petites acquisitions. Le métal d’argent (plus ou moins allié de cuivre) est donc regardé dans le grand commerce du monde comme la matière propre de la monnaie, et comme la mesure qui doit servir à calculer tous les produits. Les autres métaux (à plus forte raison les matières non métalliques) ne peuvent avoir cours que chez un peuple qui fait peu de commerce. Les deux premiers, quand ils ne sont pas seulement pesés, mais encore estampés, c’est-à-dire marqués d’un signe qui en indique la valeur, sont de l’argent légal, c’est-à-dire de la monnaie.

    « L’argent est donc (suivant Adam Smith) un corps dont l’échange est le moyen et en même temps la mesure de l’activité avec laquelle les hommes et les peuples font le commerce entre eux. » — Cette définition ramène le concept empirique de l’argent à un concept intellectuel, en ne considérant que la forme des prestations réciproques dans le contrat onéreux (et en faisant abstraction de leur matière), c’est-à-dire en ne considérant que le concept du droit dans l’échange du mien et du tien en général (commutatio late sic dicta), afin de représenter convenablement le précédent tableau d’une division dogmatique à priori, par conséquent du système de la métaphysique du droit.

    Emmanuel Kant, Doctrine du Droit

    Le graissage sur le fin du texte est de moi, il est là pour souligner que la définition du concept est avant tout juridique. Ne pas aborder correctement cette définition, avant de vouloir traiter mathématiquement la notion (comme l'a fait l'auteur de la TRM, ou Théorie Relative de la Monnaie) est une erreur qui aboutit à perpétuer les inepties sur le sujet.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Analogie

    Posté par  . En réponse au journal Toute résistance n’est pas futile.. Évalué à 2.

    Attention, l'histoire du Canard c'est pas tout à fait ça, c'est même l'inverse en fait.

    Merci pour ce rappel historique, ma mémoire m'a joué un tour sur le coup. Je croyais me souvenir que la polémique tournait autour de la chute dans le vide, et non sur l'effet de la résistance de l'air qui n'est pas identique selon la forme et la masse des corps.

    Toutes mes excuses au Canard.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Économie de don au sein de la monnaie non libre !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Liberapay, plate‐forme libre de dons récurrents . Évalué à 5. Dernière modification le 30 novembre 2016 à 14:48.

    Tu sais que tout le monde n'a pas un salaire dépassant les 1500 balles par mois ?

    Tout comme moi qui suis sans emploi, mais je ne vois toujours pas en quoi cela constitue un argument qui infirme ce qu'est l'argent : une reconnaissance de dette. ;-)

    Sous prétexte qu'il existe des personnes sans emplois ou à faibles revenus, on devrait mettre en pratique une théorie ubuesque sur la nature de l'argent ? Tu as lu au moins le texte dont j'ai donné le lien et seulement cité un passage, ou tu fais comme d'autres commentateurs du site : tu ne lis rien, mais tu veux quand même donner ton avis ? Comme la TRM1 fait usage (somme toute douteux) des outils de la géométrie différentielle en s'inspirant de la relativité générale, je propose le principe suivant : du fait de l'existence de personnes se trouvant dans une situation financière compliquée, je décrète, unilatéralement, que le champ de gravitation n'a aucune incidence sur la marche des horloges ! :-)


    1. eh oui ! si j'y ai fait allusion, c'est que je l'ai lue plus d'une fois. ;-) 

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Économie de don au sein de la monnaie non libre !

    Posté par  . En réponse à la dépêche Liberapay, plate‐forme libre de dons récurrents . Évalué à 3.

    Car le type à l'origine de la création monétaire n'est pas endetté?

    Et donc il crée du vent : c'est une magnifique bulle inflationniste ne reposant sur rien votre système !

    Je constate que tu as toujours une conception bien étrange de ce qu'est l'argent (tout comme l'auteur de la TRM d'ailleurs) :

    Vous avez un écu. Que signifie-t-il en vos mains ? Il y est comme le témoin et la preuve que vous avez, à une époque quelconque, exécuté un travail, dont, au lieu de profiter, vous avez fait jouir la société, en la personne de votre client. Cet écu témoigne que vous avez rendu un service à la société, et, de plus, il en constate la valeur. Il témoigne, en outre, que vous n’avez pas encore retiré de la société un service réel équivalent, comme c’était votre droit. Pour vous mettre à même de l’exercer, quand et comme il vous plaira, la société, par les mains de votre client, vous a donné une reconnaissance, un titre, un bon de la République, un jeton, un écu enfin, qui ne diffère des titres fiduciaires qu’en ce qu’il porte sa valeur en lui-même, et si vous savez lire, avec les yeux de l’esprit, les inscriptions dont il est chargé, vous déchiffrerez distinctement ces mots : « Rendez au porteur un service équivalent à celui qu’il a rendu à la société, valeur reçue constatée, prouvée et mesurée par celle qui est en moi-même. »

    Frédéric Bastiat, Maudit Argent

    L'argent, c'est de la reconnaissance de dette. ;-)

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • # Liens manquants.

    Posté par  . En réponse à la dépêche Liberapay, plate‐forme libre de dons récurrents . Évalué à 5.

    Il manque deux liens dans le corps de la dépêche (les balises [] autour des mots sont présentes mais pas le lien qui va avec) :

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Mode pinaillage :-P

    Posté par  . En réponse au journal Cohérence des fonctions de tri. Évalué à 3.

    Maintenant, je pense que tout cela n'invalide en rien ma conclusion, qui est qu'il faut faire attention avec certaines supposition et que on peut se planter facilement.

    En Coq t'aurais pas eu ce problème ! :-P Son système de type, qui est le plus riche que l'on puisse conférer au lambda-calcul, n'autorise pas de telles ambiguïtés.

    Sinon pour gérer le maximum, et encoder des preuves sur ce dernier via des termes, avec les GADT il y a un bon exemple dans cette leçon sur les GADT dans le cours de programmation fonctionnelle avancée de Jeremy Yallop et Leo White. Cela rejoint ta question sur les GADT et type families dans mon journal sur la méthode tagless-final.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Mode pinaillage :-P

    Posté par  . En réponse au journal Cohérence des fonctions de tri. Évalué à 7. Dernière modification le 29 novembre 2016 à 19:25.

    Pour être plus précis, au sens strict, ce que tu as défini sur tes structures de données n'est pas une relation d'ordre totale (on ne dit pas absolue, mais totale pour exprimer que deux éléments quelconques sont nécessairement en relation, ce qui a bien été rappelé dans un autre commentaire), mais une relation de préordre. La différence est importante, et ça a de l'impact pour ton code et tes exemples, une relation d'ordre est antisymétrique : si x <= y et y <= x alors x = y. Ce qui n'est pas le cas de ta relation : elle est symétrique (x <= x pout tout x) et transitive (si x <= y et y <= z alors x <= z) ce qui en fait une relation de préordre (symétrie et transitivité constitue la définition d'un préordre) mais non une relation d'ordre.

    Ensuite quand on a une relation de préordre sur une structure, on peut définir un relation d'équivalence par x ~ y si et seulement si x <= y et y <= x. Puis à partir de ces deux relations, on définit naturellement une relation d'ordre sur les classes d'équivalence. Ton problème devient alors le suivant : quel représentant de chaque classe doivent renvoyer les fonctions min et max ? Ici il n'y a pas de réponse unique, bien que la solution choisie par Haskell ou Rust soit la plus « sensée » si l'on cherche à garantir certains invariants lorsque l'on compose des opérations faisant usage de ces différentes relations.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: Nuance

    Posté par  . En réponse au journal Xavier Leroy est le lauréat 2016 du Prix Milner.. Évalué à 3.

    Les erreurs semblent bien avoir été corrigées. Au moins pour celle sur la signature du la fonction main d'après le manuel datant du 30 juin 2016 :

    The following limitations apply to the C source files that can be interpreted.

    1. […]
    2. […]
    3. The main function must be declared with one of the two types allowed by the C standards, namely:
    int main(void) { ... }
    int main(int argc, char ** argv) { ... }
    

    Par contre, je ne comprends pas ce que tu entends par réaliste lorsque tu dis : « je ne cherche pas à dire que les spécifications de CompCert sont fausses, seulement qu'on ne peut pas savoir si elles sont complètes et réalistes ». Que l'on se demande si les spécifications d'un langage sont correctes et complètes (ou plutôt leur formalisation dans un autre langage), je peux le comprendre (et il n'est pas possible de le prouver formellement non plus, la question ne portant pas sur la forme mais sur la matière ou le contenu). Mais se demander si elles sont réalistes n'a aucun sens.

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • [^] # Re: La politique ask.

    Posté par  . En réponse au journal De la confiance dans le monde OpenPGP. Évalué à 2.

    Ok, merci pour l'explication, c'est plus clair maintenant.
    Une autre question : peut-on avoir plusieurs clefs associées à la même adresse ? Si oui, quelle utilité ?

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

  • # La politique ask.

    Posté par  . En réponse au journal De la confiance dans le monde OpenPGP. Évalué à 5.

    Merci pour ce journal riche en information. N'étant pas utilisateur du système certains points m'échappent encore, mais j'en ai déjà une meilleure compréhension grâce au journal.

    J'ai une question sur la politique ask du modèle TOFU : comment l'active-t-on ? Tu dis que les seules politiques par défaut possibles sont unknowkn, auto ou good; mais alors à quoi sert la politique ask ?

    Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.