L’article mentionne les problématiques traditionnelles de coûts — pas si faramineux — mais n’est-ce pas dommage d’éluder la vrai question du bilan énergétique de l’opération ? Au final n’est-ce pas là une lubie de pollueurs invétérés inquiets de la disparition présumée prochaine de leur principal source de pollution (les combustibles fossiles), et souhaitant se rassurer quant à la possibilité de faire perdurer leurs pratiques délétères ?
D'autant plus qu'on ne sait pas combien de gaz polluants sont rejetés lors de la combustion de ce carburant. Après tout, il est possible qu'il soit plus polluant que le kérosène, et j'ai dans l'idée que si sa combustion était moins polluante, cela serait annoncée comme un argument en sa faveur.
On a deux étapes incompressibles (j'élude volontairement le transport pour simplifier) :
la production est-elle verte ?
la consommation est-elle verte ?
Pour l'hydrogène la production n'est aujourd'hui pas verte du tout.
Pour le Kerosène vert la production à pas l'air verte (pour l'instant) et la consommation non plus :/
C'est (pour l'instant) du green washing mais il faut bien des solutions intermédiaires avant de trouver la bonne et celle ci est peut-être une piste pour produire du kerosène vert.
Je me pose une question : Une extraction de matière fossile maîtrisée peut-elle être considérée comme moins impactante pour l'environnement que la production de kérosen vert ? Bon je crois qu'il faudrait vraiment parler de la verdure du transport en fait :/
Notez que la production et le recyclage (encore une étape) des batteries c'est pas encore très vert.
Oui, et indépendamment du problème écologique, il y a le problème économique. Le pétrole est une énergie plutôt rentable (même très rentable). Son taux de retour énergétique (les méthodes de calcul différent beaucoup) est généralement assez bon du fait qu'il n'y pas beaucoup d'effort à faire pour l'extraire de l'environnement. En gros, même si c'est un indicateur dont il faut se méfier quand on compare des énergies, on comprend bien qu'il est plutôt bon car il y a une phase d'extraction, une phase de raffinage, une phase de distribution (tout ça consomme relativement peu énergie) et la le carburant est alors directement prête à l'emploi. (l’ordre de grandeur c'est 10% d’énergie utilisé pour réalisé cette mise à disposition). C'est lié au fait que la phase énergivore lié a la fabrication de ce combustible fossile a eu lieu pendant longtemps, il y a très longtemps (fabrication et décomposition de matière organique, elle même ayant en quelque sorte "capturé" de l’énergie solaire pendant des millions d'années).
Dans le cas de ce kérosène vert, la phase d'extraction est remplacé par tout un empilage difficile à démêler. En gros, on a de l’électricité (qu'on ne peut pas extraire de l'environnement, il faut la produire, et là il faut regarder comment), qu'on transforme en hydrogène, elle même "raffiné" ensuite avec du carbone, lui pour le coût extrait de environnement (et il faut voir aussi comment), pour produire un hydrocarbure qui pourrait être utilisé comme kérosène pour des avions.
économiquement, c'est évident que ça va coûter beaucoup plus cher, déjà et écologiquement, comment dire, il y deux problèmes, comment on produit l’électricité nécessaire à l'hydrolyse et à l'extraction du carbone atmosphérique puis au "raffinage" et ensuite, ben ce carbone qu'on s'est évertué à retirer de l’atmosphère, ben, on va l'y relâcher de nouveau (enfin, c'est pas précisé, mais si c'est utilisé comme kéro dans un avion, je vois mal comment on va le récupérer). Alors, certes, sur le papier on a un impact carbone nul (du moins, si on est sur que l'énergie utilisée pour fabriquer ce carburant à elle-même un bilan carbone nul), puisque le carbone relâché n'est pas du carbone fossile, mais du carbone retiré de l’atmosphère. Mais, est-ce pour autant une bonne idée de l'y remettre ? Est-ce que ce serait pas plus intelligent de le séquestrer, vu ce que cela nous a coûté pour l'extraire ?
Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.
L'hydrogène n'est par essence (jeu de mot) pas un kérosène. Un kérosène par définition c'est un ensemble de composés organiques, donc de certaines molécules avec du carbone et de l'hydrogène. L'hydrogène pur de fait ne peut pas en être un.
C'est important d'être précis car il n'y a pas que les émissions polluantes à prendre en compte, il y a aussi les propriétés chimiques. Les hydrocarbures sont très utiles en dehors d'être un vecteur énergétique : production de lubrifiants, de matières chimiques, de plastiques, etc. Ce que l'hydrogène ne saura jamais faire.
De plus l'hydrogène a aussi ses contraintes en tant que vecteur énergétique. Peu dense, pose des soucis de sécurité, demande beaucoup d'énergie pour en produire. Dans le cadre de l'aviation avoir un kérosène vert est plus pertinent que l'hydrogène, qui est plus difficile à utiliser dans ces conditions.
Pour le Kerosène vert la production à pas l'air verte (pour l'instant) et la consommation non plus :/
Qu'est-ce qu'on appelle vert après ? Si on s'intéresse aux gaz à effet de serre, un kérosène qui brûle émet autant de CO2 / méthane par unité de masse quelque soit sa méthode de production car chimiquement c'est la même chose dans les deux cas. Mais le fait que le carbone vienne du sous sol ou du cycle actuel du carbone change tout concernant l'impact sur le climat.
Cependant pour les autres émissions non liées au GES, ça ne devrait effectivement rien changer ou à la marge. Mais il faut savoir quel est pour toi la porté du mot vert ici.
Notez que la production et le recyclage (encore une étape) des batteries c'est pas encore très vert.
Cela reste moins pire qu'une voiture thermique à l'heure actuelle (voiture qui doit être produite et recyclée, et qui a l'industrie pétrolière aussi qui est nécessaire à son fonctionnement).
# Coût écologique ?
Posté par ǝpɐןƃu∀ nǝıɥʇʇɐW-ǝɹɹǝıԀ (site web personnel) . Évalué à 10.
L’article mentionne les problématiques traditionnelles de coûts — pas si faramineux — mais n’est-ce pas dommage d’éluder la vrai question du bilan énergétique de l’opération ? Au final n’est-ce pas là une lubie de pollueurs invétérés inquiets de la disparition présumée prochaine de leur principal source de pollution (les combustibles fossiles), et souhaitant se rassurer quant à la possibilité de faire perdurer leurs pratiques délétères ?
« IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace
[^] # Re: Coût écologique ?
Posté par lejocelyn (site web personnel) . Évalué à 2.
D'autant plus qu'on ne sait pas combien de gaz polluants sont rejetés lors de la combustion de ce carburant. Après tout, il est possible qu'il soit plus polluant que le kérosène, et j'ai dans l'idée que si sa combustion était moins polluante, cela serait annoncée comme un argument en sa faveur.
# [HS] Ressemblance amusante
Posté par cg . Évalué à 2.
Les typos utilisées et l'arc de cercle des 2 logos, les couleurs orange et noires… On dirait une usine Amazon :).
# Le kérosène vert sérieux ?
Posté par blobmaster . Évalué à 2.
Ça s'appelle l'hydrogène car a recrache de l'eau.
On a deux étapes incompressibles (j'élude volontairement le transport pour simplifier) :
Pour l'hydrogène la production n'est aujourd'hui pas verte du tout.
Pour le Kerosène vert la production à pas l'air verte (pour l'instant) et la consommation non plus :/
C'est (pour l'instant) du green washing mais il faut bien des solutions intermédiaires avant de trouver la bonne et celle ci est peut-être une piste pour produire du kerosène vert.
Je me pose une question : Une extraction de matière fossile maîtrisée peut-elle être considérée comme moins impactante pour l'environnement que la production de kérosen vert ? Bon je crois qu'il faudrait vraiment parler de la verdure du transport en fait :/
Notez que la production et le recyclage (encore une étape) des batteries c'est pas encore très vert.
[^] # Re: Le kérosène vert sérieux ?
Posté par Big Pete . Évalué à 4.
Oui, et indépendamment du problème écologique, il y a le problème économique. Le pétrole est une énergie plutôt rentable (même très rentable). Son taux de retour énergétique (les méthodes de calcul différent beaucoup) est généralement assez bon du fait qu'il n'y pas beaucoup d'effort à faire pour l'extraire de l'environnement. En gros, même si c'est un indicateur dont il faut se méfier quand on compare des énergies, on comprend bien qu'il est plutôt bon car il y a une phase d'extraction, une phase de raffinage, une phase de distribution (tout ça consomme relativement peu énergie) et la le carburant est alors directement prête à l'emploi. (l’ordre de grandeur c'est 10% d’énergie utilisé pour réalisé cette mise à disposition). C'est lié au fait que la phase énergivore lié a la fabrication de ce combustible fossile a eu lieu pendant longtemps, il y a très longtemps (fabrication et décomposition de matière organique, elle même ayant en quelque sorte "capturé" de l’énergie solaire pendant des millions d'années).
Dans le cas de ce kérosène vert, la phase d'extraction est remplacé par tout un empilage difficile à démêler. En gros, on a de l’électricité (qu'on ne peut pas extraire de l'environnement, il faut la produire, et là il faut regarder comment), qu'on transforme en hydrogène, elle même "raffiné" ensuite avec du carbone, lui pour le coût extrait de environnement (et il faut voir aussi comment), pour produire un hydrocarbure qui pourrait être utilisé comme kérosène pour des avions.
économiquement, c'est évident que ça va coûter beaucoup plus cher, déjà et écologiquement, comment dire, il y deux problèmes, comment on produit l’électricité nécessaire à l'hydrolyse et à l'extraction du carbone atmosphérique puis au "raffinage" et ensuite, ben ce carbone qu'on s'est évertué à retirer de l’atmosphère, ben, on va l'y relâcher de nouveau (enfin, c'est pas précisé, mais si c'est utilisé comme kéro dans un avion, je vois mal comment on va le récupérer). Alors, certes, sur le papier on a un impact carbone nul (du moins, si on est sur que l'énergie utilisée pour fabriquer ce carburant à elle-même un bilan carbone nul), puisque le carbone relâché n'est pas du carbone fossile, mais du carbone retiré de l’atmosphère. Mais, est-ce pour autant une bonne idée de l'y remettre ? Est-ce que ce serait pas plus intelligent de le séquestrer, vu ce que cela nous a coûté pour l'extraire ?
Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.
[^] # Re: Le kérosène vert sérieux ?
Posté par Renault (site web personnel) . Évalué à 6.
L'hydrogène n'est par essence (jeu de mot) pas un kérosène. Un kérosène par définition c'est un ensemble de composés organiques, donc de certaines molécules avec du carbone et de l'hydrogène. L'hydrogène pur de fait ne peut pas en être un.
C'est important d'être précis car il n'y a pas que les émissions polluantes à prendre en compte, il y a aussi les propriétés chimiques. Les hydrocarbures sont très utiles en dehors d'être un vecteur énergétique : production de lubrifiants, de matières chimiques, de plastiques, etc. Ce que l'hydrogène ne saura jamais faire.
De plus l'hydrogène a aussi ses contraintes en tant que vecteur énergétique. Peu dense, pose des soucis de sécurité, demande beaucoup d'énergie pour en produire. Dans le cadre de l'aviation avoir un kérosène vert est plus pertinent que l'hydrogène, qui est plus difficile à utiliser dans ces conditions.
Qu'est-ce qu'on appelle vert après ? Si on s'intéresse aux gaz à effet de serre, un kérosène qui brûle émet autant de CO2 / méthane par unité de masse quelque soit sa méthode de production car chimiquement c'est la même chose dans les deux cas. Mais le fait que le carbone vienne du sous sol ou du cycle actuel du carbone change tout concernant l'impact sur le climat.
Cependant pour les autres émissions non liées au GES, ça ne devrait effectivement rien changer ou à la marge. Mais il faut savoir quel est pour toi la porté du mot vert ici.
Cela reste moins pire qu'une voiture thermique à l'heure actuelle (voiture qui doit être produite et recyclée, et qui a l'industrie pétrolière aussi qui est nécessaire à son fonctionnement).
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