Cher Journal.
Hier, David Shah, un des principaux développeur d'outils open source pour les FPGA (NextPnR, Trellis, prjoxide, ..) postait une citation de la nouvelle licence Lattice sur twitter:
Lattice interdit expressément de faire la rétroingénierie du format de ses fichiers de configuration appelé «bitstream».
L'ironie du sort c'est que cette nouvelle licence vient avec un SDK de développement basé massivement sur des logiciels libres et qui ne génère pas les fameux bitstream Lattice).
Bref la réaction stupide de Lattice au mouvement open-source n'est pas vraiment surprenante, c'est assez classique. Mais elle fait toujours mal.
D'autant que la communauté open-source s'est beaucoup engagée dans le support des composants de cette marque avec le support complet des ICE40, ECP5 et le support bien avancé des Crosslink-ng.
Ce qui a permit à Lattice de vendre beaucoup de kits de développement (le Icestick est régulièrement en rupture de stock) et de baser beaucoup de projet sur leurs composants.
Rappelons quand même que Lattice est un vendeur de composants électronique, pas un vendeur de logiciel. Donc la logique voudrait qu'ils cherchent à ce que leurs composants soient supportés par le maximum de logiciels (opensource ou non).
Bref, une réaction qui ne fait pas rire grand monde :(
# légal ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 10.
Je ne suis même pas sur que cette clause soit applicable en Europe.
Il existe un droit à l'ingénierie inverse quand la compagnie ne fait rien pour l'interopérabilité. Il faut par contre faire attention de ne pas leur piquer du code (violation de droit d'auteur), et donc de séparer celui qui écrit la spec avec le reverse, de celui qui implémente le code.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: légal ?
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à 9.
Je me suis posé la même question.
Je ne pense pas que ce soit valide au regard du droit européen:
https://vidstromlabs.com/blog/the-legal-boundaries-of-reverse-engineering-in-the-eu/
[^] # Re: légal ?
Posté par martoni (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.
En effet, la clause semble ne pas être valide en europe.
Mais le message envoyé à la communauté du logiciel libre reste délétère.
J'ai plus qu'une balle
[^] # Re: légal ?
Posté par Ysabeau 🧶 (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 6.
En France, en tout cas, ça n'est pas applicable. Heureusement.
« Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.
[^] # Re: légal ?
Posté par Crao . Évalué à 1.
Un peu comme les brevets logiciels. Qui risquera le procès ?
[^] # Re: légal ?
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 5.
C'est un peu différent, car le droit est +simple à interpréter et il existe des jurisprudences.
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: légal ?
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à 2.
Faut juste leur faire remarquer que cette close n'est pas légale en Europe.
Et que si ils ont compris qu'ils vendraient plus de chips avec un meilleur SDK que les autres, ils devraient changer leur license restrictive vers une plus ouverte.
Je ne sais pas si qu'ils ont rajouté de plus dans leur SDK autres que des composants open source, peut-etre un GUI?
[^] # Re: légal ?
Posté par 🚲 Tanguy Ortolo (site web personnel) . Évalué à 10.
On va manger des chips. Tu entends ? Des chips ! C'est tout ce que ça te fait quand je te dis qu'on va manger des chips ?
[^] # Re: légal ?
Posté par Benjamin Henrion (site web personnel) . Évalué à 1.
Des puces me grattent.
# Le «Bad buzz» ça sert !
Posté par martoni (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.
Lattice a vu le bad buzz monter ces dernier jours.
Hé bien vous savez quoi ?
Ils ont bien réagit en supprimant la clause \o/
Le message sur twitter :
Et sur linkedin:
Le chapitre de la license en question :
Bon il reste toujours l'interdiction bizarre (et qui n'a aucune valeur juridique) de faire du benchmarking de leur soft.
C'est une bonne réponse de Lattice. L'employé(e) du service juridique qui a voulu faire son malin a peut-être chaud à ses fesses maintenant ;)
J'ai plus qu'une balle
[^] # Re: Le «Bad buzz» ça sert !
Posté par claudex . Évalué à 8.
C'est fréquent comme clause, ce serait con de se retrouver moins bon qu'un autre dans un benchmark. Le but n'est pas d'empêcher l'usage interne mais la publication de benchmark surtout.
Il doit plutôt s'agir d'une société externe qui a un contrat type.
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
[^] # Re: Le «Bad buzz» ça sert !
Posté par arnaudus . Évalué à 6.
Le fait que ça soit fréquent ne contredit en rien le fait que ça n'ait aucune valeur juridique. La clause me semble même assez farfelue; si quelqu'un publie un benchmark défavorable, c'est du ressort du délit de presse (on peut porter plainte pour diffamation contre le responsable de la publication). Le lien entre le responsable de la publication et le propriétaire du matériel me semble très difficile à établir (il faudrait prouver sur quel matos le test a été physiquement réalisé (?!?)) pour aller accuser ce dernier de violation de licence (?!?)). Un peu comme si la licence de MS Word t'interdisait de ne jamais publier aucun commentaire comparant le logiciel avec un autre traitement de texte; le jour où tu publie sur facebook "Essaye LibreOffice, il y a des fonctions qui marchent mieux que dans Word" -> crac, tu as violé la licence?
Après, raconter n'importe quoi dans des conditions générales de vente est une pratique courante, et peu risquée (au pire, après l'action d'une association de consommateurs, on peut se retrouver obligé de retirer la clause; une sorte de jeu où l'on ne peut pas vraiment perdre, quoi). Typiquement, les instructions qui essayent de t'expliquer que sans réserve écrite au moment de la livraison tu ne peux pas demander le remboursement d'un truc livré cassé, ou que pour faire jouer la garantie légale il faut retourner l'appareil dans son emballage initial… Ça ne coûte rien d'essayer, peut-être que des gens se font impressionner par ce genre de clauses.
[^] # Re: Le «Bad buzz» ça sert !
Posté par Nicolas Boulay (site web personnel) . Évalué à 4.
De mémoire, la clause de non benchmark est assez courante, par exemple, c'est difficile de trouver des benchmarks de base de données commerciales.
J'imagine qu'à la base, il en avait marre des testes biaisés (son propre produit ultra optimisé, vs le produit du concurrent en mode par défaut, ou dans un contexte défavorable dans le meilleur cas)
"La première sécurité est la liberté"
[^] # Re: Le «Bad buzz» ça sert !
Posté par claudex . Évalué à 7.
Ou dans les hyperviseurs. Tu ne trouve pas de benchmark VMware par exemple. Par contre, eux ne se gênent pas pour faire des benchmarks biaisés avec des produits opensources.
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
[^] # Re: Le «Bad buzz» ça sert !
Posté par claudex . Évalué à 5.
Tout à fait, ça contredit plus le fait que c’est bizarre.
Ce n’est valable qu’en France (et certains autres pays). En plus, Tu peux publier un benchmark défavorable de manière honnête, mais ça, ils ne veulent pas non plus.
Le but, c’est d’éviter la publication. Donc d’être assez menaçant.
Ou qu’ils n’ont pas envie de perdre des dizaines d’heures à se battre contre le service commercial.
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
[^] # Re: Le «Bad buzz» ça sert !
Posté par arnaudus . Évalué à 3.
La diffamation ne se détermine pas sur le caractère honnête ou malhonnête. Il suffit de dire publiquement "X a fait Y" pour que la diffamation soit caractérisée. Après, c'est au niveau de la condamnation que ça va jouer; tu peux plaider la publication d'informations fausses de bonne foi, ou la publication d'informations vraies, ce qui devrait alléger la peine ou même l'annuler.
Oui, mais c'est ça que je ne comprends pas. OK, tu publies un benchmark dans un billet de blog, par exemple. Le service commercial te contacte pour te dire "attention, vous n'avez pas le droit, la licence l'interdit". Tu réponds "Bonjour; ça n'est pas moi qui ai réalisé les tests, je n'ai jamais eu le matériel en mains, j'ai juste récupéré les données et je les ai analysées; je ne suis donc pas concerné par les clauses de la licence". Ils peuvent toujours essayer de te demander qui a fait les tests, mais rien ne t'oblige à répondre. À partir de ce moment là, je ne vois pas comment ce bazar peut continuer sans aller dans le sens d'un délit de presse (qui est constituté), vu qu'ils sont dans l'impossibilité totale de prouver que tu es lié par leur licence, si tu as pris un minimum de précautions…
[^] # Re: Le «Bad buzz» ça sert !
Posté par claudex . Évalué à 4.
Si je dit que X a les même perfs que Y, ça ne porte pas atteinte à son honneur ou à sa considération. Par contre, le service marketing de X qui dit que Y est tout pourri ne pas pas trop apprécier.
Je crois qu'ils peuvent au moins te demander de retirer les infos de ton site vu que celui qui te les as donné n'avait pas le droit de le faire.
« Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche
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