Journal MAO - Un remix pour Sound Wall Project entièrement réalisé avec du GNU

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jan.
2012

Je ne sais pas si j'aurais dû le mettre en dépêche, mais une entrée de journal peut me donner un peu d'idée sur la vision que vous pouvez en avoir. Car le sujet est à la fois "personnel" dans le sens où je suis le principal acteur, mais - d'un autre point de vue - il est porté sur un sujet que je pousse depuis des années. En l'occurrence, la MAO (Musique Assistée par Ordinateur)

Je suis le fondateur du projet Arkyne, un "groupe" d'acid-jazz ou trip-hop qui promeut la libre distribution de ses œuvres. Arkyne est aussi une langue créée pour être chantée. Bref, après avoir posé l'album "Ayen Bowen No" http://soundcloud.com/arkyne/sets/ayen-bowen-no/ l'écriture du second album (je ne compte pas la démo) est en cours. Mais... une parenthèse s'est ouverte et je pense qu'elle est l'occasion de parler une fois de plus de Linux, GNU et des logiciels libres.

Car nous n'utilisons que des logiciels libres pour la création... et lorsque le groupe "Sound Wall Project" m'a contacté pour un "contest" de remix d'un de leur morceau, j'ai accepté sans hésitation.

Le morceau original Unexpected Lysergic Effects est un morceau à la base franche, utilisation d'un orgue, d'une voix magnifique et de la basse magique de Colin Edwin.

Le remix a été poussé vers le style Arkyne. Il se trouve ici: Unexpected Lysegic Effect - Arkyne Remix

Voici la configuration linux utilisée :

  • Fedora 16 64bits
  • Kernel RT (real time) de planet CCRMA
  • Hydrogen
  • Ardour2
  • Greffons LADSPA
  • Guitarix (en greffon dans Ardour2)
  • Rosegarden
  • Qsynth (avec deux soundfonts)
  • ZynAddSubFx

Le tout connecté au serveur Jack (5ms de latence)

Niveau matériel :

  • un ACER Aspire 5742G (Intel iCore 3)
  • 4Go de RAM
  • Carte son USB Edirol UA-20

Et en ce qui concerne les instruments :

  • Guitare Ibanez GA60
  • c'est tout... ce n'est qu'un remix

Tout a été recomposé sur Rosegarden (violons, violoncelles en Soundfonts, effets sur ZynAddSubFX), Ardour m'a permis de coller les basses de Colin Edwin et ma guitare.

Finalement, export depuis Ardour2 vers un fichier wave, réinséré en lecture depuis Ardour2 (dans une nouvelle session ) vers Jamin pour corriger un peu le son. Enfin, le logiciel jack_capture (en ligne de commande) m'a permis de récupérer quelques sorties...

Je ne sais pas si celle que j'ai posée sur soundcloud est la meilleure, mais elle a le mérite d'avoir été créée en 3h de travail...

Voilà qui prouve un peu plus aux détracteurs que Linux, et GNU, ne sont pas en reste pour la création musicale. Car mon pauvre petit matériel a suffit à donner un résultat pas trop inaudible... imaginez ceux qui ont un vrai gros talent avec du matériel et du temps...

  • # Si j'aurais su...

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

    si j'aurais dut

    T'aurais , surtout. :D
    Mais t'as bien fait, ça c'est sûr, car ça m'a permis de découvrir ce que tu faisais avec ton groupe qui promeut la musique libre et j'aime bien. ;)
    Donc déjà, merci.
    Mention spéciale pour "Ene y e mei dranas" qui m'a bien tapé dans les oreilles. Je m'en tenterais bien un petit remix Drum & Bass / Jungle d'ailleurs... Tu serais partant pour partager les "sources" ?

    M'initiant moi aussi à la MAO sous Linux depuis quelques années (sans résultat probant pour le moment, je me cantonne pour le moment à l'apprentissage, seul, de la guitare - et c'est long :D), ça me confirme que ce système est tout à fait adapté à l'usage pour peu que l'on ait suffisamment de talent pour en sortir quelque chose de couillu (car c'est très loin d'être inaudible ;)).

    Guitarix (en plugin dans Ardour2)

    Ah ouais ?! On peut faire ça !? Merci de l'info, je vais tout de suite essayer. ;)

    Par contre, pour l'export final, pourquoi être passé par jack_capture ? Moi j'aurais envoyé ce qui sortait d'Ardour à Jamin pour le mastering puis renvoyé ce qui sortait de Jamin sur une piste en enregistrement dans Ardour...

    Concernant le morceau lui-même, en effet je trouve le mastering moins bon que dans tes morceaux originaux. La voix de Colin Edwin surtout, est trop distante à mon goût.

    Merci encore pour la bonne découverte.
    Bonne continuation ;).

    There is no spoon...

    • [^] # Re: Si j'aurais su...

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

      coquilles corrigées et je me suis permis de revoir le Markdown et quelques autres typos :-)

    • [^] # Re: Si j'aurais su...

      Posté par  . Évalué à 2.

      Mais t'as bien fait, ça c'est sûr, car ça m'a permis de découvrir ce que tu faisais avec ton groupe qui promeut la musique libre et j'aime bien. ;)

      De la musique que tu ne peux pas diffuser dans le cadre d'activités commerciales ou bénévoles n'est pas libre.

      J'adore cette licence CC by NC : on te fait un joli paragraphe 3 pour te dire tout ce que t'as le droit de faire, puis un paragraphe 4 pour te dire qu'en fait non.

      You may not exercise any of the rights granted to You in Section 3 above in any manner that is primarily intended for or directed toward commercial advantage or private monetary compensation

      http://creativecommons.org/licenses/by-nc/3.0/legalcode

      • [^] # Re: Si j'aurais su...

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

        De la musique que tu ne peux pas diffuser dans le cadre d'activités commerciales ou bénévoles n'est pas libre.

        Pas d'activités commerciales, oui, mais bénévoles, non. Puisque c'est "Noncommercial — You may not use this work for commercial purposes", moi je comprends, usage commercial interdit. Or le bénévolat, par définition, ce n'est pas un usage commercial.
        Mais je n'ai pas lu tout le paragraphe que tu cites, donc il y a peut-être plus de détails à ce niveau.

        Après, sur le fond, je suis d'accord. La licence est restrictive dans l'usage et dès lors, on ne peut plus parler de libre (au sens libre comme la GPL).

        Cela dit, c'est quand même bien plus libre que le copyright de base qui n'autorise rien du tout si ce n'est l'écoute. ;)

        There is no spoon...

        • [^] # Re: Si j'aurais su...

          Posté par  . Évalué à 3.

          Or le bénévolat, par définition, ce n'est pas un usage commercial.

          Sauf que ton bénévolat peut être effectué pour le compte d'une association. Même si le but de cette dernière est officiellement non lucratif, elle peut avoir besoin de fonds pour fonctionner et l'action bénévole peut être considérée comme commerciale. Par exemple un stand visant à faire connaître l'association suscitera peut-être de nouvelles adhésions, synonymes de rentrées d'argent. L'action de l'individu est bénévole mais il y a bien transfert d'argent.

          C'est ce que considèrent des entités comme Microsoft qui exige de payer plus cher l'usage d'un même logiciel selon si tu l'utilises pour ton propre compte ou pour le compte d'un autre :

          The software is not licensed for any commercial business activities, nonprofit business activities, or revenue-generating business activities.
          http://support.microsoft.com/kb/937676/en-us?fr=1

          C'est aussi ce que considère la Sacem qui reconnaît les CC by NC :

          [...] les utilisations suivantes sont réputées être commerciales [...]
          - toute utilisation de l'œuvre donnant lieu à une contrepartie, financière ou autre, sous quelque forme, à quelque titre et pour quelque motif que ce soit et quel qu’en soit le bénéficiaire ;
          - toute utilisation de l'œuvre à des fins de promotion, ou en lien avec la promotion, d’un quelconque produit ou service et quel qu’en soit le bénéficiaire ;
          http://www.sacem.fr/cms/home/createurs-editeurs/faq/faq-creative-commons

          Quand bien même l'auteur n'envisagerait pas poursuivre pour ce genre d'usages, on est jamais à l'abri d'un transfert des droits patrimoniaux.
          On voit bien que ça peut être à la gueule du client. Faudrait que j'essaye de cloner la CC by NC en ciblant la religion plutôt que le commerce, ça pourrait être marrant.

          Cela dit, c'est quand même bien plus libre que le copyright de base qui n'autorise rien du tout si ce n'est l'écoute. ;)

          Certes, mais ça reste absurde et dangereux (dans le sens ou l'usager est juridiquement e exposé aux caprices de l'auteur).

  • # Workflow audio

    Posté par  . Évalué à 2.

    J'ai l'impression que pour l'audio en général il y a toujours un linux temps réel.

    En ce qui concerne l'enregistrement, je comprend qu'il faille tout enregistrer correctement, mais une fois l'enregistrement fait, est-ce que c'est aussi un linux temps réel pour le "montage"?

    Si je compare avec la vidéo, en vidéo l'enregistrement se fait une fois (dans la caméra), mais ensuite le montage peut se faire sur n'importe quelle machine, peu importe le temps de traitement puisque la sortie n'a pas besoin d'être immédiate.

    Est-ce qu'on peut comparer l'audio et la vidéo ou est-ce que l'audio est totalement différent sur le principe?

    • [^] # Re: Workflow audio

      Posté par  . Évalué à 2.

      J'ai l'impression que pour l'audio en général il y a toujours un linux temps réel.

      Non, pas nécessairement. Un noyau « temps-réel » n’est plus aussi indispensable aujourd’hui, pour probablement au moins deux raisons :
      – l’évolution du matériel ;
      – l’évolution du noyau Linux lui-même (notamment, l’intégration progressive de certaines fonctionnalités du patch « -rt » dans la branche principale).

      Il faut tester ce que donne un noyau standard (en fonction de son matériel et de ses besoins) avant de passer, si nécessaire, à un noyau temps-réel. Sur du « bon » matériel (pas forcément « le plus récent » ou « le plus puissant ») ou pour des besoins « pas trop énormes » (dans mon cas, pas plus de 5 ou 6 pistes audio simultanément), il est tout-à-fait possible qu’un noyau standard fournisse des performances très satisfaisantes (dans mon cas toujours, 8 ms de latence, sans Xruns).

      Si je compare avec la vidéo, en vidéo l'enregistrement se fait une fois (dans la caméra), mais ensuite le montage peut se faire sur n'importe quelle machine, peu importe le temps de traitement puisque la sortie n'a pas besoin d'être immédiate.

      En audio, on aime bien en général que la sortie soit « immédiate ». Quand je baisse le volume d’une piste ou quand je change le réglage d’un effet, je ne veux pas d’un décalage entre le moment où je bouge le fader et le moment où j’entends le résultat. À 8 ms de latence, le décalage n’est pas perceptible (du moins moi je ne le perçois pas) ; à 80 ms, il commence déjà à l’être.

    • [^] # Re: Workflow audio

      Posté par  . Évalué à 4.

      Est-ce qu'on peut comparer l'audio et la vidéo ou est-ce que l'audio est totalement différent sur le principe?

      On peut peut-être comparer le cas où l'on enregistre des musiciens sur des pistes audio pour ensuite les mixer au montage vidéo, et encore.

      Mais la MAO recoupe beaucoup plus de choses que ça. Par exemple, jouer sur un clavier externe un synthé logiciel: dans ce cas, il est primordial que l'ordi réagisse avec une latence minimale "garantie". D'où la nécessité du temps-réel. Note qu'il ne s'agit pas seulement de la phase finale d'enregistrement, mais aussi de toute la période, beaucoup plus longue, de composition.

      Il y a aussi le cas inverse: on pilote un synthé matériel avec une piste midi. Là on peut s’accommoder d'une latence plus importante (le séquenceur peut compenser), mais il faut qu'elle soit stable.

      Enfin, même dans le cas où l'on travaille uniquement sur l'ordi, avoir un otuil aussi réactif que possible permet de se concentrer sur la création.

  • # Yoshimi

    Posté par  . Évalué à -3.

    Pourquoi ne passes-tu pas au fork de Yoshimi? Meilleur support de Jack et surtout, projet qui évolue.

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